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27 novembre 2024
Santé
L’HÔPITAL AMADOU-SAKHIR-MBAYE EN GRÈVE DE SOIXANTE-DOUZE HEURES
L’intersyndicale des travailleurs de l’hôpital Amadou-Sakhir-Mbaye de Louga (nord) a décrété, mercredi, une grève d’une durée de soixante-douze heures renouvelable et la fermeture de toutes les maternités de la région
Louga, 20 avr (APS) - L’intersyndicale des travailleurs de l’hôpital Amadou-Sakhir-Mbaye de Louga (nord) a décrété, mercredi, une grève d’une durée de soixante-douze heures renouvelable et la fermeture de toutes les maternités de la région, a déclaré à l’APS le docteur Souleymane Loucar, son porte-parole.
Les travailleurs ont pris cette décision pour manifester leur soutien à quatre de leurs collègues, des sages-femmes placées depuis mardi sous mandat de dépôt pour non-assistance à personne en danger, après le décès en couches d’Astou Sokhna, une patiente.
Mardi matin, la police judiciaire a déféré au parquet de Louga six sages-femmes de l’hôpital Amadou-Sakhir-Mbaye pour leur responsabilité présumée dans le décès en couches de cette dame, le 1er avril dernier.
Mais deux des sages-femmes ont bénéficié d’une liberté provisoire, depuis mardi après-midi.
Les six prévenues comparaitront, le 27 avril, devant le tribunal des flagrants délits de Louga, selon un de leurs avocats, Abou Abdoul Daff.
Astou Sokhna, admise à la maternité de cet hôpital, le 31 mars, après neuf mois de grossesse, y est décédée en couches, plusieurs heures plus tard.
Son mari accuse des travailleurs de l’établissement public de santé de non-assistance et de négligence envers son épouse.
‘’Nous avons pris la décision d’entamer une grève d’une durée de soixante-douze heures renouvelable (…) Les sages-femmes ne sont plus en [mesure] d’effectuer convenablement leur travail. Et nous ne prendrons pas le risque de travailler dans ces conditions’’, a soutenu Souleymane Loucar lors d’un point de presse.
L’intersyndicale des travailleurs de l’hôpital Amadou-Sakhir-Mbaye de Louga annonce, par ailleurs, une suspension des services de maternité, dans les établissements publics de santé de la région de Louga.
Elle assure, toutefois, que les services chargés des urgences vont continuer à fonctionner. ‘’Lundi, nous reviendrons faire une évaluation de la situation’’, a dit M. Loucar.
Selon lui, l’intersyndicale exige la libération des sages-femmes placées en détention. ‘’Leur place n’est pas en prison, mais dans les salles d’accouchement (…) Elles ne sont en rien responsables de cette situation’’, a-t-il martelé.
‘’Le ministre de tutelle (celui de la Santé) doit démissionner, car il n’est plus à la hauteur de ce système de santé’’, a soutenu Souleymane Loucar, invitant tous les acteurs du système de santé à s’atteler à l’amélioration du secteur.
‘’De pareilles situations peuvent se reproduire si nous n’y trouvons pas une solution. C’est le système qui est malade, qui doit être repensé. Les agents ne sont en rien responsables’’, a-t-il insisté.
L’intersyndicale des travailleurs de l’hôpital Amadou-Sakhir-Mbaye est constituée du Syndicat autonome des médecins du Sénégal, du Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale, du Syndicat national des travailleurs de la santé et du Syndicat autonome des techniciens supérieurs de la santé.
RASSEMBLEMENT DE PROTESTATION CE 20 AVRIL DANS L’AFFAIRE POLIMED
L’hôpital de Mbour vit depuis trois ans maintenant une profonde crise liée à la gestion de son centre d’imagerie médicale par la société Polimed.
Etienne NDIAYE (Correspondant permanent à Mbour) |
Publication 20/04/2022
L’hôpital de Mbour vit depuis trois ans maintenant une profonde crise liée à la gestion de son centre d’imagerie médicale par la société Polimed. Un conflit né entre les deux parties a abouti depuis le 22 mars dernier à un blocage de ce service, avec toutes les conséquences nuisibles sur la santé de la population. Un collectif d’organisations citoyennes de la commune de Mbour a décidé de porter le combat pour un règlement urgent et définitif de cette situation. Un grand rassemblement est prévu à cet effet le mercredi 20 avril devant l’établissement sanitaire. Le collectif a fait face à la presse samedi dernier. Le Ministre de la Santé et de l’Action Sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, réagit en promettant la tenue hier mardi d’une rencontre au sortir de laquelle «d’importantes décisions» seront prises.
«Trop c’est trop!» «Stop ça suffit !». Les interjections ne suffisent pas pour exprimer la colère de ce collectif de citoyens de la commune de Mbour indignés par l’arrêt depuis trois semaines maintenant des activités d’imagerie médicale à l’Hôpital de Mbour, du fait d’un bras de fer avec la société Polimed dont le centre éponyme implanté dans l’établissement public de santé depuis 2015 a vocation à assurer lesdites prestations. Face à cette situation catastrophique, ces citoyens, jeunes surtout, ont fait face à la presse samedi dernier pour alerter l’opinion nationale et internationale. C’est avec «désolation inouïe» que ce collectif a fait face à la presse « pour dénoncer, jusqu’à la dernière énergie », ce qui est en train de se passer à l’hôpital Thierno Mouhammadoul Mansour Barro de Grand Mbour. «La situation qui nous interpelle, aujourd’hui, remonte à plusieurs mois voire plusieurs années, et est notamment causée par une histoire de respect, de rupture ou de renégociation du contrat qui lie l’Hôpital de Grand Mbour au centre POLIMED. Des démarches entreprises, des réunions tenues au Ministère de la Santé et de l’Action Sociale depuis novembre 2021 avec les autorités de tutelle, n’ont abouti jusqu’à présent à aucune décision concrète permettant de régler le problème entre les médecins, Polimed et la direction de l’hôpital. Actuellement, même les malades en urgence n’accèdent plus à l’imagerie médicale qui est incontournable, et je dis bien incontournable dans la prise en charge de la plupart des patients. Autrement dit, les malades ne peuvent plus faire de radio ni de scanner, encore moins d’échographie, de mammographie ou tout autre examen spécial au niveau de l’hôpital même si, bien disponibles; le matériel et le médecin. Une situation difficile que les populations du département de Mbour vivent depuis un certain temps», fait remarquer d’emblée Bakary Diémé, le porte -parole du jour, à travers une déclaration lue.
