SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
22 avril 2025
Politique
par Francis Carole
L’ÉTAT FRANÇAIS LANCE SA CAMPAGNE DE DÉSINFORMATION CONTRE LES ANTICOLONIALISTES
Les colonisés de la France seraient-ils, eux, interdits de séjour, par la puissance colonisatrice française, à Bamako, Niamey, Bakou ou Ouagadougou, sous peine de sanctions et de harcèlement judiciaire ? De quel droit ?
Un article, paru cette semaine dans la presse locale, laisse entendre que nous serions « visés par la loi sur les ingérences étrangères en France ». Il y est fait état de plusieurs noms de responsables politiques et d’organisations patriotiques de Martinique, Guadeloupe, Guyane, Kanaky, Polynésie et Corse, lesquels seraient dans la ligne de mire des autorités répressives françaises.
Ces responsables politiques n’ayant pas été, à ce jour, directement interpellés sur les procédures qui seraient en cours à leur encontre, on peut légitimement considérer que les médias aux ordres ont reçu leurs « informations » du ministère de l’intérieur français, engagé dans une de ses habituelles manœuvres visqueuses de désinformation.
La méthode qui consiste à chercher à criminaliser des militant.e.s politiques, afin de discréditer leur combat pour l’émancipation nationale de leur peuple, n’est pas nouvelle.
Ainsi , l’Ordonnance d’octobre 1960, prise par Michel Debré, a servi à exclure de la fonction publique de grandes figures anticolonialistes comme Georges Mauvois, Armand Nicolas, Walter Guitteaud ou encore Guy Dufond. Le Martiniquais Edouard Glissant et le Guadeloupéen Albert Beville, fondateurs du Front Antillo-Guyanais pour l’Autonomie, ont été longtemps interdits de séjour dans leur propre pays, sur la base de ce texte.
La référence à la « loi sur les ingérences étrangères en France » (du 25 juillet 2024) et l’obligation de s’inscrire, « volontairement », au « Répertoire des représentants agissant pour le compte d’un mandant étranger » relèvent purement et simplement de la supercherie idéologique et de la perversion de la macronie, voire d’un processus de fascisation du pouvoir pour maintenir son influence-il est vrai déclinante-dans le monde.
Le contexte international, la déroute du néocolonialisme français en Afrique et la montée des tensions dans les colonies dites « d’outre-mer » poussent l’Élysée à l’affolement et la radicalisation totalitaire.
Nous ne sommes et ne serons jamais soumis à aucun « mandant étranger », ni de France ni d’ailleurs. C’est l’essence fondamentale de notre quête de souveraineté.
En se rendant à Genève, à Vienne, à Bakou et à New-York, durant la période de juillet 2023 à juillet 2024, les dirigeant.e.s des organisations patriotiques des dernières colonies françaises n’ont fait qu’exercer leur droit légitime à la libre circulation et celui de dénoncer librement, devant les instances internationales et l’ONU, le système colonial français, insidieux, archaïque et brutal comme le montre la répression en Kanaky.
L’argutie d’ « intelligence avec l’ennemi » n’a comme seule finalité que de préparer l’opinion publique à la répression contre ces organisations. Quant au fond, elle est à la fois puérile et hypocrite.
D’abord, les « ennemis » et les amis de l’Etat français ne sont pas nécessairement les nôtres. Ainsi, nous condamnons la livraison, par la France, à l’Etat sioniste d’Israël, de centaines de millions d’euros d’armes qui ont servi à massacrer des dizaines de milliers d’enfants, de femmes et de vieillards palestiniens dans la bande de Gaza ou en Cisjordanie. De même, nous avons dénoncé la complicité de l’Etat français dans le génocide au Rwanda et le massacre de 24 millions de civils au Congo.
Ensuite, des entreprises françaises comme TotalEnergies entretiennent de juteuses affaires dans le gaz Azerbaïdjanais sans être taxées d’ «intelligence avec l’ennemi » et en novembre 2024 la France participera à la Conférence de Bakou sur les changements climatiques (COP 29). Madame Von der leyen, présidente de la commission européenne, s’est récemment précipitée à Bakou pour signer un accord visant à doubler la livraison de gaz azerbaïdjanais à l’Europe jusqu’en 2027.
Les colonisés de la France seraient-ils, eux, interdits de séjour, par la puissance colonisatrice française, à Bamako, Niamey, Bakou ou Ouagadougou, sous peine de sanctions et de harcèlement judiciaire ? De quel droit ? Au nom de quels principes régissant les droits humains ? Au nom de quelle règle internationale ? Au nom de quel nouvel esclavagisme qui ne veut pas dire son nom ?
Vous ne nous effrayez pas ! Nous irons où nous voudrons, quand nous voudrons, avec qui nous voudrons, chaque fois qu’il s’agira de défendre les intérêts de notre peuple. C’est un acte de souveraineté que l’histoire, un jour, saluera. Que vous en mourriez de rage, tant mieux ! Cela voudra simplement dire que nous sommes dans la bonne direction.
Si les dirigeants français pensent une seule seconde que les luttes d’émancipation de nos peuples sont guidées par des mains étrangères, ou « l’œil de Moscou », il faudra commencer à sérieusement s’interroger sur les ravages provoqués dans leur cerveau par les larves du ténia colonial, au point qu’ils ont perdu la raison et tout sens des réalités.
