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27 novembre 2024
Politique
ET SI AMINATA TOURÉ AVAIT EU RAISON D’INITIER UNE LOI CONTRE LE NÉPOTISME ?
Mansour Faye, englué dans le scandale des fonds Covid, Aliou Sall, mouillé dans l'affaire Petrotim, et Adama Faye aujourd'hui accusé d'escroquerie foncière, illustrent l'implication problématique de la famille présidentielle dans la gestion de l'État
Durant son bref passage à l’Assemblée nationale comme député, Aminata Touré avait introduit une loi portant. Avec l’implication à outrance des familles des deux précédents présidents de la République dans des affaires de l’Etat ou des combines louches, voire divers trafics, l’on se demande si, effectivement, l’ancienne Première ministre n’avait pas raison de faire une telle proposition de loi. Les cas de Karim Wade poursuivi et condamné pour enrichissement illicite, Mansour Faye, englué dans le scandale des fonds Covid-19, Aliou Sall, mouillé jusqu’au cou dans dossier Petrotim, et maintenant Adama Faye accusé d’escroquerie foncière...sont des illustrations éloquentes de cette implication des familles des présidents de la République dans les affaires de la Nation.
En 2011, Macky Sall alors candidat à l’élection présidentielle avait promis aux Sénégalais, s’il accédait au pouvoir, d’éloigner sa famille et celle de son épouse de la gestion de l’Etat et aussi de la chose publique d’une manière générale. Ce, pour rompre d’avec les pratiques qui avaient cours sous le magistère du président Abdoulaye Wade dont le fils Karim Wade était devenu un véritable vice-président de la République. Voire un prince héritier ! Ayant été lui-même victime de la toute-puissance de l’alors « ministre du Ciel et de la Terre », il avait juré qu’une fois au pouvoir, il mettrait fin à cette façon de diriger qui mettait la famille présidentielle au centre des affaires de l’Etat. De fait, lorsqu’il a bénéficié des suffrages de ses compatriotes, il s’empressé de prôner une « gestion sobre et vertueuse ». Hélas, ce n’était qu’un slogan puisque, dès qu’il a eu en mains tous les leviers du pouvoir, il a fait pire que son prédécesseur. Ses douze années de règne ont été marquées par un népotisme sans précédent des nominations de son propre frère, de ses oncles, de ses nièces, de ses cousins mais aussi de ceux des membres de la famille de son épouse au gouvernement, à la tête de sociétés nationales, dans des ambassades, à des postes de hautes responsabilités etc. Mieux, d’autres proches de sa femme ont été promus à des fonctions très élevées ou placés dans des circuits leur permettant de s’enrichir beaucoup et rapidement. Il n’est pas étonnant dans ces conditions que, depuis la chute du régime du président Macky Sall le 24 mars dernier, les noms de beaucoup de proches du couple présidentiel apparaissent dans les rapports des corps de contrôle. Cette situation remet à l’ordre du jour la pertinence de la proposition de loi de Mme Aminata Touré relative à l’interdiction de l’immixtion des parents de chefs d’État dans la gestion des affaires publiques. Le but étant non seulement d’avoir une gouvernance vertueuse mais aussi de préserver nos derniers publics.
Les régimes de Wade et de Macky Sall entachés de népotisme...
En matière de népotisme, difficile de faire mieux — ou pire ! — que nos deux présidents libéraux ! Pour le Pape du Sopi, son fils Karim Wade était au cœur des affaires jusqu’à se faire surnommer « ministre du Ciel et de la Terre ». Sa fille également s’était fortement impliquée dans l’organisation du FESMAN, un événement disposant d’un budget de dizaines de milliards de nos francs gérés de façon particulièrement nébuleuse. L’élève Macky Sall semble avoir battu son maître Abdoulaye Faye dans ce domaine. Son propre frère Aliou Sall a été cité dans un scandale relatif à l’octroi de gisements pétroliers au sulfureux homme d’affaires australo-roumain Frank Timis. Un reportage de la BBC l’avait accusé d’avoir perçu des centaines de milliards de francs de pots-de-vin. Il s’agissait de l’affaire l’affaire Petrotim. Après cela, le bienaimé Aliou Sall a été nommé directeur général de la CDC (Caisse des dépôts et consignations) qui est le bras armé financier de l’Etat avec ses dizaines de milliards de francs de dépôts à gérer. Son beau frère Mansour Faye a occupé les ministères les plus « juteux », ceux disposant des plus gros budgets et a géré les 1000 milliards du fonds Covid. Quant à Adama Faye, lui aussi frère de l’alors Première dame, il vient d’être placé en garde à vue par la gendarmerie pour escroquerie foncière. Aucun de ces beaux-frères, et encore moins son propre frère bien entendu, n’a fait l’objet de poursuites judiciaires tant que Macky Sall était au pouvoir. Mais n’avait-il pas dit qu’il y a des dossiers sur lesquels il avait mis le coude ? Par conséquent, tant qu’il exerçait la magistrature suprême de ce pays, ses proches n’avaient rien à craindre. La même mansuétude ou impunité s’étendait aux membres de son parti ou de la coalition présidentielle. A plusieurs reprises des rapports des corps de contrôle ont eu à épingler des pontes de son régime mais, au nom de leur proximité avec le couple présidentiel ou de leurs responsabilités politiques, ils n’ont jamais été inquiétés. Cette impunité pour leurs proches érigée en règle a grandement contribué à la perte du pouvoir par les présidents Abdoulaye Wade et Macky Sall. Au vu du sort peu enviable réservé à ses prédécesseurs, sanctionnés pour les pratiques maffieuses de leurs familles, le président Bassirou Diomaye Faye se doit donc de rompre avec leurs pratiques pour ne pas subir le même sort qu’eux.
Pourquoi la Loi Aminata Touré doit être remise sur la table...
