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26 novembre 2024
Politique
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PARIS ACCUSÉ DE VENGEANCE D'ÉTAT CONTRE LES VOIX DISSIDENTES
Seidik Abba et Niagalé Bakayoko réagissent aux propos chocs d'une ambassadrice de France pointant du doigt des journalistes "anti-français". Ils dénoncent une dérive antidémocratique en porte-à-faux avec les principes fréquemment brandis par la France
Dans un extrait choc de l'émission "Décrypter l'Afrique" de Le Média, le journaliste, auteur et chercheur Seidik Abba et Niagalé Bakayoko, présidente de l'African Security Sector Network, ont vivement réagi aux propos controversés de l'ambassadrice pour la diplomatie publique française en Afrique Anne Sophie Avé. Cette dernière avait en effet pointé du doigt les journalistes Alain Foka et Claudy Siar, les accusant d'alimenter un "discours anti-français" à travers leurs médias supposément financés par des pouvoirs publics.
Une attaque frontale qui soulève de vives inquiétudes quant au respect de la liberté de la presse et du droit à la critique. Seidik Abba dénonce ainsi une forme de "vengeance d'État" à l'encontre des voix dissidentes, citant les cas de Michel Zodzi au Niger qui s'est vu révoquer son visa, ou encore son propre cas où on lui a refusé l'accès à un avion du ministère français, en raison de ses positions critiques.
"Cette forme de vengeance d'État n'apporte rien à la France et peut même contribuer à sa non-popularité", martèle le chercheur, appelant Paris à faire preuve de cohérence en acceptant les critiques, comme elle l'exige d'autres États sur les questionsdes droits humains.
De son côté, Niagalé Bakayoko pointe une grave confusion entre médias d'État asservis et médias de service public indépendants. Elle rappelle qu'en France, si l'État finance certains médias, ceux-ci gardent une ligne éditoriale libre, contrairement aux injonctions du président Macron jugées "préoccupantes".
Un débat brûlant qui met en lumière les défis de l'indépendance des médias et de la liberté d'expression, piliers fondamentaux d'une réelle démocratie. Les mises en garde de Seidik Abba et Niagalé Bakayoko résonnent avec force : la France doit elle-même respecter ces principes si elle veut conserver sa crédibilité et légitimité à les défendre ailleurs.
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AES-CEDEAO : LES CLÉS DE LA MÉDIATION SÉNÉGALAISE
L'avenir de l'intégration régionale repose sur un délicat compromis à trouver. Les nouvelles autorités sénégalaises, fières de leur légitimité électorale, semblent les mieux placées pour ce rôle de médiateur auprès des deux parties
(SenePlus) - Le nouveau président sénégalais Bassirou Diomaye Faye semble déterminé à jouer les médiateurs pour résoudre la crise entre la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et les trois pays membres de l'Alliance des États du Sahel (AES) - Mali, Burkina Faso et Niger. Selon une récente étude de l'Institut d'études de sécurité (ISS), "les nouvelles autorités sénégalaises, s'appuyant sur les efforts déjà consentis par des États de la région, sont bien placées pour apporter une contribution utile, au regard du sentiment favorable dont elles jouissent auprès des dirigeants des pays de l'AES."
Cette médiation s'avère cruciale pour préserver les acquis de près de 50 ans d'intégration en Afrique de l'Ouest. Comme le souligne l'ISS, "la CEDEAO, malgré les difficultés qu'elle traverse, est un outil indispensable qui doit être préservé. La libre circulation des personnes et des biens est un acquis majeur qui distingue l'Afrique de l'Ouest des autres régions du continent."
Cependant, la tâche s'annonce ardue. D'un côté, les dirigeants militaires des pays de l'AES, arrivés au pouvoir par des coups d'État, semblent déterminés à consolider leur emprise en repoussant indéfiniment les élections. De l'autre, la CEDEAO peine à faire respecter ses principes démocratiques et son rejet des changements anticonstitutionnels.
