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27 novembre 2024
Politique
par Madieye Mbodj
QUAND LES PILLEURS DE LA RÉPUBLIQUE VOIENT À PRÉSENT LE MONDE À L’ENVERS
Chasse aux sorcières, clament-ils : pourquoi pas d’ailleurs ? L’ensemble des pilleurs de la République doivent rendre gorge, jusqu’au dernier centime siphonné sur les ressources publiques, dont le pays a d’ailleurs le plus grand besoin
Des journalistes convoqués à la Section de recherches de la gendarmerie, des ‘’activistes’’ insulteurs publics jugés et condamnés pour diffusion de fausses nouvelles, des comptes d’entreprises de presse bloqués pour dettes fiscales non honorées : « Pas de doute, nous sommes en face d’une dictature en marche et d’une justice de règlements de comptes politiques contre des militants de l’APR !»
Ces pourfendeurs du nouveau régime, après la claque magistrale reçue du peuple sénégalais le 24 mars 2024, qui a vu le ciel leur tomber sur la tête, se positionnent maintenant en revanchards aigris, prêts à user de toutes sortes de ficelles pour espérer jeter du sable dans le moteur de la transformation systémique en marche. Ces gens-là qui ont usé et abusé sans pudeur de tous les moyens et de toute la force de l’Etat pour casser de l’opposant, lancent aujourd’hui des cris d’orfraie dès la moindre égratignure affectant leurs compères ou comparses.
Mais où étaient-ils donc ces Zorro durant ces douze longues dernières années, figurant parmi les plus sombres en matière de perversion des institutions judiciaires et de piétinement des règles de fonctionnement d’un Etat de droit véritable, particulièrement durant les années 2021 à 2024 ? Et pourquoi ne pipent-ils mot sur les innombrables rapports des corps de contrôle de l’Etat, soigneusement mis sous le boisseau ou le coude pesant du président sortant, des années durant ?
Fort opportunément, le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye a ordonné la publication desdits rapports, qui révèlent l’ampleur du carnage et du brigandage financiers opérés sur le dos des pauvres contribuables sénégalais. Ne surtout pas se laisser divertir ni s’arrêter en cours de route, le monstre est toujours là, avec ses diables et ses diablotins, incrustés dans les divers rouages du pouvoir d’État au niveau central et local, comme à travers les leviers subtils des différents appareils idéologiques. Il revient alors aux citoyens avisés, non pas de s’arrêter à la surface des similitudes apparentes, mais plutôt de faire l’effort de ‘’casser l’os pour sucer la substantifique moëlle’’, en allant à la profondeur des choses car, pour tous les pilleurs de la République, c’est le temps du monde à l’envers. Changer de cap, c’est mettre fin à l’absence de justice, mieux, à l’impunité sélective de Kumba am ndey ak Kumba amul ndey, c’est surtout veiller, sur les chemins escarpés de la rupture, à l’application du principe de la justice égale pour tous, dans le plein respect des droits du justiciable. Chasse aux sorcières, clament-ils : pourquoi pas d’ailleurs ? Tous les sorciers, toutes les sorcières, l’ensemble des pilleurs de la République doivent rendre gorge, jusqu’au dernier centime siphonné sur les ressources publiques, dont le pays a d’ailleurs le plus grand besoin pour jeter les bases de la souveraineté au service des filles et fils de la nation. Tout comme l’ensemble des reesponsables et auteurs de crimies de sang doivent répondre de leurs actes devant la justice et devant le peuple. Ils ne perdent rien pour attendre assurément, et ce ne sera que justice, toute la justice, rien que la justice de la vérité des faits, en lieu et place de la provocation, de la calomnie, du mensonge, de la duperie et de l’injure publique rétribués à coups de millions de CFA.
Monsieur Macky Sall, avant de quitter le pouvoir, a cru bon de laisser à son successeur le dossier empoisonné d’une fausse décision d’effacement de la dette fiscale des entreprises de presse, à hauteur de 45 milliards FCFA. Pourquoi des entreprises de presse, quelle que soit par ailleurs la spécificité dudit secteur ou sa place dans l’exercice de la mission du service public de l’information, devraient-elles sélectivement bénéficier d’exonérations ou d’exemptions fiscales suivant les calculs politiciens et électoralistes ou le simple vouloir du prince, alors que des ATD (Avis à Tiers Détenteur) sont tous les jours que Dieu fait, transmis à des banques de la place pour mettre la main sur des avoirs déposés dans des comptes d’entreprises non en règle vis-à-vis du fisc, des institutions sociales ou d’autres requérants ? Ni menaces, ni musèlement, ni intimidation, ni stigmatisation de tout un corps, il y a seulement que, comme le dit l’adage, qui se sent morveux se mouche : aucun journaliste armé de professionnalisme authentique, aucune entreprise de presse digne de ce nom et tant soit peu sérieuse, ne sauraient cautionner de bonne foi le piétinement des règles d’éthique et de déontologie si chères à la profession et au secteur.
