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27 novembre 2024
Santé
LA LD DEBOUT PLAIDE POUR UN MEILLEUR SERVICE DE SANTÉ
La part du budget du Sénégal affectée à la santé peine toujours à dépasser les 5%, positionnant notre pays dans les bas-fonds du classement des pays africains en matière de financement de la santé - COMMUNIQUÉ
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué de la Ligue démocratique Debout, daté du 26 mai, en réaction à l’incendie meurtrier intervenu à l’Hôpital de Tivaouane le même jour.
« Le Secrétariat Exécutif National (SEN) de LD Debout a appris avec tristesse et consternation le drame de l’incendie de l’Hôpital de Tivaouane qui a occasionné, selon le bilan communiqué par la presse, le décès dans des conditions atroces de 11 bébés. Au nom de tous les militants et sympathisants du parti, la LD Debout présente ses sincères condoléances aux familles éplorées.
Depuis de nombreuses années, la LD Debout constate la récurrence d’accidents et de drames dans les structures de santé au Sénégal occasionnant des décès qui pouvaient être évités. Et pourtant, le parti n’a eu de cesse de rappeler la nécessité pour le gouvernement du Sénégal d’inscrire la santé comme une priorité en y affectant des ressources budgétaires conséquentes. Ces appels sont sans nul doute tombés dans l’oreille d’un sourd car, malgré quelques hôpitaux construits qu’on éxhibe comme trophées, la part du budget du Sénégal affectée à la santé peine toujours à dépasser les 5%, positionnant notre pays dans les bas-fonds du classement des pays africains en matière de financement de la santé. En sus de la faiblesse du plateau médical et des ressources humaines induite par ce manque de volonté politique, le secteur de la santé est caractérisé par une mal gouvernance notoire à tous les échelons conduisant à une totale insécurité pour les patients et les personnels de santé.
Aussi, la LD Debout appelle les Sénégalais à exiger un meilleur financement et des réformes profondes du système de santé, seuls gages d’une bonne gestion de ce qu’ils ont de plus cher : leur santé.
Le Secrétariat Exécutif National invite également les syndicats du secteur de la santé à poursuivre leur combat pour de meilleures conditions de travail qui sécurisent les patients et les personnels de santé, et renforcent la qualité des soins.
Un meilleur système de santé est possible au Sénégal ; mobilisons-nous pour le rendre possible. »
UN AUDIT DE L’IGE ANNONCÉ SUR LES SERVICES DE NÉONATOLOGIE
Il est demandé à l’IGE de faire l’audit de ‘’la qualité des infrastructures de façon globale en s’appuyant sur son expertise’’, selon le chef de l’Etat Macky Sall
Le président de la République a annoncé, vendredi, à Tivaouane (ouest), avoir donné à l’Inspection générale d’Etat (IGE) l’ordre de mener un ‘’audit’’ sur la construction et les équipements des services de néonatologie des hôpitaux publics, dans le but d’éviter des drames semblables à celui survenu mercredi à l’hôpital Mame-Abdoul-Aziz-Sy.
‘’J’ai ordonné que l’ensemble des services de néonatologie puissent être l’objet d’un audit’’ de l’IGE, a déclaré Macky Sall.
Il a annoncé cette mesure après avoir présenté ses condoléances et celles de la nation au khalife général des tidjanes, Serigne Babacar Sy, à la suite de la mort de 11 bébés dans un incendie survenu à l’hôpital Mame-Abdoul-Aziz-Sy de Tivaouane.
Il est demandé à l’IGE de faire l’audit de ‘’la qualité des infrastructures de façon globale en s’appuyant sur son expertise’’, a ajouté le chef de l’Etat.
‘’En même temps, le procureur de la République a ouvert une enquête criminelle confiée à la Division des investigations criminelles’’, a-t-il rappelé, affirmant : ‘’Nous devons (…) éviter à l’avenir que de tels accidents puissent arriver.’’
Un incendie similaire avait coûté la vie à quatre nouveau-nés, dans un autre établissement public de santé, l’hôpital Magatte-Lô de Linguère (nord), en avril 2021.
Macky Sall a assuré les familles endeuillées du soutien de l’Etat.
‘’Nous allons poursuivre [la] modernisation’’ des établissements de santé, a-t-il promis, ajoutant : ‘’L’Etat a mis énormément de moyens dans le secteur de la santé, ce qui n’est pas suffisant.’’
Le président de la République déclare avoir ‘’multiplié par deux’’ le budget du ministère de la Santé et de l’Action sociale ‘’en dix ans’’.
‘’La construction de nouveaux hôpitaux doit être accompagnée par un personnel disponible et dévoué’’, a dit Macky Sall.
