SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
30 novembre 2024
Santé
AFFAIRE ASTOU SOKHNA, LE JUGEMENT MIS EN DÉLIBÉRÉ AU 11 MAI
Le tribunal de grande instance de Louga (nord), saisi pour non-assistance à personne en danger après le décès en couches d’Astou Sokhna à l’hôpital Amadou-Sakhir-Mbaye, a mis sa décision en délibéré au mercredi 11 mai
Louga, 6 mai (APS) - Le tribunal de grande instance de Louga (nord), saisi pour non-assistance à personne en danger après le décès en couches d’Astou Sokhna à l’hôpital Amadou-Sakhir-Mbaye, a mis sa décision en délibéré au mercredi 11 mai, a constaté l’APS, vendredi matin.
Une peine d’un an de prison dont un mois ferme a été demandée contre quatre des prévenues. Le procureur a souhaité, en revanche, la relaxe des deux sages-femmes remises en liberté dès le début de l’enquête, lesquelles ont comparu libres devant la juridiction.
Le tribunal a rejeté la demande de liberté provisoire introduite par les avocats des quatre sages-femmes placées en détention préventive. Le procès ouvert le 27 avril avait ensuite été renvoyé à ce jeudi en raison d’une requête introduite par la partie civile, qui arguait n’avoir pas eu accès au dossier.
Cette affaire judiciaire est partie du décès en couches d’Astou Sokhna, le 1er avril, à la maternité de l’hôpital Amadou-Sakhir-Mbaye de Louga. Sa famille estime qu’une négligence du personnel de l’établissement public de santé est à l’origine de sa mort.
Grève général.
Arrivée à l’hôpital, Astou Sokhna avait attendu en vain, pendant plusieurs heures, pour subir une césarienne. Son époux a déposé une plainte auprès du procureur de la République de Louga pour non-assistance à personne en danger.
L’enquête judiciaire sur sa mort a débouché sur l’inculpation de six sages-femmes et la détention préventive de quatre d’entre elles, depuis le 19 avril.
Les circonstances du décès de cette femme d’une trentaine d’années ont suscité une vive indignation au Sénégal.
Le ministère de la Santé a envoyé une mission d’enquête administrative à Louga, qui a débouché sur des mesures conservatoires prises à l’encontre de certains employés de l’hôpital Amadou-Sakhir-Mbaye. Le 13 avril, le directeur de cet établissement de santé, Amadou Guèye Diouf, a été limogé et remplacé par Abdallah Guèye, un administrateur hospitalier.
A Louga, plusieurs syndicats de travailleurs de la santé ont tenu un sit-in pour dénoncer les mesures conservatoires prises à l’encontre de certains employés de l’hôpital. Dans plusieurs régions du pays, les professionnels de la santé ont décrété une grève générale de vingt-quatre heures en guise de protestation contre l’inculpation des sages-femmes.
L’HÉCATOMBE DE LA COVID
Un bilan largement revu à la hausse. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) révélait que le nombre total de morts causés par la pandémie de Covid s’élevait à 5,4 millions. Dès lors, l’organisation précisait que ces chiffres « sous-estimaient » la réa
Un bilan largement revu à la hausse. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) révélait que le nombre total de morts causés par la pandémie de Covid s’élevait à 5,4 millions. Dès lors, l’organisation précisait que ces chiffres « sous-estimaient » la réalité.
Ce jeudi, l’organisation des Nations unies pour la santé a publié un communiqué relatif au nombre de décès liés à cette pandémie. « De nouvelles estimations de l’Organisation mondiale de la santé montrent que le bilan total associé directement ou indirectement avec la pandémie de Covid-19 entre le 1er janvier 2020 et le 31 décembre 2021 est d’environ 14,9 millions de morts (une fourchette de 13,3 à 16,6 millions) », révèle le communiqué.
Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus déclare : « Ces données, qui donnent à réfléchir, soulignent non seulement l’impact de la pandémie, mais aussi la nécessité pour tous les pays d’investir dans des systèmes de santé plus résilients qui peuvent soutenir les services de santé, essentiels pendant les crises, y compris des systèmes d’information sanitaire plus solides ».
L’OMS a déclaré que la plupart des décès excédentaires (84%) étaient concentrés en Asie du Sud-Est, en Europe et dans les Amériques. Quelque 10 pays représentaient à eux seuls 68% du total de la surmortalité. Les pays à revenu élevé représentaient 15% des décès excédentaires contre 28% pour les pays à revenu intermédiaire supérieur et 53% aux pays à revenu intermédiaire inférieur. Quant aux pays à faible revenu, ils représentaient 4%. Le nombre de morts dans le monde était plus élevé chez les hommes que chez les femmes – 57% d’hommes, 43% de femmes – et plus élevé chez les personnes âgées.
