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2 avril 2025
Santé
PLAIDOYERS POUR DES SOINS DENTAIRES SANS MERCURE
Le Centre africain pour la santé environnementale et 24 organisations internationales dont Pesticides Action Network (PAN Arica) ont engagé des actions de plaidoyer pour l’élimination de l’utilisation du mercure dans le traitement des soins dentaires
Le Centre africain pour la santé environnementale et 24 organisations internationales dont Pesticides Action Network (PAN Arica) ont engagé des actions de plaidoyer pour l’élimination de l’utilisation du mercure dans le traitement des soins dentaires, notamment les amalgames ou plombage.
Ces actions sont inscrites dans le cadre d’une Semaine africaine de la dentisterie sans mercure, une substance utilisée lors du plombage de dents et ‘’très nocive pour la santé des enfants, des femmes enceintes et des mères allaitantes’’, a expliqué la Coordonnatrice de PAN Sénégal, Maïmouna Diéne Wone. Elle s’exprimait lors d’un point de presse au siège de l’organisation à Dakar dans le cadre de la célébration de cette semaine (13-20 oct). ’’L’utilisation d’amalgames dentaires est surtout dangereuse chez les moins de 15 ans, les femmes enceintes et celles qui allaitent. La présence du mercure dans les amalgames a des effets néfastes sur la santé avec des preuves scientifiques à l’appui sur les risques de cancer, de malformations et d’autres maladies neurotoxiques’’, a-t –elle mis en garde. ’’Les patients ne sont pas toujours informés par ce fait alors qu’il y a d’autres alternatives qui conservent la structure des dents et sont non polluantes comme le mercure’’, a-t-elle relevé.
Pour la coordonnatrice, l’utilisation des amalgames est même nocive pour les professionnels de santé qui peuvent l’aspirer lors des soins dentaires. Maimouna Diéne Wone a souligné que les dentistes au Sénégal en grande majorité utilisent et préfèrent les ‘’obturations dentaires sans mercure mais il y a encore un travail d’informations à faire pour permettre aux parents, aux femmes en âge de procréer et celles allaitantes d’exiger des soins sans mercure’’. C’est pourquoi, il est prévu des activités de plaidoyer, de communication sur les réseaux sociaux, de sensibilisation dans certains établissements scolaires et lieux accueillant du public pour informer les populations sur les dangers du mercure et toucher les décideurs politiques de prendre des mesures pour interdire l’utilisation du mercure chez les patients. Mme Wone a rappelé que c’est au sortir d’une réunion à Abuja (Nigéria) en 2014 que des organisations de la société civile africaine ont publié une déclaration pour décider de l’organisation d’une journée africaine le 13 octobre pour mettre fin à l’utilisation du mercure dans la dentisterie.
Pour cette édition, la journée a été élargie en une semaine pour plus d’activités afin de toucher une grande partie de la population, selon les initiateurs. Cette campagne d’informations a été marquée par des affiches avec le message : ’’Le mercure de votre plombage dentaire est un tueur silencieux’’. ’’Le mercure élémentaire et le méthyle mercure sont toxiques pour les systèmes nerveux central et périphérique’’, peut-on lire encore sur l’affiche avec le dessin d’une femme enceinte recevant les soins d’une dentiste, du plomb barré d’une tête de mort.
LA TRANSPLANTATION RENALE PRATIQUEE «SOUS PEU» AU SENEGAL
Le Sénégal a fait des progrès en termes de prise en charge des insuffisants rénaux. Désormais, toutes les régions disposent de leurs centres de dialyse
Sous peu, le Sénégal va entrer dans l’histoire de la greffe et de la transplantation d’organes. Deux établissements de santé ont déjà déposé leurs dossiers pouvant leur permettre de pratiquer cette chirurgie complexe. Le processus d’évaluation démarre «normalement» cette semaine dans un de ces hôpitaux qui ont manifesté leur intérêt à l’activité de transplantation.
Le Sénégal a fait des progrès en termes de prise en charge des insuffisants rénaux. Désormais, toutes les régions disposent de leurs centres de dialyse. Sauf que la dialyse n’est qu’une étape d’attente, la deuxième option, qui consiste en la transplantation rénale, restant la meilleure, selon les spécialistes de la santé. «Il faut aller vers la greffe et la transplantation d’organes», soutenait l’ancien ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr, en 2018. Mais bien avant, en 2014, le Pr Abdou Niang, néphrologue, avait déclaré que des Sénégalais avaient bénéficié de la technique de transplantation d’organes. Mais c’était à l’étranger même s’ils étaient suivis au niveau du centre hospitalier et universitaire de Dakar. Il expliquait en effet l’importance pour les autres Sénégalais de pouvoir bénéficier de cette pratique pour retrouver une vie normale. Et tourner définitivement le dos au fardeau des séances de dialyse. La dialyse n’étant pas, selon l’éminent spécialiste des maladies du rein, une panacée dans la prise en charge de l’insuffisance rénale.
Huit ans après, malgré ce vœu de soulager des Sénégalais de la dialyse exprimé en 2014, le Sénégal n’a pas encore réalisé une seule transplantation d’organe. Mais il s’y préparait tout de même et va passer à la pratique «sous peu»!
Le processus suit son cours. L’obstacle majeur était la législation. Le décret étant signé, la loi adoptée et promulguée, le Conseil national de don et de transplantation rénale mis en place, le pays a ainsi fait un pas de géant dans le processus. «Le processus a commencé, parce qu’il a fallu mettre en place un arsenal juridique pour encadrer l’activité de don et de transplantation. Ce qui est important parce que c’est une activité très sensible. Je pense que le jour où nous allons commencer à transplanter au Sénégal, c’est-à-dire sous peu, ça va être dans des conditions de sécurité, de transparence. Il n’y aura pas de possibilité de trafic d’organes ou d’aller chercher les reins des personnes pour les acheter. Tout ça, c’est encadré», a expliqué le président du Conseil national du don et de la transplantation rénale Pr El Hadj Fary Kâ.
