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11 avril 2025
Politique
UN MONUMENT DE L’EDUCATION ET DE LA CULTURE S’EST EFFONDRE
Amadou Makhtar Mbow, ancien Directeur général de l’UNESCO de 1974 à 1987, ancien ministre de l’Education et de la Culture de 1957 à 1958 puis ministre de l’Education nationale de 1966 à 1968, est mort hier à l’âge de 103 ans
Amadou Makhtar Mbow, ancien Directeur général de l’UNESCO de 1974 à 1987, ancien ministre de l’Education et de la Culture du Sénégal pendant la période d’autonomie interne de 1957 à 1958 puis ministre de l’Education nationale de 1966 à 1968, est mort hier, mardi 24 septembre, à l’âge de 103 ans. Figure emblématique de l’éducation, il aura marqué l’histoire du Sénégal et du monde entier à travers son engagement. Dès l’annonce de son décès, les témoignages ont fusé de partout pour saluer la mémoire d’un « patriarche, centenaire, généreux et serviable ».
Un baobab est tombé ! Amadou Makhtar Mbow s’est éteint hier, mardi 24 septembre, à l’âge de 103 ans. Universitaire, brillant intellectuel, homme politique et plusieurs fois ministre au Sénégal et Directeur général de l’UNESCO de 1974 à 1987, il laisse une carrière hors du commun qui a transcendé les frontières.
Dès l’annonce de sa disparition, de nombreux hommages lui sont rendus. « C'est un des patriarches de la Nation sénégalaise qui s'est éteint, en laissant un héritage inestimable, marqué par son combat pour une justice éducative et culturelle mondiale », a réagi le Président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye.
Né en 1921 à Dakar, Amadou Makhtar Mbow a été ministre de l'Éducation et de la Culture du Sénégal pendant la période d’autonomie interne (1957- 1958) et également ministre de l'Éducation nationale (1966- 1968). Il s’est ainsi illustré par son engagement inébranlable en faveur de la paix et de l’éducation. Amadou Makhtar Mbow a gravi les échelons sur la scène internationale.
Il a siégé au Conseil exécutif de l’Organisation des Nations unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO) comme représentant du Sénégal à partir de 1966, avant de devenir Sous-directeur général pour l’éducation en 1970. En 1974, il est élu Directeur général de l’UNESCO, devenant ainsi le premier africain à diriger l’institution onusienne. Amadou Makhtar Mbow a dirigé pendant 13 ans l’UNESCO au sein de laquelle il s’est battu pour l’instauration d’un Nouvel ordre mondial de l’information et de la communication (NOMIC), une initiative pour laquelle les États-Unis et certains de leurs alliés lui mèneront une guerre sans merci pour maintenir leur influence.
A la tête de l’Organisation onusienne, il a également supervisé le travail du secrétariat pour la Convention du patrimoine mondial. Il a ainsi fait plusieurs publications sur l’UNESCO. Par exemple, « De la concertation au consensus : l'UNESCO et la solidarité des nations, 1979 ».
En juin 1978, Amadou Makhtar Mbow en tant que Directeur général de l’UNESCO a lancé un appel historique à tous les gouvernements, organismes culturels, médias, universités, bibliothèques, musées, historiens, artistes, etc., « pour le retour à ceux qui l'ont créé d'un patrimoine culturel irremplaçable ». « Le génie d’un peuple trouve une de ses incarnations les plus nobles dans le patrimoine culturel que constitue, au fil des siècles, l’œuvre de ses architectes, de ses sculpteurs, de ses peintres, graveurs ou orfèvres, de tous les créateurs de formes qui ont su lui donner une expression tangible dans sa beauté multiple et son unicité », avait-il déclaré.
Pour rappel, Amadou Makhtar Mbow a présidé les Assises de l’Education au Sénégal organisées entre 2008 et 2009. Sans la commission nationale pour la réforme des institutions (CNRI). En reconnaissance de son immense contribution à l’éducation, la deuxième université publique de Dakar, située à Diamniadio, porte son nom.
par Jean Pierre Corréa
POURQUOI LE RIZ EST-IL L’ÉPICENTRE DES SCANDALES AU SÉNÉGAL ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Les plaintes des Sénégalais concernant la cherté du riz résonnent de plus en plus fort, alors qu’un nouveau scandale vient assombrir le tableau : un détournement présumé de plus de 15 milliards FCFA
Les plaintes des Sénégalais concernant la cherté du riz résonnent de plus en plus fort, alors qu’un nouveau scandale vient assombrir le tableau : un détournement présumé de plus de 15 milliards FCFA, orchestré par un dénommé Ali Zaidan, en complicité avec des agents de banque. Ce fait divers s'ajoute à une liste déjà longue d'affaires qui ont nourri les fantasmes, notamment l’affaire Bocar Samba-Dieye-CBAO, la dissolution de la Société de promotion et de commercialisation du riz au Sénégal (SPCRS SA), les déboires de TDS, le conflit entre Moustapha Tall et ses frères portant sur cinq milliards, pour ne citer que ces faits troublants. Sans oublier le scandale des fonds Covid impliquant la société AVANTI, qu’on accuse d’avoir bénéficié des faveurs de Mansour Faye.
