L’avocat de la partie civile est en colère contre le procureur de Louga qui a décidé d’inculper seulement les sages-femmes pour non-assistance à Astou Sokhna décédée dans des conditions effroyables. Pour lui, les responsabilités de l’Etat et de la gynécologue sont engagées dans cette affaire.
Le décès tragique de Sokhna Astou à l’Hôpital régional de Louga continue à charrier toutes les interprétations. En dépit de l’inculpation de 6 sages-femmes pour non-assistance à personne en danger, l’avocat de la partie civile regrette «un mauvais règlement», qui aurait découlé «d’une pression». «Il y avait une pression maraboutique dans la ville. C’est cette pression qui a obligé le procureur à faire un règlement biaisé de l’affaire», assure Me Ousseynou Gaye. C’est ce qui a, dit-il, poussé le ministère public à «inculper les ¬¬sages-femmes pour non-assistance à personne en danger». Il explique : «Quand la ¬non-assistance à personne en danger aboutit à la mort, la moindre des choses c’est de faire le lien entre cette non-assistance à personne en danger et la mort, et inculper pour homicide.»
Ce qui n’a pas été fait par le Parquet de Louga laissant ainsi la «place à des soupçons», qui l’ont poussé à retenir contre les sages-femmes, le délit présumé de «non-assistance à ¬personne en danger» et non «d‘homicide volontaire». «Si le procureur l’avait fait, il n’aurait jamais déféré les sages-femmes devant le Tribunal des flagrants délits. Il veut apaiser la situation à Louga où il n’y a plus de soins dans les hôpitaux», regrette Me Gaye. Il promet une farouche opération au ministère public. «Le procureur a fait un mauvais règlement et on ne va pas lui faciliter la tâche», annonce le conseil de la famille de Mme Astou Sokhna.
La responsabilité de la gynécologue paraît «d’une évidence flagrante»
Par ailleurs, Me Gaye a du mal à suivre la démarche du procureur dans la gestion du dossier. Il trouve «à la limite injuste» que la gynécologue, «qui est d’astreinte», ne soit pas inquiétée dans cette affaire. Il dit : «Je ne peux pas comprendre que la gynécologue qui est d’astreinte, c’est-à-dire qui devrait rester à l’hôpital, se barre. Et puis elle vient, constate le décès, et se barre à nouveau. Et puis elle dicte le certificat de genre de mort en disant à la sage-femme de mettre mort naturelle. Ce que cette dernière a reconnu. Elle met le cachet et c’est sur la base d’un certificat de décès sans signature qu’on a enterré cette bonne dame.»
Selon l’avocat, «on les a obligés à le retirer pour éviter l’autopsie». Mais, la bataille n’est pas terminée. «Il n’est pas exclu qu’on fasse une autopsie, qu’on fasse l’exhumation parce qu’on veut comprendre de quoi cette dame est décédée», prévient-il. Pour l’avocat, la responsabilité de la gynécologue paraît «d’une évidence flagrante qui fait qu’on ne peut pas la laisser» en dehors de la procédure.
C’est pour cette raison que la partie civile a décidé de porter plainte contre elle pour installer l’Etat dans la cause. «C’est normal d’installer l’Etat parce que cette bonne dame ne travaille pas dans la rue ni dans une structure privée. Si elle travaille dans une clinique, la clinique répondra. Mais elle travaille dans un établissement hospitalier. C’est la structure hospitalière, qui sera installée dans la procédure pour répondre des conséquences financières de leurs actes», se justifie-t-il avant de déplorer le fait que le procureur n’ait pas aussi installé l’Etat dans la cause. «Ce qui n’est pas normal parce qu’il s’est précipité à engager une procédure bancale», dit-il. En promettant de déposer la plainte avant le 5 mai retenu pour l’ouverture du procès des 6 sages-femmes dont les 4 patientent encore en prison.
