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27 novembre 2024
Politique
TRUMP COUPABLE
Il est déclaré coupable de toutes les charges dans l'affaire du paiement à Stormy Daniels. Une première historique pour un ancien président américain. Trump a immédiatement dénoncé un "jour de honte" promettant le "vrai verdict" à la présidentielle
(SenePlus) - L'ex-président américain Donald Trump a été déclaré coupable hier par un jury new-yorkais de toutes les charges pour lesquelles il était poursuivi, à savoir 34 chefs d'accusation de falsification volontaire de documents comptables dans le but d'influencer l'élection présidentielle de 2016.
Après cinq semaines de procès et moins de deux jours de délibérations, les 12 jurés du tribunal de Manhattan ont reconnu la culpabilité de Donald Trump. Le juge Merchan a annoncé que la peine de l'ancien président serait prononcée le 11 juillet prochain.
Dans sa réaction rapportée par Le Point Afrique, Trump n'a pas caché sa colère face à ce jugement. "« Guilty ! » Quel jour de honte... Le vrai verdict sera le 5 novembre", a-t-il dénoncé selon Le Point Afrique, faisant référence à la prochaine élection présidentielle où il pourrait être de nouveau candidat.
Selon l'accusation, Donald Trump aurait versé 130 000 dollars en 2016 à l'avocat Michael Cohen afin de couvrir les dépenses liées au paiement effectué par ce dernier pour acheter le silence de l'actrice pornographique Stormy Daniels, avec qui Trump aurait eu une liaison en 2006. Ces remboursements, qualifiés de "dépenses juridiques" dans les comptes, constitueraient une falsification destinée à influencer le résultat du scrutin présidentiel.
En théorie, le principal intéressé risque jusqu'à 4 ans de prison pour ce délit. Toutefois, comme le souligne Le Point Afrique, "de nombreux experts doutent qu'il soit condamné à de la prison ferme", compte tenu du fait qu'il s'agit d'une première condamnation pour un crime non-violent.
Ce procès new-yorkais était considéré comme le moins solide des 4 procédures judiciaires en cours contre Donald Trump. Les 3 autres, liés aux documents classifiés stockés à Mar-a-Lago, aux tentatives de renversement des résultats de la présidentielle 2020 ou encore à des pressions sur les autorités de Géorgie, ne devraient pas être jugés avant le scrutin de novembre 2024.
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YORO DIA TANCE LE NOUVEAU POUVOIR ET DÉNONCE UNE PERTE DE TEMPS SUR LA JUSTICE
Le "schéma anglais" dénoncé, des décisions "contre-productives", l'arrêt des travaux sur la corniche pointé du doigt... Dans une longue tirade, l'ancien porte-parole de la présidence sous Macky Sall a passé au crible le pouvoir naissant de Diomaye
Dans une intervention remarquée sur le plateau de l'émission "Soir d'info" de la TFM, Yoro Dia, journaliste et ancien ministre porte-parole du président Macky Sall, n'a pas mâché ses mots. Face au présentateur Pape Abdoulaye Der, il a vivement exprimé les récentes assises de la justice initiées par le nouveau chef de l'État Bassirou Diomaye Faye, le qualifiant de "perte de temps".
Selon l'ancien poids lourd du régime de Macky Sall, le Sénégal ne souffre pas d'un problème judiciaire mais bien d'une urgence économique critique. "Le seul risque politique que court le Sénégal aujourd'hui, c'est une perte de temps. L'État est solide, la République est debout et la démocratie fonctionne", a-t-il martelé, appelant à se concentrer sur la création de richesses et d'emplois plutôt que de s'enliser dans des débats stériles.
Yoro Dia s'est également attaqué au "schéma anglais" dans lequel semble s'installer la nouvelle configuration politique. Un schéma où le président Diomaye Faye accepte d'être cantonné à un rôle honorifique tandis que son premier ministre Ousmane Sonko mène une diplomatie parallèle, qui selon l'ancien ministre, la fascine au point de tisser des liens avec des "pays putschistes".