ET SI MAME THIERNO DIENG AVAIT RAISON
Covid 19 : Pour avoir recadré en 2021 le Pr Didier Raoult sur la nécessité de bien prescrire et mis en doute l’hydroxychloroquine que tout le monde portait aux nues
Dés le début de la première vague ravageuse de la Covid-19, en fin 2019, le professeur français Didier Raoult, directeur de l’Institut hospitalo-universitaire de Marseille (Ihu), avait préconisé à l’humanité désespérée un traitement présenté comme très « efficace » à base d’hydroxychloroquine. Une préconisation médicale qui avait soulevé des débats scientifiques au point de pousser le médecin-général Mame Thierno Dieng, directeur de l’Hôpital Principal de Dakar, à faire une contribution exclusive dans les colonnes du « Témoin » intitulée : « La nécessité de bien prescrire ». Pour l’éminent professeur sénégalais Mame Thierno Dieng, en effet, il fallait recadrer le professeur français Didier Raoult dans le sens de l’amener à ne prescrire un médicamentent qu’après des études et tests approfondis. Deux ans après, l’histoire lui a donné raison puisque le Pr Raoult fait l’objet d’une plainte pour avoir…mal prescrit.
La première vague ravageuse de la Covid 19 avait tourné en tragédie planétaire. Dans presque tous les pays du monde, les malades mourraient par milliers. Pour stopper cette spirale de la mort qui menaçait de décimer l’humanité, une course aux remèdes avait été engagée entre les plus grands laboratoires pharmaceutiques du monde, surtout ceux désignés sous l’appellation de « Big Pharma ».
C’est dans ce contexte désespéré que le Professeur Didier Raoult s’était présenté à la manière d’un envoyé de « Dieu » pour sauver l’humanité à travers un traitement présenté comme « très efficace » et élaboré à base d’hydroxychloroquine associée à l’azythromicine. Et malgré le manque de preuves de son efficacité, l’hydroxychloroquine du Pr Raoult était administrée et continue toujours d’ailleurs d’être administrée à des malades du Covid-19 dans de nombreux pays dont le Sénégal. Face à cette prescription médicale aux allures de bouée de sauvetage tendue à l’humanité, le Médecin-général Mame Thierno Dieng, qui ne nourrissait aucun complexe vis-à-vis de l’éminent Professeur français Didier Raoult nous avait fait parvenir une contribution exclusive publiée dans l’édition du « Témoin » du 04 août 2021.
Dans cette tribune aux allures d’excellent cours magistral intitulé « La nécessité de bien prescrire », le Professeur-dermatologue Mame Thierno Dieng avait tenu à recadrer le Pr Didier Raoult en lui rappelant la rigueur de l’expertise sénégalaise en matière de médecine. « Je rappelle que la covid19 est une maladie virale donc pas du tout justiciable d’une antibiothérapie qui, par définition, s’adresse aux maladies bactériennes. Ainsi donc, les antibiotiques que l’on prescrit aux malades de la covid19 sont, non pas pour le virus, mais pour les surinfections bactériennes bien classiques dans toutes les infections virales des voies respiratoires. Comme on sait que ces surinfections sont le fait des staphylocoques et/ou des germes intracellulaires, on prescrit volontiers des macrolides ou apparentés pour ces cas. Le choix de l’azithromycine est motivé par son efficacité, sa très bonne concentration intracellulaire et sa courte durée (3 jours) de prise qui en améliore la compliance. L’azithromycine ne peut pas être le traitement du virus mais de la surinfection bactérienne.
Aucune leçon de maladie infectieuse n’enseigne la prescription d’un antibiotique pour une maladie virale non compliquée d’une surinfection bactérienne dont on a fait la preuve par des moyens appropriés. C’est aussi délirant et très dangereux de prescrire l’antiparasite et photo-protecteur qu’est l’hydroxychloroquine dans une maladie virale. Ce d’autant que sa longue utilisation dans beaucoup de maladies dermatologiques en fait découvrir les graves et mortelles torsades de pointe que tous les cardiologues connaissent bien. Il est établi que beaucoup de vieux malades de la covid19 sont morts non pas de leur infection mais d’une torsade de pointe imputable à la prise d’hydroxychloroquine » avait soutenu l’actuel directeur de l’Hôpital Principal de Dakar pour mieux camper le débat scientifique engagé avec son confrère marseillais.
Un comportement antiscientifique dénoncé !