C’est en fait le colonialisme lui-même et ses exactions qui génèrent la révolte de celles et ceux qu’il veut soumettre.
La violence aveugle, les lois dignes des systèmes totalitaires dans le prétendu « pays des droits de l’homme »-« patrie de Voltaire »- l’organisation du harcèlement judiciaire contre les organisations anticolonialistes, les meurtres, les bouffonneries de ministres souvent sans culture historique, tout cela est vain :
VIDEO
OUSMANE SONKO À BAMAKO POUR UNE VISITE DE TRAVAIL
Le premier ministre sénégalais a eu un entretien avec le président du Pays. Au sortir de la rencontre, il a dit le message qu’il a délivré à Assimi Goïta et fait une mise au point sur certaines questions.
Le premier ministre Ousmane Sonko s’est rendu au Mali ce lundi. Il y a eu un entretien avec le président du pays. Au sortir de la rencontre, il a dit le message qu’il a délivré au colonel Assimi Goïta et fait une mise au point sur certaines questions.
«J’ai présenté au président de la République Assimi Goita toutes nos condoléances et remercié le peuple malien pour son accueil. L’entretien a été très instructif, et il nous a permis de passer en revue toutes les questions de l’heure, de discuter de manière ouverte non pas de manière protocolaire ou solennelle, mais en frères.»
Posture du Sénégal
«Nous avons été, alors opposants, les premiers à dénoncer l’embargo qui a été fait sur le Mali par des pays frères et malheureusement par notre propre pays. Je l’avais, au nom de mon parti, dénoncé et je continuerai à le dénoncer. Sous notre régime, ce genre de pratiques ne pourront jamais prospérer et personne ne passera par le Sénégal pour déstabiliser le Mali ou aucun autre pays frère, encore moins lui imposer des sanctions de cette nature.»
Réponse aux critiques
« Nous sommes tous des pays souverains, nous devons nous respecter dans nos choix souverains et nous respectons le Mali dans ses choix, nous respectons le Burkina dans son choix. Des choix que nous comprenons. Alors qu’est-ce qu’on nous reproche ? D’essayer de réunir la famille. Depuis quand on peut reprocher à un panafricaniste de faire tout pour qu’on reste dans des cadres solides plutôt que de nous diviser. Nous continuerons à travailler, quel que soit l’aboutissement ou le choix qui a été fait. Cela ne changera absolument rien dans nos relations avec chaque pays.»
DISSOLUTION DE L’ASSEMBLÉE, LA SOCIÉTÉ CIVILE APPELLE AU DIALOGUE
"Nous lançons un appel pressant aux entités politiques représentées à l’Assemblée nationale à entreprendre les échanges nécessaires en vue de parvenir aux réformes appropriées permettant d’engager les prochaines élections".
Des leaders de la société civile ont fait face à la presse, ce lundi, pour alerter sur l’imbroglio électoral qui se dessine. Une situation qui découle de la «probabilité de plus en plus affirmée de la dissolution de l’Assemblée nationale et l’organisation d’élections législatives anticipées» provoquée par le bras de fer entre la majorité parlementaire Benno et le nouveau régime.
Ainsi, «considérant que l’article 87 de la Constitution dispose qu’en cas de dissolution, le scrutin a lieu 60 jours au moins et 90 jours au plus après la date de publication du décret de dissolution», Moundiaye Cissé et Cie ont exprimé «leur vive préoccupation relativement au décalage qui existe entre les dispositions du Code électoral et celles prévues par la Constitution» dans ce cas de figure.
Ils ont donné aussi l’exemple des entités politiques et indépendantes dont les candidatures sont astreintes au dépôt de listes de parrainages représentant au moins 0,5% des électeurs. Mais surtout «la fixation du modèle de fiche de collecte des parrainages au plus tard 150 jours avant la date du scrutin» non prévue en cas de dissolution de l’Assemblée.
Pour la réduction du nombre de parrainages requis
Pour sortir de cette impasse électorale, la société civile propose la réduction du nombre de parrainages requis, la simplification du système de collecte et de contrôle des parrainages, la réduction du délai de dépôt des candidatures et l’élargissement de la Commission de contrôle et de validation des parrainages aux personnalités indépendantes.
«En conséquence, tout en exprimant notre disponibilité à faciliter le dialogue entre les parties prenantes au processus électoral, nous lançons un appel pressant aux entités politiques représentées à l’Assemblée nationale à entreprendre les échanges nécessaires en vue de parvenir aux réformes appropriées permettant d’engager les prochaines élections dans la paix et la sérénité», a exhorté la société civile dans une déclaration signée par 16 organisations dont le Cosce, la Raddho, Ong 3D et le Gradec.
L'URGENCE D'UN CONSENSUS SUR LES RÈGLES DU JEU ÉLECTORAL
Parrainages, délais, quitus : autant d'obstacles qui pourraient nuire à la tenue des législatives anticipées. C'est le cri d'alerte lancé ce jour par des organisations de la société civile, qui pointent du doigt les insuffisances du code électoral actuel
À l’approche de possibles élections législatives anticipées au Sénégal, des organisations de la société civile ont exprimé leurs préoccupations concernant les dispositions de la loi électorale, notamment celles régissant le dépôt des parrainages. Lors d’une conférence de presse tenue ce lundi à Dakar, seize organisations ont appelé les acteurs politiques à œuvrer en faveur d’un consensus pour corriger les manquements identifiés dans le code électoral.
