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27 novembre 2024
Politique
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SONKO SOUS LE FEU DES CRITIQUES
Adama Gaye fustige les méthodes et l'attitude "autoritaire" du chef de Pastef. Il pointe l'"arrogance" et les dérives du Premier ministre, accusé de ne voir dans l'issue de la présidentielle qu'un plébiscite à son profit
C'est un réquisitoire sans concession qu'a dressé le journaliste-consultant Adama Gaye, contre le Premier ministre Ousmane Sonko, lors de son intervention sur les ondes de RFM ce lundi 10 juin 2024.
Revenant sur la sortie controversée de Sonko la veille, Gaye n'y est pas allé de main morte pour critiquer les "dérives autoritaires" du chef du gouvernement. "On semble voir dans la symbolique de son action qu'il occupe l'espace du leadership politique" at-il asséné, mettant en garde contre les risques d'une telle "monarchie à la tête de l'État".
Pour l'invité de Babacar Fall, les méthodes de Sonko rappellent les mouvements de foules ayant mené aux dictatures en Europe et Amérique latine. Son arrogance et sa volonté de s'affirmer au détriment du président légitime Bassirou Diomaye Faye sont prononcées sans détour. "C'est Ousmane Sonko l'arrogant qui parlait là, il ya de l'arrogance dans ce qu'il a fait hier", a lancé le journaliste de RFM devant un Adama Gaye d'accord.
Le consultant a également fustigé l'attitude de Sonko, qui transforme selon lui un vote démocratique en plébiscite personnel. "Le 24 mars 2024, le vote des Sénégalais n'était pas un vote pour Sonko, c'était un vote d'un peuple revendiquant sa liberté."
Au-delà des critiques sur le leadership de Sonko, Gaye a également remis en cause sa crédibilité économique, qualifiant ses promesses de « vision 2050 » de vœux pieux, dans un pays ébranlé par la crise.
J'AI BOYCOTTÉ LA RENCONTRE PARCE QU’ON DOIT ME RESPECTER
Le maire de Fatick, Matar Bâ, n'y est pas allé par quatre chemins pour assumer son absence à la rencontre de l’Alliance pour la République (Apr) à Fimela.
Premier magistrat de la ville de Fatick, par ailleurs mandataire de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) dans la cité de Mame Mindiss, Matar Ba fait partie des leaders qui ont boycotté la réunion de remobilisation des troupes de l’Alliance pour la République (APR). La raison est toute simple, selon lui : «Ce n'est pas à Mansour Faye de me convoquer à une réunion de l'APR dans mon propre fief.»
Le maire de Fatick, Matar Bâ, n'y est pas allé par quatre chemins pour assumer son absence à la rencontre de l’Alliance pour la République (Apr) à Fimela. «J'ai refusé de prendre part à la rencontre. La raison? Elle est toute simple. Qu’on me respecte, sinon je l’arrache», a déclaré le maire de Fatick joint au téléphone. A l’en croire, ce n'est pas à Mansour Faye de le convoquer à une réunion dans son propre fief. «Etre le beau-frère de Macky Sall ne lui donne pas cette prérogative», lance M. Ba. Le mandataire de Benno dans la cité de Mame Mindiss d'ajouter: «Si Macky Sall veut me parler ou attend quelque chose de moi sur le plan politique, qu’il ne passe pas par Mansour Faye. Politiquement, quelle légitimité Mansour Faye a-t-il plus que moi dans l'APR?». L’ancien ministre soutient dans le même sillage qu'un maire battu dans sa commune ne peut pas lui donner de leçon politique. «Le problème de Fatick ne sera pas résolu par des gens qui ont été battus à plate couture dans leur propre commune. Maintenant, s’il y a à Fatick des gens qui acceptent d'être des suivistes, c'est leurs problèmes. En tout cas, je ne suis pas dans ces bassesses», fulmine Matar Ba.