Ces différentes affaires remettent à l’ordre du jour le débat sur l’implication des membres de la famille du Président de la République dans la gestion de l’État. Durant son bref passage à l’Assemblée nationale, l’ex-Première ministre Mme Aminata Touré avait déposé un projet de loi sur la table de l’Assemblée nationale pour que cette pratique soit bannie une bonne fois pour toute dans notre pays. Dans l’exposé des motifs, elle expliquait vouloir prévenir des situations de conflits d’intérêts et lutter contre le népotisme au sommet de l’État pour empêcher le Président de la République de nommer ses proches aux fonctions clés. L’application d’une telle loi, d’après elle, limiterait l’exercice de fonctions et responsabilités dans les institutions de la République en rapport avec l’existence de liens familiaux. Pour expliquer la pertinence de sa proposition, elle avait mentionné dans l’exposé de ses motifs que le Sénégal étant l’un des pays précurseurs en matière de législation de la promotion de la bonne gouvernance en Afrique, avait adopté la loi relative à la répression de l’enrichissement illicite 22 ans avant celle des Nations-Unies contre la corruption, celle portant création de la cour des comptes, de l’OFNAC ainsi que la loi relative à la déclaration de patrimoine. Une proposition de loi qui n’avait pas abouti vu le climat tendu qui régnait entre l’initiatrice et les députés de la mouvance présidentielle qui lui en voulaient de s’être démarquée de leur groupe parlementaire. Maintenant que le Bassirou Diomaye Faye est président de la République et que Mme Aminata Touré est une figure de proue de la coalition l’ayant porté au pouvoir, cette proposition de loi pourrait sans doute être exhumée car elle participe au renforcement de la bonne gouvernance. Le renforcement de la bonne gouvernance, une des promesses phares, justement, de l’actuel chef de l’Etat et de son Premier ministre.
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À L'ÉPREUVE DU POUVOIR ET DU PACTE
Les premiers gestes de la nouvelle équipe dirigeante sont-ils en conflit avec le Pacte ? Peut-on mettre en compétition des postes de direction quand on a accédé au pouvoir avec une coalition hétéroclite? - Le décryptage du Pr Penda Mbow
Les démons qui hantent la démocratie sénégalaise ont pour noms la patrimonialisation du pouvoir, l’hyper présidentialisme, l’éclatement du leadership... Mais le grand-prêtre exorciste est désormais là : le PNBGD (Pacte national de Bonne gouvernance démocratique).
Fruit d'un exercice citoyen unique et d'une réflexion collective la mise en œuvre du PNBFD permettra assurément au Sénégal d'atteindre un certain niveau de démocratie et une amélioration certaine de la gouvernance, étant donné la centralité du citoyen prônée cet outil.
Issu aussi bien des conclusions des Assises nationales que des recommandations de la Commission nationale de la Réforme des institutions (CNRI), le PNBGD y tire toute sa légitimité.
La société civile est fortement mobilisée pour l’effectivité de son application par le nouveau régime en place depuis le 4 avril. Seulement les défis sont nombreux pour les jeunes leaders aux manettes depuis le 04 avril et tout ne semble pas si facile et évident. Pourtant bien des points du « Projet » sont en phase avec le PNBGD
Dans leur ligne politique, réaffirmée au plus fort de la campagne électorale, Ousmane Sonko et Diomaye Faye prônent une certaine moralisation de la vie publique, ce qui implique la mise en compétition des postes de direction.
Toutes choses en qui entrent en droite ligne dans les principaux points du Pacte national de Bonne gouvernance démocratique (PNBGD).
Mais à ce jour, de nombreuses nominations sont effectuées sans qu’ils aient besoin manifestement de passer par des appels à candidatures. Et de de toute évidence, ce sont les membre du parti ou des allies qui y sont placées.
Le Pr Penda Mbow se demande si ce point est-il tenable vu les conditions dans lesquelles ils ont accédé au pouvoirs et les nombreux soutiens dont ils ont bénéficié?
Pour l’heure il n’ ay a encore aucun signe montrant la mise en œuvre du pacte de bonne gouvernance quand bien même la période de mise en œuvre définie est de 200 jours.
Est- il réaliste de mettre en compétition des postes de direction en compétition sans placer en priorité les « siens » quand on est mené au pouvoir par une coalition ? La «young team» au pouvoir peut-elle moraliser la vie publique ? Honorera-t-elle son engagement vis-à-vis du Pacte qu’elle a librement signé?
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VERS UNE NOUVELLE DONNE DANS LE JEU POLITIQUE
Accès de l’opposition aux médias d’État - Va-t-on vers une nouvelle donne à la Rts longtemps taxée de télévision du gouvernement, qui zappe complètement l’opposition sauf en cas exceptionnel ?
Va-t-on vers une nouvelle donne à la Rts longtemps taxée de télévision du gouvernement, qui zappe complètement l’opposition sauf en cas exceptionnel ? Tout porte à le croire. Et pour cause, depuis quelques temps, la chaîne de télévision nationale donne la parole à l’opposition pour commenter les sorties des membres du gouvernement. Ce qui est vu comme un signe de pluralisme dans les médias publics sénégalais.
Ce lundi 10 juin, les téléspectateurs de la Rts1 ont vu le président du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar, Abdou Mbow, réagir sur la sortie du Premier ministre Ousmane Sonko lors de sa conférence politique de dimanche. Il y a également quelques semaines, le même député à l’Assemblée nationale commentait sur la chaine de télévision nationale les déclarations du ministre porte-parole du gouvernement Moustapha Sarré faites dans l’émission « Grand-Jury » diffusée sur la Rfm. Cette ouverture de la parole à l’opposition qui était inhabituelle, commence à devenir récurrente. C’est pourquoi, elle a été saluée par les Sénégalais qui considèrent cela comme un signe d’ouverture et de pluralisme dans les médias publics sénégalais.
Depuis très longtemps, l’accès du camp anti pouvoir aux organes de presse du service public a toujours été un vieux serpent de mer du jeu politique et une revendication derrière laquelle ont longtemps couru les ténors de l’opposition. De Léopold Sédar Senghor à Macky Sall, en passant par Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, les patrons des médias publics ont toujours et systématiquement écarté l’opposition de leurs antennes, sauf en cas exceptionnel de campagne électorale, de discours du 31 décembre ou lors de la fête de l’indépendance du Sénégal. Ce qui a toujours révulsé les Sénégalais, surtout les opposants.
Lors du vote du budget du ministère de la Communication, des Télécommunications et de l’économie numérique en novembre dernier, des députés de l’opposition avaient dénoncé le parti pris de la Rts. Selon eux, la chaîne de télévision nationale accordait la « majeure partie de son temps d’antenne aux réalisations et aux activités du gouvernement et de la coalition de partis au pouvoir, au détriment de l’opposition ». Raison pour laquelle, ils avaient plaidé pour l’ouverture des médias du service public de l’information, la RTS notamment, aux partis d’opposition.