Ces organisations, proposent plusieurs réformes pour simplifier et rendre plus équitable le processus électoral. Elles suggèrent notamment de : Réduire le nombre de parrainages requis pour la candidature, simplifier le système de collecte et de contrôle des parrainages. Permettre aux candidats de présenter le quitus attestant du dépôt de la caution lors du retrait des documents relatifs à la collecte des parrainages.
Moundiaye Cissé, directeur exécutif de l’ONG 3D, a souligné l’inadéquation entre les dispositions du code électoral et celles de la Constitution en cas de dissolution de l’Assemblée nationale. Selon l’article 87 de la Constitution, « en cas de dissolution, le scrutin a lieu soixante jours au moins et quatre-vingt-dix jours au plus après la date de publication du décret de dissolution ». M. Cissé a fait remarquer que ces délais seraient insuffisants pour collecter et valider le nombre requis de parrains, ce qui pourrait compromettre la participation de certains candidats aux élections.
« Il est évident que le code électoral n’a pas prévu la gestion des parrainages en cas de dissolution de l’Assemblée nationale », a déclaré Moundiaye Cissé.
L’ONG 3D a également rappelé que, selon la loi électorale, le modèle de fiche de collecte des parrainages doit être fixé au plus tard 150 jours avant la date du scrutin. Les entités politiques et indépendantes doivent, quant à elles, déposer des listes de parrainages représentant au moins 0,5% des électeurs, conformément à l’article L. 149 du code électoral.
Les organisations de la société civile ont ainsi lancé un appel pressant aux entités politiques représentées à l’Assemblée nationale pour entreprendre les échanges nécessaires en vue de réformes appropriées permettant d’engager les prochaines élections dans la paix et la sérénité.
Ndiaga Sylla, un expert électoral présent à la conférence, a souligné l’importance d’automatiser le système d’enregistrement et de collecte des parrainages, citant l’exemple du Mexique dont le système de parrainage est similaire à celui du Sénégal.
« La loi ne prévoit pas le parrainage des élus dans le cadre des élections législatives. De ce point de vue, à l’état actuel du fichier électoral, il va falloir mobiliser 36 000 électeurs, même s’il est possible de réduire le nombre », a précisé Ndiaga Sylla.
LA MÈRE DE MARIÈME FAYE SALL CONVOQUÉE À LA GENDARMERIE
La belle-mère du président Macky Sall devrait être entendue dans une procédure concernant une affaire foncière. Dans le même cadre, sera aussi entendu un de ses enfants, M. Adama Faye, impliqué dans le même dossier
Bien que d’âge très avancé et de mobilité réduite, la belle-mère de l’ancien président Macky Sall devrait être bientôt entendue par la gendarmerie, de même que son fils Adama Faye, dans une affaire portant sur du foncier.
Depuis le week-end, après l’annonce des décisions prises par le Conseil supérieur de la Magistrature (CSM), tout le monde s’attend à voir les personnes qui auraient maille à partir avec les tenants du pouvoir se succéder devant la Justice. Pour plusieurs d’entre ces personnes, ce sera à la barre du Tribunal qu’elles devront démontrer leur innocence, avant que leur culpabilité ne soit démontrée, sans doute.
Déjà, Le Quotidien a appris que même des gens très proches de l’ancien président de la République Macky Sall ne seront pas épargnés. Les dossiers de certains seraient même déjà prêts. C’est le cas de sa belle-mère, Mme Oumou Diallo. Cette dernière est aussi connue pour être la génitrice de l’ancienne Première dame, Marième Faye Sall. D’ailleurs, à la Section de recherches de la gendarmerie, on s’apprêterait incessamment à accueillir la vénérable dame. Cela, en dépit de son état de santé très délicat, pour dire le moins.
Il se dit que quand ses proches ont fait remarquer aux gendarmes que la vieille dame n’était pas en état physique de supporter un déplacement assez difficile, étant de mobilité réduite, du fait de son âge assez avancé, il leur a été indiqué par la gendarmerie que si elle ne pouvait pas se déplacer, un panier à salade pouvait être mis à sa disposition pour la convoyer. Une manière comme une autre de mettre en évidence qu’il ne pouvait pas être fait d’exception, et que les règles s’appliqueraient à tous.
La belle-mère du président Macky Sall devrait être entendue dans une procédure concernant une affaire foncière. Dans le même cadre, sera aussi entendu un de ses enfants, M. Adama Faye, impliqué dans le même dossier. Si l’on ne peut dire quand leur audition aura lieu, on sait qu’elle devrait se dérouler de manière incessante.