APRÈS LE DRAME DE L'HÔPITAL SY DABAKH DE TIVAOUNE, LES PATIENTS S'EN REMETTENT À DIEU
Beaucoup disent attendre plus que le limogeage du ministre de la Santé. Mais, devant les carences mises cruellement en lumière par des incidents à répétition, ils ont bien peur que de tels deuils ne se renouvellent
Mbène Souaré dit prier pour que cessent les drames en série dans les hôpitaux du Sénégal, mais faute d'alternative elle est allée se faire soigner dans celui de Tivaouane (ouest), où onze bébés viennent de mourir dans un incendie.
Comme elle, beaucoup de Sénégalais ont été choqués par la fin tragique de ces nouveau-nés.Un certain nombre disent attendre plus que le limogeage du ministre de la Santé annoncé jeudi.Mais, devant les carences mises cruellement en lumière par des incidents à répétition, ils ont bien peur que de tels deuils ne se renouvellent.
Ce qui s'est produit mercredi soir à l'hôpital Mame Abdou Aziz Sy Dabakh reste à établir. Les témoignages rapportent un incendie se propageant rapidement dans l'unité néonatale et des personnels et des usagers impuissants à sauver les enfants. Un court-circuit électrique est incriminé.
"Ce qui s'est passé est très dur", disait Mbène Souaré vendredi devant l'établissement, revenu à une activité normale, n'était le maintien d'un véhicule de police à l'entrée.
Agée d'une quarantaine d'années, elle est néanmoins venue d'un village proche et reviendra se faire soigner ici "parce qu'il n'y a pas d'autre solution quand on est malade"."Nous prions Dieu que ça n'ait plus lieu et qu'il dote l'hôpital des moyens nécessaires".
Mohamed Camara, 24 ans, qui se dit footballeur et sort de l'hôpital une radiographie à la main, admet avoir "peur en y venant". Mais "je ne peux ne pas y venir", ajoute-t-il.
La médecine privée est inabordable, et l'hôpital est le seul recours si on ne veut pas s'en remettre à la médecine traditionnelle.
- "Drame prévisible" -
Si les enfants sont morts ou s'il doit leur arriver quelque chose à eux-mêmes, telle est la "volonté divine", concluent l'une et l'autre, parole fréquemment entendue dans cette ville d'environ 40.000 habitants, fief des Tidianes, l'une des communautés musulmanes au rôle essentiel au Sénégal.
Tous ne se résignent pas à la fatalité. L'hôpital de Tivaouane dessert un bassin de population de centaines de milliers de personnes. Son nouveau service de néonatalogie, cofinancé par une entreprise privée, avait été livré fin 2021, avec des équipements de sécurité et une formation des personnels aux alertes incendie, selon le maire.
Mais le khalife des Tidianes, Serigne Babacar Sy Mansour, s'inquiétait il y a plusieurs mois que "l'hôpital ne (soit) plus malade que le patient". Le drame "était prévisible tellement le niveau de délabrement avait dépassé l’entendement", a écrit son neveu Serigne Cheikh Tidiane Sy Al Amine.
En un an, c'est au moins le troisième évènement avec mort d'enfants à l'hôpital public à bouleverser l'opinion.Le président Macky Sall a décrété trois jours de deuil national et les activités festives comme celles de la Biennale dakaroise d'art contemporain ont été suspendues.
Il a écourté un déplacement à l'étranger et était attendu vendredi à Tivaouane.Il a limogé son ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr, fragilisé par cette succession d'évènements retentissants et une défaite électorale en début d'année à Dakar. Il l'a remplacé par Marie Khemesse Ngom Ndiaye, directrice générale de la Santé publique.
La justice qui mène l'enquête a indiqué qu'elle serait "implacable" contre les responsables.
- "Mal qui ronge" -
Les appels aux sanctions ont abondé sur les réseaux sociaux.Ils sont allés de pair avec les "plus jamais ça".
Le système de santé sénégalais est considéré comme meilleur que celui de beaucoup de voisins.Mais un document du ministère de la Santé pour les années 2019-2028 reconnaissait, malgré les efforts consentis selon lui ces dernières années, "un manque généralisé de ressources humaines et financières, d’infrastructures et d’équipements".Il parlait d'une "prévention et une gestion des risques encore embryonnaires".
Parmi d'autres, l'un des chefs de l'opposition, Khalifa Sall, estime sur Facebook que "chacun de ces scandales est déjà de trop".Il réclame que les responsabilités soient déterminées. Mais il demande aussi un "audit exhaustif de notre système sanitaire".
Le journal Le Quotidien a aussi constaté le "mal qui ronge notre secteur sanitaire".Mais il s'inquiète que les leçons ne soient pas tirées, dressant le parallèle avec les tueries de masse aux Etats-Unis.
"La formule est connue: pleurons les morts un temps, crions à l'indignation, une enquête est diligentée (...) laissons le temps faire, l'amnésie caractéristique de notre peuple fera le reste", redoute-t-il.