On se rappelle en juillet 2022, à Tivaouane, en pleine campagne électorale pour les élections législatives, lorsqu’Ousmane Sonko avait jeté le micro de la Rts qu’il jugeait partiale dans son traitement de l’information. Lors d’un débat en direct sur la Rts,
l’ex Directeur général de la Rts Racine Talla avait réagi en direct pour contester le point de discussion portant sur l’éventualité d’une cohabitation lors de la diffusion des premiers tendances des législatives de 2022. Une attitude que le Conseil pour l’Observation des Règles d’Ethique et de Déontologie dans les médias (Cored) avait déplorée à l’époque. «Cette posture foule au pied le principe de l’équilibre dans le traitement de l’information, en totale violation de l’article 1 de la Charte des journalistes du Sénégal qui fait obligation de considérer que le droit du public à une information juste et équilibrée prime sur toute autre considération», mentionnait le Cored dans son communiqué.
Le Syndicat national des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics) avait également abondé dans le même sens. « Il importe pour le média public, surtout la télévision, d’assurer le service après-vente en donnant la parole à toutes les coalitions qui étaient en compétition», rapportait son communiqué. Il faut donc dire qu’aujourd’hui, avec cette ouverture de la parole à l’opposition, une nouvelle tendance est peut-être en train de se mettre en place avec le nouveau pouvoir concernant les médias publics. Ce, pour un plus grand pluralisme démocratique.
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YAKHAM MBAYE FAIT SON MÉA CULPA
Le DG sortant a du Soleil reconnait avoir commis "énormément d'erreurs" et présidé à "des heures fort préjudiciables", appelant le personnel à faire bloc autour de son successeur pour un renouveau sans ombre du journal
C'était l'heure des adieux pour Yakham Mbaye au quotidien national Le Soleil, lundi 10 juin 2024. Lors de la cérémonie de passation avec son successeur Lamine Niang, le directeur général sortant a fait un mea culpa sans détour, reconnaissant avoir commis de nombreuses erreurs durant sa gestion.
"Je le reconnais, j'ai fait énormément de choses qui n'ont pas satisfait", a déclaré Mbaye devant les employés et les invités. Dans un rare élan d'humilité, l'ancien patron s'est montré introspectif : "Si j'avais une science certaine des hommes et des femmes, peut-être n'aurais-je pas commis autant d'erreurs."
Mbaye n'a pas mâché ses mots sur les trois dernières années houleuses au Soleil, parlant "d'heures fort préjudiciables" et d'une période où "on s'est donné un spectacle" sans réellement s'entendre.
Mais dans son discours d'adieu, l'accent a surtout été mis sur l'appel à l'unité pour tourner la page. "Tout cela doit être derrière nous, et tout le monde doit se réunir et se rassembler pour que les bienfaits soient supérieurs au mal", a exhorté Mbaye.
Malgré son départ, l'ancien directeur affirme rester disponible pour épauler la nouvelle équipe dirigeante. "Quand vous me solliciterez pour avis ou contribution, Le Soleil reste mon soleil pour toujours", a-t-il promis.
Un nouveau chapitre s'ouvre désormais au Soleil sous la houlette de Lamine Niang, avec l'espoir que l'unité prônée par son prédécesseur permettra au vénérable quotidien de tourner définitivement la page des années de turbulences.
MOSCOU ACCUSÉ D'ENVOYER DE JEUNES AFRICAINS COMBATTRE EN UKRAINE
Moscou menace de plus en plus de ne pas renouveler les visas des étudiants et jeunes travailleurs s'ils refusent d'intégrer l'armée, ont indiqué à Bloomberg des sources proches du dossier, sous couvert d'anonymat
(SenePlus) - Le Kremlin a forcé des milliers de migrants et d'étudiants étrangers à combattre aux côtés des troupes russes dans sa guerre contre l'Ukraine, ajoutant de la main-d'œuvre supplémentaire pour son offensive dans la région de Kharkiv, selon des évaluations de responsables européens, rapporte Bloomberg.
Utilisant des tactiques d'abord déployées par le groupe mercenaire Wagner, les responsables russes menacent de plus en plus fréquemment de ne pas prolonger les visas des étudiants africains et des jeunes travailleurs à moins qu'ils n'acceptent de rejoindre l'armée, selon des sources proches du dossier citées par Bloomberg.
Moscou recrute également des détenus dans ses prisons, tandis que certains Africains en Russie avec des visas de travail ont été détenus et forcés de choisir entre l'expulsion ou le combat, a déclaré un responsable européen à Bloomberg. Certaines de ces personnes ont pu soudoyer des fonctionnaires pour rester dans le pays et éviter le service militaire.
"La pratique de la Russie consistant à envoyer des migrants et des étudiants au combat sous la contrainte remonte à plus tôt dans la guerre", a ajouté un autre responsable européen cité par Bloomberg. Ces troupes subissent des taux de casualties particulièrement élevés car elles sont de plus en plus déployées dans des manœuvres offensives risquées pour protéger les unités mieux entraînées.
Selon des rapports citant les renseignements ukrainiens, la Russie a lancé une campagne de recrutement mondiale pour enrôler des mercenaires étrangers dans au moins 21 pays, dont plusieurs nations africaines. Des campagnes de recrutement de l'armée offrent des primes à la signature et des salaires lucratifs pour ceux qui rejoindront en tant que soldats contractuels. Les recruteurs ont également ciblé les migrants et les étudiants qui cherchaient auparavant un emploi en Russie, et dans certains cas ont attiré d'autres personnes avec des promesses de travail lucratif avant de les forcer à s'entraîner et à être déployés sur le front.
"La capacité de la Russie à mobiliser un bien plus grand nombre de troupes pourrait devenir un facteur important dans la guerre alors que le président Vladimir Poutine cherche à capitaliser sur un changement de dynamique cette année", indique Bloomberg.
Pour l'instant, cependant, ses forces n'avancent que lentement dans le nord-est de l'Ukraine et subissent de lourdes pertes, malgré une pénurie de troupes et de munitions du côté ukrainien.
Bloomberg cite le ministère britannique de la Défense selon lequel l'armée russe a perdu plus de 1 200 personnes par jour en mai, son taux de pertes le plus élevé de la guerre. Depuis le début de l'invasion, la Russie a vu quelque 500 000 personnels tués ou blessés, selon les estimations du Royaume-Uni, que Bloomberg n'a pas pu vérifier de manière indépendante.
Dans une rencontre avec les médias étrangers à Saint-Pétersbourg mercredi, Poutine a semblé sous-entendre qu'environ 10 000 soldats russes sont tués ou blessés chaque mois et que les pertes ukrainiennes sont cinq fois plus élevées.
