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23 avril 2025
Politique
LA PRESSE CRIE À SON ÉTOUFFEMENT
"Entre la perte des conventions commerciales et la pression fiscale, l'État sait très bien qu'il nous étouffe." Ce cri d'alarme d'un patron de presse sénégalais dans Le Monde, illustre la profondeur de la crise qui secoue les titres du pays
(SenePlus) - Le nouveau pouvoir, incarné par le président Bassirou Diomaye Faye et son premier ministre Ousmane Sonko, semble entretenir des relations tendues avec la presse, si l'on en croit un article récent du Monde. Plusieurs patrons de médias dénoncent une attitude insensible, voire hostile, des nouvelles autorités à leur égard, alors même que le secteur traversait déjà une crise profonde avant l'alternance politique.
"Le nouveau premier ministre, Ousmane Sonko, a une dent contre des journaux dont il considère qu'ils l'ont accablé quand il était opposant ou qu'ils défendaient le président sortant Macky Sall", confie sous couvert d'anonymat un directeur de quotidien au Monde. Les chagrins des professionnels de la presse sont nombreux : contrôles fiscaux, mises en demeure de paiement, suspension des conventions commerciales et publicitaires avec les structures publiques… Autant de décisions qui mettent en péril la survie économique de nombreux titres.
L'ancien président Macky Sall avait pourtant promis d'effacer l'ardoise fiscale des médias juste avant de quitter le pouvoir, mais cet engagement n'a pas été repris par son successeur. Au contraire, Ousmane Sonko avait lui-même pointé du doigt les impayés des entreprises de presse lors d'une réunion en juin, les assimilant à des détournements de fonds. "Entre la perte des conventions commerciales et la pression fiscale, l'État sait très bien qu'il nous étouffe", résume un patron de presse cité par Le Monde.
Même les médias réputés proches du nouveau pouvoir subissent cette pression, à l'image du quotidien Walf qui a vu ses comptes saisis avant de devoir négocier en urgence un moratoire de paiement. Pour Alassane Samba Diop, directeur du groupe eMedia Invest évoqué par Le Monde, cette situation est d'autant plus regrettable que "chaque alternance politique est aussi parvenue grâce à la presse", qui a notamment contribué à l'ascension d'Ousmane Sonko en relayant ses combats syndicaux puis sa trajectoire d'opposant.
Si les relations presse-pouvoir sont souvent tendues en début de mandat, comme le souligne philosophiquement Cheikh Niasse du groupe Wal Fadjiri, cité par Le Monde, l'ampleur de la crise actuelle inquiète la profession. La Coordination des associations de la presse (CAP) a d'ores et déjà prévenu que des fermetures de titres et des pertes d'emplois étaient inévitables. Cette semaine, deux journaux sportifs, Stades et Sunu Lamb, ont dû suspendre leur parution, faute de rentabilité suffisante.
Pour sortir de cette crise, les patrons de presse appellent à une réforme du secteur profond, qui passe par un dialogue apaisé avec les autorités. Car au-delà du bras de fer avec le pouvoir, la presse sénégalaise doit aussi relever de nombreux défis structurels, du vieillissement de son lecteur à la nécessaire adaptation à l'ère numérique. Un vaste chantier qui nécessite le soutien de l'État, plutôt qu'une asphyxie économique délibérée, si l'on en croit les témoignages du Monde.
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LES RESPONSABILITÉS SERONT DÉTERMINÉES APRÈS CHAQUE ACCIDENT DE LA CIRCULATION
Pour Ousmane Sonko, en plus du facteur humain, de la vétusté des véhicules et des problèmes d’infrastructures, la corruption et le défaut de collaboration entre les différents services font partie des principales causes des drames sur nos routes.
Le Premier ministre Ousmane Sonko a annoncé, jeudi, à Dakar, que désormais les responsabilités seront situées après chaque accident de la circulation, avant de demander l’évaluation des 22 mesures qui étaient prises pour lutter contre les accidents de la circulation.
‘’Les accidents de la circulation sont devenus très récurrents entrainant beaucoup de perte en vies humaines. (…) Désormais, chaque accident sera évalué. Nous allons demander des comptes et les responsabilités seront situées’, a-t-il déclaré lors d’un Conseil interministériel consacrée à la problématique des accidents de la circulation.
Selon lui, ”tant qu’on n’a pas la culture de situer les responsabilités et mettre des sanctions conséquentes, la problématique des accidents de la circulation va demeurer intacte”.
Le Premier ministre a demandé une ‘’évaluation réelle’’, avant le 30 septembre, du niveau d’application des 22 mesures prises par l’ancien régime pour lutter contre les accidents de la circulation.
Il a aussi exhorté les différents acteurs concernés de proposer, de ‘’manière précise’’, des mesures conservatoires par rapport à la situation actuelle avant le 16 août.
Ousmane Sonko a en outre invité tous les acteurs et responsables du secteur à mieux veiller au respect strict des mesures dans leurs services respectifs et demandé aux forces de défense et de sécurité d’être plus vigilants sur les contrôles.
”Il faut que les gens comprennent que l’État doit prendre ses responsabilités face à cette situation de récurrence des accidents de la circulation’’ a invité Ousmane Sonko, pour qui, en plus du facteur humain, de la vétusté des véhicules et des problèmes d’infrastructures, la corruption et le défaut de collaboration entre les différents services font partie des principales causes des accidents de la circulation.
Le Premier ministre a dans le même temps instruit les services concernés de formaliser les réflexions sur ‘’les mesures structurelles comme la formation, le financement ou encore la législation, pour les inclure dans les états généraux du secteur des transports’’ où, ”les grandes décisions seront prises”.
Appelant les uns et les autres à plus de responsabilité, le chef du gouvernement a toutefois plaidé pour la compréhension et la patience, le temps de mettre en place des mesures d’accompagnement, ajoutant que ‘’la fermeté doit être de mise’’,
Selon lui, l’État peut appliquer ‘’une certaine tolérance, un encadrement intelligent’’, mais qu’il doit être ‘’intransigeant sur les comportements individuels indélicats’’.
Évoquant le secteur des motos Jakarta, qui ‘’doit être réglementé’’, il a rappelé le port obligatoire du casque par les conducteurs, afin de minimiser les dégâts en cas d’accident.
