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8 avril 2025
Santé
« NOUS NOUS FOCALISONS SUR LE DRAME DE TIVAOUANE, MAIS IL Y A PIRE »
Bès bi le Jour s’est intéressé aux tables chauffantes dans les services de néonatologie, ainsi que la fourniture et la maintenance de ces équipements médicaux en général. Dr Ibrahima Ndiaye, fournisseur d’équipements médicaux fait ici le point et avert
Bès bi le Jour |
Ndèye Anna NDIAYE |
Publication 01/06/2022
Suite au drame de Tivaouane qui a fait 11 morts, Bès bi le Jour s’est intéressé aux tables chauffantes dans les services de néonatologie, ainsi que la fourniture et la maintenance de ces équipements médicaux en général. Dr Ibrahima Ndiaye, qui s’active dans ce secteur, fait ici le point et avertit.
Comment se porte le secteur de la fourniture d’équipements médicaux au Sénégal ?
C’est un secteur en croissance certes et qui est, depuis 2019, sous le feu des projecteurs, avec la pandémie à Covid-19. C’est un secteur dynamique en perpétuelle extension eu égard aux progrès continus de la science et de la technologie. Mais je pense que c’est un secteur qui mérite plus de surveillance de la part de l’État, compte tenu de la position centrale qu’il occupe dans le dispositif de santé. Il est primordial d’ailleurs que le ministère de la Santé reconsidère et réévalue son implication dans les relations qu’il entretient avec les acteurs. La succession des événements malheureux devrait être le prétexte pour une telle démarche participative et inclusive. Depuis 2019, le secteur est ouvert à toute sorte d’entrepreneurs, à la recherche de profits, sans scrupules, sans aucune considération des règles d’éthique et de déontologie. La seule préoccupation semble être le gain. Ici, plus qu’ailleurs, une défaillance pourrait avoir des conséquences dramatiques et incommensurables.
Mais ce milieu semble être sécurisé, puisque ce sont les professionnels de la santé ou les pharmaciens qui s’y activent ?
A première vue, et pour tout observateur, le milieu des équipements médicaux et des dispositifs semble être la chasse gardée des professionnels de la santé, des pharmaciens, mais il n’en est rien. Bien au contraire, plus des 2/3 sont dans l’informel, en sus de n’avoir aucune formation diplômante ou universitaire. On y trouve du tout. Plus grave encore, il est infesté de mercenaires venus d’ailleurs, qui profitent des failles du système juridique en matière de création d’entreprise pour s’implanter et s’accaparer du milieu. Il y a plus d’étrangers que de nationaux.
On a assisté récemment à un drame au service néonatologie de Tivaouane avec la mort de 11 bébés. Qu’est-ce qui pourrait être à l’origine de ce drame, selon vous ? Est-ce un problème de tables chauffantes ?
On compatit à la douleur des parents et des Sénégalais. Mais avec tous les drames similaires qui ont eu lieu auparavant, il y a lieu de se demander si nous apprenons de nos déboires et échecs ? A l’évidence, non. A Linguère tout comme à Tivaouane, l’incendie serait à l’origine des sinistres et c’est toujours au service de néonatologie. Un court-circuit électrique serait à l’origine du sinistre. Les accusations de négligence ont fusé. Même si nous sommes membres à part entière de la société, nous ne pouvons pas avoir les mêmes réactions face à une telle ampleur et à la répétition de ce type de sinistre. D’abord, nous savons tous que ce type d’appareil est truffé de technologie. C’est de l’électronique.
Quelle est la spécificité de ces tables chauffantes et les éventuels dégâts qu’elles pour- raient causer ?
L’électricité utilisée pour ces tables chauffantes est très faible et elle doit être mesurée et régulée. D’ailleurs, actuellement, l’essentiel des incubateurs fiables sont dotés de batteries avec des autonomies de fonctionnement. Les spécifications des appareils sont en fonction des utilisations, donc de la destination. Ce dernier aspect permet de définir les types d’appareils pour une meilleure prise en charge des besoins. On y retrouve quatre types d’incubateurs. Pas Plus. Pas moins. Il y a un incubateur d’attente pour réchauffer l’enfant quelques heures avant son transfert à la mère. Un Incubateur d’élevage. Le mot peut porter à confusion ou dérouter mais, l’appellation est en fonction de l’emploi. Il y a aussi un Incubateur de soins intensifs et de réanimation pour un enfant ayant besoin de soins fréquents et permanents. Et enfin, un Incubateur de transport pour transporter l’enfant d’un lieu à un autre, en ambulance par exemple. Donc chaque appareil répond à un besoin spécifique et avec la technologie adaptée et adéquate. Mieux, il ne peut y avoir d’interchangeabilité. Pour dire, un incubateur de soins intensifs et de réanimation ne peut être utilisé en lieu et place d’un incubateur d’attente. La plupart du temps, il y a des pannes courantes relatives à la déficience des capteurs et aux déclenchements intempestifs des capteurs. Pannes qui se règlent par des autotests simples qui facilitent la vérification du bon fonctionnement de l’appareil.
Est-ce que les hôpitaux ont des maintenanciers pour s’occuper de ce matériel ?