L'ex-porte-parole présidentiel a ensuite dénoncé avec véhémence l'affectation du général Kandé en tant qu'attaché militaire en Inde, y voyant un très mauvais signal pour ce « valeureux » officier qui a contribué à éviter la partition du pays. "C'est comme si à la veille de la guerre de Sécession, vous nommiez Patton attaché militaire", a-t-il lancé, déplorant une décision qu'il juge contre-productive pour la lutte antiterroriste.
Sur le plan économique, Yoro Dia a pointé du doigt l'arrêt "arbitraire" des travaux sur la corniche, décidé par les nouvelles autorités. Selon lui, cette décision nuit gravement à la sécurité juridique indispensable pour attirer les investisseurs.
L'ancien journaliste a par ailleurs salué la politique d'aide à la presse menée par Macky Sall via l'effacement régulier des dettes fiscales. Tout en reconnaissant que le nouveau pouvoir est libre de perpétuer ou non cette tradition, il a rappelé l'importance d'une presse forte pour la vitalité démocratique.
Dans cette intervention musclée, Yoro Dia semble ainsi tracer une ligne de démarcation ferme avec la nouvelle équipe dirigeante, n'hésitant pas à remettre en cause certains de ses choix dès les premiers mois d'exercice du pouvoir. Un contre-feu politique qui pourrait bien annoncer d’autres passes d’armes à venir.
À BAMAKO, BASSIROU DIOMAYE FAYE ET ASSIMI GOITA ONT PARLÉ DE PARTENARIAT ET D’INTÉGRATION
A la suite de ses échanges avec le président de la Transition du Mali, le chef de l’Etat sénégalais est parti sur Ouagadougou où il a rencontré le chef de l’Etat burkinabé, le capitaine Ibrahim Traoré.
Le chef de l’Etat sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, et son homologue du Mali, le colonel Assimi Goita, ont passé en revue, jeudi à Bamako, les axes de la coopération entre les deux pays et discuté de questions d’intégration, a annoncé la présidence sénégalaise.
‘’En visite au Mali, le président de la République a été chaleureusement accueilli à son arrivée par les autorités. Avec son homologue le colonel Assimi Goita, président de la Transition, ils ont passé en revue la coopération bilatérale entre les deux pays et discuté de questions d’intégration’’, a notamment indiqué la présidence dans un message publié sur le réseau social X.
A la suite de ses échanges avec le président de la Transition du Mali, le chef de l’Etat sénégalais est parti sur Ouagadougou où il a rencontré le chef de l’Etat burkinabé, le capitaine Ibrahim Traoré.
Dans la capitale burkinabé où il est arrivé dans l’après-midi, le nouveau chef de l’exécutif sénégalais va rencontrer son homologue, Ibrahim Traoré pour un entretien sur les sujets d’intérêt commun.
Le déplacement du président Bassirou Diomaye Faye au Mali et au Burkina Faso, en plus de sa dimension symbolique et diplomatique, s’inscrit dans une perspective de renforcement des échanges commerciaux avec deux pays membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
‘’Dans une perspective de renforcement des liens avec les pays voisins, le président Bassirou Diomaye Faye, effectue, ce jeudi, une visite au Mali et au Burkina Faso, deux pays avec qui le Sénégal entretient des relations bilatérales très poussées avec des partenariats qui s’étendent dans des domaines cruciaux pour l’économie des différents pays’’, a indiqué le Bureau d’information gouvernementale (BIG).
LE DIRPUB DU QUOTIDIEN ÉGALEMENT CONVOQUÉ PAR LA DIC
"J'apporte mon soutien à Mohamed Gueye et à toute la rédaction. Je vais regagner Dakar, toutes affaires cessantes. Sans doute qu'on aurait pas besoin de choper M. Gueye seul", promet Madiambal Diagne, patron du journal depuis l'étranger
(SenePlus) - Suite à la récente convocation du Directeur de publication du journal "La Tribune", c'est désormais au tour de Mohamed Guèye, Directeur de publication du "Quotidien", d'être convoqué par la Gendarmerie ce vendredi matin. Selon les informations relayées par le journal lui-même sur sa page Twitter, M. Guèye répondra présent à cette convocation.