Toutes griffes dehors, l'édile de Fatick répond à ses détracteurs qui lui jetaient des piques lors de la réunion. «Je les ai entendus à Fimela tenir des discours sans tête ni queue. Qu'ils sachent que je ne les calcule même pas. Leurs propos n'ont aucune valeur pour moi. Quand Mansour Faye m'a appelé, je lui ai clairement dit que non seulement je refusais de participer à cette réunion, mais en plus, je ne convoquerai ni ne recevrai personne. Fulaay jaay daqaar (Le respect ne se négocie pas, on te le donne ou tu l'arraches)», a déclaré M. Ba.
PLUSIEURS LEADERS DE L'APR BOYCOTTENT L'APPEL DE MACKY SALL
L’implosion de l’Alliance pour la République à Fatick n'est qu'une question de jours. Les anciens ministres Mansour Faye, Oumar Youm, le président de l'Assemblée nationale Amadou Mame Diop, ne diront pas le contraire
L’implosion de l’Alliance pour la République (APR) à Fatick n'est qu'une question de jours. La réunion convoquée ce samedi à Fimela (dans le département de Fatick) par Mansour Faye, au nom de son beau-frère et président dudit parti, en dit long sur la crise. La rencontre qui avait pour but de remobiliser les troupes a vu l'absence de hauts responsables. Les quelques responsables qui ont pris part à la réunion ont tiré à boulets rouges sur leurs camarades absents. D'autres, comme le député maire Pape Saïdou Dianko de Toubacouta, s’en sont même pris ouvertement à Mansour Faye.
Remobiliser les militants de la prairie marron beige ne sera pas une chose aisée à Fatick. L'entreprise est très complexe. Les anciens ministres Mansour Faye, Oumar Youm, le président de l'Assemblée nationale Amadou Mame Diop, entre autres responsables, qui ont été envoyés dans le Sine par Macky Sall ne diront pas le contraire. En effet, leur mission de réunir et de discuter avec l'ensemble des leaders locaux n'a pas connu de succès. Beaucoup de responsables ont boycotté la rencontre. Ce qui n'a pas été du goût de ceux qui ont répondu présent. Conséquence : ils ont consacré leur temps de parole à lancer des piques aux absents. La première personne à se distinguer dans cet exercice est l'ancienne ministre de la Femme, Thérèse Faye Diouf. Le maire de Diarrère a fustigé le manque de solidarité de ceux qui ont bénéficié des largesses du Président Macky Sall pendant plusieurs années et qui décident aujourd'hui de lui tourner le dos. «Nous allons vers des élections législatives et beaucoup sont dans des calculs politiques. D'autres concoctent des plans pour faire du chantage au Président Macky», a d'emblée laissé entendre Thérèse Faye selon qui les raisons avancées par les absents sont insensées. «Depuis quand attend-on que le Président Macky nous appelle au téléphone pour répondre à une convocation de l'APR ? Les gens se connaissent. Dans le passé, quand le Président convoque ou envoyait un émissaire, tout le monde était au rendez-vous. Aujourd'hui qu'il n'a plus de décret, on lui fait du chantage ! On exige de lui un appel téléphonique pour faire tourner le parti. On ne doit pas laisser prospérer de tels actes. Qui dans cette salle a reçu un coup de fil de Macky?» s’est interrogée Thérèse Faye.
