SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
7 avril 2025
Politique
LE SÉNÉGAL DE SONKO INQUIÈTE JEAN-CHRISTOPHE RUFIN
Dans une analyse pour Le Parisien, l'académicien et ancien diplomate exprime ses craintes face aux récents développements politiques. La dissolution de l'Assemblée et le discours "anti-français" du Premier ministre sont au cœur de ses préoccupations
(SenePlus) - Dans une analyse publiée par Le Parisien à l'occasion de ses 80 ans ce lundi 23 septembre, Jean-Christophe Rufin, écrivain, académicien et ancien ambassadeur de France à Dakar, exprime ses inquiétudes quant à la situation politique au Sénégal.
L'auteur souligne que la récente dissolution de l'Assemblée nationale par le nouveau président Bassirou Diomaye Faye plonge le pays dans une période d'incertitude politique. Il établit un parallèle avec la situation institutionnelle en France, rappelant les liens étroits entre les deux pays, notamment la présence de 25 000 Français résidents au Sénégal.
Rufin met en garde contre les conséquences « dramatiques » pour la France si cette « démocratie exceptionnelle africaine » devait connaître une crise grave. Il replace cette situation dans le contexte régional, évoquant l'hostilité envers la France des juntes militaires au pouvoir au Mali, au Burkina Faso et au Niger.
L'ancien diplomate pointe du doigt la rhétorique du Premier ministre Ousmane Sonko, qu'il qualifie de "populiste" et "d'homme fort du nouveau régime". Il exprime des craintes quant aux intentions de réformes institutionnelles de Sonko et à sa capacité à obtenir une majorité parlementaire lors des élections législatives prévues le 17 novembre.
Malgré un discours anti-français, Rufin affirme que la France reste un partenaire économique essentiel pour le Sénégal. Il rapporte que les relations personnelles entre le nouveau gouvernement et les acteurs économiques français restent bonnes, tout en anticipant une éventuelle renégociation des contrats.
L'auteur conclut en soulignant le rôle stabilisateur des confréries musulmanes et de l'armée. Il appelle à un soutien renforcé de la France et de l'Europe envers le Sénégal, jugé crucial dans le contexte actuel.
TAXAWU, PUR ET PRP CONCOCTENT UNE GRANDE COALITION POUR LES LÉGISLATIVES
Selon Les échos, qui donne l’information, les trois entités veulent une alliance «plus architecturée, plus organisée et mieux pensée».
A l’image de Yewwi Askan Wi, Khalifa Sall, Serigne Moustapha Sy et Déthié Fall veulent créer une coalition aussi forte et aussi grande pour inverser la tendance lors des élections législatives du 17 novembre.
Pour ce faire, Khalifa Sall leader de Taxawu Senegaal, Déthié Fall, leader du PRP et Cheikh Tidiane Youm représentant du PUR ont tenu une réunion le dimanche 22 septembre au siège du PRP pour discuter des conditions de mise en place de cette coalition.
Selon Les échos, qui donne l’information, les trois hommes veulent une alliance «plus architecturée, plus organisée et mieux pensée».
Ils comptent s’ouvrir à d’autres formations politiques avant d’aller vers une inter-coalition aussi forte que celle des dernières élections.
FAISEUR DE CONSENSUS
Moussa Bala Fofana, le leader Pastef du centre a réussi une prouesse politique qui fera tache d’huile dans les anales de pastef et risque d’être l’exception lors des investitures au sein de Pastef.
iGFM - (Dakar) Moussa Bala Fofana, le leader Pastef du centre a réussi une prouesse politique qui fera tache d’huile dans les anales de pastef et risque d’être l’exception lors des investitures au sein de Pastef.
En effet le samedi 21, en une journée marathon de rencontre et d’échange, mais surtout après quatre ans d’implication locale, Moussa Bala Fofana a mené les echanges pendant plus de 20 heures d’horloges et 5 rencontres successives. Il a réuni le bureau communal et a fait taire les frustrations, à regrouper les 12 coordonnateurs ( dont 11 ruraux qui ont accepté de soutenir une seul candidat), il à ensuite fait accepté le consensus par la commune, il a aussi rencontré les responsables de cellules pour les galvaniser, avant de terminer par un consensus des 11 candidates autour d’un consensus sur une seule prétendantes.
Àinsi il est parvenu, bien avant les rencontres souvent redoutable et fatidique avec le point focal du département du dimanche 22, à créer un consensus entre des dizaines de candidats des 12 coordinations rurales et Diourbel qui devaient se partager seulement 2 postes de députés.
À l’issu d’intelligente échange, avec méthode et un système de sélection des paires infallibles, le leader du centre a donc fait émerger des candidats hommes et femmes, du milieu urbain et rural et sans compromettre le droit des uns et des autres à postuler en mode individuel.
Cette prouesse est du pain béni pour le Président Ousmane Sonko quand nous savons la délicatesse des choix souvent fratricides. Par ailleurs ce leadership unificateur de MBF Borom Xamxam du pexe, vient après une longue période de division entre les 12 coordonnateurs de Diourbel et qui a toujours été un handicap pour la localité et entrenu par la famille Sène.
