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27 novembre 2024
Politique
DIOMAYE FACE AU MUR DE L'AES
Ramener les dissidents au sein de la CEDEAO, une équation insoluble pour le Sénégal ? Après leur retrait, le Mali, le Burkina et le Niger semblent bien décidés à persister dans cette voie loin des "règles démocratiques" de l'organisation ouest-africaine
(SenePlus) - En visite officielle à Bamako et Ouagadougou jeudi 3 mai, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye s'est donné pour mission de convaincre le Mali, le Burkina Faso et le Niger de revenir au sein de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), dont ils ont annoncé leur retrait en janvier. Une tâche ardue, selon une analyse de RFI.
"Leur décision est irréversible", ont martelé à plusieurs reprises les dirigeants de ces trois pays formant l'Alliance des États du Sahel (AES). Pourtant, à l'issue de sa visite, Diomaye Faye a jugé la position malienne "rigide, mais pas totalement inflexible", espérant poursuivre ses efforts de médiation.
Mahamadou Konaté, enseignant en relations internationales à l'Université de Bamako et directeur du Bureau d'études Donko, doute du réalisme d'une telle démarche. "C'est osé ! Lui-même sait que cela va être laborieux et que rien n'est gagné d'avance", déclare-t-il à RFI.
Selon Konaté, le retrait de la Cédéao est une "stratégie qui a fort bien réussi" pour l'AES, n'ayant essuyé aucune sanction depuis son annonce. "De leur côté, on peut sentir une unité très affirmée, une détermination. De l'autre côté, malheureusement, on sent de la division et de l'hésitation", poursuit l'analyste.
"Les États du Sahel qui ont choisi de se retirer de la Cédéao l'ont fait après un calcul", rappelle Konaté. Le Mali a déjà mis en place un comité dédié, réuni une première fois en avril, tandis que la consolidation de l'AES, présentée comme alternative à la Cédéao, avance à grands pas.
"Ils ont ficelé les projets de texte qui doivent organiser la confédération de l'AES, et qui seront bientôt validés par le sommet des chefs d'État", explique Konaté. "Pour le moment, la priorité c'est l'AES. Il ne faut pas se faire d'illusions : tant que ces pays ne jugeront pas nécessaire d'organiser des élections crédibles, rien ne bougera."
En effet, revenir dans la Cédéao impliquerait d'en accepter les règles démocratiques, une perspective qui n'intéresse guère les dirigeants de l'AES pour l'heure, même en cas de réforme de l'organisation sous-régionale.
Face à la détermination apparemment inébranlable des pays du Sahel, le président Diomaye Faye semble avoir un défi de taille pour les convaincre de renoncer à leur trajectoire de consolidation de l'AES
FATOU SOW NOMMÉE PATRONNE DES FEMMES DU PDS, WORÉ SARR DÉMISSIONNE
Le Secrétaire général national du Parti démocratique sénégalais, Abdoulaye Wade, a procédé au remaniement du Mouvement national des Femmes du Parti ce vendredi.
Le Secrétaire général national du Parti démocratique sénégalais (Pds), Me Abdoulaye Wade, a procédé au remaniement du Mouvement national des Femmes du Parti ce vendredi. A cet effet, le Pape du Sopi a désigné Mme Fatou Sow présidente et Mme Ndèye Astou Camara secrétaire générale. Des membres d'honneur du bureau ont également été nommées. Dans ce lot, l’honorable députée et patronne des femmes Guédiawaye, Woré Sarr, qui a annoncé sa démission du Parti libéral et sa collègue Mame Diarra Fam, présidente départementale des femmes de Pikine pour qui « cette décision n’engage que son auteur ».
Se fondant sur les articles 21, 22 et 23 des statuts et du règlement intérieur du Parti, Me Abdoulaye Wade a restructuré le Mouvement national des Femmes du Parti. Mme Fatou Sow et Mme Ndèye Astou Camara sont respectivement nommées présidente nationale et Secrétaire générale des femmes. Sont également nommées membres d'honneur Mme Ndèye Gaye Cissé, Rokhaya Daba Diouf, Aissata Gaye, Mahel Hann, Nafy Ngom et Woraye Sarr, souligne un communiqué. Cette initiative témoigne de "la volonté du Parti libéral de renforcer son organisation interne".
En outre, instruction a été donné au Secrétaire national chargé des structures et des mouvements de soutien pour « l'exécution de cette présente décision administrative qui prend effet à partir de sa date de signature ». Toutefois, la restructuration du bureau national du Mouvement des femmes a créé un tsunani. Dés l’annonce de la décision, l’égérie du Pds à Guédiawaye, l’honorable députée Woraye Sarr, a publiquement annoncé sa démission. Sa collègue Mame Diarra Fam, qui rentre fraichement de voyage du Cameroum, est aussi dans tous ses états et dépitée par les choix de Saliou Dieng, Président de la Commission nationale de vente et renouvellement des structures (Cnvrs) dont les agissements ont induit une rébellion dans les rangs du Parti.
"Le processus de renouvellement des nouvelles instances fédérales et l’installation des organismes internes du Parti Démocratique Sénégalais (Pds) devant aboutir à la tenue de son prochain congrès est vivement contesté par de nombreux responsables et militants de base. Les premiers choix opérés par le président la Commission nationale mise en place à cet effet, Saliou Dieng, sur instruction du secrétaire général national, Me Abdoulaye Wade, sont anti-démocratiques, irrégulières et non transparentes. Je suis candidate au niveau national du département de Pikine et toutes les femmes ont porté leurs choix sur Woré Sarr", a t-elle déclaré. Qui plus est, "après nous avoir fait voter la loi portant report des élections qui nous a exposées et mise en mal avec les Sénégalais, ils viennent de nous poignarder derrière le dos alors qiue nous devrions aller en Assemblée générale par vote. Ils savent que nous avons la majorité pour élire le bureau national des femmes. Cette décision n’engage que son auteur.
