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23 avril 2025
Politique
LES PRO-SONKO MONTENT AU CRÉNEAU
La publication de la lettre ouverte de l'abbé Latyr suscite des réactions acerbes parmi les soutiens du Premier ministre. Dénonciations, accusations de manque de respect : les mots sont durs et la polémique enfle
La lettre de l’Abbé André Latyr Ndiaye a suscité une vague de réactions du côté du pouvoir. Des proches du premier ministre Ousmane Sonko se sont saisis de leur plume pour dénoncer les propos du curé et soutenir la position de leur leader politique.
Une guerre des mots. C’est ce qu’on a vécue ce week-end après la publication de la lettre de l’Abbé André Latyr Ndiaye sur la sortie du Premier ministre exigeant le port du voile dans tous les établissements du Sénégal, quel que soit le type. Chacun y va par ses «maux».
Ce qui semble sûr, c’est que les propos du curé ne sont pas du goût des partisans d’Ousmane Sonko. Traiter, selon eux, leur mentor politique de «jeune politicien nouvellement promu» ou soutenir que «certains pantalons sont disqualifiés pour mener les combats de Dieu» est une aberration et un manque de respect total envers quelqu’un qui incarne une institution comme la primature.
Citant Cheikh Anta Diop, le député Guy Marius Sagna déclare que «tout Africain sérieux qui veut être efficace dans son pays à l'heure actuelle évitera de se livrer à des critiques religieuses» ; alors que Sadikh Top affirme orbi et urbi qu’Ousmane Sonko n'a jamais été dans la critique religieuse mais dans le respect et l'équité sociale, en prenant en compte notre histoire et notre réalité sociologique.
Abondant dans le même sens, le remplaçant de Birame Soulèye Diop à l’Assemblée nationale estime que le militantisme intelligent impose parfois de ne pas engraisser certaines polémiques qui ne feront que nous éloigner des enjeux vitaux. Selon Amadou Ba, savoir encaisser et ignorer n'est pas seulement une stratégie conjoncturelle, mais un signe de maturité politique. Même s’il reste convaincu que personne ne peut empêcher les polémiques, il invite chacun, par sa retenue et sa patience, à empêcher leur propagation.
En effet, dans certaines situations pouvant entraîner les pires manipulations et déformations», le député appelle à bien peser l'opportunité de répondre. Cette posture, loin d'être une faiblesse pour lui, relève plutôt de la responsabilité.
Abondant dans le même sens, Cheikh Oumar Diagne se dit heureux de lire l’Abbé André Latyr pour la seule raison qu’un dirigeant qui ne peut être conseillé est condamné à sa perte. Il estime que nous devons débattre de tout dans le respect et par des arguments. Évitant toutefois de verser dans la polémique, il précise que la loi sénégalaise n’interdit pas le voile dans ses institutions. Et que par conséquent, des privés ne peuvent aller au-delà de cette loi censée être générale et abstraite. Selon lui, les religions révélées partagent un ensemble de valeurs comme la couverture pour les femmes libres et majeures, l’interdiction du vin, la circoncision etc. En outre, Cheikh Oumar Diagne rappelle que nos priorités sont ailleurs et c’est cela leur combat à l’heure actuelle. Le chômage, la vie chère, l’insécurité, la corruption, etc. étant pour lui nos seuls adversaires.
Toutefois, il réitère son soutien à Ousmane Sonko: «nous soutenons totalement le Premier ministre. Le Sénégal est un pays de paix, de foi et nous ne sommes pas la France !» Au curé, il déclare: « un abbé devrait plus être dérangé par une petite jupe que par un voile !».
AES-CEDEAO, NOUS NE POUVONS PAS ENCOURAGER UNE ÉNIÈME SCISSION
Ousmane Sonko a indiqué que le nouveau régime est dans une «logique de travailler au rapprochement entre tous les peuples africains et particulièrement les pays voisins».
Le Sénégal tient bien à la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Dans un contexte où le Mali, le Burkina et le Niger ont décidé de se regrouper au sein de la Confédération de l’Alliance des Etats du Sahel (Aes), le Premier ministre Ousmane Sonko, en conférence de presse conjointe, ce lundi, avec le vice-président de la République de Gambie, Muhammed B. S. Jallow qui est en visite de travail, a souligné la politique d’intégration du chef de l’Etat.