Devant l'hôpital de Tivaouane, Médoune Niang, ancien ébéniste de 71 ans, continuera lui aussi à venir traiter sa sciatique ici. Il fait "confiance aux médecins", mais "recommande des sacrifices, qu'on tue un à trois boeufs en offrande".Une partie du malheur vient de ce que l'hôpital a été construit sur le terrain d'un chef religieux dont le souvenir est insuffisamment honoré, assure-t-il.
Par Serigne Saliou Guèye
UN CRIME D’ÉTAT
L’hôpital Mame Abdou Aziz Sy Dabakh de Tivaouane n’est un EPS de niveau 2 que de nom. Le plateau technique, au plus bas niveau, fait penser à un centre de santé. Ce drame n'est que la continuation de celui de Linguère
Ce mercredi 26 mai 2022, au moment où les derniers rayons du soleil disparaissaient et que le crépuscule s’installait doucement, des nouveau-nés prématurés allaient connaitre une nuit éternelle dans leurs incubateurs censés pourtant leur permettre de posséder toutes les capacités pour grandir en autonomie.
Par une négligence anthropique, les couveuses allaient, hélas, être les tombeaux des pauvres onze bébés qui n’ont évidemment même pas pu réaliser ce qui leur arrivait. Ils voulaient vivre, finalement la bêtise humaine les a envoyés ad patres. C’est douloureux, voire insupportable, d’imaginer ces flammes criminelles qui dévorent de petits êtres emprisonnés dans des bulles en plastique sans que personne ne puisse leur venir en aide.
Certainement que les premiers résultats de l’enquête annoncée par le ministère de la Santé vont encore faire porter le chapeau de la responsabilité au personnel médical chargé de veiller sur ces malheureux nourrissons, mais cette fois ci, personne ne fera avaler la pilule de l’accusation mensongère aux populations sénégalaises endolories par cette énième défaillance de nos services de santé. Dans un pays où l’on appréhende le sens des responsabilités, le ministre et la directrice de l’hôpital devaient rendre leur tablier dès la survenue du drame.
En mars 2019, en Tunisie, le ministre de la Santé, Abderraouf Chérif, avait démissionné après la mort de onze bébés due à une infection nosocomiale. Heureusement que le président de la République, qui semble avoir entendu nos plaintes et complaintes, a limogé Diouf Sarr dont le séjour au ministère de la Santé n’a été ponctué que d’échecs et de politisation des directions. Avec la médiocrité promue au grand dam de la compétence. Diouf Sarr, tel Ponce-Pilate, cherchait déjà à se laver les mains de ce crime commis sur des nourrissons. C’est du moins ce qui transparaissait de ses premières déclarations après un bref séjour de farniente sur les bords du lac Léman. Dans cette affaire, la responsabilité de l’Etat est entière.
L’hôpital Mame Abdou Aziz Sy Dabakh de Tivaouane n’est un EPS (Etablissement de santé public) de niveau 2 que de nom. Le plateau technique, au plus bas niveau, fait penser à un centre de santé. Cet hôpital, compte tenu de son niveau annoncé et non encore effectif, doit polariser 560 mille habitants. Mais les sollicitations dépassent de loin ce chiffre. Il est fréquent de voir des habitants d’autres localités non prises en compte médicalement se rendre fréquemment à Tivaouane pour y chercher les soins que nécessite leur état de santé.
Vu l’importance de cette ville capitale de la Tidiania qui accueille annuellement des millions de Sénégalais pour la célébration du Maouloud, « Mame Abdou » devrait même être érigé en EPS3 c’est-à-dire un hôpital à vocation nationale. Au moment où l’Etat a investi à Tivaouane 7 milliards dans le cadre du Programme de modernisation des cités religieuses, l’hôpital Mame Abdou, à quelques centaines de mètres, souffre d’un manque d’équipement criard.
En 2019, le khalife Serigne Babacar Sy Mansour avait dénoncé, en présence de Ali Ngouille Ndiaye, l’alors ministre de l’Intérieur, le manque de matériel de ce lieu de soins qu’on appelle hôpital mais qui ne l’est pas médicalement parlant. Il y a deux ans, la « Jeunesse consciente de Tivaouane » avait décidé d’organiser un téléthon pour collecter des fonds aux fins de sauver cette structure de santé plus malade que les patients qu’elle accueille quotidiennement. Mais Diouf Sarr avait enjoint ces jeunes dévoués pour la cause de Tivaouane de stopper les spots publicitaires qui commençaient déjà à passer dans les médias audiovisuels.
Faire un téléthon pour l’hôpital de la capitale de la Tidiania, c’était en effet mettre en exergue l’échec politique de l’Etat pour la ville de Tivaouane et, par voie de conséquence, priver le président de la République de précieuses voix lors d’échéances électorales.
L’initiative de la « Jeunesse consciente de Tivaouane » bloquée, le ministère ne fit rien pour l’hôpital Mame Abdou. L’Etat a préféré investir plutôt pour le confort d’une ploutocratie à travers l’érection de résidences accueillant les hôtes de classe lors d’événement religieux comme le Maouloud que de s’occuper de la santé de ces centaines de milliers de pauvres qui se rendent régulièrement à l’hôpital de Tivaouane pour espérer y trouver les soins dont ils ont besoin.