Curieuse coïncidence, cette affaire se passe au moment où l’affaire opposant l’ancien ministre Mansour Faye, membre également de la même famille, à l’ancienne Première ministre Mme Aminata (Mimi) Touré, et portant sur de la diffamation, vient d’être vidée, au détriment de Mansour Faye. Mimi Touré, qui se considère comme en guerre contre Macky Sall et certains de ses proches, n’a pas eu la victoire modeste, même si la Justice n’a pas jugé que Mansour Faye était coupable des incriminations portées à son endroit. Mais il a suffi pour lui d’être un des proches de Macky Sall pour être atteint de présomption de culpabilité. Il restera à voir si les juridictions qui viennent d’être fonctionnelles ne partiront pas de la même présomption.
PAR Youssoupha Mbargane Guissé
BASCULEMENT ET DÉVOILEMENT DANS LA GÉOPOLITIQUE MONDIALE
EXCLUSIF SENEPLUS - L'entreprise critique de retour de soi à soi illustré par la reprise en main du dossier Thiaroye 44, est un acte majeur de repositionnement de nos sociétés et de nos cultures dans le champ de la mondialisation
Le monde se trouve aujourd’hui à un nouveau tournant de son histoire. Un grand basculement est en train de s’opérer et un nouvel ordre pointe pour remplacer l’ancien. Ce mouvement inédit est une remise en cause des rapports économiques, politiques, culturels, institutionnels déséquilibrés qui jusqu’ici gouvernaient le monde. Les tensions cumulatives dans la hiérarchie inégalitaire entre les Etats et nations aboutissent à de potentielles ruptures entre les forces en présence. Les enjeux cruciaux au carrefour de ce basculement en cours sont liés à la perspective fort probable de la fin de la domination du système capitaliste occidental après des siècles de violences et de spoliation des ressources des peuples et nations du monde. Tout semble indiquer à présent que l’Humanité est engagée dans une grande Transition historique dont l’aboutissement serait la fin de l’actuel ordre du monde inique pour les peuples, désastreux pour la planète et menace sur le vivant.
Le dévoilement
Le basculement d’une telle envergure s’accompagne d’un dévoilement, celui du mensonge civilisateur et universaliste qui jusqu’ici servait à masquer les fondements de la domination politique de l’Occident impérialiste sur les peuples et nations du monde. En effet le déclassement des archives de la colonisation, les résultats des travaux documentés des chercheurs sur les périodes sombres de la connexion capitaliste, les productions littéraires et artistiques sur les résistances farouches des Africains du continent et de la Diaspora, ont permis de lever le voile sur les crimes, massacres et falsifications du passé esclavagiste et colonial. L’Internet et ses outils ont surtout permis aux jeunes générations de s’informer sur leur passé et de renforcer ainsi leur éveil de conscience sur l’histoire et la nature du système actuel qui les domine. Ce dévoilement sur les faits réels scientifiquement documentés et largement partages fait dire Chas Freeman dit que le monde ne croit plus au récit absurde de l’Occident et que ce dernier a perdu la guerre de la communication.
La réappropriation culturelle reconstruit les appartenances fondatrices, affirme les identités et fixe la tache politique de s’émanciper. C’est pourquoi les questions de mémoire, de conscience historique sont devenues si cruciales pour la jeunesse et les élites du continent. Elles commandent l’urgence de la déconstruction des narratifs occidentaux qui de manière insidieuse, ont entretenu le complexe d’infériorité parmi les populations des pays dominés et forgé en particulier la servilité d’une élite politique dirigeante compradore.
Aujourd’hui sont mis à nu les dispositions vicieuses et criminelles du Pacte colonial ainsi que les traités secrets et les lois ayant servi de cadres règlementaires à l’asservissement, aux violences, spoliations et pillages durant de longs siècles. Ces documents ont codifié les principes de l’idéologie du racisme envers les peuples non occidentaux et servi à justifier les pratiques d’exclusion et de répression et les pires exactions sur la plus grande partie de l’humanité, dont les Noirs, considérés comme les Damnés de la terre.
Sur le massacre de Thiaroye 44
C’est pourquoi la reprise en main par le gouvernement sénégalais du dossier des Tirailleurs sénégalais massacrés à Thiaroye par la France dont ils se sont battus pour la libération, nous parait important. Ce drame pour notre peuple et ceux de la région dépasse en effet la simple commémoration d’un évènement douloureux. Il revêt une dimension de vérité historique et comme telle, constitue un capital d’inspiration essentielle dans notre projet de reconstruction panafricaine. Le Massacre de Thiaroye tout comme la résistance héroïque d’Aliin Sitoe Jatta déportée par le colonialisme français et morte en prison, entre d’autres faits similaires, doit faire l’objet de réappropriation mémorielle collective pour renforcer l’esprit de responsabilité et de combat panafricain au sein des générations actuelles et successives. En effet, cette entreprise critique de retour de soi à soi à un niveau supérieur, est un acte majeur de repositionnement avantageux de nos sociétés et de nos cultures dans le champ politique de la mondialisation. Les artistes talentueux, hommes et femmes, conteurs et musiciens, cinéastes, muséographes, éducateurs et travailleurs culturels parmi d’autres, doivent apporter leur créativité esthétique dans cette réécriture de notre histoire inscrite dans l’œil rouge du lion de la savane et non dans le récit escamoté du chasseur blanc.
Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes
Le dévoilement auquel nous assistons est celui du mensonge qui gouverne le monde, celui d’une prétendue suprématie raciale et de civilisation, encore tenace dans les esprits et manifeste dans la maltraitance quotidienne faite aux noirs migrants en Europe et ailleurs dans le monde. Ce mépris racial transparait dans l’arrogance souvent affichée par certains dirigeants européens lorsqu’ils traitent avec les Africains. Le constat est que le racisme blanc, sous toutes ses formes, reste une gangrène qui empêche l’humanisation et la démocratisation du monde. Les valeurs prônées de la liberté et de la démocratie dissimulent le Diktat de l’Amérique et de l’Europe dans les affaires du monde. Tout ceci explique la tendance récente observée des Etats non occidentaux de ne pas s’aligner dans les instances internationales aux positions des puissances hégémonistes, celles des Etats –unis, de l’Europe, et de leurs alliés de l’OTAN. En effet, s’affirme de plus en plus la souveraineté et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, des Etats à nouer des alliances multilatérales et des relations commerciales gagnant-gagnant avec de nouveaux partenaires.
Un monde multipolaire en gestation
La reconfiguration des alliances politiques stratégiques à l’échelle mondiale se manifeste par plusieurs facteurs dont : - La montée en puissance du groupe des BRICS dans l’économie mondiale au détriment de la suprématie des pays occidentaux dans ce domaine. En effet, le PIB du groupe des BRICS est supérieur en évolution à celui du G7. Créé depuis 2014, le groupe qui ne cesse de s’élargir à d’autres grands pays des différents continents, dispose de sa propre Banque de développement pour l’investissement et le soutien aux pays membres. Ce groupe a mis récemment en place un Parlement pour légiférer sur sa politique et sa stratégie. Il offre ainsi à ses membres des conditions infiniment plus avantageuses que celles des institutions du FMI et la Banque mondiale. La fin de l’hégémonie du dollar américain et de la suprématie commerciale des Etats-Unis semble prévisible selon la plupart des experts reconnus de l’économie et des finances au plan international.
En effet les multiples sanctions contre la Russie dans le conflit avec l’Ukraine prises par les Etats-Unis et l’Europe ont pour effet contraire d’accélérer la fin de l’hégémonie du dollar américain remplacé dans les échanges par l’or, d’autres ressources ou les monnaies locales. - L’affaiblissement progressif des Institutions de gouvernance mondiale de Breton Woods. Créées après la deuxième guerre mondiale, elles ont servi de structures d’autorité, de décisions et de contrôle pour pérenniser l’influence et la domination des pays occidentaux, en tête les Etats-Unis sur le reste de la planète. L’exemple du Conseil de Sécurité de l’ONU avec le droit de veto des grandes puissances est à cet égard édifiant. La fin en cours de la suprématie militaire américaine avec le développement en face du potentiel militaire sophistiqué de la Russie, de la Chine, la Corée du Nord, la Turquie et de l’Iran et ses alliés de la région, le Hezbollah, les Houtis du Yémen, la Syrie et l’Irak. - La remise en cause de l’hégémonie de l’Occident sur la direction culturelle du monde qui se heurte désormais aux affirmations identitaires des communautés et peuples du monde face à toute uniformisation occidentale permissive.
Un monde multipolaire est donc en gestation auquel cherche à s’opposer par le sabotage, le désordre créé et les conflits régionaux attisés, l’actuel monde unipolaire dirigé par les puissances d’argent, les industriels des armes de guerre, les grands monopoles de la communication, les cartels de la drogue et du crime organisé, les néo-nazis et les milieux décadents LGBT. Cette nouvelle reconfiguration des rapports de forces et des alliances politiques stratégiques, se joue en prémisse ouverte dans la guerre en Ukraine, entre la Russie et les Etats-Unis et leurs alliés européens au sein de l’OTAN. Elle se manifeste également dans les tensions autour de Taiwan entre la Chine et les Etats-Unis et ses alliés dans le sud-est asiatique.
Le génocide du peuple palestinien et le risque d’embrasement
Les développements récents sont cependant la tragédie du génocide du peuple palestinien par l’armée israélienne soutenue par les Etats-Unis et l’Otan contre le droit international et au mépris d’une opinion internationale elle-même… au bord de la révolte. Le risque d’une escalade dangereuse dans la guerre et son extension fulgurante dans la région n’est plus à écarter, dans les conditions du surarmement technologique et de la puissance militaire de feu dont dispose les protagonistes du conflit. Tout laisse penser à une telle possibilité, suite aux récentes attaques israéliennes sur L’Iran et le Liban, tuant des dirigeants historiques du Hamas. L’Etat sioniste a déjà franchi toutes les lignes rouges et une riposte d’envergure des pays de l’axe de la résistance pourrait entrainer un embrasement de la région, non sans conséquences dans l’équilibre global déjà précaire du monde.
DES MAGISTRATS EN COLÈRE
L'ombre des dossiers politico-judiciaires de l'ancien régime a plané sur l'AG de l'UMS ce week-end. En cause : les récentes affectations de juges perçues par beaucoup comme des sanctions ciblées. Si la hiérarchie minimise la situation, la grogne monte
L’Assemblée générale de l’Ums qui se tenait traditionnellement à Saly a eu lieu samedi au King Fahd Palace, dans une ambiance pour le moins délétère, compte tenu surtout de l’hostilité tout le temps manifestée par le président Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko depuis l’époque de l’opposition, à l’endroit des juges. Mais elle a surtout été marquée par le contexte d’affectations de tous les juges trempés dans les dossiers politico-judiciaires ayant jalonné le défunt régime. Conséquences : des voix ont résonné haut pour dénoncer cette injustice contre les magistrats.