Panorama d’un secteur en pleine tourmente, au cœur de l’économie sénégalaise
Le riz est un marché juteux qui attise des convoitises multiples. Avec une consommation annuelle de 1,5 million de tonnes, le Sénégal demeure un des pays africains où l’on consomme le plus de riz par habitant. Néanmoins, le Sénégal demeure fortement dépendant des importations. En 2022, les importations ont atteint près de 347 milliards FCFA selon l’Agence Nationale de la Statistique et des Données (ANSD), creusant ainsi un trou dans nos réserves de change et enrichissant la chaîne de valeur au détriment du consommateur. Bien que des efforts aient été entrepris pour développer la production locale, l’Agence Ecofin souligne que le pays peine encore à satisfaire la moitié de ses besoins par sa propre filière.
Les importations de riz sont régulées par des DIPA, Déclaration préalable d'Importation de Produits alimentaires, rendant l’accès à un marché libre complexe. Si cette réglementation avait en théorie pour but de mieux contrôler le marché et de favoriser la production locale, elle s’avère dans la pratique contre-productive, en engendrant des délais bureaucratiques et en favorisant ceux qui entretiennent des relations privilégiées avec l’administration. Ailleurs, ce système est peu répandu, l’on privilégie souvent une approche plus ouverte.
Des importateurs influents
Bien que certains acteurs historiques comme TDS aient perdu de leur influence, le secteur des importations de riz demeure sous le contrôle de figures emblématiques, connues de tous. Moustapha Tall, le plus médiatisé, reste un acteur incontournable avec une forte influence. Parallèlement, Moustapha Ndiaye, à la tête du Comptoir commercial Mandiaye Ndiaye, s'est imposé comme l'importateur le plus significatif du secteur. Son succès lui a permis de diversifier son empire, allant jusqu'à investir dans la production énergétique avec la centrale électrique WAE.
Ils font désormais face à de nouveaux entrants, en pleine croissance, qui ont rapidement conquis une part significative du marché.
La société AVANTI, qui était encore méconnue il y a quelques années, est le plus marquant de ces acteurs. Son gérant Rayan Hachem, qui avait pris la parole dans les médias, ainsi que son propriétaire, l’indiscret homme d’affaires Ramez Samir Bourgi, protégé de l’ancien régime et qui ne cachait pas ses relations privilégiées avec le Palais, sont devenus des figures connues du secteur. Propulsée dans l’industrie du riz grâce à l’achat de riz par l’Etat avec les fameux fonds Covid de Mansour Faye, scandale pour lequel la Cour des Comptes avait demandé des poursuites notamment pour faux et surfacturation, il n’est pas certain que la société AVANTI arrive à survivre à la reddition de comptes promise aux Sénégalais par le pouvoir actuel.
Parallèlement, un autre géant international, la Louis Dreyfus Company, a également su s'imposer sur le marché. Dirigée au Sénégal par Eric Bourgi, dont tout éventuel lien de parenté concret avec Ramez Samir Bourgi reste inconnu, cette société réalise plus de 100 000 tonnes d'importation par an, consolidant ainsi sa position dominante.
Face à ces mastodontes, des acteurs plus petits, comme Ali Zaidan, à la tête de Sénégalaise Trading Compagnie (STC), essaient de se frayer un chemin. Cet acteur, jusqu'alors peu connu, se retrouve désormais au cœur d’un scandale de détournement de 15 milliards FCFA, illustrant ainsi les dérives de certains acteurs d’un secteur où chaque opération se compte en milliards.
En 2017, le journal le 360 annonçait déjà la « fin de règne des importateurs de riz au pays du thiébou djeun ». Force est de constater que cette fin n'est pas pour demain.
Pourtant une réelle autosuffisance est possible
Il est illusoire de croire que nous pourrons rapidement sortir de notre dépendance aux importations de riz. Les importateurs, pour ceux qui ne sont pas impliqués dans des scandales publics, jouent un rôle crucial en garantissant l’approvisionnement lorsque la production locale est insuffisante. Cependant, l’État se doit de mettre pour objectif d’atteindre l’autosuffisance, en soutenant les mesures proposées par les experts :
1. Amélioration des infrastructures d’irrigation : La FAO recommande d'investir dans des systèmes modernes pour garantir une production stable, notamment dans les zones rizicoles comme la vallée du fleuve Sénégal.