LES AUTORITÉS SANITAIRES S'ATTAQUENT FINALEMENT À L'IHU DE DIDIER RAOULT
Alors que le chercheur français est depuis longtemps discrédité par ses pairs, les autorités sanitaires ont finalement livré mercredi une charge sans précédent contre les pratiques qu'il a supervisées durant des années
L'IHU de Marseille a été le cadre "de graves manquements et non-conformités à la réglementation des recherches impliquant à la personne humaine", a résumé dans un communiqué l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), qui publie les conclusions d'une enquête menée fin 2021.
Didier Raoult, qui dirige encore l'IHU pour quelques mois, a acquis une importante célébrité médiatique depuis deux ans en tenant des positions, aujourd'hui discréditées, sur le Covid-19, notamment l'efficacité supposée de traitements comme l'hydroxychloroquine.
C'est la première fois que les autorités sanitaires s'attaquent aussi explicitement au Pr Raoult. Il est déjà poussé vers la sortie par son autorité de tutelle, les hôpitaux de Marseille, et blâmé par l'Ordre des médecins.
Le réquisitoire de l'ANSM, qui confirme largement des révélations de L'Express et Mediapart, ne concerne pas le Covid et remonte bien avant. L'autorité accuse l'IHU de s'être affranchi pendant des années de multiples règles pour mener des recherches sur des patients.
"Les règles éthiques n'ont pas été systématiquement respectées, ne permettant pas d'assurer la protection des personnes à un niveau suffisant", indique l'ANSM dans son communiqué qui accompagne un rapport plus détaillé.
La justice saisie
A de multiples reprises, des essais ont ainsi été engagés sans obtenir l'avis obligatoire d'un comité indépendant ni, parfois, le consentement de tous les patients examinés.
C'est par exemple le cas de prélèvements rectaux réalisés au début des années 2010 sur des enfants atteints de gastro-entérite. Pour des dizaines d'entre eux, le consentement des parents est absent.
En conséquence, l'ANSM annonce deux types d'actions.
L'une, menée par ses propres soins, consiste à demander l'interruption des essais entamés irrégulièrement et imposer "des actions correctives et préventives" pour remettre en bon ordre les recherches à l'IHU.
Ces mesures ne seront cependant pas immédiates, puisque l'ANSM doit passer par une procédure contradictoire avec l'IHU ainsi que l'AP-HM, dont la responsabilité est aussi mise en cause.
Parallèlement, l'ANSM annonce saisir la justice, ce qu'elle avait déjà fait à l'automne lors de la publication de l'enquête de Mediapart.
Comme à l'époque, elle accuse l'IHU d'avoir mené des essais irréguliers, mais elle y ajoute désormais une autre charge: lui avoir communiqué un faux document pour justifier le lancement d'une des recherches incriminées.
En revanche, les autorités sanitaires attendent d'en savoir plus sur le volet le plus spectaculaire des accusations portées contre l'IHU: depuis des années, ses équipes expérimentent des traitements censés lutter contre la tuberculose malgré leur absence d'efficacité.
L'enquête continue
Alors que les autres manquements sont essentiellement déontologiques, ces pratiques ont eu des conséquences dramatiques. Chez nombre de patients tuberculeux, des effets secondaires graves ont été enregistrés, allant dans un cas jusqu'à imposer une opération chirurgicale.
Mais l'ANSM estime qu'elles ne constituaient pas en tant que telles un essai clinique et ne se considère pas en mesure d'intervenir directement sur le sujet car il dépasse son domaine de compétences en tant qu'autorité réglementaire.
Or, la ligne de défense de M. Raoult se concentre sur ce volet. Le chercheur dément toute recherche sur la tuberculose dans son institut et, lors d'une conférence de presse la semaine dernière, a promis d'attaquer en justice Mediapart pour avoir évoqué des "essais sauvages".
"Il ne s'est pas fait d'essais thérapeutiques illégaux", a-t-il assuré.