”Il y a plus d’accidents impliquant des motos +Jakarta+ que des voitures. Les motos +Jaakarta+, qui constituent des emplois de masse, nécessitent une certaine souplesse, mais il est impératif de respecter les mesures sécuritaires’’, a indiqué le Premier ministre.
Par Ibou FALL
LA DÉMOCRATIE, VOILE AU VENT
Regarder la communauté catholique et le clergé du Sénégal comme une minorité insignifiante, ou quantité négligeable, est une grossière erreur
Semaine agitée, s’il en est, avec la palabre surgie des couloirs du Concours général qui se déroule jusque-là, depuis des décennies, dans une ambiance bon enfant. Pensez donc, des parents et amis viennent assister au sacre du surdoué de la famille, sous l’œil rassurant du président de la République, en présence du gouvernement…
On est heureux pour moins que ça
Sauf que depuis quelque temps, la République du Sénégal n’est presque plus la même. Tout bascule le jour où le Peuple des 54% d’électeurs décide de bouleverser le désordre établi. Et donc, ô surprise, qui n’en est pas vraiment une, survient, pour parler 2.0, le «bad buzz». Le Premier ministre, encore lui, devant un parterre de surdoués, se lâche : «Au Sénégal, nous ne permettrons plus à certaines écoles d’interdire le port du voile !» Comme pour ne pas permettre qu’un doute se profile, il précise sa pensée, suivez son regard : «Gare à ces institutions qui refuseront d’accepter une fille simplement parce qu’elle est voilée !»
L’affaire qui concerne l’institution Jeanne d’Arc et nous vaut cette sortie musclée du Premier ministre, date de… 2019.
A l’époque, il se trouve des filles parmi les élèves de l’institution Jeanne d’Arc, qui ont des comportements que la direction de l’établissement réprouve, parce que contraires à l’esprit du vénérable établissement dont l’aventure démarre en… 1914.
Clandestinement, au moment où le monde s’apprête à s’entre-déchirer, c’est un orphelinat-ouvroir qui s’installe rue Parchappe, à l’initiative de la Congrégation des sœurs de Saint-Joseph de Cluny. Ben oui, en ces tempslà, il faut raser les murs et parler en baissant le volume parce que depuis 1904, les écoles congréganistes sont interdites…
C’est ainsi qu’un orphelinat-ouvroir ouvre ses portes en 1914. Il compte «quarante-trois élèves, de trois à treize ans», dont certaines en partiront et iront jusqu’au lycée. En 1920, c’est l’orphelinat qui doit plier bagage et prendre ses quartiers à la Médina, l’école prenant toute la place, rue Parchappe.
C’est la même année que l’établissement prend le nom de Jeanne d’Arc, la pucelle de Domrémy qui finit sur un bûcher à Orléans pour avoir défendu sa Patrie contre l’envahisseur. C’est pour, disent les sœurs, «insuffler courage et audace aux élèves». Il y existe déjà un cycle secondaire, de la sixième à la troisième, rien que pour les filles. Nous sommes en 1920, rappelez-vous…
Le nombre des élèves qui augmente, les force à chercher de nouveaux locaux : ce sera à l’angle des avenues Maginot (actuelle Lamine Guèye) et de la République que l’institution s’installe. Il faudra batailler même avec le Service d’hygiène de l’époque, qui n’est pas commode et n’a rien à voir avec celui d’aujourd’hui.
Logée à un jet de pierre du Palais du Gouverneur qui devient celui de la République, l’institution traverse l’histoire de notre pays et en connaît ses péripéties, depuis les bombardements des gaullistes jusqu’aux soubresauts de Mai 68, rien ne lui est épargné. Elle produira son lot de brillants sujets dont notre distinguée consœur, Dié Maty Fall, de même que la brillante lauréate du Concours général de l’année 1981, Colette Senghor, qui rafle pratiquement tout cette année-là, en plus de décrocher le Bac comme première du centre avec la mention très bien. Côté people, notre génération aura aussi subi le diktat de Bruno Venn, que le prestige de l’institution pistonne entre autres raisons, dont les midinettes de l’époque sont folles et auquel nous autres, adolescents boutonneux, décidons de faire un sort alors… Il n’en sera rien, heureusement. Et il aura le loisir entre-temps de mener brillante carrière et devenir le patron des hommes d’affaires francophones sous nos cieux.
Pour bien des générations des élèves de l’Institution Sainte Jeanne d’Arc, et même le tout Dakar, le nom de Mère Paule est synonyme de discipline, de rigueur et de… bonté. Entrée comme enseignante dans l’institution au milieu des années soixante, elle sera pendant des décennies la Mère Supérieure dont tout le monde entend parler et enfin, la directrice à compter de 1987. Mère Paule prendra sa retraite en 2008 et rentrera en France où elle rend son dernier soupir en décembre 2021.
Une ancienne élève de l’institution me raconte, alors pubère et rebelle, qu’elle prend un malin plaisir à défier l’autorité en refusant de porter la blouse de l’institution. Mère Paule, alors Mère Supérieure, la fait venir dans son bureau… Ce n’est pas un savon qu’elle lui passe ; elle lui administre une leçon de vie. «Tu sais pourquoi toutes les élèves doivent porter la blouse ? Toi, tes parents ont les moyens de t’offrir de beaux habits que tu peux montrer ; il y en a, dans la cour de l’école, qui n’ont pas cette chance.» La rebelle en est ressortie tête basse, en comprenant pourquoi porter une blouse est plus qu’un devoir de discipline : c’est un acte d’humanité.
C’est donc toute cette saga que quelques jeunes délurées en 2019 décident de fouler aux pieds en refusant de s’asseoir à côté des garçons et ne pas aller à la gym parce qu’il y a des hommes à ne pas croiser. Elles sont une petite minorité qui fait grand tapage
La riposte de l’école est sans faiblesse
Et revoilà que le Premier ministre, comme le martèle l’abbé André Latyr Ndiaye dans une lettre ouverte acide, «un politicien nouveau promu», remet la question sur la table. La foucade n’ira pas plus loin, puisque le ministre de l’Education nationale, dépêché par son patron, prend le soin de rencontrer l’Archevêque de Dakar pour éteindre le début d’incendie.