2. Accès aux semences et technologies : L'ISRA soutient l'utilisation de semences résistantes et l’adoption de technologies agricoles modernes pour accroître la productivité.
3. Soutien financier : Il est impératif de faciliter l’accès aux financements pour les riziculteurs locaux, à travers des crédits agricoles et des subventions pour les intrants.
4. Renforcement des infrastructures post-récolte : l’USAID pointe du doigt la nécessité d’investir dans le stockage et la transformation pour réduire les pertes et améliorer la qualité du riz local.
5. Régulation des importations : Le CNCR conseille d'imposer des droits de douane et de limiter les importations pendant les récoltes locales pour protéger les producteurs sénégalais.
6. Formation des agriculteurs : Il est essentiel que l’Etat accompagne la formation des riziculteurs aux meilleures pratiques agricoles et à l’utilisation de nouvelles technologies.
7. Promotion de la consommation locale : Encourager les Sénégalais à privilégier les produits locaux afin d'augmenter la demande en riz local et soutenir les producteurs.
Plaidoyer pour la réappropriation des habitudes alimentaires
Revenir aux habitudes alimentaires ancestrales en Afrique de l'Ouest francophone est non seulement nécessaire, mais urgent ! Nos ancêtres savaient cultiver le mil, le fonio et le sorgho, des trésors nutritifs qui ont nourri des générations. Aujourd'hui, cependant, nous avons hérité d'une culture alimentaire imposée par les colons, qui ont cherché à écouler leur brisure de riz d'Indochine, un produit que personne ne consommait alors – et ont demandé aux pays colonisés d’abandonner leurs cultures traditionnelles pour se focaliser sur ce qui pouvait être exporté, comme au Sénégal avec l’Arachide. Ce passage à la monoculture, a affaibli nos systèmes agricoles locaux et rendu nos populations vulnérables.
Revaloriser le mil et le fonio, entre autres, c’est retrouver notre identité, redonner du sens à nos assiettes et renforcer notre résilience face aux crises économiques et climatiques. En célébrant nos traditions alimentaires, nous construisons un avenir où la biodiversité prospère et où les communautés s’épanouissent. C'est un acte de révolte contre l'héritage colonial et une promesse d'un avenir sain et durable pour les générations à venir. Un acte de révolte qui pourrait aussi matérialiser le Jub Jubal Jubanti. D’autant qu’il est connu que « plus y a de fous…plus on riz » !
VIDEO
AMADOU MAKHTAR M'BOW, UN SIÈCLE D'ENGAGEMENT POUR L'AFRIQUE ET LE MONDE
Son décès à 103 ans marque la fin d'une époque, mais son héritage continue d'inspirer les générations futures. Plongée dans la vie d'un homme qui a su allier sagesse africaine et vision universelle
Le 20 mars 2021, à l'occasion du centième anniversaire d'Amadou Makhtar M'Bow, un documentaire retraçant la vie et l'œuvre de cet illustre personnage a été réalisé. Ce film, riche en témoignages et en archives, nous plonge dans le parcours exceptionnel de celui qui fut Directeur général de l'UNESCO pendant 13 ans.
Né en 1921 à Dakar, M'Bow a traversé le siècle en témoin et acteur des grands bouleversements de son époque. De son enfance à Louga aux bancs de la Sorbonne, en passant par son engagement dans l'armée française pendant la Seconde Guerre mondiale, le documentaire retrace les premières années formatrices de cet homme d'exception.
Le film met en lumière le rôle crucial de M'Bow dans la lutte pour l'indépendance africaine. Son implication politique au Sénégal et son combat pour l'unité africaine sont autant de jalons qui ont marqué sa carrière. Le documentaire nous fait revivre les moments clés de cette période tumultueuse, où M'Bow a côtoyé les grandes figures de la décolonisation.
L'apogée de sa carrière internationale est sans conteste son mandat à la tête de l'UNESCO. Le film nous plonge dans les coulisses de cette organisation, révélant les défis auxquels M'Bow a dû faire face et les initiatives qu'il a lancées pour promouvoir l'éducation, la science et la culture à l'échelle mondiale.
Au-delà du récit biographique, ce documentaire est un plaidoyer pour l'unité africaine véritable et le développement du continent. À travers les mots de M'Bow, c'est toute une vision de l'Afrique et de sa place dans le monde qui se dessine.
Le film se clôt sur un message poignant formulé à la jeunesse africaine, l'exhortant à ne pas désespérer et à œuvrer pour le progrès de l'Afrique et du monde.
Amadou Makhtar M'Bow s'est éteint le 24 septembre 2024, à l'âge de 103 ans, laissant derrière lui un héritage inestimable pour les générations futures. Ce documentaire reste un témoignage précieux de sa vie et de ses combats.
