SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
27 novembre 2024
Santé
LA RENCONTRE GOUVERNEMENT-SYNDICATS DE LA SANTE ACCOUCHE D'UNE SOURIS
La fédération des syndicats de la santé (F2S), dans le cadre de l'exécution de son 3e plan d'actions, a décrété 72 h de grève sur l'ensemble du territoire national à partir de ce mercredi 30 Mars.
La fédération des syndicats de la santé (F2S), dans le cadre de l'exécution de son 3e plan d'actions, a décrété 72 h de grève sur l'ensemble du territoire national à partir de ce mercredi 30 Mars. Suite à la première rencontre Gouvernement-syndicats présidée par le Ministre de la fonction publique, Mariama Sarr, il avait été retenu des rencontres sectorielles avec les différents ministères concernés par les plateformes revendicatives.
Dans le suivi de cet agenda une rencontre avec la F2S devait se tenir ce mardi 29 mars 2022, entre les deux parties en prélude à la grande plénière. La rencontre s'est, finalement terminée en queue de poisson suite à la décision prise par la tutelle (Abdoulaye Diouf Sarr) de bouder la salle.
En effet, dès l'entame des discussions, le syndicaliste Souleymane Joe Mané a souligné au ministre des problèmes de forme liés à la convocation de cette rencontre. Ce dernier n'a pas manqué de constater que la dite invitation ne s'adresse pas directement à lui en tant que président de la fédération et principal destinataire, mais à son cabinet alors que c'est le contraire qui devrait l'être.
Le Ministre lui a demandé de lui démontrer le fondement juridique de cette affirmation car pour lui une « fédération » n'a pas de fondement juridique, contrairement à un syndicat légalement constitué. Ce que réfuta le syndicaliste en soulignant que la loi permet bel et bien aux syndicats de se regrouper en une entité et de défendre leurs intérêts.
Le Ministre a voulu marquer son autorité en insistant. Joe Mané répliqua en lui faisant savoir qu'il n'est pas son chef. Ce que le ministre n’a pas du tout aimé et a préféré quitter la salle.
VIDEO
LES LIONS AU RENDEZ-VOUS DE DOHA
Dans un stade Abdoulaye Wade neuf et chauffé à blanc, les Sénégalais ont dû attendre les tirs au but pour vaincre l'Égypte (0-1, 1-0, 3-2 a.p). En deux mois, les Pharaons auront perdu une CAN et une place au Mondial face aux Lions de la Teranga
France 24 |
Romain HOUEIX |
Publication 29/03/2022
Le Sénégal attendait de pied ferme l'Égypte. Si les Pharaons ont été chahutés à leur arrivée dans le pays, ce n'était rien par rapport à l'accueil mijoté par les fans des Lions dans le stade flambant neuf de Diamniadio.
"On va les manger !"
Les Sénégalais se sont déplacés en masse dès l'ouverture des portes à 10 h. À midi, le stade était déjà à moitié rempli dans une ambiance de fête jaune, rouge et verte. Avec un peu de bleu aussi, un drapeau en soutien à l'Ukraine ayant été déployé. À une heure du début du match, les places se faisaient déjà rares alors qu'une longue file de spectateurs attendait toujours de pouvoir rentrer dans l'enceinte.
Pour cette foule de supporters des Lions, la défaite ou la non-qualification semblait inenvisageable : "On va les manger ! On va les manger !", chantent-ils à destination de leurs adversaires.
Les Lions de la Teranga entrent sous un tonnerre d'applaudissements alors que Sadio Mané, premier sous la pelouse, harangue la foule de grands gestes du bras. Le ton est donné avec la bronca qui accueille les trois premiers Pharaons sous la pelouse. Des lasers sont projetés sur le staff égyptien. Pour les deux prochaines heures, le Sénégal a décidé de laisser tomber son surnom de "pays de la Teranga", ou "hospitalité" en wolof.
À leur arrivée, la dizaine de cars de supporters égyptiens peinent à gagner leur place en tribunes car leurs gradins sont tout simplement occupés. Ils sont d'ailleurs obligés de passer par un des coins du stade et le bord de terrain pour rejoindre la tribune, où ils reçoivent des projectiles malgré les appels au calme du speaker. "Biladi, Biladi, Biladi", l'hymne de l'Égypte est d'ailleurs copieusement sifflé alors que des fumigènes éclatent un peu partout dans le stade.
Dans ces conditions, les Lions savent que la victoire est impérative, surtout avec une défaite 1 à 0 au match aller. Chaque touche de balle, aussi insignifiante soit-elle, donne lieu à une ovation. Les résultats ne se font pas attendre. Sur un coup franc sur le côté droit obtenu par Saliou Ciss, la défense repousse mal. Boulaye Dia profite du cafouillage pour pousser le ballon au fond des cages (7e,1-0). Il devient donc le premier buteur de l'histoire du stade en match officiel.
Un match violent, haché par les fautes
Le match est lancé, et il sera bouillant. Les équipes se rendent coup pour coup, littéralement. Sur son banc, le volcanique Carlos Queiroz s'énerve sur l'arbitre et sur son homologue, Aliou Cissé, qui en perd également son sang-froid. Les deux équipes peinent à se rapprocher du but adverse, si ce n'est sur des frappes lointaines, comme celles de Mohamed Elneny (14e) ou Sarr (28e, 33e), ou corner (24e).
Comme à la CAN-2022, l'Égypte fait montre de son organisation défensive sans faille et d'un bloc compact qui laisse peu de places aux offensives sénégalaises. Les Lions ne s'affolent pas, répondent au défi physique égyptien et cherchent l'ouverture sur coup franc : la balle est glissée à Mané, qui déborde et centre en retrait vers Gueye, qui ne met pas assez de force dans sa frappe (37e). Quelques instants plus tard, c'est Nampalys Mendy qui prend sa chance mais la balle frôle le poteau égyptien (44e).