Regarder la communauté catholique et le clergé du Sénégal comme une minorité insignifiante, ou quantité négligeable, est une grossière erreur : le Vatican est sans doute le plus petit pays du Globe, mais c’est aussi l’un des Etats les plus puissants au monde
Tout ça est derrière nous à présent.
Il est surtout question de dissolution de l’Assemblée nationale, de Déclaration de politique générale reportée aux calendes grecques, de la presse qui dit agoniser. Dans tout ce cirque, c’est l’empressement des théoriciens de «France dégage» à décoloniser les rues de Dakar qui m’épate. L’avenue Maginot est passée à la trappe depuis un demi-siècle ; le lycée Van Vo, comme bien des rues de Dakar. L’avenue Roume, Faidherbe, et tout ce qui rappelle la France coloniale est en train d’être effacé rageusement.
Adieu, bientôt, la rue Parchappe et autres vestiges des temps coloniaux. Et tout ceci est l’œuvre d’un député qui pousse le souci de la transparence jusqu’à nous montrer son caleçon dont le chic suprême est de se prénommer… Marius, comme du temps de la Rome antique. Prière de réfréner vos ricanements sardoniques, parce qu’il nous reste quand même à enlever Dupont et laisser Demba face au terminal du Ter
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SONKO ET MACKY SALL ONT COMPLOTÉ SUR LE DOS DES SÉNÉGALAIS, SELON BOUGANE
Le président du Mouvement Guem Sa Bopp était l'invité de Farram Facce du mercredi 7 aout.
L'ancienne Première ministre espère que dans le contexte de la reddition des comptes, M. Faye s’expliquera sur le “carnage financier dans le cadre des fonds Covid avec une surfacturation constatée par la Cour des Comptes"
Aminata Touré est sortie indemne de son procès face à Mansour Faye. Le tribunal a finalement débouté le beau-frère de l’ex président de la République.
Après le verdict qui est tombé ce jeudi, l’ex-première ministre a réagi.
«Mansour Faye, beau-frère de l’ancien président Macky Sall a été débouté de sa plainte pour diffamation à mon endroit par le Tribunal de Dakar. C’est mon espoir que dans le contexte de la reddition des comptes, Mansour Faye s’expliquera sur ce que j’ai qualifié de “carnage financier“ dans le cadre des fonds Covid avec une surfacturation constatée par la Cour des Comptes de 2 milliards 749 millions dans l’achat de riz par le ministère qu’il dirigeait», a posté l’ex cheffe du gouvernement sur la page facebook.
ENJEUX D’UN COUPLAGE
Le scénario d'un coup double impliquant les législatives et les territoriales est à double tranchant : il pourrait rebattre les cartes au profit du pouvoir, mais l'opposition risque de s'y opposer pour conserver ses bastions locaux
L’idée du couplage des élections territoriales et législatives serait une des propositions phares d’une partie de la société civile qui se penche sur l’édition d’un livre blanc sur le système électoral. Ce qui suggère la double dissolution de l’Assemblée et des collectivités territoriales. Diomaye et Sonko, qui ne sont pas majoritaire, ne cracheraient pas sur une telle perche. Mais l’opposition laisserait-elle les parcelles de pouvoir qui lui restent lui filer entre les mains ? En attendant, il y a le garde-fou de l’impossibilité d’une dissolution générale des collectivités.
La dissolution de l’Assemblée nationale est de plus en plus agitée. Et la saisine du Conseil constitutionnel par le chef de l’Etat irait dans ce sens. Mais une autre idée fait son chemin. Des voix rejoignent ainsi le Collectif des organisations de la société civile (Cosce) et prône un couplage des élections législatives avec les élections territoriales. Cette formule est entretenue par la frange qui estime que le régime doit avoir «une majorité aussi bien législative que territoriale», considérant qu’en l’état actuel, il y a une «cohabitation» avec le contrôle de plus de 500 communes et départements par Benno bokk yaakaar. D’autres, du côté de Pastef, soutiennent que le Président a, là, l’occasion de «rationaliser le calendrier électoral».
Macky Sall en 2023 : «11 élections en 11 ans, Ça n’a pas de sens et ça nous coûte cher»
En juin 2023, recevant le rapport issu des travaux du dialogue national qu’il avait lancé le 31 mai de la même année, le Président Macky Sall avait plaidé cette cause. «En 11 ans, j’ai organisé 11 élections au Sénégal. Ça n’a pas de sens et ça nous coûte cher. Il nous faut rationaliser tout cela», avait-il insisté. Et c’était aussi la position de certains responsables de la société civile. «Il faut arriver à organiser les élections à la même année pour avoir quatre années pleines pour travailler, les élections législatives et territoriales peuvent être couplées et organisées cette année», avait plaidé le directeur exécutif de l’Ong 3D, en mai dernier. Mais il faudra, au préalable, procéder à la dissolution des collectivités territoriales. Pas si évident !
Impossible dissolution générale
D’abord, même si l’organisation des deux élections participerait de la rationalisation, il est quasiment impossible de le faire. Parce que «la dissolution ne peut plus être faite par une mesure générale». Pour l’organisation de telles élections, il faudra installer trois urnes dont chacune sera réservée à un type d’élection : une pour le département, une pour les communes et une pour les Législatives. Ce qui allongerait, considérablement le temps de vote. Sans compter la confection des bulletins de vote ? A cela s’ajoute la question du parrainage qui constitue également une difficulté et non des moindres au regard des dispositions actuelles de la loi électorale. A ne pas perdre de vue que les acteurs lors du dialogue politique avaient décidé d’introduire une nouveauté pour le vote des maires à l’élection uninominale, c’est-à-dire l’élection du maire au suffrage universel direct. Ce qui voudrait dire que ces élections vont être complexes, si toutefois, le couplage est acté. Interrogé en 2021 par le quotidien EnQuête, Moundiaye Cissé, directeur exécutif de l’Ong 3D déclarait : «On ne saura pas qui veut être député, qui veut être maire surtout avec cette nouvelle donne d’élection uninominale des maires. La nature des deux élections n’étant pas la même, les objectifs et les enjeux non plus, il sera difficile à une pluralité de partis, pour des raisons de cohérence, de conclure une alliance au niveau national sur les listes de députés et de se combattre au niveau local ou les stratégies d’alliance ne sont pas les mêmes, compte tenu des réalités et vice versa».