A quoi servent ces résidences d’hôtes nababs fermées presque pendant toute l’année (et dont la maintenance est onéreuse) au moment où l’hôpital qui doit recevoir des hôtes pauvres manque de tout ? La politique de l’Etat, c’est du tape-à-l’œil, du m’as-tu-vu. Il ne sert à rien pour le procureur de la République de Thiès de proférer hâtivement des menaces voilées en direction des agents de santé au moment où le premier responsable du drame survenu ce mercredi, Abdoulaye Diouf Sarr, plastronne.
Abdoulaye Diouf Sarr dont la ficelle était trop grosse qui voulait se servir de la Senelec comme fusible commode pour ne pas assumer sa responsabilité dans ce désastre sanitaire. Il cherchait à sauver sa peau en voulant se défausser sur la Senelec. Sa manœuvre cousue de fil blanc n’a pas abouti.
Dans la même logique, le président Macky Sall n’est pas exempt de reproches dans le délabrement du système de santé du Sénégal. C’est lui définit la politique sanitaire et l’on s’est rendu compte que la santé va de mal en pis dans ce pays depuis 2012. Ce qui est arrivé à Tivaouane n’est que la continuation du drame de Linguère où, en avril 2021, quatre nouveau-nés avaient été calcinés cruellement dans l’unité de néonatologie. Si des mesures hardies ne sont pas prises, attendons-nous bientôt à un autre drame de ce genre dans un autre mouroir du Sénégal administrativement appelé hôpital.
L’ETAT EST RESTÉ SOURD AUX ALERTES DU KHALIFE GÉNÉRAL
Asfiayahi revient sur les alertes du Khalife général des Tidjanes, Serigne Babacar Sy Mansour, en direction de l’Etat du Sénégal, sur la situation peu reluisante de cette infrastructure hospitalière
Alors que le décès de 11 bébés au service néonatologie de l’hôpital Mame Abdou Aziz Sy Dabakh de Tivaouane continue de susciter une vague d’indignations, notamment sur les réseaux sociaux, le site Asfiayahi revient sur les alertes du Khalife général des Tidjanes, Serigne Babacar Sy Mansour, en direction de l’Etat du Sénégal, sur la situation peu reluisante de cette infrastructure hospitalière.
Avant-hier mercredi soir, un incendie à l’hôpital de Tivaouane a provoqué la mort de onze (11) nouveau-nés, placés dans le service néonatal, dans les flammes. Pourtant, relève le site Asfiyahi, il y a 3 ans, le Khalife des Tidjanes, Serigne Babacar Sy Mansour, alertait du danger dans l’hôpital de sa ville.
Serigne Babacar Sy Mansour qui avait diagnostiqué les symptômes de l’hôpital El Hadji Abdou Aziz Sy «Dabakh» de Tivaouane, présidant une cérémonie officielle de réception d’une ambulance, des denrées alimentaires et d’une enveloppe de 25 millions de F CFA, offerts par l’homme d’affaires Ameth Amar, avait déclaré : «Si l’hôpital était une personne, on dirait qu’elle est aujourd’hui paralysée», avait-il déclaré, avant d’ajouter. «L’établissement de santé a besoin non pas de promesses, mais de solutions urgentes. Nous avons reçu des promesses dont nous attendons toujours la réalisation. Nous comprenons que cela puisse prendre du temps, mais si cela tarde trop, il pourrait y avoir des conséquences qui peuvent toucher directement les patients».
Durant cette cérémonie durant laquelle Diouf Sarr a participé, le Khalife l’avait directement interpellé. «Je voulais étaler toutes les difficultés de l’hôpital ici aujourd’hui, mais on m’en a dissuadé. C’est pourquoi, Monsieur le ministre, je vous remets ce mémorandum dans lequel tous les problèmes sont consignés».
Trois ans plus tard, les demandes du Khalife sont restées lettre mortes. «Nous souhaitons parler de l’hôpital. Il est toujours au niveau 1. On nous avait annoncé qu’il serait amené au niveau 2, mais toujours rien. Donc, il faut donc qu’il soit au niveau 3. Comme ça, on aura un scanner et d’autres matériels sophistiqués pour pouvoir soulager les populations», avait déclaré le guide religieux, au cours d’une activité en 2020, rapporte Seneweb.