A l’évidence, la réponse devrait être affirmative. Il ne devrait pas avoir de structure, sans équipe de maintenanciers a priori, et à plus forte raison lorsqu’elle dispose d’un service de néonatologie. Il devrait impérativement avoir des équipes formées à l’entretien d’un tel équipement eu égard à la technicité et à la technologie que comportent les incubateurs. Mais les applications médicales de l’appareil imposent un niveau de formation requis pour la maintenance. Les utilisateurs doivent savoir que l’appareil impose un changement régulier et constant de l’eau du réservoir et son filtre.
Parlez-nous un peu des réactifs de laboratoires que vous fournissez également aux structures hospitalières…
Nous nous focalisons ces temps-ci sur le drame de Tivaouane, mais il y a pire qui nous guette. Et ce n’est pas exagéré si l’on n’y prend garde. La santé, c’est un tout. A ce titre, le maillon fort de la structure sanitaire qui donne les résultats escomptés à temps et à l’heure devrait être plus encadré. Je veux nommer les réactifs de laboratoires. Ils permettent de déterminer à temps réel les pathologies dont souffrent les patients. Mais force est de constater, pour le déplorer, qu’ils font l’objet de négligence avérée et ce, à bien des niveaux.
Bien des diagnostics sont faussés, biaisés, pas parce que le médecin traitant n’a pas fait son diagnostic correctement, mais parce lorsque le même médecin sollicite du patient des analyses, les résultats qu’ils apportent du laboratoire sont en porte-à-faux avec son constat. Les causes sont à chercher dans la conservation, l’acheminement et la distribution des réactifs. Et aujourd’hui plus que jamais, l’Etat doit écouter les Sdr (Sociétés distributrices de réactifs). Nous allons droit vers le mur. Les réactifs sont acheminés dans des conditions exécrables par des épiciers, qui calculent aux marges près, leurs bénéfices, ignorant savamment les conditions de conservation et de transport et ce, à tous les niveaux de l’importation à la distribution.
LA DÉCLARATION DE DAKAR ADOPTÉE
La Déclaration, dite de Dakar, sur l’accès aux soins chirurgicaux, obstétricaux et anesthésiques a été adoptée ce lundi, en marge de l’inauguration du Global Mercy, un bateau moderne à la pointe de la technologie médicale.
La Déclaration, dite de Dakar, sur l’accès aux soins chirurgicaux, obstétricaux et anesthésiques a été adoptée ce lundi, en marge de l’inauguration du Global Mercy, un bateau moderne à la pointe de la technologie médicale.
Hier, le président de la République, Macky Sall, a réaffirmé la priorité «élevée» qu’il accorde au secteur de la santé au Sénégal, écrit l’Aps. Il inaugurait, ce lundi, le Global Mercy, le plus grand navire hôpital civil au monde, arrivé au Port de Dakar vendredi dernier pour soigner gratuitement des malades.
Le Global Mercy est long de 174 mètres et large de 28,6 mètres avec 6 blocs opératoires, 102 lits pour soins aigus, 7 lits d’isolement et 90 lits pour convalescents. «Nous avons tenu à organiser cette cérémonie pour réaffirmer la priorité élevée que nous accordons à la santé de nos populations et exprimer l’intérêt que revêt pour nous l’œuvre humanitaire de Mercy Ships, qui contribue à élargir l’offre des soins de santé dans nos différents pays», a déclaré le chef de l’Etat. Pour cette mission humanitaire, Macky Sall a aussi salué l’offre de formation et d’encadrement des personnels de santé, en plus des projets d’infrastructures sanitaires dans les pays où les bateaux de l’Ong stationnent.
Dans le même sillage, le chef de l’Etat a témoigné de l’engagement constant de Mercy Ships au service des populations nécessiteuses depuis 30 ans. «Il reste à poursuivre de façon conséquente les réformes majeures du système de santé, pour une efficacité optimale des investissements de santé. C’est une condition majeure de l’amélioration des performances du système de santé», estime encore le Président Macky Sall. Ce dernier a profité de cette tribune pour réitérer la volonté de l’Etat à mettre aux normes les structures de santé, avec la construction de quatre hôpitaux et du service des maladies infectieuses de Fann. Mais aussi la réalisation en cours de la Polyclinique de l’hôpital Principal de Dakar, la construction avant la fin de l’année de l’hôpital Le Dantec et celui de Tivaouane.
A cela, dit-il, s’ajoutent le recrutement de 1500 agents de santé dont 500 médecins et la stimulation d’initiatives privées contribuant à la souveraineté pharmaceutique et médicale. Pour sa part, le fondateur de Mercy Ships, Don Stephens, s’est dit honoré d’inaugurer au Sénégal, cette «grande Nation», l’hôpital Global Mercy dédié au continent africain. «Tous les Etats doivent assumer leurs responsabilités pour plus d’efficacité dans la santé de nos populations, car la priorité ce sont la santé et l’éducation», déclare le Président de l’Union des Comores. Il y avait d’autres invités comme le Président de la Guinée-Bissau, Umaro Sisoco Embalo, les ministres de la Santé de la Gambie, du Congo, entre autres personnalités.