Pour autant, même à supposer l'absence de recherches à proprement parler, le rapport de l'ANSM est loin de dédouaner l'IHU, attaquant un choix de traitements qui "n'apparaît pas justifié". L'autorité compte donc poursuivre son enquête et n'exclut pas, à terme, de saisir aussi la justice à ce propos.
"Nous, on n'est pas la justice, on a pris des décisions sanitaires là où on a pu les prendre", a expliqué une source au sein de l'ANSM. Et de rappeler qu'une autre enquête est menée par l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS), cette fois sur la façon dont est géré l'IHU.
LES ÉCOLES DE SANTÉ SOUS SURVEILLANCE
Les écoles de santé seront désormais ‘’systématiquement évaluées’’, et ‘’des dispositions seront prises pour des curricula qui adressent directement le comportement’’, a annoncé, jeudi à Dakar, le ministre de tutelle, Abdoulaye Diouf Sarr
Les écoles de santé seront désormais ‘’systématiquement évaluées’’, et ‘’des dispositions seront prises pour des curricula qui adressent directement le comportement’’, a annoncé, jeudi à Dakar, le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr.
‘’Les écoles de formation en santé seront évaluées systématiquement et nous allons voir avec l’Autorité de contrôle de la qualité de l’Enseignement Supérieur pour voir les curricula’’, a-t-il indiqué lors d’une conférence de presse dans le cadre des rencontres dites ‘’Le gouvernement face à la presse’’.
Il répondait à une question relative à l’affaire Astou Sokhna, une jeune femme décédée en couches à la maternité de l’hôpital régional de Louga (nord), le 1er avril dernier.
Six sages-femmes de cette structure sanitaire sont poursuivies dans le cadre de cette affaire pour non-assistance à personne en danger.
Le tribunal de grande instance de Louga (Nord) a renvoyé leur procès au 5 mai prochain. Quatre des six sages-femmes placées sous mandat de dépôt depuis le 19 avril sont sous mandat de dépôt. Les deux autres avaient été inculpées et remises en liberté.
‘’Au-delà de la technique, il y a le comportement et même le développement personnel, et nous allons voir comment adresser directement le comportement dans la formation des personnels de santé’’, a déclaré ce jeudi le ministre de la Santé et de l’Action sociale.
Il a signalé qu’‘’entre 2020 et 2022, 1.500 agents de santé ont été recrutés sans compter 900 personnels de santé recrutés dans le cadre du projet +Investir dans la santé maternelle, néonatale et infantile+ (ISMEA)’’. ‘’Ce qui fait qu’en deux ans, de 2020 à 2022, 2.300 personnels ont été recrutés dans le système de santé’’, a-t-il précisé.
Concernant les urgences et l’accueil dans les structures de santé, il a indiqué qu‘’’il y a un travail à poursuivre, car toute urgence doit être prise en charge une fois arrivé dans une structure de santé’’.
VERS LA CRÉATION DE 400 EMPLOIS DANS LES MUTUELLES DE SANTÉ
Au total, 400 prestataires de services seront recrutés dans les mutuelles de santé à la faveur de la signature, mercredi, à Kaolack (centre), de conventions entre l’Agence nationale pour la couverture de la maladie universelle (ANCMU) et des organisations
Kaolack, 28 avr (APS) – Au total, 400 prestataires de services seront recrutés dans les mutuelles de santé à la faveur de la signature, mercredi, à Kaolack (centre), de conventions entre l’Agence nationale pour la couverture de la maladie universelle (ANCMU) et des organisations mutualistes du pays.
Ces jeunes sénégalais qui vont être recrutés dans le cadre du programme dénommé Xeyu ndaw gni (l’emploi des jeunes), iront de ménage à ménage pour collecter des cotisations et expliquer le paquet de soins proposé aux adhérents à la CMU, a notamment appris l’APS des parties prenantes.