L’hôpital de Mbour devenu «UN MOUROIR?»
Pour Bakary Diémé et compagnie, déjà des victimes sont enregistrées et si rien n’est fait, dansles plus brefs délais, d’autres cas de décès seront enregistrés.
Ainsi, «au lieu de sauver des vies, l’hôpital deviendrait un MOUROIR pour les populations», trouve le coordinateur du mouvement «Mbour Justice». «Nous sommes au regret, chère population, de vous informer que toutes les autorités concernées sont au courant de cette situation catastrophique que traverse l’hôpital de Grand Mbour.Le Président du Conseil départemental de Mbour, le Préfet et le Gouverneur de la région de Thiés ont tous été informés de cette situation depuis le début. Le Ministre de la Santé est au courant. La Présidence de la République a été saisie. L’on se demande alors, comment nos autorités ont-elles laissé ce problème s’empirer jusqu’à ce qu’on en arrive là aujourd’hui», s’interroge l’activiste, qui est visiblement dépassé par la tournure des événements. «Est-ce une négligence ? Une absence de volonté ? Ou tout simplement un manque de considération pour les populations du département de Mbour» se demande-t-il, sans être capable d’y répondre. Mais, prévient-il «Quoi qu’il en soit, nous ne pouvons accepter qu’une telle situation perdure !» C’est à cet effet qu’ «une grande mobilisation» est annoncée. Elle sera tenue ce mercredi 20 avril devant l’hôpital de Grand Mbour à partir de 15 heures. Une déclaration de rassemblement est déjà rédigée et sera déposée à la Préfecture dès ce lundi, informe notre interlocuteur.
Un ras le bol face au mutisme inquiétant des autorités.
Pour ce collectif de citoyens indignés, c’est qu’il y a urgence de dire «ça suffit» à propos de la situation qui sévit à l’Hôpital Thierno Mouhammadoul Mansour Barro de Mbour… «Chers concitoyens, Vous avez été nombreux à nous interpeller sur ce qui se passe dans cet établissement public. Vous avez été nombreux à nous expliquer combien il est difficile de se soigner sans être minimisé, frustré, négligé et parfois baladé par des rendez-vous qui n’en finissent pas. Vous avez été nombreux, chers parents, frères et sœurs, à nous expliquer comment votre proche a perdu la vie en en donnant une autre ; Comment le médecin refuse votre ticket parce que vous l’avez acheté à Polimed; Et comment Polimed n’accepte plus le ticket acheté à la caisse de l’hôpital. Le malade est laissé à lui -même, exposé aux méfaits d’une prise en charge médicale défaillante. L’heure est venue pour nous de dire Stop, ça suffit!!!» Cet appel à la mobilisation est destiné aux populations des 16 communes du département de Mbour, associations de jeunes, groupements de femmes.» Ensemble donnons -nous rendez -vous ce mercredi devant l’hôpital de Grand Mbour pour dire , à vive voix ,que nous, n’en pouvons plus, que nous sommes fatigués et que nous réclamons notre droit à une prise en charge médicale appropriée» termine la déclaration de ce collectif spontané de citoyens de Mbour préoccupés par le conflit Polimed /hôpital de Mbour qui a fini de déteindre très négativement sur la qualité des soins aux patients et très naturellement sur la sécurité de la population de tout un département. Toutefois, l’espoir reste permis. Dimanche soir, le Ministre de la Santé et de l’Action Sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, intervenant dans une émission de nos confrères de Télé Futur Médias (TFM) a annoncé qu’une rencontre sera tenue ce mardi à ce sujet, rencontre qui devra à l’en croire permettre de prendre « d’importantes décisions» Sera-ce simplement la rencontre de la dernière chance, est-on tenté de se demander.
LES ALBINOS DANS UN ÉNIÈME CRI DE DÉSESPOIR
Cancer de la peau, mortalités récurrentes, problèmes sociaux, dermatologiques et de vision, Mouhamadou Bamba Diop, président également de la FPVASA (Fondation des personnes vivant avec l’albinisme au Sénégal et en Afrique) parle.
Cheikh CAMARA, correspondant permanent à Thiès |
Publication 20/04/2022
C’est une complainte de désespoir jaillie du cœur que les personnes vivant avec l’albinisme au Sénégal ont émise, ce week-end à Thiès, au cours d’une conférence de presse organisée parla FPVASA (Fondation des personnes vivant avec l’albinisme au Sénégal et en Afrique), pour s’offusquer de « l’illettrisme inquiétant des albinos(98%), de nos problèmes de santé et d’accès adéquat (cancer de la peau), des mortalités récurrentes, nos problèmes sociaux, dermatologiques et de vision (ophtalmologie) ».