Toujours dans cette contribution publiée en août dernier dans « Le Témoin », le médecin-général Mame Thierno Dieng soutenait aussi que certains scientifiques, qui étaient les farouches défenseurs de cette molécule — l’hydroxychloroquine — dans la covid19 ont, indubitablement, eu un comportement antiscientifique. « Les innombrables canaux de communication et l’influence de la presse dans le contexte actuel ne doivent pas nous faire oublier les règles qui doivent sous-tendre les bonnes prescriptions médicales qui sont celles qui se basent, non pas sur les opinions des « experts » mais sur des faits prouvés par une bonne méthodologie. C’est le principe de « évidence based medecine » des Anglosaxons que les francophones traduisent, très infidèlement, par la médecine basée sur le niveau de preuves. Il s’agit du respect d’une démarche scientifique rigoureuse. Ce ne sont ni la discipline, ni l’instrumentation qui font la bonne science mais c’est la démarche qui se base sur les faits qui donne à la science toute sa noblesse et sa puissance.
Poincaré précise qu’on « fait de la science avec les faits comme on construit une maison avec des pierres, mais une accumulation des faits n’est pas plus une science qu’un tas de pierres n’est une maison. C’est la façon d’agencer les pierres qui fait la maison et celle des faits, la science » » avait-il ajouté tout en indiquant que la bonne pratique clinique devait être une démarche scientifique rigoureuse que nous nous devions de respecter pour la sécurité exclusive de nos semblables victimes d’une quelconque maladie. « La cacophonie entendue dans la covid19 nous appelle à cette indispensable introspection qui doit guider nos décisions sur nos malades. Albert Camus : « mal nommer les choses, c’est ajouter aux malheurs du monde et ne pas les nommer, c’est nier l’humanité.» On a rarement bien nommé les choses dans la covid19 et on a beaucoup ajouté aux malheurs du monde actuel. Amitiés à tous ! » » s’était exclamé en conclusion le médecin-général Mame Thierno Dieng, ancien ministre de l’Environnement.
Circonstances atténuantes pour Pr Raoult ?
Toujours est-il que le traitement du Pr Raoult ou le prophète de l’hydroxychloroquine contre la Covid-19 avait fait naître d’immenses espoirs. Icône médiatique et scientifique du printemps pandémique d’alors, le professeur Didier Raoult doit aujourd’hui rendre des comptes à l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (Ansm) et la Commission d’enquête parlementaire de l’Assemblée nationale française. Car on lui reproche d’avoir commis des errements et des manquements graves ainsi que des études « erronées » sur la prescription de l’hydroxychloroquine sans aucune comparaison scientifique.
Face à cette nouvelle donne, l’histoire a donné raison au Pr Mame Thierno Dieng sur la nécessité de bien prescrire. Mais l’hydroxychloroquine n’était-elle pas le moindre mal au moment où personne ne parvenait à trouver un remède contre la Covid-19 pour secourir l’humanité en passe d’être décimée par la pandémie ?
Face à cette cette question, le Professeur Mame Thierno Dieng persiste et signe sur la nécessité de bien prescrire. « Il est vrai qu’à l’époque de la première et deuxième vagues de la covid 19, la propagation rapide et meurtrière du virus avait semé la panique et la désolation dans tous les pays du monde. Mais on ne doit pas, sous aucun prétexte, prescrire un médicament dont on n’a ni la preuve de l’efficacité, ni celle de son innocuité. C’est pour cela que la prescription d’hydroxychloroquine dans la covid19 contrevient aux règles d’éthique et de bonne prescription qui valent à cet institut (IHU) la poursuite judiciaire en cours » se désole Pr Mame Thierno Dieng en sa qualité de professeur d’universités. Compte tenu du contexte tragique d’alors, le Professeur Didier Raoult ne doit-il pas bénéficier de circonstances atténuantes dans sa volonté d’assister et de secourir l’homme face un redoutable prédateur invisible et imprévisible qu’était le virus du covid19 ?
Imperturbable, Pr Mame Thierno Dieng soutient que notre question semble être trop sentimentale alors qu’il est question, ici, de Science ou de débat scientifique. « Ecoutez ! L’hydroxychloroquine n’a jamais servi à rien dans la Covid19 pour plusieurs raisons dont les quatre principales sont : Son efficacité n’a jamais été adéquatement prouvée, on connaît les risques sur le cœur et les effets, on l’a prescrit à des malades qui n’en avaient pas de besoin parce devant guérir par leur immunité etc. Plus de 98 % des malades à immunité norme guérissent sans traitement et par leur immunité. Ce n’est parce qu’on n’a pas un traitement d’efficacité prouvée qu’on doit prescrire un médicament d’efficacité douteuse et de danger certain » se désole Dr Mame Thierno Dieng joint par « Le Témoin » à propos des poursuites engagées contre le Pr Didier Raoult. « Il est bon aussi de préciser que les contraventions et autres sanctions aux règles d’éthiques et de bonnes pratiques des essais cliniques ne se limitent pas seulement à la Covid 19 », rappelle le Médecin-général Mame Thierno Dieng, un pur produit de l’école militaire de Santé qui fait la fierté de l’expertise sénégalaise.