Selon les informations relayées par "Le Quotidien" sur Twitter, Mohamed Guèye "se rendra à cette convocation". Le journal appartient au Groupe Avenir Communication, dirigé par Madiambal Diagne qui a réagi depuis l'étranger pour apporter son soutien à son directeur de publication : "J'apporte mon soutien à Mohamed Gueye et à toute la rédaction du Quotidien. Je renouvelle ma confiance à mon Dirpub. Je vais regagner Dakar, toutes affaires cessantes. Sans doute qu'on aurait pas besoin de choper M. Gueye seul"
Aucun détail supplémentaire n'a filtré sur les motivations précises derrière ces convocations inhabituelles des directeurs de publication. Elles seraient liées aux informations publiées récemment par les deux journaux sur les conditions d'affectation du Général Kandé en Inde.
CHEIKHOU SY APPELLE AMADOU BA À QUITTER L’APR
Sorti perdant de la présidentielle, l'ex-candidat est invité à prendre ses distances avec son ancien mentor. Seule une autonomie complète pourrait lui permettre de séduire de nouveau, estime l'ancien député
Lors de l’émission « En vérité » de Radio Sénégal Internationale, RSI, animée par Migui Maram Ndiaye, Cheikhou Oumar Sy, ancien député, a lancé un appel à Amadou Ba, ex-premier ministre et ancien candidat à la présidentielle de mars 2024. Selon Sy, Amadou Ba doit impérativement quitter l’Alliance pour la République (APR) de Macky Sall pour espérer avoir un avenir politique viable.
« Aujourd’hui, Amadou Ba doit quitter les rangs de l’APR de Macky Sall et créer son propre parti. C’est la meilleure démarche pour lui sinon il risque d’échouer lamentablement lors des prochaines élections. Il doit éviter de partir sous la bannière de l’Alliance pour la République », a déclaré Cheikhou Oumar Sy.
Pour l’ancien député, Amadou Ba a besoin d’une autonomie politique pour se démarquer et séduire l’électorat, loin de l’influence écrasante de Macky Sall.
Cheikhou Oumar Sy se dit confiant en une éventuelle victoire d’Amadou Ba s’il se présentait avec une liste indépendante : « Je suis confiant que s’il y aura des élections et qu’Amadou Ba crée sa liste à côté de Macky Sall, Amadou Ba va triompher devant lui. »
L’ancien député a également critiqué l’attitude de Macky Sall envers Amadou Ba. Selon lui, Amaadou Ba n’a pas reçu le soutien nécessaire de la part de ses alliés, Macky Sall en tête. Ce manque de soutien est, selon Sy, un facteur déterminant de l’échec de Ba à la dernière présidentielle.
Cheikhou Oumar Sy a rapporté les intentions d’Amadou Ba de s’affirmer comme leader de l’opposition. « Amadou Ba promet d’assumer pleinement son statut de chef de l’opposition », a-t-il précisé.
par Thierno Alassane Sall
NE PAS CÉDER À LA TENTATION DE LA CHASSE AUX SORCIÈRES
Vu l'émoi suscité par l'affectation du Général Kandé, on est plus proche d'un cas de bannissement d'un officier encombrant. À quel titre ? Des décisions récentes du nouveau régime révèlent des tendances inquiétantes dans la gestion de nos institutions
L’affectation du Général Souleymane Kandé en Inde, l’un des hommes les plus respectés de notre armée républicaine, m’incite à sortir prématurément de la période d'observation que je m'étais imposée.
Nul ne saurait dénier au chef suprême des Armées la faculté d'affecter les officiers supérieurs, mais ce pouvoir discrétionnaire, à moins de prétendre relever du divin, ne saurait se soustraire des traditions républicaines ou faire fi du mérite ou de la cohérence dans l'emploi des hommes. À en croire l'émoi suscité par la nouvelle de l'affectation du Général Kandé, on est plus proche d'un cas typique de bannissement d'un officier encombrant. À quel titre ?