Ce ne sont pas les choix de Karim Wade. Ils ont humilié Woré Sarr et toutes les femmes du Parti. Nous n’allons plus accepetr d’être les agneaux du sacrifice. D’autres démissions vont suivre car les femmes sont décidées à prendre leur courage à deux mains », a-t-elle poursuivi. Suite au mot d’ordre du Président Abdoulaye Wade de soutenir la candidature de Bassirou Diomaye Diakhar Faye lors du scrutin présidentiel du dimanche 24 mars 2024, au rythme où les responsables de la première heure sont dégradés en plus de la saignée qui va crescendo dans les rangs (transhumance), est-ce le début de la fin du Pds ?
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LA RTS DÉNONCE DES TENTATIVES D'ENTRAVER LES RÉFORMES
La RTS monte au créneau pour défendre le cap du gouvernement. Dans un plaidoyer offensif, la chaîne publique dénonce les manœuvres déstabilisatrices et réaffirme son soutien à l'agenda de changement radical promis par le nouveau pouvoir
Dans un élément diffusé ce vendredi 31 mai 2024 sur ses antennes, la RTS a dénoncé les tentatives répétées de déstabilisation visant à saper la dynamique de rupture promise par la nouvelle équipe dirigeante. Selon la chaîne dite de service public, "pour les pourfendeurs de la nouvelle équipe gouvernementale, désormais aucune occasion n'est de trop pour saper la dynamique de rupture en cours."
La RTS a pointé du doigt les efforts constants déployés "pour empêcher au chef de l'État et son premier ministre de dérouler l'agenda" de changement radical tant attendu par la population. Malgré les axes clairement définis, il a reconnu que "des lignes vont forcément bouger une fois le travail achevé", ce qui semble déranger certaines sphères.
Évoquant "le milieu politico-affairiste organisé en lobby", la RTS estime que ce dernier était "décidé à faire face" au nouveau pouvoir, arrivé aux affaires avec "un score qui frôle presque le plébiscite". Cependant, prévient la chaîne de télévision, "vouloir se poser de cette façon, c'est s'engager dans une voie sans issue, un long tunnel où l'on risque de ne jamais voir le bout."
L'exemple le plus récent de ces tentatives de déstabilisation, selon la RTS, concerne "l'affaire Mélenchon et le faux débat sur les LGDTQ+", éclipsant le discours marquant du président sur les relations Afrique-Occident lors de la visite du leader français. Un discours qui "a fait écho dans le monde car fixant les nouveaux contours qui devront désormais gouverner un partenariat qui jusque-là était en défaveur de l'Afrique et du Sénégal."
De même, la polémique autour de la nomination de l'officier général Kandé comme attaché de défense a été balayée comme "une énième tentative de détourner l'opinion publique des pas positifs posés par le gouvernement". Citant le décret du 24 mars 2024, la chaîne a rappelé que cette nomination relevait "parfaitement" des prérogatives du chef de l'État.
PAR Yoro Dia
MONSIEUR LE PRÉSIDENT, LE TEMPS NE CHÔME PAS
Les assisses de la justice confirme la perte de temps parce que le président est tombé dans le piège des rentiers de la tension. Sonko confine Diomaye au Palais et dans les airs pour mener des combats idéologiques anachroniques
Le président de la République est parti des « assises pour redorer le blason de la justice » dans son discours du 3 avril à la nécessité d’éviter le « gouvernement des juges » dans le discours du 28 mai. Il a mis beaucoup d’eau dans son bissap. Immense paradoxe car quand on veut éviter un gouvernement des juges on reconnait au moins que la justice est un tant soit peu indépendante car on parle de gouvernement des juges dans un système où les juges sont trop puissants et ne sont donc pas à la botte de l’exécutif ou du moins n’écrivent pas sous sa dictée. Donc le président confirme que ces assises sont une perte de temps. Au Sénégal, l’Etat est soumis au Droit. Il n’y a que dans un pays où l’Etat est soumis au Droit que le Conseil constitutionnel censure l’exécutif plusieurs fois en quelques semaines et qu’un juge de province puisse en toute indépendance annuler une décision de l’Etat ou un avocat général va l’encontre de la volonté de l’Etat.
La seule urgence en matière de justice touche à l’économie qui est la seule et grande du pays. L’urgence en matière de justice est comment améliorer la sécurité juridique et judiciaire pour l’investissement et la croissance et en la matière la décision du président de la République et du Premier ministre d’arrêter arbitrairement les travaux sur la corniche est un mauvais signal pour l’investissement. Le président de la République n’est pas François 1er dont le « bon plaisir devient la loi » et la punition collective au-delà de violer le Droit est une injustice contre ceux qui ont fait l’effort d’être en règle. Un jour j’avais demandé au patron d’une grande entreprise de BTP pourquoi le choix du Sénégal en dehors de l’Allemagne pour un investissement de plusieurs milliards et sur plus de 20 ans. Il me répondit que pour des investissements aussi lourds le Sénégal avaient des avantages comparatifs : stabilité politique et sécurité juridique et judiciaire. La sécurité juridique judiciaire ne doit pas dépendre des humeurs du président et de son Premier ministre ou d’un courtisan affairiste.