Ce consensus fort sur l’ensemble du département de Diourbel est un présage d’une bonne mobilisation des forces de Pastef à l’échelle du département et surtout prouve sans conteste que Moussa Bala Fofana est le digne fils de son père feu Dramane Fofana, leader local adulé et respecté.
Le Ministre Pastef, Moussa Bala Fofana montre la voie aux leaders nationaux, sur au combien leurs implications à la base peux aider à consolider la base politique de Pastef.
UNE PIROGUE-CERCUEIL AUX PORTES DE DAKAR
Un embarcation fantôme, portant les restes de trente âmes perdues, a été interceptée par la Marine nationale, dimanche 22 septembre. Des enquêtes sont en cours pour déterminer le bilan exact et l'origine de cette découverte
(SenePlus) - Le dimanche 22 septembre 2024, une découverte macabre a secoué les autorités. Selon un communiqué de presse officiel émis par la Direction de l'Information et des Relations Publiques des Armées du Sénégal (Dirpa), une pirogue à la dérive transportant de nombreux corps sans vie a été repérée à environ 70 km au large de Dakar.
Alertée en début de soirée, la Marine nationale sénégalaise a promptement dépêché le patrouilleur CAYOR sur les lieux. L'embarcation a été remorquée vers la rade extérieure du port de Dakar, où elle est arrivée vers 06h00 ce lundi matin.
À en croire la Dirpa, les opérations de récupération se révèlent particulièrement délicates en raison de l'état avancé de décomposition des corps. Trois vedettes et un chaland de débarquement ont été mobilisés pour transporter les équipes de médecins, sapeurs-pompiers et du service d'hygiène. Le bilan provisoire fait état de trente corps dénombrés.
Le capitaine de vaisseau Ibrahima Sow, Directeur de l'Information et des Relations Publiques des Armées, a indiqué que des enquêtes sont en cours pour déterminer le bilan exact et l'origine de la pirogue.
Par Madiambal DIAGNE
SONKO-DIOMAYE, LA STRATÉGIE DU CHAOS
Le gouvernement travaille à rendre difficile, voire impossible la participation de l’opposition aux législatives. Il y a de bonnes raisons d’avoir peur pour l’avenir de ce pays et pour son système démocratique
Les élections législatives du 30 juillet 2017 avaient été les plus chaotiques de tous les scrutins de la longue histoire électorale du Sénégal. Les services du ministère de l’Intérieur, dirigé alors par un certain Abdoulaye Daouda Diallo, étaient débordés par l’ampleur de la tâche. En effet, 47 listes avaient été en compétition. On peut cependant dire que les organisateurs du scrutin avaient eu toute la latitude de préparer ces élections législatives de 2017, dans une certaine sérénité, conformément aux conditions régulières prévues par la loi électorale. Mieux, le scrutin, qui avait été fixé dans un premier temps au 2 juillet 2017, a été repoussé au 30 juillet 2017. En effet, suite à une concertation avec la classe politique, le président Macky Sall avait pris un décret, du 18 janvier 2017, pour fixer la nouvelle date, afin d’éviter que la campagne électorale ne se déroulât au courant de la période de Ramadan. C’est dire que le gouvernement avait eu plus de sept mois pour organiser lesdites élections.
La fatale catastrophe du 17 novembre 2024
C’est en tirant les leçons du scrutin de 2017 qu’il avait été décidé de mettre en place le système de parrainage, un filtre devenu désormais nécessaire pour les élections nationales. De ce fait, seules huit listes avaient pu être en compétition pour les élections législatives suivantes, du 31 juillet 2022. Force est de dire que c’est écrit sur le destin des élections législatives anticipées du 17 novembre prochain qu’elles seront catastrophiques, et pour cause !
Le système du parrainage est supprimé et on note déjà la floraison de listes de candidats. Qui ne se rappelle pas qu’à la présidentielle de 2024, le système du parrainage avait empêché plus de 200 candidatures ? Et on voit déjà des centaines de listes de candidatures s’annoncer pour les élections législatives à venir. Dans quelles conditions se déroulera alors le scrutin ? Quelles seront les aptitudes et compétences des nouvelles autorités gouvernementales et administratives pour tirer leur épingle du jeu ? Elles sont, pour la plupart, novices dans l’organisation matérielle d’un scrutin national. Le nouveau ministre de l’Intérieur, le Général Jean-Baptiste Tine, ne pourra pas compter sur des collaborateurs expérimentés ; ils se retrouvent tous à devoir organiser le premier scrutin de leur carrière. Il s’y ajoute qu’ils vont manquer cruellement de temps pour satisfaire aux diligences nécessaires. Pour les préparatifs de ce scrutin, les délais sont comprimés, dans une bien courte période de deux mois.