"Les dirigeants des États de l'AES indexent la CEDEAO pour son manque d'assistance dans leur lutte contre le terrorisme", note l'ISS. Un soutien accru dans ce domaine pourrait être un levier pour convaincre le Mali, le Burkina et le Niger de rester au sein de l'organisation régionale.
Mais l'institut prévient : "La volonté affichée des régimes militaires de rester de façon durable au pouvoir, en faisant fi de leurs engagements initiaux de diriger des transitions de courte durée est de plus en plus remise en cause par les acteurs politiques et de la société civile."
Une solution intermédiaire pourrait être de "prolonger raisonnablement les transitions en cours, avec des indicateurs clairs" sous l'égide de la CEDEAO, pour ensuite organiser des élections crédibles et inclusives.
L'ISS voit aussi dans cette crise "l'occasion d'accélérer le processus de réforme de l'organisation régionale" afin de la doter de plus de moyens politiques et financiers pour prévenir les coups d'État.
En définitive, l'avenir de l'intégration régionale repose sur un délicat compromis à trouver. Les nouvelles autorités sénégalaises, fières de leur légitimité électorale, semblent les mieux placées pour ce rôle "d'honest broker" auprès des deux parties. Un échec les condamnerait à regarder impuissantes le naufrage de l'un des rares projets d'unité réussis du continent africain.
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CONTRE L'ARROGANCE DES PUISSANTS
Boubacar Boris Diop fustige l'impression de toute-puissance de certains médias occidentaux à vouloir décider seuls de la narrative africaine. Il pointe du doigt leur désinformation sur des sujets comme le génocide des Tutsis au Rwanda
Dans une intervention fracassante sur Sunu Label TV, l'écrivain sénégalais Boubacar Boris Diop a déclaré avec force l'arrogance et le mépris dont font preuve les puissances occidentales lorsqu'il s'agit de traiter des sujets africains.
Diop a fustigé la récente campagne médiatique diffusée par 50 journalistes internationaux accusant le Rwanda de répression. Selon lui, cette attaque concertée n'est que le reflet de "l'arrogance des puissants" qui pensent pouvoir dicter leur vérité.
"Ils ont l'impression que la seule mention du titre de leur journal doit faire détaler tout le monde de panique", a cinglé Diop, pointant un "coup d'épée pitoyable dans l'eau" dicté par des motivations obscures.
L'auteur de "Murambi, le livre des osements" a également déclaré le traitement outrancier réservé au président Paul Kagame, perçu comme "le méchant" alors que d'autres dirigeants bien plus autoritaires sont épargnés. "On dirait que l'Occident s'accorde mieux des chefs d'État corrompus qui s'enrichissent que de quelqu'un comme Kagame qui a une certaine éthique", a-t-il déploré.
Mais c'est surtout l'arrogance à nier l'évidence du génocide des Tutsis en 1994 qui a scandalisé Diop. Citant des sources négationnistes biaisées, la campagne médiatique "crache sur les cadavres" des victimes, a-t-il énoncé avec émotion. "Quelle arrogance de se donner ce droit ! Au nom de quoi le fait-on ?", s'est indigné l'intellectuel sénégalais, évoquant une "faillite morale".
Face à cette désinformation arrogante, Diop a appelé les Africains, notamment les jeunes, à rejeter la « passivité » et à cultiver un esprit critique indépendant sur les questions continentales.
JOURNÉE DE L'AÏD ENSANGLANTÉE À MÉDINA GOUNASS
Alors que les fidèles célébraient la Tabaski dans la ferveur, le cortège du Khalife général Thierno Ahmadou Tidiane Ba aurait essuyé une attaque. Bilan : un mort, de nombreux blessés, des dégâts matériels considérables, selon les intéressés
(SenePlus) - Ce jour sacré de l'Aïd el-Kébir, censé être une célébration de paix et de pardon, a viré au drame à Médina Gounass. Un groupe appartenant à la communauté Ngabou a lancé une attaque contre le cortège du Khalife général Thierno Ahmadou Tidiane Ba, selon le communiqué du Cadre d'échanges et d'organisation des disciples de Thierno Mouhamadou Saïdou Ba.
