SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
27 novembre 2024
Politique
ABDOU MBOW S'EXPRIME SUR L'AVENIR POLITIQUE D'AMADOU BA
L’ex-candidat de Benno va-t-il annoncer sa démission et créer sa propre formation politique ? Le député de Benno s’est exprimé à ce sujet dans un entretien accordé à L’Observateur.
L’avenir de Amadou Bâ au sein de l’Alliance pour la République suscite débat. L’ex-candidat de Benno va-t-il annoncer sa démission et créer sa propre formation politique ? Abdou Mbow s’est exprimé à ce sujet dans un entretien accordé à L’Observateur.
«J'ai entendu certains dire qu'Amadou Bâ doit prendre ses responsabilités, mais je pense que ce ne sont pas ces gens-là qui doivent nous donner des leçons ou qui doivent parler de l'avenir d'Amadou Ba. Si Amadou Ba décide de rester dans le parti, il le dira, s'il décide aussi de sortir du parti, c'est lui-même, je pense, qui le dira.
Mais, d'autres personnes qui ne sont ni membres de l'Apr, qui n'ont jamais accompagné l'Apr, je ne peux pas prendre ce qu'ils disent comme argent comptant parce que leur parole pour moi ne compte pas. Amadou Ba était à l'étranger, il est revenu. J'ose espérer que dans les prochains jours, il rejoindra les camarades pour qu'ensemble, on continue le travail dans le parti.»
C’EST UNE GROSSE ERREUR QUE LE PRÉSIDENT SORTE DU CSM, SELON ME BAMBA CISSÉ
"C’est pour éviter le gouvernement des Juges. Il ne faut pas laisser les juges seuls décider en Conseil supérieur de la magistrature. Mais qu'il ne le politise pas", dit l'avocat.
Sur la question, les avis divergent. Mais, Me Bamba Cissé, qui fut avocat de Ousmane Sonko, le président de la République doit rester dans le Conseil supérieur de la magistrature. Ce, pour éviter que les juges décident seuls. Il l’a dit jeudi, lors d’une conférence axée sur la Justice et la Politique.
«C’est pour éviter le gouvernement des Juges. Il ne faut pas laisser les juges seuls décider en Conseil supérieur de la magistrature (Csm). Que le président de la Publique sorte du Csm pour moi c’est une grosse erreur. Il faut qu’il reste. Mais qu’il ne politise pas le Csm.
Et là, on l’attend du Président Diomaye Faye. C’est un technocrate. C’est quelqu’un que je connais personnellement, je sais que c’est quelqu’un qui ne peut pas dérailler. Le premier ministre Ousmane Sonko n’en parlons pas, pour moi il est plus que dans les principes.»
IL N’Y A PAS DE DYARCHIE AU SOMMET DU POUVOIR!
Dans un entretien exclusif accordé au « Témoin », Abdou Aziz Mbaye, membre de la conférence des leaders de «Diomaye président», et président du mouvement «FUTURSEN », assure que toutes les promesses du nouveau régime seront tenues.
Propos recueillis par : Christian SENE |
Publication 07/06/2024
Lors de la dernière élection présidentielle, qui s’est tenue le 24 mars, vous avez soutenu le candidat Bassirou Diomaye Faye à travers la coalition éponyme. Quelles sont les raisons d’un tel choix au vu de la multiplicité de candidats qui sollicitaient alors les suffrages de nos compatriotes ?
Abdou Aziz MBAYE – À côté de mes activités professionnelles, j’ai toujours mené une réflexion politique. J’ai d’abord voulu m’engager en politique après la présidentielle de 2000 mais, avec la défaite du président Abdou Diouf que je soutenais, j’ai préféré prendre du recul et m’occuper de mes affaires. J’aurais pu soutenir son successeur, le président Abdoulaye Wade, que je connaissais et qui avait été professeur invité dans l’Université où j’étudiais mais, moralement, je ne pouvais pas le faire compte tenu de tout ce qui me liait aux socialistes !
Par la suite j’ai aidé, y compris financièrement, le candidat Macky Sall qui lui a finalement succédé, et qui était porteur d’immenses espoirs au début de son magistère, mais il y a eu des blocages. Des responsables avec qui j’entretenais pourtant de très bons rapports n’ont pas voulu que je l’approche. La fin de son « règne » a été ce que tout le monde sait et je n’ai pas besoin d’y revenir. Pour participer à ma manière à l’animation du débat démocratique, j’ai créé un mouvement de réflexion appelé FUTURSEN.
En tant que socialiste, je ne pouvais pas comprendre, encore moins accepter, que l’on mène des politiques libérales dans des pays pauvres comme les nôtres. Il fallait mener des réflexions sur des problématiques comme le chômage endémique des jeunes avec son corollaire, l’émigration massive et périlleuse vers l’eldorado européen, mais aussi sur la santé, l’éducation, l’économie etc. Les pouvoirs libéraux ont fait beaucoup d’investissements dans ce pays. Malheureusement, ces investissements n’étaient pas productifs pour la plupart. Or, j’ai connu durant mon adolescence un Sénégal industrialisé notamment dans des filières comme le textile (Sotiba Simpafric et Icotaf entre autres), le cuir (Bata), les huileries (Sonacos, Pétersen) etc. L’ajustement structurel est venu casser tout cet outil industriel. Nous n’avons pas su nous insérer dans la division internationale du travail comme disait le président Senghor. Au rendez-vous du donner et du recevoir, nous n’avions rien à offrir. Sur le plan de l’intégration économique africaine, Air Afrique était un magnifique symbole hélas cassé lui aussi.