AFFAIRE ASTOU SOKHNA, UNE PEINE D’UN AN DONT UN MOIS FERME REQUISE CONTRE LES MISES EN CAUSE
Le ministère public a requis, jeudi, une peine d’un an dont un mois d’emprisonnement ferme à l’encontre de quatre sages-femmes jugées à Louga (nord) pour non-assistance à personne en danger après le décès en couches
Louga, 5 mai (APS) – Le ministère public a requis, jeudi, une peine d’un an dont un mois d’emprisonnement ferme à l’encontre de quatre sages-femmes jugées à Louga (nord) pour non-assistance à personne en danger après le décès en couches, le 1er avril dernier, d’Astou Sokhna au centre hospitalier régional Amadou Sakhir Mbaye.
Le procureur de la République a par contre demandé la relaxe au profit des deux autres sages-femmes mises en cause dans cette affaire. Elles ont comparu libres contrairement à leurs quatre collègues placées sous mandat de dépôt depuis le 19 avril.
L’audience a été suspendue pour une dizaine de minutes par le juge du tribunal des flagrants délits de Louga après le réquisitoire du ministère public
Le procès des six sages-femmes inculpées pour non-assistance à personne en danger après la mort d’Astou Sokhna à l’hôpital Amadou-Sakhir-Mbaye a repris jeudi. Il avait fait l’objet d’un report après son ouverture le 27 avril.
Le procès avait été renvoyé à ce jeudi à la suite d’une requête introduite par la partie civile, qui disait qu’elle n’avait pas eu accès au dossier.
Avant de renvoyer le procès le tribunal avait rejeté la demande de liberté provisoire introduite par les avocats de la défense.
Cette affaire judiciaire est partie du décès en couches d’Astou Sokhna, le 1er avril, à la maternité de l’hôpital Amadou Sakhir Mbaye de Louga.
Sa famille estime qu’une négligence du personnel de l’établissement est à l’origine de sa mort. Arrivée à l’hôpital, Astou Sokhna avait attendu en vain, pendant plusieurs heures, pour subir une césarienne.
Son époux a déposé une plainte auprès du procureur de la République de Louga pour non-assistance à personne en danger.
L’enquête policière sur la mort de son épouse a débouché sur l’inculpation de six sages-femmes et la détention préventive de quatre d’entre elles.
Les circonstances du décès de cette femme d’une trentaine d’années ont suscité une vive indignation au Sénégal.
Le ministère de la Santé a déployé une mission d’enquête administrative, qui a débouché sur des mesures conservatoires prises à l’encontre de certains employés de l’hôpital Amadou-Sakhir-Mbaye.
Le 13 avril, le directeur de cet établissement public de santé, Amadou Guèye Diouf, a été limogé et remplacé par Abdallah Guèye, un administrateur hospitalier.
Plusieurs syndicats de travailleurs de la santé ont tenu un sit-in pour dénoncer les mesures conservatoires prises à l’encontre de certains employés de l’hôpital.
Dans plusieurs régions du pays, les travailleurs ont décrété une grève générale de vingt-quatre heures en guise de protestation contre l’inculpation des sages-femmes.
LES SAGES-FEMMES CONTESTENT LES FAITS DEVANT LE TRIBUNAL
Le procès des six sages-femmes a repris, ce jeudi, devant le tribunal des flagrants délits de Louga. Elles sont poursuivies pour « non-assistance à personne en danger ». La raison ? La femme Sokhna Astou est décédée en couches
Le procès des six sages-femmes a repris, ce jeudi, devant le tribunal des flagrants délits de Louga. Elles sont poursuivies pour « non-assistance à personne en danger ». La raison ? La femme Sokhna Astou est décédée en couches à l’hôpital régional Amadou Sakhir Mbaye de Louga dans le service de maternité avec son bébé, après de longues heures de souffrance. Selon Modou Mboup, sa femme a souffert dans l’indifférence totale de 10 heures jusqu’à sa mort vers les coups de 5 heures 30 minutes du matin.
« Quand je suis venu on m’a amené dans une salle d’attente. Ma femme était à l’intérieur et il n’y avait pas l’assistance qu’il fallait. (…) vers 22 heures, elle ressentait des douleurs avant d’enlever sa perfusion. Ensuite, elle m’a demandé d’appeler une sage-femme. Vers 4 heures du matin, la douleur persistait et une d’entre-elles a dit si elle continue, elle allait la faire sortir. A 5 heures, elle me disait qu’elle étouffait. Lorsque je suis sortie, sa mère m’a appelé vers 5 heures 30 minutes pour me dire qu’elle est décédée », a dit son mari.