Le léeboon ak lippoon du prétendu wax-waxet sur la mise en œuvre du Projet
Que dire de cette mauvaise querelle encore ou de ce prétendu wax-waxet sur la mise en œuvre des engagements déclinés dans le Projet ? Lors de la visite à Dakar de monsieur Mélenchon de La France Insoumise /LFI, nos ci-devant détracteurs se sont employés à esquiver le débat d’idées sur des problématiques prioritaires abordées par Ousmane Sonko et son hôte, par exemple la redéfinition des relations France / Afrique, la sortie du Franc CFA, la suppression des bases militaires, le français comme langue officielle du Sénégal au-dessus et au détriment de nos langues nationales, et j’en passe. Ils ont préféré jongler et bavarder sur le sexe des anges en Europe et en Afrique. Tout comme ils continuent de persister, s’échinant de diverses manières, à créer une fausse rivalité, animosité, zizanie ou bisbille entre le président et le Premier ministre - en pure perte d’ailleurs pour qui connait réellement ces deux leaders, imbus de valeurs et de principes éthiques, pleinement convaincus ensemble de la pertinence du « Projet pour un Sénégal souverain, juste et prospère, dans une Afrique de progrès ». D‘autant plus que, de la victoire du 24 mars, le duo Diomaye-Sonko n’est redevable d’aucun lobby, ni financier, ni économique, ni religieux, ni médiatique, ni d’un quelconque autre groupe de pression. Ils n’ont de comptes à rendre qu’au seul peuple africain du Sénégal, qui s’est mobilisé, a consenti tous les sacrifices nécessaires, pour finir par gagner, de haute lutte et de la plus éclatante des manières. Aujourd’hui et demain, ce peuple attend que l’on s’occupe avec succès de ses vrais problèmes et préoccupations, tel est le défi. Il s’agit donc pour le nouveau régime, tout en veillant à ne pas laisser l’initiative aux revanchards épaulés par leurs alliés de l’intérieur et de l’extérieur, de faire plus que jamais focus sur la stratégie d’implémentation des orientations et mesures déclinées par le Projet.
Une telle œuvre, comme partout ailleurs du reste, et à l’exemple d’autres expériences de transformation sociale à travers le monde, requiert de respecter les trois temps suivants, étant entendu qu’il ne saurait être question de dresser des cloisons étanches entre ces trois moments : état des lieux-transition-transformation, surtout s’il s’agit de transformation systémique, comme présentement au Sénégal. C’est pourquoi, à propos de la mise en orbite du document de référence en matière de politiques économique et sociale, le Projet, les nouvelles autorités ont, en toute conscience, fixé le cap dès leur entrée en fonction, en précisant que le Projet « portera exclusivement le sceau de l’expertise sénégalaise et sera achevé au troisième trimestre de l’année 2024… La première phase du plan d’action pluriannuel du Projet sera inscrite dans le projet de loi de finances initiale 2025, qui sera soumis à l’approbation de l’Assemblée nationale, au début du mois d’octobre prochain » (Communiqué du Conseil des Ministres du 24 Avril 2024). La rupture n’est point du taf-yëngël, mais une œuvre grandiose et trop sérieuse pour être escamotée ou conduite dans la brusquerie de l’instantané: « se hâter avec lenteur », en faisant preuve de toute la lucidité et patience requises, tout en déployant la communication appropriée ainsi que la méthode de la pédagogie par l’exemple et par le haut, autant de leviers indispensables pour asseoir les bases de la proximité et de la confiance entre les autorités et les citoyens, en vue d’enraciner, de faire vivre et de réaliser le Projet, aujourd’hui, demain et après-demain.
A coup sûr, une révolution démocratique, sociale et citoyenne est en marche contre le présidentialisme néocolonial qui entrave le processus de libération et de développement de notre pays depuis plus de 60 ans, charriant servitude volontaire, tyrannie autocratique et gouvernance prédatrice. Il est donc impératif de soutenir cette révolution, de contribuer activement et résolument à son plein succès, dans la claire conscience des jours difficiles à vivre, compte tenu de l’ampleur des dégâts et des retards accumulés ainsi que des obstacles à surmonter : nous venons de loin et nous voulons aller plus loin encore, contre tous les ennemis de classe de l’intérieur et de l’extérieur. La mobilisation populaire et citoyenne, avec les jeunesses comme fer de lance, a été « la main de Dieu » qui a assuré la victoire du 24 mars, elle reste et restera le meilleur gris-gris pour garantir la protection, la défense et l‘accélération de la révolution en marche.
par Amadou Diaw
DE L’IMPORTANCE DE LA FORMATION DE LA JEUNESSE À L’INCERTITUDE
Dans un monde en perpétuelle évolution et marqué par l’incertitude, la capacité des jeunes à naviguer dans la complexité et l’ambiguïté devient une compétence essentielle
J’ai souvent entendu tant sur les plateaux de télé que lors des grandes messes dédiées à la question de l’emploi, le vieux concept d’Adequation Formation/ Emploi.
Ma petite expérience me permet d’affirmer que les métiers de demain ne sont pas connus pour la majorité d’entre eux .
Dans un monde en perpétuelle évolution et marqué par l’incertitude, la capacité des jeunes à naviguer dans la complexité et l’ambiguïté devient une compétence essentielle.
Réfléchissons à la manière dont nous pouvons former la jeunesse africaine à embrasser l’incertitude comme une opportunité de croissance et de créativité.
Invitons la jeunesse à penser de manière transdisciplinaire, à embrasser la complexité des situations, à accepter l’incertitude inhérente à notre monde en perpétuel mouvement.
Encourageons les jeunes à développer leur pensée critique, à embrasser la diversité des points de vue, et à apprendre à gérer l’incertitude peut se révéler vital pour leur développement personnel et professionnel.
La formation à l’adaptabilité
Former les jeunes à l’adaptabilité est essentiel pour les préparer à un monde en constante évolution. Autour des axes suivants :
(a) Encourager l’ouverture d’esprit et la curiosité face à de nouvelles idées.
( b) Promouvoir la prise de risque calculée et la gestion du changement.
(c) Valoriser la flexibilité et l’agilité dans la prise de décisions et l’adaptation aux situations changeantes.
(d) Sensibiliser à l’importance de la remise en question et de l’acceptation des feedbacks pour progresser.
(e) Intégrer des formations sur la gestion du stress et des émotions pour favoriser un état d’esprit positif face à l’incertitude.
(f) Encourager l’adaptation aux nouvelles technologies et tendances du marché.