Vous ne nous dites toujours pas pourquoi est-ce que vous avez choisi de soutenir Bassirou Diomaye Faye…
Il faut dire que j’avais voulu me présenter à la présidentielle mais j’ai buté sur l’écueil des parrainages. Etant donné que j’étais déjà dans l’opposition, j’ai été séduit par l’éthique de conviction et de responsabilité du candidat Bassirou Diomaye Faye et de son mentor. Sur le plan professionnel, Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko, qui ne font en réalité qu’un, sont non seulement très compétents mais aussi faisaient preuve d’une intégrité sans faille dans le travail. Vous me permettrez à ce propos de raconter une anecdote : J’ai un ami qui est un cadre dirigeant dans une très grosse entreprise de la place. Bassirou Diomaye Faye y a effectué une mission de vérification fiscale au terme de laquelle il a infligé un redressement salé à l’entreprise. On lui a proposé une très grosse enveloppe pour qu’il ferme les yeux mais il l’a refusée en disant : « le produit de ce redressement, c’est pour la Patrie ». Et croyez-moi, il n’est pas facile de rejeter le montant qu’on lui proposait ! Diomaye c’est Sonko et Sonko c’est Diomaye. Leur engagement pour le peuple leur a fait subir les foudres répressives du régime du président Macky Sall. Malgré tout, ils ont tenu sans jamais rompre. Tout cela a fait que mon choix s’est porté sur Bassirou Diomaye Faye. Lui et Sonko sont porteurs d’espoirs.
Justement, ces espoirs ne sont-ils pas en train d’être déçus deux mois après leur accession au pouvoir quand on voit qu’une bonne partie de l’opinion leur reproche de ne pas avoir tenu leurs promesses relatives à l’appel à candidatures pour certaines fonctions, à la réduction du prix des denrées ou à la reddition des comptes pour ne prendre que ces trois exemples ?
Mais ils viennent seulement d’arriver au pouvoir ! Et puis, ils ont trouvé une situation économique et financière très difficile. Il leur faut du temps pour tenir leurs promesses. Les populations qui les ont élus massivement doivent être patientes. S’agissant du coût de la vie, il y a des paramètres extérieurs à prendre en compte, la plupart de ces denrées sont importées et leurs cours sont fixés sur les marchés internationaux. Et il y a aussi les accords avec le FMI et la Banque Mondiale à respecter. C’est compliqué mais ils y parviendront. Toutes les promesses seront tenues au fil du temps. Sans compter que le président Bassirou Diomaye Faye ne dispose pas de majorité à l’Assemblée nationale pour pouvoir faire voter toutes ses réformes. Pour ce qui est de la reddition des comptes, le président de la République et son Premier ministres de même que leurs ministres sont en train de faire l’état des lieux. D’ores et déjà, ils ont fait savoir qu’aucun rapport des corps de contrôle ne sera mis sous le coude. La justice fera son travail sans entrave et à son rythme. En ce qui concerne les appels à candidatures, tout nouveau pouvoir a besoin de gouverner avec des gens de confiance dans un premier temps. Là aussi, la promesse sera tenue. L’essentiel c’est de donner du temps au temps comme disait un grand homme politique français.
A côté de ces « mauvais points » décernés par la nouvelle opposition, pouvez-vous nous citer quelques bons points à l’actif du nouveau pouvoir que vous soutenez ?
Dans le domaine de l’agriculture, le président de la République et le Premier ministre ont pris toutes les dispositions pour que, pour la première foire, tous les intrants parviennent directement jusqu’aux véritables ayants droit que sont les paysans. Ce en éliminant les intermédiaires parasites. Pour cela, ils ont mis à contribution l’Armée. Surtout, ils ont honoré leur promesse de régler — et à bonne date — tous les arriérés dus aux fournisseurs de semences et d’engrais. Ensuite, il y a les Assises de la justice qui viennent de s’achever avec des recommandations saluées par tout le monde qui devraient se traduire par une modernisation de notre justice et sa réconciliation avec le peuple au nom duquel elle est rendue. Le Président a donc tenu sa promesse de tenir des assises inclusives sur la justice en profitant de la journée nationale du dialogue fixée au 28 mai de chaque année. Pour dire vrai, il s’agissait juste de parfaire notre système judiciaire car le Sénégal bénéficiait déjà d’une bonne justice reconnue en Afrique et dans le monde entier. Une justice et, surtout, d’excellents magistrats à l’image de feus Kéba Mbaye et Youssou Ndiaye pour ne citer que ceux-là. Destinataire des recommandations, le Président Bassirou Diomaye Faye va prendre les mesures qui s’imposent
Il y a aussi la lutte sans merci que lui et son Premier ministre mènent contre la maffia des prédateurs du foncier. Il y a eu une gestion scandaleuse du foncier sous les deux précédents régimes avec notamment l’accaparement du Littoral et du domaine public maritime privatisé au profit de privilégiés de ces régimes. Le Président s’est rendu lui-même dans la région de Thiès, sur le site du projet dit Mbour IV pour arrêter une véritable mise sous coupe réglée du patrimoine foncier de cette zone au profit de quelques individus. Le Président et le Premier ministre ont martelé leur volonté ferme de mettre un terme à ce banditisme foncier. Ce sont là quelques bons points seulement à l’actif des nouvelles autorités.
Deux mois après son arrivée aux affaires, le nouveau pouvoir a déjà à son actif — à son passif devrait-on dire ! — des arrestations d’activistes et des gardes-à-vue de journalistes. Les défenseurs des libertés s’inquiètent d’une reproduction des dérives de l’ancien pouvoir. Que leur répondez-vous ?