En outre, le Sénégal ne dispose pas de la logistique nécessaire pour fabriquer par exemple des centaines de millions d’imprimés électoraux nécessaires pour satisfaire des centaines de listes en compétition. Il faudrait tirer au moins sept millions de bulletins pour chaque liste. L’ensemble des imprimeurs de la place, même réquisitionnés par l’Etat, ne sont guère outillés pour réaliser un tel travail, dans un temps impossible, encore que les stocks de papier n’existent pas sur le marché. Faudrait-il passer des commandes, en urgence, de papier d’imprimerie et autres matériels électoraux et, ou faire réaliser certains travaux à l’étranger ? Dans quelles conditions ? Et, le cas échéant, rien ne garantirait des livraisons dans les délais. Encore une fois, en 2017, des imprimés et autres matériels électoraux avaient été livrés de justesse et même pas en quantité suffisante ! Il s’avère alors nécessaire d’engager des concertations avec les acteurs politiques, si tant est que le gouvernement souhaiterait tenir le scrutin dans des conditions acceptables. Peut-être aussi que les délais serrés pour le dépôt des candidatures empêcheront des listes en veux tu en voilà !
Le gouvernement travaille à provoquer le boycott du scrutin par l’opposition
Il faut bien le dire, le gouvernement travaille à rendre difficile, voire impossible la participation de l’opposition au scrutin. Le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko ont dissimulé toutes les informations et tous les actes préparatoires du scrutin, alors qu’il vient de se révéler qu’ils travaillaient sur la tenue du scrutin depuis le 10 juillet 2024, date à laquelle le Conseil constitutionnel, sollicité par le président de la République, leur avait donné un avis relativement à la tenue des élections anticipées. Cet avis se trouve, jusqu’à la semaine dernière, caché au grand public. Cette démarche, qui consacre ce que le journal Walfadjri a appelé, dans son édition de ce samedi 21 septembre 2024, un «délit d’initié», manque de fair-play et dénote d’une absence de scrupule. Le camp politique au pouvoir a pris une bonne avance sur ses concurrents potentiels.
Le président Faye a imposé ainsi aux autres acteurs de confectionner des listes de candidatures dans un délai de dix jours ; alors que tout porte à croire que le parti Pastef au pouvoir avait déjà pris les devants pour faire en catimini ses investitures et préparer les dossiers administratifs de ses éventuels candidats. Un rush des candidats de l’opposition pour chercher des documents administratifs dans les services des greffes et de l’état-civil s’opère dans des conditions inadéquates. Les formations politiques de l’opposition étaient dans l’ignorance totale et ces délais étriqués ne leur laissent pas de temps pour discuter d’alliances électorales. Tout est donc organisé à la défaveur des acteurs de l’opposition ou à leur détriment. Il y a alors une rupture manifeste de l’égalité des candidats et cette situation devrait interpeller le juge électoral, le Conseil constitutionnel.
Plus grave, de nombreux responsables politiques de l’opposition font l’objet de harcèlements, d’ostracisme, d’actes d’intimidation et de menaces publiques, jusqu’à des convocations et des arrestations, dans le but évident de les empêcher de se consacrer à préparer leur participation au scrutin. De toute façon, cette démarche, on ne peut plus déloyale, a été annoncée et assumée publiquement par des responsables du pouvoir, Ousmane Sonko au premier chef. L’opposition, regroupée dans le cadre de l’Alliance pour la transparence des élections législatives (Atel), montée au plus pressé, va-t-elle céder à ces provocations pour se résoudre à refuser de participer au scrutin ? Ce serait une erreur fatale. Ousmane Sonko qui, de plus en plus, appréhende l’issue de ce scrutin, serait fort heureux de voir l’opposition boycotter ces élections législatives. Il n’aura aucun scrupule à les tenir, avec quelques faire-valoir, et remporter une confortable majorité qu’il aura de la peine à obtenir, en cas d’une participation effective de listes de l’opposition qui se seront assez mobilisées.
L’impopularité du président Faye et de son Premier ministre est perceptible. Ils sont rattrapés par leur gestion difficile du pouvoir. L’incompétence du gouvernement et les déclarations polémiques et irresponsables installent un désamour assez prématuré, après seulement six mois de pouvoir du tandem Diomaye-Sonko. Des votes sanctions sont également redoutés dans le camp de Pastef, et la Coalition Diomaye Président a fini de voler en éclats. Le risque est réel pour leur régime d’essuyer une déconvenue électorale et qu’ils se retrouvent obligés de vivre une forme de «cohabitation avec l’opposition». La perspective les inquiète grandement et cela risque de constituer une pesante menace pour les élections législatives du 17 novembre 2024. Vont-ils se résoudre à annuler le scrutin pour s’épargner une défaite ? C’est un truisme que de dire que Ousmane Sonko en est bien capable. La porte sera alors grande ouverte au chaos.