Thérèse Faye : « les premiers à avoir siégé en Conseil des ministres ont été les premiers à trahir Macky »
Macky n'a téléphoné à personne ici. Nous sommes tous venus parce que nous croyons à notre leader, nous sommes venus parce que nous croyons à la survie de notre parti», a soutenu l’édile de Diarrère. Pour Thérèse Faye, les premiers à avoir siégé en conseil des ministres où à occuper des postes de direction stratégique ont été les premiers à trahir Macky Sall. «On sait ce qui se trame mais sachez que dans ce département de Fatick, il n'y a rien que l'on puisse faire pour faire perdre Macky à une élection. Nous connaissons comment se battre et comment gagner une élection», tonne l'ancienne coordinatrice du FONGIP. Et d’ajouter : «Que ceux qui croient toujours aux principes du parti soient dans les rangs et que l'on laisse les autres prendre leur propre chemin. Ce que les gens peuvent gérer en étant au pouvoir, qu'on se dise la vérité, ils ne le pourront pas dans l'opposition. Si en plus des difficultés d'être opposant on doit aussi subir des injustices au sein de son propre parti politique, ça ne marchera pas». Abondant dans le même sillage, le député maire de Toubacouta Pape Saïdou Dianko a tenu à rappeler aux émissaires et autres responsables de l'APR leurs obligations de bien se comporter à l’égard des militants. «Ce que nous pouvions permettre à Macky Sall en tant que leader, on ne vous le permettra pas. Si vous nous donnez de la considération, nous travaillerons ensemble pour le parti, au cas contraire, n'attendez rien de nous", prévient le député. Il déplore le fait que des ministres qui devaient être des traits d'union entre le Président Macky et le peuple ont créé un mur entre lui et le peuple. Il cite Mansour Faye. «Mansour Faye ici présent, Macky me l'avait présenté en 2003 mais je n'ai jamais pu le joindre au téléphone. Il ne prend jamais mes appels malgré mon statut de député maire», regrette-t-il.
Les jeunes exigent la redynamisation et la restructuration du parti
Les jeunes ont exigé une redynamisation du parti. Une demande légitime, selon Maître Oumar Youm, porte-parole de la délégation. Le maire de Thiadiaye estime que la restructuration demandée permettra de compter sur les vrais apéristes, les militants engagés pour la défense des intérêts du parti. «Nous avons besoin de mettre en place des comités dynamiques autour de personnes engagées pour justement revendiquer notre place sur l'échiquier national», a soutenu l'ancien ministre, rappelant ainsi l'importance de leur venue à Fatick. « Nous sommes venus en délégation à la demande du Président Macky Sall pour apporter un message de remerciements d'abord aux populations de sa région qui l'ont toujours soutenu. La délégation est conduite par le président de l'Assemblée nationale, Amadou Mame Diop. Le message a été axé sur trois points. Le premier était de constater la perte du pouvoir, le second a été consacré à la volonté du Président Sall de voir sa famille politique s'unir autour de l'essentiel. Les militants présents ont bien perçu le message. Ils ont à leur tour remercié le Président, exprimé le vœu de voir leur parti structuré. Nous allons rendre compte à l'autorité de ce que nous avons entendu ici», a déclaré Me Oumar Youm.
PAR Anta Babacar
METTEZ-VOUS AU TRAVAIL
Monsieur Sonko, vous serez jugés sur vos résultats, et non sur une propagande populiste ou des invectives. L'heure n'est pas à la politique, encore moins à cette politique politicienne qui privilégie les discours et les promesses plutôt que du concret
J'ai suivi avec une grande attention la conférence politique de M. Ousmane Sonko, président du Pastef. Quelle désillusion !
Si l'opposition et la majorité des Sénégalais sont restées aussi discrètes depuis votre élection, c'est qu'elles vous observent, mais surtout qu'elles vous accordent le temps nécessaire pour mettre le pays au travail. L'heure n'est pas à la politique, encore moins à cette politique politicienne qui privilégie les discours et les promesses plutôt que les actes concrets.
Vous serez jugés sur vos résultats, et non sur une propagande populiste ou des invectives. Vous êtes désormais Premier ministre. Vous avez remporté l'élection présidentielle. Que vous le croyiez ou non, vous êtes maintenant au pouvoir ! Mettez donc le Sénégal au travail et faites moins de politique, au risque de remettre notre pays entre les mains de politiciens qui nous ont pris en otage ces dernières années.
Actions speak lourder than words!! Le temps des discours est révolu ! Mettez-vous au travail !