Il faut remettre les choses dans leur contexte. Ceux que vous appelez des activistes, plutôt que de mener des batailles d’idées ou de faire des dénonciations à caractère politique, agressent verbalement d’honnêtes citoyens en déversant des insanités sur eux et en les accusant de choses que la morale réprouve. Tout cela sur la base d’un tissu de mensonges. Plus que des blessures résultant d’agressions physiques qui peuvent cicatriser et guérir, les dommages psychologiques et moraux causés par les calomnies de ces pseudo-activistes sont indélébiles et ne s’effaceront jamais. Ils détruisent des vies. Ce genre d’individus, la justice a le devoir de sévir contre eux. Quant aux journalistes, ils doivent s’assurer de la véracité des informations qu’ils publient ce qui est le B-A Ba de leur métier. Les journalistes incriminés n’ont même pas cherché à s’assurer de l’existence du site d’où ils prétendent avoir tiré l’article qu’ils ont commenté. Heureusement que le CORED, qui est le tribunal des pairs, a fait son travail et a estimé que des erreurs ont été commises. L’Armée, le secret de l’instruction, ce sont des choses très sensibles. Le général Kandé n’a parlé à aucun de ces journalistes. Nous avons une Armée républicaine et loyale. Une Armée « fidèle » disait le président Senghor. Constitutionnellement, le président de la République nomme aux emplois civils et militaires.
Pour en revenir aux arrestations, c’est la justice qui s’est autosaisie. Ce n’est pas le président de la République ou le Premier ministre qui ont demandé d’arrêter tel ou tel. Il ne faut pas ouvrir la boite de Pandore des insultes, des injures et des calomnies.
En tant que membre de la conférence des leaders de la coalition « Diomaye Président », quels conseils donneriez-vous aux nouveaux dirigeants de notre pays dans le sens d’une plus grade réussite de leur mission ?
Il faut qu’elles prennent à bras le corps le problème de l’insécurité. Aujourd’hui, les Sénégalais sont attaqués à coups de machettes en plein jour voire égorgés comme des moutons de Tabaski. Dans certaines zones, les habitants n’osent plus sortir la nuit. Toutlemonde a peur. Des voyous circulant à bord de motos attaquent des citoyens, arrachent leurs téléphones ou leurs sacs, les sabrent s’ils résistent. Il s’y ajoute que notre pays est devenu une plaque tournante du trafic de drogues dures et du faux monnayage. Les saisies records succèdent aux saisies records et elles sont désormais devenues hebdomadaires voire quotidiennes. Et encore ces saisies de drogue et de fausse monnaie effectuées ne sont que la face visible de l’iceberg. L’ampleur de la circulation de faux billets de banque est telle qu’il faudrait songer à doter tous les commerçants de détecteurs. Il faut aussi mettre en place un système d’identification pour qu’on puisse savoir qui est qui surtout les étrangers. Je leur conseillerais aussi de sortir de leurs bureaux le plus souvent possible et d’aller en contact avec les réalités du terrain. Il ne faut surtout pas qu’ils acceptent de se faire isoler des populations qui les ont élus. Last but not least, il me semble qu’il commence à y avoir un peu trop de ministres conseillers. En réalité d’ailleurs, dans l’orthodoxie républicaine, un ministre conseiller, c’est le numéro 2 d’une ambassade. A la Présidence de la République, on doit plutôt trouver des conseillers spéciaux, c’est ce qui avait cours sous le président Abdou Diouf. Et même dans le cabinet du président François Mitterrand, le tout-puissant Jacques Attali avait le titre de conseiller spécial. On peut avoir rang et avantages de ministre sans en avoir l’appellation. Je comprends que tout le monde veuille se faire donner du « Monsieur le ministre » ou « Mme le ministre », mais ce n’est pas orthodoxe. Et il faut mettre fin à cette inflation.
Et que pensez-vous de la dualité qui s’et installée au sommet de l’Etat entre le président de la République et son Premier ministre ?
Il n’y a pas de dyarchie au sommet du pouvoir ! D’ailleurs, j’ai eu à interpeller un jour le Premier ministre — c’était à l’hôtel Azalaï — sur la banalisation des symboles de l’Etat, notamment les flèches tricolores sur les flancs des bus ou des trains voire des avions de la compagnie nationale, et il m’a répondu que cette question relevait des prérogatives du président de la République. Il m’a précisé que lui, Ousmane Sonko, n’est que le Premier ministre nommé par le président Bassirou Diomaye Faye. De même, quand on le voit recevoir des ambassadeurs, il le fait à la demande du Président car il s’agit souvent de discuter de questions économiques ou sectorielles, ce qui relève de ses compétences. La diplomatie, elle, et la défense relèvent du domaine réservé du Président. La relation entre le Président et le PM est fusionnelle et ils travaillent en parfaite complicité.
Pour le reste, comme je le disais tantôt, le Président n’a pas encore de majorité à l’Assemblée. Nous devons donc préparer les législatives et ne pas oublier que si nous avons bénéficié de votes-sanctions contre le précédent régime et aussi de votes d’adhésion au Projet, il y a eu aussi et surtout des votes d’espoir. Cet espoir ne doit pas être déçu. Il faut donc préparer les législatives sous la conduite du député Ayib Daffé, qui est le secrétaire général de Pastef, un homme très ouvert et lucide. L’Opposition qui a reçu un coup KO le 24 mars dernier fait tout pour nous déstabiliser mais ça ne passera pas.
