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1 décembre 2024
Santé
PAR M. Demba Ndiaye
LA PRISE EN CHARGE SOCIO-MÉDICALE AU SÉNÉGAL, UN POIDS DEUX MESURES ?
10 ans après le lancement de la CMU, une étude exhaustive s’impose pour apporter les correctifs nécessaires à son réalignement au paysage national de l’indice de pauvreté nationale
Le Trésor public sénégalais dépenserait plus de 4,7 milliards F Cfa par an. Chaque année, 40 à 50 agents sont pris en charge par le Trésor public, pour la bagatelle de 4,7 milliards de francs Cfa. L’Etat dépenserait environ 180 millions pour la prise en charge d’un agent. “Quarante fonctionnaires de l’Etat bénéficient d’évacuation vers l’étranger, sur décision médicale du Conseil de santé dirigé par le médecin-chef du centre médico-social. Cent quatre-vingt millions sont dépensés par malade. Cette somme comporte les frais de transport, l’hospitalisation y compris la nourriture, en plus de la prise en charge médicale. S’il s’agit d’une haute autorité, la somme est presque doublée’’, nous confie-t-on.
Alors que l’écrasante majorité de la population, pauvre, ne peut se soigner correctement, les initiatives de prise en charge socio-médicales souffrant de ressources adéquates, voici que les dignitaires du Sénégal utilisent les fonds publics pour accéder aux soins dans des cliniques et hôpitaux en Occident et au Maghreb, aux allures de tourisme de relaxation pure.
Un contraste trompe-l’œil qui a du mal à prendre forme :
En 2013, l'État sénégalais avait mis en place un dispositif de couverture sanitaire dénommé Couverture Maladie Universelle (CMU) visant à fournir une prise en charge -partielle ou totale- des frais de #santé pour l'ensemble de la population, ainsi qu'un programme de Bourse de sécurité familiale (BSF) pour les familles défavorisées, assujetties à des critères de revenus, d’inscription et d’assiduité à l’école des enfants, afin de combattre les injustices sociales et les inégalités pour une meilleure répartition des richesses nationales. Autant de mesures théoriquement viables mais dont l’application reste encore un rêve pour la majorité!
Dans le cadre d’un plan de déploiement d’un modèle de prise en charge compensatoire, avec quelques experts et collaborateurs de la diaspora, lors d’une visite de terrain au Senegal en 2017-18, on s’est rendu compte que la majorité des Sénégalais ne connaissaient pas du tout, et peu bien, l’existence du concept de la CMU. Un bien mal communiqué.
Étant nous-mêmes proches directs de parents et amis restés au pays, qui mieux que nous connaît la charge financière du coût de la Santé au Sénégal ?
Ainsi les dépenses médicales comprennent : la consultation ; les examens biologiques ; l'imagerie médicale (radiographie, électrocardiogramme, échographie) ; les médicaments prescrits ; les éventuelles autres dépenses médicales. Pour chaque type de dépense, plusieurs niveaux d’intervention en jeu : au-delà du co-paiement, via une structure de prise en charge, une mutuelle ou une autre personne proche, tout encore en l'absence du digital.
Expérimenté des modalités de prise en charge socio-médicale, l’on se demande bien au Sénégal comment l’État d’antan était parvenu à instituer un ratio de prise en charge 80-20%. A savoir la décision imposée aux structures de santé de fournir gratuitement un ensemble de prestations en sus des délais de compensation par l'État (jamais à temps et trop de dilatoire) ont privé ces structures d'une part, de leurs ressources et créé des déséquilibres budgétaires dans leur gestion. La plupart ont réagi en restreignant l'offre de service aux bénéficiaires ; par exemple, aucune structure de santé ne fournit gratuitement les médicaments, et beaucoup d’autres, loin du tintamarre médiatique ont simplement fermé boutique par défaut de retard dans la contribution attendue de l’État providence… mais aussi des piètres sommes perçues entre 3000 et 7000 fCFA par membre, l’année. Un scenario prétentieux au départ qui malheureusement requiert une réévaluation majeure!