AMADOU BA MOBILISE SES ÉLUS POUR UNE STRATÉGIE VICTORIEUSE AUX LÉGISLATIVES
Le leader de « Nouvelle responsabilité » a mis l’accent sur la nécessité de bâtir une coalition solide et durable pour garantir la victoire et consolider la démocratie sénégalaise.
Amadou Ba de « Nouvelle responsabilité » a rencontré les élus de sa mouvance. À cette occasion, il a discuté sur les modalités concrètes de leur participation à ces élections législatives anticipées.
« Ensemble, nous devons élaborer une stratégie claire et solide qui nous permettra de garantir une victoire éclatante, dans la transparence et la dignité. Je compte sur votre engagement total, sur votre expertise et sur votre connaissance du terrain pour faire en sorte que cette campagne soit à la hauteur des attentes du peuple sénégalais. Notre mission est grande, mes chers amis. Elle dépasse les simples intérêts partisans. Nous avons l’obligation de préparer ces élections avec responsabilité, dans un esprit de paix et d’unité », a expliqué Amadou Ba.
Poursuivant, il a abordé le phénomène de la migration irrégulière avant de dire que ces élections sont l’occasion de changer le cours des choses, de proposer aux jeunes et aux femmes un avenir ici, au Sénégal, dans la paix, la sécurité et la prospérité.
« C’est pour cela que je vous exhorte à porter, dans vos discours et vos actions, ce message d’espoir, de confiance, de réformes et de ruptures souhaitées par nos populations. Je veux également partager avec vous ma vision pour l’avenir. Nous avançons dans la constitution d’un parti politique moderne, un parti qui reflétera nos valeurs, notre ambition, et la volonté de répondre aux aspirations légitimes de notre peuple. Ce parti sera un outil de transformation et d’innovation, un espace de dialogue où chacun pourra contribuer à bâtir le Sénégal de demain », affirme-t-il.
Face aux élus de sa mouvance, il a soutenu : « nous travaillons d’arrache-pied à la construction d’une coalition forte, voire d’une grande inter-coalition, capable de porter une victoire éclatante et de consolider la stabilité de nos institutions. Une alliance solide et cohérente sera notre meilleure arme pour garantir la victoire. Nous avons besoin, d’unité ; la plus large possible. Nous avons besoin de pardonner et voire d’oublier pour l’intérêt supérieur du Sénégal. Mais cette victoire, je tiens à le répéter, ne sera pas seulement politique. Elle sera avant tout une victoire pour le peuple sénégalais, une victoire pour nos institutions, pour notre démocratie, pour notre avenir commun, en un mot pour le Sénégal qui nous a tout donné ».
Amadou Ba conclut en disant que cette coalition leur compagnonnage ne se limite pas à ces élections législatives. « L’alliance que nous construisons doit non seulement nous permettre de remporter cette bataille, mais de perdurer et de se renforcer lors des autres échéances à venir. Ce partenariat stratégique, fondé sur des valeurs partagées et une ambition commune, devra être un moteur de changement durable pour notre pays », déclare-t-il.
DIAGNOSTIC POUR UN NOUVEAU DÉPART
Le gouvernement annonce la présentation de son état des lieux de la situation du pays. L'événement, prévu pour le 26 septembre, promet de dévoiler les défis et les solutions envisagées. Il sera suivi le 7 octobre, du référentiel Sénégal 2050
(SenePlus) - Le président Bassirou Diomaye Faye tient sa promesse de transparence envers le peuple sénégalais. Dans un communiqué de presse publié par la Primature ce mardi 24 septembre, le gouvernement annonce une conférence de presse cruciale le jeudi 26 septembre à 10h00, au 10e étage du building administratif Mamadou Dia à Dakar.
Cette rencontre avec les médias sera l'occasion de présenter les conclusions d'un "diagnostic approfondi" de la situation du pays, mené à la demande du président par le Premier ministre et son équipe. L'étude, décrite comme "exhaustive et minutieuse", a été réalisée en parallèle de l'élaboration du nouveau cadre de référence économique baptisé "Sénégal 2050 - Agenda National de Transformation".
Le gouvernement promet de partager avec la nation les résultats de ce travail, incluant une analyse des conséquences de la situation actuelle et les mesures correctives envisagées pour "redresser et stabiliser" le pays.
Cette conférence de presse servira de prélude au lancement officiel, le lundi 7 octobre 2024, du référentiel Sénégal 2050. Ce plan stratégique vise à "opérationnaliser" le programme présidentiel, avec l'ambition affichée de "transformer durablement l'économie sénégalaise et bâtir un Sénégal souverain, juste et prospère".