Elles sont plusieurs dizaines de femmes albinos qui se font violer tous les ans au Sénégal du fait de certaines croyances qui recommanderaient d’« entretenir des relations avec une albinos ». En période électorale, la psychose s’empare de beaucoup de familles du fait des tentatives d’enlèvement d’albinos. « En effet, leurs cheveux et leurs organes (langue, tête, doigt…) seraient très prisés dans certaines pratiques occultes », s’indigne le président de l’Association nationale des Albinos du Sénégal (ANAS), Mouhamadou Bamba Diop, président également de la FPVASA (Fondation des personnes vivant avec l’albinisme au Sénégal et en Afrique), qui évoque « les agressions et enlèvements dont font l’objet les albinos, et même parfois l’exhumation de leurs cadavres ».
Et de signaler des « cas d’assassinat et d’enlèvements survenus en période électorale ». La lutte contre la discrimination des enfants albinos et l’amélioration des conditions de vie des personnes atteintes d’albinisme ont été au centre des discussions, qui ont surtout permis de passer en revue « toutes les problématiques liées à la situation de ces ‘’opprimés’’ vivant dans un supplice corporel et moral horrible, qui souffrent dans leur chair et endurent l’expulsion d’une société prise en piège dans ses mythes et ses répugnances imprudentes ».
L’albinisme étant très peu connu au Sénégal, beaucoup d’ignorance et de fausses croyances ont pour effet une discrimination des personnes atteintes, souvent marginalisées, isolées, victimes d’abus. Aussi du fait qu’il reste « tabou », l’accès à l’éducation et à la santé leur est très difficile. « Nos droits sont bafoués », s’étrangle le président de l’Association des albinos du Sénégal, qui souffre le martyre comme tous les autres membres de cette communauté. Selon Mouhamadou Bamba Diop, « il existe très peu de professionnels de santé spécialisés dans ce domaine au Sénégal ».
Aussi de remarquer qu’« actuellement, aucun recensement des personnes albinos n’a été effectué au Sénégal, ce manque d’information freine la mise en place des projets et empêche une juste appréhension du phénomène ». L’Association nationale des Albinos du Sénégal s’indigne du fait que « beaucoup de mythes, le plus souvent discriminatoires, soient attachés à l’albinisme, ce, du fait de gens qui méconnaissent cette anomalie congénitale, dans une société qui tarde à briser le tabou ».
Dans les transports publics, certains refusent de s’asseoir à côté de nos « opprimés » qui souffrent de n’avoir pas joui convenablement de l’affection dont ils ont besoin au sein de la société. Parfois même on les pousse à la mendicité, ce entre autres formes de stigmatisation. La journée a aussi été mise à profit par l’Association nationale des Albinos du Sénégal pour procéder à la distribution, sous forme de dons, de nourritures, de crèmes solaires et hydratantes aux personnes albinos. Egalement des informations ont été partagées sur la construction et la situation du Centre pour la promotion et la réinsertion nationale des personnes vivant avec l’albinisme au Sénégal, dont l’objectif consiste à « résorber notamment l’extrême pauvreté de cette communauté et le défaut d’accompagnement de l’État (300.000 FCFA annuel) ».
AND GUEUSSEUM MAINTIENT LA CADENCE
Pour contraindre le gouvernement à satisfaire leur plateforme revendicative, les camarades de Mballo Dia Thiam ont programmé deux séances de grève de 72h dont l’une à partir du 20 au 22 avril courant.
Un 5ème plan d’action qui couvre la période du 16 avril au 07 mai 2022 a été annoncé hier, mardi 19 avril, par l’alliance And Gueusseum au cours d’un point de presse. Pour contraindre le gouvernement à satisfaire leur plateforme revendicative, les camarades de Mballo Dia Thiam ont programmé deux séances de grève de 72h dont l’une à partir du 20 au 22 avril courant.
Depuis quelques mois, le secteur de la santé est en ébullition avec des grèves répétées. Une manière pour les syndicalistes d’exprimer leur désaccord face au système de rémunération des agents de l’Etat et à leur plan de carrière. Un système qui tourne en défaveur des agents de la santé, selon eux. En point de presse hier, mardi 19 avril à Dakar, l’alliance And Gueusseum a réitéré les raisons de sa radicalisation.
Pour les camarades de Mballo Dia Thiam, c’est en désespoir de cause face aux atermoiements du gouvernement à l’issue de l’évaluation de son 4ème plan d’actions, qu’And Gueusseum a décidé de poursuivre résolument la lutte en déclinant le 5ème plan d’action. « La promesse de signer le protocole d’accords gouvernement-And Gueusseum n’a pas eu lieu encore moins des négociations sur le système de rémunération», a fait savoir M.Thiam.
Et de poursuivre : « paradoxalement, le gouvernement nous invite le 12 avril dernier, les mains vides et nous parle encore d’une séance d’enregistrement de revendications en promettant une énième réunion dans une dizaine de jours pour des propositions financières à négocier, ainsi la conclusion de manœuvres dilatoires du gouvernement se justifie ». Ce 5ème plan d’action sera marqué par un boycott des activités de formation, de supervision et des réunions de coordination ainsi que la poursuite de la rétention des informations sanitaires et sociales qui ont démarré depuis le 16 avril dernier et qui vont se poursuivre jusqu’au 07 mai prochain. Deux séances de grèves avec seulement le respect des urgences seront observées à partir du 20 jusqu’au 22 avril et du 04 au 06 mai prochain.
