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27 novembre 2024
Santé
11000 NOUVEAUX CAS DE CANCER ATTENDUS CHAQUE ANNEE AU SENEGAL
Le pays doit apporter une réponse épidémiologique aux conséquences liées aux maladies non transmissibles qui sont responsables de 11% de la mortalité dans les pays développés. Et les pays en voie de développement s'en sortent avec plus de 80% du fardeau
Le Sénégal a célébré la journée mondiale de sensibilisation sur les maladies liées au virus du Papillome, première édition du genre dans notre pays couplée du congrès de la société sénégalaise de colposcopie et des pathologies liées aux papillomavirus. En effet, le pays doit apporter une réponse épidémiologique aux conséquences liées aux maladies non transmissibles qui sont responsables de 11% de la mortalité dans les pays développés. Et les pays en voie de développement s'en sortent avec plus de 80% du fardeau selon le directeur général de la lutte contre la maladie.
Le docteur Babacar Gueye a présidé la cérémonie au nom du ministre de la Santé et de l’action sociale. Selon lui, les cancers sont responsables de 80% des décès prématurés c’est-à-dire les décès qui surviennent entre 30 et 70 ans. « Il s’agit de maladie handicapantes qui causent des dépenses catastrophiques et constituent un frein à l’émergence et au développement » dit-il. Et d’ajouter, qu' au Sénégal, plus de 11000 nouveaux cas de cancer sont attendus chaque année. Ces cancers sont évitables avec des mesures de prévention simples qui sont le dépistage et diagnostic précoce ainsi que la vaccination.
« Les papillomavirus constituent un lourd fardeau dans la santé publique au niveau mondiale. Ils sont liés à l’apparition de plusieurs cancers et sont responsables d’autres pathologies non cancéreuses », a expliqué le docteur Aicha Ka, vice-présidente de la société sénégalaise de colposcopie et des pathologies liées aux papillomavirus (SSCPP). A l’en croire, la célébration de cette journée vise à sensibiliser les populations afin qu’elles puissent mesurer l’impact de ces pathologies sur la société. Il s’agit à travers ce congrès, de participer à la promotion de la vaccination de partager les travaux de recherche sur le sujet.
LE SYNDROME PRUNE BELLY, UNE MALADIE TRÈS RARE ET MÉCONNUE
Malformation congénitale, cette maladie se manifeste par la quasi-absence des testicules qui ne descendent pas et sont cachés dans le ventre. Au Sénégal, 30 enfants connus souffrent de cette pathologie, dont 03 décès enregistrés.
Prune Belly syndrome (PBS) ou Eagle-Barrett syndrome est une malformation à prédominance masculine. Malformation congénitale, cette maladie se manifeste par la quasi-absence des testicules qui ne descendent pas et sont cachés dans le ventre. Au Sénégal, 30 enfants connus souffrent de cette pathologie, dont 03 décès enregistrés.
Très méconnu de la population, le syndrome anatomoradiologique associe une aplasie ou une grande hypoplasie des muscles de la paroi antérieure de l’abdomen, des dilatations des voies urinaires et des testicules non descendus. Il est présent au Sénégal où il y a même une association qui regroupe les personnes atteintes de syndrome de Prune Belly. Ndeye Khéwé Mbaye qui en est la présidente fait la description détaillée de cette pathologie. Sur la totalité des enfants atteints du syndrome de Prune Belly, souligne-t-elle, un seul cas est une fille. Ce qui est très rare. «C’est une malformation congénitale. Avant même la naissance, on peut savoir que l’enfant est atteint du syndrome de Prune Belly grâce aux échographies faites à la mère. Elles peuvent montrer clairement que l’enfant souffre d’une malformation. Et à la naissance, il se manifeste par la quasi-absence des testicules. Ils ne descendent pas, ils sont cachés dans le ventre c’est-à-dire qu’il faut les rechercher et les abaisser dans les bourses», explique-t-elle.