Une perche pour Diomaye-Sonko
En proposant le couplage des Législatives et des Territoriales, la société civile, dont la grande majorité était contre en 2021, n’est-elle pas en train de tendre une bonne perche au pouvoir qui peut surfer sur sa popularité. Ainsi, a priori, le régime Pastef pourrait rebattre les cartes au niveau local. Ce qui suggère la double dissolution de l’Assemblée, contrôlée par Benno, et des collectivités territoriales dont plus de 500 sont entre les mains du régime sortant. Même si l’opposition, Yewwi askan wi notamment, règne sur certaines grandes villes. Abdoulaye Wade en 2001, après avoir installé des délégations spéciales, avait raflé presque toutes les collectivités aux Locales de 2002.
DIOMAYE PROCÈDE À DE NOUVELLES NOMINATIONS
Le conseil des ministres de ce mercredi 07 aout a été marqué par de nouvelles vastes nominations. Départ du gouverneur et du sous-Préfet de Dakar-Plateau, Mody Niang et les rappeurs Kilifeu et Nitt Doff casés comme Pca, Néné Fatoumata Tall perd le Fongip
Départ du gouverneur et du sous-Préfet de Dakar-Plateau, Mody Niang et les rappeurs Kilifeu et Nitt Doff casés comme Pca du Soleil, Néné Fatoumata Tall perd le Fongip
Le conseil des ministres de ce mercredi 07 aout a été marqué par de nouvelles vastes nominations. Au niveau de l’administration, le départ du célèbre Gouverneur de Dakar Al Hassan Sall a été acté, tandis que le célèbre Mody Niang a été casé comme PCA du Soleil. L’ancien ministre Néné Fatoumata Tall a perdu son juteux fauteuil du Fongip.
Au titre de la Primature :
· Madame Ndèye Khansou CAMARA, Magistrat, est nommée Directrice de l’Action normative, en remplacement de Monsieur Amadou NGOM ;
Au titre du Ministère de l’Energie, du Pétrole et des Mines
·Monsieur Ibrahima GASSAMA, Docteur en géologie, est nommé Directeur Général des Mines et de la Géologie au Ministère de l’Energie, du Pétrole et des Mines en remplacement de Madame Roseline Anna Coumba MBAYE ;
Au titre du Ministère de l’Économie, du Plan et de la Coopération :
· Madame Ndèye Fatou MBODJ, Comptable, est nommée Administrateur général du Fonds de Garantie des Investissements Prioritaires, en remplacement de Madame Néné Fatoumata TALL.
Au titre du Ministère de la Formation professionnelle :
· Madame Adjaratou Bousso DIAGNE, Professeur de l’Enseignement secondaire, titulaire d’un MBA en Audit et Contrôle de gestion, matricule de solde n° 648 183/N, est nommée Inspecteur des Affaires administratives et financières au Ministère de la Formation professionnelle, en remplacement de Monsieur Amadou Bouré SENE.
Au titre du Ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement:
· Monsieur Alassane NDAO, Titulaire d’un Diplôme d’Ingénieur polytechnicien en Génie civil, est nommé Président du Conseil d’Administration de l’Office national de l’Assainissement (ONAS) en remplacement de Monsieur Ibrahima AGNE ;
· Monsieur Cheikh BADIANE, Titulaire d’un Diplôme d’Etudes Supérieures en Études du Développement, est nommé Président du Conseil d’Administration de la Société nationale des Eaux du Sénégal(SONES) en remplacement de Monsieur Pape Mael THIAM.
Au titre du Ministère de la Communication et des Télécommunications :
· Monsieur Mody NIANG, Enseignant à la retraite est nommé Président du Conseil d’administration de la Société Sénégalaise de Presse et de Publication - Le Soleil (SSPP Le Soleil), poste vacant.
Au titre du Ministère de l’Industrie et du Commerce :
· Madame Madeleine Suzane LO, Economiste, matricule de solde n° 666 369/Z, est nommée Directeur de l’Administration générale et de l’Equipement du Ministère de l’Industrie et du Commerce.
Au titre du Ministère des Pêches, des Infrastructures maritimes et portuaires :
· Monsieur Papa Ndiamé SENE, spécialiste en Finances publiques, matricule de solde n° 625 106/B, est nommé Directeur de l’Administration générale et de l’Equipement du Ministère des Pêches, des Infrastructures maritimes et portuaires, en remplacement de Monsieur Al Hassane DIOP.
· Monsieur Edouard NDECKY, Ingénieur des Travaux de Planification, matricule de solde n°618 687/H, est nommé Directeur des Infrastructures Portuaires au Ministère des Pêches, des Infrastructures maritimes et portuaires, en remplacement de Monsieur Ousmane NDIAYE admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite.
· Monsieur Mamadou Aliou DIALLO, Docteur en Droit Public et Sciences politiques, est nommé Président du Conseil d’Administration de la Société des Infrastructures de Réparation navale (SIRN) en remplacement de Monsieur Amadou KA.
Au titre du Ministère de la Famille et des Solidarités:
· Madame Ndèye Marième SAMB, Docteur en Géographie et Aménagement de l’espace, est nommé Coordonnateur du Programme de Modernisation des Axes et Territoires frontaliers (PUMA), en remplacement de Monsieur Moussa SOW,
· Monsieur Baidy NIANG, Inspecteur du Trésor, matricule de solde n°616 256/H, est nommé Directeur Général du Fonds de Solidarité national au Ministère de la Famille et des Solidarités, en remplacement du Docteur Kalidou BA,
· Madame Mbossé BADIANE, Titulaire d’un Master 2 en Management du Développement local et Ingénierie sociale, matricule de solde n°715 210/J, est nommée Directrice de l’Evaluation des Programmes et Projets au Ministère de la Famille et des Solidarités, en remplacement de Madame Seynabou Diouf MBOUP.
Au titre du Ministère de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des Territoires:
·Monsieur Moussa TINE, Architecte diplômé d’Etat, est nommé Directeur général de la Construction et de l’Habitat au Ministère de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des Territoires, en remplacement de Monsieur Amadou THIAM, appelé à d’autres fonctions.
·Monsieur Cheikh Ibrahima DIEDHIOU, Professeur d’Enseignement secondaire, titulaire d’un Master 2 en Ingénierie du Développement territorial, matricule de solde n°652.509/K, est nommé Directeur de la Promotion des Pôles urbains au Ministère de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des Territoires, en remplacement de Madame Fatim TALL, appelée à d’autres fonctions.