LE PREMIER MINISTRE OCCUPE TOUS LES ESPACES DU POUVOIR, C’EST ÇÀ LA CRISE
Cheikhouna Sadbou Keita revient sur la lettre au Conseil constitutionnel lui demandant de faire constater la vacance du Pouvoir au motif que le Premier ministre empiéterait sur les prérogatives du président de la République
Bés Bi le Jour |
Maxime DIASSY et Pape Doudou DIALLO |
Publication 10/06/2024
Cheikhouna Sadbou Keita revient sur la lettre au Conseil constitutionnel lui demandant de faire constater la vacance du Pouvoir au motif que le Premier ministre empiéterait sur les prérogatives du président de la République. Invité du Jury du dimanche (Jdd) ce dimanche 9 juin 2024, le leader du mouvement Sauvons la République parle de «crise». L’ancien commissaire de police trouve, par ailleurs la série interminable de saisies de drogues «catastrophique» pour le Sénégal.
Leur lettre adressée au Conseil constitutionnel a fait du bruit par son objet. «Renseignements aux fins de constater qu’une démission tacite et la vacance du pouvoir du président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye au profit de son Premier ministre». L’ex commissaire de police Cheikhouna Sadbou Keita était appelé à la barre du Jury du dimanche, hier, pour s’expliquer. «Aujourd’hui, nous sommes dans une situation particulière. Diomaye, c’est déjà un problème, on dirait qu’on est en face d’un Président qui a été choisi n’importe comment. Il présente des lacunes visibles, dans son déplacement, son propos. Le problème, c’est que, arrivé au pouvoir, il s’est fait marcher aux pieds par son Premier ministre. C’était prévisible parce que le débat était posé. Le Premier ministre occupe tous les espaces du pouvoir au détriment du président de la République. C’est ça la crise. Nous disons que c’est le président de la République qui refuse de manière pratique de jouer son rôle. Parce qu’il a nommé des gens qu’il ne connaît pas. Il l’avait ouvertement dit. Nos rapports avec la diplomatie, notre orientation politique extérieure, notre orientation politique de défense… On s’est rendu compte qu’il y a quelqu’un qui a empiété sur ces champs là, et de manière délibérée et violente, au point d’attirer l’attention de tout le monde», a-t-il dit.
«LE JUGE CONSTITUTIONNEL PEUT MEME NE PAS REPONDRE»
Leur requête ne semble pas été prise très au sérieux par l’opinion. «Pourquoi nous n’avons pas le droit d’agir ? Le Conseil constitutionnel peut faire tout ce qu’il veut parce que je ne suis pas le Conseil. Je suis dans la position de celui qui a constaté que ça ne va pas et qui s’adresse à celui qui doit constater que ça ne va pas. Officiellement, le Conseil est le juge constitutionnel au Sénégal. Il faut signaler qu’il peut même ne pas répondre», a répondu M. Keïta. A l’appui de leur constat, il a rappelé que «Alioune Tine a clairement défini les empiètements du Premier ministre sur les pouvoirs du président de la République». Une allusion à la sortie du fondateur de Afrikajom Center, qui était l’invité des Rédactions de E-Media, vendredi. M. Tine avait qualifié Ousmane Sonko d’«hyper-Premier ministre» et avait appelé à «lever la confusion des rôles»
«200 MILLIARDS D’INVESTISSEMENTS DANS L’IMMOBILIER AU SENEGAL PROVIENDRAIENT DE LA DROGUE»