(g) Faire de l’adaptabilité un pilier de l’éducation en mettant en avant des exemples inspirants de personnes ayant su s’adapter avec succès aux défis rencontrés.
La Pensée Complexe:
La jeunesse africaine peut être formée à la pensée complexe, qui consiste à considérer les phénomènes dans leur globalité, à tisser des liens entre les connaissances, et à appréhender les situations avec un regard holistique.
La Gestion de l’Incertitude:
L’incertitude peut devenir un terreau fertile pour l’innovation et la créativité. En formant les jeunes à la gestion de l’incertitude, on les prépare à relever les défis futurs, à s’adapter aux changements, et à saisir les opportunités qui se présentent malgré les obstacles.
En formant la jeunesse africaine à l’incertitude on les outille pour devenir des acteurs éclairés et résilients dans un monde en perpétuelle mutation.
En cultivant la pensée complexe, la créativité, et la capacité à gérer l’incertitude, on contribue à forger des citoyens engagés et aptes à construire un avenir positif.
LES RAISONS DE LA CONVOCATION DE NAFISSATOU DIOUF À LA BRIGADE DE RECHERCHES
«Je viens de recevoir un coup de fil du Commandant de la brigade de recherche de Dakar», a annoncé l'ancienne DG de la Tds Sa. Elle serait sur une liste de personnalités qui doivent rendre un véhicule de la Présidence.
iGFM - (Dakar) Le Dr Nafissatou Diouf, qui était à la tête de la Tds Sa, a été convoquée à la brigade de recherches ce mardi.
«Je viens de recevoir un coup de fil du Commandant de la brigade de recherche de Dakar», a annoncé Dr nafissatou Diouf, qui était directrice générale de la Tds Sa.
Elle informe que l’agent qui l’a joint au téléphone lui a déclaré qu’elle est sur «une liste de personnalités qui doivent rendre un véhicule de la Présidence».
«Je n'ai jamais travaillé à la Présidence et je n'ai jamais reçu ni conduit un véhicule de la Présidence», dit-elle avoir rétorqué à son interlocuteur. Ce dernier lui réitère qu’elle est bien sur la liste. Il s'agirait même d'une voiture de marque Peugeot 508.
«Je n'ai pas connaissance de ce véhicule. Je n'ai jamais conduit un véhicule de la Présidence de la République du Sénégal», précise-t-elle.
Par Thierno Bocoum
SONKO A DÉCIDÉ DE GOUVERNER ET DE S'OPPOSER EN MÊME TEMPS
Comment peut-on traiter certains magistrats de corrompus quand on décide de s’immiscer dans l’enclenchement de l’autosaisine du procureur à travers son ministre de la justice ?
Le Premier ministre Ousmane Sonko est en retard. Le plan d’action gouvernemental qu’il annonce pour bientôt lui a été demandé depuis très longtemps.
Dans le premier communiqué du conseil des ministres en date du 09 avril 2024, il a été dit ceci : « le Président de la République a demandé au Premier Ministre, sur la base du PROJET et des orientations présidentielles sus indiquées, de finaliser, avant la fin du mois d’avril 2024, le Plan d’actions du Gouvernement, avec un agenda précis de réalisation des objectifs fixés. »
Il est en retard de plusieurs mois mais trouve le temps de faire de la politique politicienne en mettant en exergue une compétence qui a déjà montré ses limites.
Comment peut-on traiter certains magistrats de corrompus quand on décide de s’immiscer dans l’enclenchement de l’autosaisine du procureur à travers son ministre de la justice ?
Pourquoi ne pas demander au procureur de faire son travail sur son propre dossier pendant devant la justice ?
Encadrer la justice et la presse selon ses propres orientations est la pire des dérives d’un apprenti dictateur.
S’attaquer à une opposition qui a décidé de laisser le temps de l’observation est une belle preuve d’incapacité face aux nouvelles charges étatiques.
L’ingénieuse prouesse a été de trouver le temps de faire de la politique politicienne après avoir demandé du temps pour faire des résultats.
À défaut de projet et de visions, les objectifs sont maintenant clairs :
1 - Anticiper sur l’après Diomaye en muselant la presse non inféodée à sa doctrine, en intimidant certains peureux d’une opposition hésitante pour les dissuader dans l’exercice de leur droit et en accaparant un appareil politique à travers un discours populiste renouvelé.
2 - Faire croire que le nouveau pouvoir est menacé dans sa volonté de prétendues éformes systémiques pour divertir les sénégalais sur un combat contre le néant et ainsi échapper à la récurrence des demandes de respect des engagements et de satisfaction des besoins majeurs des populations.
Ousmane Sonko a décidé de gouverner et de s’opposer en même temps. Gouverner contre ses adversaires, s’opposer à ses adversaires.
Celui qui était prêt à déloger du palais de la république un président légalement élu pour prendre sa place fera tout pour remplacer son poulain.
Son temps sera dédié à la politique politicienne. La correcte prise en charge des intérêts majeurs des populations attendra malheureusement.
Qu’il sache que ceux qui ne sont pas dans le soutien aveugle, le fanatisme et la recherche de sinécures connaissent bien ce proverbe qui dit que « bien dire fait rire, bien faire fait taire. »
Malheureusement, il ne cherchera pas à faire taire en bien faisant mais plutôt en usant de formes d’intimidation ridicules, obsolètes et inopérantes.
Nous espérons que certaines ruptures annoncées et attendues survivront dans cette mare de populisme.
Les sénégalais sont fatigués. Ils ne rempliront pas leur ventre par des paroles futiles et de l’arrogance.