Pourtant, rappelle-t-il, le gynécologue avait dit qu’elle présentait une grossesse à risque et qu’elle devait être assistée. « Comme c’est une grossesse à risque et qu’elle avait un dossier médical, je pense qu’on ne devait pas la faire patienter. Elle avait tellement mal qu’elle enlevait les perfusions », a dit le mari.
Le juge recadre les sages-femmes
A sa suite, les sages-femmes ont été entendues et c’est Amy Sène qui s’est présentée la première à la barre. Chef d’équipe le matin, elle a soutenu qu’elle est venue à 10h. « On m’a dit qu’elle devait accoucher mais lorsque je l’ai diagnostiqué je lui ai dit que le travail n’a pas encore commencé. Je lui ai fait une analyse avant de donner l’ordonnance à son mari qui est parti l’acheter », a-t-elle dit. Toutefois, elle reconnaît que le médecin leur avait instruit de continuer la perfusion et de la surveiller. « Il y avait d’autres malades et je l’ai déplacé là où on met les opérées récentes. Je lui ai fait une deuxième perfusion. Elle avait son carnet de santé et on savait qu’elle avait des complications lors de sa première grossesse. Elle se plaignait de douleurs ».
Sur une question du juge de savoir est-ce que les sages-femmes savaient qu’elle devait faire une césarienne, Amy a rétorqué : « on ne savait qu’elle était programmée pour le lendemain. Pourtant, selon le juge, le dossier dit qu’elle était programmée pour le lendemain pour un accouchement par césarienne ». Mais la sage-femme d’insister : « on a bien fait notre travail. On relevait régulièrement les constantes. Sa tension était normale. Quand je l’ai interrogé elle m’a rétorqué que son seul antécédent c’est la tension. J’avoue qu’on ne notait pas les constantes sur le dossier pour l’équipe qui devait prendre la relève ».
Penda DIACK : « pourquoi j’ai mis mort naturelle sur le certificat de décès »
« Si vous consultez une malade vous devez régulièrement noter ça sur son dossier. D’ailleurs si vous ne le notez comment vous allez prouver que vous êtes venue ? », s’interroge le juge. Avant de la demander : « pourquoi le gynéco avait recommandé une visite préanesthésique ? C’est pour faire une césarienne ».
Pour sa part, Ndèye Fatou Seck également prévenue dans ce dossier a indiqué qu’elle n’était pas sur place quand leur chef d’équipe était venue la consulter. « J’avoue que j’ai aperçu Sokhna ce jour-là. On était en train d’accoucher une autre malade quand elle est venue. Je n’étais pas censée m’occuper d’elle même si nous sommes une équipe. On était en service de 9 heures jusqu’à 22 heures. Je ne me suis pas approchée d’elle parce que personne ne m’a appelé », s’est-elle défendue. Même tonalité chez Ngoné Ndiaye. « J’étais dans une autre salle au moment des faits. Amy m’a amené le dossier de Sokhna. Une malade programmée pour une visite pré anesthésique doit être opérée dans les heures qui suivent. A ma connaissance, elle n’était pas dans l’urgence. Parce que Mme Sène m’a dit que sa tension était normale. Ce n’est pas moi qui l’ai examiné », a-t-elle déclaré.
Ndèye Khady Lo, chef d’équipe le soir a reconnu que Amy l’a dit qu’elle devait être surveillée et qu’elle devait aussi faire une visite préanesthésique. « J’ai remarqué dans son dossier qu’elle avait un antécédent et qu’elle présentait une grossesse à risque. Je suis passée à trois reprises pour prendre de ses nouvelles. J’avais oublié d’écrire ce que j’ai relevé. On m’a dit qu’elle a enlevé la perfusion et je l’ai refait. Elle m’a dit qu’elle ne pouvait plus se tenir debout. C’est sa maman qui m’a appris le décès », a-t-elle aussi ajouté. Ndèye Faly Guèye, de son côté, indique qu’elle n’était pas présente quand la chef d’équipe la consultait. Par ailleurs, précise-t-elle : « Je suis en état de grossesse et je comprends sa situation ».