A l’occasion de l’inauguration, le président en exercice de l’Union africaine s’est engagé à porter la Déclaration, dite de Dakar, sur l’accès aux soins chirurgicaux, obstétricaux et anesthésiques devant la Conférence des chefs d’Etat de l’Ua. «Nous, chefs d’Etat, avons adopté la Déclaration de Dakar qui résulte d’un travail méticuleux des ministres et experts sur l’accès aux soins chirurgicaux, obstétricaux et anesthésiques», a informé Macky Sall.
NOUS NOUS FOCALISONS SUR LE DRAME DE TIVAOUANE, MAIS IL Y A PIRE
Suite au drame de Tivaouane qui a fait 11 morts, Bès bi le Jour s’est intéressé aux tables chauffantes dans les services de néonatologie, ainsi que la fourniture et la maintenance de ces équipements médicaux en général.
Suite au drame de Tivaouane qui a fait 11 morts, Bès bi le Jour s’est intéressé aux tables chauffantes dans les services de néonatologie, ainsi que la fourniture et la maintenance de ces équipements médicaux en général. Dr Ibrahima Ndiaye, qui s’active dans ce secteur, fait ici le point et avertit.
Comment se porte le secteur de la fourniture d’équipements médicaux au Sénégal ?
C’est un secteur en croissance certes et qui est, depuis 2019, sous le feu des projecteurs, avec la pandémie à Covid-19. C’est un secteur dynamique en perpétuelle extension eu égard aux progrès continus de la science et de la technologie. Mais je pense que c’est un secteur qui mérite plus de surveillance de la part de l’État, compte tenu de la position centrale qu’il occupe dans le dispositif de santé. Il est primordial d’ailleurs que le ministère de la Santé reconsidère et réévalue son implication dans les relations qu’il entretient avec les acteurs. La succession des événements malheureux devrait être le prétexte pour une telle démarche participative et inclusive. Depuis 2019, le secteur est ouvert à toute sorte d’entrepreneurs, à la recherche de profits, sans scrupules, sans aucune considération des règles d’éthique et de déontologie. La seule préoccupation semble être le gain. Ici, plus qu’ailleurs, une défaillance pourrait avoir des conséquences dramatiques et incommensurables.
Mais ce milieu semble être sécurisé, puisque ce sont les professionnels de la santé ou les pharmaciens qui s’y activent ?
A première vue, et pour tout observateur, le milieu des équipements médicaux et des dispositifs semble être la chasse gardée des professionnels de la santé, des pharmaciens, mais il n’en est rien. Bien au contraire, plus des 2/3 sont dans l’informel, en sus de n’avoir aucune formation diplômante ou universitaire. On y trouve du tout. Plus grave encore, il est infesté de mercenaires venus d’ailleurs, qui profitent des failles du système juridique en matière de création d’entreprise pour s’implanter et s’accaparer du milieu. Il y a plus d’étrangers que de nationaux.
On a assisté récemment à un drame au service néonatologie de Tivaouane avec la mort de 11 bébés. Qu’est-ce qui pourrait être à l’origine de ce drame, selon vous ? Est-ce un problème de tables chauffantes ?
On compatit à la douleur des parents et des Sénégalais. Mais avec tous les drames similaires qui ont eu lieu auparavant, il y a lieu de se demander si nous apprenons de nos déboires et échecs ? A l’évidence, non. A Linguère tout comme à Tivaouane, l’incendie serait à l’origine des sinistres et c’est toujours au service de néonatologie. Un court-circuit électrique serait à l’origine du sinistre. Les accusations de négligence ont fusé. Même si nous sommes membres à part entière de la société, nous ne pouvons pas avoir les mêmes réactions face à une telle ampleur et à la répétition de ce type de sinistre. D’abord, nous savons tous que ce type d’appareil est truffé de technologie. C’est de l’électronique.
Quelle est la spécificité de ces tables chauffantes et les éventuels dégâts qu’elles pour- raient causer ?
L’électricité utilisée pour ces tables chauffantes est très faible et elle doit être mesurée et régulée. D’ailleurs, actuellement, l’essentiel des incubateurs fiables sont dotés de batteries avec des autonomies de fonctionnement. Les spécifications des appareils sont en fonction des utilisations, donc de la destination. Ce dernier aspect permet de définir les types d’appareils pour une meilleure prise en charge des besoins. On y retrouve quatre types d’incubateurs. Pas Plus. Pas moins. Il y a un incubateur d’attente pour réchauffer l’enfant quelques heures avant son transfert à la mère. Un Incubateur d’élevage. Le mot peut porter à confusion ou dérouter mais, l’appellation est en fonction de l’emploi. Il y a aussi un Incubateur de soins intensifs et de réanimation pour un enfant ayant besoin de soins fréquents et permanents. Et enfin, un Incubateur de transport pour transporter l’enfant d’un lieu à un autre, en ambulance par exemple. Donc chaque appareil répond à un besoin spécifique et avec la technologie adaptée et adéquate. Mieux, il ne peut y avoir d’interchangeabilité. Pour dire, un incubateur de soins intensifs et de réanimation ne peut être utilisé en lieu et place d’un incubateur d’attente. La plupart du temps, il y a des pannes courantes relatives à la déficience des capteurs et aux déclenchements intempestifs des capteurs. Pannes qui se règlent par des autotests simples qui facilitent la vérification du bon fonctionnement de l’appareil.