MULTIPLE PHOTOS
LE LEGS POLITIQUE DE KHALIFA SALL EN QUESTION
Barthelemy Dias, Abba Mbaye, Moussa Taye, Seydina Issa Laye Samb, Madiop Diop…Quel avenir pour le mouvement Taxawu Senegal, après la cuisante défaite à la présidentielle ? Cette question doit “triturer les méninges” de Khalifa Sall et compagnie
Arrivé quatrième à la présidentielle de 2024 avec 69 760 voix soit 1,56% de l’électorat, Khalifa Sall, 68 ans, a droit à une dernière participation à un tel scrutin en 2029. Sera-til obligé d’y aller ou prépare-t-il un de ses poulains? En tout cas, ses potentiels successeurs à la tête de Taxawu Sénégal ne présentent pas toutes les assurances pour porter le flambeau.
Quel avenir pour le mouvement Taxawu Senegal, après la cuisante défaite à la présidentielle de 2024? Cette question doit “triturer les méninges” de Khalifa Sall et Cie. L’ancien maire de Dakar, qui aura 73 ans en 2029, aura une dernière carte à jouer pour occuper le fauteuil présidentiel.
Mais son score au soir du 24 mars 2024, quatrième avec 69 760 voix soit 1,56% de l’électorat, devrait le pousser à y réfléchir à deux fois avant de s’engager dans un tel projet. Quoi qu’il en soit, deux options s’offrent à lui: se retirer d’une dernière course vers la présidentielle ou choisir un bon dauphin qu’il va accompagner pour réaliser son rêve tant escompté. L’un dans l’autre, il peut incarner une opposition de qualité en relevant le niveau du débat et en faisant preuve de responsabilité dans le déroulement de ses actions politiques.
Mais en jetant un coup d'œil sur les potentiels successeurs de Khalifa Sall à la tête de Taxawu Sénégal, on se rend compte qu’ils ne présentent pas tous des assurances pour porter le flambeau ou pour pouvoir bousculer le pouvoir actuel.
Si on prend l’exemple de l’actuel maire de Dakar, Barthélémy Dias, qui est le mieux positionné pour prendre les reines de Taxawu Sénégal au cas où Khalifa serait out, il faut se rendre à l’évidence que “Dias-fils” a été condamné définitivement dans l’affaire Ndiaga Diouf. La Cour suprême a rejeté en décembre 2023 son pourvoi en cassation, en entérinant la décision de la 3ème Chambre Correctionnelle de la Cour d’Appel du Tribunal de grande instance Hors classe de Dakar, rendue le mercredi 21 septembre 2022, confirmant la peine de 2 ans dont 6 mois ferme, avec des dommages et intérêts de 25 millions de francs qu’il devrait payer à la famille de Ndiaga Diouf. Cette décision l’exclut ainsi des listes électorales pour cinq ans. De ce fait, si cette situation est maintenue, l’édile de la capitale ne pourrait pas participer à l’élection présidentielle de 2029.
ENVERGURE DES LEADERS DE TAXAWU SENEGAL
Un autre leader qui pourrait incarner le leadership au sein de ce mouvement, c’est le député Abba Mbaye. Même si ce dernier a essayé deux fois, en 2014 et en 2022, de briguer en vain la mairie de Saint Louis, il a réussi cependant à remporter haut la main les dernières législatives dans l’ancienne capitale du Sénégal en battant à l’époque Mansour Faye. Toutefois, il faut se rendre à l’évidence qu’il n’a pas encore une forte étoffe et une base solide sur laquelle s’appuyer pour aller à la conquête du pays. Il lui faudra également démontrer dans les prochaines échéances électorales qu’il présente un bon profil et qu’il peut compter parmi ceux-là qui, dans Taxawu Sénégal peuvent porter le drapeau pour d’abord s’opposer redoutablement à l’actuel régime dans la ville de Saint Louis, et éventuellement se présenter comme le candidat de Taxawu Sénégal à une présidentielle.
Quant à Moussa Taye, porte-parole du mouvement Taxawu Sénégal et conseiller politique de Khalifa Sall, il se cantonne à ces fonctions précitées sans jamais montrer de réelles ambitions politiques aussi bien au niveau local que national. Il n’a jamais d’ailleurs essayé de se construire une certaine envergure politique, préférant se limiter aux tâches politiques et à la stratégie.
C’est tout le contraire du maire de Grand Yoff, Madiop Diop qui a une très bonne base politique dans sa localité. Il est arrivé à garder son bastion malgré tous les appétits que suscite sa collectivité. De grands leaders du pouvoir comme de l’opposition ont toujours voulu récupérer cette mairie en vain. Il fait partie des fidèles de Khalifa Sall. Son seul hic, il manque de charisme politique pour franchir le pallier qui devrait lui permettre de nourrir des ambitions plus grandes que celles de chef d’exécutif local.
Enfin, à Taxawu Sénégal, il faut compter également sur le jeune Seydina Issa Laye Samb qui, par surprise, s’est retrouvé à la tête de la mairie de Yoff, réussissant ainsi à surclasser l’ancien ministre sous Macky Sall, Abdoulaye Diouf Sarr. Depuis, il construit son petit chemin sans tambour ni trompette. Il est évident que Monsieur a profité d’une situation. Et que n’eût été l’apport de Yewwi Askan Wi et sa montée en puissance à l’époque dans le département de Dakar, ce jeune, ancien président de la jeunesse socialiste, n’aurait jamais remporté un tel scrutin. C’est un jeune ambitieux qui peut compter avec Khalifa Sall, mais il a cinq ans pour capitaliser ses expériences et se forger une carrure de chef. Mais il faudrait qu’il démontre qu’il peut valoir plus qu’un simple maire de commune. Même s’il fait partie de la task-force de Taxawu, il serait difficile de voir Khalifa et Cie miser sur lui en 2029. Ses chances sont extrêmement minimes. Mais avec l’avènement Diomaye, devenu Président contre toute attente, il faut dire qu’impossible n’est pas sénégalais!
