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27 novembre 2024
Politique
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LE PNBGD, LE PROPULSEUR QU'IL FALLAIT AU SÉNÉGAL
La centralité du citoyen, l’équité, l’éthique et la transparence sont au cœur du Pacte national de Bonne gouvernance. Le citoyen souverain y acquiert «le sens de la responsabilité, le discernement, la mesure et la limite» dans un État de droit-Décryptage-
Le pacte national de bonne gouvernance démocratique (PNBGD) apparaît assurément comme un propulseur du Sénégal vers le développement auquel il aspire en toute légitimité pour peu que les gouvernants s’engagent à l’appliquer réllement.
Selon toute vraisemblance une gouvernance sobre, transparente et vertueuse ne peut être effective au Sénégal Sénégal en dehors du cadre qu'est le Pacte national de Bonne gouvernance démocratique quand on se fie à son origine. Puisqu’il n’est pas apparu ex-nihilo et surtout quand on explore son contenu.
L’éthique, équité, la entralite du citoyen et la transparence sont au cœur de cet outil consensuel de gouvernance conçu par une large coalition de la société civile sénégalaise et mis à la disposition des gouvernants quel que soit leur positionnement politique ou idéologique. Le Pacte organise tout simplement le vivre ensemble dans une société démocratique, apaisée et juste.
Le Pacte de bonne gouvernance vise en approfondissement de la démocratie et l’amélioration certaine de la gouvernance dans l’intérêt de tous les citoyens et moralisation de la vie publique.
Le sociologue Souleymane Gomis, enseignant-chercheur à l’université Cheikh Anta Diop, membre de la plateforme Sursaut citoyen est l’un des concepteurs du PNBGD. Il souligne quelques points importants de cet outil de gouvernance et garde espoir que le pouvoir en place l’appliquera.
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ÉDUQUÉES AU MUTISME, CONFINÉES PAR LA LOI
Éducation différenciée dès le plus jeune âge, interprétations conservatrices des religions, Code de la famille « scandaleusement » défavorable... Fatoumata Bernadette Sonko énonce les multiples racines du silence imposé aux femmes sénégalaises
C'est une véritable charge de force qu'a entraîné dimanche Fatoumata Bernadette Sonko, enseignante-chercheuse au Cesti, dans l'émission Objection de Sud FM animée par Baye Omar Gueye. Avec une franchise désarmante, elle a énoncé le silence assourdissant imposé aux femmes sénégalaises dans les médias comme dans la société toute entière.
Son diagnostic sans concession a mis à nu les racines séculaires de cette relégation des femmes. Une éducation différenciée selon le genre dès le plus jeune âge, qui conditionne les filles à l'effacement et à la soumission pendant que les garçons sont encouragés à bâtir leur réussite professionnelle. Des pesanteurs culturels tenaces qui confinent les femmes dans l'espace privé, loin des sphères de pouvoir et de décision. Une interprétation conservatrice des religions servant de prudence idéologique à cette discrimination systémique.
Mais le plus grand coup de butoir a été porté contre le Code de la famille sénégalais, qualifié de « scandaleux » par Mme Sonko. De la puissance conjugale à la déshérence en cas d'inceste, en passant par des discriminations flagrantes comme le refus d'allocations familiales aux femmes universitaires, les exemples se sont enchaînés, démontrant à quel point ce texte fondamental participe de l'infériorisation juridique des femmes.
Face à ce lourd constat, Fatoumata Bernadette Sonko lance un vibrant appel à la révolte, exhortant les Sénégalaises à rompre les chaînes de leur silence séculaire par les armes du savoir et de l'engagement politique. "L'acquisition du savoir est une arme que les femmes doivent s'approprier", a-t-elle martelé avec force. Seule une instruction égalitaire permettra aux filles de briser le plafond de verre qui les empêchera encore d'accéder aux mêmes postes que les hommes, y compris dans les rédactions.
Mais l’émancipation ne pourra être totale que par un engagement politique massif des femmes. "Il faut que les femmes s'approprient l'arène politique et en fassent un lieu de libération, sans plus servir d'escabeaux aux ambitions masculines", a tonné Mme Sonko, appelant à une "rupture radicale" avec l'ordre patriarcal.
"Sans les femmes, rien ne marche dans ce pays", conclut Fatoumata Bernadette Sonko en rendant un hommage appuyé au rôle primordial mais trop souvent occulté des "petites mains" qui construisent la nation féminine au quotidien. "Il est temps que ces petites mains prennent la parole et fassent entendre leur voix, dans les médias comme ailleurs."