«Depuis l’avènement de Son Excellence Bassirou Diomaye Faye, son discours et son programme diplomatiques ont été très clairs. Et cela se reflète d’ailleurs par l’appellation du ministère en charge des questions diplomatiques qui est devenu ministère de l’Intégration africaine d’abord, et des Affaires étrangères après», a-t-il expliqué.
Ousmane Sonko a indiqué que le nouveau régime est dans une «logique de travailler au rapprochement entre tous les peuples africains et particulièrement les pays voisins». Il a ajouté que le Président Faye, désigné médiateur de la Cedeao en même temps que son homologue togolais, «dans son discours et les actes qu’il pose, œuvre inlassablement pour que nous puissions maintenir ce cadre que nous avons, qui est la Cedeao».
Le chef du gouvernement a souligné l’importance des grands ensembles. «Nous ne pouvons pas encourager une énième scission alors que partout dans le monde, les gens essaient de tout faire pour se renforcer dans des regroupements très forts. Nous devons aujourd’hui dépasser certains clivages, même si parfois, c’est pour des raisons qui peuvent être valables», a-t-il dit.
Malheureusement, note Sonko, «nous nous retrouvons chaque fois à devoir reprendre à zéro et il est évident que nos nations, prises isolément, ont très peu de chance de pouvoir réussir leur grand bond en avant que les peuples attendent depuis très longtemps». Il conclut : «Qu’il s’agisse des relations bilatérales entre le Sénégal et la Gambie par exemple ou des relations multilatérales dans le cadre communautaire, nous devons éviter toutes les considérations qui peuvent aboutir à des situations que nous ne souhaitons pas.»
DAKAR ET BANJUL PRENNENT DES RÉSOLUTIONS DANS PLUSIEURS DOMAINES
Le Sénégal et la Gambie comptent redynamiser et corriger ”les insuffisances liées au cadre institutionnel”, notamment concernant les aspects financier et matériel qui plombent la mise en œuvre des mesures prises par les gouvernements.
Dakar, 5 août (APS) – Le Sénégal et la Gambie ont pris, lundi à Dakar, d’importantes résolutions sur les problématiques communes aux deux pays, notamment la préservation de la forêt casamançaise, l’énergie, les questions sécuritaires, la pêche et le cadre institutionnel entre les deux Etats.
Ces questions ont été abordées lors d’une séance de travail entre le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, et le vice-président gambien, Muhammad B.S Jallow.
‘’Nous avons pu passer en revue toutes les problématiques que nous partageons en commun, qu’il s’agisse de la préservation des forêts, particulièrement les forêts casamançaises, les questions sécuritaires’’, a déclaré le Premier ministre, Ousmane Sonko, au cours d’une déclaration conjointe avec le vice-président gambien, qui effectue une visite de travail de trois jours à Dakar.
Le chef du gouvernement, qui a magnifié ”la coopération bien élaborée” entre le Sénégal et Gambie, a invité à ”renforcer les patrouilles mixtes” des armées, des services des eaux et forêts, pour venir à bout du phénomène de coupe de bois dans les forêts de la région naturelle de Casamance.
Les deux parties ont également abordé les questions liées à l’énergie, ”la matière essentielle pour construire tout développement”, la pêche, ”puisque nous partageons, en dehors des frontières terrestres et aériennes, des frontières maritimes”, a indiqué le chef de gouvernement sénégalais.
Il a fait remarquer que les deux pays ont également une convergence de vues sur les problématiques de défense et de formation.
Cette rencontre a permis d’aboutir à des ”résolutions qui nous semblent extrêmement importantes pour les deux pays”, a salué Ousmane Sonko.
Le Sénégal et la Gambie comptent redynamiser et corriger ”les insuffisances liées au cadre institutionnel”, notamment concernant les aspects financier et matériel qui plombent la mise en œuvre des mesures prises par les gouvernements.
‘’Nous avons noté les insuffisances liées au cadre institutionnel, qui a été quelque peu négligé ces dernières années, et particulièrement le Secrétariat permanent qui a en charge la matérialisation, le suivi et l’application des mesures’’, a-t-il dit.
Il a annoncé que le Sénégal va prendre toutes les dispositions pour nommer trois représentants au Secrétariat permanent et trouver un siège au Sénégal pour cette institution.