Les assisses de la justice confirme la perte de temps parce que le président est tombé dans le piège des rentiers de la tension. Après les assises de la justice, ils vont lui proposer les assises du code électoral et réforme du système électoral dans un pays où notre grande administration peut organiser une présidentielle en 3 semaines et une transition entre deux présidents en 10 jours. Ils ne vont pas manquer de proposer naturellement une CENI sans oublier les assises de la décentralisation. Le candidat Amadou Ba proposait de faire gagner 5 ans au Sénégal dans sa marche vers l’émergence avec le gaz et le pétrole dont nous attendons incessamment les premiers barils. Malgré le pétrole et le gaz on est parti non pas pour gagner 5 ans mais pour en perdre avec un président sous la coupe des rentiers de la tension et un Premier ministre qui confine le président dans un rôle de Roi d’Angleterre ou de président d’Allemagne ou d’Israël. Sonko confine Diomaye au Palais et dans les airs pour mener des combats idéologiques anachroniques comme le souverainisme désuet. Le confinement politique du président permet au Premier ministre de s’approprier ses pouvoirs propres comme la politique extérieure et la défense où il étale son ignorance et surtout l’anachronisme de ses combats.
Lors de la deuxième guerre mondiale, le Japon qui a été dévasté par deux bombes atomiques américaines abrite encore des bases américaines. Il en est de même pour l’Allemagne qui abrite des bases américaines malgré leur défaite face aux américains parce que ces deux pays après avoir défini la géographie de leur intérêt national en ont conclu que l’alliance avec leur vainqueur étaient encore dans leur intérêt. Un célèbre ambassadeur de France à Dakar me racontait la torture d’être ambassadeur de France dans un pays francophone d’Afrique en disant quand tu ne dis rien, on dénonce l’indifférence et dès que tu ouvres la bouche on dénonce l’ingérence. Comment Sonko qui se dont le souverainisme n’est le refoulement du désir de résonance de la France peut reprocher à Macron de ne pas s’être ingéré dans nos affaires intérieures après avoir reçu fièrement chez lui des émissaires de l’Elysée. Dommage que Sonko ait reconnu que le Projet n’existe pas parce que au fond notre Premier ministre qui est un excellent dramaturge car la scénographie, le suspens de l’attente du projet a été digne du « mandat » de Sembene ou le « en attendant Godot » de Beckett. Donc en attendant Godot pardon le Projet en décembre comme le promet Sonko, espérons que Pastef sorte de l’indigence intellectuelle pour lui trouver au moins un nom. Maintenant que tout le monde sait que le Projet n’existe pas après les aveux de Sonko dans le communiqué du Conseil de Ministres du 24 avril, on est aussi parti pour 5 ans de tâtonnements en matière de politique défense et de politique extérieure où le feeling et les humeurs de notre Premier vont se substituer à la vision et stratégie.
Quand on voit que les amis de notre Premier ministre (Goita du Mali, Coulibaly du Burkina, et Tiani) ont tous renvoyé la tenue des élections aux calendes grecques, on a une idée de la déviation que va prendre notre politique extérieure qui va se fonder sur la négation des valeurs du Sénégal. La négation du Sénégal est une constante chez notre Premier ministre qui préfère parler de Sénégambie méridionale, de Tirailleurs africains alors que le terme consacré est tirailleurs sénégalais. Négation du Sénégal quand, au pays de Diouma Dieng Diakhate, de Colle Ardo Sow, notre Premier ministre choisit un accoutrement fort bizarre pour recevoir Mélenchon. Au-delà de la faute de gout, une autre forme de négation du Sénégal. Négation du Sénégal quand il pose fièrement avec un casseur dans un Tweet pour faire l’apologie de la violence contre les Forces de l’ordre et avance masquer pour faire exiler le Général Kande qui s’est couvert de gloire en Casamance en faisant face aux casseurs de la République que sont les maquisards du MFDC. Le cannibalisme du populisme doit s’arrêter à la porte des camps et des casernes. C’est pourquoi il faut regretter les propos du nouveau Haut Commandant de la Gendarmerie qui parle de « réconcilier la gendarmerie avec le peuple » lors de son installation. La gendarmerie n’a aucun problème avec le peuple. Entre le déshonneur de voir la République s’effondrer face à l’insurrection et l’honneur d’aller au front pour la sauver afin qu’elle reste debout, elle a choisi de faire son devoir dans l’honneur. Le populisme ne doit franchir la porte des camps et des casernes car le maintien de l’ordre n’a pas de couleur politique et est consubstantiel à l’Etat et à la République.
Monsieur le président, le temps ne chôme pas, Gardez-vous d’en perdre et d’en faire perdre au pays en vous consacrant à l’essentiel : l’économie et la croissance.
par Oumou Wane
DIOMAYE-SONKO EN ACTION
EXCLUSIF SENEPLUS - Les épisodes en cours partagent un fil conducteur évident : l'héritage encombrant de Macky. Forts de la légitimité que leur a conférée le peuple, le pouvoir en place n'hésitera pas à bousculer les derniers bastions de l'ancien régime
Le discours du Premier ministre Ousmane Sonko sur la RTS hier soir et du Colonel Abdoul Aziz Ndao sur la TFM le matin même laissent entrevoir une atmosphère politique particulièrement électrique. L'opinion publique est en ébullition, et les sous-sols du pouvoir semblent agités par des courants tumultueux.
Décryptons les propos du Colonel Ndao. Sans détour, il a évoqué des manœuvres de déstabilisation en cours, exhortant les services de renseignements à démasquer les conspirateurs. Il aurait cité le journal Africa Confidentielle comme source d'informations sur l'affaire du Général Kandé, mais ce média a vigoureusement démenti. Face à la polémique, un autre média a dû présenter des excuses pour avoir faussement cité ce site.