De fait, des décisions récentes du nouveau régime révèlent des tendances inquiétantes dans la gestion de nos institutions. Étendre aux forces de défense et de sécurité les limogeages en cascade qui touchent la haute administration lors des alternances politiques serait un précédent dangereux pour notre Armée jusqu'ici réputée républicaine. Ce serait accréditer l'idée, qu'il y a, dans les rangs de nos FDS, des lignes de fracture suivant les allégeances supposées.
Promouvoir par décret un officier de gendarmerie radié et bannir dans la foulée un Général dont la réputation va bien au-delà des troupes, est un précédent fâcheux, en rupture des traditions de notre pays.
Il est de mon devoir de citoyen et de député de sonner la trompette de l'alarme et d'inviter le président de la République à ne pas céder à la tentation de la chasse aux sorcières. Il est élu pour panser les fractures béantes de notre pays, qui se donnent à voir particulièrement dans l'administration, la Justice, l'Université. Même sans appel à candidature, beaucoup mieux aurait pu être fait par une approche plus inclusive.
DIOMAYE AU MALI, PRINCIPAL IMPORTATEUR DES PRODUITS SENEGALAIS
Le déplacement du président au Mali et au Burkina Faso, en plus de sa dimension symbolique et diplomatique, s’inscrit dans une perspective de renforcement des échanges commerciaux avec deux pays membres de l’UEMOA
Le déplacement du président Bassirou Diomaye Faye au Mali et au Burkina Faso, en plus de sa dimension symbolique et diplomatique, s’inscrit dans une perspective de renforcement des échanges commerciaux avec deux pays membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
‘’Dans une perspective de renforcement des liens avec les pays voisins, le président Bassirou Diomaye Faye, effectue, ce jeudi, une visite au Mali et au Burkina Faso, deux pays avec qui le Sénégal entretient des relations bilatérales très poussées avec des partenariats qui s’étendent dans des domaines cruciaux pour l’économie des différents pays’’, a indiqué le Bureau d’information gouvernementale (BIG).
Dans une note parvenue à l’Agence de presse sénégalaise, le BIG rappelle qu’avec le Mali, le Sénégal entretient des relations bilatérales poussées qui touchent des domaines aussi importants que l’économie, la culture.
Au plan commercial, le Mali reste un client stratégique du Sénégal en Afrique avec des exportations estimées à 708,8 milliards FCFA en 2022, tandis que vers le Burkina Faso, les exportations sénégalaises ont été évaluées à la même date à 35,338 milliards FCFA, soit 104 062 tonnes en poids net, fait valoir la même source.
Elle signale que le Mali est le premier client du Sénégal en Afrique avec une part des exportations sénégalaises qui a atteint 708,8 milliards FCFA en 2022 (50,5%), soit 2 200 547 tonnes en poids net.
Ces exportations tournent autour de produits pétroliers, du ciment hydraulique, des préparations pour soupes, potages et bouillons, détaille le BIG en évoquant les avantages tarifaires accordés aux partenaires maliens au port autonome de Dakar.
La coopération avec le Burkina Faso est davantage centrée sur des domaines stratégiques comme la sécurité, l’enseignement supérieur, la formation professionnelle et surtout la culture en plus du secteur de la communication, fait remarquer le Bureau d’information gouvernementale.
Il cite en outre le partage d’expérience en matière de production audiovisuelle, de télévision numérique terrestre (TNT) parmi les axes de la coopération avec Ouagadougou.
LE REELS FACE A LA REALITE
Le nouveau régime n’avait pas reconnu l’Ams qu’il a invitée aux Assises de la Justice, zappant le Réseau des élus locaux du Sénégal (Reels) dont le Premier ministre est le président. Le Reels aussi peine à survivre à la réalité du pouvoir.
Le nouveau régime n’avait pas reconnu l’Ams qu’il a invitée aux Assises de la Justice, zappant le Réseau des élus locaux du Sénégal (Reels) dont le Premier ministre est le président. Le Reels aussi peine à survivre à la réalité du pouvoir. Même si son porte-parole, Dr Abdoul Aziz Mbodj affirme que la structure fonctionne.