Bien que le Kremlin n'ait pas réussi à obtenir une percée sur le champ de bataille, il a intensifié une campagne de bombardements contre Kharkiv, la deuxième plus grande ville d'Ukraine. Les responsables occidentaux affirment que ces attaques semblent viser à rendre la ville invivable.
Dans sa quête pour maintenir le soutien public en Russie, Poutine a jusqu'à présent résisté à une mobilisation à grande échelle. La Russie affirme avoir pu combler une part importante de ses pertes - en termes de nombres si ce n'est de la qualité des troupes - grâce à une campagne de recrutement volontaire qui a attiré des dizaines de milliers de personnes.
"Il y a actuellement entre 35 000 et 37 000 étudiants africains en Russie, selon Yevgeny Primakov, responsable de Rossotrudnichestvo, une organisation consacrée à la diffusion des connaissances sur la Russie à l'étranger. 'Chaque année, nous inscrivons environ 6 500 étudiants d'Afrique pour étudier gratuitement en Russie', a-t-il déclaré jeudi au Forum économique international de Saint-Pétersbourg", conclut l'article de Bloomberg.
VERS LE LANCEMENT D’UN PROGRAMME DE FERMES AGRICOLES CITOYENNES POUR LES JEUNES
“Dans un premier temps, le programme sera lancé. Et, nous mènerons d’abord la campagne de sensibilisation. La digitalisation sera au cœur de ce programme", a déclaré le ministre de la Jeunesse.
La ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture a annoncé, mardi à Ziguinchor, lancement d’un programme de fermes agricoles citoyennes dans chaque commune du Sénégal.
”Nous allons procéder au lancement imminent du programme de fermes agricoles citoyennes. Ce programme va toucher chaque commune du Sénégal. Nous voulons une agriculture de souveraineté”, a fait savoir Khady Diène Gaye.
La ministre de la jeunesse, du sport et de la culture prenait part au lancement officiel de la première Consultation nationale sur la Résolution 2250 (2015) jeunesse, paix et sécurité au Sénégal.
À toute la jeunesse sénégalaise.
“Dans un premier temps, le programme sera lancé. Et, nous mènerons d’abord la campagne de sensibilisation. La digitalisation sera au cœur de ce programme. Et, chaque jeune avec son niveau de formation, avec ses capacités, ses connaissances saura au niveau de quelle étape s’insérer”, a-t-elle expliqué.
Elle a par ailleurs indiqué que le président va s’adresser à la jeunesse qui a su « bénéficier d’une formation académique, technique et professionnelle, à celle qui n’a pas eu la chance d’avoir suivi un cursus académique ou professionnel et à celle qui a bénéficié de l’éducation populaire”, a-t-elle précisé.
“Nous avons le devoir de mettre l’accent sur l’inclusion sociale. Nous voulons donner la chance à tous les jeunes du Sénégal où qu’ils puissent se trouver”, a-t-elle ajouté, précisant que ce programme « ne va pas seulement se limiter aux activités de vacances ».
OUSMANE SONKO, LES NON-DITS D’UNE RELATION AMOUR-HAINE AVEC LA PRESSE
Les relations entre la presse et le Pastef du Premier ministre semblent porter encore les stigmates d’une certaine méfiance, fruit des années de lutte entre Pastef et l’ancien régime de Macky Sall.
Les relations entre la presse et le Pastef du Premier ministre Ousmane Sonko semblent porter encore les stigmates d’une certaine méfiance, fruit des années de lutte entre Pastef et l’ancien régime de Macky Sall. Ousmane Sonko parait réticent à faire confiance à une certaine presse qu’il accuse d’avoir un agenda caché et de servir d’instrument de lutte politique. Une posture dénoncée par les journalistes qui parlent d’une volonté de museler la presse.
La réaction est révélatrice. À la fin de la conférence sur ‘’Droit et politique’’ de Me Juan Branco et de Me Bamba Cissé, notre volonté d’approcher un responsable de Pastef se traduit tout de suite par un rejet poli teinté de sourire. ‘’Je n’ai pas beaucoup d’interactions avec la presse’’, nous oppose-t-il avant de nous donner son numéro de téléphone. Cette réaction semble être le symptôme d’une sorte de méfiance du Pastef envers la presse. Les stigmates du combat contre Macky Sall semblent avoir marqué les esprits chez les patriotes qui avaient le pressentiment d’une cabale médiatique à leur égard.
La présence des éléments de langage sur ‘’forces occultes’’, ‘’forces spéciales’’, ‘’cocktails Molotov’’, ‘’terrorisme’’ n’a pas radicalisé les militants du Pastef qui voyaient dans cette presse un instrument du pouvoir pour leur part. La défiance envers la presse et l’accentuation de la répression policière ont réussi à renforcer ce narratif de victimisation et de martyr d’un système dans lequel, selon les patriotes, la presse aurait un rôle de canal de communication du pouvoir. De ce fait, les patriotes ont fini par se réfugier sur les réseaux sociaux pour mener à bien leur combat.
Cette bulle médiatique susceptible de ‘’fabriquer du consentement’’ théorisée par Noam Chomsky empêche toute critique et remise en cause de la doxa du parti. Ce dialogue direct avec les masses s’accommode peu de la présence de corps intermédiaires : syndicats, presse, associations, ONG, chefs religieux qui, à terme, peuvent être perçus comme des menaces au ’’Projet du Pastef. Cette tendance risque de se poursuivre en raison de la volonté du nouveau gouvernement d'enjamber ces corps intermédiaires. Une méthode à la Donald Trump qui considérait les médias comme sources peu fiables et incapables de distiller le bon message à sa base.
Ainsi, la dernière sortie de Sonko apparaît comme le reflet de cette défiance envers la presse à qui on veut lui refuser son rôle de contrôle et de veille de la démocratie. ‘Désormais, il ne sera plus toléré pour aucun journaliste ou maison de presse de donner de fausses informations sur qui que ce soit’’, a déclaré Ousmane Sonko, président du Pastef/Les patriotes avant-hier lors de la conférence politique des jeunes du parti.
Très en verve, l’ancien maire de Ziguinchor indique : ‘’Ce qui avait existé n’aura plus. Avoir un organe de presse et menacer des gens et faire du chantage sur les gens ne passera plus.’’ Avant de mettre en garde les patrons de presse qui ne paieront pas leurs impôts.
Cette attaque en règle semble vouloir mettre au pas la presse sénégalaise.