UN FAMILIER DES ARCANES DE L’ETAT
Abdoul Aziz Mbaye est un économiste spécialiste des relations internationales diplômé de Paris Dauphine. Il est titulaire d’un troisième cycle de sciences politiques de l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne. En France, il a travaillé aux Caisses d’Epargne Ecureuil puis a été chargé d’études au BIPE (Bureau d’Etudes et de Prévisions économiques). Il a aussi effectué un stage à l’ACCT (Agence de coopération culturelle et technique, ancêtre de l’Agence française de développement ou AFD). Rentré au Sénégal, il a dirigé l’Agence d’information et de promotion diplomatique logée à la présidence de la République et dont la mission était de fournir des informations utiles et faciliter l’accueil des investisseurs mais aussi de leur fournir des informations sur les opportunités d’affaires au Sénégal, l’environnement économique, les institutions etc. Bref, une sorte d’Apix avant la lettre. Dans le cadre de son travail à la tête de cette agence, Abdou Aziz Mbaye a été en relation avec les conseillers diplomatiques, en communication du président Abdou Diouf, à qui il voue une admiration sans bornes, mais aussi avec l’ambassadeur Bruno Diatta, le secrétaire général de la présidence de la République, l’amiral Ousmane Sall, aide de camp du Président etc. Mais son plus grand pote à la Présidence, pour ne pas dire son mentor, c’était Cheikh Tidiane Dièye, le très discret journaliste et philosophe conseiller spécial numéro 1 du président Abdou Diouf chargé de la communication et rédacteur de la plupart des brillants discours de ce dernier. Des grands commis qui lui ont fait connaître les arcanes de l’Etat et lui ont appris à connaître au plus haut niveau ce monstre froid. Ils lui ont également inculqué le culte du secret. De ses incursions profondes à la Primature, il a été profondément marqué par de grands Messieurs, des personnalités remarquables comme l’ambassadeur Paul Badji, conseiller diplomatique du Premier ministre, ou le colonel (promu général par la suite) Alioune Samba. Inutile de dire que le très élégant et policé Abdou Aziz Mbaye est nostalgique de cette belle époque aujourd’hui révolue d’un Etat majestueux, solennel et impérial incarné par des personnages d’exception !
VIDEO
MACKY SALL DANS LE COLLIMATEUR DES VICTIMES DE SON RÉGIME
Malgré une loi d'amnistie, les proches des 86 victimes décédées lors des manifestations de 2021 et 2024 n'entendent pas tourner la page. Ils se sont constitués en collectif et demandent l'arrestation de l'ancien président
(SenePlus) - Les familles de ceux qui ont perdu la vie ou ont été injustement emprisonnés au cours des manifestations de l'opposition ces trois dernières années réclament que justice soit faite. Constituées en collectif dénommé "le collectif des victimes du régime du président Macky Sall", elles demandent aux autorités judiciaires d'émettre un mandat d'arrêt international à l'encontre de l'ancien président pour qu'il réponde de ses actes devant la justice, selon un reportage de RFI.
Le collectif rassemble 650 personnes, des individus arrêtés de façon arbitraire, selon leurs dires, et des proches de victimes décédées lors des manifestations depuis 2021. Babacar Seye, président du collectif, appelle les autorités sénégalaises à émettre un mandat d'arrêt international contre l'ex-président Macky Sall. "Macky Sall ne peut pas être au-dessus de la loi. Nous avons besoin de comprendre... Macky Sall devra être extradé au Sénégal pour répondre de ses actes !", a-t-il déclaré, cité par RFI.
Malgré une loi d'amnistie générale adoptée dans les derniers jours du régime de Macky Sall et portant sur les crimes commis dans le cadre des manifestations entre février 2021 et 2024, Makhou Mandela, dont la femme enceinte de sept mois a été arrêtée en 2023, estime qu'il faut pouvoir examiner cette période devant la justice. "C'est vraiment donner une mauvaise jurisprudence à ceux qui dirigent ce pays ! Il y a des familles déchirées à jamais, des disparus, il faut que justice se fasse ! C'est une obligation pour les générations futures", a-t-il déclaré selon RFI.
Dans l'immédiat, un peu plus de 12 650 personnes ont signé une pétition demandant l'extradition de Macky Sall. Le collectif a également demandé à rencontrer le président Bassirou Diomaye Faye pour exposer leur besoin de vérité, de justice et de réparation, indique le média français.
Cet appel à la justice intervient dans un contexte de tensions politiques au Sénégal, où l'opposition accuse l'ancien président Macky Sall de dérives autoritaires et de violations des droits humains au cours de son mandat. Les manifestations qui ont secoué le pays ces dernières années ont fait de nombreuses victimes et donné lieu à des arrestations massives, selon les opposants.
LE PDS, EN EAUX TROUBLES, JOUE SA SURVIE...
La décision de remplacer la présidente des femmes du parti fait réagir. Soutiens, menaces de démission, doutes sur la réalité des signatures... Les remous risquent de fragiliser le parti libéral
Tirs groupés sur Karim Wade après le remplacement de Woré Sarr à la tête du mouvement des femmes, menace de démission de l’intéressée par ailleurs députés, vague de soutiens à son égard, souhait de Doudou Wade de voir Me Abdoulaye Wade remplacé au poste de secrétaire général national du parti...Nul doute, le PDS (Parti démocratique sénégalais) est en eaux troubles.
Dans un contexte où seul le parti au pouvoir donne l’impression de régner en maître sur la scène politique nationale depuis sa brillante victoire à la présidentielle du 24 mars dernier, beaucoup de formations tentent tant bien que mal de survivre. C’est le cas du PDS, ancien parti au pouvoir et un des plus prestigieux de notre histoire vu son parcours élogieux et le rôle déterminant qu’il a joué pour l’avènement et le renforcement de la démocratie dans notre pays. Hélas depuis quelques jours, ce parti historique traverse une zone de turbulences suite au changement opéré à la présidence de sa Fédération nationale des femmes. Un changement vécu comme un limogeage par la présidente remplacée et qui a soulevé une vague de contestations dans les rangs de ce parti qui compte une vingtaine de députés à l’Assemblée nationale parmi lesquels, justement, Mme Woré Sarr, la présidente défénestrée. Pour lui manifester leur solidarité, beaucoup de responsables et de militants menacent de démissionner. D’autres, sans aller jusque-là, estiment qu’il est temps que le secrétaire général national du parti, surnommé aussi « Pape du Sopi », soit remplacé à ce poste du fait de sa sénilité. Des sorties qui risquent à coup sûr de déstabiliser voire faire voler en éclats cette vieille formation surtout qu’elles interviennent à un moment où le père fondateur subit le poids de l’âge et n’est plus vraiment en état de diriger. Quant à son fils, Karim, présenté comme le dauphin potentiel et qui est dans les faits le véritable patron actuel du Pds, il est en exil prolongé au Qatar et ne semble pas vraiment désireux de rejoindre le Sénégal. Il administre donc le parti de son père par Whatsapp ou par téléphone.