A travers ce plan d’action, l’Alliance And Gueusseum s’oppose à la démarche du gouvernement sur les nominations aux différents postes de l’action sociale. « Tout en reconnaissant à l’autorité la prérogative de nommer, il n’en demeure pas moins que l’action sociale est entité d’égale dignité et complémentaire à la santé dans un ministère de la Santé et de l’action sociale » a renseigné M. Thiam. Et de poursuivre : « il est inconcevable parce qu’incompréhensible de nommer à tous les niveaux de la chaine de responsabilité des cadres n’ayant pas le profil du poste et dont certains ont fini de montrer leur limites objectives en termes de management, au détriment des cadres du sérail, toujours frustrés de ne point connaitre de promotion interne ».
Pour And Gueusseum, l’action sociale doit revenir aux travailleurs de l’action sociale, pour non seulement le parallélisme des formes mais aussi pour le respect du changement de paradigme. Pour détailler leur propos, Mballo Dia Thiam a aussi renseigné : « la conseillère technique de l’action sociale du cabinet, la directrice générale de l’action sociale, le directeur de l’Ecole nationale des travailleurs de la santé et de l’action sociale (Entss), le nouveau directeur de l’action médico-sociale ne sont pas des travailleurs sociaux »
par l'éditorialiste de seneplus, ada pouye
MOURIR EN DONNANT LA VIE, HUMANISATION DES SOINS EN QUESTION
EXCLUSIF SENEPLUS - Les lieux de soins deviennent un vivier de la violence et de maltraitance sous toutes ses formes. Le respect de la vie a fait défaut dans le cas de la défunte Astou Sokhna
« Toute prédiction est un ressentie du futur, par empathie du présent de son passé » Serge Zeller.
Dans une société guidée de la fatalité (NdogaluYalla), aucun décès n’est évitable y compris maternel, et les excuses institutionnelles « dieguelou culturel » le verdict de la mission d’évaluation du décès maternel à Louga est tombé : négligence et décès évitable avec une sanction du Directeur de l’hôpital Sakhir Mbaye et une saisine du procureur régional.
Après les clameurs et l’indignation soulevées auprès de l’opinion publique suite au décès maternel évitable de Mme Astou Sokhna et la demande de sanctions des présumés auteurs, il est important de s’interroger sur les symboliques du lien social sous le prisme de l’humanisation des soins et les mécanismes de traitement de la responsabilité de l’administration publique dans un contexte politique chargé après les élections locales de janvier et les législatives de juillet 2022
La pandémie de la Covid-19 a révélé l’importance du rôle joué par le personnel de santé pour limiter la catastrophe sanitaire avec des moyens limités au niveau des ressources matérielles et humaines. Ce professionnalisme a été salué par tous au point d’être présenté lors des conférences internationales comme une bonne pratique et un modèle dans la riposte contre la Covid-19 dans un pays en développement.
Le décès maternel de Mme Astou Sokhna (paix à son âme) a interpellé et choqué tout le pays y compris le plus haut sommet de l’État, ce qui lui a valu un traitement spécial lors du Conseil des ministres avec des résolutions et des actions concrètes pour soulager le peuple ému. La diligence avec laquelle ce décès a été traité notamment en dépêchant une mission d’évaluation de 18 personnes à qui il a été instruit de soumettre son rapport dans les quarante-huit heures au président de la République. Toute l’actualité nationale de la préparation des élections législatives avec le parrainage tous azimuts était bousculée par cet évènement malheureux et justifié même une marche autorisée à Louga en attendant l’autre marche de protestation prévue à Dakar le 22 avril pour sonner le glas à l’ignominie. Que n'a-t-on pas entendu comme témoignages de femmes enceintes, de parents de femmes enceintes, des familles et des sages-femmes à la retraite. Tous les témoignages des femmes enceintes qui ont souffert le martyre dans les salles d’accouchement, celles qui vivent en milieu rural transportées sur des charrettes de fortune sans compter celles qui se contentent des services d’une accoucheuse traditionnelle. Une femme enceinte renvoyée de la maternité qui accouche dans le taxi, quatre nourrissons morts calcinés dans un service de néonatologie dans les régions, un bébé mort asphyxié dans une clinique privée à Dakar tentative de viol d’une femme enceinte en milieu hospitalier, sont autant de reflets de cette violence des prestataires de soins sur des femmes vulnérables. En mots et en images, des mortes en couche sans voix et des familles devraient troubler nos sommeils et nous obliger à nous interroger sur la place de la santé dans nos politiques de développement. Certes des efforts ont été fournis pour accroître la couverture médicale. Mais force est de constater que les lieux de soins deviennent un vivier de la violence et de maltraitance sous toutes ses formes. Est-ce admissible au 21e siècle pour un pays en phase d’émergence nous dit-on, de voire des femmes enceintes mourir en donnant la vie, un scandale courant sous nos cieux même si le taux de mortalité maternelle au Sénégal a connu une baisse significative avec 216 décès pour 100 000 naissances vivantes contre 122 décès pour 100 000 naissances vivantes pour les ODD 5, 12 pour 100 000 naissances vivantes dans les pays développés.
L’émotion suscitée par ce décès maternel renseigne à la fois sur la violence dans notre société relayée chaque jour par les médias et l’entropie dominante dans nos services publics y compris de santé.
La logique des trois retards à éviter pour réduire la mortalité maternelle
Les principaux facteurs qui concourent à la mortalité maternelle sont les trois retards :
Prise de décision de recourir à un centre de santé. Une femme enceinte qui manque de moyens, attend son mari ou sa belle-mère pour observer ses visites prénatales ou aller à la maternité pour accoucher.