Quid des raisons politiques, tous les professionnels de santé rencontrés affichaient une adhésion au principe de la couverture maladie (dans l'esprit) mais la plupart avaient des connaissances limitées et parfois imprécises sur les dispositifs existants, les modalités d'accès ou les prestations couvertes. « Nous, on fait les consultations. Pour savoir qui a accès, comment ça marche, il faut voir avec le service social », conseillait un infirmier. Un médecin reconnaissait : « Vous savez, quand on est médecin, on n'a pas trop besoin de ça [mutuelle]. Quand on a un membre de notre famille qui est malade, on va voir un collègue et il nous règle notre problème.» Peu ou mal informés sur les dispositifs en place, ils n'abordaient quasiment jamais ce sujet avec les patients lors des consultations. Occasion manquée de relations publiques à revisiter.
Enfin, un levier tout aussi capital : la rigueur dans l’allocation des ressources aux plus démunis (BSF et autres filets de securite sociale). L’audit de la Cour des comptes du Sénégal portant sur les dépenses faites en 2020 et 2021 sur le "Fonds de riposte contre les effets du Covid-19" d'un montant de plus de 740 milliards de FCFA (plus de 1,1 milliard d'euros), financé par des bailleurs et l'Etat, et selon ce rapport publié sur le site de l'institution de contrôle rattachée à la présidence de la République :
"Le montant total des dépenses (faites par différents ministères et) sans lien avec la Covid-19 s’élève à 19 727 096 727 FCFA" (environ 30 millions d'euros), soulève des inquiétudes notoires..
10 ans après le lancement de la CMU, une étude exhaustive s’impose pour apporter les correctifs nécessaires à son réalignement au paysage national de l’indice de pauvreté nationale. Le manque d’eau potable au Sénégal est en soi un indice d’insolvabilité des politiques de santé publique. La concentration à Dakar de l’essentiel du personnel soignant étant un autre indicateur tout aussi incriminant. C’est pourquoi l’apport de la diaspora dans ce domaine est d’une nécessité vitale pour le rééquilibrage de l’offre de services de santé de base alliée à la télémédecine.
La nutrition basée sur nos produits locaux demeure une innovation majeure à intégrer à notre concept de la prise en charge socio-médicale, avec l’expertise d’acteurs de la diaspora, nous entendons aussi mettre le focus sur la nutrition, le parent pauvre de la prise en charge socio-médicale en Afrique.
PALUDISME, MOINS DE CINQ CAS SUR 1000 PATIENTS CONSULTES AU DISTRICT SANITAIRE DE RICHARD TOLL
Le district sanitaire de Richard-Toll (nord) enregistre ces dernières années moins de cinq cas de paludisme sur 1000 patients consultés, a indiqué le médecin-chef, docteur Latyr Diouf.
Richard Toll, 26 avr (APS) – Le district sanitaire de Richard-Toll (nord) enregistre ces dernières années moins de cinq cas de paludisme sur 1000 patients consultés, a indiqué le médecin-chef, docteur Latyr Diouf.
”C’est un district à pré-élimination depuis très longtemps, enregistrant ces dernières années moins de 5 cas de paludisme pour 1000 patients consultés”, a-t-il dit, lors d’une cérémonie organisée à Ronkh pour commémorer la journée mondiale de lutte contre le paludisme.
M. Diouf a précisé que les cas positifs diagnostiqués dans le distinct” sont souvent des cas importés”.
” Richard Toll, est une zone industrielle et agricole où il y a des travailleurs qui viennent des zones centre et sud du pays”, a expliqué le médecin-chef, appelant à identifier cette frange de la population et mener des activités de sensibilisation avec le Réseau des acteurs de la lutte contre le paludisme (RALP).
Selon lui, ”les échanges sur la problématique du paludisme, la sensibilisation de la population sur l’utilisation des moustiquaires imprégnées et le recours très précoce dans les services de santé, permettront d’éliminer la maladie d’ici 2030”.
Il a indiqué que la cartographie sanitaire des quartiers et des villages de la commune de Richard-Toll a permis de savoir combien de temps ces zones n’ont pas enregistré de cas positifs.