Le PDS survit aux assauts de Macky Sall
Malgré sa perte du pouvoir et la tentative de démantèlement entreprise par le président Macky Sall à son accession à la magistrature suprême à travers l’emprisonnement ou le débauchage de ses cadres, le Pds a plié et n’a jamais rompu. Ce même si le régime de l’APR-Benno l’a beaucoup affaibli. L’APR-Benno ou, plutôt, le président Sall qui voulait le réduire à sa plus simple expression. Le coup de grâce devait être constitué par l’emprisonnement de Karim Wade. Sous l’accusation d’enrichissement illicite, le tout-puissant ministre « du Ciel et de la terre » sous le règne de son père a été condamné à six mois de prison ferme et au paiement d’une amende de 138 milliards de francs. Après trois ans et demi de détention, il a été exilé au Qatar d’où il n’est pas revenu à ce jour. Depuis lors, c’est de Doha qu’il tire les ficelles du Pds avec la bénédiction de son père.
Pour éviter la mort politique de ce parti créé par son père en 1974, Karim Wade a eu le génie de s’allier avec la grande coalition Yewwi Askan Wi aux dernières législatives au terme desquelles la formation libérale a obtenu vingt et un députés à l’Assemblée nationale. Ce qui lui permettait d’avoir un groupe parlementaire. A la dernière présidentielle, contre toute attente, le PDS a tourné le dos au candidat de la mouvance présidentielle pour soutenir celui de l’opposition en l’occurrence Bassirou Diomaye Faye du Pastef. Toutefois, cette alliance de dernière minute, plus motivée par le souci d’éviter de sombrer avec le pouvoir d’alors dont la défaite était quasi certaine, a été violemment contestée par des députés et des présidents de fédérations. C’est d’ailleurs de peu que la scission avait été évitée. Ayant pris une part non négligeable dans la victoire de Bassirou Diomaye Faye, tout le monde s’attendait à ce que le Pds fût récompensé par des portefeuilles ministériels. Il n’en a rien été. Malgré tout, de manière tacite, il soutient le pouvoir actuel. Contre toute évidence, pourtant, Doudou Wade, l’ancien président de son groupe parlementaire à l’Assemblée nationale estime que le PDS doit… retourner dans l’opposition ! C’est cette étrange position qu’a défendue le propre neveu de Me Abdoulaye Wade au cours d’une émission de radio.
Le PDS ou les prémices d’une implosion
Sitôt Woré Sarr démise de ses fonctions de présidente de la Fédération nationale des femmes du PDS, les réactions n’ont pas tardé. C’est le cas de la députée Mame Diarra Fam qui assimile ce limogeage à une trahison et une humiliation de toutes les femmes du parti avant de prédire d’autres démissions devant intervenir dans la foulée de celle de Mme Woré Sarr. Elle n’a pas été la seule à exprimer sa colère et son soutien vis-à vis de l’ancienne mairesse de Médina Gounass puisque de nombreux responsables et militants libéraux ont exprimé leur soutien à la députée et fustigé son remplacement. Se prononçant sur cette affaire, justement, M. Doudou Wade, tout en estimant que Me Wade doit être déchargé de ses fonctions de secrétaire général national, s’est interrogé sur l’authenticité des signatures des documents actant le remplacement à la tête de la Fédération nationale des femmes. Une façon sans le dire d’indexer Karim Wade accusé par ses détracteurs de prendre des décisions qui n’engagent pas son père. Autrement dit, pour nombre de « sopistes », la décision de « sanctionner » Woré Sarr n’aurait été prise que par Wade-fils. Lequel est accusé de vouloir écarter les militants de la première heure pour se faire entourer par ses propres hommes et femmes afin de faire une Opa sur le parti de son père.
En tout cas, cette vague de contestations risque de porter le coup de grâce à un Parti démocratique sénégalais qui ne dispose plus de sa force d’antan. En tout cas, selon Doudou Wade, avec la prochaine déclaration de politique générale du Premier ministre et la très probable tenue des élections législatives, le PDS, qui se réclame de l’opposition, selon Doudou Wade, ferait mieux d’éviter de provoquer la colère dans ses rangs et devrait au contraire travailler pour son unité et sa massification. Poursuivant, l’ancien patron des députés du Pds estime que ces deux rendez-vous importants (DPG et législatives) peuvent constituer des tests grandeur nature eu égard aux positions que le parti va adopter face au nouveau pouvoir.
Karim Wade, élément incontournable ou facteur bloquant...
Selon toute vraisemblance, Karim Wade est devenu l’homme fort du PDS. Depuis le Qatar, c’est lui qui prend toutes les décisions qui engagent ce pari qui accédé au pouvoir en 2000 après 26 ans d’opposition résolue au régime socialiste. C’est pourquoi d’aucuns le soupçonnent d’être le véritable auteur de la chute de Woré Sarr. De toutes les manières, depuis qu’il a été choisi comme candidat pour faire revenir le PDS aux affaires en 2019 puis en 2024, deux compétitions où il a été déclaré inéligible, l’ancien tout-puissant ministre « du Ciel et de la Terre » s’est positionné comme le seul décideur à qui tout le monde doit obéir au sein du Pds. Ce privilège, il le doit à son père qui l’a mis très tôt en selle pour assurer la relève. Il le doit aussi à sa très grande richesse qui fait qu’il est perçu comme ayant la possibilité de pouvoir financer le parti. Disposant de nombreux et influents soutiens à Touba, d’aucuns avaient estimé qu’il était le mieux placé pour faire revenir le Pds au pouvoir. En dépit de tous ces atouts, pourtant, et sans doute aussi du fait de sa longue absence du territoire national qui l’a éloigné des populations, Karim Wade n’a jamais réussi à se mettre en orbite. En outre, la nouvelle reconfiguration de la scène politique nationale, qui a propulsé le Pastef au pouvoir des dirigeants beaucoup plus jeunes et en phase avec les aspirations du peuple, et tenant surtout un discours anti-système, n’est pas de nature à lui faciliter les choses. Mais tout compte fait, le PDS, disposant d’une longue expérience politique et habitué à surmonter les moments de troubles depuis sa naissance, n’a sans doute pas encore dit son dernier mot. Il doit donc se remettre en ordre de bataille au plus vite vu l’imminence des prochaines échéances politiques. Pour cela, il lui faudra resserrer les rangs et, surtout, bénéficier de la présence de Karim Meïssa Wade sur le terrain !