Retard pour arriver dans un centre de santé. L’ignorance des signes de danger de la grossesse par les patientes pourrait expliquer certains retards. La distance entre les résidences et le centre ou le poste de santé constitue aussi un problème pour les femmes enceintes dans certaines conditions en milieu rural et dans certains milieux urbains. La carte sanitaire renseigne largement sur les folles distances à parcourir pour accéder à un poste de santé ;
Retard pour recevoir un soin : non disponibilité des ressources humaines qualifiées et de matériels et équipements et de médicaments, qualité et le coût élevé des soins obstétricaux d’urgence ;
À partir du rapport de mission, le ministre de la Santé et de l’action sociale, M. Diouf Sarr a indiqué clairement que le troisième retard notamment le retard dans l’administration des soins de la défunte aurait causé le décès maternel.
La situation actuelle des ressources humaines dans le domaine de la santé reproductive :
115 Gynécologues obstétriciens au Sénégal avec une disparité selon les régions médicales ;
2677 sages-femmes d’état : 1 sage-femme pour 2 233 femmes en âge de reproduction au Sénégal au moment où les normes de l’OMS sont d’une sage-femme pour 300 femmes en âge de reproduction ;
2245 infirmiers d’état : 1 IDE pour 5942 habitants contre les normes OMS de 1 IDE pour 300 habitants.[1]
L’accès aux services de soins de qualité
Il est de coutume dans les maternités de faire systématiquement l’audit des décès maternels avec l’appui du Fonds des Nations unies pour la population pour mieux infléchir la courbe de la mortalité maternelle au Sénégal en lien avec les Objectifs de Développement durable d’ici 2035.
La question qui se pose naturellement est de savoir si le personnel présent ce jour fatidique était formé pour assurer des soins obstétricaux et chirurgicaux d’urgence comme la césarienne et l’hystérectomie au niveau de l’hôpital Sakhir Mbaye.
L’accès aux services de santé sur le plan économique et géographique constitue un véritable problème. Nous comptons au Sénégal 99 Centres de santé du secteur public avec 23 % pour la région de Dakar contre 3% pour chacune des régions de Kédougou et de Sédhiou ; 2563 postes de santé et équivalents des secteurs public et privé avec 25 % pour la région de Dakar contre 1,6% pour la région de Kédougou selon le rapport annuel de la carte sanitaire 2019. Le rayon de couverture géographique de 4,9 km en moyenne pour un poste de santé (public ou privé), 6,5 km pour un poste de santé publique, 25,2 km pour un centre de santé publique, 41,7 km pour les EPS hospitaliers.
Un des freins pour l’accès aux services de santé reste la qualité des services avec une bonne formation du personnel soignant, un cadre approprié de soin, un plateau technique complet et une bonne gestion du flux tendu des patientes. La demande de soins étant supérieure à l’offre, une pression énorme s’exerce sur les prestataires au point de sacrifier la conscience de la qualité du personnel et la qualité des services.
Le viatique professionnel du personnel médical est l’empathie qui consiste à « assister une patiente/cliente, chacun doit faire comme il aurait aimé qu’on le fasse pour lui s’il était à sa place ». Cette formule peut être empruntée à l’adage wolof « ne fais pas à quelqu’un d’autre ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse » surtout quand il s’agit de personnes dont la mission est de sauver des vies.
L’humanisation des soins s’appuie sur trois composantes majeures :
1. Respecter la vie et la personne humaine (consentement éclairé et confidentialité) ;
2. Assurer le caractère bienfaisant des soins en toute bonne conscience ; (Régulation des pratiques professionnelles, disponibilité des soins obstétricaux d’urgence 24 heures sur 24 heures et du personnel qualifié).
3. Veillez à l’équité géographique et financière (protocoles, obligation de moyens, réparation du préjudice) ;
Le respect de la vie et de la personne humaine constitue en toute circonstance le devoir primordial du médecin et de son équipe et cela a fait défaut dans le cas de la défunte Astou Sokhna qui avait des droits comme toute personne demandant des soins dans les points de prestation des services. La gestion des structures de soins doit s’adosser sur une éthique de la fonction en s’appuyant sur un ensemble de principes moraux qui permettent d’encadrer et de guider les actions humaines vers la meilleure finalité possible et de la meilleure manière possible.
Les besoins du personnel de santé
Le personnel a des besoins spécifiques pour forger une assurance qualité des services notamment sur les axes suivants :
Supervision et gestion facilitatrices : il faut que le personnel se sente soutenu pour améliorer la qualité ; la notion de responsabilité du personnel et de définition des tâches du personnel sont essentielle pour l’amélioration de la prise en charge médicale
Information, formation et développement : connaissances, compétences, formation continue, et perfectionnement. Les connaissances scientifiques évoluent rapidement et nécessitent une mise à jour permanente.
Infrastructures, fournitures et équipement : stock de fournitures, et prestation ininterrompue. Un défi majeur se pose dans la gestion des structures de soin, c’est la maintenance des infrastructures et équipements et la gestion logistique.
Des moyens financiers importants doivent être mobilisés pour le paiement des émoluments conséquents pour les prestataires publics de santé exposés au risque permanent et au rythme de travail infernal des gardes de nuit et des rotations.