”Des études menées dans cette zone ont également permis de savoir réellement le nombre de cas et confirmer la zone d’élimination”, a-t-il ajouté, invitant l’ensemble des autorités sanitaires à s’engager davantage dans la sensibilisation pour éliminer le paludisme d’ici 2030 dans tout le district sanitaire de Richard-Toll qui compte une vingtaine de postes de santé et deux cases de santé.
UNE MUTUELLE DE SANTE INAUGUREE À FATICK POUR AMELIORER LA PRISE EN CHARGE DE SES ADHERENTS
Le nouveau siège de la mutuelle de santé des agents de l’Etat (MSAE) de Fatick, inauguré jeudi, va améliorer la prise en charge de ses adhérents à travers une application développée pour la gestion des prestations
Le nouveau siège de la mutuelle de santé des agents de l’Etat (MSAE) de Fatick, inauguré jeudi, va améliorer la prise en charge de ses adhérents à travers une application développée pour la gestion des prestations, a indiqué Malick Sall, responsable des prestations.
”Une application de gestion des adhésions et des prestations a été conçue et mise en production. Elle est utilisée sur l’ensemble de la chaîne de gestion des prestations tels que les services centraux, agences déconcentrées et pharmacies”, a-t-il dit à l’APS.
Il a signalé qu’une autre application dédiée aux hôpitaux et aux centres de santé, est en cours de développement.
M. Sall a expliqué qu” avec le développement exponentiel depuis 2013 des effectifs qui ont doublé entre 2016 et 2021 avec 50.000 adhérents, soit 250 000 bénéficiaires, la gestion des prestations qui était manuelle devenait de plus en plus complexe”.
Le responsable des prestations a indiqué que dans la plupart des sections, ”le contrôle préalable de l’éligibilité de l’adhérent ne se faisait plus”.
”De plus, dans leur facturation, les hôpitaux, centres et districts de santé appliquent une majoration surréaliste aux mutuelles complémentaires à la prise en charge de l’Etat, au motif que ce dernier tarde à payer les factures”, a-t-il ajouté..
”Ainsi le prix normal des actes avec prise en charge est multiplié parfois par cinq. Cette situation a eu des conséquences néfastes sur la gestion des prestations notamment la surconsommation, les fraudes et l’implication directe des prestataires partenaires dans la gestion des prestations avec le dépôt de bons de commandes vierges dans les pharmacies”, a-t-il encore souligné.
”Pour faire face à cette tendance négative, il a expliqué que les instances régulières de la MSAE ont pris compris que la gestion des prestations ne peut plus être manuelle en raison des nombreuses fraudes et malversations constatées”.
A cet effet, a-t-il justifié, la mutuelle a adopté ce vaste programme d’automatisation de ses procédures de gestion pour combattre ces facteurs.
LUTTE CONTRE LE PALUDISME, DEUX NOUVEAUX VACCINS DEPLOYÉS EN AFRIQUE
L’Organisation mondiale de la santé a annoncé le déploiement prochain de deux nouveaux vaccins antipaludiques dans dix-neuf pays africains afin d’offrir un nouvel espoir à des centaines de milliers d’enfants risquant de mourir des suites du paludisme
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé le déploiement prochain de deux nouveaux vaccins antipaludiques dans dix-neuf pays africains afin d’offrir un nouvel espoir à des centaines de milliers d’enfants risquant de mourir des suites du paludisme.
L’agence onusienne en charge de la santé, par la voix de sa cheffe en Afrique, Matshidiso Moeti, a notamment fait savoir que les vaccins R21-MatrixM approuvé en 2021 et le RTS, S en 2023 seront déployés cette année (2024) dans dix-neuf pays de la région africaine.
Elle a fait l’annonce à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme dont l’édition de cette année est axée sur ‘’la nécessité d’accélérer la lutte contre le paludisme pour un monde plus équitable’’.