Cette convention signée en même temps que d’autres avec les organisations mutualistes vise un renforcement des ressources humaines qualifiées pour une meilleure gestion du programme de la CMU, ’’gage de sa viabilité technique et financière’’, a fait savoir le docteur Amadou Bocar Daff, directeur général de l’ANCMU.
‘’La mise en œuvre de ces différentes conventions que nous avons conjointement signées tout à l’heure, permettra le recrutement d’environ 400 jeunes sénégalais comme prestataires de services", s’est-il réjoui lors de la cérémonie de signature.
Il a assuré que l’ANCMU allait mettre à la disposition des organisations mutualistes une subvention annuelle de 40 millions.
Le directeur général de l’Agence nationale de la couverture de la maladie universelle a par ailleurs salué ‘’les résultats satisfaisants’’ enregistrés par les organisations mutualistes au cours de ces dernières années à travers l’enrôlement de près de quatre millions de personnes.
Il a toutefois insisté sur l’importance de relever d’autres défis afin de renforcer le rôle des organisations mutualistes en termes d’intensification de la communication de proximité, de professionnalisation de la gestion et du contrôle des prestations facturées par les structures sanitaires.
C’est l’une des raisons pour lesquelles l’ANCMU allait désormais travailler à impliquer davantage les organisations mutualistes dans l’opérationnalisation des bureaux dédiés à la CMU et qui seront mis en place dans les structures sanitaires, a souligné Amadou Bocar Daff.
L’OMS ET L’UNICEF ALERTENT SUR UNE EXPLOSION DES CAS DE ROUGEOLE DANS LE MONDE
Au cours des deux premiers mois de l’année 2022, les cas de rougeole ont explosé de près de 80% dans le monde. C’est ce qu’ont annoncé hier (mercredi 27 avril) l’organisation Mondiale de la Santé (oms) et l’Unicef.
Au cours des deux premiers mois de l’année 2022, les cas de rougeole ont explosé de près de 80% dans le monde. C’est ce qu’ont annoncé hier (mercredi 27 avril) l’organisation Mondiale de la Santé (oms) et l’Unicef.
L’Oms n’a eu de cesse, ces derniers mois, de sonner l’alerte sur les risques de catastrophe absolue si le dangereux retard pris dans la vaccination des enfants à cause de la pandémie de Covid-19 n’est pas rattrapé, et si les restrictions sanitaires sont levées trop vite. Comme l’Oms, l’Unicef craint désormais l’apparition de graves épidémies de rougeole, une maladie virale hautement contagieuse qui pourrait toucher des millions d’enfants en 2022. D’ores et déjà, les deux agences de l’Organisation des Nations Unies (Onu) soutiennent que le nombre de cas de rougeole a bondi de 79% au cours des deux premiers mois de 2022, en comparaison avec la même période l’an dernier.
Pour l’instant, quelque 17.338 cas de rougeole ont été signalés dans le monde en janvier et février 2022, contre 9.665 au cours des deux premiers mois de 2021. Mais les chiffres sont probablement plus élevés, car la pandémie de Covid-19 a perturbé les systèmes de surveillance. La rougeole étant très contagieuse, les cas ont tendance à apparaître lorsque les niveaux de vaccination diminuent. Les deux agences onusiennes craignent que les épidémies de rougeole soient un signe avant-coureur d’épidémies d’autres maladies qui se propagent plus lentement.
«RÉSURGENCE DE MALADIES MORTELLES»
«La rougeole est plus qu’une maladie dangereuse et potentiellement mortelle. C’est aussi un des premiers signes qu’il y a des lacunes dans la couverture vaccinale mondiale », a souligné la directrice générale de l’Unicef, Catherine Russell. Selon l’Oms et l’Unicef, un nombre trop élevé d’enfants n’ont pas pu bénéficier de vaccins contre la rougeole en raison notamment des perturbations des systèmes de santé, liées à la pandémie de Covid-19. En 2020, dit-elle, 23 millions d’enfants dans le monde n’ont pas reçu les vaccins infantiles de base par le biais des services de santé de routine. «C’est le nombre le plus élevé depuis 2009 et 3,7 millions de plus qu’en 2019, selon l’Oms et l’Unicef. La pandémie de Covid-19 a interrompu les services de vaccination, les systèmes de santé ont été débordés et nous assistons maintenant à une résurgence de maladies mortelles, dont la rougeole. Pour de nombreuses autres maladies, l’impact de ces interruptions des services de vaccination se fera sentir pendant des décennies», a averti le patron de l’Oms, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
L’ÉTAT N’A PAS SU CONSTRUIRE UN SYSTÈME HOSPITALIER DIGNE DES...