ROSE WARDINI ANNONCE SON SOUTIEN AUX LISTES CHOISIES PAR PASTEF
À moins de deux mois des législatives, le Mouvement Citoyen Sénégal Nouveau, a annoncé son soutien au parti au pouvoir. Ce choix est "justifié par la volonté de consolider les politiques publiques et d’améliorer le bien-être des populations".
À l’approche des élections législatives anticipées, prévues dans moins de deux mois, Dr Rose Wardini, présidente du Mouvement Citoyen Sénégal Nouveau, a clarifié la position de son mouvement dans un communiqué adressé à ses militants. Elle a tenu à remercier ces derniers pour leur engagement constant et leur adhésion aux principes d’un "Sénégal nouveau" qui guide leur action politique.
Face à l’avenir politique du pays, Dr Wardini a annoncé que son mouvement apportera son soutien aux listes sélectionnées par le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko. Ce choix, justifié par la volonté de consolider les politiques publiques et d’améliorer le bien-être des populations, est, selon elle, la meilleure option pour accompagner les gouvernants dans la mise en œuvre de réformes vitales pour le Sénégal.
Consciente des défis auxquels fait face la nation, elle a insisté sur l’importance de garantir une majorité parlementaire au Chef de l’État afin de faciliter la conduite des politiques publiques. Dr Wardini a enfin appelé ses militants à rester mobilisés et engagés pour soutenir cette démarche jusqu’au jour des élections.
LÉGISLATIVES, TEKKI DE MAMADOU LAMINE DIALLO SOUTIENT PASTEF
Prenant acte de l'alliance entre Wallu et l'APR, le mouvement Tekki a choisi de ne pas rejoindre la coalition formée par le PDS pour les prochaines élections législatives.
Le mouvement Tekki n’ira pas aux prochaines élections législatives sous la bannière d’une coalition dirigée par le Parti démocratique sénégalais (PDS).
Le député Mamadou Lamine Diallo et ses camarades ont pris acte de la décision de leurs alliés de Wallu d’aller en coalition avec l’APR.
En conséquence, le Tekki a décidé de se ranger derrière le PASTEF d’Ousmane Sonko à qui il témoigne leur soutien « sans réserve et sans condition ».
Le mouvement Tekki appelle ses responsables, militants et sympathisants à « se mobiliser pour la victoire éclatante de la liste du Pastef le 17 novembre 2024 dans la paix et la sérénité, et défaire ainsi l’opposition adepte du présidentialisme absolu et de la prédation des ressources du peuple et ses coalitions, intercoalitions, listes parrainées ».
L'HÉRITAGE INACCOMPLI D'AMADOU MAKHTAR MBOW
L'ancien patron de l'Unesco décédé ce mardi, a présidé les Assises nationales visant à concevoir une nouvelle vision pour le pays. Si leurs recommandations avaient été suivies, le Sénégal aurait pu éviter certaines crises estime Doudou Diène
(SenePlus) - Le Sénégal pleure la disparition d'un de ses fils les plus illustres. Amadou Makhtar Mbow s'est éteint ce mardi 24 septembre 2024, à l'âge vénérable de 103 ans. Homme d'État, intellectuel et humaniste, son parcours exceptionnel aura marqué l'histoire du Sénégal et de l'Afrique. Mais c'est peut-être son rôle dans les Assises nationales de 2008-2009 qui restera comme l'un de ses plus grandes jcontributions au pays, bien que largement inexploité.
Dans un entretien accordé à RFI, le diplomate sénégalais Doudou Diène, qui a longtemps travaillé aux côtés de Mbow à l'UNESCO, revient sur cet épisode crucial de la vie politique sénégalaise. "C'est dans la lignée de son engagement pour son pays et son peuple d'abord", explique-t-il à propos de la décision de Mbow de présider ces Assises. "Il n'était pas un partisan, c'était son peuple, son pays qui étaient ses critères fondamentaux."
Les Assises nationales, organisées par l'opposition à l'époque du président Abdoulaye Wade, visaient à repenser en profondeur l'avenir du Sénégal. Doudou Diène souligne l'importance historique de cette démarche : "C'est un travail extraordinaire et peut-être unique au monde. Ce que Mahtar Mbow et les intellectuels et autres Sénégalais ont voulu faire, c'est de remettre en place d'une de manière consensuelle interactive tout ce que le Sénégal a fait et d'évaluer ce qui a été fait et d'ouvrir donc des perspectives pour le Sénégal du futur."
Cependant, le diplomate ne peut s'empêcher de noter avec regret que les recommandations issues de ces Assises n'ont jamais été pleinement mises en œuvre. "Si les recommandations des Assises avaient été mises en œuvre d'une manière objective et consensuelle, peut-être que le Sénégal aurait évité un certain nombre de crises", avance-t-il.