‘’À mesure que les pays enregistrent des avancées, les familles en tirent des dividendes sous la forme d’un bien-être accru. Cependant, la région africaine est à la croisée des chemins dans la lutte contre la maladie’’, a expliqué la directrice régionale pour l’Afrique de l’OMS.
Elle a rappelé que cette partie du monde abrite vingt des pays les plus impaludés, représentant plus de 85 % de la mortalité et de la mortalité palustres.
‘’Cette situation s’explique par de multiples problèmes tels que les phénomènes météorologiques extrêmes, les conflits et les crises humanitaires, les contraintes budgétaires, les menaces biologiques et les inégalités’’, a analysé le docteur Matshidiso Moeti.
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SOUKEYNA NDIAYE EXPLIQUE SA RENCONTRE AVEC LE VIRUS DU SIDA
Comment elle vit avec le Vih, comment l'a-t-elle eu, comment sa famille vit cette situation ? Elle explique tout.
Ce mercredi, iGFM-Tv est allé à la rencontre de Soukeyna Ndiaye. Vivant avec le Vih, elle nous explique sa «rencontre avec le virus du Sida». Comment elle vit avec le Vih, comment l'a-t-elle eu, comment sa famille vit cette situation ? Elle explique tout. La Présidente de l’Association des personnes vivant avec le Vih fait aussi un fort plaidoyer en faveur de nos concitoyens qui ont le même statut qu’elle.
IBRAHIMA SY TEND LA MAIN AUX ACTEURS POUR CONSTRUIRE UN SYSTEME RESILIENT ET DURABLE
La construction d’un système de santé durable et résilient passe par un effort collectif impliquant tous les acteurs du secteur, a soutenu, mardi, à Dakar, le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Ibrahima Sy.
Dakar, 24 avr (APS) – La construction d’un système de santé durable et résilient passe par un effort collectif impliquant tous les acteurs du secteur, a soutenu, mardi, à Dakar, le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Ibrahima Sy.
“Si chacun met l’effort, les moyens et le sacrifice [nécessaires], on arrivera à avoir un système de santé de qualité”, même s’il y a “des défis” à surmonter pour arriver à cet objectif, a-t-il déclaré.
“La construction d’un système de santé qui va être durable, résilient se fera à travers le fruit de l’effort de tous les acteurs”, a-t-il dit en marge d’une visite de prise de contact avec les agents des hôpitaux de Fann, Albert Royer et Abass Ndao.
M. Sy, répondant aux interpellations de syndicalistes au cours de cette visite, a indiqué que le gouvernement prévoit de recevoir l’ensemble des organisations syndicales du secteur de la santé, pour discuter avec elles du cadre de leur action, afin de trouver la meilleure manière de prendre en compte leurs revendications.
“Je ne peux pas me prononcer [sur les revendications], je suis en visite pour faire l’état des lieux. Mais ce qu’on a trouvé comme marge, c’est de voir ce qu’on peut satisfaire, trouver un moratoire par rapport aux besoins pressants et possibles à prendre en charge à travers un plan d’action de ces syndicats”, a assuré le ministre, géographe de la santé.
“Notre objectif, c’est de voir comment offrir un meilleur système de santé aux Sénégalais”, a souligné Ibrahima Sy, en faisant observer que malgré les difficultés qu’il rencontre, le système de santé du Sénégal est resté “debout”.
Si des pays “comme le Botswana, le Ghana et le Rwanda” ont réussi à construire un système sanitaire satisfaisant, “il n’y a pas de raison” que le Sénégal n’y parvienne pas.
“Je pense qu’on doit travailler vers cela, et j’appelle tous les acteurs du secteur de la santé à se mobiliser [pour cet objectif] : le privé, les partenaires au développement, mais aussi les décideurs, pour travailler ensemble afin d’améliorer ce qui existe et voir comment rehausser le plateau technique médical”, a-t-il insisté.
Ibrahima Sy a rappelé que l’objectif poursuivi est de travailler à améliorer le plateau technique médical au niveau du Sénégal, ce qui ne peut se faire “sans améliorer les subventions au niveau des hôpitaux”.