À la mi-temps, le speaker appelle la foule au calme. Moins de fumigènes, moins de projectiles et davantage d'encouragements, réclame-t-il. Pas de quoi calmer les lasers projetés dans les yeux des Égyptiens, ni les huées au retour des vestiaires.
Trézéguet manque de doucher le stade. Mohamed Salah temporise à l'orée de la surface de réparation et le lance idéalement sur la gauche des 5,50 mètres. L'ailier de Galatasaray arme un tir croisé du gauche qu'Édouard Mendy repousse au sol (52e). Boulaye Dia, trouvé dans la surface, tente de répondre. Les Sénégalais réclament un pénalty à la suite d'une charge d'Emam Ashour, en vain (55e).
Les Sénégalais semblent reprendre leur marche en avant, mais Zizo manque de surprendre ses adversaires en égalisant. L'attaquant des Pharaons est à la réception d'un centre depuis le couloir droit et place une reprise de la tête croisée qui prend Édouard Mendy à contre-pied. Le ballon manque d'un rien le cadre (71e).
El-Shenawy en état de grâce
Le stade retient son souffle lorsque Sadio Mané lance idéalement Ismaïla Sarr dans le dos des défenseurs. L'ailier de Watford se présente face à Mohamed El-Shenawy, mais ouvre trop son pied (82e). Un raté qui pourrait le hanter longtemps, puisqu'il contraint les deux équipes en prolongation.
Et dans ce scénario de match d'une durée de 120 minutes, l'Égypte a prouvé qu'elle n'avait pas son pareil. D'autant que le moindre but rendrait les choses extrêmement compliquées pour les Lions. Ismaïla Sarr échoue à nouveau face au gardien (93e). Pape Abou Cissé et Cheikh Bamba Dieng surgissent tour à tour sur les corners tirés côté gauche par Sadio Mané, et placent des reprises puissantes du crâne que Mohamed El-Shenawy repousse grâce à de belles parades (94e). Les deux hommes échouent à nouveau quelques minutes plus tard (103e). À chaque fois, le portier reste de longues secondes au sol pour gagner du temps.
Moins de deux mois après la finale de Yaoundé, il semble qu'il était écrit que ces éliminatoires se joueraient à nouveau aux tirs au but. Koulibaly rate d'entrée son pénalty, qui rebondit sur la barre transversale, mais Salah fait pire en expédiant le ballon dans les tribunes. Deux ratés des capitaines pour commencer, que Saliou Ciss et Zizo imitent. Pas Ismaïla Sarr, qui après avoir tant buté sur le portier égyptien trouve enfin la faille. Elsoulia fait de même.
Idrissa Gueye redonne une nouvelle fois l'avantage aux siens, tandis que l'Égyptien manque sa tentative. Comme à Yaoundé, la balle de match est à Sadio Mané. La superstar des Lions ne fait pas de détails et fait une nouvelle fois chavirer de bonheur le Sénégal en qualifiant le pays pour son troisième Mondial.
Fumigènes, envahissement de terrain et liesse générale... En apnée depuis près de trois heures, le stade Abdoulaye-Wade laisse éclater sa joie. Il faut croire que le Sénégal a pris goût à la victoire et aux larmes d'Égyptiens.
par Mohamed Lamine Ly
SANTÉ : VERS L'UNITÉ D'ACTION, POUR DES ACQUIS SUBSTANTIELS
L’agitation syndicale en cours est plus le fait de syndicats de base dont les militants sont confrontés aux dures réalités de la crise économique, que des centrales syndicales, qui végètent dans une profonde léthargie
Les 30, 31 mars et le 1er avril prochains, deux grands cadres unitaires des syndicats de la santé vont aller en grève, en même temps. Même s’il ne s’agit pas d’une unité d’action concertée et souhaitable, on ne peut, non plus, imputer cette coïncidence apparente à un pur hasard.
Qu’est-ce qui explique cet essor de luttes syndicales dans notre pays, au moment où la situation économique nationale, sous-régionale et même mondiale semble des plus précaires et incertaines ?
En effet, c’est dans la période, où le gouvernement pensait voir le bout du tunnel après l’épreuve inédite qu’a constitué la dramatique pandémie de la Covid-19, que la guerre russo-ukrainienne risque de plonger la plupart de nos pays dans une crise dont la nature et l’ampleur sont difficiles à évaluer, au regard du bouleversement des paradigmes économiques en cours.
Si nos décideurs en sont arrivés à cette situation des plus inconfortables, ils ne devront s’en prendre qu’à eux-mêmes, car ayant passé le plus clair de temps à faire dans le dilatoire, refusant d’appliquer des accords qu’ils avaient eux-mêmes signés, au moment où ils engageaient l’État dans la création d’institutions budgétivores ou autres dépenses somptuaires, loin d’être prioritaires.
De plus, leur approche des questions syndicales était teintée de subjectivisme voire de mépris, basée sur un postulat erroné, qui voudrait faire des agents de l’État et des travailleurs du secteur moderne de l’Économie des privilégiés par rapport aux populations rurales, dont ils sont pourtant issus et restent les plus grands soutiens.
Toujours fidèle à leur logique anti-travailleurs intrinsèquement liée à leur idéologie libérale, les autorités politiques auront déployé des efforts colossaux pour enfermer la plupart des dirigeants des centrales syndicales dans leur concept incongru de pacte de stabilité sociale, qui a fait long feu.