Par Momar Dieng
DIVERSION ET RÉALITÉS
Les propos d’Ousmane Sonko à l’endroit de la presse, tenus le 9 janvier sur l’esplanade du Grand Théâtre lors d’un meeting de son parti, ont soulevé l’ire de beaucoup de journalistes…
Les propos d’Ousmane Sonko à l’endroit de la presse, tenus le 9 janvier sur l’esplanade du Grand Théâtre lors d’un meeting de son parti, ont soulevé l’ire de beaucoup de journalistes… Pour certains d’entre eux, le chef du Pastef (et Premier ministre) est coupable d’avoir proféré des menaces et mises en garde contre les professionnels des médias dans l’exercice de leurs fonctions. D’autres l’accusent - sans avoir tort - de tirer sur cette corde « populiste » qui semble lui avoir bien réussi dans sa déjà fulgurante carrière politique. Pourquoi changerait-il de méthode, se disent-ils ? Des ‘’Unes’’ de la presse quotidienne de ce lundi 10 juin renseignent sur l’impact d’un discours sur le personnel du « 4e Pouvoir », sans langue de bois, direct mais pourtant précisément…ciblé sur une catégorie identifiée de patrons de presse. Un point crucial qui n’a pas semblé digne d’intérêt pour tout le monde. Cela, c’est sur la forme.
Dans le fond, que retenir d’essentiel du discours véhément d’Ousmane Sonko ?
Primo : que les journalistes ont l’obligation professionnelle, éthique et morale de respecter les principes sacro-saints qui fondent et légitiment l’exercice de leur profession, qui plus est dans un environnement démocratique où ils ne sont clairement pas les seuls acteurs. Nous publions et diffusons chaque jour des centaines d’articles qui touchent à tous les secteurs de notre vivre-ensemble quotidien et sur tous les supports disponibles. Prenons-nous toujours le temps de le faire comme nous devons le faire? La perfection n’existant nulle part, la réponse est non. Le faisons-nous en toute bonne foi ? La déontologie est une matière variable, à chacun sa conscience. Prenons-nous le temps de rectifier ce qu’il y a à rectifier ? Sans doute mais il reste du travail.
Il nous faut le reconnaître : nous avons - bien malgré nous - fourni des munitions à des gens extérieurs à notre profession pour qu’ils viennent nous rappeler le ba.ba de notre métier en brandissant des pièces à conviction qui nous envoient au tapis. La présumée « affaire Kandé » qui vient de défrayer la chronique est un désastre monumental en termes de crédibilité qui nous frappe tous. Elle montre ce que peut être un journalisme ombrageux dont la mécanique éditoriale carbure aux racolages, rapiéçages et ajustages aux fins de fournir des produits livrables à d’obscures officines en embuscade dans une arrière-scène en Antarctique. On ne le dira jamais assez : « l’indépendance du journalisme est la première garantie d’une information loyale. Pas de quêtes de vérités sans autonomie de leurs chercheurs » (Edwy Plenel).
Deuxio : que les entreprises de presse ont le devoir d’être en règle avec la loi, notamment au plan fiscal. Personne ne le conteste. Les difficultés que vivent les patrons de presse, le stress des fin de mois et des autres périodes ‘’sociales’’ qui appellent des dépenses, les sacrifices immenses que certains d’entre eux consentent jusque sur leurs propres biens pour faire vivre leurs médias et leurs personnels sont des réalités incontestables. Il faut leur en rendre hommage. Mais c’est leur choix d’avoir investi dans un secteur impitoyable, concurrentiel, budgétivore et sans garantie de retour sur investissement. La réalité est têtue mais incompressible. Des patrons de presse acceptent les règles du jeu, déroulent leurs stratégies, font preuve d’inventivité et d’innovations en tenant compte de leurs moyens et limites. D’autres, par contre, font semblant de jouer le jeu, rusent, transforment une présumé capacité de nuisance en une institution permanente de lobbying qui finit par discréditer la véritable institution que doit être le média. C’est ce vagabondage égoïste avec des « bailleurs de fonds » non philanthropes qui ramène au ‘’Primo’’ ci-dessus. Dans un post en date du 27 mai 2024, Hamadou Tidiane Sy, fondateur du site « Ouestafnews » et directeur de l’école de journalisme E-jicom, écrit: « l’indépendance du journaliste n’a pas de prix mais a un coût. Celui de n’être souvent « l’ami » de personne : ni pouvoir, ni opposition, ni opérateurs économiques, ni chefs coutumiers ou religieux…»
Au delà de la tonalité du discours d’Ousmane Sonko, ce sont les réalités que voila que les organisations et entreprises de presse devraient s’attacher à combattre pour protéger l’honneur d’une profession indispensable au contrôle démocratique du pouvoir politique, de sa gouvernance, des ‘’tromperies d’Etat’’ (Edwy Plenel) et des pratiques oligarchiques autour de l’économie et des secteurs stratégiques lucratifs de la vie nationale. C’est la voie royale pour assurer à la presse cette qualité de contre-pouvoir qui a été détruite par la cupidité manifeste dont font preuve certaines de ses figures.
S’accrocher aux propos d’Ousmane Sonko pour ne pas en voir le fond ne nous avancera en rien. Exigeons par exemple du pouvoir la suppression des peines privatives de liberté pour les journalistes ! C’est le Président Bassirou Diomaye Faye qui en a pris l’engagement. Mais apparemment, une loi de protection pour les lanceurs d’alerte semble plus prête d’être déposée à l’assemblée nationale. Ça, c’est un beau défi et une vraie réalité ! Sus à la diversion.