Les deux mamelles de la démocratie sénégalaise : presse indépendante et élections libres et transparentes
En effet, les deux mamelles de la démocratie sénégalaise depuis le multipartisme intégral en 1981 sont une presse indépendante et des élections libres et transparentes. Ce consensus républicain et électoral a permis à notre démocratie de surmonter les principales crises politiques : 1988, 1993, 2012, 2021 et 2023. Ce risque de guerre froide entre la presse et le nouveau pouvoir pourrait s’envenimer si le nouveau régime ne trouve pas un terrain d’entente et de cohabitation sereine avec l’univers de la ‘’bien-pensance’’. Les patrons qui ne veulent pas d’amnistie fiscale attendent de l’État des mesures d’accompagnement et de soutien pour le développement des entreprises de presse.
‘’On peut remettre à plat toutes les ardoises et se fixer une échéance d’une année pour voir les entreprises de presse faire leur mue eu égard à la fiscalité, aux cotisations sociales et au respect du Code de la presse’’, avait déclaré Ibrahima Lissa Faye, le président de l'Association des éditeurs et professionnels de la presse en ligne (Appel) et membre de la Coordination des associations de presse (Cap). Le gouvernement qui a besoin de communiquer sur sa politique et la presse qui a besoin d’assurer sa survie économique peuvent trouver un terrain d’entente cordiale.
Dans cette optique, ‘’nous n’avons pas besoin d’un État qui se mette à faire des arrestations tous azimuts et la presse doit se garder de faire dans la délation, dans la calomnie et diffuser des informations sensibles. C’est un équilibre qu’il faut mettre en place dans le but d’éviter une guéguerre entre la presse et le nouveau pouvoir qui dessert les intérêts de notre démocratie’’, a soutenu de son côté Moundiaye Cissé, président de l’ONG 3D. Mame Diarra Guèye, conseillère municipale à Gueule Tapée-Fass-Colobane et membre du Pastef, parle de réticence plutôt que de méfiance entre son parti et une certaine presse.
‘’Je pense qu’il ne faut pas généraliser. Tous les responsables du Pastef ne sont pas méfiants envers la presse, mais il faut dire que le parti a été victime d'un lynchage médiatique de la part d’une certaine presse. Cette situation a occasionné cette volonté de plus se rabattre sur les réseaux sociaux pour avoir un dialogue direct avec les militants. Ousmane Sonko n’est pas contre la presse, mais il veut entretenir ce rapport particulier qu'il a avec les jeunes à travers ses lives et vidéos’’, soutient-elle.
Quant aux réactions à la suite du discours d’Ousmane Sonko lors de la conférence politique, la sociologue de formation se veut plus rassurante : ‘’Je ne considère pas ces propos comme des menaces. Les journalistes qui font bien leur travail ne peuvent pas se sentir touchés par ses propos. Ousmane Sonko, qui parlait dans sa casquette de chef du Pastef, voulait juste mettre un holà à une certaine campagne nauséabonde soutenue par une certaine presse visant à discréditer le gouvernement’’, affirme-t-elle.
Pour Mamadou Sy Albert, analyste politique, cette relation tumultueuse entre le Pastef et une certaine presse porte toujours les stigmates de la lutte contre le régime de Macky Sall. ‘’Il faut reconnaître qu’une certaine presse a participé à diaboliser Ousmane Sonko. Cette situation qui a laissé des séquelles influe encore sur le comportement de tout un chacun. Car il semble qu’une certaine presse ne semble pas avoir digéré la victoire des patriotes.
Mais Pastef qui gère maintenant la communication du gouvernement ne peut pas se permettre d’avoir une relation conflictuelle avec la presse. Donc, il est nécessaire qu’Ousmane Sonko rencontre les patrons de presse et les organismes de la presse comme le Cored et le Synpics pour aplanir les différends et essayer de travailler ensemble’’, affirme le politologue avant d’indiquer la nécessité de trouver des consensus autour des règles de concertation pour apaiser de probables conflits entre l’État et la presse. ‘’La question des impôts impayés par les patrons de presse a été mal gérée par le nouveau gouvernement. Macky Sall avait déjà trouvé une solution, il fallait juste renforcer cet accord en proposant un rééchelonnement des impôts impayés ainsi que d’autres mesures pour éviter toute guéguerre entre la presse et Pastef’’, conclut-il.
par Mamadou Sène
LES ENTREPRISES AFRICAINES ONT AUSSI UNE HISTOIRE
L’histoire de l’entreprise est objet de recherches, d’enseignements ou d’ouvrages accessibles dans les pays développés. Il m’apparaît souhaitable qu’elle gagne encore plus en importance dans les universités et écoles de gestion africaines
Mon invite s’adresse d’abord et avant tout aux historiens, enseignants et chercheurs, qui ont pour vocation de nous aider à analyser les traces laissées par le passé et à comprendre les évolutions des sociétés humaines dans le temps. Parmi ces évolutions, celles ayant trait à l’économie, c’est-à-dire à la création, la conservation et la circulation des biens et des services, font partie des évolutions majeures depuis que l’homo sapiens est apparu sur Terre, il y a 300 000 ans. Pendant l’ère moderne que nous vivons, les entreprises font partie des acteurs majeurs de nos sociétés ; comme les armées et peut-être plus que celles-ci de nos jours, elles font la grandeur des nations, mais aussi leur décadence. Si nous étions tentés de l’ignorer, la Chine, champion des champions de l’économie, nous le rappelle tous les jours.
Mon invite s’adresse ensuite aux enseignants et chercheurs en économie et en gestion qui ont vocation à rendre intelligibles les politiques et stratégies industrielles, commerciales et financières des États et de leurs entreprises. Enfin, elle s’adresse aux dirigeants des universités et des grandes écoles qui ont la charge de déterminer et organiser les enseignements et les recherches. Puissent les propriétaires, les dirigeants et les personnels des entreprises apporter leurs concours, sous toutes les formes possibles, à nos enseignants et chercheurs.
L’histoire économique mérite d’être connue. Elle est différente de l’histoire de la science économique, celle-ci étudiant l’évolution dans le temps des savoirs en économie, celle-là analysant l’évolution dans le temps des faits et phénomènes économiques ; dans les deux cas à l’aide des méthodes des sciences historiques. Les historiens africains mènent sans doute des recherches sur l’histoire des faits économiques dans leurs universités et pays respectifs ; peut-être même sur l’histoire des entreprises. Mais, le produit de ces études et recherches ne ruisselle pas suffisamment jusqu’aux praticiens de l’économie qui sont dans les entreprises et les administrations, encore moins jusqu’au grand public. Nos chercheurs devraient tourner un peu plus leurs regards vers ceux qui, en dehors des amphithéâtres et des laboratoires, ont soif de savoir. Ils devraient mettre un peu plus à leur disposition des ouvrages tirés de leurs travaux scientifiques. Cela se fait dans les pays développés.