Le spécialiste de la transplantation rénale assure que tous les textes législatifs et réglementaires sont à disposition depuis avril 2020. Et que des hôpitaux ont également fait des manifestations d’intérêt pour la transplantation de reins. Parmi eux, deux établissements ont déjà déposé leurs dossiers dont l’un est en attente de complément dossier. L’autre, par contre, a mis sur la table du ministère un dossier complet. «Le processus d’évaluation va commencer même cette semaine», a révélé le Pr Kâ. Qui a expliqué que «quand les hôpitaux veulent greffer, transplanter, ils déposent leurs demandes d’agrément au niveau du ministère de la Santé et de l’Action sociale qui nous les répercute. C’est après que nous allons procéder à l’évaluation de ces hôpitaux. D’abord, ça commence par l’examen du dossier pour voir s’il est complet, ensuite on procède à la nomination des évaluateurs externes et le processus d’évaluation commence».
Ça, c’est pour le rein! En ce qui concerne la cornée, le médecin souligne que le décret organisant la greffe de cornée est également passé au comité technique du Secrétariat général du gouvernement. Il est juste en attente de passer en Conseil des ministres. La transplantation d’organes nécessite une approche collégiale entre les néphrologues, les urologues... mais aussi et surtout une grande vigilance pour éviter les trafics d’organes !
En prélude à la célébration de la journée mondiale de la vue prévue aujourd’hui, une session d’orientation a été organisée hier à l’intention des journalistes au Service de l’éducation et l’information pour la santé (Sneips).
En prélude à la célébration de la journée mondiale de la vue prévue aujourd’hui, une session d’orientation a été organisée hier à l’intention des journalistes au Service de l’éducation et l’information pour la santé (Sneips). Le thème retenu est « Aimez vos yeux » pour attirer l’attention du monde sur l’importance des soins oculaires. En abordant la question de la cécité, le coordonnateur du Programme national de promotion de la santé oculaire a informé que « les causes de la cécité sont liées à plusieurs facteurs, notamment la baisse de la vision où il faut des lunettes pour corriger, la cataracte comme deuxième cause de cécité au niveau du Sénégal, le trachome ». Selon Dr Mouctar Dieng Badiane, pour le trachome, au début des années 2000, il y a eu une enquête qui a été faite pour avoir la prévalence de départ au niveau de 58 districts sanitaires. « Parmi ces 58 districts 19 d’entre eux étaient endémiques pour lesquels il faut mettre des stratégies de prise en charge des populations. Cela à travers la stratégie-chance, c’est-à-dire la distribution d’antibiotiques mais aussi la chirurgie. Et ces activités ont permis de réduire considérablement la prévalence. Toujours sur ces 19 districts, tous ont arrêté le traitement et c’est seule la forme compliquée qui est prise en charge actuellement dans une dizaine de districts au niveau du pays », a-t-il expliqué.
« 165 000 aveugles et plus de 55 000 malvoyants »
En poursuivant son exposé, le médecin ophtalmologiste renseigne que les régions qui étaient endémiques étaient Thiès, Louga et Diourbel. Et à ce jour beaucoup de stratégies ont été mises en place pour réduire ce fardeau. « Et nous prétendons éliminer cette maladie à l’horizon 2024 avec d’importants projets qui ont été mis en place ». Concernant la cataracte, d’après le docteur Badiane, beaucoup d’unités ont été implantées avec plusieurs Ong et l’Organisation mondiale de la santé (Oms). « Tous les départements pourront avoir accès à la chirurgie de la cataracte. Et au début des années 2000, nous avions opéré à peu près 5000 cas et récemment avec les 24 000 cas par an. D’où la nécessité de consolider et de pérenniser ces acquis pour prétendre éliminer les causes de cécité évitable dont la cataracte à l’horizon 2030 », a-t-il indiqué. Sur le plan économique et social, Mouctar Dieng Badiane soutient que « la perte de la vue entraîne des pertes économiques à hauteur de plus de 410 milliards de dollars chaque année dans le monde ». D’où l’urgence de « changer la donne d’ici 2030 fixée par l’Oms pour éliminer les causes de la cécité », a dit le médecin.
Revenant sur l’ampleur des maladies oculaires, Dr Badiane confie qu’« au Sénégal, nous avons dénombré plus de 165 000 aveugles et plus de 55 000 malvoyants. Et il faut réévaluer aujourd’hui, ces données parce que beaucoup de stratégies ont été mises en place pour sortir de nouveaux chiffres parlants ». Face à cette situation, des stratégies avec des partenaires ont été mises en œuvre aussi pour rendre accessibles les lunettes dans trois principales régions. « Nous comptons l’étendre dans d’autres régions à l’horizon 2023 pour rendre accessibles les lunettes et corriger ces défauts de vision », a conclu Mouctar Dieng Badiane.
LA F2S EN GREVE GENERALE DE 48H A COMPTER D’AUJOURD’HUI
Prise en charge salariale des agents de la santé et de l’action sociale- En mouvement d’humeur depuis quelques mois, la Fédération des Syndicats de la Santé (F2S) ne compte pas reculer d’un iota dans la lutte qui l’oppose aux autorités gouvernementales.
En mouvement d’humeur depuis quelques mois, la Fédération des Syndicats de la Santé (F2S) ne compte pas reculer d’un iota dans la lutte qui l’oppose aux autorités gouvernementales. Fustigeant en effet le silence coupable du ministre de la Santé sur le traitement salarial discriminatoire des personnels de santé et de l’action sociale, les membres de la F2S comptent passer à la vitesse supérieure en déclenchant une grève générale de 48h à partir de ce matin. A la suite de cela, ils vont arborer un brassard rouge du 17 au 23 octobre avant d’organiser une marche nationale le 28 de ce mois.