"Un acte de barbarie inqualifiable", dénonce le Cadre. Le bilan est lourd : un mort, de nombreux blessés, des véhicules caillassés et des maisons incendiées.
L'attaque s'est produite au croisement "Amadou Tidiane Gollo", peu après que le cortège du Khalife a été brièvement immobilisé par la gendarmerie pour raisons de sécurité. "A proximité de la mosquée des 'Ngabounké', une foule immense l'a intercepté par des jets de pierres", décrit le texte.
Dans cette ville sainte créée en 1936 par le vénéré Thierno Mouhamadou Saïdou Ba, de tels actes de violence choquent. "Médina Gounass est une ville sainte...Des familles d'horizons divers ont migré avec le sermon de rester sous l'autorité de Thierno", rappelle le communiqué, soulignant la vocation spirituelle du lieu.
Le Cadre interpelle le président Bassirou Diomaye Diakharou Faye "pour mettre un terme à ces atrocités récurrentes orchestrées par cette communauté". Une allusion aux tensions répétées avec les Ngabounké malgré les appels au vivre-ensemble dans cette cité cosmopolite de plus de 100 000 âmes.
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DÉMONARCHISONS NOTRE RÉPUBLIQUE AVEC LE PACTE !
On ne signe pas le PNBGD avec réserve. Qui signe le Pacte se lie au Pacte puisque les porteurs de cet outil de gouvernance n’ont contraint aucun candidat à le signer. La preuve, sur les 19 candidats à la Présidentielle, ils étaient 13 à signer
On ne signe pas le PNBGD avec réserve. Qui signe le pacte se lie au Pacte puisque les porteurs de cet outil de gouvernance n’ont contraint aucun candidat à le signer. La preuve, sur les 19 candidats à la Présidentielle à qui le Pacte a été soumis pendant la campagne électorale, ce n’est que 13 qui y ont signé en toute liberté et en toute conscience, dont le président Diomaye Faye. Partant, sa mise en œuvre devrait être juste une formalité. Après tout, l’obéissance à la règle qu’on s’est soi-même prescrite n’est-elle pas liberté ?
Le Pacte national de Bonne gouvernance démocratique (PNBGD) est une synthèse des conclusions Assises nationales et des recommandations de la Commission nationale de la Réforme des Institutions destiné à approfondir la démocratie et à améliorer la gouvernance au Sénégal.
Le Pacte est le fruit de la réflexion d’une large coalition de la société civile sous l’égide de Sursaut citoyen, et proposé aux candidats à la dernière présidentielle et signé par plus de la moitié des aspirants. Le candidat Diomaye Faye une fois élu, les initiateurs sont dans l’attente de sa mise en œuvre du Pacte. La signature fait office de promesse.
Sans vouloir s’ériger en donneurs de leçons, Sursaut citoyen et ses partenaires souhaitent vivement que Pacte national de Bonne gouvernance démocratique ne soit pas rangé de côté par le président Diomaye Faye élu le 24 mars 2024.
Pour sûr, ces acteurs de la société civile, initiateurs du pacte national de Bonne gouvernance démocratique, ne s’attendent pas, outre mesure, à ce que le président Diomaye Faye rechigne à appliquer le PNBGD quand bien même l’horizon temporel de 200 jours retenu court encore.
Si certains commencent à s’en préoccuper, d’autres acteurs sont optimistes et espèrent que les choses vont se faire en toute élégance par le nouveau président. C’est le cas de Mamadou Wane Mao, membre fondateur et membre du secrétariat de Sursaut citoyen. Surtout, les porteurs du Pacte, veulent activement accompagner la mise en œuvre de cet outil.
Chat échaudé craint toujours l'eau froide. Même ceux qui sont optimistes veulent rester très vigilants. En effet, le Président Salle lu en 2012 avait signé les conclusions des Assises nationales et les rangées tout bonnement pour passer son chemin alors que la société lui avait donné carte blanche et n’avait manifestement pas jugé opportun d’être derrière à rappeler et à proposer d’accompagner le processus de mise en œuvre.