Au titre du Ministère de la Santé et de l’Action sociale :
· Monsieur Seydina Ousmane BA, titulaire d’un Doctorat en Médecine, précédemment Chef du Service de la Médecine physique et de la Réadaptation fonctionnelle à l’hôpital principal de Dakar, est nommé Directeur du Centre national d’Appareillage orthopédique (CNAO), en remplacement de Monsieur Djibril BEYE.
· Monsieur Mouctar LY, titulaire d’un Doctorat en Médecine, matricule de solde n° 735.228/A, est nommé Directeur de l’Établissement public de Santé de niveau 1 «Roi BAUDOIN», en remplacement de Monsieur Cheikh Mbaye SECK.
· Monsieur Papa Madièye GUEYE, Professeur titulaire de Biochimie pharmaceutique, est nommé Président du Conseil de Réglementation de l’Agence sénégalaise de Réglementation pharmaceutique (ARP), en remplacement de Monsieur Sylvain Alphonse BOYER.
Au titre du Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture :
· Monsieur Mor Talla GUEYE, Artiste-entrepreneur, est nommé Président du Conseil d’Administration du Fonds de Développement des Cultures urbaines (FDCU) au Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, en remplacement de Monsieur Moustapha DIENG, appelé à d’autres fonctions;
· Monsieur Babacar Wagane FAYE, Ingénieur-statisticien, précédemment Chef du Bureau des Méthodes à l’Agence nationale des Statistiques et de la Démographie (ANSD) est nommé Secrétaire général de l’Agence nationale pour la Promotion et l’Emploi des Jeunes (ANPEJ) au Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, 7 en remplacement de Monsieur Abdoulaye DIATTA, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite ;
Monsieur Landing Mbessane SECK, Artiste entrepreneur, est nommé Président du Conseil d’Administration du Grand Théâtre national au Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, en remplacement de Monsieur Ahmet NDIAYE, appelé à d’autres fonctions;
· Monsieur Mohamed Abdallah LY, Enseignant-chercheur, est nommé Directeur général du Musée des Civilisations noires au Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, en remplacement de Monsieur Hamady BOCOUM, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite ;
· Monsieur Balla NDIAYE, Conseiller aux Affaires culturelles, matricule de solde n° 615 448/B, est nommé Secrétaire général de la Compagnie du Théâtre national Daniel SORANO au Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, en remplacement de Monsieur Abel MARONE, appelé à d’autres fonctions;
· Monsieur Médou Mané DIOP, Expert fiscal, mandataire judiciaire, est nommé Président du Conseil de Surveillance de l’Agence nationale pour la Promotion et l’Emploi des Jeunes(ANPEJ) au Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, en remplacement de Monsieur Cheikh Tidiane DIOUF, appelé à d’autres fonctions ; Au titre du Ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage :
· Monsieur Mamadou SYLLA, Docteur vétérinaire, matricule de solde n°690633/I, est nommé Directeur régional de l’Elevage et des Productions animales de Dakar au Ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage, poste vacant.
· Monsieur Amadou Alassane NDIAYE, Docteur vétérinaire, matricule de solde n°724378/E, est nommé Directeur régional de l’Elevage et des Productions animales de Sédhiou au Ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage, en remplacement de Monsieur Mamadou SYLLA, appelé à d’autresfonctions.
Au titre du Ministère du Tourisme et de l’Artisanat :
· Monsieur Doudou Gnagna DIOP, diplômé en hôtellerie, est nommé Président du Conseil d’administration de la Société d’Aménagement et de Promotion des Côtes et Zones touristiques du Sénégal (SAPCO), en remplacement de Monsieur Amadou Tidiane Diba.
Au Titre du Ministère de l’Intérieur:
· Monsieur Ousmane KANE, Administrateur civil, matricule de solde 604 137/E, précédemment Gouverneur de la Région de Kaolack, est nommé Gouverneur de la Région de Dakar en remplacement de Monsieur Al Hassan SALL, appelé à d’autres fonctions.
· Monsieur Al Hassan SALL, Administrateur civil, matricule de solde 604 141/L, précédemment Gouverneur de la Région de Dakar, est nommé Gouverneur de la Région de Saint Louis en remplacement de Monsieur Alioune Badara SAMBE, appelé à d’autres fonctions. ·
Monsieur Mouhamadou Moctar WATT, Administrateur civil, matricule de solde 519 025/J, précédemment Gouverneur de la Région de Matam, est nommé Gouverneur de la Région de Kaolack en remplacement de Monsieur Ousmane KANE, appelé à d’autres fonctions.
· Monsieur Saer NDAO, Administrateur civil, matricule de solde 517 932/C, précédemment Gouverneur de la Région de Kolda, est nommé Gouverneur de la Région de Thiès en remplacement de Monsieur Oumar Mamadou BALDE, appelé à d’autres fonctions.
· Monsieur Diadia DIA, Administrateur civil, matricule de solde 616324/F, précédemment Préfet du département de Saint-Louis, est nommée Gouverneur de la Région de Sédhiou en remplacement de Monsieur Serigne Babacar KANE, appelé à d’autres fonctions.
· Madame Ngoné CISSÉ, Administrateur civil, matricule de solde 661 356/C, précédemment Préfet du département de Guinguinéo, est nommé Gouverneur de la Région de Fatick en remplacement de Madame Seynabou GUEYE, appelée à d’autres fonctions.
· Monsieur Saïd DIA, Administrateur civil, matricule de solde 515 927/E, précédemment préfet du Département de Guédiawaye, est nommé Gouverneur de la Région de Matam en remplacement de Monsieur Mouhamadou Moctar WATT, appelé à d’autres fonctions.
· Monsieur Moustapha DIAW, Administrateur civil, matricule de solde 511 569/E, précédemment Préfet du Département de Kaffrine, est nommé Gouverneur de la Région de Kaffrine en remplacement de Monsieur El Hadji Bouya AMAR, appelé à d’autres fonctions.
· Monsieur Moustapha NDIAYE, Administrateur civil, matricule de solde 514 686/D, précédemment Préfet du Département de Pikine, est nommé Gouverneur de la Région de Kolda en remplacement de Monsieur Saer NDAO, appelé à d’autres fonctions.
LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL ENCORE SUR LA ROUTE DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE
Le président aurait demandé l'avis du Conseil Constitutionnel sur la dissolution du parlement, une démarche qui fait débat. Au cœur de la controverse : l'interprétation de la Constitution et du règlement intérieur de l'Assemblée
La météo politique annonce des pluies diluviennes qui pourraient inonder les couloirs de la présente législature sous la forme d’une dissolution annoncée. Le Conseil Constitutionnel aurait été sollicité par le président de la République pour donner un avis juridique. Bassirou Diomaye Faye veut être éclairé pour s’entourer de toutes les garanties avant de conduire à l’échafaud la présente législature à l’échafaud. Seulement voilà, au niveau du corpus judiciaire, on soutient que ledit Conseil Constitutionnel n’a aucune compétence sur la dissolution de l’Assemblée nationale sauf dans des situations exceptionnelles prévues par l’art 52 de la Constitution.
En ce début de semaine, Dakar et le reste du pays commencent à s’installer définitivement dans la saison des pluies. Août a toujours été un mois pluvial. La météo est scrutée quotidiennement par les citadins comme les ruraux. Sur le plan politique aussi, une autre météo est scrutée. Celle qui annonce une probable tempête sur la législature en cours issue des législatives de juillet 2022. Depuis que le président Bassirou Diomaye Faye s’est installé au Palais de l’avenue Léopold Sédar Senghor, après son élection dès le premier tour avec 54% des suffrages exprimés le 25 mars 2024, l’on refait les comptes politiques du côté des tenants du pouvoir. Les réformes promises au bon peuple butent sur le fait que, Place Soweto, la majorité parlementaire est détenue par la coalition défaite lors de la dernière élection présidentielle. Autrement dit la majorité présidentielle et la majorité parlementaire ne s’accordent pas ! Plutôt que de travailler à un compromis, le nouveau pouvoir, à travers le Premier ministre Ousmane Sonko, a voulu imposer un rapport de forces. Il a notamment exigé la mise à jour préalable du règlement intérieur de l’Assemblée nationale dans le sens d’y intégrer les dispositions relatives au Premier ministre — supprimées en même temps que la fonction elle-même au lendemain de la présidentielle de 2019 — avant qu’il vienne faire sa Déclaration de Politique générale (DPG) dans l’hémicycle. Une exigence qui a eu pour effet de braquer les députés de la majorité parlementaire qui appartiennent, on l’a dit, au régime défait le 24 mars dernier. Pour montrer leur mécontentement, ils ont refusé d’accueillir le ministre des Finances pour son débat d’orientation budgétaire. Un conflit latent pour la résolution duquel le président de la République a rencontré le titulaire du perchoir pour une sortie de crise. Une sortie qui passait par un dialogue pour un nouveau Règlement intérieur fruit d’un compromis de toutes les forces politiques de l’Assemblée nationale lors d’un conclave à Saly tenu le mois dernier.
Malgré ce cessez-le-feu, pourtant, chaque camp fourbit ses armes de destruction politique pour la lutte finale. Sur ce registre, il a été annoncé en début de semaine que le président Bassirou Diomaye Faye aurait saisi le Conseil Constitutionnel pour avis sur la question de la dissolution de l’Assemblée nationale. La confirmation officielle est attendue. Elle ne viendra pas de sitôt, mais il n’empêche cette question de la dissolution fait débat. Selon l’ancien député Alioune Souaré, la saisine annoncée du Conseil Constitutionnel par le président de la République ne peut être que consultative, voire personnelle. « Parce que le Conseil Constitutionnel n’a aucune compétence à intervenir dans la procédure de dissolution de l’Assemblée nationale sauf dans les conditions prévues par l’article 52 de la Constitution qui parle d’une situation d’exception qui peut déboucher sur des pouvoirs d’exception accordés au président de la République. Situation d’exception peut se comprendre comme une menace de l’indépendance de la République ou de guerre » indique l’ancien parlementaire. Selon ce dernier, la saisine du Conseil Constitutionnel par le président Diomaye Faye sur la dissolution de l’Assemblée nationale ne peut être faite qu’à titre personnel. Notre interlocuteur de convoquer la jurisprudence Kéba Mbaye qui avait fait comprendre à l’époque au président Abdou Diouf que, s’agissant d’un certain nombre d’interpellations, le Conseil Constitutionnel n’agissait qu’à titre consultatif. Alioune Souaré renforce son argumentaire en expliquant qu’il n’y a nulle trace du Conseil Constitutionnel au niveau de l’article 87 de la Constitution qui parle de dissolution. Selon cet article 87, « Le Président de la République peut, après avoir recueilli l’avis du Premier ministre et celui du Président de l’Assemblée nationale, prononcer, par décret, la dissolution de l’Assemblée nationale. Toutefois, la dissolution ne peut intervenir durant les deux premières années de législature. Le décret de dissolution fixe la date du scrutin pour l’élection des députés. Le scrutin a lieu soixante jours au moins et quatre-vingt dix jours au plus après la date de publication dudit décret. L’Assemblée nationale dissoute ne peut se réunir. Toutefois, le mandat des députés n’expire qu’à la date de la proclamation de l’élection des membres de la nouvelle Assemblée nationale ».
Début de législature et début de mandat
Le débat se situe donc après les deux premières années de législature, à quel moment le président de la République peut-il dissoudre l’Assemblée nationale ? Pour y répondre, il faut tenir compte du début de la législature et du mandat des députés. Selon Alioune Souaré, la Constitution est muette concernant le début de la législature. C’est l’article 51 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui règle la question du début de la législature. « Le député est couvert par l’immunité à compter du début de son mandat qui prend effet dès la proclamation des résultats de l’élection législative par le Conseil Constitutionnel » selon l’art 51. C’est le 11 août 2022 que le Conseil Constitutionnel a proclamé les résultats de l’élection qui s’est déroulée en juillet. Donc à partir du dimanche 11 août 2024, la présente législature va boucler ses deux années d’existence. Rien ne pourra s’opposer dès lors à la dissolution de l’Assemblée nationale par le président Bassirou Diomaye Faye selon les tenants de la thèse du début de législature. La Constitution est muette également concernant le début du mandat. Sur ce point, notre interlocuteur convoque encore le règlement intérieur de l’Assemblée nationale qui stipule en son article 9 que « au début de la législature, le plus âgé des membres présents, sachant lire et écrire la langue officielle, assure la présidence » lors de la séance pour l’élection du président de l’Assemblée nationale et du Bureau. Amadou Mame Diop a été élu le 12 septembre 2022 comme président de l’Assemblée nationale. En vertu de quoi, la dissolution de l’Assemblée nationale ne pourrait qu’intervenir que vers le 12 septembre 2024 selon les tenants de la thèse du début de mandat. Est-ce pour sortir de cet imbroglio juridique relatif à la date de dissolution que le président de la République a sollicité l’avis du Conseil Constitutionnel ? Lui seul pourrait répondre à cette question.