Le vice-président de la République de Gambie, Muhammad B.S Jallow, estime que ‘’le Secrétariat sénégalo- gambien, institué depuis 1972, doit être redynamisé et renforcé pour assurer le suivi des accords entre les deux pays’’. Il a assuré que des mesures seront prises par rapport au problème de transport à Keur Ayib, localité située à la frontière entre les deux pays.
L'ENSEIGNEMENT CATHOLIQUE RÉAFFIRME SA LIGNE ROUGE
Suite à la sortie de Sonko sur le voile, le Directeur diocésain appelle à clarifier les règlements intérieurs pour préserver la dimension éducative et le vivre-ensemble. «Notre souhait est qu’on ne nous entraîne pas sur le terrain religieux", insiste-t-il
Sans parler spécifiquement du port du voile, le Directeur diocésain de l’Office national de l’enseignement catholique du Sénégal/Dakar a appelé ses directeurs et chefs d’établissement à mettre à jour le Règlement intérieur de leurs écoles. Rappelant la polémique qu’avait suscitée ce sujet en 2019, il a demandé de mettre à jour le Règlement intérieur de leurs écoles afin de se «prémunir contre toute provocation et d’éventuels conflits sur la question du voile».
La polémique sur le port du voile dans les écoles catholiques a refait surface. La sortie du Premier ministre Ousmane Sonko sur cette question au Grand Théâtre, en marge de la cérémonie de remise des prix du Concours général, a fait revenir cette polémique qu’on croyait enterrée en 2019. Le débat suscité par cette sortie a fait réagir le Directeur diocésain de l’Office national de l’enseignement catholique du Sénégal (Odec) de Dakar. Dans une lettre adressée aux directeurs et chefs d’établissement, Abbé Georges G. Diouf les a appelés à mettre à jour le Règlement intérieur des écoles. Et de souligner dans son document : «Nous voulons toujours promouvoir le vivre-ensemble dans nos écoles, et par rapport à cet objectif, personne ne devrait nous distraire. Alors comme nous l’avions fait en 2019, nous vous demandons de mettre à jour le Règlement intérieur de nos écoles pour nous prémunir contre toute provocation et d’éventuels conflits sur la question du voile.» Ainsi, l’Abbé Diouf leur demande, dans le Règlement intérieur, d’insister «sur les comportements à proscrire parce que portant atteinte au vivre-ensemble».
Pour lui, «sans parler du voile, le Règlement intérieur devrait préciser» ce qu’ils n’acceptent pas «comme refuser de serrer la main d’un camarade de sexe opposé, s’asseoir sur le même table-banc en classe ou sur le même banc dans la cour de récréation avec quelqu’un de sexe opposé, faire la gymnastique dans la tenue de l’école sous prétexte de ce dont on se réclame, se faire suivre ou précéder immédiatement dans les rangs par un camarade de sexe opposé». Le directeur de l’Odec/Dakar estime que «tout cela constitue une entrave au vivre-ensemble» et à leur «projet éducatif». Et de recommander : «Encore une fois, il est bon que tous les règlements intérieurs de nos écoles soient clairs sur la question et insistent sur la dimension éducative plutôt que toute autre chose. Il n’est pas donc opportun de parler explicitement de voile dans le Règlement intérieur, mais de tout ce qui constitue un frein au vivre-ensemble.» Dans le même document, Abbé Georges G. Diouf informe que «ce Règlement intérieur doit être signé à l’inscription par les parents d’élèves».
Par ailleurs, dans sa correspondance, le Directeur diocésain de l’Office national de l’enseignement catholique du Sénégal (Odec) Dakar a fait savoir qu’à leur «plus grande surprise, une question très sensible vient de refaire surface dans le paysage médiatique sénégalais, provoquant un débat passionné dont le seul responsable est une haute autorité du pays». De même, il a souligné que dans «sa déclaration en marge de la cérémonie du Concours général, le Premier ministre» a ramené «la dangereuse question du voile dans nos écoles». «Notre souhait est qu’on ne nous entraîne pas sur le terrain religieux. Nous voulons rester sur le terrain de l’éducation qui est le nôtre et pour lequel les Sénégalais, dans leur plus grande majorité, apprécient l’offre de l’Ecole catholique», a-t-il tenu à préciser dans sa lettre adressée aux directeurs et chefs d’établissement de l’Odec de Dakar.