L’ASSEMBLEE NATIONALE BOYCOTTE
L'absence des députés dans la commission ad hoc chargée du contrôle et de la vérification des titres et occupations sur les anciennes et nouvelles dépendances du Domaine Public Maritime (DPM) dans la région de Dakar met le député Guy Marius Sagna en colèr
C’est une bombe que le député et activiste de Pastef vient de donner. Guy Marius Sagna révèle que la commission ad hoc en charge des chantiers du littoral s’est réunie pour la première fois. Toutefois, il a dénoncé l’absence de l’Assemblée. Il accuse le président de l'Assemblée nationale, Amadou Mame Diop, d'avoir évoqué un prétexte fallacieux pour que l’institution ne soit pas représentée dans la Commission ad hoc chargée du contrôle et de la vérification des titres et occupations sur les anciennes et nouvelles dépendances du Domaine Public maritime (DPm) dans la région de Dakar.
L'absence des députés dans la commission ad hoc chargée du contrôle et de la vérification des titres et occupations sur les anciennes et nouvelles dépendances du Domaine Public Maritime (DPM) dans la région de Dakar met le député Guy Marius Sagna en colère. Dans un communiqué parvenu à «L'As», il trouve sans fondement juridique l'argument du bureau de l'Assemblée nationale. «L'arrêté portant la création de la commission administrative ad hoc prévoit, entre autres, la participation de trois (3) députés de l’Assemblée nationale au sein de la Commission. La Commission ad hoc a tenu sa première réunion le 30 mai 2024 à la Primature sous la présidence du ministre Secrétaire Général du Gouvernement. Le Président de la Commission a indiqué que tous les membres étaient présents ou représentés, à l'exception des représentants de l'Assemblée nationale», regrette le parlementaire. Pour lui, cette position de ses collègues reflète une volonté manifeste de discréditer le travail de transparence engagé par les nouvelles autorités concernant la gestion de notre Domaine public maritime (DPM). Elle montre tout autant un désintérêt flagrant pour la transparence dans la gestion de notre DPM. «De plus, il ignore le rôle crucial que l'Assemblée nationale doit jouer en matière de transparence, de redevabilité et d'évaluation des politiques publiques», peste Guy Marius Sagna.
Il est important de rappeler, selon lui, que le Gouvernement pouvait de plein droit choisir trois députés pour siéger au sein de la Commission. Les députés peuvent être chargés par le pouvoir exécutif d’une mission publique au cours de leur mandat. L’exercice de cette mission publique est compatible avec le mandat de parlementaire. Par conséquent, le Gouvernement a le droit de faire participer des députés de son choix à cette Commission sans passer par l'Assemblée nationale, en cas de non-coopération de cette dernière», indique le parlementaire en invitant dès lors le Gouvernement à cette voie de droit. «En tant que député, je réaffirme mon engagement envers la transparence et la bonne gouvernance, et j'invite mes collègues à reconsidérer notre participation à cette Commission ad hoc. Nous avons le devoir de veiller à ce que la gestion de notre domaine public maritime se fasse dans l'intérêt de tous nos concitoyens, en toute transparence et avec la plus grande rigueur», affirme le député Guy Marius Sagna.
Pour rappel, le 13 mai 2024, le Premier ministre Ousmane Sonko a pris un arrêté créant la Commission ad hoc Chargée du contrôle et de la vérification des titres et occupations sur les anciennes et nouvelles dépendances du domaine public maritime (DPM) dans la région de Dakar.
Par Ibou FALL
UN PEUPLE, UN BUZZ ET UNE FOIRE
L’adversité des années 60-70 aura raison finalement de la quête d’excellence de la République. A force de reculades, la République devient la foire d’empoigne où l’on vend en solde sa vertu et aux enchères sa mauvaise éducation
A partir de quel moment ce pays de brillants sujets s’est-il mis à croire qu’un président de la République et son Premier ministre doivent enseigner aux administrés à balayer les rues, en joignant l’acte à la parole, forçant le nouveau gratin du régime à poser en tenue d’éboueur, chacun près de sa brouette, pelle à la main ?
Lorsque la France consent à nous lâcher la bride, en 1960, nous avons l’un des chefs d’Etat les plus classes de la planète. Le modèle achevé de l’aristocrate que la mystique de la République habite, effrayant de culture, pétillant d’intelligence et éblouissant de savoir-vivre. Son lieutenant, le chef du gouvernement, est un ascète féru de spiritualité, un intellectuel pur jus obnubilé par sa mission : snober le sous-développement, affamer la pauvreté, assoiffer l’ignorance.
Le tandem est surréaliste… Le Sérère catholique issu d’une famille polygame qui ne s’entend qu’avec les chefs religieux musulmans, figures inédites de la féodalité ; et le Toucouleur musulman, fils de monogame, qui ne fait confiance qu’aux ecclésiastes gauchistes ; le gosse de riche et le moutard du policier.