C’est une autre voix autorisée qui se prononce sur l’affaire Astou Sokhna, mais surtout au-delà, le système de santé lui-même. Pr Abdoul Kane constate d’abord que « ce qui a été fait jusqu’ici n’a pas été couronné de succès
C’est une autre voix autorisée qui se prononce sur l’affaire Astou Sokhna, mais surtout au-delà, le système de santé lui-même. Pr Abdoul Kane constate d’abord que « ce qui a été fait jusqu’ici n’a pas été couronné de succès par rapport à l’argent qui a été mis » dans le secteur. Au micro de iRadio, le cardiologue appelle à un « audit exhaustif et sans complaisance » du système.
La Coalition pour la santé et l’action sociale a sorti un communiqué pour parler de la situation qu’on vit aujourd’hui avec la guéguerre entre les médecins et les patients, de façon générale la crise de la santé au Sénégal. Pourquoi ?
Il est vrai que ce ne sera pas la première fois qu’on relève des drames dans nos structures de santé. Ce ne sera pas non plus la première fois que les populations expriment ce ressenti sur les nombreux dysfonctionnements de notre système sanitaire. Ce qui, pour nous, est une réalité reconnue par une frange importante de nos populations qui vivent beaucoup de pénibles épisodes dans nos structures de soins. Mais, nous avons l’impression que cette crise est particulière parce qu’elle cristallise différentes entités dans une dynamique qui, hélas, pourrait ne pas être celle qui doit appeler à la sérénité qui sied. Les pouvoirs publics ont eu à faire, dans un premier temps, des sorties qui peuvent être par endroit malencontreuses puisqu’ayant très rapidement jugé alors que le droit n’a pas encore été dit.
Bien entendu, ceci a entraîné une crispation au sein des professionnelles de santé qui ont eu cette impression qu’on les jetait en pâture. Et, on voit aujourd’hui qu’ils sont sur leurs gardes et pensent qu’il faut d’abord permettre à la justice de dire le droit en toute sérénité.
Pour vous, qu’est-ce qui doit être mis en avant ?
Ce qui, pour moi, est le plus important, c’est surtout la souffrance des nombreuses familles et des populations qui ont connu des drames similaires dans nos hôpitaux. Pour moi, c’est cette souffrance qu’il faut écouter et entendre. C’est d’abord permettre à ce que la famille d’Astou Sokhna puisse faire son deuil en toute sérénité. Mais, c’est également, au-delà de ce drame, que nous tous nous sachions que nous ne devons pas continuer à vouloir nous rejeter la balle. Chacun a sa part de responsabilité, l’État au plus haut niveau, qui n’a pas su construire un système hospitalier et de soins digne de ce que les populations doivent en attendre. Les soignants, qui sont certes héroïques et braves, par moments, et qui sont en droit de réclamer certains dus, doivent aussi faire une introspection parce que je pense que par rapport à l’éthique, nous devons beaucoup la renforcer à notre niveau. Je pense que le but de tout cela, c’est une réelle refondation de notre système de santé pour qu’enfin, les populations sénégalaises se sentent en sécurité.
Faut-il aller à des assises du système de santé au Sénégal ?