Le Premier ministre Sonko, lui, a martelé que personne ne peut ébranler le Sénégal. Selon lui, ceux qui s'agitent le font car ils redoutent la marche de reddition des comptes initiée par le nouveau régime. Peu importe les manœuvres en coulisses, les sanctions tomberont sur les personnes épinglées par les divers rapports de contrôle.
Le Colonel Ndao n’a pas mâché ses mots. En pointant du doigt des manœuvres de déstabilisation, il a renforcé le climat de suspicion. Mais Sonko n'a pas tardé à répliquer, affichant une détermination implacable à poursuivre la reddition des comptes. Ces échanges tendus révèlent une bataille féroce pour le contrôle narratif de la situation politique.
Il y a quelques jours, le ministre de la Justice, Maitre Ousmane Diagne, avait également été très clair : des sanctions allaient tomber, et les DAGE de plusieurs ministères de l'ancien régime étaient sur la sellette dans le dossier Covid-19. Le message est sans équivoque : la justice est en marche, et nul ne sera épargné.
Ces événements convergent vers une figure centrale : l'ancien président Macky Sall. Son ombre plane sur des affaires sensibles, telles que l'amnistie fiscale pour la presse, un décret signé mais resté lettre morte, et la polémique autour de l'affectation d'un chef d'état-major en Inde, amplifiée par des médias supposés de l'opposition. Ces faits, qu'ils soient avérés ou manipulés, politisent un contexte déjà inflammable.
La pétition pour le rapatriement de Macky Sall ajoute une pression supplémentaire sur le nouveau régime. Si elle recueille un large soutien populaire, il sera difficile de ne pas répondre aux attentes d'une population assoiffée de justice. Macky Sall pourrait bien se retrouver piégé par cette dynamique, accélérant une éventuelle confrontation judiciaire.
Pour couronner le tout, le projet de loi sur l'homosexualité, proposé par la députée Awa Ndiaye Gniby, jette de l'huile sur le feu déjà ardent de la scène politique. Cet élément controversé ajoute une couche supplémentaire de complexité à une situation déjà explosive. L'affaire Doro Gaye, dont on ne perçoit que les premiers éléments de l'enquête, ressemble déjà à une grosse poudrière prête à s’embraser.
Les épisodes en cours partagent un fil conducteur évident : l'héritage encombrant de Macky Sall. L'amnistie fiscale pour la presse, l'affectation controversée en Inde, tout cela n'a fait que politiser des faits qui auraient dû rester techniques. La presse et la politique se mêlent dangereusement, créant un cocktail potentiellement détonant.
Tous ces événements sont les prémices de jours orageux à venir. Il sera prudent de se mettre à l'abri, car le tandem Diomaye-Sonko semble bien décidé à aller au bout de sa croisade contre les dérives passées, quels qu'en soient les coûts. Forts de la légitimité que leur a conférée le peuple, ils n'hésiteront pas à bousculer les derniers bastions de l'ancien régime. Les pousser dans leurs retranchements à peine huit semaines après leur arrivée au pouvoir est un pari risqué.
Nul ne peut prétendre connaître les secrets des dieux, mais cette confrontation frontale ne fera qu'attiser les braises et accélérer la course folle des événements. Les forces en présence détiennent assurément plus d'informations que le commun des mortels. Dans cette tempête annoncée, la prudence reste de mise pour les citoyens lambda.
Le ministre de l'Intérieur, le Général Tine, aura fort à faire pour gérer cette situation explosive qui s'annonce. Restons donc observateurs avisés de ces bouleversements à venir.
Oumou Wane est présidente de Citizen Media Group – africa7.
LE PERSONNEL POLITIQUE EN CHARGE DU DOSSIER CALÉDONIEN FAIT MINE D’IGNORER LE POIDS DE L’HISTOIRE
Nous sommes en effet dans une situation extrêmement grave. Ce qui se passe peut être interprété comme une logique de recolonisation.
De fortes mobilisations et émeutes ébranlent Nouméa depuis l’adoption par le Sénat d’un projet de loide réforme du corps électoral. Les événements ont déjà fait six morts et l’état d’urgence a été décrété le mercredi 15 mai dernier. Isabelle Merle, spécialiste de l’histoire coloniale des territoires du Pacifique, revient sur une situation explosive.
Vos travaux sur l’histoire de la Nouvelle-Calédonie montrent des moments de tensions particulièrement saillants qu’il parait difficile d’ignorer. Or, la réponse politique aux événements semble les minorer. Comment l’expliquer ?
Isabelle Merle : Il faut insister sur le fait que l’histoire résonne très fort avec ce qui se passe actuellement. Le personnel politique en charge du dossier fait mine de l’ignorer, qu’il s’agisse du ministre de l’Outre Mer, du ministre de la Justice ou du président Macron lui-même.
Cette dimension est pleinement inscrite dans l’histoire coloniale de la France et au cœur de la fabrique même de la nation. C’est pour cela qu’il est aussi au cœur de la crise : c’est une histoire coloniale singulière.
Cette vision prévaut encore en 1972 dans le discours de Pierre Messmer, alors Premier ministre, qui déclarait qu’il fallait « faire du blanc ». On imagine la Nouvelle-Calédonie comme une « petite France australe », à l’image idéalisée de la France hexagonale de l’époque.