C’est fort de cette expérience regrettable que cette fois-ci, elle ne quittera pas l’actuel président d’un seul regard pour que tout ou partie du Pacte soit appliqué.
La réforme des institutions, la centralité du citoyen et la dégraission des pouvoirs débordants du Président sont au cœur du Pacte national de Bonne gouvernance (PNBGD) dont le substrat demeure les conclusions des Assises nationales de 2009 et les recommandations de la Commission nationale de la Réforme des Institutions (CNRI).
ADIEU LES BASES FRANÇAISES EN AFRIQUE DE L'OUEST
Paris prévoit un repli massif de ses troupes prépositionnées, dont près de 250 au Sénégal. Un virage stratégique dicté par un vent de défiance et de remise en cause de l'ancien ordre "franco-africain"
(SenePlus) - Paris prévoit de réduire à quelques centaines d'hommes sa présence militaire en Afrique de l'Ouest et centrale, selon des informations obtenues par l'AFP de trois sources concordantes. Cette décision s'inscrit dans le cadre de partenariats "rénovés" et plus discrets annoncés par Emmanuel Macron après les revers subis au Sahel.
Selon le plan envisagé par l'exécutif français, actuellement en discussion avec les partenaires africains, le nombre de forces françaises "prépositionnées" sur des emprises militaires en Afrique de l'Ouest sera drastiquement réduit. Seule une centaine de militaires seraient maintenus au Gabon, au Sénégal et en Côte d'Ivoire, et environ 300 au Tchad.
"Sous réserve d'un changement de cap, le dispositif devrait ainsi compter à l'avenir aux alentours de 600 militaires, mais sera appelé à croître ponctuellement au gré des besoins exprimés par les partenaires", expliquent les sources de l'AFP proches du dossier.
Un repli historique pour la France
Il y a seulement deux ans, l'ancienne puissance coloniale comptait plus de 5.000 soldats déployés dans le cadre de l'opération antijihadiste Barkhane au Sahel. Mais elle a progressivement été poussée dehors par les juntes au pouvoir à Bamako, Ouagadougou et Niamey, au profit notamment de la Russie.
"Le Tchad est le dernier pays du Sahel à héberger des soldats français. Mais il est désormais encerclé par des pays accueillant des forces paramilitaires russes", souligne l'AFP.
Un accès logistique maintenu
Emmanuel Macron a chargé l'ancien ministre Jean-Marie Bockel de discuter avec les pays africains des nouvelles modalités de la présence militaire française. Selon M. Bockel, cité par l'AFP, "la France souhaite aujourd'hui une présence visible moindre, mais maintenir un accès logistique, humain, matériel à ces pays".
L'armée française prévoit la création cet été à Paris d'un commandement dédié à l'Afrique. En Côte d'Ivoire et au Sénégal, pays allié clé, la réduction des effectifs a déjà commencé.
Le nouveau Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko, critique envers Paris, a réaffirmé "la volonté du Sénégal de disposer de lui-même, incompatible avec la présence durable de bases militaires étrangères", tout en précisant ne pas remettre en cause les accords de défense bilatéraux.
Rôle futur limité de la France
Selon le chef d'état-major français, cité par l'AFP, les bases françaises en Afrique "et leur visibilité sont devenues difficiles à gérer". L'armée pourrait "mutualiser" ses bases avec d'autres partenaires ou les rétrocéder.
Le futur dispositif resserré devra permettre d'"entretenir des relations" avec les armées locales, "garantir des accès stratégiques", "recueillir du renseignement" et "poursuivre les actions de partenariats opérationnels", mais plus de missions de combat.
Les soldats français apporteront essentiellement de la formation et des capacités aux pays demandeurs. Paris compte aussi adopter une posture plus souple en matière de ventes d'armes.
La base française de Djibouti, point d'appui stratégique face au détroit de Bab el-Mandeb, n'est pas concernée par cette réduction.