Le problème du Sénégal, c’est que le terme ‘’états généraux’’ est presque galvaudé. Cela ne sera pas la première fois. Je pense qu’il est important aujourd’hui que l’on comprenne que la cosmétique ne peut pas perdurer. Pendant longtemps, on a parlé des prouesses qui ont été réalisées mais le résultat est là. Cela veut dire qu’il faut quand même une volonté, qu’on sente cette vision qui change. Il faut que les paradigmes changent. Il faut déjà qu’on sache que ce qui a été fait jusqu’ici n’a pas été couronné de succès, en tout cas pas aussi efficient par rapport à l’argent qui a été mis. Si on veut, on peut l’appeler ainsi mais je pense que c’est surtout prendre conscience au plus haut niveau qu’il faut changer d’approche, de vision. Une fois que ceci est fait, peut-être qu’on peut avancer vers ce qu’on pourrait appeler des assises. Mais, ce qui est le plus important, c’est que vraiment, pour une fois, des solutions concrètes puissent être apportées et (elles) doivent aussi partir d’un audit exhaustif et sans complaisance de pourquoi cela n’a pas marché jusqu’ici. Et, surtout que les responsabilités souvent partagées aussi bien de l’État, des administrateurs de nos systèmes de santé, de nos ministères de la Santé mais également de nous soignants, du rôle qu’on a pu jouer pour que les choses ne marchent pas.
POUR UNE EXPRESSION DE LA JUSTICE ET UNE ÉVALUATION PROSPECTIVE RIGOUREUSE DU SYSTÈME SANITAIRE NATIONAL
Le secteur de la santé souffre encore de beaucoup d’insuffisances, dont les solutions ne viendront pas d’actes circonstanciels - COMMUNIQUÉ DU COSAS
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué de la Coalition pour la Santé et l’Action sociale (Cosas), reçue le 26 avril, à propos de la situation dans le secteur sanitaire marquée par l’affaire Sokhna Astou.
« Le bureau de la Coalition pour la Santé et l’Action sociale s’est réuni le dimanche 24 avril 2022 et a examiné, entre autres points, la crise sans précédent, provoquée par le décès inopiné d’une femme enceinte hospitalisée à la maternité de l’hôpital Amadou Sakhir Mbaye de Louga, le 31 mars 2022. La COSAS présente ses condoléances à la famille éplorée et prie pour le repos de l’âme de la défunte au Paradis.
Ce drame a provoqué une vive réaction de la famille de la défunte, qui a porté plainte contre les prestataires de soins, entraînant la poursuite de six sages-femmes (dont quatre ont été placées sous mandat de dépôt) pour négligence médicale. Tant et si bien que ce scandale sanitaire, venant à la suite de beaucoup d’autres, qui d’ailleurs ne constituent que la face visible de l’iceberg, a cristallisé les passions et donné lieu à une clameur publique inédite et des tiraillements inquiétants.
La COSAS, qui se veut un cadre regroupant des professionnels de la santé, des représentants des consommateurs, des associations de patients, des organisations communautaires, des hommes et femmes de médias, etc. a toujours milité pour que les soignants soient mis dans les meilleures conditions possibles afin qu’ils puissent, non seulement rester au service du patient et de la société mais aussi allier à leurs compétences techniques, une humanité indissociable du projet de soin. C’est pourquoi, elle suit avec attention particulière cette situation de tension née du cas de la dame Astou Sokhna. Nous tous devrons tirer toutes les leçons pour aller de l’avant. Pour ce faire, la COSAS en appelle au sens de responsabilité et à la sérénité des uns et des autres et offre sa médiation pour un dénouement rapide de cette crise.
La COSAS réitère sa position, selon laquelle le secteur de la santé souffre encore de beaucoup d’insuffisances, dont les solutions ne viendront pas d’actes circonstanciels mais plutôt d’une évaluation prospective rigoureuse sans complaisance de notre système de santé et la mise en œuvre systématique des mesures correctrices.
