Le diabète est en nette progression au Sénégal où la prévalence est de 3,4% avec des disparités selon les régions. Les spécialistes appellent nos compatriotes à connaitre leur statut, et les diabétiques à accepter et contrôler leur maladie pour mieux vivre avec et éviter les complications qui peuvent conduire conduisent à l’amputation de leurs membres.
Le diabète est une maladie silencieuse qui progresse d’une manière insidieuse. C’est comme une danseuse surprise que personne n’a invitée mais qui décide de rester un moment voire s’éterniser. Cette maladie redoutable est pourtant réputée être l’apanage des pays riches dont les habitants consomment de la mauvaise nourriture. C’était sans doute vrai mais ça ne l’est plus puisqu’elle ne cesse de se développer dans les pays pauvres où sont concentrés désormais 80% des diabétiques dans le monde. Selon les statistiques mondiales, plus de 700 millions de personnes sont atteintes de diabète dont 30 millions en Afrique. L’Afrique subsaharienne est la région africaine la plus touchée. Au Sénégal, l’enquête step 2015 révèle une prévalence nationale de 3,4% chez les adultes. Environ quatre adultes sur 100 sont diabétiques. Le milieu rural est aussi fortement touché. En attendant l’enquête step 2023, qui est en cours, des recherches ont été réalisées dans des régions où la prévalence est montée jusqu’à 6% voire 7%. Certaines régions dépassent même le taux national, d’après le directeur de la lutte contre la maladie, Dr Mamadou Moustapha Diop. C’est le cas à Saint Louis où le taux avoisine les 15% ! Les spécialistes de la santé réclament une unité de prise en charge pour aider les diabétiques à vivre avec leur maladie. A Touba, les médecins sensibilisent sur cette maladie très présente dans la région. La pathologie touche aussi les enfants avec une prévalence très forte. Le plus grave, c’est que beaucoup de personnes ignorent leur statut sérologique. Or, « en 2023, tout le monde doit connaitre son statut », estime le directeur de la Maladie. Dr Mamadou Moustapha Diop a évoqué ce qu’il appelle les «symptômes classiques comme les urines, le soif, la faim...». Il insiste pour dire que le diabète est «une maladie silencieuse. Si tu en es atteint, tu ne ressens aucun signe ni sensation jusqu’au jour où, au cours d’un bilan pour un voyage, par exemple, tu es diagnostiqué. Pour les femmes avec des enfants de 4 kilos ou plus, c’est un signe pour la mère». Pour le spécialiste en santé publique, il doit y avoir dans chaque maison un appareil de mesure appelé glucomètre. Il rappelle tout de même que le dépistage et la confirmation se font aussi à l’hôpital, au niveau des pharmacies et centres de santé qui disposent d’outils de dépistage.
Le diabète, un combat de tous les jours
Pour beaucoup de personnes, le diabète c’est un combat de tous les jours. C’est un sommeil à la qualité aléatoire qui oblige à se lever parfois en pleine nuit. C’est aussi se sentir faible par moments et dans la journée du fait de l’hypoglycémie. C’est un poids qui fluctue vite et qui est à surveiller. C’est aussi le spectre des complications à long terme. La sédentarité, l’obésité, la mauvaise alimentation sont entre autres des facteurs de risque. « Tous ces éléments peuvent faire qu’un sujet puisse développer un diabète avec obésité, gène, un environnement inadapté, la sédentarité, l’inactivité... L’autre aspect, c’est le diabète gestationnel qui fait qu’au cours de la grossesse, la femme se retrouve avec une glycémie élevée qui peut rester toujours élevée même après l’accouchement avant de continuer et devenir un diabète de type 2. Il y a aussi le diabète qui n’est pas équilibré», explique l’endocrinologue, diabétologue et nutritionniste, Dr Ahmadou Fall Cissé. Selon lui, il y a beaucoup de types de diabète mais, bien qu’il y ait beaucoup de types de diabète, dit-il, «l’objectif est qu’il y ait un équilibre de son diabète pouvant permettre de prévenir les complications qui surviennent quand on a contracté la maladie. Pour cela, beaucoup d’éléments peuvent être mis au-devant tels que : l’activité physique, lutter contre l’obésité, revoir l’alimentation. Un bon équilibre avec une bonne éducation thérapeutique pourrait faire que le patient puisse maitriser tout ce qui est thérapeutique, les autocontrôles qui peuvent aider à mieux gérer le malade ». Si tout cela est bien géré, Dr Ahmadou Fall Cissé estime que le diabète est une maladie comme toutes les autres.
Sa collègue, Dr Sokhna Awa Balla Sall, elle aussi endocrinologie, diabétologue et nutritionniste, définit le diabète comme étant «une élévation de sucre dansle sang pendant une longue période. Celle-ci est due souvent à une absence de sécrétion de l’insuline ou à un défaut d’action de l’insuline. C’est une pathologie chronique. Une fois le diagnostic posé, il est définitif. Le terme de «traces de diabète» est beaucoup utilisé par la population maisil y a un terme beaucoup plus adapté, c’est le terme «pré-diabète». Ce qui nécessite une consultation médicale. Que ce soit un état de pré-diabète ou de diabète, l’important est de consulter un médecin pour une prise en charge précoce qui, dansla première situation, permettra d’éviter l’apparition du diabète ou de la retarder. Dans la deuxième situation, cela va permettre d’avoir un diabète qui est équilibré et donc de prévenir l’apparition des complications» confie Dr Sokhna Awa Balla Sall.