Est-ce que les hôpitaux ont des maintenanciers pour s’occuper de ce matériel ?
A l’évidence, la réponse devrait être affirmative. Il ne devrait pas avoir de structure, sans équipe de maintenanciers a priori, et à plus forte raison lorsqu’elle dispose d’un service de néonatologie. Il devrait impérativement avoir des équipes formées à l’entretien d’un tel équipement eu égard à la technicité et à la technologie que comportent les incubateurs. Mais les applications médicales de l’appareil imposent un niveau de formation requis pour la maintenance. Les utilisateurs doivent savoir que l’appareil impose un changement régulier et constant de l’eau du réservoir et son filtre.
Parlez-nous un peu des réactifs de laboratoires que vous fournissez également aux structures hospitalières...
Nous nous focalisons ces temps-ci sur le drame de Tivaouane, mais il y a pire qui nous guette. Et ce n’est pas exagéré si l’on n’y prend garde. La santé, c’est un tout. A ce titre, le maillon fort de la structure sanitaire qui donne les résultats escomptés à temps et à l’heure devrait être plus encadré. Je veux nommer les réactifs de laboratoires. Ils permettent de déterminer à temps réel les pathologies dont souffrent les patients. Mais force est de constater, pour le déplorer, qu’ils font l’objet de négligence avérée et ce, à bien des niveaux.
Bien des diagnostics sont faussés, biaisés, pas parce que le médecin traitant n’a pas fait son diagnostic correctement, mais parce lorsque le même médecin sollicite du patient des analyses, les résultats qu’ils apportent du laboratoire sont en porte-à-faux avec son constat. Les causes sont à chercher dans la conservation, l’acheminement et la distribution des réactifs. Et aujourd’hui plus que jamais, l’Etat doit écouter les Sdr (Sociétés distributrices de réactifs). Nous allons droit vers le mur. Les réactifs sont acheminés dans des conditions exécrables par des épiciers, qui calculent aux marges près, leurs bénéfices, ignorant savamment les conditions de conservation et de transport et ce, à tous les niveaux de l’importation à la distribution.
90 % DE FILLES S’ADONNENT AU VAPOTAGE, SELON LA LISTAB
Au Sénégal, de plus en plus de filles fument de la cigarette et beaucoup d’entre elles utilisent la chicha, soit 90 % qui s’adonnent au vapotage.
Au Sénégal, de plus en plus de filles fument de la cigarette et beaucoup d’entre elles utilisent la chicha, soit 90 % qui s’adonnent au vapotage.
Depuis plusieurs années, il est apparu un nouveau type de cigarette qui est très utilisé par les jeunes. Et selon une enquête menée par la Ligue sénégalaise de lutte contre le tabac (LISTAB), la tendance s’est inversée chez les jeunes. « La deuxième enquête vient montrer qu’aujourd’hui les filles ont renversé la tendance avec la chicha puisque 90 % d’entre elles s’adonnent au vapotage, c’est-à-dire à l’utilisation des cigarettes électriques’’, a indiqué le secrétaire exécutif de la LISTAB, Djibril Wélé, hier lors d’une conférence de presse.
Cette rencontre avec les journalistes s’est tenue dans le cadre de la célébration de la journée mondiale sans tabac, prévue ce mardi. Elle a pour thème : «« Le tabac : une menace pour notre environnement ». Une occasion pour les membres de la LISTAB de faire un état des lieux de la mise en œuvre de la loi anti-tabac, en présence de son président, Moustapha Gaye et de plusieurs adolescents. « Avant, pour les voir fumer, il fallait aller dans des établissements privés de la place. Cela semble devenir une mode. Notre dernière étude a montré que les enfants commençaient à fumer à l’âge de 7 ans », a soutenu Wélé. D’après lui, cela est dû au fait que la cigarette est devenue accessible pour les enfants de la rue et les talibés. Il estime que plus de 400 bars à chicha sont enregistrés à Dakar. Ce qui pousse les jeunes âgés entre 10 et 18 ans à s’adonner au vapotage.
Appel lancé au président de la République, taxation…
Il ajouté qu’une séance de chicha, qui dure environ deux heures, a une valeur de 100 cigarettes, à la fois, et c’est encore plus grave que ces dernières. Djibril Wélé demande ainsi à l’Etat d’assumer ses responsabilités en prenant davantage en charge la question du tabac. « Nous lançons un appel au président de la République Macky Sall pour l’application du décret portant sur la loi anti-Tabac et l’arrêté conjoint signé par les ministres de la Santé et du Commerce et qui attend toujours d’être numéroté par le Secrétariat Général du Gouvernement », a plaidé le directeur exécutif de la LISTAB.
Concernant la taxation du tabac, le Président de la LISTAB, Moustapha Gaye, a déclaré de son côté que le moyen le plus efficace pour faire baisser son utilisation dans notre pays, c’est de le taxer davantage afin de régler le problème. La taxation va aussi faire baisser la prévalence et faciliter la mobilisation des ressources pour avoir davantage de moyens de prendre en charge la question liée au tabagisme dans le pays. Gaye a indiqué qu’au Sénégal plus de 200 tonnes de mégots de cigarettes sont jetées par les fumeurs chaque année. ‘’Cela a un impact négatif sur la planète plus précisément les écosystèmes entiers’’.