Sur la liste des participants aux Assises de la Justice, le week-end, il y a aussi le Représentant de l’Association des maires du Sénégal (Ams) et celui de l’Association des élus locaux. Deux des organisations intervenant dans les collectivités territoriales que la coalition Yewwi askan wi, sortie dopée par ses excellents résultats dans les grandes villes aux Locales de 2022, avait refusé de reconnaître. Ousmane Sonko et Cie avaient d’ailleurs fini par créer une structure parallèle réunissant les élus locaux de Yewwi dénommée Réseau des élus locaux du Sénégal (Reels). Ce qui n’avait pas eu l’heur de plaire au Président Macky Sall. Qui ne l’avait pas caché lors de la Journée nationale des collectivités territoriales, le 11 décembre 2022 dernier. «Les collectivités territoriales ne sauraient être des électrons libres qui agissent sans aucune cohérence par rapport à la politique de l’État. Il faudrait que ça soit très clair. Il n’y a qu’une seule association de maires qui peut exister dans ce pays. J’ai dit au ministre d’être extrêmement ferme sur cette question-là. Parce que c’est une question de stabilité du pays», avait dit le prédécesseur de Diomaye Faye.
Le Reels zappé du Dialogue national, l’Ams et l’Ael invitées
Alors ce Reels est-il mort ? «Non», répond Dr Abdoul Aziz Mbodji, porte-parole de Reels. En réalité, cette organisée dirigée par Sonko (l’on ignore s’il en a démissionné, après son départ de la mairie de Ziguinchor) n’est que l’ombre d’elle-même. Dr Mbodji, maire de Ndiédieng, dans le département de Kaolack, affirme que les instances de Reels se réunissent. Mieux, poursuit Mamadou Kany Bèye, maire de Ndoulo dans le département de Diourbel et secrétaire aux relations extérieures, «Le Reels fonctionne très bien. Nous avons tenu tout récemment une réunion et nous devons être reçus tout prochainement par le président de la République et le Premier ministre» Toujours est-il que les tenants du pouvoir semblent être rattrapés par les réalités. Et pour cause, alors que l’Ams est invitée aux assisses de la justice, le Reels a été zappée. Et cela au grand dam de son porte-parole. Interpellé sur les raisons de cette absence, Dr Abdoul Aziz Mbodji répond : «On ne sait pas. Le Pm est le président du Reels».
A la question de savoir si le chef de l’Etat ou le Pm seront saisis pour correction, Abdoul Aziz Mbodji est catégorique : «Absolument !» Et de toute façon, Ousmane Sonko ne peut plus diriger le Reels ni en être membre, puisqu’il n’est plus maire. L’autre interrogation reste la dissolution ou non de l’Ams.
Grève dans les collectivités territoriales : La position du Réels
Interpellé sur la grève des agents des collectivités territoriales, le docteur Abdoul Aziz Mbodji renvoie au communiqué n°3 du Reels en date du 19 octobre 2023. Donc avant le changement de régime. Dans ce texte, le Reels militait en faveur d’une «revalorisation des salaires des agents des collectivités territoriales et encourageait toute action tendant à améliorer leur situation à la hauteur du sacrifice consenti quotidiennement par un personnel dévoué, mais dans le respect du dialogue, de la concertation, des principes phares de la gouvernance, également en conformité avec les règles établies par le Code général des Collectivités territoriales». Cette augmentation des salaires des agents serait-elle encore une option pour le président du Reels, Ousmane Sonko.
Lors du Conseil interministériel du 18 mai dernier sur la préparation des examens et concours, le Premier ministre a relevé la nécessité de respecter les «équilibres liés à des grades et à des fonctions». «Comment pouvez-vous inscrire dans un texte qu’à chaque augmentation accordée aux agents de la fonction publique, cela doit profiter aux agents des collectivités locales alors que l’Etat ne transfère pas aux mairies les moyens qui doivent aller avec. Quelle est la mairie au Sénégal qui peut suivre le rythme ? Il n’y en a pas», avait-il dit.