Les agents de santé doublent la dose ! Ils ont décidé de passer à la vitesse supérieure dans la lutte qui les oppose au ministère de la Santé et de l’Action sociale en observant à partir de ce matin une grève générale de 48, un port de brassard rouge, un sit-in, une Assemblée générale de mobilisation dans la semaine du 17 au 23 octobre 2022, suivie d’une marche nationale le 28 octobre 2022. Ene effet, la Fédération des Syndicats de la Santé (F2S) fustige le silence coupable du ministre de la sante sur le traitement salarial discriminatoire des personnels de santé et de l’action sociale.
Statuant le 7 octobre dernier sur la lutte syndicale, la F2S dit avoir trouvé des raisons encourageantes pour continuer la lutte syndicale entamée afin d’amener l’Etat du Sénégal à ret́ablir l’eq́ uitédans la prise en charge salariale des agents de la Santé et de l’Action sociale, dont la discrimination dans la répartition de l’enveloppe budget́aire mise à disposition pour les travailleurs.
Ils reprochent à l’Etat de faire la sourde oreille en ignorant les revendications syndicales légitimes des travailleurs du service public de la Santé. «Et pourtant, après avoir octroyé une augmentation de salaire de 90.000 à300.000 Fcfa en faveur des agents de la Fonction publique et cela au détriment de plusieurs agents du secteur public, des établissements publics de Santé, des collectivités locales, des universités publiques et autres. L’Etat a ainsi fini de créer un sentiment de frustration, de négligence, de laissés-pour compte chez les agents de santé parce que la mise en œuvre des accords signés avec les syndicats de la Santé a été mal faite.
Pis, il a fini de violer de façon flagrante le principe universel à travail égal, salaire égal, en omettant les travailleurs dans les établissements publics de Santé, les collectivités locales et les universités de même que dans les programmes et projets de Santé, l’Etat du Sénégal et le Ministère de la Santé particulièrement», soulignent les syndicalistes qui interpellent le ministre de la Santéet de l’Action sociale pour le respect et le suivi des protocoles et des négociations sur les points de revendications qui concernent le ministère de la Santé. Ces revendications tournent autour de l’augmentation des subventions accordées aux hôpitaux, et de la détermination de critères d’allocation objectifs, du remboursement des créances relatives àla CMU, du statut du personnel communautaire, du plan de carrière des personnels paramed́ icaux et de l’ouverture des concours d’entrée directs àl’ENDSS.
Interpelant le ministre chargé de l’Enseignement supérieur, la F2S exige l’application des revalorisations salariales dans les Universités pour tous les personnels travaillant dans la Santé et la reprise des formations à l’Endss. Elle demande au ministre des Collectiviteś territoriales de revaloriser les salaires des agents des collectivités locales sans distinction aucune, d’appliquer correctement le cadre juridique de la Fonction publique locale et de représenter les travailleurs dans le Haut Conseil des Collectivités territoriales. Les revendications vont également à l’endroit du ministère de l’Urbanisme qui devra, dans les meilleurs deĺais, travailler à respecter les promesses de l’Etat de mettre à disposition des coopératives d’habitats des syndicats de la Sante,́ des terrains à Daga Holpa et dans les zones d’aménagement concertées.
La F2S exige globalement deSidiki Kaba et de la Direction de l’Hôpital Principal de Dakar, la satisfaction des revendications légitimes des syndicats de HPD. Sur ce point, ils interpellent le ministre de la Fonction publique, employeur des fonctionnaires, d’ouvrir des négociations sur la gestion prévisionnelle des emplois et des carrières des personnels de santé et sur la conduite des négociations sur les questions nouvelles contenues dans les plateformes revendicatives des syndicats de la Santéet de l’Action sociale. Pour une première prise en charge de toutes ces revendications, La F2S demande au Premier ministre de s’impliquer, en toute responsabilité́, sur toutes les revendications transversales pour que des mesures correctrices soient prises dans les meilleurs délais afin de rétablir l’équitédans le traitement salarial des agents de santé employés par l’Etat et/ou ses démembrements.
En outre, la Fédération des syndicats de la Santé se désole de la décision unilatérale prise par l’Etat du Sénégal à propos de l’hôpital Aristide le Dantec et fustige la démarche non participative et inclusive des autorités. Elle deń once les tentatives de museler toutes les personnes qui donnent des avis contraires. C’est le cas d’Abdoulaye DIONE retenu dans les liens de la détention prolongée sans jugement depuis plus d’une semaine. Ils comptent apporter dans les prochains jours une réponse plus appropriée de soutien à leur camarade, victime d’intimidations.
550 MILLE MALVOYANTS MENACES DE CECITE
La prévalence de la cécité au Sénégal est de 1,42%, avec 165 mille aveugles et 550 mille malvoyants, selon le Programme national de la promotion de la santé oculaire.
La prévalence de la cécité au Sénégal est de 1,42%, avec 165 mille aveugles et 550 mille malvoyants, selon le Programme national de la promotion de la santé oculaire. Pour son coordonnateur, Dr Mouctar Dieng Badiane, les principales causes de cécités demeurent les affections curables et le déterminant principal reste la mauvaise prise en charge. Il s’exprimait hier, mercredi 12 octobre, en prélude à la Journée mondiale de la vue, célébrée ce jeudi dans la région de Kaffrine.
Pour le docteur Mouctar Dieng Badiane du Programme nationale de la santé oculaire, les causes de la cécité sont liées à plusieurs facteurs notamment la baisse de la vision où il faut des lunettes pour corriger mais aussi la cataracte comme deuxième cause de cécité au niveau du Sénégal et le trachome. Pour la Journée mondiale de la vue, célébrée ce jeudi à Kaffrine, l’objectif est de faire plus de sensibilisation pour amener les gens à avoir une meilleure santé de la vue. D’où le thème : «Aimer vos yeux, attirer l’attention du monde sur l’importance des soins oculaires».