MARIE KHÉMESSE NGOM NDIAYE, UNE PRATICIENNE EN MISSION
L’arrivée de la Directrice de la santé à la tête du département ministériel procède d’un souci de confier le secteur à un acteur du sérail. Un vœu longtemps émis par nombre d’observateurs et de citoyens
La nouvelle ministre de la Santé et de l’Action sociale, Marie Khémesse Ngom Ndiaye, a, sans doute, pour mission de réorganiser et redorer le blason d’un secteur terni par une série de dysfonctionnements et de drames ayant entamé sa crédibilité auprès de l’opinion publique sénégalaise.
Le docteur Marie Khémesse Ngom Ndiaye a hérité jeudi du poste de ministre de la Santé après le limogeage d’Abdoulaye Diouf Sarr à la suite de l’incendie qui a coûté la vie à onze bébés, la veille au soir, à l’hôpital public de Tivaouane, localité située à une centaine de kilomètres de Dakar.
La séquence temporelle de sa nomination donne une indication sur sa principale mission : redonner confiance aux usagers dont la foi au système sanitaire a été sérieusement entamée.
Le drame de Tivaoaune est survenu moins de deux mois après la mort en couches à l’hôpital régional de Louga, dans le nord du pays, de Ndéye Astou Sokhna, une femme enceinte qui avait attendu en vain plus de 20 heures pour subir une césarienne.
Alors que l’émotion et l’indignation étaient encore vives, un nouveau-né, avait, par erreur, été déclaré mort et conduit à la morgue du centre hospitalier régional de Kaolack (centre). Le bébé, après avoir plus tard donné des signes de vie, avait rendu l’âme en dépit des efforts menés pour le ranimer.
Un an auparavant, quatre nouveau-nés avait péri dans un incendie survenu à l’unité de néonatologie de l’hopital public de Linguère, une localité de la région de Louga, dans le nord du pays.
Par ailleurs, nombreux sont les sénégalais qui sont très remontés contre des acteurs du secteur de la santé après avoir vécu des expériences désagréables dans des structures sanitaires. La mise en place, dans la foulée, d’un collectif dénommé ‘’Patients en danger’’ en est une illustration.
L’arrivée de la Directrice de la santé, une praticienne formée à la Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontologie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), à la tête du département ministériel, procède d’un souci de confier le secteur à un acteur du sérail. Un vœu longtemps émis par nombre d’observateurs et de citoyens.
Au regard de sa formation académique, de son parcours administratif et de son passé dans le mouvement associatif et syndical, Marie Khémesse Ngom, en première ligne dans la riposte à l’épidémie de Covid-19 depuis son apparition au Sénégal, est en terrain connu.
Médecin et spécialiste en santé publique et en médecine du travail, elle a dès la fin de sa formation en 1991 à la faculté de médecine de Dakar, rejoint le district sanitaire de Thiès où elle a servi en tant que adjoint du médecin-chef de ce district. Neuf ans plus tard elle intègre le Bureau de suivi des activités des districts au ministère de la Santé.
‘’Je n’ai jamais voulu être loin des activités opérationnelles. Il fallait maîtriser ce qui se passe au niveau opérationnel pour pouvoir prétendre à certains postes de responsabilités’’, a-t-elle récemment déclaré lors d’une interview publiée sur la page Facebook de l’association des Femmes médecins du Sénégal.
C’est que l’ancien médecin-chef du district sanitaire de Dakar (2005-2015), première femme à occuper ce poste, adore les challenges au point de diriger plus tard le service de lutte contre les maladies au niveau de la tutelle.
‘’Il y avait à l’époque beaucoup de défis à relever. J’ai parcouru tout ce long chemin jusqu’à la direction de la lutte contre les maladies pour m’occuper aussi bien des maladies transmissibles que des maladies non transmissibles à soin couteux’’, avait expliqué la native du Baol, localité du centre du Sénégal.
L’engagement de la catholique issue d’une famille sérère s’est également par le passé manifesté dans le syndicalisme au point de gravir les échelons et devenir entre 2006 et 2011 la secrétaire générale du Syndicat autonome des médecins du Sénégal (SAMES).
En fin de compte, la nouvelle ministre de la Santé, une ancienne militante de la Coix rouge, sait de qui tenir. Son défunt père travaillait dans l’administration, sa défunte mère était une couturière réputée de Mont-Rolland.
‘’C’est une grande bosseuse. Elle aime le travail bien fait et est d’une grande loyauté’’, a témoigné à son sujet, un de ses collègues, le docteur Babacar Guèye, dans un film documentaire réalisé par l’Amicale des femmes du ministère à l’occasion de la célébration de la Journée internationale de la Femme.
YEUMBEUL PRISE EN CHARGE POUR LA CATARACTE
Des centaines de patients atteints de cataracte ont bénéficié d’un traitement dans le cadre d’un camp gratuit de chirurgie oculaire organisé cinq jours durant par l’ONG koweïtienne, Direct Aïd Society au centre de santé de Yeumbeul
Yeumbeul (Keur Massar), 28 mai (APS) - Des centaines de patients atteints de cataracte ont bénéficié d’un traitement dans le cadre d’un camp gratuit de chirurgie oculaire organisé cinq jours durant par l’ONG koweïtienne, Direct Aïd Society au centre de santé de Yeumbeul, a-t-on appris du directeur de cette organisation non-gouvernementale, Mouhamed Ould Sneiba.