DIOMAYE ET SONKO FACE À TROIS EQUATIONS PARTICULIÈREMENT COMPLEXES
Les inondations chroniques, le chômage endémique des jeunes et l'émigration clandestine constituent un triptyque de problèmes apparemment insolubles
Au Sénégal, il y a trois équations qu’aucun régime n’a pu résoudre jusque-là. Il s’agit de celles liées aux inondations, à l’emploi des jeunes et à l’émigration clandestine. Les nouvelles autorités détiennent-elles les solutions de ces équations ?
L’émigration clandestine ou le choix entre la réussite et la mort...
Le phénomène de l’émigration vers les pays développés, particulièrement ceux de l’Europe, remonte à très longtemps au Sénégal. Le Sénégalais a toujours été guidé par le souci d’aller chercher fortune. Dans les années 60 et 70, des dizaines de milliers de nos compatriotes ont migré vers l’Afrique centrale, particulièrement le Gabon, qui étaient alors des pays à la recherche de main d’œuvre qualifiée et où, aussi, le commerce était à développer dans des pays vierges de tout.
Dans le même temps, de fortes légions de Sénégalais s’établissaient en France où ils arrivaient par bateaux et débarquaient au port de Marseille. Au lendemain des Trente glorieuses ayant suivi la Second guerre mondiale, les usines de la Métropole étaient à la recherche de main d’œuvre et les travailleurs africains, notamment sénégalais, étaient les bienvenus. Des milliers d’entre eux travaillaient dans les services de nettoiement. Il faut dire qu’à l’époque, les ressortissants des anciennes colonies étaient exemptés de visas d’entrée en France. Tout de même, les Sénégalais, eux, devaient obtenir des visas de sortie de leur pays, ce qui n’était pas une mince affaire.
Par la suite, face à l’automatisation et la robotisation, c’est-à-dire au développement technologique, les chaines de montage d’automobiles en particulier n’avaient plus besoin d’ouvrier peu qualifiés, le travail à la chaîne n’étant plus ce qu’il était. Après la crise économique consécutive au choc pétrolier de 1973, les Etats européens ont entrepris de fermer leurs frontières et d’instaurer des visas. Ce, afin de lutter contre les flux migratoires devenus un véritable casse-tête pour eux.
Dans les années 90, afin de contourner ces barrages migratoires, les Africains en général, et nos compatriotes en particulier, ont choisi d’emprunter les pirogues pour rejoindre l’Eldorado européen. Depuis, le phénomène a pris de l’ampleur. Chaque année, des milliers de milliers se noient dans l’océan en tentant de traverser la Méditerranée ou en prenant la route migratoire de l’Atlantique. Des centaines de nos compatriotes ont péri en tentant ces traversées dangereuses à bord de frêles pirogues surchargées. Malgré les accords signés avec la France et l’Espagne, notamment, pour promouvoir une immigration légale et maîtrisée, le régime du président Abdoulaye Wade n’a pas pu venir à bout de ce phénomène. L’arrivée au pouvoir du président Macky Sall, en 2012, n’a pas non plus réduit le flux migratoire malgré les promesses de création de 500.000 emplois.
Au finish, ce sont des milliers de personnes, adultes, jeunes, hommes et femmes en quête d’une vie meilleure, qui ont perdu la vie en mer. L’État, en tant que garant de la sécurité des personnes et de leurs biens, n’a pas joué pleinement son rôle aussi bien dans la surveillance des zones d’embarquement que dans la mise en œuvre d’une bonne politique de l’emploi pour stopper l’hémorragie.
Malgré le déploiement d’un dispositif Frontex pour stopper les départs à partir des côtes africaines, chaque année, par beau temps, c’est-à-dire en été comme ces jours-ci, des dizaines de pirogues s’élancent vers les côtes européennes notamment celles de l’ile italienne de Lampedusa ou de l’archipel des Canaries, en Espagne. Les deux précédents régimes ayant échoué à mettre fin au phénomène de l’émigration clandestine, le pouvoir du président Bassirou Diomaye Faye, élu entre autres promesses sur celle de mettre fin à cette émigration clandestine qui ravage notre jeunesse, est donc dos au mur. Il doit créer des milliers d’emplois pour fixer tous ces jeunes despérados en quête d’un illusoire Eldorado européen, au Sénégal. Le duo Diomaye Sonko est donc très attendu pour enfin trouver une solution définitive à ce phénomène.
Les inondations, plus de 1000 milliards dans les eaux...
Il est devenu rare au Sénégal de passer un hivernage sans que les populations ne soient confrontées au problème des inondations. Tout est parti des années 1990 lorsque, suite à de fortes pluies, des centaines de familles habitant le plus souvent dans des cuvettes ou des zones non aedificandi, se sont retrouvées dans les eaux. Depuis lors, les inondations se répètent chaque année avec leur lot de dégâts matériels et parfois même humains sans que les autorités puissent mettre un terme à ce fléau. Des quartiers entiers ont d’ailleurs été pris par les eaux et le régime du président Abdoulaye Wade avait été obligé de construire des quartiers de recasement pour les sinistrés. En plus des zones non aedificandi et des cuvettes, il y a également l’absence d’un système de canalisation dans certains quartiers, ce qui favorise la stagnation des eaux de pluie. Quoi qu’il en soit, le phénomène est loin d’être totalement résolu. Et ce n’est pas faute, pour les différents régimes, d’avoir essayé. En effet, aussi bien celui du président Wade que celui de Macky Sall y ont injecté plusieurs centaines de milliards de francs pour la construction de logements de recasement des familles impactées sans compter les travaux d’assainissement réalisés pour faciliter l’évacuation des eaux de pluie. Des mesures qui ont soulagé plusieurs personnes et quartiers à Dakar et dans l’intérieur du pays mais qui n’ont pas pu venir à bout du phénomène.