LE TRACHOME, UN MAL EVITABLE
Pour le trachome, Dr Badiane a renseigné qu’au début des années 2000, il y a eu une enquête qui a été faite pour avoir la prévalence de départ au niveau de 58 districts sanitaires. Et parmi eux, 19 districts étaient endémiques, pour lesquels il faut mettre en place des stratégies de prise en charge des populations. «Nous avons mis en place la stratégie dénommée Chance, avec une distribution d’antibiotiques mais aussi de la chirurgie. Et ces activités ont permis de réduire considérablement la prévalence».
Et de poursuivre : «toujours parmi ces 19 districts, tous ont arrêté le traitement et seule la forme compliquée est prise en charge actuellement dans une dizaine de districts au niveau du pays». Les régions qui étaient endémiques à cette pandémie de la vue étaient Thiès, Louga et Diourbel. Pour le Dr Badiane, à ce jour, beaucoup de stratégies ont été mises en place pour réduire ce fardeau. «Nous prétendons éliminer cette maladie à l’horizon 2024, avec d’importants projets qui ont été mis en place», a-t-il évoqué.
PRISE EN CHARGE DE LA CATARACTE
Concernant la cataracte, le Dr Mouctar Badiane a laissé entendre que beaucoup d’unités de prise en charge ont été implanté dans le pays, avec plusieurs Ong et l’Organisation mondiale de la santé (Oms). «Tous les départements pourront avoir accès à la chirurgie de la cataracte. Et au début des années 2000 nous avions opéré à peu près 5 mille cas et récemment avec les 24 mille cas par an. D’où la nécessité de consolider et de pérenniser ces acquis pour prétendre éliminer les causes de cécité évitable dont la cataracte, à l’horizon 2030.»
Et d’ajouter : «des stratégies avec des partenaires ont été mises en œuvre aussi pour rendre accessible les lunettes dans trois principales régions. Et nous comptons l’étendre dans d’autres, à l’horizon 2023, pour rendre accessible les lunettes et corriger ces défauts de vision».
par Farid Bathily
QUATRE PATIENTS EN RÉANIMATION MEURENT AU BÉNIN APRÈS UNE COUPURE D'ÉLECTRICITÉ
Le drame survenu dans le plus grand hôpital du pays a suscité une pluie de critiques sur cette structure dite de référence. Plusieurs enquêtes sont en cours afin d’en élucider les origines
Au Bénin, le Centre national hospitalier et universitaire Hubert Koutoukou Maga (CNHU-HKM) est dans le collimateur des populations depuis la mort de quatre patients le 7 octobre 2022 au service de réanimation.
Cette structure hospitalière située dans la ville de Cotonou est une des plus anciennes du pays et également l’une des mieux équipées. De ce fait, cet incident qui a été précédé d’une coupure d’électricité suscite d’autant plus l’émoi au sein de la population béninoise.
Vives critiques
De nombreux habitants se sont saisis des réseaux sociaux pour raconter leur malheureuse expérience avec cet hôpital, certains allant jusqu'à le qualifier de "mouroir". "Qu’un tel drame nous frappe en plein cœur de notre hôpital de référence est profondément horrifiant, révoltant parce qu’intolérable", a ainsi tonné Éric Houndété, président du parti d’opposition Les Démocrates.
Les critiques sont si vives que le CNHU-HKM a dû réagir en urgence ce dimanche 9 octobre 2022. Son directeur général, Dieudonné Gnonlonfoun, a notamment confirmé la mort des quatre patients, sans toutefois lier l'incident à une coupure d’électricité. "La direction invite au calme en attendant les conclusions des missions d’investigations en cours et rassure qu’une légèreté ou faute professionnelle ne restera pas impunie", indique-t-il dans un communiqué.
Le ministère de la Santé parle pour sa part de "situation grave à un moment où le gouvernement a engagé d’importants efforts pour l’amélioration de la qualité des soins offerts dans les formations sanitaires".
Enquête en cours
Cette tragédie intervient moins d’un mois après l’entrée en fonction de l'Autorité de Régulation du Secteur de la Santé (ARS). Dans le cadre des réformes du système national de santé, cette structure est, entre autres, chargée de veiller à l’assurance d’une offre de soins de qualité dans tout le pays et de sanctionner les praticiens en cas de besoin.
C’est à ce titre que le président Patrice Talon a demandé à l’ARS de faire la lumière sur ce dossier. Le procureur de la République a également été saisi dans l’éventualité d’une suite judiciaire.
Ce sinistre du CNHU-HKM rappelle la série de drames qui a secoué ces derniers mois des hôpitaux au Sénégal. L’un des plus retentissants a vu la mort de onze nouveau-nés à la suite d’un incendie au sein d’une unité néonatale à Tivaouane, dans l’ouest du pays, fin mai 2022.
ÉPIDEMIE DE COVID-19 EN AFRIQUE : QUELLES SPECIFICITES ?
Un point important à prendre en compte pour évaluer l’ampleur de l’impact du Covid est la capacité de surveillance épidémiologique des pays, qui dépend directement des systèmes de santé nationaux
Depuis le début de la pandémie de Covid-19, les nombres de cas et de décès en Afrique se sont avérés très inférieurs à ce qui était observé sur les autres continents. Le continent africain a en effet été cinq fois moins touché en moyenne que l’Europe, avec, toutefois, d’importantes variations géographiques. Cette observation inattendue a conduit à se demander s’il y a une spécificité du continent africain face à cette maladie, ou si cette particularité observée ne résulterait pas d’autres facteurs .