’’Ici à Yeumbeul, 1410 personnes ont été soignées et aujourd’hui, a notre cinquième jour, nous sommes déjà à plus de 1000 traitements. Ce qui est satisfaisant, car nous sommes dans la bonne voie pour dépasser l’objectif qui est de 1500’’, a dit Mouhamed Ould Sneiba.
Il intervenait lors d’une conférence de presse à l’hôpital de Yeumbeul où sont soignées, depuis cinq jours des personnes atteintes de la cataracte.
Sneiba souligne que l’ONG travaille en collaboration avec le ministère de la Santé et de l’Action sociale, qui a mis en place un plan stratégique dont l’objectif est de soigner 15 000 cas de cataracte partout au Sénégal.
Pour ce camp qui a démarré mardi, Direct Aïd Society s’est appuyée sur un important dispositif humain et matériel, selon son directeur général.
Il est composé de15 médecins, une dizaine de techniciens, d’infirmiers et d’ophtamologues, une vingtaine d’assistants et plusieurs microscopes utilisés pour soigner les patients.
’’Nous avons aussi un personnel qualifié pour réaliser les tests sanguins afin de mettre les patients dans de bonnes conditions d’opération. Des équipes vont également assurer le suivi des malades après les opérations’’, a fait savoir Sneiba.
Il a noté que ce camp ne concerne que les personnes âgées, précisant que pour les enfants, c’est un protocole différent qui nécessite une anesthésie générale avec des médecins spécialisés pour cela’’.
Selon lui, il est prévu un camp dédié pour les enfants souffrant de la cataracte au mois de juin.
Avant celui de Yeumbeul, l’ONG avait organisé deux autres camps à Sédhiou et Kaolack.
LE NAVIRE-HÔPITAL GLOBAL MERCY EST ARRIVÉ À DAKAR POUR SON INAUGURATION PRÉVUE LUNDI
Le navire-hôpital Global Mercy, de l’ONG humanitaire Mercy Ships, est arrivé vendredi à Dakar pour une mission d’aide humanitaire au cours de laquelle il sera procédé à son inauguration, lundi 30 mai, en présence du président sénégalais, Macky Sall
Dakar, 28 mai (APS) - Le navire-hôpital Global Mercy, de l’ONG humanitaire Mercy Ships, est arrivé vendredi à Dakar pour une mission d’aide humanitaire au cours de laquelle il sera procédé à son inauguration, lundi 30 mai, en présence du président sénégalais, Macky Sall, a constaté l’APS.
Une cérémonie d’accueil du bateau-hôpital s’est déroulée au mole 1 du port de Dakar en présence d’un public comprenant plusieurs personnalités dont Serigne Gaye, ministre, conseiller du président du Sénégal, et le secrétaire général du ministère de la Santé et de l’Action sociale, Alassane Mbengue.
La directrice de Mercy Ships au Sénégal, Christie Randale, a pris part à la cérémonie au cours de laquelle des volontaires du navire ont manifesté leur joie de débarquer dans la capitale sénégalaise.
‘’C’est un grand honneur qui est fait au Sénégal (...) L’honneur a été fait au président de la République, Macky Sall, de procéder à son inauguration, ce 30 mai’’, a déclaré Serigne Gaye, le conseiller du chef de l’Etat et point focal de Mercy Ships au Sénégal.
D’autres chefs d’Etat ont été invités à la cérémonie d’inauguration, a-t-il ajouté sans préciser desquels il s’agit.
Après son inauguration, le Global Mercy va rester pendant quelque temps au Sénégal avant de repartir, pour ensuite revenir à Dakar et y rester pendant presque toute l’année 2023, selon M. Gaye.
Au Sénégal, un millier de personnes seront opérées de diverses maladies par le corps médical du bateau-hôpital, qui va dispenser des formations à quelque 700 professionnels sénégalais de la santé, a-t-il déclaré.
‘’C’est très bénéfique pour le Sénégal, pour les populations’’, s’est réjoui Alassane Mbengue.
Selon le directeur chargé du marketing et de la communication de Mercy Ships, Jitze Kramer, six salles d’opération et 200 lits d’hôpital se trouvent à l’intérieur du Global Mercy.
Dans le navire-hôpital se trouve aussi un centre de formation d’une capacité d’accueil de plus de 600 bénévoles professionnels du monde entier, selon le site Internet dédié à cette embarcation, ‘’le plus grand navire-hôpital civil au monde’’.
D’une longueur de 174 mètres, il pèse 37.000 tonnes et peut accueillir jusqu’à 950 membres d’équipage, selon la même source.