Malgré cela, Doudou Diène reste convaincu de la pertinence continue de ce travail : "Ce travail qui a duré environ trois ans est absolument exceptionnel et je pense qu'il est encore là, il devra servir de boussole dans le Sénégal actuel."
Au-delà de son engagement national, Amadou Mahtar Mbow s'est également distingué sur la scène internationale, notamment à la tête de l'UNESCO. Doudou Diène rappelle que même les États-Unis, qui s'étaient initialement opposés à lui, ont fini par le respecter profondément. "Même les Américains qui l'ont combattu très férocement à cause de ses positions très justes ont fini par avoir le plus profond respect à son égard", témoigne-t-il.
Ce respect, Mbow l'a gagné non seulement par ses positions courageuses, mais aussi par son intégrité et son dévouement au service des autres. Diène évoque notamment le rôle méconnu de Mbow dans la tentative de résolution de la crise des otages américains en Iran, illustrant sa stature d'homme d'État et de médiateur international.
En fin de compte, c'est l'image d'un homme guidé par des valeurs profondes qui émergent du témoignage de Doudou Diène. "Makhtar Mbow n'a jamais laissé son corps s'éloigner de son intelligence, c'est-à-dire que c'est son cœur qu'il a toujours guidé", résume-t-il, peignant le portrait d'un homme d'action dont l'éthique et l'altruisme ont toujours dicté les actes.
Alors que le Sénégal rend hommage à cet illustre fils, la question demeure : le pays saura-t-il enfin tirer pleinement profit de l'héritage intellectuel et politique laissé par Amadou Makhtar Mbow, notamment à travers les Assises nationales ? Le défi est lancé aux nouvelles générations de dirigeants sénégalais.
ALY NGOUILLE NDIAYE, L'ALLIÉ CONVOITÉ
L'ancien ministre de l'Intérieur est devenu la cible de toutes les convoitises politiques à l'approche des législatives du 17 novembre. Son poids électoral à Linguère et sa réputation de gagneur attirent aussi bien l'opposition que le pouvoir en place
Plusieurs formations politiques comme l’Apr cherchent à s’allier avec Aly Ngouille Ndiaye, ancien ministre de l’Intérieur et de l’Agriculture, en vue des élections législatives du 17 novembre prochain. La solide réputation que le maire de Linguère s’est bâtie en remportant tous les scrutins y est pour quelque chose au point que du côté du régime en place, on chercherait à avoir son soutien.
L’ancien ministre Aly Ngouille Ndiaye est en plein dans les préparatifs des élections législatives anticipées du 17 novembre prochain. L’ancien candidat à la Présidentielle et leader du Parti pour la souveraineté et le développement (Psd Njariñ) voit le siège de sa formation politique devenir un véritable carrefour pour les acteurs politiques influents.
Ayant reçu dernièrement une délégation importante de l’Alliance pour la République (Apr), comprenant le président sortant de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop, et plusieurs anciens ministres dont Mahmouth Saleh et Mbaye Ndiaye, l’ancien ministre de l’Intérieur a vu les émissaires de l’ancien Président Macky Sall tenter de le convaincre à rejoindre leur coalition pour ces élections. Devenu «incontournable» à Linguère où il a toujours remporté les scrutins, Aly Ngouille Ndiaye va rencontrer d’autres figures politiques, annonce-t-on. Parmi ces figures politiques, on cite l’ancien Premier ministre Amadou Ba et l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall, ainsi que des responsables du Parti démocratique sénégalais (Pds) et même des représentants du pouvoir en place, a constaté Seneweb.
Après les difficultés connues lors de la dernière élection présidentielle du 24 mars dernier à l’issue de laquelle il avait fini derrière la Coalition «Diomaye Président» et Bby dans plusieurs départements, le soutien du maire de Linguère est considéré comme «crucial» et pourrait «influencer» l’issue du scrutin du 17 novembre. Ce qui qui fait que chacun des acteurs cherche à s’allier avec lui. Les jours à venir édifieront l’opinion publique sur la décision que prendra l’ancien ministre de l’Intérieur par rapport à ces joutes électorales.
Pour rappel, l’ancien ministre de l’Agriculture, de l’équipement rural et de la souveraineté alimentaire, Aly Ngouille Ndiaye, avait annoncé vendredi dernier la création de sa formation politique, le Parti pour la souveraineté et le développement, Jiitel Njarinu Reewmi (Psd Njariñe).
par Jaume Portelle Cano
OBLIGATIONS DE LA DIASPORA : UNE ALTERNATIVE POUR LE FINANCEMENT ?