La dictature arrive à grands pas
Il y a de bonnes raisons d’avoir peur pour l’avenir de ce pays, et pour son système démocratique. Ousmane Sonko est un autocrate dans l’âme et ne souffre de contradiction ou d’opposition. Au grand dam de la stabilité du pays, il a ainsi entraîné le président Bassirou Diomaye Faye dans une spirale de la violence politique, par la rhétorique et les actes de manipulation des institutions. Le souci de ménager le confort personnel de Ousmane Sonko, qui a refusé de satisfaire à l’exigence constitutionnelle de procéder à une Déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale, a provoqué un chamboulement institutionnel jamais connu. C’est ainsi que les querelles, qu’il a engagées inopportunément avec les députés de l’opposition, ont eu pour conséquences des représailles disloquant les institutions publiques.
Le Premier ministre a poussé le chef de l’Etat à fouler aux pieds sa dignité de président de la République. Bassirou Diomaye Faye a osé avouer, dans un message à la Nation du 12 septembre 2024, visiblement enregistré dans une situation de contrainte psychologique, avoir délibérément floué l’Assemblée nationale. Il a trompé la Représentation nationale en lui faisant croire que le Premier ministre fera sa Déclaration de politique générale le 13 septembre 2024. Puisqu’un crime n’est jamais parfait, Ousseynou Ly, le conseiller en communication du Président Faye, révélera que l’adresse à la Nation avait été enregistrée des jours auparavant. On s’en doutait déjà ! Mon Dieu, le chef de l’Etat a-t-il pris la mesure d’un tel acte pour son image et son honorabilité ? Véritablement, Ousmane Sonko a obtenu ce qu’il voulait, à savoir le scalp de l’Assemblée nationale, celui du Conseil économique, social et environnemental (Cese) et celui du Haut-conseil des collectivités territoriales (Hcct). Pour autant, qu’est-ce que cela a pu coûter à Bassirou Diomaye Faye et à la respectabilité de l’institution présidentielle ? Il faut le dire, l’acte qu’il a osé n’est point de l’audace ou de la ruse politique, c’est de la forfaiture, une désacralisation de la signature du président de la République.
L’ultime foulée de la cavalcade a été donc cette dissolution dolosive de l’Assemblée nationale, dans un contexte crucial pour la mise en œuvre de diligences indispensables à la bonne marche de l’Etat. Le gouvernement n’en a cure de n’avoir pas corrigé le budget 2024 par une Loi de finances rectificative ou encore qu’il prenne avec légèreté le pari d’aller à l’année 2025 sans un budget de l’Etat, adopté dans les formes régulières. Les conséquences seront dramatiques pour les finances publiques et l’économie du pays. (Voir notre chronique du 9 septembre 2024). Il restera que le comble des catastrophes qui guettent le Sénégal sera que, si pour une raison ou pour une autre, les élections législatives n’arrivaient pas à se tenir à la date prévue, le Sénégal vivra alors sans une Assemblée nationale et sans aucune institution, autre que le gouvernement. Aucun contrôle de l’action gouvernementale ne sera assuré et dans ces conditions, le président de la République s’autorisera allègrement à prendre des actes réglementaires pour des questions relevant du domaine de la loi. Il l’a d’ailleurs commencé, depuis la dissolution de l’Assemblée nationale.
Il a fixé, par décret, les délais de dépôt des listes de candidatures, alors qu’une telle formalité relève du domaine législatif. Il a mis de côté le Code électoral. On dira que son prédécesseur Macky Sall s’était aventuré à vouloir fixer par décret des questions d’ordre législatif, mais le Conseil constitutionnel n’avait pas manqué de retoquer sa copie. Assurément, on a de bonnes raisons de croire que le président Faye, qui se ravale à un simple rôle d’homme lige du Premier ministre Sonko, ne se gênera pas pour «légiférer», restreindre par exemple les libertés publiques et prendre des «oukazes», au gré de l’humeur et des caprices de son Premier ministre. Peut-être même qu’il poussera le bouchon jusqu’à prendre un acte pour lui transférer les attributions présidentielles. Prenons garde, ce n’est pas une simple vue de l’esprit ! Désormais, aucune indécence n’est de trop au Sénégal. Voilà que des citoyens, en l’absence de poursuite pénale et de notification en bonne et due forme, se sont vu empêcher de voyager, d’aller et de venir, parce que le Premier ministre l’aura décidé ! On remarquera que même les procédures judiciaires contre d’autres citoyens sont annoncées en primeur par des responsables politiques de Pastef, sans aucun égard pour l’institution judiciaire et les règles et principes d’indépendance des magistrats ! Le pays vit déjà un profond recul démocratique, car jamais il n’est resté sans un Parlement, et les acteurs politiques ont toujours réussi à établir des consensus pour la sauvegarde des institutions et le processus démocratique. Diomaye et Sonko, à l’instar de tous les autocrates d’ailleurs, n’ont aucun respect pour leur opposition.
VIDEO
SUR LE PROCESSUS ELECTORAL, LA POSTURE DE L’OPPOSITION EST DELICATE
Maitre de conférences titulaire en Droit public, le Professeur Ameth Ndiaye, invité du Jury du dimanche (Jdd) sur iRadio et iTv, s’est penché sur le bras de fer électoral entre le pouvoir et l’opposition.