En effet, l’agitation syndicale en cours est plus le fait de syndicats de base dont les militants sont confrontés aux dures réalités de la crise économique, que des centrales syndicales, qui végètent dans une profonde léthargie par la faute de certains dirigeants, que leurs conditions concrètes de vie ont progressivement éloignées du monde du travail.
Ce sont les transporteurs, qui faisant preuve de détermination et d’un esprit unitaire remarquable, ont ouvert, en décembre 2021, le bal de la contestation syndicale. À leur suite, les enseignants allaient engager des actions vigoureuses, car ayant maintenant compris, que le manque d’efficacité de leurs grèves itératives était en rapport direct avec la fragmentation de leur mouvement syndical. De fait, c’est finalement, grâce à leur unité d’action, qu’ils arracheront les acquis les plus significatifs depuis plusieurs décennies.
Après cela, le gouvernement a accordé des primes aux travailleurs d’autres départements ministériels identifiés par l’étude sur le système de rémunération au sein de l’Administration publique sénégalaise (agriculture, inspection du travail ...) et à certains secteurs des forces de défense et de sécurité.
Force est de constater que le ministère de la Santé et de l’Action sociale a été complètement occulté, alors qu’il est celui dont les agents, ne disposant même pas d’indemnité de logement (pour ceux n’ayant pas de logement de fonction), sont les plus mal lotis, sur le plan du système indemnitaire.
C’est également, celui où le gouvernement a choisi une stratégie de séduction des cadres supérieurs, n’épargnant même pas les ordres professionnels, par l’allongement de l’âge de la retraite et l’octroi de nouvelles primes à eux seuls, qui même insuffisantes, n’ont pas pris en compte les cadres moyens et d’autres catégories de personnel, qui pourtant sont indispensables à la bonne marche du système sanitaire.
Cette démarche discriminatoire a contribué à radicaliser les jeunes travailleurs paramédicaux, prêts à tous les sacrifices pour une amélioration de leurs conditions de vie et de travail.
Malheureusement, les organisations ayant fait les beaux jours de l’autonomie syndicale voire du syndicalisme révolutionnaire, caractérisées par un immobilisme flagrant au niveau de leurs instances de direction, donnent parfois l’impression d’avoir pour vocation de servir d’écran et d’outil de diversion face à la montée de nouvelles forces syndicales.
C’est le lieu de saluer le dynamisme d’organisations comme ceux de la fédération des syndicats de la santé (F2S), qui ambitionne d’entraîner l’ensemble des travailleurs vers de véritables batailles de principe, contrastant avec les habituelles comédies syndicales du passé.
Le moment est donc venu pour la F2S et AND GËSSËM d’aller vers l'unité d'action, pour enfin arracher des acquis substantiels, à l’image du mouvement syndical enseignant.
LA MSAE VEUT ETENDRE SES RAMIFICATIONS DANS D'AUTRES REGIONS DU PAYS
La Mutuelle de santé des agents de l’Etat (MSAE) a décidé de déconcentrer son système de gestion des prestations à travers l’ouverture de trois nouvelles agences dans le pays, a annoncé un de ses responsables.
Saint-Louis, 27 mars (APS) - La Mutuelle de santé des agents de l’Etat (MSAE) a décidé de déconcentrer son système de gestion des prestations à travers l’ouverture de trois nouvelles agences dans le pays, a annoncé un de ses responsables.
’’Le rythme des paiements aux prestataires et de remboursements aux adhérents sera beaucoup plus soutenu avec cette perspective de déconcentration du système de gestion à travers les agences et guichets qui vont être installés à l’intérieur du pays’’, a dit Badara Camara, son coordonnateur dans le département de Thiès.
Ces agences dont la création figure dans le plan stratégique 2022-2026 de la MSAE sont celles de la partie sud-ouest regroupant les sections de Velingara, Medina Yoro Foula, Kolda Bounkiling, Ziguinchor, Oussouye.
La partie centre-est s’etend aux sections de Thiès, Diourbel, Mbour, Tivaoune, Bambey, Mbacké, Kébémer et Louga, selon ce document remis à la presse venue couvrir l’assemblée géénrale de la stcurure finalement interdite.
La partie centree regroupe les sections de Kaolack, Nioro, Guinguinéo, Kaffrine, Birkelane, Malem Hodar, Koungheul, Fatick et Gossas.
Selon ce document, la MSAE continue d’enregistrer une hausse de ses adhérents dont 4142 nouveaux ont été notés pour le compte de l’année 2021 et a reçu plus de 611 nouvelles adhésions entre janvier et février, pour la somme de 1.193.627.231 FCFA.
Les administrateurs ont voté le budget 2022 qui dépasse les deux milliards. Le nombre d’adhérents est à 47.095 répartis dans les 46 départements du pays.
«IL FAUT ÉVITER AUTANT QUE POSSIBLE TOUT CE QUI EST PRODUIT TRANSFORMÉ EMBALLÉ…»
Mme Ndèye Marie Ndao Sarr, responsable unité chimie environnementale Ceres-Locustox, se prononce sur Le Bisphénol A
Quels sont les effets potentiellement néfastes du Bisphénol A (BPA) et leur impact sur notre santé ?
Toute exposition à certains produits chimiques peut conduire à des perturbations sur notre organisme. Pour le BPA, certaines études ont conclu qu’il peut être lié à des troubles de la reproduction chez l’homme (Anses 2021).
Devrons-nous nous inquiéter au sujet des bouteilles, des articles de table et des contenants alimentaires en polycarbonate?
Si ces emballages contiennent du BPA, oui ! Très certainement, on devrait s'inquiéter.
Faut-il éviter d'utiliser les aliments et les boissons en conserve ?
Il devient prudent de toujours vérifier la composition du produit mais aussi de l’emballage, en lisant bien les informations de l’étiquette.