DIOMAYE EN TERRAIN TROUBLE
Lors de sa première visite officielle au sein de l'Alliance des États du Sahel (AES), le président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, va-t-il se présenter en médiateur entre les juntes militaires du Sahel et la CEDEAO
Lors de sa première visite officielle au sein de l'Alliance des États du Sahel (AES), le président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, va-t-il se présenter en médiateur entre les juntes militaires du Sahel et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ? Le chef de l’État est attendu sur plusieurs questions dont les tensions entre l’AES et la CEDEAO, la hardiesse des djihadistes et les menaces qui pèsent sur la sous-région.
Le chef de l’État Bassirou Diomaye Faye effectuera, ce jeudi 30 mai 2024, une visite d’amitié et de travail au Mali et au Burkina Faso, informe la présidence de la République. Ces voyages interviennent au lendemain de la prolongation du mandat de cinq ans du chef de la junte au Burkina Faso et de trois ans au Mali où le contexte politico-social devient de plus en plus tendu.
Pour son premier voyage au sein de la nouvelle Alliance des États du Sahel (AES), le président sénégalais espère désamorcer les tensions entre les juntes militaires et les institutions ouest-africaines, notamment la CEDEAO. À Ouagadougou et à Bamako, il discutera avec les présidents burkinabé, le capitaine Ibrahim Traoré, et malien le colonel Assimi Goïta du Mali des défis monétaires et des difficultés rencontrées par la CEDEAO, appelant à une réforme du franc CFA pour mieux répondre aux aspirations des populations.
Bassirou Diomaye Faye, perçu comme un leader crédible sans attache avec les anciens réseaux de pouvoir, pourrait saisir cette opportunité pour affirmer un nouveau leadership régional. Cependant, le succès de ses efforts de médiation dépendra de la volonté de Ouagadougou, de Bamako et de Niamey d’accepter cette main tendue.
Le président Faye est attendu aujourd’hui pour une visite ‘’d’amitié et de travail’’ au Burkina Faso, marquant son premier déplacement dans l'un des trois pays de l'AES depuis leur retrait de la CEDEAO. Cette alliance, regroupant le Burkina Faso, le Mali et le Niger, est formée de régimes militaires qui ont pris le pouvoir par des coups d'État et qui reprochent à la CEDEAO d’être trop influencée par la France et de ne pas assez soutenir la lutte contre le djihadisme.
Bassirou Diomaye Faye, élu en mars, a déjà entrepris de nombreux voyages en Afrique de l’Ouest, rencontrant des dirigeants en Côte d'Ivoire et au Nigeria. Sa mission actuelle pourrait être déterminante pour la stabilité et l'intégration économique de la région.
LE GOUVERNEMENT CHERCHE-T-IL A DEBROUSSAILLER L’AFFAIRE DES 45 MILLIARDS CFA ?
Alors que l'affaire de l'achat controversé de 45,3 milliards de FCFA d'armes par le ministère de l'Environnement éclabousse toujours le précédent gouvernement, le Premier ministre Ousmane Sonko exige un audit complet des fonds alloués à la DEFCCS
Le Gouvernement cherche à savoir comment les 45, 3 milliards cfa d’achat d’armes de guerre pour le ministère de l’Environnement en octobre 2022 ont-ils été gérés, finalisés et décaissés. En tout cas, hier, en Conseil des ministres, le chef du gouvernement Ousmane Sonko, a clairement indiqué que l’Etat compte faire la lumière sur une affaire qui a eu à éclabousser le régime de Macky Sall. Et les ministres de l’Environnement Abdou Karim Sall, du Budget Abdoulaye Daouda Diallo et l’homme d’affaires Nigérien Aboubacar Hima alias Petit Boudé.
En Conseil des ministres de ce mercredi 29 mai 2024, le Premier ministre Ousmane Sonko a souligné « l’urgence de procéder à l’audit des ressources financières importantes mises en place par l’Etat pour la montée en puissance de la Direction des Eaux et Forêts, Chasses et Conservation des Sols (DEFCCS), en particulier celles destinées à la fourniture d’équipements de sécurité, de véhicules d’intervention et de matériels techniques » a-t-il fait savoir. Une déclaration fait tourner les regards vers cette grande nébuleuse où l’Etat a déboursé la coquette somme de 45,3 milliards de frs pour l’achat d’armes de guerre.