Cette approche, déjà éprouvée par d'autres nations, promet de réduire drastiquement la charge de la dette tout en renforçant les liens avec les Sénégalais de l'étranger
Un PDF de 11 pages peut déclencher des changements politiques dans un pays de 54 millions d'habitants. C’est le cas ici. En proie à une lourde dette et en négociations avec le FMI, le Kenya a annoncé fin juin un plan économique prévoyant une hausse des impôts pour réduire le déficit budgétaire du gouvernement. Du pain aux transferts mobiles, tout était taxé. Avec une population frappée par l’inflation alimentaire, le plan a reçu le soutien des investisseurs, mais a été rejeté par les Kényans. Les manifestations ont fait au moins 39 morts et le parlement a été attaqué par certains manifestants. Cet épisode a conduit William Ruto, le président du Kenya, à annuler la loi.
C’était une démonstration de vitalité démocratique, mais une mauvaise nouvelle pour les investisseurs, comme l’a résumé un analyste des marchés émergents dans des déclarations à Bloomberg. Quelques jours après l’abandon des mesures, l’agence de notation Moody’s a abaissé la note de crédit du Kenya. Un signal clair : le Kenya, qui s’était endetté à plus de 10 % en février pour rembourser une obligation arrivant à échéance en juin, aura désormais un accès plus difficile aux marchés privés. Désormais, toute opération similaire lui coûtera probablement un taux supérieur à 10 %. Dans ces conditions, accéder au financement du FMI - à des taux d’intérêt plus bas - et accepter ses conditions devient presque une obligation.
C’est une impasse dans laquelle se trouvent tous les pays africains qui s’endettent en dollars sur le marché privé. Lorsque les taux d’intérêt augmentent à la Réserve fédérale et à la Banque centrale européenne, la fenêtre de financement se referme et ils se retrouvent piégés entre les créanciers privés et le FMI : soit ils acceptent de s’endetter à des taux prohibitifs, soit ils adhèrent à un plan d’ajustement structurel. Ils ne peuvent pas se passer de dollars : c’est avec eux qu’ils paient les importations de nourriture et de carburant, indispensables au bon fonctionnement de toute société.
Tant que le pays a accès aux prêts, il peut refinancer la dette peu avant l’échéance - emprunter 100 dollars pour rembourser les 100 dollars dus - et seuls les intérêts changent. Le problème survient lorsque la fenêtre est fermée ou que les prêts deviennent plus chers, transformant la boule de neige des intérêts en un fardeau qui s'accapare, année après année, une part importante des ressources du budget national. Au Kenya, en Angola, au Malawi, en Ouganda ou au Ghana, plus de 20 % des recettes publiques sont consacrées au paiement des intérêts de la dette. Deux pays dépassent les 30 % (Zambie et Nigeria), et l’Égypte a déjà franchi les 40 %. En mai, l’économiste bissau-guinéen Carlos Lopes écrivait que les pays africains avaient peu de chances de résoudre leur crise de la dette dans un système « truqué contre eux ».
Le financement comme point de départ
Le nouveau gouvernement sénégalais, présidé par Bassirou Diomaye Faye, a réussi à la fin du mois de mars à conclure l'une des histoires politiques les plus épiques de ces dernières années. Faye, qui était emprisonné, est passé en 11 jours de la prison à une victoire électorale dès le premier tour. Son principal soutien, le populaire Ousmane Sonko, est également sorti de prison et a joué un rôle clé dans la victoire contre Amadou Ba, dauphin du président sortant, Macky Sall. Leurs promesses ont reçu un fort soutien, notamment chez les jeunes Sénégalais. Pour l’instant, les premières initiatives en matière de politique économique ont suivi une ligne de continuité par rapport à l’administration précédente. Le FMI s’est félicité que le gouvernement de Faye reste engagé dans le programme de réformes existant et ait l’intention de poursuivre la « consolidation budgétaire ». La confiance des marchés financiers dans le nouveau gouvernement s’est manifestée avec la vente d’Eurobonds d’une valeur de 750 millions de dollars, à un taux d’intérêt de 7,75 % sur sept ans. Avec des échéances de dettes importantes en 2026, les promesses les plus radicales du programme - la sortie du franc CFA ou la renégociation des contrats d’exploitation des ressources naturelles avec des entreprises étrangères - semblent aujourd'hui un écho lointain. Avec un déficit commercial permanent, le Sénégal dispose de peu de marge de manœuvre pour réduire sa dépendance envers les prêteurs, qui, en conséquence, dictent les limites de ses politiques.