Nous savons tous que certains plastiques finissent dans la mer, exposant le poisson au Bisphénol A. Sa consommation ne devient-elle pas un risque ?
Il faudra une grande quantité de plastique avec du BPA pour contaminer le poisson, d’autant plus que ce produit subit plusieurs restrictions dans plusieurs pays. Néanmoins, la prévention reste un moyen très efficace (prévenir la population de ne pas utiliser des matières contenant ce produit pour ensuite les jeter à la mer).
Si les biberons sont faits de plastique polycarbonate contenant du Bisphénol A, devrait-on cesser de nous en servir ?
Absolument ! Si les biberons contiennent cette substance, il ne faut pas les utiliser. N’oublions pas que certaines études associent le BPA comme perturbateur endocrinien c'est-à-dire qu'ils agissent sur le développement hormonal de la personne.
Quels sont les sujets les plus exposés à cette substance (enfants ou adultes) ? Et comment ?
Tout le monde est exposé ; par les habitudes de toujours manger un produit transformé et emballé, d’acheter pour nos enfants que des produits industriels, même l’eau en bouteille (notons cependant que plusieurs études ont affirmé ne pas avoir vu le BPA dans les bouteilles d’eau). (Il est conseillé) de privilégier les emballages jetables, (déconseillé) d’acheter des jouets en plastique à petit-prix (des études ont montré la présence de cadmium dans les jouets en plastique).
Comment reconnaître les plastiques qui contiennent du BPA?
La réglementation sur l’étiquetage impose aux fournisseurs de mettre tous les composants du produit et de l’emballage sur l’étiquette de l’article.
Quels conseils donner aux personnes sensibles face au BPA ; mais aussi aux femmes enceintes et qui allaitent ?
Une étude a montré que le BPA est un perturbateur de la glande mammaire. Je pense que le conseil pour la femme enceinte est de toujours privilégier les matériaux de nos grand-mères (bois, verre…), de manger frais et sain et d’éviter, autant que possibles, tous les articles suspects. Il faut éviter, autant que possible, tout ce qui est produit transformé emballé, de prendre l’habitude de bien lire les compositions sur les étiquettes et de prendre l’habitude d’acheter des produits frais et de les préparer à la maison.
LE BISPHÉNOL A, UN DANGER «INCONNU» DANS NOS PLATS
Le Bisphénol A (BPA) est un produit chimique très présent dans les contenants plastiques que nous utilisons. Il en est notamment du polycarbonate, un plastique rigide et de résine époxy qui servent de pellicule protectrice dans les boîtes de conserve.
Le plastique est partout, au Sénégal. L’entrée en vigueur de la loi n°2020-04 du 8 janvier 2020 relative à la prévention et à la réduction de l’incidence sur l’environnement des produits plastiques et les nombreuses actions du ministère de l’Environnement et du Développement durable, notamment des saisies de ces produits en plus de l’interdiction de leur importation, n’y feront pas grand-chose. Il est utilisé, entre autres, comme emballage de certains produits alimentaires comme les bouteilles, canettes, les emballages alimentaires, et même dans les produits non alimentaires. Il est à noter que derrière son aspect utilitaire se cache un véritable danger pour la santé humaine, en plus des problèmes environnementaux plus connus. Il contient une composante chimique dénommée le Bisphénol A (BPA). Un produit chimique qui lorsqu'il est ingéré peut avoir de lourdes conséquences sur la santé.
Le Bisphénol A (BPA) est un produit chimique très présent dans les contenants plastiques que nous utilisons. Il en est notamment du polycarbonate, un plastique rigide et de résine époxy qui servent de pellicule protectrice dans les boîtes de conserve. Le Bisphénol A est un élément important de la mince couche d'enduit qu'on applique sur les parois internes des boîtes de conserve. Retrouvée presque dans tous les contenants de produits alimentaires, tels que sur les parois internes des boîtes de conserve, cette pellicule fine prévient la corrosion et empêche les métaux dissous de contaminer le contenu de la boîte de conserve. Elle aide aussi à préserver la qualité et l'innocuité des aliments en conserve. On peut également le retrouver dans la composition des biens de consommations tels que les biberons, les bouteilles, canettes, les emballages alimentaires ainsi que dans la composition de divers autres produits, notamment les articles de sports, les appareils électroniques/électroménagers, les cartes bancaires, des dispositifs médicaux, entre autres...
NOCIFS POUR LES ALIMENTS CONSERVES, DANGERS POUR LES HUMAINS
Le BPA est essentiel dans la constitution des contenants plastiques en leur donnant leur forme dure et flexible. L'utilisation faite pour conserver la nourriture, dans les bocaux en plastique, comporte un risque d'infiltration dans la nourriture et, corrélativement, dans notre organisme. Un danger constant auquel nous sommes tous exposés, en tant qu’humains, étant entendu que nous sommes nombreux à utiliser le plastique ; que ce soit à la maison, en balade ou en pause déjeuner, il est devenu un «compagnon» indispensable pour beaucoup. Malheureusement peu d’individus ont conscience du danger du plastique sur la santé. Pis, ce l’on ignore surtout, c’est que cette composante chimique (PBA) est un «perturbateur endocrinien» en ce qu'il agit «négativement sur le fonctionnement hormonal de l'organisme».