D’abord la prévention et toujours la prévention
La prise en charge du diabète, «c’est d’abord la prévention»! C’est en tout cas ce qu’estime le ministère de la Santé qui appelle à l’appropriation des éléments de prévention comme l’alimentation, le sport, mais aussi et surtout le dépistage. Le traitement du diabète de types 1 et 2 passe par une meilleure diététique, des injections d’insuline pour normaliser la glycémie. Une meilleure activité physique est aussi décisive, une pratique du sport plus que conseillée pour éviter à terme des complications cardiovasculaires, une éventuelle cécité voire une amputation. Un combat de tout le temps, de tous les instants pour une vie gagnée.
«Le régime alimentaire aussi. Mais le traitement est accessible. Des comprimés existent dans les dépôts des centres et postes de santé, et les pharmacies. «Il y a de l’insuline, des comprimés, des aliments et les ressources humaines de qualité existent... Concernant le régime, le ministère de la Santé a publié un livret de recettes contre les maladies non transmissibles et qui encourage le consommer local. Quant aux médicaments, et s’agissant plus particulièrement de l’insuline, par exemple, l’Etat a fait passer la subvention de 300 millions à 500 millions de francs. Dans les pharmacies, avec 1000 francs, on peut avoir de l’insuline. Les antidiabétiques oraux sont disponibles au niveau de la PNA et des autres pharmacies, il y a les médicaments génériques. Ce qui reste, c’est le suivi régulier des rendez-vous, le régime, le bilan «cœur, yeux, pieds...» Des examens complets pour contrer toutes légions sur le corps. Parfois, malgré tous ces efforts, il y a des complications qui conduisent à une amputation. Dr Diop déplore le fait que beaucoup de Sénégalais n’acceptent pas le traitement de longue durée. Or, estime-t-il, c’est important cette acceptation de la prise en charge à longue durée. Se voulant rassurant, il estime que « si on suit les conseils des médecins et son traitement, on peut vivre avec le diabète pendant longtemps sans...problème. Jusqu’à... 100 ans ». Toutefois, insiste-t-il, «il faut un comportement à adopter et une adhésion dans le traitement». Il recommande surtout d’éviter la négligence, de respecter son régime partout que ce soit dans la maison, dehors ou à l’étranger.
Il y a aussi un point noir qui nécessite une sensibilisation surtout pour ceux qui refusent la maladie. Sinon, bonjour les dégâts. Le diabète touche malheureusement les organes nobles du corps humain tels que le cerveau, les vaisseaux, le cœur, les reins, les yeux.... Il peut conduire à un AVC, à une crise cardiaque, à une insuffisance rénale avec dialyse, provoquer l’amputation du pied, il est source de cécité si on néglige le traitement ou si l’on refuse d’accepter le traitement parallèle au traitement médical chez les spécialistes de la maladie.
Encore une fois, disent les spécialistes, «tout le monde doit faire le dépistage et connaitre son statut. On doit bien contrôler ce que nous consommons. Malheureusement, au Sénégal, l’alimentation est trop grasse, trop salée et trop sucrée. On prend beaucoup de jus sucrés, trop de charcuterie...». Depuis sa création en 1971, la Journée mondiale du diabète reste un symbole de mobilisation collective. Elle a pour objectif de faire connaitre le diabète, sa prise en charge et les moyens de le prévenir. C’est un rappel à l’importance d’une bonne nutrition, d’un mode de vie actif et d’un soutien aux personnes atteintes de cette maladie diagnostiquée.
La journée mondiale du diabète a été commémorée hier pour sensibiliser à propos de l’impact du diabète sur la santé des personnes et souligner les possibilités de renforcer la prévention, le diagnostic et le traitement cette maladie insidieuse.
LES SUJETS JEUNES DE PLUS EN PLUS TOUCHES
La prévalence du diabète est en hausse dans la région de Sédhiou, constat fait par Dr Kéba Thiam, médecin au centre de santé de Sédhiou
La maladie du diabète s’étend de plus en plus dans la région de Sédhiou. Même si les statistiques ne sont pas connues avec précision, mais les techniciens de la santé s’accordent à attester de l’ampleur et des proportions que connait la pathologie et dans tous ses types de manifestation. Les jeunes sont de plus en plus touchés, ajoutent-ils. Une journée de dépistage gratuit est prévue mardi prochain, 14 novembre, journée consacrée à la lutte contre cette maladie de par le monde.
La prévalence du diabète est en hausse dans la région de Sédhiou, constat fait par Dr Kéba Thiam, médecin au centre de santé de Sédhiou. «Ici, à Sédhiou, on ne peut pas déterminer avec précision le nombre de diabétiques ; mais nous constatons qu’il y a une forte prévalence. Au niveau des consultations générales, on découvre de nouveaux patients porteurs de la maladie. C’est en constante augmentation», dit-il. Certes, les personnes âgées sont les plus touchées. Mais Dr Thiam relève une prévalence de plus en plus élevée chez les sujets jeunes. «Il est plus fréquent chez les sujets âgés ; mais de plus en plus on constate que des jeunes sont aussi touchés. La semaine dernière nous avons décelé deux cas de diabète chez des jeunes de trente et de vingt ans.»