C’est un ancien directeur de l’Office central de répression du trafic illicite de stupéfiants (Ocrtis) qui parle des importantes saisies récurrentes de drogue. Pour lui, cela montre que la pression est extrêmement forte partout sur le terrain. «Le Sénégal est devenu un condensé, une grosse concentration d’activités liées à la drogue dure particulièrement. Nous savons que les narcotrafiquants sont bien implantés dans ce pays. C’est la raison pour laquelle leurs activités sont visibles. Nous notons qu’ils ont adopté comme stratégie de faire en sorte que la consommation se développe ici. Quand un pays comme le Sénégal est envahi, il y a deux objectifs qui se dessinent : L’aspect transport, l’aspect stockage, l’aspect distribution sur le marché international. Mais aussi la construction d’un marché fort qui permet à ceux qui trafiquent d’avoir des ressources ici sur le plan local, mais aussi d'empoisonner le pays», a dit l’ancien policier. Il parle d’une situation «catastrophique» au vu des statistiques. «Les dernières évaluations qui ont été portées sur la place publique portent sur 200 milliards d’investissements dans l’immobilier qui proviendraient de la drogue. L’argent de la drogue est bien présent ici», a-t-il souligné. Il ajoute que les adultes, de manière générale sont présents dans la consommation de drogue. «Les trafiquants peuvent démocratiser la consommation de la drogue afin de toucher une cible beaucoup plus large. De ce fait, même 5000 francs on peut en trouver. Ceux qui consomment la drogue à l’étranger n’achètent pas aux USA le gramme à 80 000 francs. Ils l’achètent dans le conditionnement qui leur permet d’y avoir accès, c’est ça la démocratisation de la drogue. Et c’est ce que nous avons comme réalité ici», a-t-il dit.
LA PROMESSE DE SONKO
Le Premier ministre a remis en cause, dimanche, la loi d'amnistie adoptée en mars dernier. Le chef du gouvernement se demande si tuer un manifestant ou torturer un détenu font partie du pardon. Il prévient que la justice suivra son cours
Ousmane Sonko a promis hier, dimanche, que les crimes et tortures commis lors des violentes manifestations qui se sont déroulées dans le pays de 2021 à 2024 et que la loi d’amnistie a effacés, ne resteront pas impunis. Devant un parterre de militants et sympathisants venus très nombreux assister à une conférence politique organisée par la jeunesse patriotique à l’esplanade du Grand Théâtre, le président du parti Pastef a assuré que ces meurtres et crimes vont connaitre des suites judiciaires. Toutefois, il a appelé les Sénégalais à être patients et sereins.
Allons-nous vers une révision de la loi d’amnistie portant sur les faits liés aux manifestations politiques ayant secoué le pays entre février 2021 et février 2024, que l’Assemblée nationale a adoptée au mois de mars dernier ? En tout cas, c’est ce que semble indiquer la posture des nouvelles autorités, en particulier le patron de Pastef et actuel chef du gouvernement Ousmane Sonko, qui a publiquement vendu la mèche lors de la conférence politique organisée hier, dimanche, par la jeunesse patriotique de Pastef à l’esplanade du Grand Théâtre. Parlant de la question du pardon devant ses militants et sympathisants, le chef de Pastef et actuel Premier ministre s’est tout simplement demandé : « Est-ce que trouver une personne qui exerce ses droits, le tuer par balle, est-ce-que cela fait partie du pardon. Est-ce que vous nous avez une fois entendus dire qu’on va pardonner cela ? Donc, je rassure tout le monde que tout ce qu’on doit faire, on le fera. Pas besoin de se précipiter. Parce qu’aujourd’hui, si nous laissons qu’on fasse ce qu’on a fait à Didier Badji et Fulbert Sambou, et nous dire qu’on efface tout, dans ce cas, nous nous considérerons aussi comme des criminels. Arrêter une personne parce qu’il manifestait, au lieu de le faire passer là où indique la loi, mais tu l’amènes dans un commissariat pour le torturer, est-ce que cela fait partie du pardon ? On ne l’a jamais dit à personne. Aller recruter des nervis, les armer pour qu’ils poursuivent les gens, les frapper et les tuer, est-ce ce que cela fait partie du pardon ? Donc je veux que tout le monde soit patient et serein. Il y a une manière dont l’Etat fonctionne».