Ayant fait le certificat de décès alors qu’elle n’avait pas les prérogatives, la sage-femme, Penda Diack, a également était entendue par le juge. Elle a confié : « je n’étais pas dans la même salle qu’elle est venue et je ne l’ai pas assisté. S’agissant du certificat de décès, je l’ai rédigé pour la morgue. Je n’ai pas examiné la malade et j’ai mis mort naturelle parce que j’ai pris l’avis du médecin. Et Ndeye khady est venue me dire que le médecin a dit que c’est une mort naturelle. Je suis sage-femme et je n’ai pas cette prérogative. C’est un spécialiste qui devait le faire », a-t-elle fini par avouer. Elle sera recardée par le juge : « vous vous êtes précipitez comme si vous avez voulu masquer quelque chose. Pourquoi cette précipitation ? Si vous n’avez rien à cacher pourquoi vous avez agi ainsi ? Ce n’est pas votre compétence de faire des actes de décès. Vous êtes des sage-femmes et limitez-vous à votre travail. Vous n’avez pas à constater des décès ». L’audience suit son cours et ce sont les témoins qui sont à la barre.
L'AFRIQUE EN CARENCE DE SPÉCIALISTE EN CHIRURGIE
Dakar a abrité hier le Symposium international consacré au renforcement des systèmes de soins chirurgicaux, obstétricaux et anesthésiques en Afrique à l’horizon 2030. Cette rencontre se déroule en deux temps, avec une réunion d’experts les 4 et 5 mai
Dakar a abrité hier le Symposium international consacré au renforcement des systèmes de soins chirurgicaux, obstétricaux et anesthésiques en Afrique à l’horizon 2030. Cette rencontre se déroule en deux temps, avec une réunion d’experts les 4 et 5 mai, et un sommet des ministres de la santé le 6 mai.
Ce conclave a pour but d’avancer l’agenda de la santé dans la mesure où le continent compte moins d’un spécialiste pour 100 000 habitants. Le directeur exécutif du symposium international, en abordant le sujet, a indiqué que 2% des docteurs dans le monde sont africains alors que l’Afrique compte plus de 20 % de la population mondiale. « Nous sommes 1 milliard 200 millions d’habitants, 1 malade sur 4 dans le monde est africain. Donc, c’est une situation difficile et moins d’un spécialiste en chirurgie pour 100 000 habitants », a-t-il déclaré.
Pierre M’Pélé constate que l’Afrique, dans le domaine de la santé, est un continent pas très outillé. « Malgré cela, le continent a quand-même réalisé des résultats importants dans le domaine de la chirurgie. En chirurgie, le taux de mortalité a chuté de 40% au cours des 20 dernières années. Cela veut dire que malgré les difficultés, nous sommes dans une bonne lancée, une bonne perspective d’améliorer la santé en Afrique », fait-il remarquer. Sous ce rapport, l’organisateur du symposium dit : « Nous travaillons ensemble aujourd’hui sur un domaine avec une composante qui a été un peu négligée en Afrique. Cette composante, c’est la chirurgie, de l’anesthésie obstétrique ».
« Chaque année, 40 millions en termes de besoins d’opérations chirurgicales ne sont pas réalisés en Afrique »
De l’avis de M’Pélé, la pandémie de la Covid-19 nous a montré, dans la majorité de nos pays, la faiblesse de nos systèmes de santé. Les inégalités persistent et ceux qui n’ont pas de moyens ont du mal à trouver des soins de santé adaptés. Les ressources financières manquent, les systèmes de formation en santé encore inadaptés. Nous sommes également dans une période de transition épidémiologique. Et nous passons petit à petit de maladies infectieuses à des maladies non transmissibles.
« Le premier, c’est comment répondre aux défis de l’amélioration des soins chirurgicaux obstétriques et anesthésiques en Afrique. Il y a aussi que chaque année 40 millions en termes de besoins d’opérations chirurgicales ne sont pas réalisés en Afrique. Et nous ne sommes pas encore au niveau recommandé pour l’année 2030, c’est-à-dire être à même de faire 5 000 opérations chirurgicales pour 100 000 habitants. Nous ne sommes même pas encore à 200 opérations chirurgicales pour 100 000 habitants », a-t-il fait savoir.
«ON NE PEUT PAS PARLER D’ÉMERGENCE, SI ON NE RÈGLE PAS LES PROBLÈMES DE SANTÉ»
Présidant la cérémonie d’ouverture du symposium, la directrice générale de la santé Dr Marie Khemess Ngom Ndiaye est revenue sur les soins chirurgicaux dans le continent africain
Pendant trois jours, près de 200 experts venus du continent vont passer en revue la problématique des soins chirurgicaux, obstétricaux et anesthésiques en Afrique. Le symposium s’est ouvert hier à Dakar et permettra de discuter de l’état actuel des soins chirurgicaux, notamment les gaps. Selon Dr Marie Khemess Ngom Ndiaye, on ne peut pas parler d’émergence dans le continent, si on ne règle pas les problèmes de santé.