Il explique qu’il y a deux types de diabète dont le traitement dépend de chaque spécificité. «Il y a deux types de diabète. Pour le diabète de type 1, c’est chez les sujets jeunes, et le type 2, chez les personnes âgées. Et la prise en charge dépend de ces deux tableaux. Chez les sujets jeunes, la prise en charge consiste à donner de l’insuline. L’insuline est une hormone secrétée par le pancréas et qui sert à réguler la glycémie. Le diabète de type 2, c’est une insulino-résistance, donc une résistance au niveau des cellules.» LE TRAITEMENT ACCESSIBLE, AVEC UN SPECIALISTE A L’EPS Au sujet justement du traitement du diabète, la région de Sédhiou dispose d’un Etablissement public de santé de niveau 2 (EPS 2). Un médecin-diabétologue y a pris fonction depuis bientôt un an, précise Dr Kéba Thiam, médecin au centre de santé de Sédhiou. Il rassure que la prise en charge est effective et adéquate à Sédhiou. «La prise en charge se fait bien à Sédhiou, depuis bientôt un an, car il y a un diabétologue, Dr Niang, qui assure les traitements au niveau de l’hôpital régional de Sédhiou. Et moi, je prends en charge tout ce qui est maladie diabétique au niveau du centre de santé de Sédhiou. Donc, nous rassurons les malades à ce sujet.»
Enfin, Dr Kéba Thiam recommande la pratique régulière du sport et une alimentation équilibrée, pour rester en bonne santé. «Nous recommandons la pratique régulière du sport mais aussi une prise en charge diététique et une alimentation équilibrée.» Ce mardi 14 novembre, consacré à la lutte contre la maladie du diabète de par le monde, la journée sera marquée par des séances de dépistage gratuit et des conseils pratiques pour prévenir la maladie.
SOIXANTE-DIX POUR CENT DES AMPUTATIONS CAUSÉES PAR LE DIABÈTE
Pr Maimouna Ndour Mbaye, a révélé que 70% des amputations non traumatiques recensées au Sénégal sont liées au diabète, citant une étude réalisée dans les structures chirurgicales.
Dakar, 10 nov (APS) – La présidente de la commission des journées scientifiques de l’hôpital Abass Ndao, Pr Maimouna Ndour Mbaye, a révélé que 70% des amputations non traumatiques recensées au Sénégal sont liées au diabète, citant une étude réalisée dans les structures chirurgicales.
»Une étude a été faite dans les structures chirurgicales du pays avec des résultats montrant que 70% des amputations réalisées ont pour cause le diabète », a-t-elle dit en animant une conférence de presse, jeudi, en prélude des journées médicales du centre hospitalier Abass Ndao dont le thème porte sur »le diabète sucré ».
Elle a précisé que trois quarts des opérations sont des amputations »majeures » qui touchent les jambes à l’opposé des amputations »mineures » qui affectent seulement des orteils ».
Selon elle, »le diabète est en train de prendre le pas sur toutes les autres pathologies. Ce qui ne devait pas être le cas. Tout le monde se sent concerné au premier plan ».
Citant les statistiques des amputations au niveau du centre Marc Sankalé, elle a affirmé que »les diabétiques ont 25 fois plus de risques d’être amputés que les non diabétiques ».
»Le diabète sucré, c’est quand les urines des patients sont sucrées, car les reins essaient d’éliminer le sucre dans le sang en le faisant passer dans les urines. Quand on parle du diabète tout court, il s’agit du diabète sucré qui est de loin le plus répandu », a-t-elle expliqué.
Il y a un autre type de diabète qui lui n’est pas sucré et dénommé »insipide ». Très rare, il n’a rien à voir avec le diabète dû à un excès de sucre dans le sang, déclare-t-elle.
Le docteur Ibrahima Sow, président de la commission médicale d’établissement, a informé qu’au moins une amputation d’orteil est réalisée par jour au centre Marc Sankalé.
»Il arrive que l’on fasse deux amputations par jour.(…) Ces plaies diabétiques sont en train de prendre le dessus sur notre activité chirurgicale », a relevé le médecin.
Selon le Dr Sow, »la moitié des services sont occupés par les pieds diabétiques ». Il a plaidé pour une « prise en charge décentralisée de ces cas dans les autres établissements de santé ».
A ce rythme, prévient-il, le centre Marc Sankalé ne recevra que « »des pieds diabétiques et l’activité chirurgicale viscérale va disparaître ».
Les amputations sont » invalidantes » et font peur aux malades qui ne veulent plus venir à l’hôpital pour se soigner, a t-il fait observer, rappelant qu »’il y a des mesures après les amputations avec l’utilisation des prothèses, des appareillages orthopédiques ».
Pour le docteur Seynabou Lô, membre de la commission d’organisation des journées, la capacité d’accueil est largement atteinte à l’hôpital Abass Ndao. »Nous recevons de plus en plus de patients, les services de diabétologie et de chirurgie sont pleins (…) avec la fermeture de l’hôpital Le Dantec », a-t -elle dit.
Le centre qui reçoit aujourd’hui les malades de Le Dantec pour la chirurgie, n’a plus la capacité d’absorber tous ces malades du diabète, a averti le médecin.