L'IMPÉRIEUSE NÉCESSITÉ D'UNE ÉDUCATION CIVIQUE SOLIDE EN AFRIQUE
Selon Jean-Baptiste Placca, former les populations à participer de manière éclairée au débat est nécessaire pour apaiser les tensions. Car les instrumentalisations et les calculs personnels alimentent bien souvent les oppositions au sein des sociétés
(SenePlus) - Au Burkina Faso et au Mali, les récentes grèves ont soulevé des questions fondamentales sur le respect des lois, des décisions de justice et des libertés individuelles, souligne Jean-Baptiste Placca dans un éditorial percutant sur RFI le 8 juin 2024. Bien qu'une partie de la population soutienne fermement les militaires au pouvoir à Ouagadougou et Bamako, une autre frange critique, à son corps défendant, leur gouvernance.
Cette division, perçue comme une fracture au sein d'une même nation, n'est pas propre à ces deux pays. Placca souligne que "dans tous les pays où prévaut un certain pluralisme politique, et où chacun peut s'exprimer librement, de telles divisions s'observent." Cependant, il met en garde contre le risque que ces tensions, nourries par "l'intolérance, voire le fanatisme", ne débouchent sur une guerre civile.
L'éditorialiste pointe du doigt la responsabilité de certains politiciens qui, "aux dépens de l'intérêt général, utilisent la politique à des fins personnelles, de carrière ou de vie quotidienne, au mépris des conséquences de leur égoïsme pour tous." Pire encore, certains n'hésitent pas à traiter leurs concitoyens en ennemis et à les accuser de "traîtrise à la patrie" lorsqu'ils pensent différemment.
Placca souligne une tendance historique inquiétante : "De tous temps, la tentation de ceux qui détiennent le pouvoir politique et en abusent dans certains pays d'Afrique a été d'interdire aux autres le droit de penser, dès lors qu'ils refusent de se joindre à l'enthousiasme de commande." Ironiquement, certains de ceux qui persécutent aujourd'hui ont eux-mêmes connu l'opposition ou l'oppression par le passé.
Selon l'éditorialiste, ces méthodes coercitives prospèrent souvent là où la population n'est pas suffisamment "outillée pour résister à la manipulation." Il souligne "la nécessité de l'éduquer" et déplore que nombre de pays aient négligé "de structurer l'éducation politique de leurs citoyens" après l'effondrement des régimes autocratiques.
Citant les "torrents de rancœur, d'acrimonie, d'injures et de haine" sur les réseaux sociaux, Placca constate que "certains peuples sont, de fait, déjà en guerre civile !" sur la toile. Une situation qui, selon lui, "va bien au-delà du Burkina, du Mali et de quelques autres États en sortie de route constitutionnelle."
Face à ces divisions profondes, l'auteur ne voit pas les coups d'État militaires comme une solution. "Le salut passera par la capacité des citoyens à préférer des dirigeants avec une hauteur de vue et beaucoup de probité morale, à ceux qui chercheraient à les manipuler."
D'où "l'urgence d'une éducation civique solide, pour prémunir les peuples contre les politiciens aux agendas inavouables, qui voudraient, pour leurs intérêts du moment ou des privilèges à retrouver, les abuser."
En conclusion, Placca appelle les dirigeants politiques à "former leurs concitoyens à apprécier et à décider par eux-mêmes, chaque fois que se jouent la paix civile et les libertés individuelles." Une "impérieuse nécessité" pour contrer la manipulation et préserver la démocratie en Afrique.
L'APPEL À LA MOBILISATION CONTRE LA MARCHANDISATION DES IVG ILLÉGALES
La promotion occulte d'avortements clandestins se multiplie sur internet. C'est l'alerte lancée par le ministère de la Santé dans son dernier communiqué. Il dénonce les dangers sous-estimés de ces pratiques réalisées dans la clandestinité
(SenePlus) - Le ministère de la Santé et de l'Action sociale tire la sonnette d'alarme face à la recrudescence des promotions d'avortements clandestins au Sénégal. Dans un communiqué de presse daté du 7 juin 2024, dont nous avons reçu copie, les autorités sanitaires alertent sur les risques importants que représentent ces interruptions volontaires de grossesse pratiquées dans la clandestinité.
Comme le rappelle le ministère, l'avortement est interdit au Sénégal par la loi, à l'exception de l'IVG thérapeutique autorisée par un tribunal pour raison médicale. Toute interruption réalisée sans justification médicale constitue donc un avortement illégal, qualifié de "provoqué" ou de "clandestin" par les textes. Or, selon les termes du communiqué, "l'interruption volontaire d'une grossesse par une personne non qualifiée et/ou dans un environnement non adapté représente un avortement à risque, dont les complications médicales sont diverses et variées: hémorragies, infections, troubles mentaux, rejet par la société, infertilité, stérilité, infections, décès."