Pour rappel, le Premier ministre Ousmane Sonko, lors d’une rencontre avec les lauréats du Concours général 2024 au Grand Théâtre national Doudou Ndiaye Coumba Rose de Dakar, a menacé les écoles et instituts qui imposent des interdictions sur le port du voile aux filles. Le chef du gouvernement avait clairement annoncé que l’Etat ne tolérera plus de telles restrictions. Il avait insisté sur le fait que les écoles qui continuent de refuser l’accès aux élèves voilées s’exposent à des sanctions sévères.
LIMOGÉ DE LA DIRECTION DE L’ONAS, CHEIKH DIENG ACCUSE CHEIKH TIDIANE DIEYE DE GRÉ À GRÉ
Démis de son poste de Directeur de l’ONAS mercredi dernier, il a adressé une lettre au ministre de l’Assainissement, en réponse à une interpellation concernant des marchés qu'il aurait conclus
Cheikh Dieng est démis depuis mercredi dernier, en Conseil des ministres, de son poste de Directeur de l’Office Nationale de l’Assainissement du Sénégal (ONAS). Le même jour, il avait adressé une lettre au ministre de l’Assainissement, Cheikh Tidiane Dieye pour répondre à une interpellation sur des marchés qu’il aurait conclus.
Dans ladite lettre s’adressant à sa tutelle, il se lave à grande eau sur des soupçons de facturation et de favoritisme.
«Dans votre lettre, vous dites que les précédentes opérations de curage du bassin de la Zone de captage ont été facturées à 83 millions francs CFA par l’entreprise VICAS pour un marché de clientèle (2021, 2022 et 2023). Cela signifie un coût de 66 400 francs par camion de 20 m3 de curage évacué à Mbeubeuss : presqu’un dixième du coût de revient réel ! Cela est impossible. six engins lourds dont quatre de type moyen, à raison de 450 000 francs CFA (y compris le gasoil) pour 8 heures de travail par engin, et deux de type long bras à raison de 700 000 francs CFA (y compris le gasoil) par engin», écrit-il sur la missive. Et de préciser que le marché des engins dont il fait allusion a bien respecté les termes du contrat. Il ne peut y avoir de surfacturation.
«Ces engins doivent être mobilisés pendant 30 jours pour les petits et 15 jours pour les grands. Ce qui équivaut, au total, durant toute la période de curage, à 130 millions de francs CFA environ. Ainsi, le coût de la location des camions et la mobilisation des engins, donnerait un montant total de 315 millions, compte non tenu de la main d’œuvre déployée. Cette somme est conforme à l’offre financière de 300 millions HTVA [Hors Taxe sur la valeur ajoutée] de l’entreprise [adjudicataire]», ajoute-t-il.
L’ancien DG d’accuser le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement «de suspendre la procédure de passation des marchés relatifs aux travaux et de faire une entente directe avec des entreprises de votre choix ». «Je ne puis prendre l’initiative d’une telle procédure totalement illégale et visant à renforcer des positions d’hégémonie. Conforter les positions hégémoniques d’un petit groupe d’entreprises qui se disent ‘major’ tout en fermant le secteur aux autres Sénégalais perpétue un système de gestion opaque du secteur. Ces positions sont souvent acquises et conservées à travers des pratiques bien connues aux antipodes du Jubanti qui engage le gouvernement et toutes les autorités publiques», conclut-il.
par Ousseynou Nar Gueye
PREMIER MINISTRE SONKO, PARLER CONTRE LA FRANCE, C'EST PENSER TOUJOURS PAR RAPPORT À LA FRANCE
Le legs colonial est une dette inexpugnable dans la tête des "panafricanistes de gauche" qui nous dirigent désormais. Cela renvoie à l'image de la souris courant dans sa cage grillagée en forme de roue, qu'elle fait tourner, sans jamais elle-même avancer
Le legs colonial est finalement une dette inexpugnable, dans la tête des "panafricanistes de gauche" qui nous dirigent désormais au Sénégal. Surtout de l'un d'entre eux.
Fort bien. Sauf que, parler "contre" la France comme vous le faites, M. Sonko, c'est encore, pour vous, penser "par rapport" à la France. Et donc définir ce que vous êtes et ce que vous faites, "en fonction" de ce que vous serez sans doute tenté de nommer "l'Afrance", et de l'image que vous vous faites d'elle. Cela renvoie, sauf votre respect, à l'image de la souris qui court dans sa cage grillagée en forme de roue, qu'elle fait tourner, sans jamais elle-même avancer d'un pas.