LA PUDEUR, VALEUR CARDINALE RAPPELÉE À MASSALIKOUL DJINANE
Cheikh Moustapha Mbacké a souligné devant les fidèles que la pudeur est constitutive de la foi et permet de suivre les recommandations du livre saint dans les rapports humains comme dans la dévotion
L’iman de la mosquée Massalikoul djinane, Cheikh Moustapha Mbacké, a mis en exergue, lundi, l’importance de la pudeur dans la pratique de la religion musulmane et dans les relations humaines.
“La pudeur fait partie de la foi en Dieu. Elles sont indissociables’’, a prêché l’iman Cheikh Moustapha Mbacké devant de milliers de musulmans dans son prêche de la prière de l’Aïd el Kébir.
La pudeur permet au musulman de suivre les recommandations du Coran et le rapproche de Dieu, a ajouté l’iman Mbacké.
Il a aussi relevé l’importance de la pudeur dans les relations humaines. “La pudeur défend au musulman de prendre le bien d’autrui et de faire du mal aux autres’’, a-t-il dit.
La pudeur protège contre le mal, mène vers le droit chemin et conduit vers le bonheur, a-t-il enseigné.
Selon l’iman de la Mosquée Massalikoul djinane, une personne sans pudeur ne ressent pas d’émotion et ne mesure pas non plus la gravité des actes qu’elle pose.
“Si tu es dépourvu de pudeur, c’est comme si tu manques de d’humanisme’’, a-t-il dit.
LE REPLI SUR LES VALEURS DE L'ISLAM PRÔNÉ À MÉDINA BAYE
Cheikh Mouhamadoul Mahi Ibrahima Niass a insisté sur la dimension spirituelle de la Tabaski après la prière. Il appelé les fidèles au repentir et au respect scrupuleux des enseignements du prophète
La célébration de la fête de l’Aïd-el-kébir, communément appelée Tabaski, doit être une occasion pour les musulmans de renforcer leur foi en Dieu et de respecter ‘’scrupuleusement’’ les préceptes de l’Islam et des recommandations du prophète Mohamed (PSL), a fait valoir le Khalife général de la Faydatou Tidjania, Cheikh Mouhamadoul Mahi Ibrahima Niass.
”Cette fête de Tabaski, qui est célébrée partout dans le monde, doit être une opportunité pour les fidèles musulmans de se repentir, de renforcer leur foi en Dieu et de respecter les préceptes de l’Islam et des recommandations (Sunna) du prophète Mohamed (PSL)’’, a-t-il notamment enseigné.
Il a fait cette déclaration, lundi, après la prière de l’Aïd-el-kébir, communément appelée Tabaski, dirigée pat l’Imam Cheikh Mouhamadoul Mahi Alioune Cissé de la grande mosquée de Médina Baye (Kaolack, centre), en présence de plusieurs personnalités religieuses, coutumières, politiques et administratives dont le préfet du département, Latyr Ndiaye.
Cheikh Mouhamadoul Mahi Ibrahima Niass a prié pour le président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko afin qu’ils réussissent leurs missions à la tête du pays.
Le khalife de Médina Baye a également prié pour le peuple palestinien.
KAFFRINE CÉLÈBRE LA TABASKI SOUS LE SIGNE DE L'AGRICULTURE
Cheikh Ahmed Tidiane Ndao encourage l'exploitation maximale des terres arables du pays et prône l'autosuffisance alimentaire par l'agriculture. Il prie pour un bon hivernage aux récoltes record cette année
L’Imam de la Grande mosquée de Kaffrine (centre), Cheikh Ahmed Tidiane Ndao, a prié, lundi, pour un bon hivernage, encourageant les Sénégalais à davantage exploiter la terre.
Dans son sermon de la prière de Tabaski, en présence du gouverneur de la région de Kaffrine, El Hadji Bouya Amar, l’imam a prié ”pour un bon hivernage cette année avec des productions record”, soulignant que seule l’Agriculture peut développer le Sénégal.
”Il faut encourager le consommer local, assurer notre souveraineté alimentaire, qui passe nécessairement par l’Agriculture. Au Sénégal, nous avons des terres arables, donc il est temps qu’on puisse atteindre notre autosuffisance. C’est juste une question de volonté”, a dit le religieux qui a prié pour une paix durable au Sénégal.
