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27 novembre 2024
Politique
LE GÉNÉTAL KANDÉ SE REBELLE
Un héros de guerre sanctionné ? L'artisan de la paix en Casamance, conteste son affectation jugée humiliante comme Attaché militaire en Inde, estimant mériter au minimum un poste d'Ambassadeur au vu de son grade et de ses états de service
Un véritable héros de guerre fait l’objet d’une affectation qui ressemble plus à une sanction injustifiée. Le Général, patron de l’Armée de terre, Souleymane Kandé, l’homme qui a permis d’asseoir la paix en Casamance et permis de réduire le Mfdc à «sa plus simple expression», fait l’objet d’une affectation en tant qu’Attaché militaire en Inde. Il estime que son grade et ses états de service devraient lui valoir au minimum un poste d’Ambassadeur. Et il va attaquer le décret de nomination.
Affecté comme Attaché militaire à l’ambassade du Sénégal à New Delhi, en Inde, le Général Souleymane Kandé va se pourvoir auprès de la Cour suprême pour faire casser le décret de nomination. Le chef d’Etat-major de l’Armée de terre estime que cette affectation est une humiliation, qui sonnerait à la limite comme une sanction. Ce qui, dans son cas, ne se justifie en rien. Tous les éléments de l’Armée de terre sont au diapason de leur chef.
On sait en effet, comme le soulignent certains médias depuis hier, que c’est le Général Kandé qui a pu pacifier la Casamance, durant la période où il a servi là-bas en tant que Comzone. C’est lui qui a cassé toutes les grandes bases du Mfdc dans la région et permis aux populations, longtemps exilées, de retourner dans leur terroir. Serait-ce ce qui lui vaut ce traitement ? Au sein de l’Armée, des voix rappellent que Birame Diop, aujourd’hui ministre de la Défense, a été Chef d’Etat-major général (Cemga) quand Souleymane Kandé a été Comzone à Ziguinchor. Les opérations de ratissage menées par le Colonel Kandé à l’époque ne rencontraient pas l’assentiment de sa hiérarchie. Il a fallu plusieurs fois l’arbitrage du chef de l’Etat Macky Sall pour que le Comzone reçoive tout l’appui logistique et militaire nécessaire à la conduite de sa mission. Contrairement à ses prédécesseurs, Souleymane Kandé ne s’était pas contenté de fréquenter les beaux salons de Ziguinchor ; il a conduit ses hommes sur le terrain, dans les maquis, pour traquer les résidus du Mfdc qui menaçaient la paix des populations civiles.
Ces faits d’armes auraient, pense-t-on, peut-être nourri un certain ressentiment, que certains aujourd’hui se sentent en position de traduire impunément en actes. Il se dit que quand il a fallu faire des propositions de nomination, le nom du Colonel Kandé a été «oublié» par sa hiérarchie. Il a fallu que le Président Macky Sall, de sa propre autorité, décide de l’y ajouter. Le chef de l’Etat ne comprenait pas que quelqu’un qui a fait montre d’autant de bravoure puisse être écarté sans motif valable. D’ailleurs, comme pour faire montre de capacités, le Général Kandé a cumulé ses fonctions de Chef d’Etat-major de l’Armée de terre avec les responsabilités de chef des Forces spéciales de l’Armée. A ce titre, il est au cœur du dispositif de sécurité à nos différentes frontières.
«Exiler» une compétence de ce niveau à une ambassade de troisième niveau à New Delhi ne pourrait se justifier que si cela relevait d’une sanction. D’autant plus que, ayant été élevé au rang de Général d’Armée depuis au moins 3 ans, il ne pourrait à la rigueur, qu’occuper des fonctions d’ambassadeur, si l’on tient tant que cela à le nommer à l’étranger.
Dans ces conditions, son décret d’affectation devrait être jugé illégal et annulé. Ce sont, parmi d’autres, les arguments que va faire valoir le Général Kandé auprès de la Cour suprême.
Il faut savoir que cette décision tombe alors qu’il participe, au Centre d’entraînement tactique des Armées sénégalaises de Dodji (Nord), à l’exercice militaire multinational «African Lion 2024», organisé par le commandement des Etats-Unis d’Amérique pour l’Afrique. Il a «pour objectif de renforcer les capacités communes de défense des Armées pour contrer les menaces internationales et les organisations extrémistes violentes», et réunit plus de 900 militaires américains, hollandais et sénégalais pour améliorer l’interopérabilité des Forces armées des pays partenaires.