DYSFONCTIONNEMENT HORMONAL, MAUVAIS DEVELOPPEMENT DU FŒTUS, MALFORMATIONS CONGENITALES ET INFERTILITE, EN SUSPENS
Selon des études et spécialistes, le Bisphénol A crée un dysfonctionnement allant jusqu'à déformer les cellules. Il peut également causer un «mauvais développement du fœtus, des malformations congénitales», entre autres. Et même, plus grave, il causerait «l'infertilité». Le danger étant si réel, ne serait-il pas temps d’appuyer sur le frein ? D’appliquer strictement la loi pour stopper la production et la commercialisation de plastiques au Sénégal ? Ce conformément à la loi de janvier 2020, révisant en rendant coercitives celle d’avril 2015, en vigueur. En attendant, la population, toujours inconsciente du danger, a tendance à mettre en avant des intérêts matériels, l’aspect mercantile, commercial. Le plastique étant à la base de plusieurs activités économiques surtout informelles et domestiques (vente d’eau, de jus et crèmes glacés, de glace, de certains produits alimentaires et non alimentaires en gros ou en détail, emballages, etc.) D’où l’importance pour les autorités de trouver la bonne formule pour venir à bout du péril plastique. Puisque beaucoup de nos concitoyens, inconscients des dangers inhérents au plastique sur la santé, sont contre la loi adoptée pourtant dans l’intérêt et pour la protection de tous et de l’environnement (continental et marin…)
UNE POPULATION TOUJOURS INCONSCIENTE DU DANGER
Ndeye Binta Mané est vendeuse de jus. Le plastique, elle l'utilise comme «récipient» de conservation pour ses jus. Mais elle nous confie n'avoir pas conscience des dangers du plastique et dit n'avoir jamais entendu parler du BPA. «C'est la première fois que j'entends parler du BPA. Avant, je ne connaissais pas l'existence de cette substance. Je vends du jus de ‘’bissap’’, de ‘’bouye’’ (pain de singe") et de gingembre et j'avoue que cette révélation m'intrigue beaucoup. Cela montre encore une fois qu'on n’est pas à l'abri. Mais que faire, si on a que cette alternative pour essayer de gagner dignement notre vie ? Même si notre santé en dépend, il sera difficile de ne pas renouer avec nos vieilles habitudes. Le plastique (des bouteilles), je le récupère après les événements comme les baptêmes, les mariages et autres ou je l'achète au marché à 25 FCFA la bouteille. Il arrive même que certains me les offrent. Je les désinfecte avec de l'eau de javel avant de les utiliser.» Ils/elles sont nombreux à être dans la même situation que Ndeye Binta. Astou Cisse est femme au foyer. Pour elle, «il faut savoir qu'on est pas assez informé par rapport aux dangers du plastique. Aujourd'hui, il est temps d'en parler et je n'étais pas au courant», martèle-t-elle. Faisant signe de la main, elle nous montre : «comme vous pouvez le constater, il n'y a que des bouteilles et pour la plupart de la vaisselle en plastique chez moi. Je pense qu'il est du ressort de l'Etat et pourquoi pas du ministère de la santé de veiller au grain afin de trouver une autre alternative au plastique.» Au marché, ils sont nombreux à les vendre, mais ne connaissent pas encore le danger qu'il peut y avoir dans ces plastiques. El Hadji Bèye est un vendeur. C'est dans une boutique de fortune qu'il empile toutes ses collectes : des bouteilles de boissons et d’eau vides, toutes en plastiques et parfois même en verre. «En général, je récupère ces plastiques chez un gars qui travaille dans une société de la place. Puisque ces bouteilles sont jetées, il me les donne à bas prix. Je les revends à 25 FCFA l'unité. Mais, pour la plupart, les bouteilles viennent des hôtels. Certaines mères de famille, pour compléter leur dépense quotidienne, me vendent leur stock de bouteilles en plastique. Je sais que le plastique peut être dangereux, au contact de la chaleur, mais vous m'en apprenez des choses aujourd'hui.»
SENEGAL : LONGUE TRADITION DE LUTTE CONTRE LE PLASTIQUE, MAIS AVEC DES TEXTES A LA PORTEE BIEN TROP LIMITEE POUR ETRE EFFICACE
Aujourd'hui encore, la science alerte sur les méfaits du BPA. Mais, au Sénégal, la population reste jusque-là inconsciente des dégâts qu'il peut causer sur notre bien-être. Ce danger permanent auquel nous sommes confrontés nous pousse à réfléchir sur des matériaux de substitution au plastique. Et c’est déjà le cas avec des sachets en papier biodégradable dans les grandes surfaces, mais pas gratuits, les tasses-à-jeter utilisées par des vendeurs de café… ; ce depuis l’entrée en vigueur de la loi n°2020-04 du 8 janvier 2020 relative à la prévention et à la réduction de l’incidence sur l’environnement des produits plastiques, interdisant en effet, les produits plastiques à usage unique comme les gobelets, couvercles, pipettes et tous sachets destinés à être utilisés pour conditionner l’eau ou toute autre boisson. D’ailleurs, le Sénégal a une longue tradition de politique contre le plastique. Déjà, dès 1974 des textes de loi existent pour traiter la question du plastique. Et l’adoption de la loi n°2015-09 du 04 mai 2015 relative à l’interdiction de la production, de l’importation, de la détention, de la distribution, de l’utilisation de sachets plastiques de faible micronnage et à la gestion rationnelle des déchets plastiques, marquait une «révolution» dans la volonté du Sénégal de lutter contre la pollution plastique. Ce texte à la portée bien trop limitée pour être efficace aura conduit à l’élaboration d’un autre, jugé beaucoup plus ambitieux en 2020 : loi n°2020-04 du 8 janvier 2020.
FABRICATION DE VACCINS : L’IPD PREPARE SON VACCINOPOLE
Demain se prépare aujourd’hui au Sénégal. Le «Vaccinopôle» de l’Institut Pasteur de Dakar (Ipd), pilier de la souveraineté sanitaire du pays, commence à sortir de terre.