Présidant la cérémonie d’ouverture du symposium, la directrice générale de la santé Dr Marie Khemess Ngom Ndiaye est revenue sur les soins chirurgicaux dans le continent africain. Selon elle, on ne peut pas parler d’émergence, si on ne règle pas les problèmes de santé. A l’en croire, la chirurgie est et reste une composante essentielle de la couverture sanitaire universelle et du renforcement des systèmes de santé. «Les affections nécessitant une prise en charge chirurgicale continuent d’accroître la charge mondiale de morbidité et ce phénomène augmente au fur et à mesure que l’on tienne compte de toutes les sous catégories de maladies. Il faut reconnaître que les traitements de ces affections demeurent hors de portée pour la majorité de la population mondiale en général et celle africaine en particulier», indique-t-elle. Avant d’ajouter que ceci mène à des pertes en vies humaines importantes et une réduction considérable du bien-être des millions d’individus, retardant ainsi le développement socio-économique de certains pays. «Sur ce, un accès universel à des interventions chirurgicales sûres, rapides et abordables, partout et pour tous, comme stipulé dans les soins de santé primaires, permet de sauver des vies et de prévenir des handicaps évitables».
LA SITUATION CHIRURGICALE DU CONTINENT EN CHIFFRES
«L'Afrique dans le domaine de la santé est un continent pas très outillé. Le continent compte un milliard 200 millions d'habitants et à peu près 20% de la population mondiale, mais un malade sur quatre dans le monde est africain», dit d’emblée Pierre M’Pélé, directeur exécutif du symposium international. Il ajoute par ailleurs que seulement 2% des médecins sont en Afrique et moins d’un spécialiste en chirurgie pour 100 habitants, et une clinique sur trois qui donne des soins chirurgicaux d’urgence. «C’est une situation extrêmement difficile mais malgré cela, au cours des 20 dernières années, le continent a quand-même réalisé des résultats importants dans le domaine de la chirurgie. En chirurgie, le taux de mortalité a chuté de 40% au cours des 20 dernières années», dit-il. Par ailleurs, il explique que l’actuelle pandémie de la Covid-19 a montré la faiblesse de nos systèmes de santé dans la majorité de nos pays. «Ceux qui n’ont pas de moyens ont du mal à trouver des soins de santé adaptés. Les ressources financières manquent. Les systèmes de formation en santé encore inadaptés. Nous sommes également dans une période de transition épidémiologique. Et nous passons petit à petit des maladies infectieuses à des maladies non transmissibles», souligne-t-il.
«CHAQUE ANNÉE, 40 MILLIONS EN TERMES DE BESOINS D’OPÉRATIONS CHIRURGICALES NE SONT PAS RÉALISÉS EN AFRIQUE»
Pierre M’Pelé estime que beaucoup de structures sanitaires ne sont pas bien équipées et les infrastructures sont dans des situations très difficiles. «Il y a aussi que chaque année, 40 millions en termes de besoins d’opérations chirurgicales ne sont pas réalisés en Afrique. Et nous ne sommes pas encore au niveau recommandé pour l’année 2030, c’est-à-dire être à même de faire 5 mille opérations chirurgicales pour 100 mille habitants. Nous ne sommes même pas encore à 200 opérations chirurgicales pour 100 mille habitants».
ALERTE SUR LES CAS D'HEPATITE CHEZ LES ENFANTS
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) continue de recevoir des dizaines de signalements de cas d’hépatites chez des enfants dont l’origine reste à déterminer, avec au total près de 230 cas probables dans le monde entier, a-t-elle indiqué mardi 3 mai
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) continue de recevoir des dizaines de signalements de cas d’hépatites chez des enfants dont l’origine reste à déterminer, avec au total près de 230 cas probables dans le monde entier, a-t-elle indiqué mardi 3 mai
«Ainsi, au 1er mai, au moins 228 cas probables ont été signalés à l’OMS dans 20 pays, et plus de 50 autres cas sont en cours d’investigation», a détaillé un porte-parole de l’OMS, Tarik Jasarevic, lors d’un point de presse régulier des agences de l’ONU à Genève. «Ces cas ont été signalés par quatre de nos six régions OMS», a-t-il ajouté.
Piste potentielle d’adénovirus
L’origine de ces inflammations sévères du foie reste inconnue. La majorité des cas ont été signalés en Europe, d’abord au Royaume-Uni. Le 5 avril, l’OMS a été informée de dix cas d’hépatite aiguë sévère d’étiologie inconnue chez des enfants de moins de 10 ans au centre de l’Écosse. Le 8 avril, 74 cas avaient été identifiés au Royaume-Uni. Cette hépatite touche principalement les enfants de moins de 10 ans, et se manifeste par des symptômes comme jaunisse, diarrhées, vomissements et douleurs abdominales.