Ces mises en garde prennent tout leur sens au regard de la multiplication observée des offres promotionnelles d'avortements sur les réseaux sociaux et internet. Comme le souligne le ministère, "l'attention du Ministère de la Santé et de l'Action sociale a été appelée par la diffusion fréquente de diverses publicités et offres de méthodes d'avortement proposées aux femmes enceintes ou aux couples, notamment dans les réseaux sociaux". Or, ces promotions occultent souvent les risques liés à de telles pratiques lorsqu'elles sont réalisées dans la clandestinité par un personnel non qualifié.
Citant le code pénal sénégalais, le communiqué rappelle par ailleurs que l'avortement et ses complicités sont passibles de sanctions pénales. Sont notamment punis "la publicité de cabinets médicaux provoquant au délit d'avortement" ainsi que "la vente ou la distribution de quelque manière que ce soit de remèdes, substances, instruments ou objets quelconques destinés au délit d'avortement".
Face à ce constat, les autorités sanitaires invitent l'ensemble de la population à se mobiliser contre ces promotions illégales, en signalant aux forces de l'ordre tout lieu ou site proposant des avortements clandestins. Les services de lutte contre la cybercriminalité seront également mis à contribution pour traquer et sanctionner les auteurs de tels agissements sur internet, qui mettent en danger la santé des femmes.
Texte Collectif
LETTRE OUVERTE À DIOMAYE FAYE
Expulser l'ambassadeur israélien, suspendre les relations diplomatiques avec Israël, tels sont les gestes forts demandés par des associations au président afin de dénoncer le "génocide" palestinien
Excellence, Monsieur le président de la République,
Le 7 octobre 2023 sonne pour nous comme une riposte de légitime défense de la part de tout un peuple expulsé de sa terre, spolié, réprimé, emprisonné, massacré et privé de tous ses droits fondamentaux depuis 76 ans, dans la quasi indifférence, impuissance ou hypocrisie de ce qu’il est convenu d’appeler « communauté internationale ».
Le 7 octobre 2023 en effet, le Hamas et le mouvement de résistance palestinien ont infligé un cinglant démenti au mythe de l’invincibilité et de la suprématie militaire de l’Etat terroriste d’occupation coloniale et d’apartheid qu’est Israël, ce avec plus de 1 200 victimes et quelque 250 otages. L’armée israélienne s’était aussitôt fixé un délai maximal de 3 à 7 jours pour écraser et effacer à jamais le Hamas ! Mais 8 mois après, la résistance palestinienne tient toujours debout, malgré l’entreprise d’extermination, d’épuration ethnique et de génocide, autant de crimes abjects contre l’humanité, contre la dignité humaine.
Le bilan est effroyable : près de 40 000 morts, plus de 80 000 blessés dont une grande majorité d’enfants, de femmes et de personnes âgées, sans compter les centaines de cadavres découverts, ou à découvrir, dans des charniers et fosses communes, ou ensevelis sous les décombres d’une ville rasée à presque 90% ; électricité, eau et gaz coupés , camions humanitaires transportant nourritures et médicaments cyniquement bloqués ou bombardés ; lâche largage de bombes meurtrières, du haut du ciel, sur des hôpitaux, écoles, lieux de culte, camps de réfugiés ou de déplacés, en un mot sur des populations civiles innocentes, avec leur lot insoutenable de victimes, en particulier des parents, bébés et enfants déchiquetés ou horriblement calcinés !
Excellence, Monsieur le président de la République,
Il convient de rappeler ici le rôle très tôt joué par l’Etat du Sénégal, de l’octroi, dans les années 70, d’un passeport diplomatique à Yasser Arafat, président de l’OLP, à la reconnaissance de l’Etat indépendant de Palestine dès sa proclamation en 1988, jusqu’au parrainage, aux côtés du Venezuela, de la Malaisie et de la Nouvelle Zélande, de la Résolution 2334 du Conseil de Sécurité des Nations-Unies de décembre 2016, condamnant sans ambigüité l’occupation coloniale israélienne de la Palestine, y compris la Ville sainte de Jérusalem. Il est donc réconfortant et rassurant de revoir aujourd’hui le Sénégal, seul pays au monde à présider sans interruption, depuis 1975, le Comité des Nations-Unies pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, renouer sous votre magistère, avec sa posture traditionnelle de soutien clair à la cause du peuple frère et martyr de Palestine. Position parfaitement juste, d’ailleurs aussitôt amplifiée et confortée par le Sommet de l’OCI tenu à Banjul les 4 et 5 mai 2024, réaffirmant « la condamnation unanime du génocide » commis par les forces israéliennes contre le peuple palestinien et « reconnaissant ses justes aspirations à l'autodétermination et à la souveraineté sur sa terre ».