Un point important à prendre en compte pour évaluer l’ampleur de l’impact du Covid est la capacité de surveillance épidémiologique des pays, qui dépend directement des systèmes de santé nationaux. Au-delà de toute considération qualitative, cette capacité peut être évaluée en premier lieu en se basant sur le nombre de lits d’hôpitaux par habitant.
En Afrique, ces capacités sont très variables d’un pays à l’autre mais ne dépassent pas 3,2 ‰ au nord de l’Afrique et 2,7 ‰ au Sud – une densité faible en comparaison de l’Europe, où le nombre de lits d’hôpitaux est en moyenne de 5,5 ‰. Ces capacités sont particulièrement faibles en Afrique de l’Ouest, où il ne dépasse pas 0,4 ‰ (Mauritanie) et peut descendre jusqu’à 0,1 ‰ (Mali).
Cette analyse suggère une forte sous-estimation du nombre des cas et des décès, d’un facteur 8,5 en moyenne par comparaison à l’Europe. Ce biais est particulièrement marqué en Afrique de l’Ouest (Nigeria, Burkina Faso, Tchad, Côte d’Ivoire, Mauritanie, Niger, Sénégal, Guinée, Mali) et en Afrique de l’Est (Ouganda, Éthiopie, Madagascar) où la sous-estimation peut atteindre des facteurs 10 à 20, parfois au-delà.
Néanmoins, cela ne suffit pas à expliquer entièrement les différences observées. Un second facteur, démographique, peut être identifié. Il a pu être évalué en prenant en compte la proportion des personnes âgées de 60 ans et plus (sur lesquelles le Covid-19 a un impact plus fort). Cette proportion, plus faible en Afrique, permet cette fois d’expliquer une large part des différences observées.
Une fois ces deux facteurs pris en compte, nombre de cas et de décès sont du même ordre de grandeur qu’en Europe : lacunes du système de surveillance et spécificité démographie apparaissent donc comme les facteurs prédominants. À l’échelle du continent, les analyses ne font pas ressortir d’autres facteurs significatifs (épidémiologiques, géographiques ou climatiques) susceptibles de contribuer à cette spécificité africaine.
La théorie du chaos pour analyser une dynamique épidémique
Pour étudier l’évolution temporelle de l’épidémie sur le continent africain, nous avons réalisé une analyse de sa dynamique pour dix-sept pays en nous appuyant sur la technique de modélisation globale employant la théorie du Chaos (ou théorie des systèmes dynamiques non linéaires). Trouvant sa source dans les travaux d’Henri Poincaré à la fin du XIXe siècle, elle est parfaitement adaptée pour travailler sur les comportements déterministes présentant une forte sensibilité aux conditions initiales et donnant lieu à des évolutions imprévisibles à long terme. Contrairement aux approches mathématiques classiques, la théorie du chaos s’appuie sur l’« espace des phases » (ou des états) : un « espace » qui décrit les états successivement « visités » par le système étudié. Son intérêt vient de ce qu’il peut contenir toutes les solutions du système étudié, et offrir (théoriquement) la représentation complète d’une dynamique indépendamment des conditions initiales.
Cette technique de modélisation est ainsi bien adaptée aux événements peu prévisibles comme les épidémies de maladies transmissibles en général et de maladies émergentes en particulier.
De façon pratique, une approximation algébrique des équations qui gouvernent l’épidémie a pu être obtenue, indépendamment des conditions initiales et directement à partir des observations. L’approche a été précédemment testée sur l’épidémie de peste de Bombay (1896-1911) et sur celle d’Ebola d’Afrique de l’Ouest (2013-2016).
Appliquée à la Chine dès les premières semaines de l’épidémie, elle avait permis d’obtenir un premier modèle chaotique dès le 5 février 2020, mettant en évidence la forte imprévisibilité de l’épidémie ainsi qu’un risque important de redémarrages. La stratégie zéro-Covid a permis de revenir rapidement à un niveau de propagation très bas, mais l’arrivée du variant Omicron a conduit à un tel redémarrage début 2022.
Application au cas de l’Afrique
Dans l’étude présentée ici, cette approche a été appliquée en partant des nombres de nouveaux cas ou de décès dus au Covid-19 en Afrique. L’analyse a permis de mettre en évidence des dynamiques chaotiques pour de nombreux pays : l’état de départ détermine rigoureusement le comportement à venir mais la moindre différence à ce niveau, de même que les moindres perturbations qui y feront suite, vont modifier entièrement la succession des états, ce qui le rend imprévisible. Des modèles chaotiques ont pu être obtenus pour la majorité des pays africains étudiés. Ils montrent qu’en première approximation l’évolution de l’épidémie dépend essentiellement de quelques variables principales dont les couplages rendent l’évolution imprévisible à long terme – variables non identifiables ici puisqu’on ne recourt qu’aux observations des nombres de cas et aux décès. Fait original, ces modèles montrent une certaine diversité dans leurs dynamiques chaotiques. Le plus inattendu est celui du Ghana, qui présente un comportement dit « bistable » : pour des conditions épidémiques, sanitaires et des stratégies d’atténuation identiques, la progression de la maladie peut se développer à des niveaux épidémiques différents, tout en présentant une superposition des distributions du nombre de nouveaux cas journaliers. Ce résultat est important car il montre l’importance des mesures prises en début d’épidémie mais aussi la possibilité de relâcher en partie la sévérité des contraintes une fois le régime ramené à un bas niveau.
Impact des politiques d’atténuation
Pour suivre l’impact des politiques d’atténuation, on s’appuie communément sur le « nombre de reproduction » ou R0 (nombre des personnes contaminées, en moyenne, par personne déjà infectée) ; s’il est inférieur à un, l’épidémie va décroître, s’il est supérieur, elle va progresser. Quoique très important, il ne permet pas de distinguer l’effet des mesures prises – pharmaceutiques (vaccination, médication) ou d’atténuation (masques, etc.).