Bés Bi le Jour |
Falilou MBALLO & Pape Doudou |
Publication 23/09/2024
Maitre de conférences titulaire en Droit public, le Professeur Ameth Ndiaye, invité du Jury du dimanche (Jdd) sur iRadio et iTv, s’est penché sur le bras de fer électoral entre le pouvoir et l’opposition. Le constitutionnaliste, qui a été interpellé aussi sur la «qualité des profils» des prochains députés, estime que la dissolution était devenue un «passage obligé» pour le nouveau régime en quête de majorité.
Professeur titulaire en Droit civique à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Ameth Ndiaye a fait face, ce week-end, était l’invité du Jury du dimanche (Jdd) sur iRadio et iTv. Au cœur de ses éclairages, l’actualité brulante autour du front ouvert par l’opposition sur les modalités de l’organisation des Législatives anticipées du 17 novembre prochain. Comme la date fixée pour le scrutin. «C’est un peu délicat. Pas dans le sens de l’exprimer mais de comprendre cette posture de l’opposition. Parce qu’il faut dire simplement que le Président n’a décidé de rien. Il s’est tourné vers le Conseil constitutionnel et c’est ce dernier qui a décidé que la caution sera reconduite, le parrainage ne sera pas envisagé puisque nous sommes confrontés à un problème de délais. C’est pourquoi, dans son avis, le Conseil a parlé d’articulation. En disant qu’il faut articuler l’article 87 de la Constitution aliéna 3 et les articles L175, L176 du Code électoral. Pour dire que si nous respectons le délai, il n’y aurait pas d’élection», a décrypté le constitutionnaliste. A propos du «parjure» dont est accusé le chef de l’Etat pour avoir annoncé une déclaration de politique générale de son Pm dont l’Assemblée ne verra même pas l’ombre, Pr Ndiaye parle plutôt d’une «ruse». «Je pense que ce serait un peu excessif. On pourrait plutôt parler de ruse politique. Et c’est de part en part. Parce quand le Président de l’Assemblée nationale s’octroie la possibilité indue de fixer la date de la déclaration de politique générale, c’est simplement que nous sommes en politique. Il savait pertinemment qu’aucune disposition du règlement intérieur de l’Assemblée ne le lui autorisait», a-t-il souligné.
L’impact sur le budget
La dissolution de l’Assemblée était-elle une réponse légitime ? A cette question, le juriste a convoqué les textes. Puisque selon lui, à défaut d’être légitime, c’est une réponse légale. «La crise entre l’Assemblée nationale et le pouvoir exécutif était arrivée à son paroxysme. La vertu de cette dissolution, c’est de renvoyer dos à dos les différentes parties au peuple souverain qui va trancher. Donc, par cet acte fort, le Président va se permettre de disposer d’une majorité parlementaire confortable qui lui permet d’appliquer le projet de société qu’il a vendu aux Sénégalais», a expliqué Ameth Ndiaye. Pour le constitutionnaliste, si «la dissolution de l’Assemblée est un moment où la vie institutionnelle s’arrête presque, c’était aussi un passage obligé» de ce nouveau régime. Interrogé sur les répercussions de ce vide institutionnel sur le budget, le professeur de droit estime que le péril est évitable. «Je pense que si nous diligentons les procédures en procédant convenablement à la mise sous orbite de ces élections, on pourrait avoir notre budget, même si nous le décalerons de quelques jours. Techniquement et financièrement, cela ne poserait pas de difficultés majeures pour la continuité de l’Etat», a-t-il assuré. Toutefois, l’invité du Jdd souligne présentement «une rupture dans le fonctionnement régulier de nos Institutions».
CHARLES EMILE ABDOU CISS QUITTE LA COALITION DIOMAYE PRESIDENT
Il accuse Ousmane Sonko de vouloir imposer le parti Pastef au détriment de la coalition, évoquant une "manque de respect" envers les alliés qui ont soutenu l'élection de Bassirou Diomaye Faye
A quelques semaines des élections législatives, l’ancien directeur de la Solde, par ailleurs président du mouvement Ëlëgu Sénégal, Émile Charles Abdou Ciss a décidé de quitter la Coalition Diomaye Président. Selon lui, Sonko justifie ce coup de force par le risque de trahison en cours de législature des membres de la coalition Diomaye Président vis-à-vis de Pastef.
Le président du mouvement Ëlëgu Sénégal a claqué la porte de la coalition Diomaye Président, à quelques semaines des législatives. L'ancien, directeur de la Solde a énergiquement déploré dans une note parvenue à «L’As», la démarche de Ousmane Sonko par rapport à la décision de proposer la liste du Parti Pastef aux législatives et de coopter des leaders de la coalition Diomaye Président. «Je voudrais rejeter cette offre et décliner tout choix sur ma personne pour figurer sur une liste de Pastef».