Certains cas ont nécessité une transplantation du foie. Au moins un enfant est décédé. Les habituels virus à l’origine de l’hépatite virale aiguë (de A à E) n’ont été détectés dans aucun des cas, selon le Centre européen de contrôle et de prévention des maladies (ECDC) et l’OMS. Une analyse de ces mystérieux cas d’hépatites aux États-Unis a conduit les autorités sanitaires américaines à privilégier la semaine dernière la piste d’un adénovirus sans toutefois l’établir comme cause définitive.»
Banals, les adénovirus sont généralement plutôt connus pour provoquer des symptômes respiratoires, des conjonctivites ou encore des troubles digestifs. La transmission survient par voie oro-fécale ou respiratoire, avec des pics épidémiques souvent en hiver et au printemps, et plus souvent en communautés (crèches, écoles, etc). La majorité des humains sont infectés avant leurs 5 ans. Leur rôle dans le développement des hépatites mystérieuses reste cependant peu clair.
LE CANNABIS SE VEND DÉSORMAIS EN PHARMACIE EN AFRIQUE DU SUD
L’Afrique du Sud a ouvert, la semaine dernière, sa toute première officine de vente de marijuana. L’initiative vise à mieux encadrer le recours à cette herbe dont l’industrie, prometteuse à bien des égards, opère encore à la marge malgré la dépénalisation
La structure dénommée THC Africa est placée sous l’autorité du pharmacien Kyle Brocklebank, dans la province de Gauteng au nord du pays.
Le principe consiste, comme dans toutes les officines, à fournir au public la fameuse herbe sur présentation d’une ordonnance. Car le cannabis a beau être une drogue, ses vertus thérapeutiques dans le traitement de la douleur entre autres sont désormais largement reconnues malgré l’existence de quelques voix dissidentes.
Long combat
C'est en septembre 2018 que la Cour constitutionnelle d'Afrique du Sud a dépénalisé l'usage de la marijuana à des fins de consommation privée. Ce fut l’aboutissement d’un long combat aux relents parfois politiques, entamé par Myrte Clarke et Julian Stobbs, couple militant pour la levée du cadre restrictif autour du chanvre.
Cette décision avait contribué à stimuler le savoir-faire des acteurs du dagga – nom donné localement au cannabis – notamment à travers une foire à Pretoria, une première en Afrique.
Mais malgré cet enthousiasme renforcé par la libéralisation de la culture et de la commercialisation de la plante à titre thérapeutique, le vide législatif persistant laissait peu de place au rayonnement d’une filière au potentiel estimé pourtant à plus de 6,3 milliards de dollars en Afrique à l’horizon 2023, à en croire l’organisation Prohibition Partners.
Embrasser les opportunités
Il subsiste en effet un flou sur la question en Afrique du Sud. Fort d’une production d’environ 2,500 tonnes par an selon l’ONU citée par Prohibition Partners, le pays a vu fleurir ces dernières années toute une industrie dédiée au cannabis autour de clubs privés, de boutiques et même de dispensaires médicaux. Mais faute de cadre légal, les acteurs restent sujets aux humeurs de la police. Par ailleurs, obtenir une licence d’exploitation, même pour un usage thérapeutique, de la part du régulateur national de la santé reste une entreprise coûteuse et fastidieuse.
Plusieurs analystes estiment que le pays gagnerait à mieux organiser la filière afin de profiter des opportunités de ce nouvel or vert, notamment en produit d’exportation. Et cela d’autant que la Bourse de Johannesburg accueille plusieurs grandes firmes pharmaceutiques du secteur. Autre facteur stimulant pour cette industrie : la proximité avec le Lesotho voisin, pionnier de la dépénalisation de la culture de l’herbe en Afrique.
THC Africa réfléchit d’ores et déjà à étendre ses pharmacies dans d’autres pays africains tels que le Zimbabwe, le Kenya ou encore le Nigeria.
AFRIQUE, EPICENTRE DE LA ROUGEOLE
Selon l’OMS, les cas de rougeole ont augmenté de 400% sur les 3 premiers mois de l’année par rapport a la même période l’année dernière. Cette forte hausse est due au retard de la vaccination des enfants du fait de la pandémie de Covid 19.
Selon l’OMS, les cas de rougeole ont augmenté de 400% sur les 3 premiers mois de l’année par rapport a la même période l’année dernière. Cette forte hausse est due au retard de la vaccination des enfants du fait de la pandémie de Covid 19.
Le Nigéria a entamé une politique de retour volontaire pour ses ressortissants réfugiés dans le nord-est du Niger. les organismes humanitaires craignent un retour prématuré qui conduirait à davantage de victimes et de déplacés.
Enfin la folie des NFT (Non fungible Token) touche l’héritage sud africain. Un collectionneur a acheté fin mars aux enchères les droits NFT du mandat d’arrêt de Nelson Mandela de 1961 pour plus de 113000 euros.