LE PROJET ENCORE UNE FOIS EST PLUS QUE REEL
Sociologue de formation et consultant international en management des ressources, Ousmane Ndiaye également membre du Parti Pastef est revenu sur les propos du Premier ministre disant qu’ils n’ont de comptes à rendre ni aux journalistes ni aux politiques.
Sociologue de formation et consultant international en management des ressources, Ousmane Ndiaye également membre du Parti Pastef est revenu sur les propos du Premier ministre disant qu’ils n’ont de comptes à rendre ni aux journalistes ni aux politiques. Ousmane Ndiaye est du même avis qu’Ousmane Sonko. En effet, dit-il : « notre seul patron c’est le peuple sénégalais. Nous n’avons de comptes à rendre à qui que ce soit à part le peuple sénégalais. Mais quand des gens se constituent en lobby ou en groupe de pression on n’a pas de compte à leur rendre ».
Parlant de la dette, il a aussi repris Sonko en martelant que : « si on parvient à mobiliser toutes nos ressources naturelles dont on dispose on n’a pas besoin d’emprunter de l’argent. Parce que ; rappelle-t-il, le service de la dette actuellement au Sénégal c’est 1826 milliards. Ça veut dire que nous payons chaque mois 152 milliards de dette ». Donc pour lui, la vérité c’est qu’on ne peut pas en deux, trois mois mobiliser toutes ces ressources dont on parle.
« On est obligé de faire avec ce qu’on a trouvé sur place en terme de ressource naturelle, en terme de ressource fiscale, en terme de dettes multilatérales, bilatérales ou commerciales. Pour le projet, il existe bel et bien mais il faut l’adapter au fonctionnement de l’Etat. C’est ce qu’on appelle réécriture. Le projet encore une fois est plus que réel. La preuve ? On a commencé à mobiliser nos ressources fiscales avec les impôts. Et il faut rappeler que le redressement fiscal ne concerne pas seulement la presse… Par ailleurs, les sénégalais sont prêts à se sacrifier pour le développement du pays », indique-t-il.
MBACKÉ RÉCLAME DES COMPTES AU MINISTÈRE DES SPORTS SUR LE FINANCEMENT DES LIONS
Le député exige des réponses sur l'utilisation de l'argent public lors de la CAN 2023 et du Mondial 2022, deux compétitions où le Sénégal a déçu. Montants dépensés, primes des joueurs et staffs... Le parlementaire veut tout savoir
(SenePlus) - Dans une question écrite adressée le 8 juin à la ministre des Sports, le député Cheikh Thioro Mbacké exige des explications détaillées sur l'utilisation des fonds publics pour les campagnes de l'équipe nationale du Sénégal à la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) 2023 et à la Coupe du monde 2022.
"Conformément au principe constitutionnel de transparence, les conditions d'utilisation de ces fonds par le ministère et la fédération soulèvent de nombreuses interrogations auxquelles le peuple doit obtenir des réponses", écrit le parlementaire de l'opposition dans sa correspondance.
Mbacké déplore en effet que l'Assemblée nationale n'ait encore accès à aucun "bilan exhaustif" de la Fédération sénégalaise de football, notamment sur la gestion des deniers publics lors de la CAN 2023, compétition où les Lions ont été éliminés dès les 8es de finale.
"Est-ce à dire que le dossier relatif à ces deux grandes compétitions n'a jamais été instruit par vos services ?" interroge-t-il la ministre, en référence aux "exigences de redevabilité dans la gestion des affaires publiques".
Le député réclame ainsi des réponses chiffrées à 5 questions précises :
1. Le montant total officiellement dépensé pour ces deux campagnes
2. Le montant des primes versées aux joueurs
3. Le montant des primes pour le staff et les officiels
4. L'existence éventuelle d'un bilan financier de la Fédération
5. La mise à disposition des documents attestant de la "bonne gestion et transparence" de ces campagnes
"Dans l'attente de recevoir ces documents, nous vous prions de fournir des explications claires et détaillées aux députés", conclut Cheikh Thioro Mbacké dans son courrier.
CHARLES-EMILE CISS OU LES RAISONS D’UN COMBAT DON QUICHOTTESQUE
Une chose est sûre : depuis son limogeage, la Direction de la Solde est gérée avec une très grande compétence par une dame, administrateur civil comme lui, qui fait le job avec beaucoup de professionnalisme et à la très grande satisfaction de ses chefs
Les lendemains de guerres victorieuses sont pleines de héros imaginaires aux exploits méconnus et pour cause car n’existant que dans les têtes de ces vantards qui, si ça se trouve, s’étaient cachés durant les combats ! L’Histoire, quant à elle, regorge de Tartarin de Tarascon qui prétendent avoir tué des lions alors qu’ils avaient pris la fuite. Dans le domaine politique, au lendemain de changements de régimes, on voit apparaître subitement sur le devant de la scène des « résistants » méconnus qui jurent leurs grands dieux avoir été victimes des régimes précédents du fait de leur opposition aux politiques qu’ils menaient, de leur patriotisme, de leur dénonciation des pratiques qui avaient cours etc. Ou du soutien qu’ils apportaient aux nouvelles autorités lorsque celles-ci, dans l’opposition, étaient persécutées ! Notre pays n’échappe pas à la règle où, depuis le 24 mars dernier, plein d’individus surgissent du néant pour dire qu’ils étaient persécutés par le régime du président Macky Sall. Un régime dont ils faisaient partie pourtant et où ils jouaient souvent des rôles qui n’étaient pas accessoires. De la même façon qu’à l’accession au pouvoir du président Abdoulaye Wade on avait vu déferler d’étranges « sopistes de la première heure » pourtant inconnus au bataillon de vrais combattants wadistes des années de braises, de prétendus « Mackyistes de lait » ont fleuri à partir de 2012. Ce alors que lorsque l’ancien président de l’Assemblée nationale traversait le désert nul ne les avait jamais vus nulle part sur le front. C’est la même chose depuis le 24 mars…