Les mesures d’atténuation visent justement à réduire le transfert du virus en diminuant les contacts journaliers entre individus : être capable d’estimer leur variation peut donc apporter une information directe sur l’efficacité des mesures adoptées. Nous avons développé une méthode pour reconstruire l’évolution du nombre de contacts depuis le début de l’épidémie à partir du nombre de nouveaux cas journaliers, pour la même sélection de dix-sept pays africains.
Le nombre de contacts ainsi reconstruit a ensuite pu être comparé à d’autres indices : L’indice de sévérité, développé par l’Université d’Oxford, qui vise à rendre compte du niveau de contrainte des politiques d’atténuation mises en œuvre à l’échelle des pays. Les indices de mobilité, mis à disposition par le Google Community Mobility Reports, qui informe sur les variations de niveau de mobilité et de confinement.
Les résultats montrent une chute abrupte du nombre de contacts en début d’épidémie, souvent directement suivie par une décroissance plus lente. Ce qui peut être attribué à la fois aux efforts d’information sur l’évolution en temps réel de l’épidémie (et recommandations associées) dont l’effet peut être très rapide sur les comportements de la population, et aux contraintes mises en œuvre pour limiter les flux entrants et minimiser les contacts. Certaines de ces contraintes peuvent nécessiter une réorganisation sociale et ainsi être plus lentes à se mettre en place – leur effet est donc progressif et possiblement retardé. La diminution du nombre de contacts en début de pandémie a généralement été suivie d’oscillations plus ou moins amples, dont la relation avec les mesures d’atténuation n’est pas évidente à comprendre. Divers éléments peuvent permettre d’expliquerles différences observées entre nombre des contacts reconstruits, niveau des contraintes mises en œuvre et niveau de mobilité.
Dans la plupart des cas, les politiques d’atténuation semblent avoir permis de maintenir le nombre de contacts à un niveau suffisamment bas pour éviter des reprises rapides de l’épidémie, et ce malgré la remontée des activités attestée par les indices de mobilité. Un tel comportement apparaît tout à fait cohérent avec le régime bistable obtenu pour le Ghana. Une augmentation très nette du nombre de contacts est aussi observée dans tous les pays début 2022, ce qui coïncide avec l’arrivée du variant Omicron, moins virulent mais plus contagieux. Cette augmentation ne peut donc pas être interprétée comme un effet des politiques de restriction, mais comme une évolution de la dynamique de l’épidémie. Il serait intéressant d’appliquer cette approche à d’autres contextes, notamment en Asie du Sud-Est où l’efficacité de la stratégie zéro Covid est difficile à évaluer. L’évaluation de cette stratégie demanderait également de considérer les aspects économiques et sociaux.
Durabilité
La pandémie de Covid-19 présente nombre de similitudes avec des pandémies précédentes (difficultés à identifier et comprendre les modes de transmission dominants, controverses sur les traitements, défiance vis-à-vis des vaccins, etc.)… Mais elle présente aussi des spécificités inédites : rapidité de progression mondiale, prédominance apparente dans les pays riches, réactivité aussi bien dans les stratégies d’atténuation (confinements, fermetures des frontières…) que médicales (développement de nouveaux vaccins). Elle se caractérise également par la production d’une masse de données considérable et une circulation fulgurante de l’information quasiment en temps réel.
Cette réactivité nous a toutefois un peu fait oublier qu’une épidémie ne peut pas être réduite à un problème biologique. Le rôle de l’homme et de ses activités en amont (perte de biodiversité, productions agricoles uniformisées et intensives, conditions sanitaires pouvant favoriser la propagation des virus et leur transfert à l’homme, etc.) ne peut être oublié. Cette tendance montre l’importance de considérer la santé comme un tout intégré – « Une seule santé » (One Health) – et incluant ses différents niveaux (santé humaine, animale, végétale) à l’échelle planétaire. Les épizooties et les épidémies émergentes des dernières décennies (H5N1, Ebola en Afrique de l’Ouest, SARS, MERS, etc. et aujourd’hui le Covid-19) montrent de façon criante que cette problématique n’a rien d’une vue de l’esprit.
Les défis générés sont tout aussi grands que les enjeux qu’ils sous-tendent. D’où la nécessité de disposer de nouvelles approches, capables de mieux appréhender la problématique épidémiologique, dans sa diversité et sa complexité.
Point crucial : les comportements épidémiologiques sont essentiellement dynamiques. Une épidémie n’est pas une succession d’états épidémiques indépendants… Il faut donc comprendre comment ces états successifs sont reliés. Or, ceci est tout particulièrement difficile dans le cas de maladies émergentes, les composantes de cette dynamique (populations humaines, animales ou végétales) comme le rôle des facteurs en jeu (conditions environnementales, climatiques, etc.) n’étant pas toujours bien identifiés – ni même accessibles à l’observation. Et leurs couplages sont souvent mal connus et complexes.
Les outils les plus en vogue actuellement pour traiter les problèmes d’une telle complexité sont basés sur l’intelligence artificielle. Ils ont montré une très grande puissance pour de nombreuses applications mais requièrent généralement d’énormes jeux de données pour disposer d’un appui statistique suffisant. Or, l’émergence de nouveaux virus ne permet pas cela, surtout en début d’épidémie lorsque son développement reste local, mais pas seulement.
En effet, la propagation de l’épidémie contribue à augmenter le nombre de sites où des observations sont menées et donc à disposer de très gros jeux de données quoique de courte durée. Cette augmentation ne permet généralement pas de compenser la courte durée d’observation : il y a une trop grande diversité des contextes géographiques, sociétaux, sanitaires, etc. La variabilité est trop grande.