Le président du Pastef a toutefois apporté une précision sur les points qui feront l’objet de pardon. « Qu’est-ce qu’on avait dit qu’on pouvait pardonner ? Moi, Ousmane Sonko, ce qu’on m’a fait en personne, je peux le pardonner et je le pardonne. Quelqu’un aussi qui a cette capacité de pardonner peut le faire », a assuré le leader de Pastef. Par contre, Sonko dit ne pas accepter que malgré tout les maux qui ont été placés contre sa personne en lui faisant perdre son travail, à entrer dans sa vie privée au moment où il était dans l’opposition, que les gens veuillent toujours continuer en insultant, à dire du mal sur les autres et les voir rester tranquillement chez eux », prévient le Patron de Pastef, par ailleurs Premier ministre. « Je veux être clair avec les Sénégalais. Nous, notre responsabilité, en tant que tenants du pouvoir dirigés par le président Diomaye Faye, est de ramener ce pays là où il était. Le pays ne connaissait pas cela. Des divisions, de la haine, dire du mal sur des personnes, parce que vous n’êtes pas du même bord politique. Je vous avais toujours dit que tout insulteur ne fait pas partie de Pastef».
Selon l’ancien maire de Ziguinchor, « La politique, c’est un débat d’idées. Chacun a le droit de dire que je ne suis pas d’accord sur la politique agricole, je ne suis pas d’accord avec ce que vous avez fait sur les ressources naturelles, sur l’éducation et on peut en débattre mais sortir un bon jour et ouvrir l’Internet pour insulter les gens, il n’y aura aucune tolérance sur cela, en commençant par vous, les militants de Pastef. Donc, actuellement, nous voulons des travailleurs et non pas des insulteurs». Et Ousmane Sonko de poursuivre : « De la même manière qu’on l’interdit à tout un chacun, c’est de la même manière qu’on l’interdira à tout un chacun qui se nomme journaliste. Parce qu’il y a une impunité de trop dans les médias. Je suis journaliste, c’est la liberté de la presse donc je vais écrire ce que je veux. Cela est terminé dans ce pays », prévient Ousmane Sonko.
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L'ELECTION DU DUO DIOMAYE-SONKO SYMBOLISE LE RENOUVEAU DU SENEGAL
L’historienne Penda Mbow met en lumière les dynamiques socio-politiques qui ont façonné le Sénégal contemporain...
La professeure Penda Mbow a analysé, lors de son passage à l'émission "Opinion" sur Walf Tv, les événements marquants qui ont secoué le pays entre 2021 et le 24 mars 2024. Selon elle, ces changements transcendent la logique humaine et illustrent un tournant décisif dans l'histoire du Sénégal. Elle a également abordé la question de la place des femmes au sein des partis politiques.
Invitée par Pierre Edouard Faye, la présidente du "Mouvement citoyen" a souligné que le Sénégal avait urgemment besoin de changement, matérialisé par l'élection du duo Diomaye et Sonko. "Je ne peux pas les dissocier", a-t-elle déclaré, mettant en avant l'unité et la complémentarité de ces deux figures politiques.
Selon elle, le Sénégal devait évoluer au-delà du système instauré par le président Senghor. "Le modèle légué par Senghor, bien qu'efficace et ayant façonné la Nation sénégalaise, a atteint ses limites", a-t-elle expliqué. Cette nécessité de transformation en profondeur découle notamment des changements démographiques et des évolutions des aspirations de la population, avec un rôle crucial joué par la diaspora sénégalaise dans ces récents événements.
L'analyse de la professeure Penda Mbow met en lumière les dynamiques socio-politiques complexes ayant façonné le Sénégal contemporain. Elle souligne que ces événements marquent un tournant décisif dans l'histoire du pays, ouvrant la voie à de nouvelles perspectives et à des défis inédits. "Si PASTEF a pu émerger, c'est parce que les jeunes se sentaient abandonnés et cherchaient un nouveau leadership", a affirmé l’ancienne ministre.