Plus de 17,8 milliards F Cfa sur les 130 milliards nécessaires à la construction du «Vaccinopôle» de l’Institut Pasteur de Dakar ont été déjà mobilisés. Cette somme a permis l’acquisition du matériel servant à la fabrication de vaccins, le financement des études de faisabilité et la construction des 3 bâtiments de la plateforme, située à Diamniadio.
Demain se prépare aujourd’hui au Sénégal. Le «Vacci¬nopôle» de l’Institut Pasteur de Dakar (Ipd), pilier de la souveraineté sanitaire du pays, commence à sortir de terre. Les 3 bâtiments de la plateforme sont désormais visibles en plus du matériel de fabrication des vaccins déjà stocké en Belgique qui va rallier le Port de Dakar. «Nous avons mobilisé un peu moins de 30 millions (17,8 milliards F Cfa) sur les 220 millions dollars (130 milliards) pour le projet», a précisé Amadou Sall, administrateur de l’Ipd hier lors d’une visite des chantiers, dans un exercice de gestion transparente. Et dans la logique de respecter les délais de mise en service de ce «futur joyau», l’Ipd a signé, avec la Société financière internationale (Sfi), une lettre de mandat relative à un investissement de la structure dirigée par Makhtar Diop et d’autres partenaires privés. Ainsi, la Sfi va se charger de coordonner les investissements. «La Société financière internationale doit coordonner les différents partenaires financiers et elle a reçu mandat d’organiser le financement de manière à répondre aux besoins de ce programme en termes de rapidité et de pertinence et d’accessibilité», a détaillé Amadou Sall.
Revenant sur les motivations de ce partenariat, Makhtar Diop, le Directeur général de la Sfi, affirme : «Durant la crise du Covid-19, l’accès au vaccin a été limité aux pays les plus développés. L’absence de production africaine n’a pas permis à un nombre d’Africains d’être vaccinés. Le Président Macky Sall a demandé aux institutions de soutenir une initiative sénégalaise et africaine qui vise à augmenter la production de vaccins et à utiliser les technologies les plus avancées. Nous travaillons avec l’Institut Pasteur de Dakar pour créer une industrie pharmaceutique. Nous avons reçu mandat pour mobiliser des ressources de la Sfi et des partenaires. Nous allons structurer le projet avec la participation du secteur privé, nous allons ensuite attaquer la phase de mobilisation des ressources financières.»
Ainsi, une fois la construction de l’usine achevée, c’est 30 millions de doses de vaccin contre la fièvre jaune et 300 millions de doses de vaccin anti Covid-19 qui vont sortir chaque année de ce «Vaccinopôle» pour assurer la santé des Sénégalais dans un premier temps et des Africains aussi. L’objectif est de produire dans cette usine sur le long terme, 60 % des besoins médicamenteux du Sénégal. «Nous avons ici la construction de ce que nous considérons comme un joyau et qui va permettre de produire en quantité suffisante de vaccin anti-Covid-19 mais aussi de créer un pôle de recherche pour la production de nouveaux vaccins contre les maladies négligées pour lesquelles les grands groupes estiment qu’ils ne sont pas rentables», s’est réjoui Makhtar Diop.
LA SOUS-SECTION DU SUTSAS EN GREVE POUR 48 HEURES
La sous-section du Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale (SUTSAS) de Dahra a décrété, mercredi, une grève de 48h pour réclamer de meilleures de conditions de travail, a appris l’APS.
Louga, 23 mars (APS) - La sous-section du Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale (SUTSAS) de Dahra a décrété, mercredi, une grève de 48h pour réclamer de meilleures de conditions de travail, a appris l’APS.
"Nous en sommes à notre deuxième plan d’actions et nous entamons à partir d’aujourd’hui une grève de 48h", a déclaré à la presse le chargé de communication du SUTSAS, Mamadou Ameth Ka.
Selon lui, le secteur paramédical "n’est pas pris en compte" dans le système sanitaire sénégalais.
’’Il est temps pour nous de lutter contre cette injustice qui sévit dans le système sanitaire. Nous constatons aussi que d’autres corporations ont droit à des indemnités auxquelles nous n’avons pas droit et cela n’est pas normal alors que nous constituons près de 80% du personnel", a-t-il regretté.
Selon lui, ’’le salaire d’un personnel de santé qui est un fonctionnaire ne dépasse pas 187 000 Francs CFA".
Il a réclamé une indemnité de responsabilité, de représentativité médicale ainsi qu’une indemnité de logement et une augmentation de l’indemnité de risque.
"Les paramédicaux méritent plus de notoriété. Aujourd’hui nous sommes déterminés à poursuivre notre plan d’actions", a-t-il dit, soulignant que le SUTSAS "ne reculera pas".
"Nous n’excluons pas de faire de la rétention de données, de boycotter les programmes dont le Programme élargi de vaccination (PEV) et la surveillance pour avoir gain de cause", a-t-il insisté.
Les grèvistes vont assurer le service minimum tandis que les services d’urgence seront disponibles.
"Tous les malades hospitalisés seront traités normalement, mais il n’y aura pas de consultations et aucun médecin n’assurera les rendez-vous médicaux", a-t-il soutenu.
LE SÉNÉGAL DÉPEND À PLUS DE 95% DES MÉDICAMENTS DE L’EXTÉRIEUR
«Le Sénégal ne peut pas continuer de dépendre de l’importation de médicaments à plus de 95%. C’est une menace par rapport à notre santé publique».
Le Sénégal n’a pas encore posé les bases de sa souveraineté pharmaceutique. Lors du Salon international du médicament «Senpharma» qui a ouvert ses portes hier, le président de l’Ordre des pharmaciens, Dr Amath Niang, a indiqué que le fait de dépendre à plus de 95% de l’importation de médicaments est une menace par rapport à la santé publique.