LE DIABETE AU CŒUR DES REFLEXIONS
Pour célébrer les 90 ans de l’hôpital Abass Ndao de Dakar, les premières journées médicales de cet établissement seront organisées du 14 au 17 novembre prochain, avec comme thème: «Accès au soin du diabète».
Pour célébrer les 90 ans de l’hôpital Abass Ndao de Dakar, les premières journées médicales de cet établissement seront organisées du 14 au 17 novembre prochain, avec comme thème: «Accès au soin du diabète». Les comités scientifique et organisation ont donné un point de presse hier, jeudi 9 novembre, pour décliner le programme.
La prise en charge du diabète est au cœur des premières journées médicales du centre hospitalier Abass Ndao. Pour célébrer les 90 ans d’existence dans le domaine de la santé, la Direction de l’établissement sanitaire et ses collaborateurs ont donné hier, jeudi 9 novembre 2023, un point de presse pour revenir sur les détails
Le choix du thème de ces journées, «Accès au soin du diabète», se justifie par plusieurs raisons, selon le professeur Maïmouna Ndour Mbaye, présidente de ces premières journées, par ailleurs directrice du centre Marc Sankale par «l’affection elle-même qui constitue un fardeau beaucoup plus lourd dans notre pays et pour le monde entier. C’est un fardeau de par sa fréquence grandissante, le diabète fait parler de pandémie. Le fait est alarmant dans nos pays. La croissance sera beaucoup plus grandissante, d’ici 2045»
Pour le professeur Maïmouna Ndour Mbaye, toutes les structures de l’hôpital sont concernées par ces journées. «Elles collaborent étroitement dans la prise en charge du diabète. Parce que c’est une maladie qui est très fédératrice et qui va concerner tout le monde. Le diabète est en train de prendre le pas sur toutes les autres pathologies ; ce qui ne devait pas être le cas. Tout le monde se sent concerné, au premier plan».
Parlant de la prise en charge du diabète gestationnel, la spécialiste de la maladie a fait savoir que «le service obstétrique fait également partie de la prise en charge du diabète dans cet hôpital. Car, quand on parle du diabète chez la femme, on pense au diabète gestationnel, celui qui survient dès la grossesse. On parle des femmes diabétiques qui sont en grossesse également. Ce qui fait qu’il y a une excellente collaboration entre les différents services de l’hôpital».
Pour Docteur Amadou Ndiaye, directeur de l’hôpital, «ces journées vont servir d’ouverture aux populations par rapport à ce que nous faisons. L’hôpital a grandi, du point de vue architectural et spécialités. Beaucoup d’autres spécialités seront ajoutées. Des séances de dépistage seront organisées et seront gratuites concernant le diabète, le VIH et le cancer du col de l’utérus. Ce sera un moment de communion par rapport à tous les médecins, les agents administratifs et tout le personnel».
SITUATION DU DIABETE AU CENTRE MARC SANKALE
Pour le professeur Maïmouna Ndour Mbaye, si on prend les statistiques du Sénégal, notamment au niveau du centre Marc Sankalé, on est passé de 200 nouveaux cas par an à l’ouverture du centre, en 1965, à plus de 2500 par an. «Actuellement, on a plus de 60.000 personnes qui sont régulièrement suivies dans le centre. Ce qui est énorme. Selon la dernière en quête STEP qui a été menée au Sénégal, on avait trouvé un taux de 3,4% dans la population âgée de 18 ans et plus. Mais, si on est dans la catégorie de plus de 45 ans, on est à 7,8% de la population atteinte de diabète».
Pour Pr Ndour Mbaye, c’est une affection qui est grave, de par ses complications qui peuvent affecter plusieurs organes dont les yeux conduisant à la cécité, le rein avec l’insuffisance rénale et les dialyses à n’en plus finir, le cœur avec les arrêts cardiaques, les AVC dus à l’atteinte du cerveau. Et lorsque cela atteint les membres inférieurs, cela occasionne les amputations.
C’est un fardeau qui coûte cher en termes de médicament, contrôle, consultation. Et, vraiment, les malades en souffrent beaucoup», a-t-elle fait comprendre. Et de poursuivre : «comme on le sait, la plupart de nos malades ne bénéficient pas d’une prise en charge médicale permettant de faire face à ces frais médicaux. Le choix se justifie par la place importante qu’occupe le centre Marc Sankalé au sein de l’hôpital Abass Ndao».
Pour rappel, actuellement, on dénombre 24 millions de diabétiques en Afrique. Selon Pr Maïmouna Ndour Mbaye, d’ici 2045, si on n’y prend pas garde, on sera à 55 millions. Ce qui représente une augmentation de 134%, loin de ce qui sera observé dans les pays développés.
PRISE EN CHARGEDES MEMBRES SUPERIEURS ET INFERIEURS DU DIABETIQUE : Une à deux amputations majeures par jour
Au-delà de sa prévalence et sa progression qui inquiète les praticiens, le diabète est à l’origine de d’infirmité et de handicap physique, et à vie, de beaucoup de personnes. Selon les spécialistes du diabète au centre de référence Marc Sankalé, chaque jour, une amputation majeure est réalisée. «Nous faisons chaque jour une amputation majeure dans ce centre. Mais, au minimum, nous enlevons un orteil ou deux quotidiennement. Il arrive que l’on fasse deux amputations par jour. Ce qui interpelle les populations à aller se faire dépister», a avancé le chirurgien Dr Sow.