“La question, c’est par quelle approche, comment on va le faire et avec quels moyens. Je suis dans une dynamique de comprendre les choses, et une fois qu’on a compris, on fera des propositions concrètes, trouver les moyens pour y arriver, surtout par rapport aux besoins des hôpitaux”, a expliqué Ibrahima SY.
“On sait que l’offre de soins qu’on a au Sénégal ne peut être performante que si nos hôpitaux sont performants et là, on en est conscient”, a-t-il conclu.
ACCÈS À LA SANTÉ, LA SOCIÉTÉ CIVILE RÉCLAME UNE LOI
Pour Dr Karim Diop, secrétaire général de 3Cap Santé, l’objectif est de réfléchir sur des stratégies d’accompagner de l’Etat pour l’accès aux produits et services de santé, notamment la planification familiale et la mortalité maternelle néonatale.
La Journée mondiale de la santé sera célébrée ce samedi 27 avril 2024. Le thème porte cette année sur : «Notre santé, notredroit». En prélude à cette journée, le Cadre de concertation, de coordination et d’actions de plaidoyer de la Société civile (3CapSanté) qui regroupe plus d’une trentaine d’organisations de la Société civile a fait face à la presse.
Pour Dr Karim Diop, secrétaire général de 3Cap Santé, l’objectif est de réfléchir sur des stratégies d’accompagner de l’Etat pour l’accès aux produits et services de santé de qualité, notamment la Planification familiale et la mortalité maternelle néonatale et infanto-juvénile, entre autres.
Dr Karim Bâ rappelle que «certes le Sénégal à l’instar de 140 pays reconnaît que la santé est un droit. Mais, malheureusement, il n’y a aucune loi qui garantit l’accès à la santé à moindre coût aux populations». «Cette année, fait-il remarquer, le thème porte sur le droit à la santé qui est consacré dans la Constitution de l’essentiel des pays du monde, et le Sénégal n’est pas en reste. Malheureusement, on a constaté que beaucoup de personnes, avec plus de la moitié de la population, n’accèdent pas correctement aux soins de santé».
«C’est donc l’occasion pour nous de faire un plaidoyer pour que les populations sénégalaises en général puissent accéder à la santé, comme ils l’auraient souhaité», soutient Dr Bâ.
AUCUN PAYS N’A ADOPTE NI NE FAIT APPLIQUER DE LOIS GARANTISSANT A SA POPULATION LE DROIT D’ACCEDER AUX SERVICES DE SANTE
Le vote d’une loi pour consacrer le droit à la santé est ce que réclame le 3 Cap Santé. Cette organisation, à travers son Secrétaire général, Dr Karim Diop, s’est exprimée à ce propos hier en prélude à la journée de plaidoirie qu’elle organise le 27 avril
Le vote d’une loi pour consacrer le droit à la santé est ce que réclame le 3 Cap Santé. Cette organisation, à travers son Secrétaire général, Dr Karim Diop, s’est exprimée à ce propos hier en prélude à la journée de plaidoirie qu’elle organise le 27 avril prochain.