BASSIROU DIOMAYE FAYE ATTENDU AU BURKINA FASO ET AU MALI JEUDI
Le chef de l’Etat Bassirou Diomaye Faye va effectuer, jeudi, une visite d’amitié et de travail au Mali et au Burkina Faso, a appris l’APS de la présidence de la République
Dakar, 29 mai (APS)- Le chef de l’Etat Bassirou Diomaye Faye va effectuer, jeudi, une visite d’amitié et de travail au Mali et au Burkina Faso, a appris l’APS de la présidence de la République
“Dans le cadre de la poursuite de ses visites dans les pays de la sous-région Ouest-africaine, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, se rendra demain, jeudi 30 mai au Mali et au Burkina Faso”, détaille la même source.
Elle souligne que ces visites s’inscrivent dans une “dynamique de renforcement des liens historiques de bon voisinage, d’amitié fraternelle, de solidarité et de coopération multiforme”.
Depuis son investiture en avril dernier, le président de la République Bassirou Diomaye Faye a réservé ses premières sorties à l’étranger aux pays voisins du Sénégal et de la CEDEAO, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest.
Il s’était notamment rendu, en Mauritanie, en Gambie, en Guinée Bissau, en Guinée, au Cap Vert, au Nigéria et au Ghana.
QUAND LE PRESIDENT MACKY SALL BOUSCULE LES EQUILIBRES !
Le Sénégal devrait-il saisir le contexte des assises de la Justice pour procéder à la réactualisation du cadre réglementaire concernant le statut de ses anciens chefs d’État et le traitement qui leur sont gracieusement accordés par le contribuable ?
La décision de l’ancien président de la République, Macky Sall de se mettre au service du président français, comme l’envoyé spécial du 4P (Pacte de Paris pour les peuples et la Planète), semble rompre avec la tradition. En effet, pour avoir présidé pendant douze ans le Conseil national de sécurité au Palais de la République, cette décision de l’ancien chef d’État suscite des interrogations.
Le Sénégal devrait-il saisir le contexte des assises de la Justice convoquées par le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye pour procéder à la réactualisation du cadre réglementaire concernant le statut de ses anciens chefs d’État et le traitement qui leur sont gracieusement accordés parle contribuable ? Cette question mérite bien d’être posée au regard du cas d’école que représente la décision de l’ancien président Macky Sall qui a décidé de rompre avec la tradition de ses prédécesseurs en se mettant au service d’une puissance étrangère comme la France avec tout ce que cela implique comme risque pour notre pays du fait des informations stratégiques sur le Sénégal qu’il a collectionnées durant ses douze années de magistère. En effet, dans un article publié le 23 avril dernier, le site d'information « Africa Intelligence » a révélé que le « chef de l'État français a très discrètement reçu à l'Élysée l'ancien président sénégalais, le 21 avril dernier ».
Lors de cette rencontre tenue moins de deux 20 jours après la passation de pouvoir du président Macky Sall avec son successeur, Bassirou Diomaye Diakhar Faye intervenu le 2 avril, nos confrères assurent que le président Macron et son nouveau employé qu’il a recruté comme l’envoyé spécial du 4P (Pacte de Paris pour les peuples et la Planète) ont abordé plusieurs questions durant leur tête-à-tête. Allant plus loin dans ses révélations, « Africa Intelligence » a renseigné que les deux hommes sont revenus sur l'élection de Bassirou Diomaye Faye de même que la défaite du candidat de la majorité présidentielle de l'Alliance pour la République (APR), Amadou Ba, et les relations tendues avec ce dernier. Loin de s’en tenir-là, nos confrères d’« Africa Intelligence » soulignent également que les deux hommes ont aussi abordé la situation régionale et l'émergence de juntes ouvertement hostiles à la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao).