Excellence, Monsieur le président de la République,
Pour toutes les raisons et considérations ci-dessus évoquées, et pour faire retentir plus fortement encore la voix du Sénégal que vous avez l’honneur de porter si dignement, nous, organisations démocratiques, associations de défense des droits humains et de solidarité avec la juste cause du peuple frère de Palestine, nous nous tournons respectueusement vers vous, en vos qualités de président de la République du Sénégal et de chef de l’Etat de ce pays assurant depuis près de 50 ans la présidence du Comité des Nations-Unies pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, et sollicitons votre haute autorité en vue de faire prendre et de faire mettre en œuvre les mesures salutaires suivantes :
1 -La proposition, à la Conférence des chefs d’État de l’U.A, d’un soutien total aux initiatives et procédures judiciaires internationales menées par l’Afrique du Sud à l’encontre d’Israël pour génocide et crimes contre l’humanité ;
2-L’expulsion immédiate de l’ambassadeur de l’État génocidaire d’Israël de notre pays le Sénégal, le réexamen de tous les accords ou conventions signés avec le gouvernement de ce pays, et la suspension sine die des relations diplomatiques avec l’Etat sioniste d’apartheid, de génocide et d’agression, comme ce fut déjà le cas d’ailleurs de 1973 à 1992 ;
3-La proposition, à la Conférence des chefs d’Etat de l’U.A, d’annulation officielle du siège de membre observateur accordé insidieusement à l’État israélien de colonisation et d’apartheid ;
4-L’appel à l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies, de concert avec tout autre pays volontaire, en vue d’exiger du Conseil de Sécurité, d’une part, l’instauration d’un cessez-le-feu immédiat et durable, ainsi que la mise en œuvre de toutes les mesures de sauvegarde d’urgence visant à assurer la protection et la sécurité des populations civiles palestiniennes, d’autre part, l’application diligente des Résolutions pertinentes de l’ONU garantissant l’établissement de l’Etat libre, indépendant et viable de Palestine, sur les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, condition d’une solution conforme à la vérité, à la justice, à la démocratie et à la paix dans la région et dans le monde.
Dans l’espoir que vous voudrez accorder une bienveillante attention à l’examen de la présente, nous vous prions d’agréer, Excellence, Monsieur le Président de la République, l’expression de notre très haute considération.
LISTE DES SIGNATAIRES :
1-Coalition Sénégalaise pour la Cause Palestinienne
2-Alliance Nationale pour la Cause Palestinienne /ANCP
3-Pencum Africa Sénégal
4-FRAPP
5-Comité Sénégal Palestine
6-Association Films Femmes Afrique
7-ANAFA / PAALAE
8-Amnesty International / Section Sénégal
9-Ligue Sénégalaise des Droits Humains (LSDH)
10-Forum Social Sénégalais
11-Confédération des Syndicats Autonome du Sénégal (CSA)
12-Action pour la Défense des Droits Humains et l’Amitié (ADDHA)
13-Campagne Sénégalaise pour la Défense d’Al Qods et de la Palestine
14-Association Ali Yacine pour le Développement Humain Durable
15-Forum Islamique pour la Paix
16-Association culturelle Alkawthar
17-Institution Daara Nasroudine
18-Mouvement Panafricaniste UMOJA
19-Afrikajom Center
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NOUS MAINTENONS NOTRE CAP ET NE JUGEONS PAS
Tenus à distance des dernières Assises de la Justice, les initiateurs du Pacte de Bonne gouvernance démocratique ne croisent pas les bras, même s’ils estiment qu’ils méritaient d’être invités. Le Pr Souleymane Gomis, optimiste, explique -
Quoiqu’absents des récentes Assises de la justice ouvertes il y a quelques jours à Diamniadio par le president Diomaye Faye, des acteurs de la société civile, initiateurs du Pacte nationale de bonne gouvernance démocratique (PNBGD), se gardent de tout jugement prématuré et préfèrent rester optimistes quant à l’application de cet outil de gouvernance participative mise à la disposition du pays.
Le sociologue Souleymane Gomis, enseignant-chercheur à l’université cheikh Anta Diop de Dakar et membre de Sursaut citoyen, une plateforme de la société civile qui a produit ce document, compte parmi ces acteurs.
Étant donné que la nouvelle équipe gouvernementale en place a encore quelques mois, puisque les initiateurs ont défini une période de 200 jours, le Pr Gomis demeure optimiste que le Pacte sera mis en œuvre, surtout quand on se fie à certains actes posés par le president a contrario de la tenue à distance des initiateurs du Pacte de la rencontre des Assises de la Justice, cela augure des bonnes perspectives pour le pacte.