Ce n’est pas seulement Tambacounda qui râle à cause de la stigmatisation dont elle fait l’objet. Les magistrats aussi, en majorité, dissimulent difficilement leur colère à cause des affectations aux relents de sanctions prononcées contre les magistrats Omar Maham Diallo, Mamadou Seck, Issa Ndiaye, Abdou Karim Diop, Ibrahim Bakhoum, Amady Diouf, Mamadou Cissé Fall etc. En majorité de jeunes juges, droits dans leurs bottes, ont exprimé leur ras-le-bol devant leurs collègues hébétés. Le ministre était certes parti, mais les échos lui parviendront sans doute par ses amis et affidés qu’il a placés à la tête de certains parquets. Pour ces orateurs, cette propension à procéder à des affectations-sanctions est un précédent dangereux. «Si un juge a fauté, ce qui est indiqué est que la hiérarchie actionne l’Inspection générale de la justice (Igaj). Le cas échéant, sanctionner les fautifs conformément à la loi par la chambre de discipline du conseil supérieur», ont-ils martelé.
En somme, pour eux, ces affectations aux relents de règlement de comptes risquent de faire tache d’huile. Comme pour temporiser, le président de l’Ums Chimère Diouf a déclaré que Tambacounda est loin d’être une affectation-sanction. Il faut dire que Omar Maham Diallo et compagnie n’ont pas été rétrogradés et gardent par conséquent les avantages y afférents. Aussi, seront-ils beaucoup moins chargés à la cour d’appel de Tamba où ils ne seront pas tenus de loger. Mais pour Amady Diouf et Bakhoum affectés au ministère, il va sans dire qu’ils seront au frigo où ils boiront le calice de l’humiliation de la part du garde des Sceaux avec qui ils ont eu des rapports heurtés par le passé.
Les magistrats sanctionnés boycottent l’AG
Même s’ils ont été défendus par leurs pairs, les magistrats sanctionnés n’ont pas été aperçus samedi. Ont-ils boycotté la réunion ? Motus et bouche cousue. Les magistrats Mamadou Cissé Fall, Omar Maham Diallo, Mamadou Seck, Issa Ndiaye, Abdou Karim Diop étaient tous absents. En revanche, les juges du Conseil constitutionnel, à l’image de Badio Camara et Cheikh Tidiane Coulibaly, ont eu droit à des fleurs. Honorés par le rôle qu’ils ont joué pour avoir sauvé le pays, ils ont reçu un tableau en signe de reconnaissance, une réponse subtile au Premier ministre qui les voue aux gémonies. Par ailleurs, L’As a appris qu’Ibrahima Bakhoum, membre de droit du CSM en sa qualité de procureur général de cour d’appel, n’a pas pris part à la réunion. Sans doute éprouverait-il une certaine gêne à se retrouver face à ses contempteurs qui le clouent au pilori.
En tout état de cause, si pour les juges qui ont pris le bus en direction de Tamba, ils gardent leurs grades, il n’en est pas de même pour ceux qui ont été affectés au ministère où ils perdent l’avantage d’aller à la retraite à l’âge de 68 ans.
CSM : DES NOMINATIONS QUI DÉRANGENT
Les premières décisions du Conseil supérieur de la magistrature sous Diomaye suscitent la controverse. Certains y voient un règlement de comptes contre les juges de l'affaire Adji Sarr, d'autres pointent un manque de rupture avec les pratiques passées
Les premières nominations de magistrats à l’issue de la première séance du Conseil supérieur magistrature (CSM) sous Bassirou Diomaye Faye font grincer des dents. Si certains observateurs pensent qu’il y a un règlement de comptes derrière les mesures prises ; d’autres pointent du doigt le manque de transparence dans le processus de désignation des magistrats.
Aux grincements de dents des populations de Tambacounda qui ont déploré le fait que leur région soit devenue un purgatoire pour les magistrats, des voix s’élèvent pour relever d’autres incongruités. Parmi celles-ci, on peut noter celle, et non des moindres, de l’ex juge Ibrahima Hamidou Dème. Selon lui, le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) est l’institution constitutionnelle chargée de garantir l’indépendance de la justice. Mieux, dit-il, le CSM doit être le gardien des garanties statutaires des magistrats, de la transparence dans la nomination des magistrats et du respect du principe sacro-saint de l’inamovibilité du juge.
Cependant, il estime que la première séance du CSM du nouveau régime, qui s’est tenue vendredi dernier, après les Assises de la justice, n’a malheureusement pas tenu ses promesses de rupture vertueuse. A l’en croire, les décisions qui y sont prises perpétuent, en effet, la présence hégémonique de l’Exécutif et la posture pusillanime des magistrats.