Pourquoi les connaissances de l’histoire économique doivent-elles ruisseler dans la société ?
Nous devons tous en savoir de l’économie parce que tout simplement elle étudie, explique et détermine nos moyens matériels d’existence, qui sont le préalable à tout. Les anciens ne disait pas autre chose lorsqu’ils disaient "Primum vivere, deinde philosophare[1] ". Mieux, l’économie nous permet de fructifier ces moyens d’existence, d’en distribuer avec équité aux ayants-droit, d’en vivre et d’en transmettre aux générations suivantes, si nous les gérons efficacement et prudemment. C’est pourquoi l’économiste Jacques Mistral dit dans une formule aussi concise que juste que l’économie est la science de la richesse[2].
Nous devons savoir comment et quand cette richesse a été créée, qui l’a créée et comment elle a évolué au fil des années et des siècles. C’est l’histoire économique et celle des entreprises qui nous l’enseignent. De surcroit, la connaissance de l’histoire des faits et phénomènes économiques et de celle des organisations est essentielle pour la réflexion et la prise de décision des autorités et hauts-fonctionnaires en charge de questions économiques ou celles des cadres d’entreprises publiques ou privées. La connaissance des bonnes et mauvaises politiques d’hier éclaire la réflexion, l’action, les décisions et les choix d’aujourd’hui et de demain. Les expériences et évènements d’hier peuvent se révéler d’une grande pertinence pour les analyses d’aujourd’hui, tant pour le chercheur que pour l’homme d’action ; la connaissance du passé, ses difficultés et ses échecs, mais aussi ses succès immunisent le chercheur comme le décideur contre l’arrogance, la superbe et la facilité ; elle fait prendre conscience de l’importance du contexte et des circonstances. Cette connaissance du passé en économie est magnifiée par Stanley Fischer, ancien professeur au Massachusetts Institute of Technology (MIT), ancien économiste en chef de la Banque mondiale et ancien vice-président du conseil de la Réserve Fédérale des États-Unis, lorsqu’il déclare : "je pense que j'ai autant appris en étudiant l’histoire des banques centrales qu’en étudiant les théories de politique monétaire et je conseille à tous ceux qui veulent être banquiers centraux de se plonger dans les livres d'histoire[3]". Avant lui, l’immense Schumpeter (1883-1950), économiste au savoir encyclopédique, un des plus brillants du XXe siècle, nous a enseigné que la science économique se caractérise par la maîtrise, dans le domaine économique, de l'histoire, de la statistique et de la théorie. Il a écrit : "Il serait illusoire d'espérer que l'on comprendra quoi que ce soit aux phénomènes économiques [...] sans maîtriser suffisamment les données historiques. Il est de fait que les erreurs fondamentales qu'on commet aujourd'hui en analyse économique sont plus souvent dues à un manque d'expérience historique qu'à toute autre lacune dans la formation des économistes[4]. " Toutefois, la connaissance du passé ne veut pas dire sa reconduction aveugle, mais elle induit plutôt la capacité à prendre conscience de l’importance du contexte, tout en ayant à l’esprit que les situations, même ressemblantes, ne sont jamais identiques. L’histoire regorge d'exemples d'institutions mises en place pour résoudre les problèmes d'une époque, mais qui se sont révélées inefficaces plus tard pour d’autres problèmes apparemment semblables.
Pourquoi faut-il étudier l’histoire des entreprises, l’enseigner et la faire connaître ?
Il faut étudier l’histoire des entreprises, parce que, si l’économie est la science de la richesse, l’entreprise réunit des hommes et des femmes, qui mêlant leurs ambitions, leurs intelligences, leurs talents et leur ardeur au travail, créent cette richesse, en procurant à leurs clients les biens et services qui répondent à leurs besoins. De la même manière que l’histoire militaire met en lumière les stratégies des armées, victorieuses ou défaites, le caractère et l’intelligence des chefs militaires et des soldats ou leurs erreurs de jugement, l’histoire des secteurs industriels et des entreprises étudie les stratégies des entreprises, leurs innovations technologiques, managériales, comptables, financières et commerciales, les talents de leurs dirigeants et personnel, les synergies avec les autres systèmes, tel le système politique. Dans les pays développés, particulièrement aux États-Unis, cette discipline, l’histoire de l’entreprise, la business history, joue depuis plusieurs décennies un rôle central dans l’enseignement et la recherche en management dans les universités et business schools.
L’histoire de l’entreprise, en tant discipline universitaire, est véritablement née à la Harvard Business School en 1927 avec la mise en place de la première chaire de business history aux États-Unis, deux ans après de la fondation de la Business Historical Society. Son enseignement à Harvard s’adressait au début à de futurs cadres et dirigeants d’entreprises et portait sur l’étude des pratiques managériales et de leurs succès et échecs à travers l’histoire. Il mettait un accent particulier sur la figure de l’entrepreneur, sans doute un effet de l’influence de Schumpeter qui a commencé à donner des cours à Harvard University à partir de 1927 et s’y est installé définitivement en 1932 et y est resté jusqu'à sa mort en 1950.
Après 1960, Alfred D. Chandler Jr. (1918-2007), professeur au MIT (1950-1963), puis à Johns Hopkins University de (1963-1971) et enfin à la Harvard Business School (1971-2007), s’est imposé comme l’universitaire le plus influent parmi les spécialistes de la business history.
Qu’est-ce que pourraient être les sujets de recherche ou thèmes d’ouvrage pour le Sénégal ?
L’histoire de l’entreprise est objet de recherches, d’enseignements ou d’ouvrages accessibles dans les pays développés. Il m’apparaît souhaitable qu’elle gagne encore plus en importance dans les universités et écoles de gestion africaines. Les sujets ne manquent pas. Un sujet majeur et générique me vient à l’esprit : que dans chaque pays les enseignants et chercheurs habilités écrivent l’histoire économique de leur pays de l’indépendance à 2025 ; qu’eux ou d’autres historiens, professionnels ou amateurs, écrivent les histoires des secteurs industriels et des entreprises sur la même période, celles des faits et celles des hommes et des femmes qui en sont les auteurs ! Au Sénégal, comme dans les autres pays, les sujets ne manquent pas. Je m’autorise à en suggérer quelques-uns :
L’histoire des télécommunications au Sénégal de 1960 à nos jours mérite d’être contée, de la création de France Câbles et Radio (FCR) en 1959, à celle de Télésénégal en 1968 et à celle de Sonatel en 1985, avec la fusion de Télésénégal en charge des communications internationales et de la branche télécommunications de l'Office des Postes et Télécommunications.