CHEIKH TIDIANE DIEYE DONNE UN AVANT-GOÛT DE LA DPG DE SONKO
Le premier ministre Ousmane Sonko fera bientôt sa déclaration de politique générale. C’ets le ministre de l’hydraulique qui en a fait l’annonce lors d’une tournée d’inspection des sites critiques et des chantiers en cours dans la région de Dakar.
Le premier ministre Ousmane Sonko fera bientôt sa déclaration de politique générale. C’ets le ministre de l’hydraulique qui en a fait l’annonce lors d’une tournée d’inspection des sites critiques et des chantiers en cours dans la région de Dakar.
«Bientôt le premier ministre Ousmane Sonko fera sa déclaration de politique générale et vous verrez déjà les axes de la future gouvernance des politiques publiques, de sa vision, de sa réalisation, qui apparaîtront. Et vous verrez qu’on ne sera plus dans de petites solutions, mais dans de très grandes ambitions pour le pays pour faire au moins beaucoup de rattrapage par rapport à des pays qui, en 1960, étaient au même niveau de développement que nous.
Mais qui, aujourd’hui font partie des pays les plus émergents au monde ou même développés. Alors que nous, nous sommes toujours dans la catégorie des pays moins avancés. Parce que nos politiques n’ont pas été toujours bonnes, parce qu’il y a beaucoup de choses à changer et à réformer dans notre société. Et ça, le gouvernement en est conscient. Le défi est énorme, mais il est à portée et on fera ce qu’il faut pour résoudre nos problèmes.»
VINCENT BOLLORÉ SE RAPPROCHE DU BANC DES PRÉVENUS POUR CORRUPTION EN AFRIQUE
Selon un réquisitoire du Parquet national financier, l'industriel aurait orchestré un vaste système de financement illégal de campagnes présidentielles au Togo et en Guinée. En jeu : des avantages économiques indus pour son groupe en contrepartie
(SenePlus) - Le magnat français Vincent Bolloré pourrait bien se retrouver sur le banc des accusés dans une affaire de corruption électorale présumée au Togo et en Guinée, selon un réquisitoire définitif du Parquet national financier (PNF) dont Mediapart a eu connaissance.
Comme le rapporte le média en ligne, le PNF demande la tenue d'un procès pénal contre l'industriel de 72 ans, l'accusant d'avoir personnellement "participé aux échanges et aux négociations" sur le financement illégal présumé des campagnes présidentielles de Faure Gnassingbé au Togo et d'Alpha Condé en Guinée en 2010.
"Vincent Bolloré a également validé le montant des dépenses et sciemment donné des instructions" pour favoriser financièrement Gnassingbé à hauteur de 300 000 euros et Condé de 170 000 euros, affirment les procureurs dans leur réquisitoire de 41 pages. Des dépenses assumées par une filiale de Bolloré en dehors de son objet social, ce qui constituerait un abus de confiance selon le PNF.
Au Togo, Bolloré est également soupçonné de corruption, son groupe ayant obtenu "des contreparties diverses" comme des avantages fiscaux et le renouvellement d'une concession portuaire en contrepartie du soutien financier à Gnassingbé et de l'embauche de son demi-frère.
"Contrairement à ses déclarations, il apparaît que Vincent Bolloré suivait personnellement [...] les activités du groupe au Togo, qu'il avait engagé le groupe dans la campagne électorale de Faure Gnassingbé", soulignent les procureurs, citant des courriers, agendas et mails à l'appui.
En 2018, Bolloré avait nié avoir été impliqué dans ces campagnes, affirmant déléguer beaucoup. Sur le volet guinéen, il avait minimisé le financement d'un livre pro-Condé, jugeant que "ce livre ne s'adressait pas à des électeurs africains".
S'il avait plaidé coupable en 2021, l'accord a été invalidé par la justice. Ses avocats promettent désormais de demander un non-lieu, dénonçant un "dossier juridiquement vide".
Mais pour l'avocat de Sherpa et Anticor, parties civiles, "la justice anticorruption ne peut pas être une justice de transaction. [...] Compte tenu du rôle de Bolloré, la justice ne peut pas donner le sentiment qu'il bénéficie d'un régime dérogatoire. Il en va de la survie de l'État de droit."
Au juge d'instruction désormais de décider du renvoi éventuel devant un tribunal de l'influent homme d'affaires dont le conglomérat médiatique est accusé d'être le "marionnettiste" de l'extrême droite française.
par l'éditorialiste de seneplus, Arona Oumar Kane
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OUI, IL S’AGIT BIEN D’UNE BOMBE
EXCLUSIF SENEPLUS - Un gouvernement gonflant artificiellement les salaires sans fondement économique mais par calculs électoraux, c'est grave ; un économiste renommé encourageant de telles politiques, c'est pire
Arona Oumar Kane de SenePlus |
Publication 08/06/2024
Le Professeur Abou Kane de l’Université Cheikh Anta Diop a été le seul économiste, voire même le seul Sénégalais, à publier une contribution contredisant la thèse exposée dans l’article intitulé "La Bombe Salariale : Le Legs Empoisonné De Macky À Diomaye”.