Devant le ministre de la Santé et de l’Action sociale, le khalife général de la famille d’El Hadj Malick Sy avait également sollicité des personnels qualifiés. «S’il y a du matériel, alors qu’il n’y a pas de spécialistes, c’est rien. Il faut affecter les fonctionnaires par force. Il faut sauver cet hôpital, parce qu’il polarise beaucoup de localités», avait également lancé Serigne Babacar Sy Mansour, lors de la cérémonie officielle de l’édition 2019 du Gamou de Tivaouane, en présence du ministre de l’Intérieur d’alors, Aly Ngouille Ndiaye. Réagissant à l’incendie de ce mercredi, un chef religieux, proche de la famille Sy, estime que ce qui s’est passé à l’hôpital Dabakh de Tivaouane était prévisible, pointant du doigt le niveau de délabrement qui, selon lui, avait dépassé l’entendement.
«TIVAOUANE MÉRITE UNE PRISE EN CHARGE PAR L’ÉTAT»
«Ce personnel ne cessait de lancer des cris de cœur pour appeler les bonnes volontés et l’Etat à leur apporter un soutien. A la place, nous n’avons fait que du saupoudrage depuis plus de 15 ans avec des dons de matériel obsolète et des promesses de construction d’un nouvel hôpital non encore tenues», a-t-il notamment déclaré. A l’en croire, « au-delà de l’indignation face à ce drame, nous sommes tous responsables de n’avoir pas pris les mesures draconiennes pour un nouvel hôpital à Tivaouane ».
Pour notre interlocuteur, le régime précédent l’avait érigé en hôpital de niveau 1 alors qu’à la place, nous avons plutôt un centre de santé secondaire «Feu Al Amine et le khalife général actuel ont toujours tiré la sonnette d’alarme et appelé l’Etat à prendre ses responsabilités. Au-delà du caractère religieux de la ville, Tivaouane mérite une prise en charge par l’État, des infrastructures de santé au vu de l’augmentation de sa population (l’hôpital polarise une population de 514.000 habitants) et du développement de la ville qui a pratiquement absorbé les villages environnants», a-t-il rappelé.
En 2021, le ministère de la Santé, le ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération et le Fonsis avaient signé un mémorandum d’entente pour la construction d’un hôpital de niveau 2 dans la ville sainte de Tivaouane, et cette infrastructure devrait être livrée dans 20 mois et permettrait de réduire les évacuations sanitaires vers Thiès et Dakar. «Le nouvel hôpital de Tivaouane sera doté d’une architecture et d’une infrastructure innovantes avec des services de pointe qui répondront aux besoins de la ville sainte et de ses environs», avait promis Abdoulaye Diouf Sarr, selon toujours Seneweb.
LA LSDH «INVITE L’ETAT A OUVRIR UNE ENQUETE INDEPENDANTE… AFIN DE SANCTIONNER LES COUPABLES»
«Halte à la Récurrence des terribles drames dans les centres de santé.» C’est Alassane Seck déclare, président de la Ligue Sénégalaise des Droits Humains (LSDH) qui réagit ainsi au drame survenu à l’hôpital Abdou Aziz Sy ‘’Dabakh’’ de Tivaouane
KHADIDIATOU MENDY & NANDO C. GOMIS |
Publication 27/05/2022
«Halte à la Récurrence des terribles drames dans les centres de santé.» C’est la Ligue Sénégalaise des Droits Humains (LSDH) qui réagit ainsi au drame survenu à l’hôpital Abdou Aziz Sy ‘’Dabakh’’ de Tivaouane où un incendie a tué 11 bébés au service de néonatologie, dans la nuit de mercredi à jeudi.
Dans un communiqué de presse, son président Alassane Seck déclare que la LSDH «a appris avec consternation le décès survenu au niveau de l’hôpital Mame Abdou Aziz Sy Dabakh de Tivaouane de Onze (11) nouveaux-nés suite à un incendie». Et l’organisation de défense des droits de l’homme de constater, pour le déplorer, la fréquence des catastrophes du genre dans les hôpitaux sénégalais. «Rien de nouveau sous nos cieux assurément.
En effet les mêmes causes produisent nécessairement les mêmes effets, les mêmes commentaires. Pour autant ça continue ! Nous croyons qu’il est extrêmement urgent que des mesures idoines soient prises pour éradiquer de telles catastrophes qui commencent à être trop fréquents dans nos hôpitaux au Sénégal», lit-on dans le document.
Suffisant pour que la LSDH «invite l’Etat du Sénégal à ouvrir une enquête indépendante afin de déceler toutes les fautes ou négligences constatées dans les activités des centres hospitaliers afin de sanctionner les coupables et endiguer définitivement cette série macabre».
En attendant, la LSDH présente ses sincères condoléances aux familles de ces «malheureux bébés nés et morts sans avoir grandi. Ces terribles drames dont la récurrence a fini d’installer le désarroi au niveau des populations interpellent particulièrement nos autorités administratives et judiciaires», note la même source.
«UN PAYS EST UN BIEN SÉRIEUX QU’IL FAUT GÉRER DE FAÇON STRUCTURELLE… ET NON CONJONCTURELLE»
Birahim Seck, Coordonnateur général du Forum civile, se dit choqué par la mort des 11 bébés à l’hôpital Serigne Abdou Aziz Sy de Tivaouane.