L’histoire des chemins de fer du Sénégal doit aussi faire l’objet de plus d’études ; on devrait rappeler à tous cette histoire, de la construction par le pouvoir colonial de la ligne de chemin de fer Dakar/Saint – Louis appelée (DSL) en 1885, à l’achèvement de la ligne Dakar-Bamako (le Dakar-Niger) en 1923, à la fermeture de la ligne Dakar-Saint Louis en 1995 et celle de Dakar-Bamako en 2018 par les autorités sénégalaises et maliennes, privant les deux pays d’une infrastructure essentielle à leur développement. La fermeture de la ligne ferroviaire Dakar-Bamako est un des symboles les plus douloureux de nos échecs postcoloniaux et de notre incapacité à entretenir durablement un acquis.
L’histoire du secteur phosphatier sénégalais aussi, des années 40 à aujourd’hui, vaut la peine d’être sue, particulièrement celle des trois sociétés qui ont marqué le secteur dès les années 60 ou 70 : la Société Sénégalaise des Phosphates de Thiès (SSPT) fondée en 1948 ; La Compagnie Sénégalaise des Phosphates de Taïba (CSPT) créée en 1957 ; la société des Industries Chimiques du Sénégal (ICS) créée en 1976 et entrée en production en 1984, en vue de la transformation des phosphates de Taïba ; l’absorption de la CSPT par les ICS en 1996 est considérée par beaucoup de connaisseurs comme un grand moment de politique industrielle au Sénégal ; elle vaut la peine d’être étudiée et expliquée.
L’histoire de la politique agricole sénégalaise et des organismes d’appui à l’agriculture depuis 1960 est à écrire, à enseigner et à faire connaître, notamment celle des organismes comme l'Office de Commercialisation Agricole (OCA) créé en 1960 et dont les attributions ont été réparties par la suite entre l’Office National de Coopération et d’Assistance pour le Développement (ONCAD) créée en 1966 et l'Office de Commercialisation Agricole du Sénégal (OCAS) institué en 1967 ; l’écriture de cette histoire du secteur agricole ne saurait se faire sans celle de la Société Nationale de Commercialisation des Oléagineux du Sénégal (SONACOS) créée en 1975, celle de sa filiale la SONAGRAINES créée en 1982 et dissoute en 2001 et celle l'Institut Sénégalais de Recherche Agricole (ISRA) créé en 1974 et héritier des anciens instituts français qui intervenaient au Sénégal. La connaissance de l’histoire de la politique agricole sénégalaise des années 60 à nos jours – notamment ses échecs – serait riche d’enseignements pour ceux qui veulent écrire une nouvelle page – cette fois-ci réussie – de l’agriculture du pays.
L’histoire de la monnaie, de la finance et de la banque au Sénégal et en Afrique a déjà fait l’objet de plusieurs ouvrages. Me viennent à l’esprit les suivants : De la vie coloniale au défi international: Banque du Sénégal, BAO, BIAO ; 130 ans de banque en Afrique[5] de Jacques Alibert, ancien Directeur de la BIAO ; La Saga Bank of Africa[6] de Paul Derreumaux, fondateur et président du groupe bancaire Bank of Africa de 1982 à 2010 ; Des francs CFA et des banques : de la Banque du Sénégal à la BIAO-Sénégal[7] de Mohamadou Diop, ancien de la Banque Mondiale et ancien Directeur Général de la BIAO-Sénégal (actuelle CBAO) ; Histoire de l'Union Monétaire Ouest-Africaine - Tomes 1 à 3[8] ouvrage écrit par un collectif d’auteurs à la demande de la BCEAO.
Mérite aussi d’être racontée l’histoire des banques qui étaient contrôlées par l’État, telles la Banque Nationale de Développement du Sénégal (BNDS) et l’ Union Sénégalaise de Banque (USB), qui ont toutes disparu dans les années 80 du fait d’une distribution irresponsable et laxiste des crédits ; celles des banques avec des capitaux privés sénégalais telles la Banque Commerciale du Sénégal (BCS) et Assurbank qui sont mortes à peine nées dans les années 80 ; celles des banques avec des capitaux privés ouest-africains, telles Bank of Africa, Ecobank, Coris Bank, qui ont su en revanche grandir et s’imposer dans un marché concurrentiel ; celle de la BICIS, de l’ouverture à Dakar de l’agence de son ancêtre, la BNCI, en 1939 à sa vente au groupe SUNU en 2023, mettant fin à 84 ans de présence du groupe bancaire français Bnpparibas au Sénégal ; celle des activités boursières au Sénégal et notamment celle de CGF Bourse, première Société de Gestion et d’Intermédiation (SGI) agréée au Sénégal en 1998, d’autant qu’elle a amorcé en 2023 une nouvelle étape de son développement.
L’histoire des entreprises de presse écrite et audiovisuelle vaut la peine d’être étudiée, enseignée et diffusée ; celle la presse écrite, de la création de Paris-Dakar en 1933, à celle de Dakar-Matin en 1961, du Soleil en 1970, de Sud-Hebdo en 1982, de Wal Fadjri en 1984 etc. ; celle de la radio et de la télévision avec la création de Radio Dakar en 1950, de l'Office de Radiodiffusion Télévision du Sénégal (ORTS) en 1973, de la Radiodiffusion Télévision du Sénégal (RTS )en 1992, de Sud FM la première radio privée en 1994, et de 2STV, la première chaine de télévision privée en 2003.
Il convient de rappeler que l’histoire de la presse écrite a fait l’objet d’une thèse de doctorat[9] et d’un ouvrage[10], tous les deux du journaliste Mamadou Koumé. Il a ouvert la voie.
Bien sûr, on pourrait à l’envi parler de mille autres thèmes. Ceci n’est qu’un petit aperçu du vaste champ en friche qu’est en Afrique et particulièrement au Sénégal l’histoire de l’entreprise, même s’il y a trente-cinq ans le Professeur Ibrahima Thioub[11] nous a gratifié d’une thèse sur les entreprises sénégalaises de 1930 à 1973, avant d’être le grand historien connu dans le monde entier pour ses travaux sur l’esclavage et la traite négrière.