Pour rappel, cet article, publié le 5 avril 2024 sur senenews.com et repris par la quasi-totalité des sites en ligne sénégalais, certains quotidiens et quelques publications étrangères, alertait sur les risques qui pèsent sur nos comptes publics en raison de hausses massives spontanées des salaires de la fonction publique à des moments spécifiques : à l’approche d’élections nationales. Le texte avait été rédigé avec beaucoup de minutie, après un travail sérieux d'analyse, de vérification et de recoupement qui a duré plusieurs mois, avec des sources vérifiables et une approche utilisant des outils avancés d'analyse et de calcul mis au point spécialement pour cette étude.
Un travail que l’enseignant de la FASEG qui, par ailleurs, mérite tout le respect que lui confère sa qualité d’agrégé d’économie et son érudition incontestable en la matière, a étonnamment tenté de discréditer. Et il l’a fait dans un papier produit à la va-vite, truffé de formules à l'emporte-pièce et “d’affirmations faciles” [1], teinté d'ironie et comportant une contradiction flagrante, le tout sans citer la moindre source ou référence. Tout le contraire de l'article qu'il s’est employé à démolir.
Le professeur avait notamment ironisé sur le passage suivant de notre texte, que nous maintenons : "Dans une économie qui peine à produire de la richesse sur une base endogène, et une mobilisation des ressources internes poussive et très insuffisante, le seul moyen de couvrir ces dépenses de personnel supplémentaires est de recourir à la dette. À moins que les nouvelles autorités ne trouvent une solution miracle ou décident de dire la vérité au peuple sénégalais sur cette véritable bombe qui ne demande qu’à exploser, nous sommes partis pour poursuivre cet endettement exponentiel - autre “legs aux générations futures” du président Macky Sall - et ce, jusqu’à une éventuelle cessation de paiement, avec tous les risques de déstabilisation sociale et sécuritaire que cela comporte pour notre pays. Les ressources internes, dons budgétaires et autres “aides” au développement qu’on arrive à mobiliser, sous la gouvernance et les orientations de politique économique que nous observons jusque-là, ne suffiront pas à maintenir cette masse salariale dans la durée."
L’endettement effréné de notre pays, tout le monde en convient, est évidemment un très grand problème, d’ailleurs soulevé dans l’article attaqué. Mais l’existence d’un problème particulier, quelle que soit son ampleur, n’efface pas tous les autres. Nous avons une multitude de problèmes, la masse salariale en est un. Un problème causé par l'irresponsabilité et l’escroquerie politique du défunt régime et, dans une moindre mesure, de ceux qui l’ont précédé. Il faut l’adresser avec responsabilité et lucidité et ne pas le balayer d’un revers de la main en affirmant qu’il faut au contraire gonfler cette masse salariale d’avantage. Un gouvernement qui gonfle la masse salariale de manière artificielle, sans fondement économique valable mais guidé par des calculs électoralistes, c’est suffisamment grave ; un économiste renommé et très médiatique, enseignant de surcroît, qui justifie et encourage une telle politique, c’est encore pire.
Nous avions rédigé un droit de réponse exposant l’absence de rigueur intellectuelle notée dans l'article intitulé “Vous Avez Dit Bombe Salariale ?”, pointant la faiblesse de l’analyse, les erreurs factuelles et affirmations non fondées que les faits sont en train de battre en brèche. Notre contradicteur hâtif déclarait lui-même, quelques semaines plus tard au 13h de la RTS, rapportant le service de la dette aux exportations et aux recettes budgétaires, que “le Sénégal est dans une zone rouge [ce qui en fait] un pays qui peut ne plus pouvoir honorer ses engagements.”
Un proche nous avait convaincu de ne pas publier ce droit de réponse, écrit en première intention et beaucoup moins retenu et mesuré que le texte que vous avez sous les yeux. En grand frère bienveillant, nous avions donc décidé d'écouter ce proche, non moins bienveillant ! Mais, il serait toutefois intéressant de demander à cet économiste et à ceux qui l'ont applaudi dans la section commentaires de ses réseaux sociaux, notamment ceux d'entre eux qui, comme lui, ont un conflit d’intérêt manifeste sur le sujet, de nous expliquer comment et où va-t-on trouver de quoi payer les salaires de la fonction publique sans puiser dans les ressources de trésorerie, autrement dit les eurobonds et autres emprunts qui nous coûtent un bras.