Le Coordonnateur général du Forum civile se dit choqué par la mort des 11 bébés à l’hôpital Serigne Abdou Aziz Sy de Tivaouane.
En marge d’un atelier d’échanges avec les journalistes et les Organisations de la société civile (OSC) et Organisations communautaires de base (OCB) sur la réglementation du secteur extractif au Sénégal : Fonds miniers, le contenu local, la répartition des revenus et budgets-programmes, à l’initiative d’Oxfam et du Forum civil, Birahim Seck a déclaré : «quand on gère un pays, on doit le gérer de façon sincère. Un pays doit être géré de façon rigoureuse. On ne peut continuer de vivre de la politique politicienne. On ne peut continuer à bloquer tous les réseaux de redevabilité et vouloir avoir des résultats».
Et il poursuit : «le président de la République a tous les rapports sur le disfonctionnement des hôpitaux, sur le dysfonctionnement des établissements pénitentiaires mais aussi du système éducatif. Il lui appartenait, depuis des années, de prendre les mesures pour que les hôpitaux soient des hôpitaux de qualité et que les services soient de qualité. Mais, en ayant le courage de réformer. Malheureusement, on n’a pas senti ces réformes depuis des années. C’est pourquoi cette situation est déplorable et nous présentons nos condoléances aux familles, à la nation sénégalaise. On dira : plus jamais ça !»
Birahim Seck de citer en exemple le naufrage du «Joola» dont la leçon n’est pas apprise, les accidents mortelles de circulation, entre autres drames. «Je pense qu’un Etat responsable doit prendre des mesures idoines. Un Etat responsable doit s’occuper de façon sérieuse et sincère des problèmes des populations, des Sénégalais. On a eu des morts sur les routes ; on a eu des bébés qui sont morts dans les hôpitaux ; on se rappelle du bateau le Joola. Mais cela ne nous a pas servi d’exemple de déclic pour prendre le pays au sérieux. Un pays est un bien sérieux. Il faudra le gérer de façon sérieuse. Il faut cesser la politique politicienne, si on veut résoudre les problèmes de manière structurels et non de façon conjoncturelle», a-t-il martelé.
L’APPEL DE LA CLASSE POLITIQUE
L’incendie tragique qui a emporté onze (11) nouveau-nés au service de néonatalogie de l’hôpital Mame Abdou Aziz Dabakh de Tivaouane, le mercredi 15 mai dernier, a suscité de vives réactions au sein de la classe politique.
KHADIDIATOU MENDY & NANDO C. GOMIS |
Publication 27/05/2022
L’incendie tragique qui a emporté onze (11) nouveau-nés au service de néonatalogie de l’hôpital Mame Abdou Aziz Dabakh de Tivaouane, le mercredi 15 mai dernier, a suscité de vives réactions au sein de la classe politique.
Si la coalition au pouvoir, Benno Bokk Yakaar encourage « le gouvernement du Sénégal à prendre toutes les dispositions utiles pour assister les familles éplorées et procéder aux enquêtes nécessaires aux fins de déterminer la cause d’un tel drame », Yewwi Askan Wi tout en annonçant la suspension de ses activités politiques pour trois jours dit espérer « que toutes les mesures nécessaires seront enfin prises pour que ce genre de drame ne survienne plus dans notre pays » : «Plus jamais ça. ».
Comme pour adouber la conférence des leaders de Yewwi, le Porte-parole national de la coalition Aar Sénégal, Thierno Bocoum, après avoir présenté ses condoléances les plus attristées aux parents des nouveau-nés et aux familles éplorées rappelle que « l’année dernière, à cette même période, un incendie à la salle de néonatologie du service de pédiatrie de l’hôpital Magatte Lô, à Linguère, avait emporté 4 bébés ». De Khalifa Sall, ex-maire de Dakar, d’Abdou Mbaye, ancien Premier ministre du Sénégal, et cie.
La mort tragique de onze (11) nouveau-nés dans l’incendie survenu le mercredi 15 mai dernier au service de néonatalogie de l’hôpital Mame Abdou Aziz Dabakh de Tivaouane n’a pas laissé indifférente la classe politique sénégalaise. A travers des communiqués de presse, les acteurs politiques sont montés au créneau pour exprimer leur compassion et soutien aux familles des nouveau-nés. “C’est avec une grande affliction que nous avons appris le décès de onze (11) nouveau-nés dans l’incendie survenu hier au service de néonatalogie de l’hôpital Mame Abdou Aziz Dabakh de Tivaouane. Bennoo Bokk Yaakaar exprime son soutien et sa compassion aux familles des victimes et leur présente ses condoléances attristées ainsi qu’au Khalife général de la ville sainte, Sérigne Babacar Mbaye Sy», a réagi le 26 mai la coalition au pouvoir qui encourage par ailleurs « le gouvernement du Sénégal à prendre toutes les dispositions utiles pour assister les familles éplorées et procéder aux enquêtes nécessaires aux fins de déterminer la cause d’un tel drame ».