Bagnards à Nouméa, arasement de la butte Conneau, vers 1875. Serge Kakou/Actes Sud
Ce projet de peuplement se construit au détriment de la population kanake qui subit jusqu’à la Première Guerre une brutale chute démographique. Les Kanak sont refoulés dans des réserves indigènes, cas unique dans l’Empire français, et soumis au régime de l’indigénat entre 1887 et 1946. La peur d’être diluée et de devenir invisible est donc très ancrée chez les Kanak.
C’est seulement au tournant des années 80 qu’est évoquée l’idée de construire ensemble une histoire, une « communauté de destins » et « un réveil kanak » comme l’écrit David Chappell. Les travaux sur cette histoire et ses figures, comme nous l’avons évoqué avec mon collègue Adrian Muckle parmi d’autres recherches, en témoignent.
« Tjibaou, la parole assassinée », Gilles Dganeau (1998).
C’est dans ce contexte que l’Accord de Nouméa a eu lieu, en 1998. Ce dernier constitue un compromis politique remarquable d’intelligence collective. Il a permis la création d’institutions nouvelles, les Provinces, le Congrès du territoire, le gouvernement collégial et un massif transfert de compétences. La citoyenneté calédonienne en est le principe, fondée sur un corps électoral restreint.
La réforme constitutionnelle d’élargissement de ce corps électoral provincial, que le gouvernement actuel tente d’imposer en force, est considérée comme illégitime. Elle rompt avec une logique politique forgée avec beaucoup de vigilance et de compréhension de l’histoire. C’est comme si les acteurs politiques actuels, dont Emmanuel Macron, trop jeunes à l’époque des évènements de 1984-1988, méconnaissaient cette histoire. Ils ont choisi de s’appuyer sur les figures de la droite locale la plus radicale.
Or cette histoire est profondément inscrite dans la mémoire de la jeunesse qui s’insurge aujourd’hui, à l’instar d’autres mobilisations récentes.
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Est-on arrivé à une impasse politique, telle que vous la redoutiez en 2022, lors du précédent referendum ?
I.M : Nous sommes en effet dans une situation extrêmement grave. Ce qui se passe peut être interprété comme une logique de recolonisation. Je parlerais peut-être plus du « retour du refoulé » impérial ou colonial dans le cas présent. Un peu comme si la France n’avait jamais rompu avec l’idéal ou l’amour de la « plus grande France ».
Les discours d’Emmanuel Macron sur la région Indo-Pacifique indiquent d’ailleurs une volonté d’inscrire la puissance française – contre la Chine, l’Australie, etc. – à travers ses anciens territoires coloniaux.
Or cette politique imposée unilatéralement par l’État n’est plus tolérée par la majorité des Kanak mais aussi par une partie des Calédoniens. À cela s’ajoutent des inégalités sociales et économiques profondes, ce qui rend la situation explosive, notamment auprès d’une grande partie de la jeunesse. D’après l’Institut statistique et des études économiques de Nouvelle-Calédonie, en 2020, un Calédonien sur cinq se trouve en situation de pauvreté monétaire.
Pourtant, l’Accord de Nouméa et la gestion du territoire depuis plus de 30 ans ont montré qu’un compromis politique était possible dans une situation très singulière de l’histoire coloniale française.
La Nouvelle-Calédonie est en effet l’un des seuls territoires colonisés où il y avait une forte population autochtone, contrairement aux Antilles par exemple ou la Guyane. De ce fait, les députés d’autres territoires ultra-marins scrutent avec attention la situation et s’en émeuvent, de même que l’ONU et plusieurs pays du Pacifique.
Vous évoquez une jeunesse « laissée sur le bord du chemin », prenant fortement part aux mobilisations et appelée d’ailleurs, à « rentrer » à la maison. Comment la situation de ces jeunes souligne-t-elle un manque de compréhension des spécificités de la société calédonienne par le gouvernement ?
Le processus de décolonisation interne est resté à la peine : les populations locales, Kanak mais aussi Wallisiens ou Futuniens, sont confrontées à de profondes disparités, et ce dès le plus jeune âge. Le décrochage scolaire est édifiant, de même que les difficultés d’accès à l’emploi ou aux ressources.
Une expression kanake dit d’ailleurs que les enfants ne sont « pas bien assis chez eux » : l’école ne leur enseigne pas ou trop peu leur propre histoire et ils sont mal préparés au futur dessiné par des responsables et des enjeux qui se situent très loin d’eux, aussi bien physiquement que symboliquement. Donc c’est compréhensible qu’aujourd’hui de nombreux jeunes expriment leur colère.
Mais, et il faut le souligner, aucune atteinte à la personne à ce jour a été à déplorer de la part des jeunes incriminés. Certains au contraire sont victimes de tirs venant de « particuliers » armés qui les visent délibérément. Trois jeunes Kanak sont d’ailleurs décédés.
Comment appréhender l’apaisement ? Vous évoquez des solutions qui pourraient venir des marges ou bien de nouveaux modèles à concevoir. Qu’en est-il ?
I.M : : Pour cela il faut d’abord immédiatement cesser une lecture uniquement répressive de la jeunesse kanake. Le déploiement de l’armée devrait se cantonner à de la logistique car son intervention rappellerait les sinistres souvenirs de la grotte d’Ouvéa. L’État d’urgence devrait surtout permettre de réquisitionner toutes les armes en circulation et ce, dans toutes les communautés. Et, martelons-le, en aucun cas la peur ne peut justifier le crime.