C'est là, hélas, le triste manège inlassable, mais lassant, des "décoloniaux professionnels compulsifs", parmi lesquels je pense pouvoir vous compter, M. Sonko.
Monsieur le Premier ministre du Sénégal, vous saviez fort bien que cette année 2024 marque le 80ème anniversaire du terrible crime contre l'humanité, survenu au camp de Thiaroye. Pourquoi avez-vous laissé la France officielle "tirer la première", en ce mois de juillet 2024 finissant ? Comment avez-vous anticipé et qu'avez-vous prévu et annoncé en avance pour marquer cette date symbolique de commémoration incontournable pour décembre prochain ? Là est la question. Et la réponse vous fâchera sans aucun doute. Car elle tient en ceci : rien.
Ce qui est une avancée du point de vue d'un discours progressiste chez nos dirigeants, mais aussi un rétropédalage de votre part, par rapport à vos propos du temps de l'opposition, affirmant vouloir “criminaliser les actes homosexuels, une fois au pouvoir".
Dans la foulée, vous n'avez pas assumé le service après-vente de votre nouvelle position "médiane" sur l'homosexualité au Sénégal, huée par les étudiants de l'Ucad et pour laquelle un journaliste-activiste qui l'a commentée de manière certes véhémente, est aujourd'hui en prison, pour atteinte à une personne dépositaire d'une partie du pouvoir du chef de l'État, c'est-à-dire vous, M. Sonko. L'arsenal juridique sénégalais n'a point besoin d'être plus corsé encore, en matière de ce que la loi qualifie pudiquement "d'actes contre-nature", comme pour ne jamais nommer le mot et "la chose".
Dans cet ordre d'idées, j'en appelle à la clarification de la position de votre "GOS", Gouvernement Ousmane Sonko, sur la question de la sanctuarisation constitutionnelle de l'interdiction de la peine de mort, qui est effective au Sénégal. Car pourtant, en effet, tous les jours, des citoyens, des journalistes et des politiciens, sur les antennes de l'audiovisuel et dans les colonnes de journaux de notre pays, en appellent à ce que la peine de mort soit réinstaurée. Du temps où vous étiez opposant, vous aussi, M. Sonko, aviez "promis de faire revenir" la peine de mort. J'espère qu'il ne subsiste rien de cette idée mortifère, chez vous. Souhaiter à haute voix le retour de la peine de mort au Sénégal, ce n'est pas une opinion : c'est un acte inconstitutionnel. Il est du devoir de votre charge d'y mettre le holà, Monsieur le Premier ministre.
Ousseynou Nar Gueye éditorialiste (Tract.sn) et Communicant.
par Alioune Tine
DIRE ET NE PAS DIRE, L'IMPLICITE ET LE PRÉSUPPOSÉ
Les autorités doivent réexaminer leur communication, car il ya trop de couacs, trop de fronts, et des colères émergentes. L'impression d'impréparation aux fonctions éminentes d'exercice du pouvoir d'État est de plus en plus manifeste
Nous avons un contexte politique propice aux tensions, aux polémiques, aux malentendus, aux disputes, bref on assiste à un malaise ambiant, palpable.
L'État doit absolument veiller à retaurer la sérénité, à l'intercompréhension et de privilégier le dialogue aux polémiques inutiles. Les autorités de l'État devraient elles-mêmes prendre les initiatives idoines pour créer toutes les conditions requises pour qu'il soit mis un terme à une polémique inutile. Les questions de foi et de croyances mobilisent plus les émotions que la raison. Ce sont des débats passionnels qui peuvent vite déraper.
Le Sénégal est un pays où le dialogue et les rapports sociaux entre les musulmans et les catholiques sont exemplaires. Les autorités politiques doivent les renforcer. D'ailleurs, il faut reconnaître que les autorités actuelles l'on fait.
La polémique actuelle est née des presupposés et malentendus liés aux contentieux sur la question du voile vidé en 2019, par le dialogue. Le malentendu actuel a pour source les déclarations "polémiques " du Premier ministre, perçues comme une "provocation" par nos frères chrétiens. Cette sortie peut être réglée par le dialogue et la concertation avec les protagonistes. Il faut le faire maintenant, l'initiative doit émaner de l'État. L'église est toujours disponible pour le dialogue et la paix civile. Les autorités de l'État doivent réexaminer leur communication,car il ya trop de couacs, trop d'incompréhensions, trop de fronts, et des colères émergentes. La désillusion frappe à la porte.