La nouvelle administration pourrait gagner un peu de répit grâce à sa diaspora croissante. La migration est, au Sénégal, un facteur économique de premier ordre : elle représente 10 % du PIB, et la population sénégalaise dispersée dans le monde a contribué en 2023 près de 3 milliards de dollars à l’économie nationale. Dans la grande majorité des cas, il s’agit de transferts sporadiques qui contribuent à la consommation alimentaire et au paiement des factures courantes. Pendant la pandémie, ces envois ont été un véritable bouclier qui a permis au pays de tenir malgré la chute du tourisme. Ensuite, ils ont aidé à atténuer la hausse des prix alimentaires après la guerre en Ukraine. Cette diaspora, au fil des ans, a également pris une place politique. Au-delà du soutien financier, elle souhaite désormais participer au débat sur l’avenir du pays. Elle a joué un rôle clé dans le soutien financier au parti d’opposition qui a fini par remporter la présidence. Rarement diaspora et gouvernement sont aussi alignés qu’au Sénégal. À cet égard, les obligations de la diaspora pourraient être une option intéressante pour obtenir un financement - en dollars ou en euros - à un coût beaucoup plus bas. De cette manière, la diaspora pourrait transformer ses transferts périodiques en un levier d'investissement plus ambitieux.
Prenons l’exemple de la dernière euro-obligation vendue par le Sénégal. À 7,75 %, le Sénégal devra verser environ 58 millions de dollars d’intérêts chaque année pendant sept ans. Au total, il aura payé plus de 400 millions pour recevoir 750 millions. Une obligation de la diaspora est un instrument déjà utilisé par des pays comme Israël ou l’Inde. Le patriotisme des investisseurs permet d’obtenir des taux d’intérêt plus avantageux. Dans certains cas, ce type de financement est utilisé lorsque le pays a du mal à accéder aux financements - ce qui est précisément la situation actuelle des pays africains. Si le Sénégal pouvait vendre une obligation de 750 millions de dollars à sa diaspora avec un taux d’intérêt de 1 %, il économiserait plus de 50 millions de dollars d’intérêts annuels. Cet argent pourrait être réinvesti dans des écoles, des hôpitaux, des infrastructures ou des aides aux agriculteurs. Chaque année. Une augmentation de la production alimentaire au Sénégal réduirait la facture des importations de produits alimentaires tels que le riz (657 millions de dollars en 2022), le maïs (100 millions), les pommes de terre (32 millions) ou les oignons (113 millions).
Les économies réalisées sur la facture des importations permettraient de réinvestir cet argent au Sénégal ou de financer l’importation de machines pour améliorer la productivité agricole ou renforcer la souveraineté énergétique. Sur le point de devenir un producteur de pétrole et de gaz, le Sénégal disposera de nouvelles sources de revenus qui, sous la structure actuelle, serviront à payer les intérêts croissants du service de la dette. Ces intérêts élevés contribuent à maintenir la structure économique actuelle : face à la nécessité d’honorer les paiements annuels de la dette, le pays peine à financer un projet d’industrialisation. Il continue d'exporter des arachides - à qui un tiers de ses terres cultivées sont dédiées - sans transformation, comme à l'époque coloniale. Réduire la facture des intérêts ouvrirait la voie à une meilleure protection sociale ou à des investissements accrus, tout en permettant de mener une politique agricole avec plus de ressources ou de tenter de valoriser les ressources naturelles du pays.
Le court terme s'oppose au long terme
Réduire la quantité de fonds envoyés aux familles constituerait un changement important. Moins de fonds signifie également moins de consommation et moins de clients pour certains commerces. Cela provoquerait un choc pour l'économie locale. C'est le principal inconvénient potentiel d'une obligation de la diaspora, mais les bénéfices à moyen terme seraient considérables : une amélioration de la productivité agricole – obtenue grâce au soutien aux agriculteurs avec des engrais moins chers – augmenterait la quantité de nourriture disponible, réduisant ainsi les dépenses liées aux produits alimentaires importés, actuellement financées par ces envois d'argent. Une réduction structurelle des taux d'intérêt – si le Sénégal parvenait à réduire progressivement son portefeuille d'obligations à 7 % d'intérêt pour le convertir en un portefeuille avec des obligations à 1 % – libérerait des fonds pour financer une partie de cette transition pour les familles touchées. Le paiement des intérêts de la dette extérieure est l'une des dépenses les plus importantes du gouvernement sénégalais. En 2023, selon l'UNCTAD, le Sénégal a consacré 12,5 % des recettes de l'État au paiement des intérêts de sa dette. Avec des obligations de la diaspora et des investissements orientés vers l'agriculture locale, le Sénégal serait en mesure de réduire cette charge et de réaffecter ces fonds à sa population. Contrairement aux émissions obligataires, qui dépendent des fluctuations des marchés internationaux et des taux d'intérêt fixés par les banques centrales des pays riches, la diaspora envoie cet argent au Sénégal chaque année, quoi qu'il arrive. Ce qu'elle envoie représente déjà le double de l'aide internationale reçue par le pays. Si cet argent existe, pourquoi ne pas l'utiliser autrement ?