Le jugement public « Waxx sa xaalat » (livrer sa pensée à chaud) et le « Diegueulou » (présenter ses excuses) sont devenus une forme de thérapie collective qui transperce nos consciences pour nous exposer à la vindicte des foules ou nous apaiser, tout y va amplifié par les réseaux sociaux. C’est un vecteur d’inclusivité sociale si les experts y participent pour des éclairages scientifiques. Le politique ne s’y est pas trompé en suivant les clameurs des foules partiellement pour calmer les esprits surchauffés par l’indignation collective tout en occultant la chaîne de responsabilité et de commandement. La santé des populations est la mère des priorités pour un développement durable surtout qu’elle doit être partagée entre l’État, les collectivités locales, le secteur privé et les populations pour justifier la tenue des états généraux de la santé pour mettre à plat tout le système et les politiques de santé.
[1] Source MSAS, Plan national de développement sanitaire 2019-2028, carte sanitaire 2017 -2018,
par Mohamed Lamine Ly
SANTÉ, LE DÉNI GOUVERNEMENTAL PERMANENT
Il n’est pas étonnant que la qualité des soins et l’élévation du plateau technique ne soient pas au premier plan des préoccupations des autorités sanitaires. Peu à peu, on a assisté à une privatisation déguisée du système hospitalier
Affronter la réalité est bien plus difficile que de garder les yeux grands fermés (eyes wide shut).
Depuis toujours, notre pays vit au rythme de fautes médicales répétitives, de moins en moins acceptées par l’opinion publique. Parmi les plus récentes ayant retenu l’attention de la presse, on peut citer l’affaire dite Aïcha Diallo à l’hôpital de Pikine, les décès de nouveau-nés lors de l’incendie du service pédiatrique de l’hôpital Magatte Lô de Linguère et au début de ce mois, le décès malencontreux d’une femme enceinte à l’hôpital Amadou Sakhir Mbaye de Louga. Ce dernier drame est venu exacerber le bouillonnement social sans précédent que connaît le secteur de la Santé et de l’Action sociale, ce qui lui a conféré une résonance particulière.
Et pour cause ! Car face à l’ampleur de la clameur publique, le chef de l’État et son ministre en charge de la Santé ont choisi de faire du directeur de l’hôpital concerné et de certains membres de son personnel, les boucs émissaires d’une situation, dont ils ne sont que très marginalement responsables.
De fait, depuis le début de mise en œuvre des plans d’ajustement structurel dans notre pays, au milieu des années 80, tous les services publics connaissent une lente descente aux enfers, particulièrement notre système sanitaire, qui végète dans une crise profonde, à laquelle les gouvernements successifs n’ont encore pu apporter de solution satisfaisante. Face à cette situation imputable au premier chef aux pouvoirs publics, les syndicats de travailleurs, les organisations communautaires et les associations de consommateurs n’ont pas toujours été à la hauteur. Ils ont, la plupart du temps, assisté, impassibles, au désengagement de l’État dans le financement du système sanitaire, dissimulé derrière la construction de quelques infrastructures imposantes, qui s’avèrent presque toujours être des coquilles vides sans personnel suffisant ni équipements conformes.
Il y a aussi l’instauration des politiques de gratuité, certes pertinentes sous certains rapports, mais insuffisamment élaborées, car souffrant d’un ciblage inadéquat, avec de forts relents populistes et électoralistes. Cela a entraîné la réduction drastique des recettes issues de la participation financière des populations aux soins à cause de l’absence règlement diligent et intégral de la dette hospitalière. Les administrateurs des services de santé, adeptes de la nouvelle religion de rentabilité à tout prix, ont – de ce fait – adopté une démarche agressive visant à pressurer les pauvres usagers pour faire face à leurs charges.
Peu à peu, on a assisté à une privatisation déguisée du système hospitalier, jetant aux orties l’humanisme et l’éthique, faisant l’apologie d’une culture d’entreprise et rendant les services de santé, de moins en moins accessibles aux personnes à faibles revenus.
C’est sur cette toile de fond d’iniquité, à l’origine d’inégalités sociales en santé, qu’on observe une dégradation continue du service public, au détriment des usagers et des prestataires de soins, dont des conditions de travail sont exécrables.
Parallèlement, on a constaté que l’administration centrale et divers lobbies imposaient leur diktat aux structures hospitalières, prétendument autonomes, à travers un pool de directeurs d’hôpitaux, encadrés par des personnalités dites qualifiées, souvent issues des cercles du pouvoir. Les conseils d’administration finissent, donc, par devenir de véritables caisses de résonance des intrigues ministérielles à cause d’une sous-représentation des travailleurs et des usagers / consommateurs.
Il arrive que ces derniers, dans une démarche de power-sharing, loin de s’opposer à la mal-gouvernance ambiante, bénie par la tutelle, la cautionnent, faisant preuve de complaisance envers des mesures préjudiciables à une gestion vertueuse des structures sanitaires (primes hospitalières exorbitantes pour certaines d’entre elles, parfois redondantes avec celles étatiques, recrutements familiaux, clientélistes ou politiciens, non-respect du code des marchés...). Les rares récalcitrants, qui ont osé dénoncer ces cas de collusion manifeste au sein des conseils d’administration, ont été victimes d’affectations arbitraires (Cheikh Seck, Guy Marius Sagna...).
Il n’est dès lors pas étonnant, que la qualité des soins et l’élévation du plateau technique ne soient pas au premier plan des préoccupations des autorités sanitaires, ce qui donne lieu à ces drames qui suscitent, de plus en plus, l’indignation des masses populaires.
En effet, notre pays se trouve dans un contexte marqué du double sceau d’essor des luttes syndicales unitaires (transporteurs, enseignants) et d’impulsion des exigences citoyennes, qui deviennent de plus en plus pressantes. On a ainsi pu constater, lors de la longue grève dans le secteur de l’Éducation, l’intrusion des élèves et de leurs parents dans le processus revendicatif pour exiger que leurs intérêts d’usagers du service public soient pris en compte.