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POUVOIR ET RELIGIONS : DES LIAISONS DANGEREUSES?
En Iran, au Vatican, en Mauritanie ou encore en Afganistan qui sont des théocraties, ça ne créerait aucune espèce de débat puisque c'est dans l'ordre des choses, mais dans une république multifonfesionnelle se dit laique, pose des interrogations
Après sa prise de fonction, le président Diomaye Faye a fait le tour des foyers religieux pour rencontrer les responsables. Visites de remerciements, mais aussi dans une certaine mesure de prise de contact puisque pendant son magistère, il aura parfois besoin du concours de ces acteurs pour garantir la paix sociale. Toutefois, une trop grande proximité entre ces acteurs pose question et invite à la réflexion. Le Pr Penda Mbow souhaite que le chef de l’État sache gérer la relation avec tact même si elle admet qu’au Sénégal la frontière entre temporel et spirituel est ténue.
Le Sénégal est un pays profondément de croyants où les différentes confessions religieuses se côtoient dans le respect mutuel et en toute harmonie. Cette cohabitation pacifique et harmonieuse est tout à l'honneur du pays et antérieure à la fondation de la République du Sénégal.
En revanche, vu le caractère laïc de l’État, ainsi que préconisé par la Constitution sénégalaise, les affaires politiques et les affaires religieuses ne devraient pas trop s’imbriquer, même s’il est quelques fois précieux, voire impérieux que le chef de l'État et les chefs religieux discutent pour résoudre les problèmes politiques et sociaux du pays.
Tout de même, le pouvoir politique se doit de garder une certaine équidistance vis-à-vis des différentes confessions religieuses du pays puisque le Sénégal est un État laïc et multiconfessionnel. Dans des théocraties comme l’Afghanistan, l’Arabie Saoudite, l’Iran ou encore la Cité du Vatican - où le chef de l’État en personne est avant tout un religieux -, ce ne serait que normal.
Mais dans un État comme le Sénégal cette équidistance garantira au mieux l’harmonie. C’est en cela que la récente déclaration d’un membre du parti au pouvoir demandant de manière expresse l’érection d’une grande mosquée au cœur du Palais de la république n’a pas manqué de susciter la stupéfaction de certains citoyens.
L’historienne Penda Mbow, ancienne conseillère du Patrimoine nationale, spécialiste du Moyen-âge musulman et occidental et ancienne ministre de la Culture sous le magistère du président Abdoulaye Wade, ne veut pas que l’on fasse ce mélange de genres. Ce serait ouvrir une boite de Pandore que de donner une suite favorable de telle déclaration.
Non seulement il n’y a pas d’espace pour construire de lieu de culte au Palais, mais si on décide d’y ériger une mosquée, au nom de l’égalité des citoyens, accepterait-on d’accueillir une chapelle, une synagogue, des autels de nos croyances endogènes qui sont d’ailleurs les plus accommodants en termes d’occupation d’espace, et même de discrétion ? La suite, serait-elle gérable ?
Pour le Pr Penda Mbow, la requête de ce membre du Pastef relève de la méconnaissance du fonctionnement de la République. La présidence de la République est un patrimoine national. On ne peut en faire ce qu’on veut du Palais ou au palais parce qu’on est président de la République. Non. En d’autres termes, pour grand que soit le chef, il est ce que nous sommes : un citoyen, tenu au respect du patrimoine national qui n’est pas une propriété privée de certains citoyens. Penda Mbow évoque le cas des meubles du Palais par exemple qu’on ne peut changer selon ses goûts parce qu’ils portent le poids de l’histoire et de la mémoire du pays.
Si les visites de remerciements du président aux chefs religieux constituent peu ou prou une prise de contact avec ses acteurs vu de leur rôle dans la préservation de la paix sociale quand le pays a mal, le président devrait se garder d’aller trop loin. Passé, ces tournées, le chef de l’État devrait s’organiser pour ne pas tout le temps apparaître en personne dans presque toutes les manifestations religieuses du pays.