Pour rappel, en 2013, c’est Macky Sall lui-même qui avait signé le décret attribuant à tout ancien chef de l’État « un traitement mensuel de 5 millions francs CFA, en plus de l’octroi d’une assurance maladie étendue au conjoint, de deux véhicules de fonction, d’un téléphone fixe, d’un logement et du mobilier d’ameublement » gracieusement au frais du contribuable sénégalais. Et en cas de renoncement au logement affecté pour des raisons d’un établissement hors du territoire national comme c’est actuellement le cas pour lui et le président Abdou Diouf, ils percevront chacun une indemnité compensatrice d’un montant mensuel net de 4 millions 500 mille francs CFA. Tous ces avantages cumulés représentent plusieurs millions de FCFA par an sans compter les salaires et avantages des personnels mis à leur disposition tous rémunérés dans les mêmes conditions que les personnels affectés dans les postes diplomatiques et consulaires du Sénégal. Il s’agit entre autres des gendarmes pour assurer la protection du logement, deux agents de sécurité pour assurer la protection de sa personne, un agent du protocole, deux assistantes, un standardiste, un cuisinier, une lingère, un jardinier et deux chauffeurs.
DES JURISTES SALUENT LA PERTINENCE DES ASSISES DE LA JUSTICE
Doudou Ndir, ancien médiateur de la République, a rappelé le rôle majeur de la justice pour la préservation de la cohésion et l’équilibre de la société. Selon lui, la vocation de la justice est de faire en sorte qu’il y ait un équilibre social.
Diamniadio, 28 mai (APS) – Des experts en droit ont salué la pertinence de l’organisation de la Journée du Dialogue national sur la réforme et la modernisation de la Justice ouverte mardi à Diamniadio par le chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye.
Venu prendre part aux travaux, l’ancien président de la Commission électorale nationale autonome (CENA), le magistrat à la retraite, Doudou Ndir, s’est dit ”heureux” de constater qu’il y a une ”mobilisation générale” pour la modernisation de ce secteur.
”Je suis heureux de constater qu’il y a une mobilisation générale au tour de ces thèmes avec véritablement des questions qui nécessitent des réponses appropriées après une analyse approfondie de tous les segments de la vie nationale”, a-t-il déclaré.
Le magistrat à la retraite a estimé qu’on ”est aujourd’hui en train de revisiter les fondements” de la justice ”pour mieux l’améliorer”.
M. Ndir, ancien Médiateur de la République, a rappelé le rôle majeur de la justice pour la préservation de la cohésion et l’équilibre de la société. Selon lui, ”la vocation de la justice est de faire en sorte qu’il y ait un équilibre social, que la société vive dans des conditions de sérénité, de calme et que la paix règne”.
”Il faut que les Sénégalais se retrouvent dans cette justice qui est vraiment le ciment de notre vivre ensemble”, a-t-il soutenu.
Pour sa part, l’universitaire et ancienne ministre-conseillère, chargée des Droits humains et de la Paix, Professeur Amsatou Sow Sidibé dit avoir beaucoup apprécié l’organisation de ces assises, dans un contexte marqué, selon elle, par ”beaucoup de cas de discrimination et d’atteinte à la dignité des personnes”.
”J’apprécie beaucoup et je considère que ça vient à son heure parce qu’on a failli arriver au divorce entre la Justice sénégalaise et les citoyens. Il y a eu beaucoup de cas discrimination et d’atteinte à la dignité des personnes”, a-t-elle déclaré.
”Quand je parle d’atteinte à la dignité des personnes, je pense qu’aux conditions d’incarcération et je pense aux décisions de justice qui en matière répressive mettent trop facilement les personnes poursuivies en prison”, a t-elle expliqué.
Selon la juriste et ancienne candidate à l’élection présidentielle de 2012, ”les mandats de dépôt sont trop faciles”, ce qui est ”extrêmement dangereux en terme de politique répressive parce que ce n’est pas une politique répressive humanisante”.
”La justice doit se rendre compte qu’elle est elle-même un droit humain fondamental et que les personnes sont des humains qui ont des droits qu’il faut sauvegarder”, a relevé Mme Sidibé.
Les travaux de la rencontre se poursuivent en commissions, après la cérémonie d’ouverture marquée par la présence de plusieurs responsables d’institutions de la République, de membres du gouvernement et d’élus territoriaux.
Des représentants de missions diplomatiques accréditées au Sénégal, des représentants d’associations et d’organisations de travailleurs, de plusieurs experts et spécialistes, des guides religieux et coutumiers étaient aussi présents dans la salle de conférence du Centre international de Conférence Abdou Diouf de Diamniadio.
LA JUSTICE POURRA ÊTRE RÉFORMÉE COMME LE SOUHAITE LE PEUPLE, ESPÈRE PAPE DJIBRIL FALL.