La révolution démocratique et sociale que nous avons vécue a mobilisé tous les segments de la société qui ont manifesté un immense désir de changement, exceptionnel sur toute la ligne et une confiance sans limites aux jeunes leaders politiques actuels et en tête Ousmane Sonko. Sans Sonko, Diomaye ne serait jamais président de la République, c'est tout le sens de Diomaye moy Sonko. C'est aussi l'émergence d'un hyper-Premier ministre, avec un hyper-pouvoir auquel Sonko, mais aussi les Sénégalais ne sont pas préparés. L'impression d'impréparation, d'inexperience, aux fonctions éminentes d'exercice du pouvoir d'État est de plus en plus manifeste. Notamment dans un contexte révolutionnaire complexe, avec un héritage politique, démocratique et dans le domaine de la gouvernance catastrophique. Que le gouvernement n'arrête pas de ressasser mais le peuple qui a chassé le régime de Macky Sall, en a déjà pris acte. Le contexte actuel exclut le management en surplomb, management du confinement gouvernemental, qui tient tous les citoyens à distance, qui communiquent peu ou pas du tout avec les citoyens et acteurs sociaux.
Dans cette situation, le Premier ministre Ousmane Sonko a un rôle bien ingrat, il travaille énormément et reçoit tout les coups, il faut le reconnaître, et cela peut avoir un impact sur les affects. Il doit ouvrir des fenêtres d'opportunités de conversation avec les auteurs et citoyens en détresse.
Tout cela se comprend dans le contexte exceptionnel dans lequel, ils ont pris le pouvoir : de la prison au Palais.
Pour dire que tout ne fait que commencer, tout peut être amélioré avec les interactions sociales tous azimuts avec les citoyens et les acteurs sociauxen en détresse, tout peut être redressé. Comme je l'ai dit et répété, il faut mettre la société en mouvement.
Les attentes sont très fortes.
L'espoir suscité par ceux qui ont terrassé le régime de Macky Sall est encore là, mais on assiste à la naissance de doutes et d'une impression de désenchantement.
Il faut rapidement en prendre acte et rassurer les gens. Réviser la communication du gouvernement, restaurer la confiance et l'espoir.
Le titre est emprunté à Oswald Ducrot, philosophe et linguiste.
SONKO PRIS LES PIEDS… DANS LE VOILE
À chaque fois qu’il parle, le lendemain, c’est la sidération. Alors que cette question a été réglée en 2019 à la suite de conciliabules et de compromis, le Premier ministre a décidé de raviver un débat sensible, mais surtout inutile
Depuis sa nomination à la tête du gouvernement, Ousmane Sonko semble privilégier les séquences d’affrontement en se mettant en spectacle pour noyer les attentes qu’il a suscitées dans un brouillard de polémiques. Même si ses partisans assurent que sa déclaration sur le voile a été décontextualisé, le Premier ministre vient de raviver un débat réglé depuis 2019 après l’affaire Sainte Jeanne d’arc.
Que dire ? Depuis sa nomination à la tête du gouvernement en avril dernier, le Premier ministre a pris la parole publiquement très peu de fois : à chaque fois qu’il parle, le lendemain, c’est la sidération. Cette fois-ci, il vient de se prendre les pieds… dans le voile. Il a déclenché une polémique monumentale : elle conforte aussi l’impression d’un Premier ministre aux décisions erratiques, impulsives et souvent aux conséquences désastreuses. Alors que cette question a été réglée en 2019 à la suite de conciliabules et de compromis, le Premier ministre a décidé de raviver un débat sensible, mais surtout inutile.