“Les critères d’affectation des magistrats doivent être objectifs. Ils ne doivent aucunement dépendre des décisions favorables ou défavorables rendues à l’égard d’un homme politique”, indique le président du parti Ensemble pour le travail, l’intégrité et la citoyenneté (Etic). Sa conviction, il faut du courage et de la volonté politique pour opérer des ruptures vertueuses du côté de l’Exécutif et un sens élevé des devoirs de leurs charges de la part des magistrats. Mais, souligne le juge Dème, tant que le chef de l’Etat ne tiendra pas sa promesse d’être au-dessus de la mêlée en veillant au fonctionnement régulier des institutions, tant que les magistrats oublieront leur rôle constitutionnel de pouvoir et de gardien vigilant des droits et libertés, la séparation des pouvoirs, l’indépendance de la justice et l’Etat de droit tant espérés ne seront qu’un leurre.
Une autre figure de la société civile sénégalaise a également vertement critiqué ces nominations. Le Coordonnateur du Forum Civil, Birahime Seck, a affirmé dans son compte X que les dernières nominations du CSM ne sont ni fondées sur des critères objectifs connus ni conformes à la rupture promise. “A nos yeux, il n'y a encore aucune différence avec les régimes précédents concernant le système de nomination des magistrats”, a déploré monsieur Seck.
Avant l’ex juge Dème et Birahime Seck, le fondateur du Think-Tank Afrikajom Center était revenu sur l’affectation de certains magistrats, notamment ceux qui ont géré le dossier Adji Sarr au sud-est du pays. Alioune Tine soutenait que les juges sanctionnés par une affectation à Tamba, pose encore le problème de la décentralisation et la promotion des villes péjorées par la colonisation parce que loin de Dakar. “Pendant la colonisation et même sous le régime PS, être affecté au Sud était aussi considéré comme une sanction. Il faut inverser cet imaginaire colonial. En développant ces villes comme Dakar. Souvent de très belles régions avec des ressources considérables», avait-il écrit sur son compte X.
Prolongations de l’affaire Adji Sarr
Même si cela paraît évident que c’est un règlement de comptes contre les magistrats qui ont été “mêlés” à l’affaire Adji Sarr, le gouvernement se défend. Invité de l’émission Grand Jury sur RFM hier, le ministre de la Fonction publique et de la Réforme du Service public a déclaré que les régions doivent être traitées d’égale dignité. Et qu’il faudrait qu’on évite de stigmatiser des zones. Selon Olivier Boucal, on doit du respect à la population de Tamba et de façon générale à la population qui habite les périphéries. “Nous sommes des commis de l’Etat. Le principe, c’est la rotation. Vous ne pouvez pas servir dans un poste éternellement. Il faut aller dans toutes les contrées du pays. Affecter quelqu’un dans une autre région ne signifie pas pour moi une punition. Il faut éviter de stigmatiser les gens», a-t-il défendu.
Il faut juste rappeler que les juges Oumar Maham Diallo, Abdou Karim Diop, Mamadou Seck ont été tous affectés à Tambacounda lors du dernier mouvement de la magistrature. Leur seul tort, le fait d’avoir hérité du dossier Adji Sarr et de l’avoir diligenté d’une manière qui n’a pas plu aux hauts cadres de l'actuel régime qui en étaient les principales victimes.
L'APPEL AU COMPROMIS D'ANDU NAWLE
Face à une situation politique exceptionnelle, le parti invite à la sagesse et au dialogue entre toutes les forces vives de la nation dans une déclaration née d'une réunion de son comité directeur
A l'issue de la réunion de son comité directeur tenue le samedi 10 août 2024 à son siège, sicap amitie 2 villa 4025 à Dakar sous la présidence de son coordonnateur national, l'ex-ministre d'Etat Abdou Fall, il est publié la présente déclaration sur la situation politique exceptionnelle que traverse le Sénégal.
"Le comité directeur du mouvement Alternatives Citoyennes Andu Nawle s'est longuement apesanti sur la situation actuelle du pays dans cette phase cruciale de transition politique marquée par l'arrivée au pouvoir d'une nouvelle majorité gouvernementale qui cohabite de fait avec un parlement dominé par des députés membres de la majorité exécutive sortante.
Dans un environnement international traversé par des crises politiques qui secouent plusieurs grandes nations de démocratie, le Sénégal qui est un modèle dans son genre sur le continent africain, porte une responsabilité qui lui est propre et qu'aucune génération d'acteurs politiques n'a le droit de mettre en périls.
Après plusieurs années de vives tensions, de convulsions et de confrontations violentes et meurtrières entre acteurs politiques, le peuple sénégalais, fidèle à son histoire et à ses traditions politiques démocratiques, a en définitive choisi la voie de la maturité et de la responsabilité pour opérer en toute liberté le choix majoritaire du changement.
Il a choisi cette voie du changement dans un vote calme et serein, réussi à la faveur d'un système électoral dont le monde entier reconnaît et salue la fiabilité.
Il convient de rappeler que ce vote du 24 mars 2024 a été précédé par des scrutins majeurs au cours desquels la libre expression des suffrages avait clairement indiqué le choix des citoyens en faveur d'une démocratie apaisée, d'équilibre et de compromis ainsi que leur profond attachement à notre régime de libertés, à l'unité nationale et à la paix civile.