Dr Karim Diop, Secrétaire général du Conseil d’orientation et de suivi de 3 Cap Santé, milite pour le vote d’une loi qui consacre le droit à la santé déjà reconnu par la Constitution sénégalaise. «C’est certainement un des axes, un des points à mettre en œuvre si on veut véritablement que ce droit s’applique, soit consacré. Ce sont des suggestions, des recommandations que nous ferons à l’endroit des décideurs, à savoir le pouvoir parlementaire et le pouvoir également administratif qu’incarnent le président de la République et son gouvernement», formule Dr Karim Diop lors d’un point de presse hier en prélude à la journée de plaidoyer prévue le 27 avril prochain. «Selon l’Organisation mondiale de la Santé (Oms), au moins 140 pays dont le Sénégal reconnaissent la santé comme un droit humain dans leur Constitution. Pourtant, aucun pays n’a adopté ni ne fait appliquer de lois garantissant à sa population le droit d’accéder aux services de santé. Cela explique pourquoi au moins 4, 5 milliards de personnes, soit plus de la moitié de la population mondiale, ne sont pas entièrement couvertes par les services de santé essentiels en 2021», explique Dr Diop. Une transition trouvée par ce dernier pour renseigner que «c’est ainsi que face à de tels défis, le thème retenu pour la Journée mondiale de la santé 2024 est «Notre santé, nos droits», pour défendre le droit de chacun et chacune, partout dans le monde, à accéder à des services de santé»
Ce thème interpelle le Cadre de concertation de coordination d’actions de plaidoyer pour la santé au Sénégal, 3 Cap Santé. «En effet, le but visé par 3 Cap Santé est la réduction des inégalités sociales en matière d’accès aux services de santé de qualité et à moindre coût. C’est l’occasion pour nous de faire un plaidoyer à l’endroit du nouveau gouvernement pour renforcer le droit à des services de qualité en matière de santé pour les populations sénégalaises. Nous comptons poursuivre notre rôle de catalyseur de plaidoyer des organisations de la Société civile en vue d’une contribution plus significative et plus qualitative pour le système de santé. C’est ce qui explique d’ailleurs que nous organisons une journée de plaidoyer ce samedi 27 avril», appuie-t-il. La journée de plaidoyer de samedi prochain se fera en marge de la Journée mondiale de la santé célébrée généralement le 7 avril. Interpellé par rapport aux cinq priorités du nouveau gouvernement, sans la santé parmi ces priorités, Dr Karim Diop voit cela comme «une omission» tout en demandant aux «autorités» d’accorder «à la santé toute l’importance qu’elle doit revêtir».
Marquant le «lancement officiel des activités de 3 Cap Santé», la journée du 27 avril permettra au 3 Cap Santé de dérouler son bilan. Un an durant lequel les responsables de cette organisation disent avoir parcouru du chemin et mobilisé plus de 2 millions de dollars pour la Société civile. Pour le Cadre de concertation de coordination d’actions de plaidoyer pour la santé au Sénégal, l’accès aux services de santé de qualité et à des coûts abordables pour tous doit être une réalité.
SANTÉ PUBLIQUE AU SENEGAL: UNE MORTALITÉ INFANTILE LARGEMENT EN BAISSE
La mortalité infantile a diminué de 70 % au cours des 20 dernières années, ce qui témoigne d'une tendance positive en termes de santé infantile.
Au cours des deux dernières décennies, le Sénégal a progressé en matière de santé plus rapidement que nombre de ses voisins grâce à un leadership fort et à des approches novatrices menées par le Ministère de la Santé et de l'Action sociale. Ce constant est d’Exemplars in Global Health, une coalition mondiale de partenaires de recherche qui étudient les réussites en matière de santé publique à travers le monde.
Les conclusions qui ressortent de ces recherches au Sénégal renseignent que sur la mortalité des moins de 5ans, les enfants sénégalais ont plus de chances de survivre au-delà de l'âge de cinq ans que jamais auparavant. Ce qui leur conduit à dire que la mortalité des moins de cinq ans a diminué de 70 % en 20 ans.
"L'un des facteurs ayant considérablement amélioré la couverture de la vaccination et d'autres services de santé infantile était la mise à disposition de services là où les communautés se rassemblent" a relevé Exemplars in Global Health.
Sur la mortalité néonatale et maternelle et l'anémie chez les femmes en âge de procréer, l’étude ressort que les femmes au Sénégal vivent plus longtemps et plus sainement grâce aux efforts du pays pour accroître l'accès à la planification familiale et réduire les décès maternels et l'anémie chez les femmes en âge de procréer.
"La réduction des obstacles financiers aux soins de santé maternelle, les investissements dans l'éducation des filles, la formation des infirmières et des sage-femmes, ainsi que l'augmentation de l'accès aux contraceptifs, sont quelques-unes des actions clés entreprises" fait-elle savoir. Quant au retard de croissance, le Sénégal présente l'un des taux les plus bas en Afrique de l'Ouest, l’étude estime que "le pays a démontré un engagement politique distinct envers la nutrition, le plaçant parmi les rares pays à avoir élevé la nutrition au-delà du Ministère de la Santé afin de garantir une plus grande visibilité et coordination".