De plus, en début d’épidémie émergente, on ne dispose pas des tests capables d’identifier de façon fiable la maladie en jeu. De même, le nombre des personnes asymptomatiques est très difficile à évaluer et leur rôle à estimer.
Ces difficultés montrent l’importance des approches capables de s’attaquer à la complexité de la situation et à la frugalité des données… le tout dans des situations où les connaissances sont limitées. C’est dans cette optique que se placent les analyses basées sur la théorie du Chaos, dont nous confirmons ici la pertinence.
DEUIL ET COLÈRE EN GAMBIE APRÈS LA MORT DE DIZAINES D'ENFANTS
Quatre sirops contre la toux et le rhume, fabriqués par le laboratoire indien Maiden Pharmaceuticals, sont mis en cause
Quand Fatoumatta a commencé à avoir de la fièvre fin août, l'hôpital où son père l'a emmenée a diagnostiqué un paludisme, mal répandu en cette saison, et l'a renvoyée à la maison en prescrivant un sirop au paracétamol.
Fatoumatta s'est éteinte une semaine après. Elle avait deux ans et compte parmi les 69 enfants qui ont succombé en Gambie à une insuffisance rénale aiguë au cours des trois derniers mois.
Le chagrin partagé entre Gambiens sur les réseaux sociaux est de plus en plus teinté de colère contre cette industrie pharmaceutique étrangère qui pourrait avoir provoqué leur mort, contre le délabrement du système sanitaire et contre la réponse du gouvernement.
Quatre sirops contre la toux et le rhume, fabriqués par le laboratoire indien Maiden Pharmaceuticals, sont mis en cause.
Les enquêtes ouvertes par les autorités et par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) devront dire si la vie de Fatoumatta et des autres, quasiment tous âgés de moins de cinq ans, s'est arrêtée prématurément parce qu'on leur avait administré ces médicaments contenant selon l'OMS des quantités "inacceptables" de diéthylène glycol et d'éthylène glycol, communément employés comme antigel. L'ingestion peut en être mortelle.
L'OMS a lancé une alerte la semaine passée et demandé que les sirops soient retirés de la circulation. Ils n'ont été repérés qu'en Gambie. Mais, dit l'OMS, il n'est pas impossible qu'ils aient été distribués ailleurs, par des voies informelles largement empruntées par les médicaments, en Afrique notamment où le contrôle laisse souvent à désirer.
Les interrogations prolifèrent sur les raisons pour lesquelles des produits frelatés auraient échappé à toute supervision et pourquoi ce petit pays parmi les plus pauvres au monde serait l'un des seuls à les avoir importés.
Nombre de parents ont raconté l'épreuve endurée, photo des disparus à la main. Fatoumatta "ne mangeait plus rien et le sang lui coulait par la bouche et par le nez", rapporte à l'AFP son père Wuri Bailo Keita, laveur de voitures de 33 ans. A la fin, elle souffrait tant "que je priais Dieu qu'il la prenne".
"Justice !"
Wuri Bailo Keita est désemparé et furieux contre le gouvernement. Les autorités gambiennes ont commencé à être alertées fin juillet au moins. Au début, elles ont aussi cité comme cause possible, en plus des sirops, la bactérie E. coli qui se serait propagée à la faveur des pluies importantes. Progressivement, les sirops se sont imposés comme principal suspect.
Des enfants sont encore décédés en septembre. Les autorités ont ordonné le rappel des sirops le 23 septembre.
"Le moment est venu pour le gouvernement de faire son travail et de stopper le commerce de ces produits parce que, s'ils ne le font pas et qu'on importe d'autres sirops, les conséquences seront terribles", dit Mariama Kuyateh, une mère de 30 ans qui a perdu son fils Musa le mois dernier. Ce n'est que samedi que le président Adama Barrow s'est adressé directement aux Gambiens.
Il a ordonné des mesures de sauvegarde pour stopper l'importation de médicaments frelatés et a demandé la création d'un laboratoire de contrôle. Le lendemain, il a fait suspendre la licence de l'importateur des sirops mis en cause. En même temps, la police annonçait l'ouverture d'une enquête.
Le message présidentiel, critiqué pour sa brièveté et son manque d'empathie, n'a pas apaisé la douleur. "Le président Barrow devrait renvoyer son ministre de la Santé; au lieu de ça, il fait ses louanges", s'indigne le père de Fatoumatta. "Nous voulons que Justice soit faite pour ces enfants". Le principal parti d'opposition, le Parti démocratique unifié (UDP), a reproché de la froideur au chef de l'Etat.
Engagement présidentiel
"Un pays traumatisé (se retrouve à) se demander quels autres médicaments disponibles sur le marché sont contrefaits ou dangereux", a-t-il dit dans un communiqué.
Le système sanitaire gambien est notoirement déficient. Le pays accuse un taux de mortalité chez les moins de cinq ans de 49,4 décès pour 1.000 naissances alors qu'il est de 3,7 en Allemagne par exemple, selon l'Unicef.
La Gambie, plus petit pays d'Afrique continentale avec un peu plus de deux millions d'habitants, est 174e sur 191 à l'indice de développement humain de l'ONU, qui agrège des critères de santé, d'éducation et de niveau de vie. L'UDP et d'autres réclament que les responsables de ces décès rendent des comptes.
"Nous sommes consternés" par la réaction gouvernementale, dit Nancy Jallow, de l'ONG Global Bridges, "nous en attendons davantage".
Nulle part ailleurs dans le monde une telle affaire ne se produirait sans qu'un officiel ne perde sa place, dit-elle, alors qu'ici "tout le monde est retourné au travail le lendemain".
Le ministre Ahmadou Lamin Samateh a exclu de démissionner. "Le gouvernement fera tout pour élucider ces évènements", a promis le président.