Interrogée sur la place des femmes dans le nouvel attelage gouvernemental, l’historienne a exprimé des réserves quant à leur implication effective dans les processus décisionnels. Elle estime que les coalitions politiques, souvent dominées par les hommes, ne favorisent pas toujours l'émergence des femmes à des postes de responsabilité. De plus, elle souligne le manque de démocratie interne au sein des partis politiques, ce qui entrave l'avancement des femmes.
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OUSMANE SONKO EXPOSE SA VISION ET APPELLE À LA MOBILISATION CITOYENNE
Sonko a annoncé la présentation du document « Vision Sénégal 2050 » prévue pour septembre 2024. Ce plan stratégique vise à transformer le Sénégal en une nation développée grâce à des politiques sectorielles robustes.
Lors de la conférence politique organisée par la Jeunesse patriotique du Sénégal ce dimanche 9 juin sur l’esplanade du Grand Théâtre, Ousmane Sonko, leader du Pastef, a articulé sa vision pour un Sénégal prospère à l’horizon 2050. Le discours, qui a capté l’attention d’un large public, a mis en lumière les grands axes de son programme de gouvernance et a lancé plusieurs appels à la jeunesse sénégalaise.
Sonko a annoncé la présentation du document « Vision Sénégal 2050 » prévue pour septembre 2024. Ce plan stratégique vise à transformer le Sénégal en une nation développée grâce à des politiques sectorielles robustes couvrant l’agriculture, l’élevage, l’industrie et la pétrochimie. Son objectif est de créer une chaîne de valeur complète permettant d’exporter les produits sénégalais, renforçant ainsi l’économie nationale.
Le leader du Pastef a détaillé son plan d’action gouvernemental, qui inclut des audits approfondis dans plus de 60 structures administratives pour assurer la transparence et l’efficacité des institutions. Il a promis que toutes les personnes impliquées dans le détournement de fonds publics seraient traduites en justice, citant le rapport PRODAC comme exemple d’une enquête en cours.
Sonko a exhorté la jeunesse patriotique à se mobiliser pour le développement du Sénégal. Il a souligné l’importance de répondre aux critiques avec des arguments solides, en référence aux attaques verbales contre des critiques comme Alioune Tine. Il a promis une réduction du coût de la vie dans les plus brefs délais et a insisté sur l’importance du paiement des impôts par les citoyens pour financer les services publics.
Il a également évoqué la nécessité de renégocier les contrats miniers et gaziers pour garantir que les richesses naturelles du Sénégal profitent pleinement à ses citoyens. Cette mesure vise à assurer une exploitation équitable et durable des ressources du pays.
Dans son discours, Sonko a critiqué la gestion des impôts dans le secteur des médias, appelant à plus de transparence et de responsabilité. Il a également exhorté l’opposition à se montrer plus pertinente dans ses critiques et propositions, afin de contribuer de manière constructive au débat public.
Le discours a débuté par un appel à une minute de prière pour le peuple palestinien, dénonçant ce qu’il a qualifié de « génocide » perpétré contre eux. Il a appelé le président Bassirou Diomaye Faye à engager le Sénégal aux côtés des pays poursuivant les dirigeants israéliens pour crimes contre l’humanité.
Ousmane Sonko a présenté une vision claire et ambitieuse pour le Sénégal, centrée sur des réformes structurelles, la justice sociale et l’engagement citoyen. Il a exhorté les jeunes à s’impliquer activement dans le développement du pays, tout en appelant à une plus grande responsabilité des médias et de l’opposition. Cette conférence marque un tournant dans le discours politique au Sénégal, avec un accent sur l’action concrète et la mobilisation nationale.
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ZONE FRANC, LA SOUVERAINETÉ CONFISQUÉE
Contrairement aux pays du Maghreb qui ont opté pour leur propre monnaie dès l'indépendance, devenant des partenaires économiques de poids pour la France, les utilisateurs du franc CFA n'ont jamais eu voix au chapitre dans le choix de leur outil monétaire
Martial Ze Belinga, économiste camerounais et chercheur indépendant en sciences humaines et sociales, s'est exprimé sans détour devant la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale française sur la question épineuse du franc CFA. Son intervention jette un éclairage cru sur les relents coloniaux qui entourent encore cette monnaie imposée aux populations africaines.