"Nous avons la chance d’avoir eu un président qui s’est confronté avec la justice de manière injustifiée. Il a quitté la prison pour rejoindre le palais. Donc, l’espoir est grand", a déclaré le député et leader du mouvement les Serviteurs.
« Nous avons des raisons d’espérer que le Sénégal va changer définitivement. Le roi Hassan II avait l’habitude de dire qu’il ne connaissait pas le développement, mais ce qu’il savait, c’était de faire en sorte que les gens mangent à leur faim. Je pense que le président Bassirou Diomaye Faye est sur la bonne voie pour l’autosuffisance. Je pense également qu’il a confié des postes à des gens qui ont du métier et le profil de l’emploi. Pour le foncier, c’est un énorme problème, mais Bassirou Diomaye Faye a posé des actes notoires. Je reviens d’une tournée dans la diaspora, mais les gens ont grand espoir sur ce gouvernement », a déclaré Pape Djibril Fall.
Lors du dialogue national de ce mardi, consacré à la réforme et à la modernisation de la justice, Pape Djibril Fall a félicité le chef de l’État et a exprimé sa conviction qu’il est le mieux placé pour mettre en œuvre les réformes nécessaires. « Nous disons enfin, la justice pourra être réformée comme le souhaite le peuple. Nous avons beaucoup souffert avec la justice. Depuis 1960, il y a eu des ‘réformettes’, mais jamais de réformes profondes. Mais quand on a entendu le président Faye, on sent qu’il a l’envie de réformer la justice définitivement. Nous avons la chance d’avoir eu un président qui s’est confronté avec la justice de manière injustifiée. Il a quitté la prison pour rejoindre le palais. Donc, l’espoir est grand », a ajouté Pape Djibril Fall.
Ces déclarations reflètent un sentiment d’espoir et de détermination dans la quête de réformes significatives au Sénégal. La confiance placée dans le président Bassirou Diomaye Faye, en raison de son expérience personnelle avec le système judiciaire et de son engagement à apporter des changements profonds, renforce les attentes d’une transformation positive et durable pour le pays.
DÉRIVES SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX, PAPE ALÉ NIANG PLAIDE POUR DES SANCTIONS COMME EN FRANCE ET AUX ÉTATS-UNIS
Pape Alé Niang a exprimé sa compréhension envers ceux qui critiquent le gouvernement, sa gestion, et ses actes politiques. Cependant, il a fermement condamné les attaques personnelles, particulièrement celles faites sous couvert d’activisme.
Le directeur général de la Radiodiffusion Télévision Sénégalaise (RTS), Pape Alé Niang, a dénoncé mardi les dérives observées sur les réseaux sociaux. Lors de son intervention en marge du dialogue national, il a plaidé pour l’instauration de sanctions similaires à celles en vigueur dans les grandes démocraties comme les États-Unis et la France.
« Il faut tout encadrer, surtout avec le périmètre des réseaux sociaux », a-t-il déclaré sur la télévision nationale.
Pape Alé Niang a exprimé sa compréhension envers ceux qui critiquent le gouvernement, sa gestion, et ses actes politiques. Cependant, il a fermement condamné les attaques personnelles, particulièrement celles faites sous couvert d’activisme ou de lancers d’alerte, qui touchent à la vie privée des individus. « Mais quant à se mettre entre les quatre murs, prendre son téléphone pour faire des attaques personnelles sur la vie privée de la personne et autres sous prétexte qu’on est lanceur d’alerte ou activiste, non ! » a-t-il déclaré.
Le journaliste appelle ainsi à une régulation stricte des contenus sur les réseaux sociaux pour prévenir et sanctionner les abus, en s’inspirant des mesures adoptées par des pays comme la France et les États-Unis, où des cadres législatifs plus rigoureux existent pour protéger les individus contre les attaques personnelles et les diffamations en ligne.