En effet, selon lui, cette démarche violerait les dispositions de la charte de gouvernance commune signée le 1er février 2024 qui dispose que les partis, mouvements et structures alliés conviennent de participer à l'élection présidentielle de 2024 ensemble et les autres élections législatives et locales sous la bannière de la coalition Diomaye Président. Pour justifier ce coup de force, dit-il, Sonko évoque le risque de trahison en cours de législature des membres de la coalition Diomaye Président vis à vis de Pastef. «Il s'agit d'un manque de respect et de considération vis-à-vis de responsables qui ont fait don de leur personne et consenti de nombreux sacrifices pour l'élection du Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye qui en avait fait la demande et que nous avons soutenu sans conditions et sans négociations», a-t-il affirmé dans la note. De plus, le leader du mouvement Ëlëgu Sénégal fustige la promesse faite par Ousmane Sonko de procéder à de nombreuses nominations dans des postes clés à la coalition Diomaye Président. «Personnellement, je décline toutes nominations et autres propositions de postes, parce qu'elles trahiraient l'engagement pris envers le peuple par la coalition Diomaye Président de rationaliser les ressources budgétaires en supprimant un certain nombre d'organismes publics. Le Sénégal n'est pas un gâteau à partager, disait-on dans la coalition : après quelques mois d'exercice du pouvoir le discours a changé», souligne-t-il, avant d’ajouter : «la seule préoccupation qui m'a toujours animé dans ce pays : c'est la qualité de la vision et sa capacité à transformer le Sénégal avec une démarche inclusive, malheureusement le processus d'élaboration de ce nouveau référentiel des politiques publiques n'a pas été communiqué aux membres de la coalition Diomaye Président qui n'ont pas été associés aux travaux», se désole-t-il.
« Instauration du système du parti unique »
D’après Charles Emile Ciss, pendant des décennies «les Sénégalais ont lutté contre le système du parti unique dont les tenants distribuaient des prébendes et des strapontins à leurs affiliés : aujourd'hui, M. Ousmane Sonko a décidé de le perpétuer en imposant son Parti Pastef dont on ne doute pas du mérite et de l'engagement mais qui ne saurait être représentatif de toutes ces volontés de changements exprimées le 24 mars 2024». Ce procédé inélégant et discourtois viole le pacte décisif qui a scellé le départ du Président Macky Sall et trahit plusieurs engagements envers le Peuple dont je ne saurais être complice : «je suis administrateur civil, ma promesse de corps, c'est de servir la République du Sénégal, pas un parti, l'appartenance à ce corps et ma nationalité sénégalaise me suffisent pour servir le Peuple Sénégalais. Cette préoccupation chevillée au corps m'a fait rejeter catégoriquement une demande des anciennes autorités du ministère des Finances qui voulaient, en 2021, diminuer le montant des rappels des enseignants payés aux enseignants au seul motif qu'ils votaient pour le Pastef». A l’en croire, lorsqu'on exerce une mission de service public, on met en avant la République, pas le parti. «Vous avez choisi votre Parti, moi j'ai choisi la République : la seule entité regroupant tous les Sénégalais parce que je reste fort soucieux de son avenir et de notre commun vouloir de vivre ensemble. plutôt mourir que de subir le déshonneur du non-respect des engagements vis-à-vis du Peuple Sénégalais», conclut-il.
LE DEAL
Le Parti démocratique sénégalais (PDS) de Me Abdoulaye Wade et l’Alliance pour la République (APR) de Macky Sall ont annoncé la mise en place d’une ‘’grande coalition politique’’ en perspectives des élections législatives anticipées du 17 novembre 2024.
Dakar, 23 sept (APS) – Le Parti démocratique sénégalais (PDS) de Me Abdoulaye Wade et l’Alliance pour la République (APR) de Macky Sall ont annoncé la mise en place d’une ‘’grande coalition politique’’ en perspectives des élections législatives anticipées du 17 novembre 2024.
Dans un communiqué rendu public dimanche, les deux formations politiques ”ont acté leur volonté de mettre en place une grande coalition politique, ouverte aux alliés respectifs, et à toute formation politique qui souhaiterait la rejoindre en vue de remporter largement les élections législatives prochaines’’.
La même source souligne que cette décision a été prise à l’issue d’une rencontre de ‘’haut niveau’’ entre les deux entités et après ‘’une parfaite convergence de vue’’ en prélude des élections législatives anticipées.
‘’Sur proposition de la délégation de l’APR, le PDS ayant toujours partagé les mêmes préoccupations sur la transparence dans les différentes élections au Sénégal va adhérer à l’Alliance pour la Transparence Electorale (ATEL)’’, rapporte la même source.
Le PDS et l’APR invitent les organisations et forces vives du pays à ”adhérer à cette nouvelle entité politique pour une victoire” qui permettra de ‘’redresser et prendre en charge les urgences sociales ainsi que les préoccupations des sénégalais’’.
Un comité technique paritaire a été mis en place par les deux formations en vue de travailler sur les modalités de mise en œuvre et d’élargissement de cette grande initiative.
AMADOU BA DECROCHE LE RALLIEMENT DU PS
L’ancien Premier ministre et candidat malheureux de l’ancienne coalition au pouvoir, Amadou Ba, a obtenu un renfort de taille en perspective des législatives anticipées.