C'est l'occasion pour notre mouvement de rendre hommage encore une fois au Président Macky Sall pour la lucidité, la hauteur de vue et le sens élevé des responsabilités qui l'ont guidé à l'époque pour décider des mesures fortes et courageuses de décrispation suivies d'élections organisées dans la rigueur et la sérénité ayant débouché sur les changements notés, consacrant encore une fois notre modèle de démocratie avancée dans les rangs des pays en développement.
Il est un devoir de confondre dans les mêmes hommages les responsables des juridictions impliquées dans l'écosystème de notre démocratie.
Elles ont marqué l'opinion nationale et internationale par la sérénité des décisions rendues dans un contexte de crise ouverte entre les institutions de la République.
Il convient de saluer tout autant le respect scrupuleux de ces décisions par le Président sortant et les tenants du pouvoir exécutif confirmant à la face du monde l'attachement du Sénégal et de ses dirigeants aux principes et règles de l'État de droit.
Ce sont là autant de raisons qui fondent à croire qu'il est de la responsabilité de tous les acteurs du jeu politique et de notre système démocratique de garder en toutes circonstances le souci partagé de la sauvegarde absolue de ce legs historique capital.
C'est dans cet esprit que le comité directeur du mouvement Alternative citoyenne Andu Nawle appelle solennellement les nouvelles autorités du Sénégal à refuser de céder aux chants des sirènes pour entretenir plutôt le sens de la mesure et de la retenue dans le traitement des sujets et dossiers de gestion qui tiennent à l'exercice du pouvoir d'État dans un contexte de défis lourds et complexes d'un monde tourmenté.
La tendance de plus en plus observée à la radicalité et la brutalité dans la gestion des relations avec les institutions de la République, les catégories socioprofessionnelles des différents secteurs d'activités, les communautés réligieuses ou laïques constituent des sources de frustrations, de tensions et de confrontations dont notre pays peut et doit faire l'économie.
C'est le lieu de rappeler que le Sénégal est dans une ceinture de feu et que notre nouveau statut de pays pétrolier et gazier commande que les membres de la communauté nationale soient particulièrement attentifs à l'unité, la cohésion, la qualité de notre vivre-ensemble.
Il est un impératif pour tous d'éviter des crispations de nature à provoquer des conflits qui exposeraient à des risques de crises inutiles.
En l'état actuel des rapports de forces entre les entités politiques et sociales du pays et au regard des courants majeurs qui traversent la société sénégalaise, la pratique de " la concertation et de la consultation de personalités de bons conseils " comme aimait à suggérer maître Babacar Niang est la voie de la sagesse, aujourd'hui la valeur clé pour conduire, dans la sérénité, nos pays dans la voie de l'émergence et du développement.
Le legs du dialogue national institutionnalisé doit être préservé comme mécanisme innovant d'une gouvernance qui rompt radicalement avec l'exercice solitaire du pouvoir et le pouvoir personnel sans partage.
A cet égard, le dialogue franc, ouvert et transparent entre les chefs du nouvel exécutif et les dirigeants des différentes institutions de la République est un impératif et une obligation de responsabilité par respect pour les citoyens farouchement attachés à leur liberté de choix politique tout autant à la paix civile qui leur garantit leur sécurité et celle de leurs familles.
Il convient de toujours rappeler que les questions de gouvernance sont devenues partout dans le monde des questions essentielles aux yeux des citoyens.
La question du pouvoir, la nature du pouvoir, la conception et la pratique du pouvoir sont de nos jours des sujets de fond dont le règlement conditionne dans une très large mesure l'avenir de la démocratie dans nos pays.
Autant de préalables sur lesquels les acteurs politiques de tous bords, la société civile et les forces vives de la nation ont le devoir de débattre.
C'est en allant résolument dans ce sens et non dans celui des logiques de tensions et de confrontations que le Sénégal se donnera la chance et les moyens de préserver ses acquis indéniables dans tous les domaines tout en poursuivant et en approfondissant les changements venus à maturité.
C'est sur ce terrain que les dirigeants et les forces vives de la nation sont attendus."
VIDEO
GUY MARIUS SAGNA DÉNONCE UN PILLAGE SILENCIEUX À L’ASSEMBLEE NATIONALE
Le député, ex-vice-président de la commission de contrôle et comptabilité, dénonce une année d'inaction et d'opacité totale sur les finances du parlement. "Qu'est-ce qu'on cache", s'interroge-t-il, pointant un manque de reddition des comptes
Ce dimanche 11 août 2024, l'émission "Point de vue" de la RTS a été le théâtre d'une intervention explosive du député Guy Marius Sagna. Dans un réquisitoire implacable, l'élu a mis à nu ce qu'il qualifie de "pillage silencieux" au cœur même de l'Assemblée nationale.
Sagna, ex-premier vice-président de la commission de contrôle et comptabilité, a révélé une situation alarmante : pendant une année entière, cette commission cruciale est restée muette comme une carpe. Aucune réunion, aucun rapport trimestriel, aucun compte-rendu annuel. Un black-out total sur la gestion des milliards répartis par le peuple sénégalais.
"C'est un scandale monumental", a tonné le député, pointant l'ironie d'un pays qui tend la main à l'international tout en laissant ses propres fonds s'évaporer dans les couloirs de l'Assemblée. Sagna n'a pas mâché ses mots : "On détourne, on vole votre argent, carrément !".