Et sa consœur, Dr Zeynabou Lo de renseigner : «notre capacité d’accueil ne nous permet pas de faire plus. C’est pourquoi on se limite à un ou deux amputations parjour. Bien que nous recevons tellement, mais aujourd’hui, on ne peut pas absorberle flux. Quand les services de diabétologie et de chirurgie sont pleins, on n’a pas le choix, on arrête de prendre»
Devant le flux au niveau du centre, la directrice le Pr Maimouna Ndour Mbaye d’ajouter, par rapport aux «statistiques des amputations au niveau du centre Sankalé, les diabétiques ont 25 fois de risques d’être amputés que les non diabétiques. Nous avons fait une étude dans les structures chirurgicales du pays et on est allé voir quelles sont les raisons de ces amputions dans ces structures». Pis, «70% des amputations non traumatiques qui sont réalisées ont pour cause le diabète et 3/4 de ces amputations étaient des amputations majeures, qui veulent dire amputation de jambes ou de cuisses, à l’opposé des amputations mineures qui sont celles des orteils». Face à l’ampleur des complications, ces spécialistes ont soutenu que ces plaies diabétiques sont en train de prendre le dessus sur leur activité chirurgicale.
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LES TRAVAILLEURS DE L'HOPITAL DE LA PAIX DE ZIGUINCHOR MECONTENTS
L’intersyndicale de l’hôpital de la paix de Ziguinchor (sud) a tenu, jeudi, un sit-in pour dénoncer entre autres points « le déficit de fonctionnement des services, l’étroitesse des locaux avec une capacité litière faible.
Ziguinchor, 9 nov (APS) – L’intersyndicale de l’hôpital de la paix de Ziguinchor (sud) a tenu, jeudi, un sit-in pour dénoncer entre autres points « le déficit de fonctionnement des services, l’étroitesse des locaux avec une capacité litière faible et la faiblesse de la subvention d’exploitation », a constaté l’APS.
« Les travailleurs sont confrontés à plusieurs difficultés qui impactent négativement la qualité de la prise en charge des populations. Ces difficultés se traduisent d’abord par l’étroitesse des locaux avec une capacité litière faible », a déploré le représentant de l’intersyndicale de l’hôpital de la paix de Ziguinchor, Marc Manga.
« Aujourd’hui, notre service d’hospitalisation de chirurgie a seulement 15 lits pour beaucoup de spécialistes ( chirurgie viscérale, l’urologie, l’orthopédie, l’ophtalmologie , la neurologie entre autres). Et, le service d’hospitalisation de médecine n’a que 22 lits pour les spécialistes en maladies infectieuses ( cardiologie , dermatologies, neurologie, pneumologie entre autres) », a t-il signalé.
Il a également cité un « déficit réel en bureau de consultation à l’hôpital de la paix ». « Nous avons seulement un bloc opératoire de trois salles avec la spécialisation chirurgicale », a dit M. Manga. Pour la faiblesse de la subvention d’exploitation, a t-il soutenu, « il s’agit de la plus petite subvention d’exploitation parmi tous les autres hôpitaux de niveau 2 du Sénégal ».
« À l’hôpital de la paix de Ziguinchor, il y a un plan d’assainissement défectueux entraînant des inondations des services et l’étanchéité de la toiture fortement défectueuse avec un suintement dans tous les services durant l’hivernage », a ajouté Marc Manga. Selon lui, « il y a également un déficit de fonctionnement des services de l’hôpital de la paix de Ziguinchor lié à un déficit de matériels de base ».
« Nous constatons une absence de produits d’urgence alimentaire à l’hôpital, une rupture fréquente des intrants, une radiographie standard en panne depuis plus de six mois, une dette considérable vis à vis des fournisseurs et vis à vis du personnel avec plus de 24 mois d’arriérés de payement des prix et des indemnités et une irrégularité du payement des encours allongeant ainsi la dette », a encore déploré Marc Manga.
Pour lui, « malgré les efforts consentis par l’administration et les acteurs sociaux, les problèmes structurels, la faiblesse de la subvention et la dette engagent le pronostic de l’hôpital de la paix de Ziguinchor ».
« L’intersyndicale rappelle aux autorités leur obligation en matière de politique de santé et exhorte l’État à apporter des solutions immédiates et durables aux problèmes de la structure en réaffirmant sa volonté d’assurer la qualité des soins », a indiqué le représentant de l’intersyndicale de l’hôpital de la paix de Ziguinchor qui regroupe le syndicat autonome des médecins du Sénégal, le syndicat national des travailleurs de la santé et le syndicat unitaire de travailleurs de la santé et de l’action sociale.
Érigé en établissement public de santé de niveau 2, l’hôpital de la paix de Ziguinchor d’une surface de 4.000 mètres carrés, a été inauguré par le président de la République le 21 février 2015 avec une capacité de 126 lits. Il compte à ce jour 35 médecins dont 23 universitaires, dix professeurs agrégés, cinq maîtres assistants et 152 personnels paramédicaux.
Interpellé sur le mouvement d’humeur de ses employés, le directeur de l’hôpital de la paix de Ziguinchor , Moussa Sène dit ne pas vouloir en parler pour le moment.