Cette initiative que nous comptons apporter comme contribution décisive et qui ne serait pas une de plus à ranger dans les tiroirs, devra impliquer, outre les acteurs du système sanitaire, l’ensemble des parties prenantes (élus locaux, société civile dont les collectifs citoyens, les syndicats, les professionnels de la presse, les associations de consommateurs, les leaders religieux... ainsi que le gouvernement et les partis politiques). Elle devra conduire à l’élaboration d’une politique de santé et à des réformes concertées et durables du système national de santé.
Par ailleurs, elle entend militer pour renforcer l’équité en santé en prenant en charge les intérêts des couches vulnérables de la société.
Pour rappel, la COSAS depuis sa création en 2017 se veut une organisation d’alerte et de veille sur la gouvernance sanitaire. Conformément à ses missions, elle compte s’investir pour la promotion de normes de transparence, d’équité et de liberté au sein des structures sanitaires. Ceci pour contribuer à l’amélioration de la qualité des soins et de promouvoir l’éthique et les bonnes pratiques.
Ensemble nous pouvons bâtir un système de santé performant et inclusif adossé aux valeurs éthiques ! »
DÉCÈS EN COUCHES D’ASTOU SOKHNA, UNE PRÉSENCE MASSIVE AU PROCÈS DES SIX SAGES-FEMMES
De nombreuses personnes se sont déplacées au tribunal de Louga (nord) aux premières heures de la matinée pour assister au procès de six sages-femmes poursuivies pour non-assistance à personne en danger
Louga, 27 avr (APS) – De nombreuses personnes se sont déplacées au tribunal de Louga (nord) aux premières heures de la matinée pour assister au procès de six sages-femmes poursuivies pour non-assistance à personne en danger après le décès en couches le 1er avril d’une patiente à la maternité de l’hôpital régional, a constaté l’APS.
Il s’agit de dizaines de personnes visibles devant le tribunal et ses alentours. Parmi elles, de nombreux agents de santé, venus apporter leur soutien aux sages-femmes pointées du doigt dans cette affaire.
Sur place, un impressionnant dispositif sécuritaire a été déployé par la Police qui veille au grain et filtre les entrées. Seuls les témoins, proches des parties prenantes et journalistes ont pour l’heure été autorisés à accéder à la salle d’audience.
Cette affaire judiciaire est partie du décès le 1er avril en couches d’Astou Sokhna à la maternité de l’hôpital Amadou Sakhir Mbaye. Ses proches pointent du doigt une négligence du personnel hospitalier. La patiente ayant attendu en vain plusieurs heures pour subir une césarienne.
Son époux dépose alors une plainte devant le procureur de Louga pour non-assistance à personne en danger. L’enquête menée par la police a débouché sur l’inculpation de six sages-femmes et le placement sous- mandat de dépôt de quatre d’entre elles plus de deux semaines après le décès d’Astou Sokhna.
Les circonstances du décès de cette femme d’une trentaine d’années avaient suscité une vague d’indignation et une grande émotion dans l’opinion publique. Poussant le ministère de la Santé à déployer sur place, une mission d’enquête administrative qui a débouché sur la prise de mesures conservatoires à l’encontre de certains agents de cette structure hospitalière du nord du pays.
Dès le 13 avril, le directeur du centre hospitalier, Amadou Guèye Diouf, est limogé en Conseil des ministres et remplacé par un administrateur hospitalier du nom d’Abdallah Guèye.
Dans la foulée, l’Intersyndicale des travailleurs de l’hôpital organise un sit-in pour dénoncer l’empressement avec lequel la tutelle s’y est prise pour sanctionner une partie du personnel médical.
Ils vont être soutenus par beaucoup d’agents de santé à travers une grève ayant paralysé pendant 72 heures une grande partie système sanitaire du pays.
UNE SAISIE ESTIMÉE A PRES DE 230 MILLIONS DE FCFA
Un lot de faux médicaments d’une valeur de près de 230 millions de francs Cfa a été saisi dans la région de Kaffrine, précisément à Nganda.