Depuis sa déclaration controversée, il récolte une volée de bois vert. Suffira-t-il pour ébranler le Premier ministre ? C’est une bonne question ! Mais, il ne risque absolument rien, car il est garant de la stabilité de l’Exécutif à deux têtes que le Sénégal expérimente depuis l’élection de Bassirou Diomaye Faye. Le Président a été élu au… nom de son Premier ministre. N’eut été cela, il aurait perdu sans doute son poste après ses déclarations tenues lors de sa conférence publique au Grand Théâtre au mois de juin dernier. Ce jourlà, le Premier ministre s’est amusé à régler ses comptes en public : sans mettre de gants, il s’est déchaîné sur le président du Conseil constitutionnel et d’autres juges, a menacé les médias…
La danse autour du vide
Après cet exercice, le Premier ministre s’est encore davantage senti pousser des ailes. Il venait de décrocher une licence d’impunité, ignorant les commentaires choqués de certaines personnes. Ensuite, il y a la conférence à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar avec Mélenchon, le show à Colobane devant des marchands ambulants, stupéfaits par leur déguerpissement auquel il s’est dit étranger… Comment en est-on arrivé là ? Si Sonko se retrouve au cœur de la gestion du pouvoir avec un ordre politique décomposé qu’il a surtout provoqué, chacun pouvait imaginer que cette figure plutôt extravagante de la politique se contentera de remplir le traditionnel cahier des charges associé à sa fonction primatorale : avancer d’un pas prudent sur la corde raide des équilibres, imposer de nouvelles orientations politico-économiques sans trop heurter les convictions de ses partisans les plus zélés, ni froisser les sensibilités progressistes et conservatrices de la société. En contrepoint d’une conduite jugée cassante en public, d’un ascétisme qui jure avec la bonhomie et la retenue de ses prédécesseurs à la Primature. Si Yoro Dia affirme que «l’Etat ne peut pas anoblir Sonko», l’ancien candidat à la Présidentielle Boubacar Kamara renchérit en soutenant que «personne ne peut changer Sonko». Alors, le Premier ministre conduit sa destinée vers un mur. Sûr de son poids politique, il se comporte en élu, qui va bouleverser toute l’architecture politique et sociale du pays.
Séquencées comme dans un film, les scènes déroulées par Sonko sont tournées dans un sombre décor, mais surtout autour d’un grand vide… Va-til faire son mea-culpa devant la fronde généralisée des écoles privées catholiques ? Cela, néanmoins, est peu sûr. Comme dans plusieurs occurrences, il faudrait que la situation économique et sociale se dégrade sensiblement pour que la base affective qui soutient le Premier ministre commence à se détourner de lui. On pourrait alors, à ce moment, voir la capacité de Ousmane Sonko à brasser du vent.
SONKO POSE SON DIAGNOSTIC
« Aujourd’hui, nous avons trouvé un Etat en ruine et les Sénégalais en sauront quelque chose dans les jours à venir »
« Aujourd’hui, nous avons trouvé un Etat en ruine et les Sénégalais en sauront quelque chose dans les jours à venir». Tel est le verdict du Premier ministre Ousmane Sonko qui se prononçait sur la situation socio-économique du Sénégal avant-hier, samedi 03 août 2024, en marge de la Journée nationale de l’arbre à Dakar.
Le chef du gouvernement a donné le ton lors de la Journée nationale de l’arbre à Dakar, en plantant à titre symbolique un arbre dans la localité de Patte d’Oie avant-hier, samedi 3 août 2024. A l’occasion, le Premier ministre Ousmane Sonko a esquissé un premier bilan de la situation du Sénégal, plus de trois mois après l’arrivée au pouvoir de son gouvernement le 02 avril 2024. Sans ambages, il a fait savoir qu’« Aujourd’hui, nous avons trouvé un Etat en ruine et les Sénégalais en sauront quelque chose dans les jours à venir». Le Premier ministre a ainsi promis que le gouvernement dévoilerait bientôt l’état réel du pays et les vérités cachées. « C’est un dressage de l’état des lieux et quand nous aurons fini, pour ne pas dire que nous avons presque fini, nous dirons au Sénégal de manière transparente : voilà ce qu’on vous a caché, voilà la situation du pays et toutes les conséquences qui en découlent seront tirées». Cette transparence est, selon lui, essentielle pour restaurer la confiance des citoyens. Le Premier ministre Ousmane Sonko a par ailleurs insisté sur le fait que le silence actuel du gouvernement n’était pas un signe d’inaction mais le résultat d’un travail méthodique et sérieux. « Comme je l’ai dit l’autre jour, nous dirons aux Sénégalais ce qui se passe, notre silence ne doit pas être interprété autrement».