Réagissant à la suite de ce drame, la coalition Yewwi Askan Wi a annoncé pour sa part la suspension pour trois jours de ses activités politiques. YEwwI : «PLUS JAMAIS çA». « Tout le Sénégal est atterré suite à l’annonce du décès, dans les conditions les plus douloureuses et effroyables qui soient, de 11 nouveau-nés à l’hôpital Mame Abdou Aziz Sy Dabakh de Tivaouane. C’est avec le cœur lourd et triste que nous exprimons notre compassion et notre solidarité à toutes les familles éprouvées ainsi qu’à toute la nation sénégalaise. En attendant que toute la lumière soit faite sur les circonstances de ce drame, la Coalition Yewwi Askan Wi décide de suspendre toute activité politique sur l’ensemble du territoire national et dans la diaspora pendant 72h. », a annoncé la conférence des leaders de Yewwi Askan Wi qui dit espérer « que toutes les mesures nécessaires seront enfin prises pour que ce genre de drame ne survienne plus dans notre pays ».
Dans ce même registre, le Porte-parole national de la coalition Aar Sénégal, Thierno Bocoum, au nom des leaders de cette coalition de partis d’opposition « présente ses condoléances les plus attristées aux parents des nouveau-nés et aux familles éplorées. », avec cet incendie survenu au niveau du service de néonatalogie de l’hôpital Mame Abdou Aziz Dabakh de Tivaouane. Par ailleurs, rappelant que « l’année dernière, à cette même période, un incendie à la salle de néonatologie du service de pédiatrie de l’hôpital Magatte Lô, à Linguère, avait emporté 4 bébés. », Thierno Bocoum fait remarquer que «Aar Sénégal exprime son inquiétude face aux cas d’incendie dans les services de santé et exige, au gouvernement sénégalais, de prendre les mesures idoines pour que de tels drames ne puissent plus se reproduire ».
REACTIONS
KHALIFA SALL, TAXAWU SÉNÉGAL « NOUS DEVONS FAIRE UN AUDIT EXHAUSTIF DE NOTRE SYSTÈME SANITAIRE »
L’ex-maire de Dakar, par ailleurs membre de la coalition Yewwi Askan-wi s’est fendu d’un tweet pour exprimer sa douleur suite au drame « évitable » qui s’est déroulé à l’hôpital de Tivaouane. D’après ses dires, l’urgence a sonné pour effectuer un audit exhaustif du système sanitaire qui a été et continue d’être secoué par des cas de négligences signalés dans certaines structures sanitaires. Poursuivant son propos, il ajoutera que « Chacun de ces scandales est déjà de trop et nous interpelle dans nos consciences et nos responsabilités républicaines afin que de tels drames ne se reproduisent plus jamais dans notre pays. L’accès des Sénégalais à des soins de qualité est un droit fondamental ». Ainsi, il invite le gouvernement à prendre les mesures appropriées pour garantir l’exercice de ce droit sur toute l’étendue du territoire national.
ABDOUL MBAYE DE L’ACT, EX-PREMIER MINISTRE « CETTE FOIS, LES SANCTIONS DOIVENT FRAPPER JUSQU’AU SOMMET »
A en croire l’ancien Premier ministre du Sénégal, il ne suffit pas cette fois que de punitions des agents de santé directement liés à cette affaire. La responsabilité va au-delà, selon lui. Dans un tweet qui fait suite à l’annonce des 11 bébés fauchés par un incendie, il dit espérer que « cette fois-ci, les sanctions frapperont jusqu’au sommet d’un système globalement défaillant sans attendre la fin des élections législatives ».
DIOUF SARR RELEVÉ DE SES FONCTIONS
Le ministre de la Santé a été limogé au lendemain de l’incendie qui a provoqué la mort de 11 bébés à l'hôpital Mame-Abdoul-Aziz-Sy de Tivaouane, mercredi. Il est remplacé par Marie Khémesse Ngom Ndiaye, précédemment directrice générale de la santé
Marie Khémesse Ngom Ndiaye, la directrice générale de la santé, a été nommée ministre de la Santé et de l’Action sociale, jeudi, en remplacement d’Abdoulaye Diouf Sarr.
Le décret portant nomination de Mme Ndiaye a été lu à la Radiodiffusion Télévision sénégalaise (RTS, publique), au lendemain de l’incendie qui a provoqué la mort de 11 nouveau-nés à l’hôpital Mame-Abdoul-Aziz-Sy de Tivaouane (ouest).
par Malick Sy
TRAGÉDIE DE TIVAOUANE : TOUS IRRESPONSABLES, PERSONNE COUPABLE
EXCLUSIF SENEPLUS - Toutes ces tragédies qui se jouent quotidiennement dans nos hôpitaux et entraînent souvent mort d’hommes, sont pour la plupart, les conséquences de l'insoutenable déshumanisation dans nos institutions sanitaires
Mais que se passe-t-il dans les hôpitaux sénégalais ? Deux drames. Presque coup sur coup. Deux tragédies qui n'ont pas fini de secouer le pays tout entier. Deux défaillance dramatiques qui ont provoqué une immense vague d’indignation à travers tout le Sénégal. Une profonde «onsternation» tout au sommet de l’État.