De la même façon, on est en train d’assister à un développement de la démocratie sanitaire, se traduisant par la création de nouveaux collectifs citoyens (celui de Louga et celui dénommé "Patients en Danger"...). Ils initient des pétitions très populaires, organisent des conférences de presse et des marches pour l’amélioration de l’accueil et de la prise en charge des usagers des structures de soins.
Cela devrait inciter le gouvernement sénégalais à prendre en compte l’éveil citoyen en cours dans tout le pays et à rompre avec cette redevabilité à deux vitesses, qui épargne les autorités gouvernementales chargées du pilotage des politiques publiques, tout en sacrifiant de simples exécutants du niveau opérationnel.
Il faudrait, à notre avis, instaurer un débat fructueux sur notre système sanitaire, regroupant la société civile, dont les représentants syndicaux et les associations d’usagers/ consommateurs, les acteurs politiques, les personnalités religieuses ...etc., en posant le diagnostic et en indiquant des pistes de solution.
SANTE, AND GUEUSSEUM MENACE
Les syndicalistes de la santé comptent paralyser le secteur à partir de demain mercredi. Ce, pour trois jours. Ils brandissent encore le non-respect des engagements de la part de l’État.
Les syndicalistes de la santé comptent paralyser le secteur à partir de demain mercredi. Ce, pour trois jours. Ils brandissent encore le non-respect des engagements de la part de l’État. ‘’ À notre rencontre de Terrou Bi du 10 mars, M. le Directeur du Budget représentant le ministre des Finances avait rassuré l’assistance en déclarant que les évaluations financières desdites revendications avaient été faites et qu’il ne restait que la décision politique à prendre dans la première quinzaine d’avril 2022 compte tenu de l’environnement mondial notamment la crise en Ukraine’’, a déclaré Mballo Dia Thiam. Dès lors, l’alliance And Gueusseum décide de poursuivre son 4e plan d’action. Lequel va s’étendre à la période du 16 Avril au 07 mai 2022. Il faut dire que ce plan avait déjà démarré avec ’’ le boycott des activités de formation, de supervision et des réunions de coordination’’, mais également, par la ’’ rétention des informations sanitaires et sociales’’.
Lors de leur face à face avec la presse, ce mardi, au siège de l’Unsas, les syndicalistes de la santé ont également fustigé certaines nominations au sein de l’administration de leur ministère de tutelle. ‘’ Il est inconcevable parce qu’incompréhensible de nommer à tous les niveaux de la chaîne de responsabilité des cadres n’ayant pas le profil du poste et dont certains ont fini de montrer leurs limites objectives en termes de management’’. À titre d’exemple, le président de And Gueusseum cite la Conseillère technique en Action sociale du Cabinet du ministre, la Directrice générale de l’Action sociale, le Directeur de l’ENTSS.
LE PROJET «AVAIT MEME ETE VALIDE PAR LE CLUB DE PARIS»
Pourquoi l’hôpital Aristide Le Dantec n’a toujours pas été rasé et reconstruit ? Si cette question taraude l’esprit de bon nombre de Sénégalais, le Colonel Massamba Diop est formel
Pourquoi l’hôpital Aristide Le Dantec n’a toujours pas été rasé et reconstruit ? Si cette question taraude l’esprit de bon nombre de Sénégalais, l’ancien Directeur général du premier hôpital de l’Afrique de l’Ouest informe que le projet de reconstruction de cet établissement de santé «avait même été validé par le Club de Paris».
«C’est une vision politique qui ne m’appartient pas. Mais je pense qu’il faut le faire. Le Dantec doit être repensé pour en faire un hôpital de type nouveau.» Le Colonel Massamba Diop est convaincu que le salut du premier hôpital construit en Afrique de l’Ouest passe par une reconstruction. Invité de l’émission Jury du dimanche d’E-tv, l’ancien Directeur général de l’hôpital Aristide Le Dantec a informé qu’un projet de modernisation de cette structure sanitaire était dans les tuyaux depuis belle lurette. «Quand on pensait à raser Le Dantec, c’était pour en faire un centre de proximité. D’ailleurs, c’est ce qui a créé Dalal Jamm. C’est par la suite qu’on a relevé le plateau technique et le niveau de compétence de certains centres de santé», a-t-il ajouté. Faut-il le rappeler, la coalition Benno bokk yaakaar avait publié sur Twitter en 2018, une maquette de la reconstruction de Le Dantec avec «726 lits répartis dans 18 services et 32 salles d’opération, un pôle de radiologie, de laboratoire et de stérilisation». Depuis lors, c’est le silence.
Revenant sur la nécessité de moderniser la structure sanitaire, le Colonel Massamba Diop a affirmé ceci : «La contexture actuelle de l’hôpital Le Dantec en service pavillonnaire n’est pas très fonctionnelle sur le plan hospitalier. Un exemple : si vous êtes malade, hospitalisé en médecine, et que vous devez faire un scanner à la radio, vous allez traverser la cour de l’hôpital pour aller jusqu’à la radio. Vous devez quitter un soin de médecine pour aller en réanimation, vous faites pareil. Ce n’est pas bien.» Et le Colonel Diop de poursuivre : «Aujourd’hui, tous les nouveaux hôpitaux dont on a parlé, ont des liens fonctionnels. Vous passez par les couloirs et non à l’extérieur. Le Dantec avait déjà pensé à ça par ses acteurs. Je me rappelle, dans les années 2011-2012, on avait élaboré un projet d’établissement ambitieux. On avait pensé un hôpital de type nouveau de niveau 4». «Si mes souvenirs sont exacts, ce projet d’établissement public de santé avait même été validé par le Club de Paris au début du mandat du Président Macky Sall. Le projet était d’ailleurs, exposé pendant longtemps au niveau du hall du ministère de la Santé. Mais c’était extrêmement coûteux», conclut l’ancien Dg de l’hôpital Le Dantec.