Le constat est saisissant : contrairement aux pays du Maghreb qui ont opté pour leur propre monnaie dès l'indépendance, devenant des partenaires économiques de poids pour la France, les utilisateurs du franc CFA n'ont jamais eu voix au chapitre dans le choix de leur outil monétaire. À la grande indignation de Ze Belinga, même le changement de nom vers l'Eco projeté s'est décidé au Parlement français, sous l'œil vigilant de l'Union européenne, sans consultation des parlements africains concernés.
Les racines coloniales de cette monnaie sont terriblement vivaces selon l'économiste. Ses principes fondateurs - centralisation des réserves, arrimage fixe au taux de change, libre circulation des capitaux - sont hérités de la logique impériale française visant à donner un visage uniforme à son empire colonial d'alors. Une "génétique" qui se perpétue aujourd'hui sous une forme que Ze Belinga qualifie d'"hyper coloniale".
La dépendance monétaire s'est en effet complexifiée avec l'arrivée de l'euro. L'Union européenne s'est arrogé un droit de regard sur les accords monétaires africains, bridant encore un peu plus leur marge de manœuvre déjà ténue. Une situation ubuesque où les pays concernés doivent obtenir l'aval de plusieurs instances européennes avant d'envisager tout changement notable.
Au final, Ze Belinga remet violemment en cause la notion même de souveraineté monétaire des pays africains de la zone franc. Ces derniers se voient encore largement dicter les règles du jeu par leurs anciennes puissances coloniales, sans avoir jamais réellement eu leur mot à dire. Un lourd héritage colonial qui, loin de s'estomper, semble se renforcer avec le temps selon l'économiste.
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AYIB DAFÉ DÉMÊLE LE VRAI DU FAUX
Le député membre du Pastef a répondu aux nombreuses critiques avec fermeté. Finances publiques, indépendance de la justice, gouvernance exécutive, mais aussi la feuille de route souverainiste, aucun sujet n'a été esquivé
Dans un exercice de transparence, le député Ayib Dafé, figure de proue du parti présidentiel Pastef, a livré une prestation sans concession lors de l'émission "Grand Jury" de RFM ce dimanche 9 juin 2024. Évoquant les dossiers brûlants, il a balayé d'un revers de main les polémiques et rumeurs pour réaffirmer avec force les orientations du nouveau pouvoir.
Interrogé sur les emprunts obligatoires récents de 450 milliards FCFA, le député a déclaré "une situation catastrophique" avec des recettes en baisse et des dépenses non productives exponentielles héritées du régime précédent. Une opération, selon lui, indispensable pour "relancer économiquement le Sénégal" et régler les délais intérieurs de la dette.
Sur l'épineuse question de l'indépendance de la justice, Ayib Dafé a salué les "résultats fructueux" des Assises, notamment la réforme du Conseil supérieur de la magistrature pour une plus grande transparence dans la gestion des carrières. Mais le rôle du président et de la Garde des Sceaux dans les nominations reste un sujet de vives discussions.
Balayant les rumeurs de tensions avec le Premier ministre Ousmane Sonko, le député martèle que les pouvoirs collaborent à "l'intérêt supérieur de la Nation". Un message d'union également envoyé à l'Assemblée nationale après son refus de siéger dans la commission sur le domaine maritime.
Dans un plaidoyer ferme, Ayib Dafé a réaffirmé la vision souverainiste de Pastef pour un "Sénégal juste et prospère" à travers un référentiel politique en finalisation pour septembre 2024. Rejetant les "discours racistes" sur la collaboration avec des personnalités étrangères, il prône " l'émancipation des peuples".