«Le Sénégal ne peut pas continuer de dépendre de l’importation de médicaments à plus de 95%. C’est une menace par rapport à notre santé publique». Cette alerte est du président de l’Ordre des pharmaciens, Dr Amath Niang qui prenait part au Salon international du médicament (Senpharma) initié depuis 2011. La 11ème édition de ce rendez-vous a été reportée pendant deux ans à cause de la crise sanitaire. La pandémie à coronavirus a poussé aussi les organisateurs à articuler la rencontre autour du thème : «La vaccination anti-Covid-19 : mythes, réalités, perspectives». Cette plateforme a permis aux professionnels du médicament de réitérer leur engagement, et aux populations de savoir le niveau de développement du secteur.
Chargé de communication de la plateforme Senpharma, Dr Assane Kâ indique le «Salon du médicament constitue un dénominateur qui peut rassembler tous les acteurs gravitant autour du médicament, notamment le patient consommateur du médicament, le pharmacien, le prescripteur qu’est l’infirmier, le chirurgien-dentiste, les sages-femmes, mais également les industriels et tout autre acteur qui a un trait d’union avec le médicament, que ce soit de façon directe ou indirecte ; il s’agit des financiers, banques, assurances. C’est pour que les acteurs puissent se regrouper autour d’un idéal qu’est le médicament qui est pour eux un projet qui contribue à faire régner le bien-être social et économique pour une santé durable. Ce, d’autant qu’on ne peut pas développer un pays sans la santé. Ce qui fait que le premier partenaire de la santé, c’est l’Etat. Mais toutes les populations concernées devraient être intéressées par ce salon».
Pour le chargé de la communication de Senpharma, la pandémie de Covid-19 a démontré l’urgence d’avoir une industrie pharmaceutique afin de tendre vers la souveraineté dans ce secteur. Quid de la production locale des médicaments ? « Il y a des projets d’industrie qui sont quelquefois accompagnés par l’Etat mais également sur initiative de professionnels sénégalais qui participent de façon effective au projet de développement industriel du médicament en Afrique et dans le monde», signale Monsieur Kâ.
SECURITE DU MEDICAMENT
S’agissant de la sécurité du médicament, les acteurs estiment qu’il faut maitriser tout le circuit du produit, de la matière première à la consommation finale. Considérant le phénomène des médicaments de la rue comme un fléau qui expose la vie des citoyens, le président de l’Ordre des pharmaciens assène ses quatre vérités. «Le médicament n’a pas pour place la rue. Le législateur l’a compris pour l’avoir confié au pharmacien qui est un professionnel. Au-delà des actions que mènent les professionnels, cette question s’adresse beaucoup plus à l’autorité politique en charge de la réglementation, de la régulation. En effet, c’est à elle de faire respecter les principes de gestion du médicament. Nous Ordre, notre devoir, c’est d’intervenir auprès du pharmacien qui est notre sujet.
Quand il s’agit de l’environnement global, cela relève de la responsabilité de l’Etat», tranche Dr Niang avant d’ajouter: «C’est pratiquement en Afrique seulement qu’on constate ce phénomène de médicaments dans la rue. Mais dans les pays qui ont une certaine souveraineté pharmaceutique, on ne rencontre pas ce fléau. Or, le médicament n’est pas un produit banal, il doit répondre à des besoins de santé publique. Même les populations doivent se faire des exigences pour que le médicament soit assaini, géré et qu’il puisse retrouver sa place. Car le médicament, sa place, ce n’est pas la rue».
AFFAIRE PHARMACIE DAKAROISE : LE SYNDICAT DES PHARMACIENS SONNE LA MOBILISATION !
Le Syndicat des pharmaciens privés du Sénégal recadre le ministre Abdoulaye Diouf Sarr coupable d’avoir déchiré l’arrêt de la Cour suprême au profit de Mme Baldé.
Par un abus de pouvoir caractérisé, le ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr a abrogé l’arrêté ministériel datant de 1981 et qui autorisait l’installation de la pharmacie Dakaroise de Mme Aïcha Goundiam Mbodji à la place de l’Indépendance à Dakar. Ce qui revient pour le ministre à contourner l’arrêt de la Cour suprême ordonnant l’expulsion des lieux de Mme Aminata Gassama, épouse de l’ancien maire de Ziguinchor, Abdoulaye Baldé. Contre l’expropriation d’un pharmacien au profit d’un autre, le Syndicat des pharmaciens privés du Sénégal, à travers une circulaire, exprime son soutien total à Mme Mbodji et appelle tous les pharmaciens à la mobilisation pour des actions futures.
A travers une circulaire, le Syndicat des pharmaciens privés du Sénégal (Spps) sonne la mobilisation contre ce qu’il qualifie d’ « expropriation arbitraire d’un pharmacien au profit d’un autre ». Et exprime son soutien total à Mme Mbodji Aïcha Goundiam pour qu’elle soit rétablie dans ses droits. Comme l’avait révélé « Le Témoin » quotidien, la Cour suprême avait annulé l’arrêté du ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr qui autorisait Mme Aminata Gassama Baldé, patronne de la Pharmacie Nation, à transférer son officine à la Place de l’Indépendance à Dakar. Dès réception, le ministre de la Santé a tout bonnement déchiré l’arrêt de la Cour Suprême.