Le nouveau gouvernement qui, selon Bloomberg, vient de réaliser une émission de 450 milliards FCFA d'Eurobonds, n'a manifestement pas encore trouvé la solution à ce problème, si l'on en croit le tableau récapitulatif (à voir en illustration de ce texte), extrait du Rapport Trimestriel d'Exécution Budgétaire du 1er trimestre 2024 (lire LFI et non LFR).
Ce rapport indique un taux de recouvrement des recettes (internes et externes réunies) à 17.11% et un taux d'exécution des dépenses à 24.30%. Ce qui signifie que nous dépensons beaucoup plus vite que nous faisons rentrer des sous dans les caisses. Il est d’ailleurs à noter que, comme à l’accoutumée sous le régime Sall qui a exécuté cette première tranche du budget, les dépenses de fonctionnement (27.80% de taux d’exécution, au-delà du prévisionnel trimestriel) qui comprennent la masse salariale, ont encore grignoté sur les dépenses d’investissement (17.47%, largement sous le prévisionnel), ce qui explique beaucoup de nos soucis.
On le voit bien dans ce rapport d'exécution budgétaire, le danger sur lequel nous alertions dans La Bombe Salariale se précise. Cette bombe est toujours là, non encore désamorcée et prête à exploser à tout moment, si le changement radical de politique budgétaire, indispensable pour remettre de l'ordre dans nos comptes publics, n'est pas enclenché. Et cela commence par le vote d’une loi de finances rectificative de toute urgence.
[1] Expression empruntée à Mody Niang, ancien expert de l’OFNAC, qui avait posté un généreux commentaire sur La Bombe Salariale, largement partagé dans les groupes WhatsApp. Qu’il en soit ici remercié !
LA MÉTHODE AMADOU BA
L'ex-Premier ministre a toujours su avancer avec pragmatisme et discrétion, surprenant ses adversaires par sa détermination silencieuse. Il s'apprête à tourner définitivement la page de l'APR et à se lancer dans une nouvelle aventure politique
Souvent cité dans les guerres de positionnement aussi bien quand il était au pouvoir que dans l’opposition, Amadou Ba a souvent brillé par le silence et le camouflage. Aux attaques les plus frontales, il répond par le mépris le plus éloquent, toujours en mode focus sur la cible.
Qu’est-ce qu’il mijote encore ? La question se pose avec acuité. Mais Amadou Ba, comme à son habitude, préfère continuer à s’emmurer dans son silence. Comme au bon vieux temps. Quand, tout-puissant ministre de l’Économie et des Finances déjà, on lui prêtait toutes les ambitions du monde. Quand, Premier ministre, on l’accusait de placer ses pions pour prendre la place de son ex-mentor Macky Sall. Il a toujours répondu par le silence, avançant tranquillement, attendant sagement le moment opportun pour sauter sur sa proie, en véritable prédateur.
L’homme ne se laisse jamais disperser. Aux coups politiques les moins diplomatiques, il répond souvent par des actes en sourdine, loin de tout tumulte. Quand il a décidé de s’afficher en remplaçant du président Macky Sall dans la course à la Présidentielle, il a tout balayé sur son passage. Comme ‘’embarqué dans le tunnel de Soumbédioune’’, comme dirait quelqu’un, Macky Sall n’a eu d’autre choix que de le désigner comme candidat, alors même que beaucoup disaient que son favori était Abdoulaye Daouda Diallo, président du Conseil économique, social et environnemental. C’était l’aboutissement d’un travail de longue haleine.
Amadou Ba avait compris très tôt l’influence des alliés dans la marche de Benno Bokk Yaakaar. Pendant que ses adversaires le combattaient dans l’APR, lui misait surtout sur la grande coalition où des personnalités comme Moustapha Niasse, Aminata Mbengue Ndiaye, entre autres, continuaient de jouir d’une grande influence. Aujourd’hui ostracisé au sein de l’ex-parti présidentiel, Amadou continue de poser ses pions, en dehors et à la périphérie des instances du parti. Toujours en sourdine.
Selon plusieurs membres de son entourage joints par ‘’EnQuête’’, l’hypothèse de la création d’un parti est sérieusement envisagée. Certains disent même que cela devrait se faire bientôt.
Allié de l’ex-Premier ministre à la dernière présidentielle, l’ancien député Cheikh Oumar Sy n’a jamais caché ses conseils au ‘’banni’’ de l’APR. ‘’Personnellement, j’ai déjà donné mon avis sur cette question en disant clairement que son avenir politique est entre ses mains. C’est à lui de décider de ce qu’il va en faire et avec qui il va le faire. Je pense qu’il faut regarder vers l’avenir avec beaucoup plus de pragmatisme. Avec les échéances qui arrivent, je pense qu’il a un rôle à jouer. Ce qu’il devait faire avec l’APR, il l’a déjà fait, à mon avis’’, fulmine l’ancien parlementaire.