LES AVC REPRESENTENT «25 A 30%» DES ACTIVITES DU SERVICE DE NEUROLOGIE
Les Accidents vasculaires cérébraux (Avc), première cause de mortalité et de handicap chez l’adulte, représentent également «25 à 30%» des activités du Service de neurologie du Centre hospitalier national universitaire de Fann, à Dakar, selon Dr Bakhoum
Les Accidents vasculaires cérébraux (Avc), première cause de mortalité et de handicap chez l’adulte, représentent également «25 à 30%» des activités du Service de neurologie du Centre hospitalier national universitaire de Fann, à Dakar, a-t-on appris du docteur Mbagnick Bakhoum, président de l’Association sénégalaise de soutien aux familles de malades victimes d’Avc. «A Fann, l’Avc représente environ 25 à 30% des activités de la neurologie. C’est la première cause de consultation de nos malades en Service de neurologie», a-t-il déclaré vendredi, à l’occasion d’une journée portes ouvertes de cet établissement hospitalier.
«Ce sont des chiffres assez parlants, en plus de la clameur populaire», signe que l’Avc «est ravageur» au sein de la population, a commenté le neurologue. L’Avc est une maladie que l’on doit prendre en charge avant même que le malade n’arrive à l’hôpital, a expliqué docteur Bakhoum, ajoutant que «c’est extrêmement important» de rappeler ce point.
«Le pronostic vital et fonctionnel dépend essentiellement de celui qui vous prend en charge», et «si c’est un spécialiste qui vous prend dans une unité neurovasculaire», comprenant des ressources humaines formées, médecins, infirmiers et brancardiers, «rien qu’avec ceux-là, vous améliorez le pronostic de 20%», a-t-il indiqué. C’est dire que «le pronostic dépend du timing», et donc le malade a plus de chances de s’en sortir s’il est pris en charge suffisamment tôt. «Il est extrêmement important, dans le cas de l’Avc systémique par exemple», que le malade soit pris en charge «dans les 4 heures 30 minutes. Cela veut dire du début des symptômes, au moment où vous ressentez les premiers signes, jusqu’au moment où le médecin vous administre les soins», a précisé le neurologue.
«C’est pourquoi on doit trouver un circuit pour que le malade puisse être acheminé dans les structures spécialisées et pris en charge correctement», a préconisé le médecin.
Il rappelle que l’Avc est «une maladie grave qui survient brutalement» et dont la prise en charge, si elle survient «très tôt, peut permettre une récupération totale de la maladie».
Une prise en charge précoce «peut également permettre de sauver une personne», et c’est la raison pour laquelle «ces maladies-là doivent avoir une filière neurovasculaire», a plaidé Mbagnick Bakhoum.
Il souligne cependant que toute prise en charge adéquate doit partir d’une reconnaissance des signes de l’Avc, soit par le patient lui-même, soit par son entourage. «Ces signes sont d’abord que la personne n’arrive plus à parler ou a des difficultés pour parler, des problèmes pour articuler. Deuxièmement, il y a le déficit moteur», quand une personne rencontre des difficultés pour mobiliser son membre supérieur ou inférieur, ou le membre supérieur et inférieur d’un seul côté, gauche ou droit. «Il y a aussi la difficulté de ressentir quelque chose, quand vous touchez votre main», le fait de sentir plus un côté par rapport à un autre, a poursuivi le président de l’Association sénégalaise de soutien aux familles de malades victimes d’Avc.
Il compte également, au nom des signes de l’Avc, une «installation brutale» de la difficulté de marcher, «vous titubez en marchant, cela est dû à des vertiges intenses, ou bien vous avez des maux de tête que vous n’avez jamais eus de votre vie», ou alors une anomalie de la vision d’origine brutale intéressant «un œil», a détaillé le neurologue. «Si vous avez ces signes, dites-vous probablement qu’il s’agit d’un Avc. Vous devez appeler les urgences pour qu’ils vous conduisent dans les structures appropriées», a recommandé Mbagnick Bakhoum