MIMI APPELLE À UNE TRANSFORMATION PROFONDE DU SYSTÈME JUDICIAIRE
Lors de la journée du dialogue national consacrée aux assises de la justice, Aminata Touré, membre de la coalition Diomaye Président, a prononcé un discours incisif appelant à une transformation profonde du système judiciaire du Sénégal
Lors de la journée du dialogue national consacrée aux assises de la justice, Aminata Touré, membre de la coalition Diomaye Président, a prononcé un discours incisif appelant à une transformation profonde du système judiciaire du Sénégal. Elle a souligné que l’une des principales raisons pour lesquelles le Président Bassirou Diomaye Faye a été élu était de mettre fin à un système judiciaire largement perçu comme sous l’influence de son prédécesseur, le président Macky Sall. L’ancienne présidente du Conseil économique, social et environnemental a affirmé avec conviction que le Président Diomaye Faye « ne peut faire subir aux autres ce qu’il a subi ».
« La Justice n’est pas là pour régler des comptes, » a déclaré Mme Touré, soulignant l’importance d’une justice impartiale et équitable. Elle a insisté sur le fait que les réformes à venir devraient garantir que les carrières des magistrats ne dépendent plus des autorités politiques élues, mettant en avant la nécessité d’une réforme en profondeur du Conseil supérieur de la magistrature.
Mme Touré a également noté la diversité des participants à ces assises, incluant d’anciens détenus politiques capables de témoigner des réalités carcérales qu’ils ont vécues. La présence de représentants du secteur privé et des syndicats a également été soulignée, soulignant l’importance de leur contribution à la réforme judiciaire.
L’ancienne Première ministre a exprimé son optimisme quant aux résultats de ces assises, soulignant que le président de la République, en tant qu’ancien détenu politique lui-même, veillerait personnellement à ce que les conclusions soient mises en œuvre. « La Justice doit dire le droit, » a-t-elle affirmé avec conviction, appelant à une nouvelle ère où la justice sera véritablement juste et indépendante de toute influence politique.
LES MÉTHODES MUSCLÉES D'ISRAËL POUR FAIRE TAIRE LA CPI
D'après le Guardian, l'ancien patron des services secrets israéliens aurait menacé ouvertement Fatou Bensouda lors de rencontres secrètes pour la dissuader d'enquêter
(SenePlus) - Selon une enquête du quotidien britannique The Guardian, l'ancien chef du Mossad, l'agence de renseignement extérieur israélienne, aurait menacé ouvertement l'ex-procureure de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, dans une série de réunions secrètes, afin de la dissuader d'ouvrir une enquête sur d'éventuels crimes de guerre dans les territoires palestiniens occupés.
Ces contacts clandestins entre Yossi Cohen et Mme Bensouda se seraient produits dans les années précédant la décision de cette dernière en 2021 d'ouvrir une enquête formelle sur des allégations de crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis dans ces territoires. Une enquête qui a finalement conduit la semaine dernière à la demande d'un mandat d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu par le successeur de Mme Bensouda, Karim Khan.
Selon un haut responsable israélien cité par The Guardian, l'implication personnelle de M. Cohen dans cette opération de pression sur la CPI, alors qu'il était directeur du Mossad, avait été autorisée au plus haut niveau et justifiée par la menace de poursuites contre des militaires israéliens.
"Vous devriez nous aider et nous laisser prendre soin de vous. Vous ne voulez pas vous lancer dans des choses qui pourraient compromettre votre sécurité ou celle de votre famille", aurait menacé M. Cohen selon des comptes rendus faits aux responsables de la CPI.
Une source proche du dossier a décrit les "tactiques méprisables" utilisées par l'ex-espion pour tenter d'intimider et d'influencer Mme Bensouda, allant jusqu'à la "harceler".
Le Mossad aurait également recueilli des transcriptions d'enregistrements secrets du mari de la procureure dans une tentative de la discréditer. Ses efforts pour la faire plier se seraient intensifiés quand elle a annoncé en 2019 avoir des motifs pour ouvrir une enquête criminelle complète.
Lors d'une de leurs dernières rencontres fin 2019-début 2021, M. Cohen aurait même montré à Mme Bensouda des photos de son mari prises à son insu à Londres, dans ce qui a été perçu comme une menace contre sa famille.
Pour les experts juridiques, ces pressions du Mossad pourraient constituer des infractions à l'administration de la justice selon les statuts de la CPI. Un porte-parole de la Cour a indiqué que le bureau du nouveau procureur avait été victime de "plusieurs formes de menaces" visant à l'influencer.
Si Israël a toujours refusé de reconnaître la compétence de la CPI, l'enquête très sensible déclenchée par Mme Bensouda illustre les efforts tous azimuts déployés par les services de renseignement israéliens pour la faire avorter, y compris par des méthodes d'intimidation personnelles et en sollicitant l'aide d'alliés comme l'ex-président congolais Joseph Kabila.