Pour lui, l’ancien candidat gagnerait à tourner la page APR. ‘’Il faut se tourner vers une nouvelle aventure. En tout cas au-delà d’Amadou, moi je ne donne plus d’avenir avec l’APR, ni avec Benno Bokk Yaakaar qui est en train de se chercher, avec le départ de la personnalité centrale qui en constituait l’épine dorsale (Macky Sall : NDLR)’’.
En réunion du Secrétariat politique exécutif le 30 mai dernier sous la présidence de son secrétaire général, l’Alliance des forces de progrès n’a pas non plus mis de gants pour prendre ses distances avec son ancienne coalition. Attribuant dans une allusion à peine voilée la débâcle électorale de Benno à l’APR, les camarades de Moustapha Niasse ont finalement pris la résolution de tourner la page. Pour eux, la défaite de Ba à la Présidentielle serait la résultante ‘’d’une succession d’initiatives inopportunes et de faits singuliers qui ont fragilisé le candidat qui a subi les contrecoups d’une image écornée de Benno Bokk Yaakaar et d’accords opaques’’.
Aussi parlent-ils de ‘’validation des propositions tendant à prendre tous les contacts nécessaires pour la création d’un large cadre inclusif de concertation capable de se hisser à la hauteur des impératifs de l’heure avec une direction collégiale composée essentiellement de jeunes, de la base au sommet’’.
L’AFP n’a pas manqué de rappeler son soutien sans équivoque à Amadou Ba. Les progressistes affirment, en effet, l’avoir ‘’soutenu avec constance et cohérence, conformément aux orientations et recommandations du congrès d’investiture du 17 décembre 2023”. En tout cas, il ne serait guère surprenant de voir Niasse et Amadou Ba, dans le cadre d’une nouvelle alliance à bâtir sous les ruines de Benno Bokk Yaakaar, dont on imagine mal la survivance sans ses ex-patrons, en l’occurrence Macky Sall, Moustapha Niasse et Aminata Mbengue Ndiaye.
Cette dernière a dernièrement posé des actes tendant à rapprocher le Parti socialiste de Khalifa Ababacar Sall.
Capitaliser sur le score de la présidentielle
En fermant la page APR et Benno, Cheikh Oumar Sy mise également sur la formation d’un nouveau cadre. Il rappelle la force que représente son allié : ‘’Il ne faut quand même pas l’oublier, bon an, mal an, il a réussi à faire 35 % de l’électorat. Je pense que c’est très important. S’il veut porter une coalition pour les Législatives, je pense que c’est plus pertinent de prendre ses distances. De toute façon, entre lui et ce qui reste de l’APR, il n’y a pas photo.’’
Il ajoute : ‘’Ceux qui sont là pour essayer de continuer l’héritage n’ont ni le leadership ni les capacités de mobiliser autour d’eux.’’
Interpellé sur la volonté prêtée à l’ex-PM de créer son parti, l’allié d’Amadou Ba dit n’être ‘’pas officiellement informé’’.
Amadou Ba, peut dans tous les cas, espérer construire quelque chose avec les ex-alliés de Benno. Mais à n’en pas douter, il ne manquera pas non plus de pêcher dans les eaux marron-beige où une fronde semble de plus en plus gronder. Dans le cadre de la tournée de l’APR officielle, l’étape de Kolda a été marquée par l’absence de plusieurs grands responsables. S’interrogeant sur l’absence de leur ancien candidat de la délégation, ils pestent : ‘’Nous regrettons les initiatives politiques à l’image de cette tournée aux antipodes de la lettre et de l’esprit de la circulaire du président qui, pourtant, rappelle à tous ‘l’impératif et les vertus de l’unité et de la solidarité, socles de la vitalité et de la pérennité de notre parti’’’, dénoncent-ils, exprimant leur ‘’préoccupation quant à la survie politique de l’APR avec de tels agissements’’.
Ont été cités parmi les absents Abdoulaye Bibi Baldé, Woury Bailo Diallo de Vélingara, le DG de la Sodagri Alpha Bocar Baldé et Aminata Diao. Durant la Présidentielle, Amadou Ba avait aussi le soutien de grands responsables comme Cheikh Oumar Hann, Doura Baldé, Zahra Iyane Thiam, entre autres. Il lui faudra bien plus de soutiens pour espérer faire des percées dans les bastions de l’Alliance pour la République, notamment dans le Fouta, le Sine-Saloum et le Sénégal oriental.