AU SENEGAL, 42,7% DE LA POPULATION SOUFFRENT DE MALADIES DU CŒUR
Les spécialistes alertent et demandent de mettre du cœur au cœur dès l’enfance pour prévenir les attaques cardiaques et les maladies cardiovasculaires.
Au Sénégal, 42,7% de la population ont la maladie du cœur! Un adulte sur trois est hypertendu. Les spécialistes alertent et demandent de mettre du cœur au cœur dès l’enfance pour prévenir les attaques cardiaques et les maladies cardiovasculaires.
Tous les organes du corps peuvent arrêter de fonctionner au même moment. Sauf le cœur! Si ce dernier s’arrête, tous les autres organes lâchent. Le cœur, c’est en effet le moteur central du corps. Il assure un rôle vital en faisant circuler le sang dans l’organisme. Quand il est solide, on est en bonne santé. Mais malade, on est malade. C’est pourquoi les spécialistes de la santé demandent de faire attention à ce moteur du corps en surveillant son fonctionnement.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (Oms), chaque année, ce sont des millions de personnes qui meurent d’attaque cardiaque et ou de maladies cardiovasculaires à travers le monde. L’ampleur du problème est réelle, et le Sénégal ne fait pas exception à la règle. Les cardiologues alertent sur une «situation dramatique». Le secrétaire général de la Société sénégalaise de cardiologie (Sosecar) explique que l’hypertension est l’une des maladies les plus répandues au Sénégal. Son ampleur est même très inquiétante. «Nous avons près de 30% des adultes qui sont hypertendus. Ce qui veut dire que, un adulte sur 3 est hypertendu», a fait savoir Dr Mounir Dia. Les chiffrent sont alarmants.
Chaque année, ce sont près de 19 millions de personnes qui meurent des maladies vasculaires. Plus précisément «18,9 millions de personnes meurent des maladies cardiovasculaires par an. En phrase imagée, c’est l’équivalent des populations du Sénégal, du Cap Vert et de la Gambie», a fait savoir la cardiologue, Dr Oumou Dème Kébé Bah selon qui, ces maladies du cœur sont la première cause de mortalité dans le monde. Au Sénégal, dit-elle, les maladies du cœur tournent autour de 42,7%. «Soit un adulte sur 3», a-t-elle dit comme pour confirmer le président de la Sosecar, Dr Dia. D’où la sensibilisation, surtout à l’endroit des jeunes par rapport aux complications. Le secrétaire général de la société sénégalaise de cardiologie recommande de «tout faire pour éviter l’hypertension et les autres maladies cardiovasculaires». Ce, «en étant actif dès le bas âge».
Actif dès le bas âge ou «prendre soin de son cœur dès l’enfance», c’est d’ailleurs le thème retenu cette année au Sénégal pour célébrer la journée internationale dédiée à cet organe vital: le cœur. Un thème qui appelle à prévenir les maladies cardiovasculaires dès le bas âge. La journée mondiale du cœur a pour objectif de mettre en lumière les facteurs de risques liées aux maladies cardiovasculaires et favoriser leur prévention. Une journée importante sur le plan du diagnostic, du traitement mais surtout de la sensibilisation pour une bonne prévention des maladies cardiovasculaires. Elle rappelle aussi que l’activité physique est essentielle pour réduire les risques de maladies cardiovasculaires.
Le 29 septembre de chaque année, on s’arrête une fois pour discuter de ce qui va mal pour améliorer les choses. D’où cette journée pour s’occuper des cœurs par rapport à l’humeur, à la nature et à soi-même. Dr Oumou Dème Kébé explique que les mauvaises habitudes alimentaires, le tabagisme, l’alcoolisme et le manque d’exercice physique sont les principaux facteurs de risques de ces maladies cardiovasculaires. D’où une alimentation saine et équilibrée, la réduction de la consommation d’alcool, un contrôle régulier de la tension, la surveillance du taux de cholestérol, la pratique d’une activité physique régulière.. Pour prévenir les risques.
Des maladies qui peuvent être prévenus
Les messages du médecin sont clairs. Nous pouvons prévenir ces maladies par des mesures simples pour éviter des accidents dramatiques qui peuvent réduire l’espérance de vie et augmenter la mortalité ou laisser des séquelles. Ce sont des comportements à adopter très précocement: ne pas fumer, faire un peu de sport par semaine (soit une activité d’endurance ou de résistance), avoir une alimentation saine, une bonne hygiène de vie...
«Classiquement, on pensait que les hommes étaient plus menacés, aujourd’hui les femmes sont toutes aussi menacées. Et leurs accidents cardiaques sont plus sévères et laissent plus de séquelles notamment chez la femme qui fume, celle qui prend des pilules, celle qui a une ménopause précoce, celle qui a eu un accident au cours d’une grossesse, celle qui a un surpoids, les sédentaires... Malheureusement aujourd’hui, on assiste à une égalité des sexes en matière de risques. Lesquels sont aussi importants chez les femmes. Qu’elles prennent soin de leur poids, faire l’activité physique régulièrement, manger sain, et ne pas stresser. Car le stress veut avoir un retentissement sur le cœur. Le tabac aussi, ne pas fumer», a dit un spécialiste du cœur qui laisse ainsi entendre qu’aujourd’hui, nous sommes tous concernés.
L’arrêt du tabac, une alimentation saine, la surveillance de la tension artérielle, une activité physique régulière, sont autant de bonnes conduites qui peuvent donc aider à protéger le cœur. Dr Kébé ordonne de toujours être à l’écoute de son corps notamment quand on a une respiration difficile, des palpitations anormales, des pertes de connaissances qui peuvent survenir de façon brutale, une douleur thoracique qui peut survenir à l’effort... Ce sont là des signes d’alerte cardiaque.
Les spécialistes rappellent que personne ne doit négliger son cœur, et de surtout mettre du cœur au cœur...