En 2012, le Président Macky Sall décide résolument d’en finir avec les inondations. Il lance le fameux Programme Décennal de Lutte contre les Inondations pour un montant total de 717 milliards de francs. Mais les résultats produits étaient très en deçà des attentes, selon des enquêtes menées. Si on y ajoute les centaines d’autres milliards que Wade a financés, cela fait plus de 1000 milliards investis alors qu’à Dakar comme dans d’autres localités du pays, les populations continuent de souffrir des inondations à chaque fois qu’il pleut. Le Premier ministre, Ousmane Sonko, a récemment annoncé que des moyens et des ressources seront trouvés pour un règlement définitif de ce fléau et a promis que les 717 milliards officiellement injectés par le régime sortant pour lutter contre les inondations feront l’objet d’un audit approfondi.
L’emploi des jeunes, bourreau des précédents régimes...
De tous les régimes qui se sont succédé au pouvoir depuis l’indépendance de notre pays, en 1960, aucun ne peut se prévaloir d’avoir apporté une solution à la lancinante question de l’emploi. Cet échec résulte de l’absence d’une politique d’industrialisation, de relance du secteur primaire mais également de renforcement du secteur privé. De ce fait, la plupart des jeunes n’ont d’autre choix que le commerce informel ou l’émigration. Quant aux diplômés, l’espoir de trouver un emploi est mince pour eux s’ils n’appartiennent pas au parti au pouvoir. Pourtant que de promesses faites aux jeunes par les politiques surtout en périodes de campagnes électorales. Par exemple, en 2000, lors de campagne, dans chaque localité où il arrivait, le candidat Abdoulaye Wade demandait à ceux qui n’avaient pas de travail de lever la main. Après quoi, aux milliers de bras qui se levaient, il disait que leur problème de chômage prendrait fin le jour où il accèderait au pouvoir. Les chômeurs qui levaient alors les bras ont vieilli depuis sans avoir trouvé le moindre emploi… Durant tout son mandat, le problème est resté entier et Wade lui-même a reconnu avoir échoué en matière d’emplois. Son successeur Macky Sall n’a pas fait mieux à part d’avoir augmenté le nombre d’Agences censées financer des jeunes porteurs de projets. Dès lors, il était tout à fait normal qu’il ait subi les foudres de cette jeunesse s’estimant abusée par ses promesses électorales de création de 500.000 emplois. Des promesses électorales qui, on le sait, n’engagent que ceux qui y croient. En tout cas, cette jeunesse a payé un lourd tribut dans sa lutte pour « dégager » le président Macky Sall avec plus de 80 morts, un millier de personnes emprisonnées et des dégâts matériels estimés à des dizaines de milliards de francs. L’accession au pouvoir du président Bassirou Diomaye Faye et la nomination de son mentor Ousmane Sonko comme un Premier ministre sonnent comme un défi à relever pour résoudre définitivement la très complexe équation du chômage des jeunes.
Par Guy Marius Sagna
GMS ET LES TROUS DE MÉMOIRE D'A. MBOW
Dites-moi que je rêve! Est-ce bien le député Abdou Mbow qui a écrit hier qu'il était « soucieux d'une gestion transparente de nos deniers publics et du respect strict des règles (…) »
Dites-moi que je rêve! Est-ce bien le député Abdou Mbow qui a écrit hier qu'il était « soucieux d'une gestion transparente de nos deniers publics et du respect strict des règles (…) », lui le Président du groupe parlementaire BBY dont les membres refusent de rendre compte depuis deux ans de la gestion de plus de 40 milliards de francs CFA de l'Assemblée nationale ?
Le gouvernement doit rendre compte. Il rend compte et va continuer de rendre compte et dans cette perspective va vous répondre. Mais monsieur le Président du groupe parlementaire BBY à quand le compte rendu de l'Assemblée nationale ?
Le groupe parlementaire BBY est-il atteint de daltonisme politique pour ne jamais voir les articles 30 et 31 du règlement intérieur de l'Assemblée nationale (RIAN) du Sénégal ?
L'article 30 du règlement intérieur de l'assemblée nationale (RIAN) du l'Assemblée nationale du Sénégal dispose que « l’assemblée nationale élit en son sein, au début de chaque législature et à la session ordinaire unique de l'année, une Commission de Comptabilité et de Contrôle composée de vingt membres dont les attributions sont définis à l'article 31 ci-après. »
L'article 31 du RIAN dit:
« La Commission de Comptabilité et de Contrôle est chargée du contrôle, de la comptabilité et de la gestion des crédits inscrits au budget de l'Assemblée nationale. À cet effet, un rapport écrit portant notamment sur l'état des crédits et la situation des dépenses engagées doit lui être fourni par les questeurs à la fin de chaque trimestre. La Commission est habilitée à prendre connaissance des documents comptables correspondants.
La Commission de Comptabilité et de Contrôle dépose un rapport trimestriel et le compte annuel sur le bureau de l'Assemblée nationale. Celui-ci doit en communiquer le contenu aux membres de la Conférence des Présidents.
La Commission de Comptabilité et de Contrôle, après rapprochement des comptes du trésorier avec la comptabilité tenue par les services de la Questure, rend compte à l'Assemblée, par écrit, au début de chaque session budgétaire, de l'exécution du mandat de contrôle qui lui est confié.
Le compte définitif de chaque gestion est adressé par le Président de l'Assemblée nationale au Président de la Cour des Comptes. »
Monsieur le Président du groupe parlementaire BBY où sont les huit (08) rapports trimestriels et les deux (02) rapports annuels rendant compte de la gestion des fonds de l'Assemblée nationale du Sénégal depuis au moins septembre 2022?
Pendant que le gouvernement du président de la république Bassirou Diomaye Diakhar Faye et du premier ministre Ousmane Sonko fait du JUB JUBAL JUBBANTI, l'Assemblée nationale BBY fait du DËNG, DËNGAL.
Une autre Assemblée nationale est nécessaire. Une autre Assemblée nationale est possible.