LA RANÇON D’UNE GESTION EN DENTS DE SCIE
Exit Abdoulaye Diouf Sarr ! La pression populaire renforcée par des faits de gestion calamiteuse des hôpitaux, a fini emporté le ministre. L'épilogue d'une année décidément cauchemardesque pour l'ancien maire de Yoff
Exit Abdoulaye Diouf Sarr ! La pression populaire, renforcé par des faits de gestion calamiteuse des hôpitaux, a fini emporté le ministre et ancien maire de Yoff. Alors qu’il traversait une mauvaise passe en raison des drames qui se succédaient dans les structures sanitaires au Sénégal, il a été démis de ses fonctions de ministre de la Santé et de l’Action sociale et remplacé par la Directrice générale de la Santé publique, Dr Marie Khémesse Ngom Ndiaye. Le décret du Chef de l’Etat est tombé avant-hier, jeudi 26 mai 2022, au lendemain du décès de 11 bébés à l’hôpital Mame Abdou Aziz Sy «Dabakh» de Tivaouane.
Décidément, l’année 2022 aura été sombre pour Abdoulaye Diouf Sarr. Battu à la mairie de Yoff et à la ville de Dakar aux dernières élections locales, il est désormais ex-ministre de la Santé et de l’Action sociale, poste qu’il occupait depuis 2017. Le président de la République, Macky Sall, a mis fin à ses fonctions avant-hier, jeudi 26 mai 2022 et sa remplaçante n’est autre que la Directrice générale de la Santé publique, Dr Marie Khemess Ngom Ndiaye nommé par décret n°2022- 1171 du 26 mai 2022. «Le Président de la République, par décret n°2022-1171 du 26 mai 2022, a nommé Docteur Marie Khemesse Ngom Ndiaye, Ministre de la Santé et de l’Action sociale, en remplacement de Monsieur Abdoulaye Diouf Sarr. Docteur Marie Khemesse Ngom Ndiaye était précédemment Directeur général de la Santé publique », lisait-on dans le décret. Son limogeage est intervenu au lendemain de la mort de onze (11) bébés dans un incendie survenu au service de néonatalogie de l’hôpital Mame Abdou Aziz Sy «Dabakh» de Tivaouane. Ce sinistre l’a trouvé à Genève (Suisse) où il prenait part à la 75e assemblée annuelle de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Ayant écourté son voyage, Abdoulaye Diouf Sarr qui était rentré avant-hier, s’était directement rendu à Tivaouane. Quelques heures avant son limogeage.
RECURRENCE DE SCANDALES ET DYSFONCTIONNEMENTS
Les nuages s’amoncelaient au-dessus d’Abdoulaye Diouf Sarr depuis quelques semaines voire des mois, après la succession des drames dans les hôpitaux notamment l’affaire des bébés morts l’année dernière dans l’incendie de la maternité de l’hôpital de Maguatte Lô de Linguère, mais aussi celle du décès de la parturiente Astou Sokhna à l’hôpital régional Amadou Sakhir Mbaye de Louga.
Ce dernier évènement a relancé la polémique sur l’organisation et le fonctionnement des structures sanitaires. Et des populations et des agents de santé sont montés au créneau pour réclamer sa démission. Ces derniers disaient ne plus accepter d’être «l’agneau du sacrifice», en pointant du doigt le «manque d’équipement et de personnel dans les hôpitaux». « Dans des circonstances comme celle-ci, on voit souvent des personnes, des syndicalistes réclamer la tête de l’autorité suprême. Il faut simplement répondre en filigrane et dire que les lignes ont énormément bougé. Quand on est responsable et qu’on sait ce qui nous attend, on n’écoute pas les individualités qui sortent des lots et réclament des têtes. On agit en toute légalité et c’est la démarche que nous avons adoptée dans cette affaire de la dame Sokhna», avait répondu Diouf Sarr, le 27 avril dernier, lors de la rencontre «Le Gouvernement face à la presse».
Abdoulaye Diouf Sarr s’était fait remarquer dans la gestion de la crise sanitaire au tout début de l’apparition des premiers cas de Covid-19. Mais il traversa une mauvaise passe avec les problèmes liés aux résurgences de a maladie, à la pénurie d’oxygène dans les CTE, à sa stratégie de communication. Les trois épisodes dramatiques précités laissaient entrevoir un système sanitaire à problèmes.
La gestion des structures sanitaires inquiétait plus qu’elle ne rassurait. A tout moment, on vit des scandales liées tantôt à des décès qu’on aurait bien pu éviter, tantôt à la non célérité de la prise en charge des patients, même quand il s’agissait des cas d’urgence, tantôt à une négligence des agents de santé. Etait-ce le résultat d’un manque d’agents, d’équipements ou de volonté chez le personnel ? Existait-il un système de sécurité fiable et fonctionnel permettant une bonne prise en charge des urgences sanitaires ? Le budget de la santé était-il utilisé avec efficience dans le but de l’amélioration du système sanitaire ?
Quoi qu’on puisse dire, les problèmes qui minent le secteur de la santé sont patents : déficit de personnel qualifié, d’équipements, vétusté des infrastructures, ruptures de consommables, absence d’eau etc. Et la dernière sortie de la Commission médicale de l’hôpital Aristide le Dantec de Dakar en disait long sur ces manquements. «Il y a une mauvaise gestion hospitalière avec la rupture fréquente des intrants et l’arrêt régulier de la prise en charge, l’absence d’un réseau de communication électronique et informatique entre les services, le paiement non permanent au comptant pour le diagnostic et le traitement pour les urgences et la réanimation, le dossier médical non informatisé et non partagé en temps réel», déploraient les travailleurs.