"Le fait qu'ils aient choisi le chef du Mossad comme messager officieux du Premier ministre auprès de Bensouda visait à l'intimidation, par définition", a résumé une source. Une opération qui, selon toute vraisemblance, n'a pas atteint son objectif.
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DIOMAYE JETTE LES BASES D'UNE JUSTICE REFONDÉE
Engageant un "débat lucide et serein", le chef de l'État a ouvert ce mardi 28 mai 2024, les discussions visant à "ausculter" les maux d'une institution judiciaire fragilisée et à poser les jalons d'un renouveau dans le consensus
Ce mardi 28 mai 2024, le nouveau président du Sénégal Bassirou Diomaye Faye a donné le coup d'envoi des très attendues assises nationales sur la réforme de la justice. Dans un discours d'ouverture ferme mais apaisant, il a appelé à une "refondation profonde" du système judiciaire, dans un esprit de dialogue inclusif.
"Notre système judiciaire a besoin d'une profonde refondation que seule une approche inclusive permettra de réussir", a martelé le chef de l'État devant un parterre représentatif de la société sénégalaise. Évitant les procès à charge, M. Faye a prôné "un débat lucide et serein" pour "ausculter" un appareil judiciaire qui peine à recouvrer la confiance des citoyens.
Dans la lignée de ses engagements de campagne, le président a réaffirmé sa volonté de gouverner dans la concertation, seul gage selon lui de "stabilité" et de "développement". Une large plateforme numérique a d'ores et déjà été lancée pour recueillir les doléances populaires.
Toutes les thématiques seront sur la table : statut des magistrats, régime carcéral, numérisation des procédures, droits de l'enfance... Avec pour caps, "transparence", "célérité" et "humanisation" d'une justice qui doit redevenir la garante des principes démocratiques fondamentaux.
Si le volet pénal concentre les attentions, les autres branches du droit ne seront pas en reste dans cette vaste entreprise de "réforme pragmatique". Un signal fort pour cette démocratie réputée mais fragilisée ces dernières années par les soubresauts politico-judiciaires.
BRUXELLES ADRESSE UN AVERTISSEMENT FORMEL AU SÉNÉGAL POUR SA PÊCHE ILLICITE
Qualifié de "pays non coopératif", Dakar écope d'un carton jaune pour défaut de contrôle de sa flotte et de ses exportations vers l'UE. Ce premier avertissement intervient alors qu'un accord de pêche arrive à échéance en novembre
(SenePlus) - La Commission européenne a désigné le Sénégal comme "pays non coopératif" dans la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN), lui adressant un "carton jaune", selon un communiqué publié aujourd'hui.
Cet avertissement intervient alors même qu'un accord de pêche entre Dakar et l'Union européenne (UE) expire en novembre prochain. "Suite à plusieurs années de lacunes et d'un manque de coopération", la Commission identifie des "défaillances dans les dispositifs de suivi, contrôle et surveillance" des navires sénégalais en haute mer et des navires étrangers dans les eaux territoriales du pays, déplore l'exécutif européen.
Par ailleurs, "des exportations illégales du Sénégal vers l’UE ont été détectées, ce qui compromet la fiabilité du système de traçabilité sur lequel repose la certification des produits de pêche", selon ce communiqué cité par l'Agence France-Presse et le quotidien Le Monde. Cette situation témoigne d'une "volonté insuffisante de coopération" de la part des autorités sénégalaises, estime la Commission.
Toutefois, Bruxelles "reconnaît l’engagement du nouveau gouvernement sénégalais" mené par le président Bassirou Diomaye Faye, investi en avril dernier, qui a demandé un "audit du pavillon sénégalais" soupçonné de prêtes-noms, ainsi qu'"une évaluation des accords et licences de pêche" avec des pays tiers.
En cas de non-conformité persistante, le Sénégal pourrait se voir attribuer un "carton rouge" et des sanctions commerciales telles qu'une interdiction d'exporter ses produits de la mer vers l'UE. La Commission va désormais engager "un dialogue formel" avec Dakar afin de lui permettre de remédier à la situation dans un délai raisonnable. Cet avertissement intervient dans un contexte d'évaluation imminente de l'accord UE-Sénégal, en vigueur depuis 2019.