L’ancien Premier ministre et candidat malheureux de l’ancienne coalition au pouvoir, Amadou Ba, a obtenu un renfort de taille en perspective des législatives anticipées. S’exprimant en effet le samedi 21 septembre, en marge d’une visite de l’ancien Premier ministre, Amadou Ba, initiateur du mouvement « Nouvelle Responsabilité », la Secrétaire générale du Ps, Aminata Mbengue Ndiaye, a annoncé un accord de « collaboration appropriée », en perspective des prochaines élections législatives anticipées du17novembre 2024 entre les deux formations politiques.
Le Parti Socialiste a décidé dans le cadre des législatives anticipées du 17 novembre prochain de tourner le dos à son ancien allié, l’Alliance pour la République (Apr), après douze ans de cheminement au sein de la coalition Benno bokk yakaar. S’exprimant le samedi 21 septembre, en marge d’une visite de l’ancien Premier ministre et candidat malheureux de Benno bokk yakaar, Amadou Ba, initiateur du mouvement « Nouvelle Responsabilité », la Secrétaire générale du Ps, Aminata Mbengue Ndiaye, a annoncé un accord de collaboration appropriée, en perspective des prochaines élections législatives anticipées du 17 novembre 2024 entre les deux formations politiques. « Convaincus que le Sénégal vaut tous les sacrifices, nous avons pris cette initiative, à la suite de plusieurs contacts informels, privilégiant ainsi les intérêts majeurs de notre pays, sur ceux de notre parti », a-t-elle indiqué lors de cette rencontre à la Maison du parti, sise à Colobane.
La rencontre a également enregistré la présence du leader de la plate Taxawu Sénégal, Khalifa Ababacar Sall, par ailleurs ancien Secrétaire général à la vie politique du Ps qui a été exclu en décembre 2017 avec 64 autres dissidents hostiles à une alliance avec l’ancien chef de l’Etat Macky Sall pour « actes de violence graves, indiscipline caractérisée, refus systématique de respecter les règles de démocratie interne ainsi que les décisions et orientations majeures des instances régulières, activités politiques parallèles, actes de défiance… ».
Poursuivant son propos, Aminata Mbengue Ndiaye a indiqué que cette décision s’inscrit dans le cadre de la position de leur parti qui avait décidé en décembre 2023, de faire de Amadou Ba le candidat du Parti socialiste pour la présidentielle de mars 2024. « Nous sommes convaincus qu’ensemble, dans un même élan, nous contribuerons à la préservation de notre unité nationale et de notre cohésion sociale mises à rude épreuve, depuis mars 2024. En soutenant le président Amadou Ba, le Parti Socialiste entend jouer un rôle clé dans la réalisation de ces objectifs, tout en veillant à la préservation des valeurs républicaines et démocratiques qui ont toujours été au cœur de son action politique ».
Par Vieux SAVANÉ
DU BRUIT ET DE LA FUREUR
Avec un taux d'alphabétisation de 37,1%, la rupture doit se faire par l'action, pas par des paroles de compassion comme les pouvoirs précédents. Vu les urgences, le retour du débat sur le voile lors de la réunion sur la rentrée scolaire est surprenant
«Sous un soleil de plomb, au rond-point 26 des Parcelles Assainies, une scène familière se déroule chaque jour : des mendiants de tous âges envahissent les lieux, transformant l’espace en un théâtre de misère humaine. Des enfants, défiant l’insécurité, s’avancent vers les voitures immobilisées par les embouteillages, espérant quelques pièces… » (in Sudquotidien. Samedi 21 Septembre 2024
S’il est vrai que cette description rend compte d’un spectacle affligeant qui ne semble plus émouvoir grand monde tant il participe de la normalité, il serait pourtant salutaire de s’y appesantir à la veille de la rentrée des classes 2024- 2025. Continuer de voir des enfants talibés déguenillés déambuler ainsi dans les rues, le regard intelligent pétrifié par la violence d'un vécu réduit à tendre la sébile, se retrouver à dormir dans la rue, victimes de violences physiques, psychologiques et soumis à toutes sortes de perversions, est en effet un problème national. Et cela mérite à coup sûr une mobilisation nationale afin de lui trouver une solution définitive.
Dans une ville comme Dakar où se concentrent tout le mal être et les rêves de réussite sociale, on compte ainsi près de 54 837 enfants talibés, dont 30 000 sont engagés quotidiennement dans la mendicité forcée. Sur cet aspect, l’Etat a incontestablement failli à son devoir puisque la loi établit que la scolarité est obligatoire pour tous les enfants des deux sexes âgés de 6 ans à 16 ans. Et parmi ceux et celles qui ont eu la chance d’être scolarisés un nombre assez important le sont dans des conditions peu amènes, leur apprentissage se déroulant dans des abris provisoires qui durent et s’éternisent.