UN PROJET DE LOI EN COURS D’ÉLABORATION POUR ‘’ENCADRER L’UTILISATION DU NUMÉRIQUE’’
Le gouvernement est en train d’élaborer un projet de loi sur la digitalisation et l’hébergement des données sanitaires, a-t-on appris, mercredi, à Dakar, du directeur des affaires juridiques, du contentieux et de la conformité.
Dakar, 8 nov (APS) – Le gouvernement est en train d’élaborer un projet de loi sur la digitalisation et l’hébergement des données sanitaires, a-t-on appris, mercredi, à Dakar, du directeur des affaires juridiques, du contentieux et de la conformité à la Commission de la protection des données personnelles du Sénégal (CDP), Mouhamed Diop.
‘’Le projet est au ministère de la Santé et au secrétariat général du gouvernement pour être adopté, on l’espère, dans les plus brefs délais, dans le but d’encadrer et de rendre légale l’utilisation du numérique dans le secteur de la santé’’, a précisé M. Diop.
Il intervenait à un panel sur ‘’la gouvernance des données de santé’’, à l’initiative d’Enda Santé, une organisation non gouvernementale.
Mouhamed Diop invite les pouvoirs publics à former les personnels chargés des soins de santé et à les sensibiliser sur la façon d’utiliser de manière responsable ces outils numériques au service de la santé.
Il estime que ‘’les textes existants [dans ce domaine] ne sont pas suffisants’’.
M. Diop suggère aussi d’aller au-delà de la sensibilisation et de la formation des agents de santé.
‘’Dans le cadre de la gouvernance des données, il n’y a pas de vide juridique. Si on parle de digitalisation, il y a le projet de loi en vue’’, a-t-il assuré, signalant qu’‘’il y a pas mal de textes qui existent au Sénégal pour encadrer l’utilisation des données sanitaires’’.
‘’Parmi ces données, il y a celles qui sont à caractère personnel et sensibles, bien qu’elles soient des données de santé’’, a relevé Mouhamed Diop.
Il a rappelé l’existence de la loi 2008-12 du 25 janvier 2008, qui protège les données à caractère personnel.
Cette loi prend en compte des données de santé personnelles, tout en garantissant la sécurité et la confidentialité d’informations sanitaires concernant les personnes physiques, selon lui.
Le directeur des affaires juridiques, du contentieux et de la conformité à la CDP a signalé l’existence d’‘’autres textes juridiques qui encadrent l’utilisation de ces données sanitaires’’.
‘’Déjà, au ministère de la Santé, a-t-il rappelé, il y a tout une panoplie de textes, dont le code de la santé publique, le code de déontologie et la charte du malade.’’
Mouhamed Diop assure que ‘’ces textes sont de nature à protéger le malade et ses données de santé’’.
‘’Le projet de loi sur la digitalisation aura pour objectif d’encadrer ces initiatives’’, a-t-il ajouté, affirmant que la loi qui en découlera va encadrer l’hébergement des données sanitaires.
Pape Djibril Ndoye, le directeur adjoint d’Enda santé, signale que ‘’le processus de digitalisation de la santé sera accompagné d’une bonne gouvernance sanitaire des données, pour assurer leur sécurité et la confidentialité pour les patients’’.
‘’Dans ce cadre-là, il faut une implication de la communauté et de tous les acteurs de la santé, ce qui demande beaucoup de mobilisation et de sensibilisation’’, a-t-il souligné.
2500 NOUVEAUX CAS DE DIABÈTE PAR AN, LES ACTEURS APPELLENT AU DEPISTAGE
2500 nouveaux cas de diabète sont enregistrés tous les ans au Sénégal. Un chiffre qui peut doubler si l’on prend en considération le fait que 1 sur 2 diabétiques dans le pays ne connait pas son statut sérologique.
2500 nouveaux cas de diabète sont enregistrés tous les ans au Sénégal. Un chiffre qui peut doubler si l’on prend en considération le fait que 1 sur 2 diabétiques dans le pays ne connait pas son statut sérologique. Une situation qui a amené des spécialistes de la maladie a avancé que «le diabète évolue à pas de géant». C’était lors d’une conférence de presse tenue hier, mardi 7 novembre, par l’Association pour le suivi et l’assistance des diabétiques (ASAD), en prélude à la Journée mondiale du diabète célébrée le 14 novembre prochain.
L e diabète est une maladie chronique non transmissible qui se déclare lorsque le pancréas ne produit pas suffisamment d’insuline, ou lorsque l’organisme n’est pas capable d’utiliser efficacement l’insuline qu’il produit. Cette maladie touche tous les âges ; mais seulement les personnes de 45 ans et plus sont plus à risque de le développer. Selon le professeur Abdoulaye Lèye, Endocrinologue-Diabétologue, le taux de prévalence de cette maladie est de 3,4%, si l’on prend la tranche d’âge de 18 à 69 ans, dans le pays. Toutefois, elle est plus élevée chez les sujets de plus de 45 ans, avec une prévalence de 7,9% voire 8%. Ce dernier s’exprimait, hier mardi, lors de la conférence de presse sur la prise en charge du diabète, organisée par l’Association pour le suivi et l’assistance des diabétiques (ASAD). Pour le professionnel de cette maladie, on dénombre 2500 nouveaux cas chaque année. Toutefois, il a relevé que «si on ramène le contexte à la réalité, le nombre de nouveaux cas va doubler car sur deux diabétiques, il n’y a qu’un seul qui connait son statut». Ce qui l’amène à dire : «le diabète est une affection qui est bien présente au Sénégal et qui prend des progressions denses».