Un de ces héros sortis du bois, qui soutient avoir ferraillé vaillamment contre le défunt régime et été victime de sa lutte intrépide contre les pratiques maffieuses qui avaient cours durant les « Sall » années, c’état assurément Charles-Emile Ciss. Ce chevalier blanc, ce héros sans peur et sans reproche, sabre au clair, serait allé courageusement à l’assaut du crime financier organisé mettant hors d’état de nuire les satrapes et autres sangsues qui mettaient sous coupe réglée la Direction de la Solde. Cette structure stratégique et névralgique gère les salaires de nos centaines de milliers de fonctionnaires c’est-à-dire ce qu’ils ont de plus vital, de plus essentiel et de plus intime aussi. Les différents directeurs qui se sont succédé à sa tête ont toujours été des tombes. Nul ne les a jamais vus s’exprimer sur ce sujet particulièrement sensible y compris bien après leur départ à la retraite car ils savent ce que devoir de réserve veut dire. L’exception qui confirme la règle de la discrétion, c’est, donc, Charles-Emile Ciss. A coups d’audits, de contrôles, de vérifications confiés la plupart du temps à des cabinets privés, ce héros serait parvenu à nettoyer les écuries d’Augias des Finances, à chasser les prévaricateurs et à ramener de l’ordre dans la maison. C’est bien simple d’ailleurs, les nombreux cafards débusqués à la Direction de la Solde par les vérificateurs de la Cour des Comptes, c’est à sa sagacité que ces derniers le doivent. Car, sans lui et l’excellent travail qu’il avait mené, ces nigauds de vérificateurs n’auraient rien trouvé. Une action rédemptrice qui ne pouvait pas plaire à tout le monde. D’où les nombreux ennemis qu’il s’était créés à l’immeuble Peytavin siège du ministère des Finances. Mais alors pourquoi un tel héros qui a fait un travail aussi admirable a-t-il été viré comme un malpropre de la Direction de la Solde ?
C’est au lendemain des alternances politiques, on vous l’a dit, qu’apparaissent les héros méconnus, les résistants imaginaires, les Tartarin de Tarascon. Charles-Emile Ciss, donc, surgit brusquement en pleine lumière et s’épanche dans les médias pour expliquer à quel point sa guerre farouche contre les pratiques qui avaient cours à la Direction de la Solde lui avait valu d’être éjecté de son fauteuil. Et c’est au fond en raison de sa probité candide, sa croisade contre le Mal, sa défense farouche des deniers de la Nation que des chefs que tout ceci dérangeait ont eu sa tête. Après son limogeage, ce responsable de la coalition Benno Bokk Yaakar (BBY) a claqué la porte pour essayer d’abord de se présenter à la présidentielle. N’ayant pas pu obtenir le nombre de parrains requis, il s’est accroché au wagon de la coalition « Diomaye Président ». Et à présent que celle-ci a gagné, il faut bien que ses nouveaux dirigeants soient au courant des excellents états de service présumés de l’ancien Directeur de la Solde ! Et le récompensent à la hauteur du combat qu’il dit avoir mené contre le régime tombé le 24 mars dernier.
Un appel de phares en direction de Sonko-Diomaye !
En quelque sorte, un appel de phares en direction du président Diomaye Faye et du Premier ministre Ousmane Sonko. Toute la question est de savoir si ces sorties intempestives dans la presse sont la meilleure manière de se signaler à l’attention des nouvelles autorités de ce pays. Surtout venant d’un fonctionnaire à la langue bien pendue.
Quitte, encore une fois, à inventer des exploits imaginaires pour mieux se mettre en valeur. Car, expliquent ses anciens collègues et chefs, contrairement à ce qu’il avance, la Direction de la Solde n’a jamais été ce Tonneau des Danaïdes que décrit Charles-Emile Ciss. Elle a toujours été régulièrement auditée, au moins une fois par mois, et les dysfonctionnements éventuels corrigés sans tambour ni trompettes. Il n’est pas rare, explique-t-on, que l’ordinateur vire par erreur un salaire deux fois, ce qui est détecté immédiatement et un ordre de recettes d’un montant correspondant émis. Cela ferait même partie de la routine de ce service. Mais là où le combat de notre chevalier Bayard devient haineux, c’est lorsqu’il invente des choses et prétend par exemple que l’ancien ministre des Finances, Moustapha Ba, l’un des rares de l’ancien régime dont la gestion est unanimement saluée, aurait mis dans le fichier des fonds communs des prostituées et des laveurs de voitures ! A ce niveau, ce n’est plus de la dénonciation, c’est de la calomnie venant encore une fois d’un fonctionnaire que le sens des responsabilités qu’il exerçait devrait pousser à la boucler ! Car il se trouve que, sur ce point précis des fonds communs, et sur d’autres aussi sans doute, notre brave Charles-Emile Ciss, raconte des histoires.
D’après nos investigations, le fichier du fonds commun est établi par les chefs de services qui notent leurs collaborateurs dont ils établissent par ailleurs le temps de présence par trimestre. La part de chaque agent est déterminée suivant son coefficient hiérarchique (grade),son temps de présence et sa note. Les fichiers établis sont approuvés par le secrétaire général ou le directeur de cabinet du ministre ainsi que par le directeur général ou le Coordonnateur du Trésor. Après quoi, le montant revenant à chaque agent est viré sur son compte bancaire. Il est bien précisé que l’intégration d’un agent sur le fichier doit être justifiée par sa note d’affectation et sa prise de service ! Allez savoir dans ces conditions comment est-il possible d’y intégrer des prostituées ou des laveurs de voitures… Par contre, insiste-t-on, c’est par charité que le chevalier blanc Ciss n’a pas été remis à la disposition de son administration d’origine, vu qu’il est un administrateur civil, pour lui permettre de continuer à bénéficier des…fonds communs. Vous avez dit non ayants droit ?