Après «l’affaire Astou Sokhna» du nom de cette jeune enceinte qui a perdu la vie en même temps que son bébé, du fait de la négligence coupable du personnel médical de l’hôpital régional de Louga, voilà que plus d’une dizaine de bébés viennent de succomber dans un hôpital public. Des morts toutes évitables. Et toutes, les conséquences d’une succession de graves défaillances humaines et systémiques. C’est la seconde fois en l’espace de 57 jours que le système sanitaire national est tragiquement frappé au coeur.
L’aveuglement coupable de la confrérie sanitaire
Il n’existe pas de mots pour exprimer l’intensité de la douleur de perdre une dizaine de bébés. Et j’exprime ma profonde compassion et solidarité aux parents.
Toutes ces tragédies qui se jouent quotidiennement dans nos hôpitaux et entraînent souvent mort d’hommes, sont pour la plupart, les conséquences de l'insoutenable déshumanisation dans nos institutions sanitaires et de l'irresponsabilité personnelle de ceux qui ont charge la gestion de nos hôpitaux.
Les esprits simplistes et politisés auront vite fait de pointer la responsabilité de l’État. Même s’il n’est nullement question ici d’accabler l’institution sanitaire, se pose la question de la culpabilité politique et pénale des personnes qui face à leurs fautes évidentes et tragiques, trouvent refuge dans un corporatisme institutionnel et syndical parfois suffocant d’indécence.
Les menaces de grève après le jugement qui a condamné le personnel en cause dans l’affaire de l’hôpital de Louga est la preuve de l’aveuglement coupable d’une « confrérie sanitaire » toujours dans la dénégation de ses responsabilités et rarement pour ne pas dire jamais, dans la reconnaissance de ses dysfonctionnements.
Mais pour qui se prennent-ils, ces personnels médicaux et paramédicaux pour se croire au dessus de la loi ? Jusqu’à plus ample informé, ils sont des citoyens ordinaires soumis aux mêmes lois et règlements que n’importe quel Sénégalais.
N’épargner personne, aucune responsabilité
Il est plus que temps pour la justice de se saisir de cette question et de fendre l’armure d’impunité que semble vouloir revêtir une profession dont personne ne conteste dans sa globalité, le professionnalisme et la compétence.
Mais il faut se rendre aujourd’hui à une désastreuse évidence. Nos hôpitaux sont de plus en plus perçus comme des lieux de transaction financière où la prise en charge du malade est conditionné au poids de son portefeuille. Alors, il est plus que temps d’inoculer un peu plus d’humanité dans les veines de la santé publique.
La tragédie incommensurable de l’hôpital Mame Abdoul Aziz Sy Dabakh de Tivaouane reprise par quasiment les médias du monde entier, oblige le président de la République.
Le Sénégal est à son écoute. Il ne doit épargner personne et aucune responsabilité. Pas un seul Sénégalais ne comprendrait, face à l’ampleur d’une telle tragédie, que le chef de l’État tire un trait de plume sur la mort d'autant de bébés dans un endroit qui devait être leur porte d’entrée dans la vie. Tous les coupables doivent payer le prix de leur tragique et infernale irresponsabilité. C’est une obligation morale. Un impératif catégorique politique. Macky Sall ne peut rester insensible face à son peuple accablé par tant de peine et de douleur. Au risque de provoquer l’affaissement de son regain d’empathie dans l’opinion. Pour ne pas brouiller la nouvelle trame de la nouvelle histoire qu’il est en train d’écrire et rétablir la confiance des Sénégalais, il y a urgence pour le président à réagir vite et très vite. Ferme et très ferme.
À lui l’électrochoc politique et à la justice l’électrochoc pénal. Car au-delà de cette triste affaire, c’est toute la question de la responsabilité des hommes politiques qui est posée. Et dans le cas d’espèce, Macky Sall doit se sortir de tout carcan politique et affectif. Et à l’échelle des décisions à prendre, le limogeage de son ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr serait un signal fort envoyé non seulement à une société de plus en plus dans la défiance mais aussi et surtout, un message envoyé à tous ceux ont qui la responsabilité de la gestion des affaires publiques. Pour Abdoulaye Diouf Sarr, « l'affaire Astou Sokhna » devait être une dernière sommation. Le « scandale des bébés de Tivaouane » devrait logiquement sonner le glas politique de l’ancien maire de Yoff.
Malick Sy est journaliste et conseiller en communication.