Et d’ajouter : «Dans ce contexte, la prise en charge des patients est devenue un exercice hasardeux voire périlleux et la santé des Sénégalais d’aujourd’hui et de demain est plus que jamais mise en danger». A ces dysfonctionnements du secteur de la santé, s’ajoutait la fronde sociale, même si un accord avait été trouvé avec les syndicalistes. Il faut noter qu’avant d’être ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr a été, en 2014, ministre du Tourisme et des Transports aériens du Sénégal.
LA LD DEBOUT PLAIDE POUR UN MEILLEUR SERVICE DE SANTÉ
La part du budget du Sénégal affectée à la santé peine toujours à dépasser les 5%, positionnant notre pays dans les bas-fonds du classement des pays africains en matière de financement de la santé - COMMUNIQUÉ
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué de la Ligue démocratique Debout, daté du 26 mai, en réaction à l’incendie meurtrier intervenu à l’Hôpital de Tivaouane le même jour.
« Le Secrétariat Exécutif National (SEN) de LD Debout a appris avec tristesse et consternation le drame de l’incendie de l’Hôpital de Tivaouane qui a occasionné, selon le bilan communiqué par la presse, le décès dans des conditions atroces de 11 bébés. Au nom de tous les militants et sympathisants du parti, la LD Debout présente ses sincères condoléances aux familles éplorées.
Depuis de nombreuses années, la LD Debout constate la récurrence d’accidents et de drames dans les structures de santé au Sénégal occasionnant des décès qui pouvaient être évités. Et pourtant, le parti n’a eu de cesse de rappeler la nécessité pour le gouvernement du Sénégal d’inscrire la santé comme une priorité en y affectant des ressources budgétaires conséquentes. Ces appels sont sans nul doute tombés dans l’oreille d’un sourd car, malgré quelques hôpitaux construits qu’on éxhibe comme trophées, la part du budget du Sénégal affectée à la santé peine toujours à dépasser les 5%, positionnant notre pays dans les bas-fonds du classement des pays africains en matière de financement de la santé. En sus de la faiblesse du plateau médical et des ressources humaines induite par ce manque de volonté politique, le secteur de la santé est caractérisé par une mal gouvernance notoire à tous les échelons conduisant à une totale insécurité pour les patients et les personnels de santé.
Aussi, la LD Debout appelle les Sénégalais à exiger un meilleur financement et des réformes profondes du système de santé, seuls gages d’une bonne gestion de ce qu’ils ont de plus cher : leur santé.
Le Secrétariat Exécutif National invite également les syndicats du secteur de la santé à poursuivre leur combat pour de meilleures conditions de travail qui sécurisent les patients et les personnels de santé, et renforcent la qualité des soins.
Un meilleur système de santé est possible au Sénégal ; mobilisons-nous pour le rendre possible. »
UN AUDIT DE L’IGE ANNONCÉ SUR LES SERVICES DE NÉONATOLOGIE
Il est demandé à l’IGE de faire l’audit de ‘’la qualité des infrastructures de façon globale en s’appuyant sur son expertise’’, selon le chef de l’Etat Macky Sall
Le président de la République a annoncé, vendredi, à Tivaouane (ouest), avoir donné à l’Inspection générale d’Etat (IGE) l’ordre de mener un ‘’audit’’ sur la construction et les équipements des services de néonatologie des hôpitaux publics, dans le but d’éviter des drames semblables à celui survenu mercredi à l’hôpital Mame-Abdoul-Aziz-Sy.
‘’J’ai ordonné que l’ensemble des services de néonatologie puissent être l’objet d’un audit’’ de l’IGE, a déclaré Macky Sall.
Il a annoncé cette mesure après avoir présenté ses condoléances et celles de la nation au khalife général des tidjanes, Serigne Babacar Sy, à la suite de la mort de 11 bébés dans un incendie survenu à l’hôpital Mame-Abdoul-Aziz-Sy de Tivaouane.
Il est demandé à l’IGE de faire l’audit de ‘’la qualité des infrastructures de façon globale en s’appuyant sur son expertise’’, a ajouté le chef de l’Etat.
‘’En même temps, le procureur de la République a ouvert une enquête criminelle confiée à la Division des investigations criminelles’’, a-t-il rappelé, affirmant : ‘’Nous devons (…) éviter à l’avenir que de tels accidents puissent arriver.’’
Un incendie similaire avait coûté la vie à quatre nouveau-nés, dans un autre établissement public de santé, l’hôpital Magatte-Lô de Linguère (nord), en avril 2021.
Macky Sall a assuré les familles endeuillées du soutien de l’Etat.
‘’Nous allons poursuivre [la] modernisation’’ des établissements de santé, a-t-il promis, ajoutant : ‘’L’Etat a mis énormément de moyens dans le secteur de la santé, ce qui n’est pas suffisant.’’
Le président de la République déclare avoir ‘’multiplié par deux’’ le budget du ministère de la Santé et de l’Action sociale ‘’en dix ans’’.
‘’La construction de nouveaux hôpitaux doit être accompagnée par un personnel disponible et dévoué’’, a dit Macky Sall.