Mais comment prendre en compte la composante politique kanake quand le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin qualifie la Cellule de coordination des actions sur le terrain (CCAT) – qui est une union d’associations, de syndicalistes et d’indépendantistes kanak – de « mafieuse » ? Citons aussi le Haut-Commissaire qui évoquait encore récemment le risque d’une guerre civile, jetant ainsi l’huile sur le feu au lieu de rassurer la population avec des paroles d’apaisement.
Pourtant, il existe des solutions qui viennent du territoire lui-même. Nouméa est particulièrement affectée par les violences mais ailleurs en Province Nord, à Bourail par exemple, pourtant à majorité loyaliste, la situation est plus apaisée car il existe notamment un habitus du vivre ensemble.
Peut-être que la séquence politique actuelle permettra cependant de remettre sur la table les problématiques de fond, l’histoire coloniale, les inégalités, l’importance de prendre en compte le poids politique des Calédoniens afin de dessiner un autre modèle. On pense ainsi à la notion d’un État associé – état souverain mais librement associé à une ancienne puissance colonisatrice par exemple – qui prévaut dans les îles Cook, Niue, les États fédérés de Micronésie, les îles Marshall et les Palaos, cinq territoires insulaires du Pacifique Sud.
Mais pour l’instant il s’agit d’un impensé politique à l’échelle du gouvernement d’Emmanuel Macron. Or il ne peut y avoir de sortie de crise si l’appréhension de cette dernière n’est ni juste ni équilibrée.
Isabelle Merle, Directrice de recherche au CNRS (CNRS, CREDO, UMR 7308), histoire de la colonisation, histoire du Pacifique et de la Nouvelle-Calédonie,, Aix-Marseille Université (AMU)
SONKO ASSURE QUE LA RUPTURE EST EN MARCHE ET RASSURE SUR LA REDDITION DES COMPTES
Deux mois après l’installation du nouveau régime et Mettant en garde les fauteurs de troubles, le Premier ministre martèle que «rien, ni personne ne peut déstabiliser le Sénégal !»
Le Premier ministre Ousmane Sonko est sans équivoque. Il assure que le Sénégal est sur la bonne voie après seulement deux mois de gestion et de direction du pays par le président Bassirou Diomaye Faye. Il a rassuré les Sénégalais sur la reddition des comptes, la fin de prévarications et détournements. Et surtout, a-t-il martelé, ”Rien ni personne ne peut déstabiliser le Sénégal !”
Dans sa déclaration, le Premier ministre est revenu sur les deux premiers mois du président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a la tête du pays et du gouvernement qu’il dirige. Ousmane Sonko a ainsi lancé un message fort à l’endroit des Sénégalais. Le chef du Gouvernement, qui évoquait la préparation de la Journée nationale de Set-setal (nettoiement et assainissement, en wolof) décrétée par le chef de l’État, Bassirou Diomaye Faye, et prévue samedi, en a profité pour évoquer les questions de l’heure. ‘’Bientôt deux mois après la mise en place du nouveau gouvernement (…) sous la houlette de son excellence M. le président Bassirou Diomaye Faye, nous avons tenté de donner forme à ce projet qui nous est cher et qui est cher à toute l’Afrique. Le bilan est extrêmement satisfaisant’’, a indiqué le chef du Gouvernement devant les caméras de la RTS. Evoquant l’option ‘’souverainiste’’ du nouveau régime, Ousmane Sonko a soutenu que la ‘’rupture systémique’’ promise passe par une gestion optimale des ressources publiques et la ‘’reddition des comptes’’.
‘’Nous avons pris un engagement vis-à-vis du peuple sénégalais, engagement de mettre un terme à la prévarication, au détournement de deniers publics, aux surfacturations des marchés, à la corruption”’, a-t-il rappelé. ‘’Nous y avons travaillé fermement et dans les jours à venir, le peuple sera informé des résultats’’, a notamment dit M. Sonko. Selon le Premier ministre, le développement économique du Sénégal passe par la bonne gouvernance des ressources naturelles.
‘’Nous avons œuvré inlassablement à identifier et entamer les discussions qu’il faut pour rapatrier ou faire revenir dans l’escarcelle du Sénégal tout ce qui nous appartient en termes de ressources naturelles, particulièrement de droits sur ces ressources naturelles’’, a fait savoir le Premier ministre.
Aucune déstabilisation du Sénégal n’est possible
Ousmane Sonko a profité de cette déclaration pour marteler que rien ni personne ne peut déstabiliser le Sénégal, assurant que l’Etat a la responsabilité de veiller à la quiétude des Sénégalais et à la sécurité de leurs biens.
‘’A ce peuple [sénégalais], je veux dire simplement qu’il peut dormir tranquille. Je veux rassurer ce peuple, qu’il n’y aura que la paix au Sénégal. Rien ni personne ne peut déstabiliser le Sénégal. Ceux qui ont eu la responsabilité de gérer le pays pendant longtemps savent très bien vers quelle direction nous nous acheminons et ils savent très bien que les résultats ou les conclusions [de rapports de cours de contrôle] leur seront extrêmement défavorables’’, a ajouté M. Sonko.
Le chef du gouvernement a ainsi rassuré les Sénégalais quant à la responsabilité de l’Etat de veiller sur leur quiétude et la sécurité de leurs biens.
‘’Je veux également rassurer ce peuple qu’il peut dormir tranquille, car il n’y aura aucune forme de trouble. Et nous prendrons toutes nos responsabilités’’ en cas d’‘’agitation’’, a-t-il prévenu.
Ousmane Sonko a fait cette déclaration en perspective de la préparation de la Journée nationale de Set-setal (nettoiement et assainissement, en wolof) décrétée par le chef de l’État, Bassirou Diomaye Faye, et prévue ce samedi à travers tout le territoire national.