Ces deux phénomènes ont toutefois un point commun : ce sont d’anciens sujets français qui ne tolèrent pas la médiocrité. La moindre des exigences, pour frayer avec ce régime, est alors d’avoir de la tenue et de l’instruction…
L’adversité des années soixante et soixante-dix aura raison finalement de la quête d’excellence de la République : les années de sècheresse mâtinées des troubles de la géopolitique mondiale vont éroder le standing de l’élite locale après que le tandem iconoclaste aura implosé le 17 décembre 1962. Et la barque va tanguer dans les tempêtes au point d’en perdre ses repères.
Les gens de peu sont en plein désarroi quand arrive sur la scène publique une nouvelle race de parvenus…
Des Sénégalais plus que bon teint, partis à l’aventure avec leurs seuls baluchons, et quelques compétences en abracadabra, et qui rentrent après de tumultueuses odyssées pour étaler leurs réussites inexplicables et leurs fortunes qui sentent le soufre…
Une garnison de rustres frustes qui se soignent : ces braves gens sont riches et tiennent à ce que ça se sache
Ils exhibent leurs deniers au nez des crève-la-faim, courtisent les griots et enrichissent les bijoutiers, subventionnent la contre-culture dont Sorano sera le temple et Médina Sabakh, la terre promise. Le Ramadan est la pause annuelle vertueuse ; le vendredi, leur jour de sainteté obligée où l’on compte les authentiques Sénégalais à l’entrée des mosquées dans lesquelles il faut se faire remarquer ; et la lutte, le rendez-vous dominical du gratin vernaculaire.
Leurs pantalons sont bouffants, leurs broderies de boubous damasquinées ; ils ont les épousailles fantasques, les baptêmes tonitruants et les funérailles psychédéliques. Comme si ça ne suffisait pas, leurs marabouts deviennent iconiques, leurs superstitions sont une religion, leurs mythes, des vérités historiques et leurs croyances font forces de lois.
Un député sénégalais, Mamadou Fall «Puritain», du haut de la tribune de l’Assemblée nationale, prêche dans le désert quand il dénonce dans ces années-là, «ceux qui se mettent à piailler jusqu’à quatre heures du matin pendant que les gens dorment !».
Personne ne le prend au sérieux…
Ces Sénégalais du second type vont s’enhardir et disséminer leurs tares à tous les étages de la République, en tirant l’élite par le bas pour poser en maîtres du pays. Ils prennent d’assaut les quartiers chics, envahissent le monde des ragots et s’arment de légions de laudateurs. Pour parler comme en 2024, ils sont le buzz.
Ça étale son sans-gêne de nouveau riche et porte l’arrogance comme gage de citoyenneté : ça pense la démocratie à hauteur de son inculture et retaille le Sénégal en un ghetto où triomphent l’ordinaire fainéantise, l’insatiable cupidité et la bestiale concupiscence.
Le legs de cette engeance se résume à des faillites retentissantes, des demeures délabrées et des héritiers sans âme.
Pour couronner le tout, ils nous inventent une nouvelle institution, le secteur informel, garant de la débrouille nationale, laquelle installe au rang de valeurs absolues la fourberie, le désordre et la saleté…
Senghor les tolère, Diouf les reconnaît et Wade les institutionnalise.
A force de reculades, la République devient la foire d’empoigne où l’on vend en solde sa vertu et aux enchères sa mauvaise éducation. Parler français est une ignominie, savoir se tenir, une tare.
Pour mon plus grand malheur, dans ma jeunesse tourmentée, lorsque je croise de brillants esprits qui me parlent comme à un égal, l’un d’eux me transmet son regard implacable sur cette faune bigarrée aux airs conquérants et aux certitudes déjà définitives. Il n’arrive pas à les envier, et les plaint même, malgré leurs efforts monstrueux pour susciter la déférence, la convoitise, la jalousie… Son verdict péremptoire me marque à jamais : «Ils mangent trop gras, boivent trop sucré et, en plus, baisent de la mauvaise fesse !»
DIOMAYE LIVRE UNE CLE DU PROJET
En Conseil des ministres qu’il a présidé hier, mercredi 5 juin 2024, le chef de l’Etat a relevé la place de l’école dans le PROJET de transformation systémique du Sénégal
Une politique éducative basée sur le renouveau et le repositionnement stratégique de l’Ecole dans les valeurs et ambitions de notre société, avec des enseignements adaptés aux réalités nationales et prenant en compte les langues nationales, ainsi que l’introduction de l’anglais dès le cycle élémentaire. C’est entre autres, la volonté exprimée du président de la République, Bassirou Diomaye Faye pour un «PROJET de transformation systémique du Sénégal».
En Conseil des ministres qu’il a présidé hier, mercredi 5 juin 2024, le Chef de l’Etat a relevé la place de l’école dans le PROJET de transformation systémique du Sénégal. «Abordant la question de l’éducation nationale, le Président de la République a relevé que le PROJET de transformation systémique du Sénégal passe par le renouveau et le repositionnement stratégique de l’Ecole dans les valeurs et ambitions de notre société», informe le communiqué du Conseil.
Ainsi, le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye «a demandé l’évaluation du système éducatif dont les programmes sont en inadéquation avec les réalités nationales, les enjeux du numérique et les besoins de l’économie nationale. A cela s’ajoutent le phénomène de la déperdition scolaire, le manque d’infrastructures et le déficit d’enseignants face à des effectifs d’élèves sans cesse croissants».