C’est pourquoi, aux autorités qui se retrouvent aux manettes il n’est pas attendu l’expression, même sincère et douloureuse, d’une indignation face aux « statistiques en termes d’abris provisoires, d’écoles sans électricité ». Avec un taux d’alphabétisation affligeant estimé à 37,1% la rupture doit plutôt s’effectuer, non point par le biais de paroles de compassion à l’instar de l’ensemble des pouvoirs qui ont exprimé le même sentiment mais dans l’action concrète, pour appliquer une disposition constitutionnelle qui rend l’école obligatoire.
Il s’y ajoute que de cette catégorie, seuls 11, 3% atteindront le lycée et à peine 37% d’entre eux obtiendront le baccalauréat, ce fameux sésame ouvrant la possibilité à des études supérieures. Même si l’on sait qu’à l’université beaucoup y vont pour bénéficier de la bourse, sans aucune illusion relativement à l’obtention d’un parchemin. Avec tous les diplômés-chômeurs qu’ils côtoient, ils savent que cela n’ouvre pas nécessairement une perspective d’emploi.
Entre les écoles ceintes par des marchés et des cantines, les classes pléthoriques, le déficit d’enseignants et de tablesbancs, le taux d’échec très élevé aux examens et concours, l’inadéquation formation/emploi, les maux qui continuent de gangrener l’école sénégalaise méritent décidément que soient mises en œuvre des actions vigoureuses.
Diversion
Face à toutes les urgences auxquelles est confrontée l’école, on est en droit de s’interroger sur l’étrange retour de la question du port du voile lors de la réunion interministérielle sur la rentrée scolaire 2024-2025 de jeudi dernier. Le Premier ministre Ousmane Sonko y a en effet appelé à « assurer les conditions d’une éducation inclusive, garantissant le libre accès de tous les enfants à l’école, sans distinction aucune, notamment portant sur le port vestimentaire ». Aussi, a-t-il invité le ministre de l’Education nationale à « soumettre, au plus tard le 27 septembre 2024, un arrêté invitant les établissements scolaires à conformer leurs règlements intérieurs aux dispositions de la Constitution.» A se demander d’ailleurs comment il sera rédigé, d’autant que la Constitution stipule que « la République du Sénégal est laïque, démocratique et sociale.
Diversion, simple coup d’épée dans l’eau, un os à ronger, une fixation qui tarde à révéler ses motivations profondes ? A l’évidence, tel que posé c’est un faux débat susceptible toutefois de provoquer des remous pour peu que l’on ne se recentre pas sur la réalité des faits. En effet, l’intérêt fondamental de l’école catholique (voir communiqué du Conseil national du Laïcat Sénégal) n’est pas de s’opposer à ce que des personnes qui le souhaitent puissent porter un foulard sur la tête. C 'est précisément de ne pas admettre qu' une jeune élève puisse refuser d'être la voisine de table-banc d'un garçon, de lui serrer la main ou tout simplement de se mettre en rang à ses côtes sous prétexte de convictions personnelles. Lieu de brassage ethnique, social, religieux, culturel, l'école doit-on le rappeler l’école est un creuset du vivre-ensemble. Et en cela, elle refuse toute discrimination et prône l'égalité de chance entre les hommes et les femmes de toutes origines. Que l'on sache, aucune école catholique n'a exprimé l'idée d'être en dehors de la juridiction constitutionnelle qui régit ce pays, ne serait-ce que parce que tout le monde y est soumis. Et au premier chef le président de la République, le Premier ministre et son gouvernement. Lors de cette réunion interministérielle, il a été aussi fait mention des tenues scolaires, comme si cela se posait au moment où comme on peut le constater c’est le cas dans nombre d’établissements scolaires privés et/ou public.
Nostalgie de l'excellence
64 ans après les indépendances sourdent une impatience de reconnaissance et d’estime de soi et de son pays autour de la réussite et des valeurs centrées sur l'effort, la morale et l'éthique. C'est cela que traduisait la marée humaine noyée sous les drapeaux du Sénégal fièrement déployées et agitées lorsque l'équipe nationale du Sénégal a été championne d'Afrique en 2022. Ce que l'on attend de nos gouvernants c’est qu’ils fassent montre d'humilité et surtout de la conscience de faire leur part dans cette œuvre commune colossale consistant à redresser un pays qui a mal à sa jeunesse. Lorsqu'on s'occupe vraiment de sortir de la pauvreté et de la précarité une frange importante de 18 millions de Sénégalais, on ne saurait avoir le temps de s'enliser dans des batailles périphériques qui ne vont pas changer la face du pays. L’emploi, la santé, la sécurité alimentaire, l’égalité hommes/femmes, la promotion des sciences et des techniques, le développement d’une culture de la paix, la reddition des comptes sont entre autres, les grands défis qu’il convient de relever et qui doivent mobiliser toutes les énergies. Loin de toute stratégie du bruit et de la fureur qui ne peut servir de politique pour qui a cœur de prendre à bras le corps les véritables problèmes et de leur apporter des solutions. L'espérance qui a soufflé lors de la dernière présidentielle raconte, faut-il le souligner, une nostalgie de l'excellence qu’il serait dommage de piétiner en s’enlisant dans des gesticulations et des coups de menton inutiles.