Sur la prise en charge médicale, ces acteurs se réjouissent d’avoir des spécialistes dans toutes les régions. «Le diabète est bien pris en charge au Sénégal. En dehors des centres spécialisés, nous avons des diabétologues dans les régions du pays. D’ailleurs, avec les bourses de spécialisation du ministère de la Santé, nous avons des diabétologues dans la promotion qui vient de finir et ces médecins ont tous reçu leur affectation», a renseigné le professeur Lèye. Et sa consœur, le professeur Maïmouna Ndour Mbaye, du Centre Sankalé de Abass Ndao dédié à la prise en charge du diabète, de renchérir : «le suivi des maladies chroniques est souvent un problème. Les malades ont du mal à accepter de vivre avec cette maladie. Le système de rappel des malades et les téléconsultations pourront aider à réduire les perdus de vie»
Du côté du ministère de la Santé et de l’Action sociale (MSAS), Mamadou Moustapha Diop, Directeur des Maladies, a laissé entendre : «au niveau de notre ministère, nous avons créé une Division pour la prise en charge des maladies non transmissible, depuis 2013. Pour le cas du diabète, nous avons élaboré un Plan de lutte pour accélérer la prévention, tout en misant sur la préven tion. Un guide pour aider les personnes vivant avec le diabète a été même élaboré, pour l’aider sur son bien-être à travers la nutrition et les bonnes pratiques»
Revenant sur l’automédication et le recours à la médecine traditionnelle, le professeur Maïmouna Ndour Mbaye de soutenir : «nous encourageons l’auto soin, car le diabétique doit pouvoir se faire injecter l’insuline, contrôler son taux de sucre, entre autres. Mais pas se soigner soi-même. Sur la médecine traditionnelle, il n’y a pas encore de collaboration entre les deux médecines. Toutefois, nous demandons aux malades d’être très prudents».
Pour cette journée mondiale du diabète, qui sera célébrée le 14 novembre prochain, Baye Oumar Guèye, le président de l’Association pour le suivi et l’assistance des diabétiques (ASAD) a déclaré que «tout le mois de novembre est réservé à la sensibilisation, pour réduire les risques liés au diabète. Il faut avoir la culture du dépistage. Il y a beaucoup de facteurs qui favorisent la maladie comme l’obésité, l’hypertension, entre autres».
LA PRÉVENTION DOIT ÊTRE MISE EN AVANT DANS LA GESTION DES PANDÉMIES
Docteur Elhadji Mamadou Ndiaye, a invité mardi à un changement de paradigme, recommandant de privilégier une approche préventive pour répondre efficacement à toute éventuelle pandémie.
Dakar, 7 nov (APS) – Le directeur de la prévention au ministère de la Santé et de l’Action sociale Docteur Elhadji Mamadou Ndiaye, a invité mardi à un changement de paradigme, recommandant de privilégier une approche préventive pour répondre efficacement à toute éventuelle pandémie.
»Ce sont tous les aspects préventifs qu’on doit mettre en avant devant le curatif ». selon Dr Ndiaye qui a présidé mardi l’ouverture du sommet annuel »Africa health Care’’, organisé à Dakar par Zénith Global Health, sur le thème »préparation et réponse à une pandémie ».
Les systèmes de santé, sur le plan préventif, sont légèrement en retard avec un investissement axé plus sur le curatif c’est à dire tout ce qui est soins au détriment de la prévention », a-t-il rappelé.
Il estime que ‘’l’apparition de nouvelles maladies implique d’accélérer le pas, pour qu’on puisse hisser la prévention à un niveau [permettant de] faire face à ces pandémies », a-t-il préconisé.
Lors de la pandémie de Covid-19, une faiblesse a été notée dans la prévention, a t-il dit.
Il indique que dans chacun des 79 districts sanitaires du Sénégal réparties dans les 14 régions, il y a un ou deux médecins de santé publique.
Certes, ‘’le Sénégal a commencé à mailler le système de santé public’’, mais le district ou la région à eux seuls ne suffisent pas.
Il pense que ‘’même s’ils ne sont pas des médecins, les infirmiers par exemple doivent avoir des compétences en santé publique’’ pour, à côté des activités curatives, pouvoir mener aussi ‘’des actions préventives’’.
BRÛLURE GRAVE : DAKAR, POINT D’ATTRACTION DE LA RECHERCHE MÉDICALE
« La prise en charge des brûlés graves en Afrique : Problématique, Enjeux et Perspectives ». C’est le thème principal qui a été retenu pour les besoins du 10ème congrès de la Société panafricaine en pathologie brulure (PABS).
« La prise en charge des brûlés graves en Afrique : Problématique, Enjeux et Perspectives ». C’est le thème principal qui a été retenu pour les besoins du 10ème congrès de la Société panafricaine en pathologie brulure (PABS). Ainsi, en l’espace de 72 heures, du mercredi 8 au vendredi 10 novembre, Dakar sera le point d’attraction pour le monde de la recherche sur la brûlure grave et sa prise en charge. Ainsi, après le premier congrès de la PABS qui a été organisé en pays francophone à Abidjan, en mai 2015, grâce à l’engagement sous régional du Dr Brigitte Wilasco (décédée en janvier 2023), Dakar a pris le relais. Le 9ème congrès de la PABS, initialement prévu à Dakar pour octobre 2021, a été remplacé par un congrès en virtuel (on line) à cause de la pandémie à Covid 19, en octobre 2021. Ce fût, pourtant, l’occasion d’une participation massive, avec des thèmes pertinents et transversales.