Dans la même dynamique, Ousmane Sonko a également fait part de mesures correctives entreprises par son gouvernement pour éviter des situations insolubles et pour jeter les bases d’un futur stable. « Au même moment où nous faisons cet exercice, nous avons fait un travail très profond de rattrapage sur un certain nombre de choses qui, si elles n’avaient pas été corrigées, auraient pu nous conduire tout droit vers la catastrophe». Pour autant, a-t-il expliqué, son gouvernement travaille à établir des fondations solides pour une gouvernance efficace et durable : « En même temps, nous avons travaillé à jeter les bases des fondamentaux qui nous permettent, sur le plan de la gouvernance, de réduire le train de vie de l’État et de prendre des mesures pour commencer à soulager les Sénégalais par rapport au coût de la vie». Ousmane Sonko a aussi mis en avant les efforts du gouvernement pour attirer des investisseurs et des partenaires internationaux, tout en assurant que les actions entreprises visent exclusivement à servir les intérêts du peuple sénégalais. «Nous sommes en train juste de réinitialiser le logiciel qui n’était pas bon, de remettre les fondations pour pouvoir mettre des briques et avoir un bâtiment solide», a-t-il dit dans une sorte de métaphore architecturale. Le Premier ministre et président de Pastef-Les Patriotes a souligné par ailleurs la nécessité de rester concentré sur les objectifs fixés, malgré les critiques. Aussi a-t-il rappelé que ceux qui critiquent « ont déjà montré ce dont ils étaient capables, tant pour ce qu’ils ont réussi que pour ce qu’ils ont échoué » et que « l’histoire en garde un souvenir encore très frais». Raison suffisante pour encourager à son avis les jeunes à rester concentrés sur le cap établi, à soutenir les leaders en place et à ne pas chercher à profiter du pouvoir pour un enrichissement personnel.
Et de conclure : «Nous ne cherchons pas à profiter du pouvoir, et nous ne tolérerons aucun acte d’enrichissement personnel dans cette gouvernance. Nous sommes là pour servir, pour rendre service à ceux qui le méritent».
« L’opérationnalisation du programme fera l’objet d’une présentation globale dans les toutes prochaines semaines »
Quid du Projet que le nouveau parti au pouvoir, en l’occurrence Pastef-Les Patriotes, compte décliner à la tête de l’Etat ? Face à la presse, Ousmane Sonko a expliqué que le projet élaboré par son parti durant la campagne électorale, bientôt présenté aux Sénégalais et aux partenaires internationaux, nécessitait une mise en état opérationnel. Selon le président de Pastef, ce travail est presque achevé et le programme sera dévoilé dans les semaines à venir. Il a précisé que « l’opérationnalisation du programme fera l’objet d’une présentation globale dans les toutes prochaines semaines aux Sénégalais et à nos partenaires partout dans le monde». Sonko ajoutera que le Sénégal suscite désormais « tous les intérêts et toutes les convoitises ». Selon lui, ce mérite revient au peuple sénégalais, et non aux hommes politiques. Pour Sonko, ce peuple mérite que ses dirigeants se sacrifient pour le servir, en assurant une gouvernance vertueuse et axée sur les intérêts des Sénégalais. Le Premier ministre a enfin insisté sur l’importance de jouir pleinement de tout ce qui appartient au peuple et d’assurer une distribution équitable des ressources pour faire éclore le potentiel et les talents, tout en réduisant le chômage et créant des emplois.
VIDEO
VISAS SCHENGEN, UNE ODYSSÉE KAFKAÏENNE
Sociétés privées, intermédiaires douteux, chancelleries... tous se partagent le gâteau Schengen, évalué à plus de 50 millions d'euros par an, rien que pour l'Afrique
Dans les coulisses de la forteresse Europe, se joue chaque jour un drame silencieux : la quête du précieux sésame Schengen. Pour des milliers d'Africains, ce visa est devenu le Saint Graal moderne, aussi insaisissable que convoité.
Imaginez un labyrinthe bureaucratique où chaque tournant cache un nouveau piège. D'abord, le casse-tête des rendez-vous. Tels des billets pour un concert de rock star, ils s'arrachent à prix d'or sur un marché noir florissant. Ensuite, le parcours d'obstacles financiers : frais de dossier, frais de service, frais de traitement...
Et que dire de cette loterie où même les gagnants peuvent se retrouver perdants ? Tel ce chef d'entreprise togolais, pourtant habitué des voyages d'affaires, soudain privé d'accès à l'Eldorado européen sur un simple refus administratif.