Charles-Emile Ciss, un manager modèle ? Ses collègues rigolent et font état d’une mauvaise gestion des ressources humaines marquée par le départ d’une vingtaine de collaborateurs, y compris des cadres, lorsqu’il dirigeait la Direction de la Solde. Il y… Soldait des comptes ? Ils parlent aussi de recrutements tous azimuts, d’envolée des contrats de services et prestations intellectuelles, de dérives dans la gestion des statistiques sur la masse salariale etc.
Une chose est sûre : depuis son limogeage, la Direction de la Solde est gérée avec une très grande compétence par une dame, administrateur civil comme lui, qui fait le job avec beaucoup de professionnalisme et à la très grande satisfaction de ses chefs. Mais aussi, et surtout, dans une très grande discrétion. Car le silence est d’or pour un fonctionnaire surtout s’il s’occupe de choses aussi sensibles que les salaires de tout le monde !
SONKO RYTHME LE JEU
L’enseignant émérite Moussa Diaw et le journaliste Abdoulaye Mbow livrent leur analyse du discours polémique tenu par le Premier ministre lors de la rencontre de dimanche dernier avec les jeunes de son parti
L’enseignant émérite en Sciences politiques à l'université Gaston Berger de Saint-Louis, Moussa Diaw et le journaliste Abdoulaye Mbow décortiquent les contours du discours controversé du leader de Pastef, Ousmane Sonko, par ailleurs Premier ministre lors de la conférence politique organisée par les jeunes de son parti, le PASTEF, le dimanche 9 juin dernier. Interpellé hier, lundi 10 juin, par Sud quotidien, le Pr Moussa Diaw a estimé que cette sortie du leader de Pastef était politiquement nécessaire dans le contexte actuel marqué par des critiques de certains leaders politiques qui n’ont pas encore digéré leur défaite. Pour sa part, tout en relavant certains points positifs comme d’autres moins positifs dans ce discours, Abdoulaye Mbow a indiqué que la polémique suscitée par cette sortie est liée aux sujets abordés mais aussi à l’intonation donnée au verbe.
Ousmane Sonko avait besoin de communiquer pour montrer qu’il y a un chef du gouvernement qui mène la coordination de l’action gouvernementale. L’avis est du professeur en Sciences politiques à l'université Gaston Berger de Saint-Louis. Interpellé hier, lundi 10 juin, par Sud quotidien sur le discours prononcé par Ousmane Sonko, président de Pastef, lors d'une conférence politique organisée par les jeunes de son parti, le dimanche 9 juin dernier, un discours qui a suscité de vives réactions, le Pr Moussa Diaw a estimé que cette sortie du leader de Pastef était politiquement nécessaire. En effet, argumente l’Enseignant chercheur émérite en Sciences politiques à l'université Gaston Berger de Saint-Louis, « ce discours permet au Premier ministre de se positionner en mettant à l’écart toute tentative de déstabilisation. En menaçant certains de soulever des dossiers qui pourraient les compromettre, il se donne des moyens politiques d’agir en considérant les enjeux », a-t-il souligné avant d’ajouter.
En effet, estimant que « depuis leur victoire, les nouvelles autorités font face du fait de « l’absence d’actions concrètes à des critiques de la part de certains leaders politiques qui n’ont pas encore digéré leur défaite », le Pr Moussa Diaw assure au sujet de cette sortie du leader de Pastef que c’est tout à fait normal qu’il intervient et recadre le jeu politique sinon ce serait l’anarchie à cause des critiques qui fusent de toutes parts fustigeant les audiences qu’il accorde à des ambassadeurs. Egalement aussi à cause de lettres adressées au Conseil constitutionnel même si tout cela ne semble pas le déranger nulle part ». Ainsi, selon lui, par cette sortie, « le Premier ministre apparait non seulement comme un leader politique dominant l’espace politique mais aussi comme un homme politique qui sait ce qu’il veut. « Cette forte mobilisation des jeunes le renforce davantage dans sa conviction de mener à bien la politique qu’il compte mettre en place et fixer les orientations et les espaces politiques qu’il compte conquérir et se positionner puisqu’il parle de 2050. Cela veut dire qu’il a un agenda qui s’inscrit dans la durée avec la possibilité de transformer la société sénégalaise et d’aller vers les réformes politiques nécessaires ».
Interpellé également sur cette sortie du leader de Pastef, le journaliste Abdoulaye Mbow a indiqué que la polémique suscitée par ce discours est liée aux sujets abordés mais aussi à l’intonation donnée au verbe en ce qui concerne certaines questions relatives notamment à la presse, de manière générale à la reddition des comptes. Toujours sur le fondement des critiques suscitées par le discours du leader de Pastef, l’ancien Directeur de publication du journal « La tribune » a également pointé du doigt le contenu et le contenant de sa communication. « Il y’a des choses qu’il a dit et qui, à mon avis, n’avaient pas leur place dans ce discours. Je pense qu’en tant que Premier ministre, il n’avait pas à exposer le contenu de son échange avec le ministre de la Justice ». Toutefois, au-delà de ces considérations, Abdoulaye Mbow dit noter dans ce discours plusieurs points positifs sur le plan de la communication. Ainsi citant entre autres, la vision Sénégal 2050 déclinée par Sonko ou encore le plan d’action gouvernementale et les points relatifs à certains filières porteurs comme l’agriculture, l’élevage et son appel aux jeunes à s’engager dans le travail pour l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire, Abdoulaye Mbow a indiqué que tous ces points de même que son annonce sur la réduction du coût de la vie méritent un débat des acteurs.