A l’époque, notre confrère « Libération » révélait que l’ancien ministre de l’Environnement et du Développement durable, Abdou Karim Sall, l’ancien ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo et un homme d’affaires Israélien très proche du président Macky Sall, étaient impliqués dans cette commande d’armes. La transaction avait été faite avec un Nigérien, Aboubacar Hima, plus connu sous le nom de « Petit Boudé », un « trafiquant vivement recherché par la justice de son pays ».
Le quotidien annonçait que le Sénégal aurait acheté des armes de guerre d’une valeur de 45,3 milliards FCFA auprès de Petit Boudé. Seulement, ce contrat n’a pas fait l’objet d’une procédure d’Appel d’offres et n’a pas été publié en raison de la loi sénégalaise sur le « Secret Défense ». Selon toujours « Libération » , l’Occrp (Organized Crime and Corruption Reporting Project), en partenariat avec le journal israélien Haaretz, Il a été décelé certaines irrégularités du contrat dont le prix a été surévalué. La commande a été faite par le ministère de l’Environnement au début de l’année 2022. L’affaire est partie d’une publication de l’Occrp (Organized Crime and Corruption Reporting Project) qui, en partenariat avec le journal israélien Haaretz, a obtenu une copie du document établissant la transaction.
Abdou Karim Fofana s’emmêle les pédales
Le tollé était devenu intenable pour le régime de Macky Sall. Ce qui avait poussé le porte-parole du Gouvernement à l’époque, Abdou Karim Fofana, à essayer de dédouaner le régime sur ce dossier. Le porte-parole du gouvernement, Abdou Karim Fofana, dans un communiqué publié le jeudi 27 octobre 2022, affirmait que, «le contrat dont il est question a été passé conformément à la règlementation en vigueur. Il a été approuvé par les services compétents de l’Etat, sous le sceau du «Secret Défense», conformément aux dispositions du décret 2020-876 du 25 mars 2020 complétant l’article 3 du décret 2014-1212 du 22 septembre 2014 portant Code des marchés publics, modifié par le décret 2020-22 du 7 janvier 2020 qui exclut du champ d’application du Code des marchés publics les travaux, fournitures, prestation de services et équipements réalisés pour La Défense et la Sécurité du Sénégal et classé «Secret Défense», qui sont incompatibles avec les mesures de publicité exigées par le Code des marchés publics». Abdou Karim Fofana de signaler que «les marchés estampillés «Secret Défense» sont passés en principe par procédure d’entente directe qui est une voie dérogatoire au principe de l’Appel d’offres qui ne permet pas de préserver le caractère confidentiel qui s’attache à la politique d’équipement de nos Forces de défense et de sécurité».
Toujours dans la note, le gouvernement tenait à préciser que le ministère de l’Environnement était «fondé à passer des contrats d’armement au profit des Directions en charge des Eaux, Forêts, Chasses, Conservation des Sols et Parcs nationaux qui sont assimilés aux Forces de sécurité et de défense, conformément au décret n°2021-563 du 10 mai 2021». A cet effet, poursuivait la source, « Le gouvernement du Sénégal voudrait rappeler que le contexte géopolitique marqué par le développement des mouvements terroristes et le trafic illicite de bois impose une réorganisation de notre dispositif sécuritaire avec des équipements de qualité pour le rendre beaucoup plus opérationnel en termes de capacité d’intervention et de riposte le long des axes frontaliers et des zones stratégiques ». « Le gouvernement du Sénégal réitère sa ferme volonté d’une gouvernance des ressources publiques marquée du sceau de la transparence et de reddition des comptes. A ce titre, aucune entorse aux procédures régulières de passation de marché ne saurait être tolérée pour les autorités contractantes » concluait le ministre Fofana qui s’était emmêlé les pinceaux dans cette affaire dont les Sénégalais attendent la vérité.