Pis, il a annulé voire abrogé purement et simplement l’autorisation datant de 1981 (41 ans) de Mme Aïcha Goundiam Mbodji propriétaire de la Pharmacie Dakaroise. Un triste état de fait qui a poussé le Syndicat des pharmaciens du Sénégal de monter au créneau ! « Ce, suite à la décision du ministre de la Santé d’abroger l’arrêté de Mme Aïcha Aïcha Goundiam Mbodji portant autorisation d’exploitation de son officine de pharmacie dénommée « Grande Pharmacie Dakaroise », sise Dakar-Plateau, 01 Place de l’Indépendance » a d’abord précisé Dr Assane Diop, président du Spps. Il rappelle que cette décision a été prise le 11 février 2022 sur la base d’une note de présentation du directeur de la Pharmacie et du Médicament (Dpm). « Et la notification à l’intéressée par ce dernier est faite un mois après, le 08 mars 2022 précisément. Ce qui est surprenant, c’est que le même directeur lui demande, dans sa note d’information, de déposer un dossier de demande de transfert, alors que l’arrêté portant autorisation d’exploitation de son officine est abrogé un mois auparavant, sans parler des conséquences de droit d’une telle décision ! » poursuit Dr Assane Diop.
En d’autres termes, explique-t-il, le ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr a annulé l’arrêté d’exploitation de la « Grande Pharmacie Dakaroise » et un mois après le directeur de la Pharmacie vient demander à la victime de déposer un dossier de transfert. « Quelle incohérence !
Pour rappel, en 2020, la Direction de la Pharmacie et du Médicament (Dpm) avait pris la décision illégale d’instruire un dossier de transfert de la Pharmacie Nation sur le site appartenant à la Grande Pharmacie Dakaroise depuis 1953, en violation des dispositions relatives aux conditions de création et de transfert des officines » a rappelé le président du Syndicat des pharmaciens à l’endroit de ses camarades.
A l’en croire, cette décision a été prise malgré tous les efforts effectués par Mme Mbodji pour informer les autorités concernées de son transfert provisoire et de son intention de rejoindre son site dès la fin des travaux de rénovation de l’ex-hôtel Indépendance.
Une expropriation arbitraire ! Justement, sur cette question, Dr Assane Diop a souligné que la concernée avait d’ailleurs attaqué cet arrêté devant la Chambre Administrative de la Cour Suprême qui a tranché en sa faveur (arrêt n° 51 du 25 novembre 2021) en annulant l’arrêté du ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr portant autorisation de transfert de la Pharmacie Nation au rez de chaussée de l’Hôtel Indépendance. « Elle a aussi attaqué le contrat de bail établi par l’Ipres au profit de la Pharmacie Nation devant la chambre administrative du Tribunal du Commerce. Cette procédure est toujours en cours et a fait l’objet de sept renvois depuis le mois de Juin 2021. Aux dernières nouvelles, cette affaire a été évoquée le 03 mars 2022 à l’audience de la deuxième chambre du Tribunal de commerce Hors Classe de Dakar et renvoyée au 31 mars 2022 » peut-on lire dans la circulaire du président du Syndicat des pharmaciens privés du Sénégal dont « Le Témoin » a obtenu copie.
Toujours est-il qu’entres autres raisons ayant motivé l’assignation en annulation dudit contrat de bail, le président des pharmaciens estime que celui-ci est établi en violation des dispositions de l’article 127 de l’Acte Uniforme de l’Ohada qui fait bénéficier à l’ancienne occupante d’un droit de priorité pour se voir attribuer un nouveau bail dans l’immeuble reconstruit, d’autant que la demande de reprise des locaux par elle-même (Mme Mbodji) avait été déjà entérinée et agréée par le bailleur. « Tout ceci relève que l’objectif ultime de la démarche de la Direction de la Pharmacie et du ministère de la Santé est d’exproprier un pharmacien au profit d’un autre » a dénoncé Dr Assane Diop deux semaines après la décision du ministre Abdoulaye Diouf Sarr annulant l’autorisation de Mme Aïcha Goundiam Mbodji. Une pauvre dame à laquelle pourtant la Cour suprême, plus haute juridiction de notre pays, avait donné raison.
Tous les pharmaciens sont d’égale dignité…
Devant ce qu’il qualifie de décision à coloration politique, le Syndicat des pharmaciens privés du Sénégal rappelle et insiste sur le fait que tous les pharmaciens sont d’égale dignité et que, par conséquent, ils méritent tous le même traitement. « Cette décision est d’autant plus déplorable qu’elle foule aux pieds les lois et règlements et viole les principes de l’éthique et de la déontologie » se désole M. Assane Diop, son président, avant d’évoquer le Code de déontologie des pharmaciens. Lequel dispose en son article 39 que « Tous les pharmaciens inscrits à l’Ordre se doivent mutuellement aide et assistance pour l’accomplissement de leurs devoirs professionnels. En toutes circonstances, ils doivent faire preuve de loyauté les uns envers les autres et de solidarité ».
En tout cas, le Syndicat des pharmaciens privés du Sénégal estime qu’au lieu de sanctionner la victime (Mme Mbodj est victime d’une injustice de la part de son bailleur), les autorités de la profession et tous ses membres devraient plutôt l’aider à réintégrer le local qui a abrité sa pharmacie depuis 1953 et légalement confirmé par un arrêté ministériel datant de 1981. « Le Syndicat des pharmaciens en appelle à la responsabilité du ministre de la Santé et l’Action sociale, du directeur de la Pharmacie et du Médicament et du Président de l’Ordre des pharmaciens pour que Mme Mbodji soit rétablie dans ses droits. Le Syndicat des pharmaciens exprime son soutien total à Mme Mbodji et usera de tous les moyens à sa disposition pour que force reste à la loi. Il appelle pour cela tous les pharmaciens à la mobilisation pour les actions futures » a ainsi alerté Dr Assane Diop, président du Ssp.