Un lot de faux médicaments d’une valeur de près de 230 millions de francs Cfa a été saisi dans la région de Kaffrine, précisément à Nganda. La Douane, qui poursuit ses opérations « bouclage » sur l’étendue du territoire national, vient ainsi de faire une belle prise, après celles menées « avec succès » le long du Littoral, selon un communiqué. Les agents des Douanes du Poste de Nganda, ont saisi, le vendredi 22 avril 2022, une importante quantité de faux médicaments sur une Berline de type Peugeot 504.
La saisie a été effectuée lors d’une patrouille sur l’axe Diamagadio-Ndiao Bambaly-Ndiobène dans la région de Kaffrine, à quelques encablures de la frontière avec la Gambie. Ladite Berline a été « immobilisée à la suite d’une course-poursuite après le refus du conducteur d’obtempérer à la sommation d’arrêt des agents des Douanes », lit-on. La marchandise frauduleuse saisie a permis de découvrir divers types de faux médicaments dont des antalgiques, des vitamines, des aphrodisiaques, des antibiotiques et des contraceptifs. La valeur totale desdits médicaments est estimée à 228 millions de francs CFA par le Dr Mamadou Fall Niang, pharmacien établi à Kaffrine. Le conducteur de la berline a été appréhendé et placé en garde à vue.
LE MINISTRE DE LA SANTE A TOUT FAUX
L’abrogation de l’arrêté de Madame Aïcha Goundiam par le Ministre de la Santé et de l’Action sociale (Msas) va à l’encontre de l’Arrêt de la Cour Suprême rendu dans cette affaire
L’abrogation de l’arrêté de Madame Aïcha Goundiam par le Ministre de la Santé et de l’Action sociale (Msas) va à l’encontre de l’Arrêt de la Cour Suprême rendu dans cette affaire. Quand le ministre et la directrice de la nouvelle agence de régulation pharmaceutique disent à tour de rôle que Mme Goundiam n’a pas de bail de l’Ipres propriétaire des locaux, on ne peut que s’inscrire en faux contre de telles affirmations mensongères et malhonnêtes car l’Ipres est doublement dans l’illégalité sous influence politique du Msas :
1- Après la fin des travaux de réfection, Mme Aïcha Goundiam avait son droit de priorité pour obtenir un bail.
2- Ce droit de priorité lui a officiellement été confirmé par courrier de réservation du bail le 17 décembre 2018 (Voir ci-contre). Elle y a favorablement répondu en janvier 2019.
Mais l’Ipres n’a pas respecté ses engagements ! Il a donné le bail à une autre pharmacienne cousine du Chef de l’Etat et épouse d’Abdoulaye Baldé, « allié » de Macky Sall. Contrat frauduleux signé par Mme Aminata Gassama en août 2020. Or l’Ipres c’est quasiment l’Etat, puisque c’est en majorité l’Etat ! Cela veut dire qu’un document officiel signé par le Dg de l’Ipres engage l’Ipres donc l’Etat, puisqu’il y a continuité de l’Etat !
Seulement voilà, l’Ipres a donné le local à Mme Aminata Gassama en lui faisant cosigner un contrat de bail frauduleux comportant une clause de responsabilité qui dit que : « Le preneur s’engage à prendre en charge la réparation de tous dommages et le règlement de toutes indemnités auxquelles l’institution pourrait être condamnée et qui soient consécutifs à l’attribution de ce bail à son profit. « Il peut s’agir notamment du paiement d’une éventuelle indemnité d’éviction au profit d’une structure qui bénéficiait d’une priorité relativement à ce bail, en application des dispositions de l’Acte Uniforme sur le Droit Commercial Général relatives au bail commercial ».
Un tel contrat de bail avec une telle clause frauduleuse ne doit pas passer, car cela voudrait dire que n’importe quel propriétaire d’un local ou d’un quelconque bien immobilier pourrait faire sortir un locataire à tout moment au profit d’un locataire fortuné qui accepterait cette clause