LES HÉMOPHILES RÉCLAMENT L’ACCÈS AUX MÉDICAMENTS
A l’heure actuelle, 340 cas d’hémophiles ont été recensés au Sénégal alors qu’on devrait s’attendre à 1 700 cas.
La Journée mondiale de lutte contre l’hémophilie a été célébrée avant-hier au Centre national de transfusion sanguine (Cnts). L’objectif de cette journée est de faire connaître la maladie, mais d’aussi avoir un meilleur accès aux médicaments pour arrêter les saignements. A l’heure actuelle, 340 cas d’hémophiles ont été recensés au Sénégal alors qu’on devrait s’attendre à 1 700 cas.
C’est une maladie dont la personne qui en est atteinte manque de protéines qui sont très importantes pour permettre au sang de coaguler. S’il n’y a pas ces nutriments, avec une petite blessure du patient, cela peut entraîner des saignements de 24 à 48h alors que chez un sujet normal, le caillot se forme très vite. L’hémophilie est une maladie liée au saignement et à l’hémorragie. Président de l’association sénégalaise de l’hémophilie, Abdoulaye Loum indique que la première difficulté que rencontrent les personnes souffrant de cette maladie est l’accès aux médicaments destinés à arrêter le saignement. «Nous voulons une prise en charge gratuite et complète de ces médicaments par le gouvernement afin qu’ils soient disponibles dans tout le pays», plaide Monsieur Loum. Outre l’indisponibilité des médicaments, il y a le problème de la prise en charge qui se révèle coûteuse. «Le traitement est très coûteux. Plus on a du poids, plus le patient doit prendre les médicaments. Donc pour un enfant de 22 kilos, les injections peuvent aller jusqu’à 340 ou 350.000 Fcfa. Il peut prendre ces injections 2 à 3 fois par semaine. Et cela ne garantit pas aussi l’arrêt du saignement», regrette-t-il.
Directeur du Centre national de transfusion sanguine (Cnts), Pr Saliou Diop révèle qu’il y a une insuffisance du nombre de cas diagnostiqués. «Dans un pays comme le Sénégal, on devrait s’attendre à 1.700 cas d’hémophiles, mais quand on regarde notre registre, il n’y a que 340 cas répertoriés. Cela veut dire qu’il y a beaucoup de cas d’hémophilies qui sont traités soit pour autre chose, soit parce qu’ils ne sont pas diagnostiqués ou parce qu’ils décèdent avant même d’être diagnostiqués», indique-t-il.
Face à cette situation, Abdoulaye Loum souhaite que le corps médical soit mieux sensibilisé sur l’existence de cette maladie, mais aussi qu’il sensibilise les populations pour que le réflexe, devant tout enfant qui saigne de façon anormale, soit de l’amener à l’hôpital pour des analyses sur l’hémophilie. «Nous faisons face aussi à un problème de l’accessibilité au traitement. Il est vrai que nous avons une carte des lieux d’habitation de tous nos patients ; cela est facile pour ceux qui vivent dans les grandes villes, mais plus difficiles encore pour ceux qui habitent dans les localités éloignées du pays. Malheureusement, il y a des difficultés pour que les médicaments soient disponibles dans le milieu rural, 24h sur 24 et pendant toute l’année», se désole-t-il avant d’expliquer : «Dès le jeune âge, l’enfant peut avoir des enflements ou des saignements, surtout au niveau des articulations. Et si le patient n’est pas diagnostiqué, surtout lors de la circoncision chez les garçons, les saignements se prolongent et beaucoup d’entre eux meurent avant qu’on reconnaisse que c’était de l’hémophilie».
SENEGAL, CO-ORGANISATEUR DU SOMMET MONDIAL SUR LA COVID
Comme annoncé, ce lundi 18 avril par Washington, le chef de l’Etat, Macky Sall, président en exercice de l’Union Africaine a confirmé la tenue d’un sommet mondial sur la pandémie de la Covid-19, le 12 Mai 2022 en format virtuel.
Comme annoncé, ce lundi 18 avril par Washington, le chef de l’Etat, Macky Sall, président en exercice de l’Union Africaine a confirmé la tenue d’un sommet mondial sur la pandémie de la Covid-19, le 12 Mai 2022 en format virtuel.
Ainsi, « les États-Unis, en tant que président du premier Sommet mondial COVID-19, le Belize, en tant que président de la CARICOM, l'Allemagne, qui assure la présidence du G7, l'Indonésie, qui assure la présidence du G20, et le Sénégal, qui assure la présidence de l'Union africaine, ont le plaisir d'annoncer qu'ils co-organiseront le deuxième Sommet mondial COVID-19, qui se tiendra en format virtuel le 12 mai 2022 », soutiennent les pays organisateurs dans une déclaration conjointe.
La déclaration partagée sur la page Twitter du chef de l’Etat, Macky Sall, indique que , « le Sommet permettra de redoubler nos efforts collectifs pour mettre fin à la phase aiguë de la pandémie de COVID-19 et nous préparer aux futures menaces sanitaires ».
Pour rappel, le président américain Joe Biden avait organisé un sommet similaire le 22 septembre 2021 au cours duquel il avait plaidé pour un renforcement de la vaccination dans le monde.