Alors, historiens – professionnels ou amateurs –, économistes, essayistes, "que cent projets de recherche s’épanouissent ! que cent ouvrages rivalisent, un peu partout en Afrique ![12] "
Mamadou Sène est un ancien dirigeant de banques, auteur de "La banque expliquée à tous – Focus sur l’Afrique ", RB Edition.
[4] Schumpeter, Joseph A, Histoire de l'analyse économique t1, Gallimard, coll. TEL Gallimard, Publié le 27/07/2007
[5] Jacques Alibert, De la vie coloniale au défi international: Banque du Sénégal, BAO, BIAO ; 130 ans de banque en Afrique, chotard & associés éditeurs, 1984
[6] Paul Derreumaux, La Saga Bank of Africa, Gingko Éditeur, 2022
[7] Mohamadou Diop, Des francs CFA et des banques : de la Banque du Sénégal à la BIAO-Sénégal, L’Harmattan, 2018
[8] Collectif d’auteurs, Histoire de l'union monétaire ouest africaine - Tomes 1 à 3, Éditions Georges Israël, 2000
[9] Mamadou Koumé, L' Evolution de la presse quotidienne au Sénégal : "Paris-Dakar" (1937-1961) : "Dakar-Matin" (1961-1970) Mamadou Koume, Thèse soutenue à Paris II en 1991
[10] Mamadou Koumé, Naissance de la presse quotidienne au sénégal : L’épopée de Paris-Dakar et de Dakar-Matin (1937-1970), L’Harmattan Sénégal, 2023
[11] Ibrahima Thioub, Entreprises, entrepreneurs et État dans une économie dépendante : domination étrangère et marginalisation des autochtones (Dakar-Sénégal), 1930-1973, Thèse soutenu à l’Université Paris VII en 1989
[12] Je paraphrase la fameuse formule de Mao Tsé Toung de mai 1956 pour lancer la campagne de libre critique appelée La campagne des cent fleurs : « Que cent fleurs s'épanouissent, que cent écoles rivalisent ! »
par Hamidou Thiaw
DÉCEPTION OU TRAHISON ?
Nous avons à la tête du pays des aventuriers. Un Premier ministre qui fait meeting sous forme conférence. Nous sommes distraits par des paroles vides et des accusations infondées sur la partialité de la justice et le manque de professionnalisme des médias
Loin sont les temps où je soutenais ce régime. Le profond désir de changement dans la gestion de notre pays, en proie à une pauvreté chronique, m'a poussé à soutenir toutes les personnes ou entités partageant cette même aspiration. Hélas, il est impossible de faire du neuf avec du vieux, et je m'en suis rendu compte à temps. Ce gouvernement est dirigé par des individus issus du secteur public, avec très peu d'expérience de la réalité du secteur privé ou de l'informel, où évoluent plus de 95 % de la population.
Ma première déception a été l'absence d'un programme ou d'une politique générale. Nous avons à la tête de notre pays des aventuriers, alors qu'il a plus que jamais besoin d'une vision claire pour l'avenir de notre jeunesse. Ces jeunes, dont certains ont perdu leur vie pour une alternance, sont malheureusement manipulés par des personnes issus pour la plupart du système se déclarant anti-système. Oui, des loups déguisés en agneaux surveillent le troupeau. Pauvre jeunesse, loin sont les époques des Thomas Sankara ou Nelson Mandela.
Pour couronner le tout, nous avons un Premier ministre qui fait meeting sous forme conférence. En l'absence de solutions, nous sommes distraits par des paroles vides et des accusations infondées sur la partialité de la justice et le manque de professionnalisme de la presse. Quelle contradiction de demander l'impartialité de la justice tout en cherchant à intimider les journalistes ! Quelle contradiction de promettre le changement dès les premiers jours pour ensuite nous dire que cela ne sera peut-être possible qu'après des années ! Quelle contradiction d'interdire des accusations infondées tout en en formulant contre la justice !
Nous aurions souhaité voir des preuves de la corruption de ces juges avant que de telles accusations ne soient portées. Les paroles ne suffisent plus : vous avez à votre disposition les moyens et les ressources de l'État. Nous exigeons des actions, de l'humilité et de la sobriété.
Nous sommes prêts à vous accompagner et à vous financer à travers nos impôts, mais nous n'accepterons pas que ces fonds soient utilisés pour des campagnes déguisées, des tournées sans apport concret pour le pays, des séjours dans des hôtels de luxe, ou encore des voitures de prestige. Ne vous méprenez pas : nous vous avons élus et nous pouvons vous démettre de vos fonctions lors des prochaines élections, afin de choisir de véritables patriotes comme moi, qui ont déjà beaucoup fait pour ce pays, notamment en matière de création d'emplois, de financement et de formation, avant même de se lancer en politique.
CHEIKH THIORO MBACKÉ INTERROGE LA MINISTRE DES SPORTS SUR L’UTILISATION DES FONDS POUR LES CAMPAGNES DE L’ÉQUIPE NATIONALE A
Cette démarche, selon lui, s’inscrit dans le cadre du principe constitutionnel de transparence dans la gestion des affaires publiques et de l’obligation de rendre compte de cette gestion.
Le député Cheikh Thioro Mbacké a récemment adressé une question écrite à Madame la Ministre des Sports concernant l’utilisation des fonds alloués aux campagnes de l’Équipe nationale A de football pour la Coupe d’Afrique des Nations 2023 et la Coupe du Monde de football 2022.
Cette démarche, selon lui, s’inscrit dans le cadre du principe constitutionnel de transparence dans la gestion des affaires publiques et de l’obligation de rendre compte de cette gestion.
Dans sa question écrite, le député Cheikh Thioro Mbacké demande des éclaircissements sur plusieurs points, notamment, le montant total officiellement dépensé pour les campagnes de la Coupe d’Afrique des Nations 2023 et la Coupe du Monde de football 2022, le montant des primes versées aux joueurs de l’Équipe nationale A, le montant des primes touchées par le staff et les officiels.
En outre, le parlementaire demande s’il existe un bilan financier disponible de la Fédération sénégalaise de football.
Le président du groupe parlementaire demande aussi au ministre de mettre à la disposition de l’Assemblée nationale tous les documents attestant de la bonne gestion et de la transparence de ces différentes campagnes.
« Lors de la Coupe d’Afrique des Nations 2023, le Sénégal a terminé à la neuvième place après avoir été éliminé en huitièmes de finale. À ce jour, l’Assemblée nationale n’a pas connaissance d’un bilan exhaustif de la Fédération de football, notamment en ce qui concerne les conditions d’utilisation des fonds publics mobilisés lors de cette compétition », a rappelé le député.