QUAND LA POSTURE DE MACKY SALL SAPE LE MORAL DE SA BASE
La défaite à la présidentielle et la décision de l'ex-chef de l'État de rester aux commandes malgré sa mise en retrait ont creusé les divisions. Les troupes peinent à se remobiliser, certains boycottant même les émissaires dépêchés par leur ancien chef
Après avoir battu le record de longévité, la coalition Benno Bokk Yakaar semble désormais condamnée à la dislocation surtout avec cette décision de l’ancien chef de l’Etat, Macky Sall, de rester à la tête de l’ancien parti au pouvoir, principale locomotive de l’ex-majorité présidentielle. En effet, avec la perte du pouvoir lors du scrutin du 24 mars dernier et la posture de Macky Sall de s’incruster à la direction de sa formation politique, malgré le fait qu’il a élu domicile entre Marrakech (Maroc son nouveau lieu de résidence) et Paris où il a offert ses services au président Macron qui l’a recruté comme envoyé spécial du 4P, le divorce semble consommer avec certains de ses camarades de parti. D’où les difficultés de remobilisation qui gagnent les troupes après la débâcle lors du scrutin présidentiel.
L’ancien parti au pouvoir, l’Alliance pour la République, est-il en train de marcher tout droit sur les traces de son prédécesseur, le Parti démocratique sénégalais (Pds) en situation de décadence politique depuis sa perte du pouvoir en 2012 ? La question mérite bien d’être posée au regard de l’atmosphère qui règne à l’intérieur de l’ancien parti présidentiel depuis la perte du pouvoir au soir de la présidentielle du 24 mars dernier.
En effet, nonobstant sa décision de rester à la tête de la direction de l’Apr, entérinée lors du Conseil national du parti tenue le jeudi 21 décembre 2023, l’ancien chef de l’Etat, Macky Sall, qui a élu domicile entre Marrakech au Maroc, son nouveau lieu de résidence, et Paris où il a offert ses services au président de la France qui l’a recruté comme envoyé spécial du 4P, ne semble plus être suivi par ses troupes. Et le divorce semble même consommé entre lui et ses camarades qui vont jusqu’à l’accuser aujourd’hui d’avoir sacrifié les intérêts de leur parti, au profit de ses intérêts personnels, en sabotant la campagne électorale de celui qu’il a désigné « candidat de raison » de la grande coalition Benno Bokk Yakaar, en l’occurrence Amadou Ba. La preuve, près de deux mois après la perte de pouvoir, la pilule de la défaite du 24 mars dernier semble loin d’avoir été digérée. Aussi, dans le cadre de la remobilisation des troupes en perspective des prochaines législatives, Macky Sall avait dépêché, le week-end du 25 au 26 mai dernier à Kaolack et Diourbel, une délégation du Secrétariat exécutif national de l’Apr dont la mission a été tout sauf concluante. Et pour cause, certains responsables locaux de l’Apr pour des raisons non encore divulguées, ont tout simplement décidé de boycotter les émissaires envoyés par leur patron.
A Kaolack, selon nos confrères du site d’information « Dakar actu.com », la délégation conduite par le président de l’Assemblée nationale Amadou Mame Diop qui était accompagné de Augustin Tine, Mansour Faye, Luc Sarr, Mamadou Talla, Mamadou Kassé, Seydou Guèye, Abdoulaye Diagne, a été tout simplement boycottée par les ténors locaux de l’Apr. En effet, selon nos confrères, seuls Aissatou Ndiaye Ndiaffate, Awa Guèye et l’ancien ministre de la jeunesse Pape Malick Ndour avaient répondu présent lors de la rencontre avec ces émissaires du patron de l’Apr. Pendant ce temps, l’ancien ministre Mariama Sarr, la vice-présidente du groupe parlementaire Benno, Adji Mbergane Kanouté, Pape Demba Bitèye, Benjeloun, Baba Ndiaye, Mamadou Ndiaye Rahma et plusieurs maires du Département de Kaolack, ainsi que les responsables de l’Apr à Nioro et à Guinguinéo, avaient tout simplement décidé de ne pas faire le déplacement. Selon toujours nos confrères de « Dakar actu.com », les responsables apéristes de la région de Kaolack ne sont pas les seuls à boycotter cette mission de remobilisation des troupes dépêchée par leur leader Macky Sall.
En effet, selon eux, plusieurs responsables de l’ancien parti au pouvoir dans le Baol avaient également adopté la même position que leurs camarades du bassin arachidier lors des rencontres tenues le samedi 25 mai avec cette délégation conduite par l’actuel Président de l’Assemblée Nationale, Amadou Mame Diop. Parmi les responsables locaux de l’ancien régime qui avaient effectué le déplacement figuraient Dame Diop et d’autres camarades dont Dior Mbengue, Serigne Abdou Lahad Mbacké Gaïndé Fatma, Abdou Lahad Seck Sadaga, Serigne Modou Bara Dolly Mbacké, Makhtar Diop et Alla Sylla. Les autres dont d’anciens ministres à l’image de Gallo Bâ, Fatou Diané, Mor Ngom mais aussi d’anciens Directeurs généraux dont Moustapha Guèye, Malick Fall, Souleymane Soumaré, Abdou Lahad Kâ et Bara Gaye avaient boycotté. C’est dire à quel point l’Alliance de la République qui a régné sur le Sénégal pendant douze années, peine à se relever de la défaite et opérer un rappel des troupes à même de lui donner la véritable place qui est la sienne après les résultats du scrutin du 24 mars 2O24, à savoir premier parti de la nouvelle opposition.