Le choix de Dakar est, sans aucun doute, arrivé à point nommé, car une bonbonne de gaz a explosé dans une maison dans la Commune de Derklé, à Dakar, le vendredi 15 septembre 2023, et a fait 11 victimes, toutes membres d’une même famille, avec 8 décès. On a connu aussi l’explosion qui s’est produite, le 24 mars 1992, lors du transvasement d’ammoniaque d’un camion-citerne dans une cuve de l’usine de la SONACOS (Société nationale pour la commercialisation des oléagineux du Sénégal). L’explosion avait projeté les débris du camion à plusieurs dizaines de mètres, tuant sur le coup une quarantaine d’ouvriers qui se trouvaient près des cuves et brulant grièvement ceux qui travaillaient dans les ateliers voisins.
En plus de ces accidents qui se sont soldés par plusieurs brulés graves, les cas isolés dans les domiciles et dans les milieux de travail ne se comptent pas au Sénégal. À l’origine, la cohabitation avec le danger (gaz butane, produits dangereux comme les acides, les produits inflammables comme le super carburant, le kérosène dont les camions vides comme remplis, circulent à longueur de journée sur les route), sans oublier l’exploitation prochaine du gaz et du pétrole sénégalais qui va faire du Sénégal un pays pétrolier. Et pourtant, malgré la multiplication du risque, la prise en charge des victimes de brûlure laisse à désirer avec la rareté des centres dédiés et le nombre infimes de spécialistes.
L’expérience à l’Hôpital Principal de Dakar, en 12 ans à l’Unité de Traitement des Brûlés (UTB), révèle que la problématique de la réanimation du brûlé grave au Sénégal est secondaire aux lacunes de la prise en charge pré hospitalière rapide, à une offre limitée de lits d’urgence et de réanimation, ou de centre de traitement des brûlés, note un communiqué parvenu à Emedia. Avant de poursuivre pour souligner que les patients arrivent à l’hôpital après des délais prolongés, le plus souvent sans secours médicalisés, provoquant ainsi des complications initiales précoces chez les victimes. Les circonstances accidentelles sont dominées par les accidents domestiques (61,5 %), suivis par les accidents du travail (28,5 %), précise notre source.
Fort de tout cela, le choix de Dakar pour abriter le 10ème Congrès de la Pan African Burn Society (PABS), les 8, 9 et 10 Novembre 2023 est fort justifié. Cerise sur le gâteau, la participation, cette année, de l’International Society for Burn Injury (ISBI) est soulignée. Ce congrès de Dakar aura pour Marraine Feue le Dr Brigitte Wilasco, ancienne chef du service de centre des brûlés d’Abidjan, qui est la pionnière sur l’avènement de la brûlologie en Afrique de l’Ouest.
L’un dans l’autre, le Sénégal, étant une référence en Afrique dans le domaine de la prise en charge des brûlés par certaines de ses ressources humaines et ses actions de réponse régionale sous l’égide de l’OMS, a été choisi pour abriter ces assises, dans un contexte marqué par l’accroissement des risques avec la perspective de l’exploitation pétrolière et gazière.
GAMBIE : REPRISE DU PROCÈS DES SIROPS FRELATÉS
La Haute Cour de Banjul (Gambie) a repris, mardi, le procès dans l’affaire des sirops frelatés qui avaient provoqué, l’an dernier, la mort de 70 enfants, ont constaté plusieurs médias.
La Haute Cour de Banjul (Gambie) a repris, mardi, le procès dans l’affaire des sirops frelatés qui avaient provoqué, l’an dernier, la mort de 70 enfants, ont constaté plusieurs médias.
Ils avaient consommé des sirops contre la toux contenant des substances hautement toxiques en quantité ‘’inacceptable’’, selon une enquête de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Les sirops contaminés ‘’pourraient avoir un lien avec des lésions rénales aiguës et la mort de soixante-six enfants’’, avait dit, à l’époque, le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors d’une conférence de presse.
Il avait précisé qu’il s’agissait de ‘’quatre produits fabriqués par le laboratoire indien Maiden Pharmaceuticals, identifiés en Gambie et qui pourraient avoir été distribués, par le biais de marchés informels, dans d’autres pays’’. Il avait signalé que ‘’l’OMS [menait] une enquête avec l’entreprise et les autorités de réglementation en Inde.’’
Sur le banc des accusés, le ministère de la Santé gambien, l’Agence de contrôle médical, mais aussi le laboratoire indien Maiden Pharmaceuticals qui a fabriqué les médicaments. Aucun de ces accusés n’était présents lors de la dernière audience en octobre dernier.
Le ministère de la Santé et l’Agence de régulation du médicament de la Gambie sont accusés d’avoir échoué à adapter la loi pour exiger que les produits pharmaceutiques importés soient testés et aussi d’avoir négligé d’inspecter les quatre sirops mis en cause.
Vingt familles endeuillées ont engagé des poursuites judiciaires et ont réclamé 250 000 dollars (15 3 512 775 de francs CFA) de dommages et intérêts pour chacun des enfants décédés.