En outre, le président de la République «a appelé au renforcement du rôle et de la place de la Faculté des Sciences et Techniques de l’Education et de la Formation (FASTEF), de l’UFR des Sciences de l’Education, de la Formation et du Sport (UFR SEFS) ainsi que des écoles nationales de formation d’instituteurs, en vue de l’amélioration continue de la qualité des enseignements»
Aussi a-t-il souligné «l’urgence d’évaluer et de restructurer selon les orientations du PROJET, le Programme d’Amélioration de la Qualité, de l’Equité et de la Transparence dans le secteur de l’Education et de la Formation (PAQUET), au regard de la nécessaire prise en compte des langues nationales, de la généralisation de l’enseignement de l’anglais dès l’élémentaire et de l’intégration continue et pragmatique des «Daaras» dans le système éducatif».
Dans la même lancée, le Chef de l’Etat a demandé au Premier ministre «d’accorder une attention particulière : – au développement systémique du Numérique à l’école avec l’impératif d’accentuer la digitalisation intégrale du système éducatif ; à la planification, sur les cinq (5) prochaines années, des recrutements d’enseignants dans toutes les matières face aux besoins exprimés et aux postes budgétaires arbitrés ; à l’éradication des «abris provisoires» et à la mise en œuvre avec les Ministres concernés (Education nationale, Formation professionnelle, Urbanisme et Collectivités territoriales, Finances et Budget) d’un programme concerté de réalisation d’infrastructures scolaires adaptées et d’amélioration de l’environnement pédagogique dans toutes les Académies du pays».
Poursuivant, le président Faye a également demandé au Premier Ministre «d’engager une réflexion surle financement durable et soutenable du système éducatif avec l’implication des Ministres concernés et de toute la communauté éducative». De même, il a «insisté sur l’urgence de régulerl’implantation, l’ouverture et le contrôle du fonctionnement des établissements scolaires privés qui exercent, sur autorisation de l’Etat, une mission de service public». Il a indiqué dans le même sens «que les tarifications de la scolarité dans les établissements scolaires privés méritent une réglementation rigoureuse». Par ailleurs, le président de la République a invité le ministre de l’Education nationale «à veiller à la bonne organisation du Concours général».
Dans un autre registre, le Premier ministre, Ousmane Sonko a également évoqué «la nécessité de résoudre la problématique de l’accès au logement dans les campus universitaires, au regard du nombre important d’étudiants recourant à la location auprès de privés».
SONKO DONNE RENDEZ-VOUS AU PARLEMENT
C'est bientôt l'heure de vérité pour le Premier ministre qui doit exposer sa feuille de route devant les députés. Il achève les préparatifs de cet exercice délicat où se dessinent les contours de sa politique face à une Assemblée dominée par l'opposition
La déclaration de politique générale tant attendu du Premier ministre, Ousmane Sonko, se fera bientôt. S’exprimant, hier mercredi, en réunion du Conseil des ministres, Ousmane Sonko a «fait part des préparatifs de sa cet exercice devant l’Assemblée nationale prévue au cours des prochaines semaines».
Le Premier ministre, Ousmane Sonko, fera bientôt face à la représentation nationale dans le cadre de la fastidieuse épreuve de déclaration de politique générale. L’information est du principal concerné hier, mercredi 5 juin, à la réunion du Conseil des ministres. Prenant la parole devant le chef de l’Etat et les autres membres de son gouvernement, Ousmane Sonko a «fait part des préparatifs de sa Déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale prévue au cours des prochaines semaines», renseigne le communiqué de cette rencontre hebdomadaire du chef de l’Etat et le gouvernement.
Il faut rappeler que cette sortie du chef du gouvernement intervient après celle du ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Cheikh Tidiane Dièye sur cette question de la déclaration de politique générale. S’exprimant lors de sa visite de chantier dans la banlieue dakaroise en perspective de l’hivernage 2024, le mardi 4 juin dernier, Dr Cheikh Tidiane Dièye avait indiqué que le Premier ministre, Ousmane Sonko, va bientôt faire sa déclaration de politique générale pour définir des axes de la future gouvernance publique, de sa vision...
«C’est une très grande ambition du pays pour faire au moins beaucoup de rattrapage par rapport à des pays qui, en 1960, étaient au même niveau de développement que nous. Mais qui, aujourd’hui, sont parmi les pays les plus émergents au monde ou développés, alors que nous sommes, nous, dans la catégorie des pays les moins avancés parce que, justement, nos politiques n’ont pas toujours été très bonnes, parce qu'il y a beaucoup de choses à changer, à réformer dans la société. E ça également le gouvernement en est conscient», a-t-il affirmé.
Nommé le 3 avril dernier, l’actuel Premier ministre et président du parti Pastef, Ousmane Sonko, vient à peine de boucler ses deux mois à la Primature, le 3 juin dernier. Mais, du côté de l’opposition, on s’impatiente déjà de le voir se présenter devant les députés pour honorer cette tradition républicaine qui va se tenir dans un contexte très particulier pour lui. En effet, l’Assemblée nationale est actuellement dominée par l’ancienne coalition au pouvoir, Benno bokk yaakaar, qui contrôle 82 sièges.
La coalition Yewwi askan wi dont le parti Pastef (27 députés) est membre, qui incarne la deuxième force politique avec 56 députés, en a perdu 14 issus du mouvement Taxawu Sénégal, après le divorce survenu entre Khalifa Ababacar Sall et les autres leaders de cette coalition, consécutif à la décision de l’ancien maire de Dakar de participer au dialogue politique appelé à l’époque par l’ancien président Macky Sall.
PAPE TOBY GAYE, NOUVEAU DG DE LA SENELEC
L'entreprise nationale d'électricité a un nouveau patron en la personne de Pape Toby Gaye qui était jusqu'ici le secrétaire général de la boîte.
L'entreprise nationale d'électricité a un nouveau patron en la personne de Pape Toby Gaye qui était jusqu'ici le secrétaire général de la boîte après assuré la direction des Grands Projets de Production. Ingénieur électronicien de formation, il a fait l'essentiel de sa carrière à la SENELEC. Il remplace Pape Demba Bitèye.