RIEN NI PERSONNE NE PEUT DÉSTABILISER LE SÉNÉGAL
Le chef du gouvernement a ainsi rassuré les Sénégalais quant à la responsabilité de l’Etat de veiller sur leur quiétude et la sécurité de leurs biens.
Le Premier ministre Ousmane Sonko a déclaré, jeudi, que rien ni personne ne peut déstabiliser le Sénégal, assurant que l’Etat a la responsabilité de veiller à la quiétude des Sénégalais et à la sécurité de leurs biens.
‘’A ce peuple [sénégalais], je veux dire simplement qu’il peut dormir tranquille. Je veux rassurer ce peuple, qu’il n’y aura que la paix au Sénégal. Rien ni personne ne peut déstabiliser le Sénégal’’, a-t-il dit dans une déclaration diffusée sur la RTS, la télévision publique sénégalaise, en prélude de la journée de nettoiement prévue samedi.
‘’Ceux qui ont eu la responsabilité de gérer le pays pendant longtemps savent très bien vers quelle direction nous nous acheminons et ils savent très bien que les résultats ou les conclusions [de rapports de cours de contrôle] leur seront extrêmement défavorables’’, a ajouté M. Sonko.
Le chef du gouvernement a ainsi rassuré les Sénégalais quant à la responsabilité de l’Etat de veiller sur leur quiétude et la sécurité de leurs biens.
‘’Je veux également rassurer ce peuple qu’il peut dormir tranquille, car il n’y aura aucune forme de troubles. Et nous prendrons toutes nos responsabilités’’ en cas d’‘’agitation’’, a-t-il prévenu.
Dans sa déclaration, M. Sonko est revenu sur les deux premiers mois du président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a la tête du pays et du gouvernement qu’il dirige.
‘’Bientôt deux mois après la mise en place du nouveau gouvernement (…) sous la houlette de son excellence M. le président Bassirou Diomaye Faye, nous avons tenté de donner forme à ce projet qui nous est cher et qui est cher à toute l’Afrique. Le bilan est extrêmement satisfaisant’’, s’est-il réjoui, évoquant l’option ‘’souverainiste’’ du nouveau régime.
Pour le chef du gouvernement, cette ‘’rupture systémique’’ passe par une gestion optimale des ressources publiques et la ‘’reddition des domptes’’.
‘’Nous avons pris un engagement vis-à-vis du peuple sénégalais, engagement de mettre un terme à la prévarication, au détournement de deniers publics, aux surfacturations des marchés, à la corruption”’, a-t-il rappelé.
‘’Nous y avons travaillé fermement et dans les jours à venir, le peuple sera informé des résultats’’, a notamment dit M. Sonko, pour qui le développement économique du Sénégal passe par la bonne gouvernance des ressources naturelles.
‘’Nous avons œuvré inlassablement à identifier et entamer les discussions qu’il faut pour rapatrier ou faire revenir dans l’escarcelle du Sénégal tout ce qui nous appartient en termes de ressources naturelles, particulièrement de droits sur ces ressources naturelles’’, a fait savoir le Premier ministre.
Ousmane Sonko a fait cette déclaration en perspective de la préparation de la Journée nationale de Set-setal (nettoiement et assainissement, en wolof) décrétée par le chef de l’État, Bassirou Diomaye Faye, et prévue samedi.
LA CAP DÉNONCE UN RETOUR EN ARRIÈRE LIBERTICIDE
"Profond regret", "désolation", "tristesse": dans un texte poignant, la Coordination des Associations de la Presse déplore la reprise des pressions sur les journalistes et rappelle aux nouvelles autorités les mécanismes de régulation existants
La CAP sonne l'alarme et dénonce la reprise des convocations de journalistes par les nouvelles autorités, moins de deux mois après leur arrivée au pouvoir. Dans un communiqué publié ce jeudi 31 mai 2024, la coordination pointe du doigt ces pratiques liberticides et appelle à un changement de système pour plus de respect de la liberté d'expression.
"La Coordination des Associations de la Presse (CAP) a le profond regret de constater la reprise des convocations de journalistes dans le cadre de l'exercice de leur fonction.
Nous sommes d'autant plus désolés et tristes que cela arrive à moins de deux mois seulement de la prise de fonction du nouveau régime, dont les principaux dirigeants sont devenus des symboles vivants de ces lois liberticides et rétrogrades contre la liberté d'expression.
La CAP rappelle aux autorités que le Conseil pour l'Observation des Règles d'Éthique et de Déontologie dans les médias (CORED) a été mis en place, avec l'appui des pouvoirs publics, pour justement prendre en charge tous griefs contre les professionnels de l'information. Les sanctions prévues, qui peuvent aller jusqu'au retrait de la carte nationale de presse, sont largement suffisantes pour veiller au respect des règles d'éthique et de déontologie.
Dans le même sillage, si des informations données par des médias sont jugés fausses, les victimes, étatiques ou non étatiques, peuvent user de leur droit de réponse pour rétablir la vérité, sans préjudice de la faculté de porter l'affaire devant le Tribunal des Pairs. Nous invitons les nouvelles autorités à savoir raison garder et à tirer les leçons de leur propre passé, suffisamment récent pour être oublié.
La Coordination des Associations de la Presse, tout en renouvelant son soutien aux confrères et consœurs, les invite à continuer à faire preuve de rigueur et de professionnalisme dans le traitement de l'information, d'utiliser des sources qualifiées et d'user de prudence dans la reprise des informations, surtout quand il s'agit d'informations sensibles."