DES ANOMALIES AVEC UNE GRANDE VESSIE, UNE ABSENCE DE MUSCLES ET DES TESTICULES CACHES
On peut relever également des anomalies, notamment une grande vessie, une absence de muscles à l’abdomen et la dilation des organes. «L’enfant peut rester toute la journée sans avoir envie d’uriner ; ce qui lui crée les infections urinaires. Le ventre est élargi transversalement. Normalement, après la peau, c’est la graisse, ensuite les muscles et les intestins, mais chez un enfant présentant un syndrome de Prune Belly, tout de suite après la peau, ce sont les intestins. L’enfant n’a pas de muscles», explique Ndèye Khéwé Mbaye. Elle renseigne que la prise en charge de cette maladie fait défaut au Sénégal. «C’est une maladie très coûteuse et très difficile à gérer. Nous n’avons pas beaucoup de spécialistes au Sénégal. Nous avons des chirurgiens et autres, mais des spécialistes en prune Belly, il n’y en a qu’un seul. Le médecin disait que 8 sur 9 enfants n’auront pas d’enfants. Et c’est vraiment triste. Il faut aussi leur faire l’abdominiplasitie, c’est-à-dire placer une plaque ou quelque chose dans l’abdomen pour pouvoir le durcir et régler le problème esthétique. En fait, les enfants qui ont le syndrome de Prune Belly, lorsqu’ils toussent, leur ventre s’agrandit comme un ballon», indique Mme Mbaye avant de révéler le quotidien difficile de ces mômes qui font souvent des infections urinaires. «C’est pourquoi, tous les 2 ou 3 mois, ils doivent faire un bilan total. D’où les examens des urines, l’échographie abdominale et rénale pour voir si les reins ne sont pas affectés. Souvent, leur rein est naturellement détruit et facilement ils ont l’insuffisance rénale. C’est une situation difficile. En plus, il y a les croyances culturelles qui disent qu’un enfant qui n’est pas comme les autres, c’est un enfant surnaturel», dit Mme Mbaye.
ACTUELLEMENT, IL Y A 27 ENFANTS CONNUS QUI SOUFFRENT DE CE SYNDROME
Actuellement au Sénégal, renseigne Ndèye Khéwé Mbaye, 27 enfants connus souffrent de ce syndrome. «On ne connaît pas la cause du syndrome de Prune Belly. La plupart des femmes qui ont eu des enfants atteints de ce syndrome disent qu’à la grossesse, elles avaient le paludisme. Moi-même, j’avais le palu quand j’étais enceinte de mon enfant», soutient-elle. Par ailleurs, elle estime que le nombre d’enfants décédés gérés par leur association est de trois du fait de la pandémie de Covid-19. «Les enfants n’arrivaient plus à voir leurs médecins, parce que tous les hôpitaux étaient réquisitionnés. Nous avons des enfants de Touba, de Kaolack, de Fatick et même de Ziguinchor. Les deux avaient des infections généralisés et l’autre souffrait d’insuffisance rénale», raconte-t-elle. La tranche d’âges est de 6 mois à 19 ans. «Le garçon qui a 6 mois habite à Touba. Il a été hospitalisé à Albert Royer ; d’ailleurs on attend qu’il ait 9 mois pour pouvoir lui faire la recherche de l’avisement testiculaire. Le plus grand, c’est mon fils ; il a plus de 18 ans. Entre les deux, il y en a de tous les âges», indique Ndèye Khéwé Mbaye qui invite la population d’être alerte par rapport aux enfants atteints du syndrome. «Le ministère de la Santé doit aussi être plus proche des maladies rares. Les enfants ont besoin d’une prise en charge médicale et les parents d’un suivi psycho-social, parce que la plupart des femmes qui ont ces enfants ont été abandonnées par les hommes», se plaint Mme Mbaye.
«75% DE CES PATHOLOGIES RÉPERTORIÉES CHEZ L’HOMME SONT DES ZOONOSES QUI VIENNENT D’UN RÉSERVOIR ANIMAL»
La santé humaine, celle animale et environnementale sont étroitement liées, car beaucoup de maladies proviennent des animaux pour atterrir chez les humains
Dakar abrite depuis hier un atelier régional sur l’approche « One Health » (une seule santé). L’objectif de cette rencontre qui va durer deux jours est de faire la revue de la mise en œuvre des recommandations des ateliers sur l’approche « One Health » en Afrique.
La santé humaine, celle animale et environnementale sont étroitement liées, car beaucoup de maladies proviennent des animaux pour atterrir chez les humains. C’est le cas de la pandémie de Covid-19. D’où la décision des experts des pays de l’Afrique de l’Ouest plus le Cameroun de se réunir à Dakar afin d’approfondir l’approche « One Health » ou ‘’la seule santé’’. Cette rencontre qui a démarré hier a été présidée par le ministre secrétaire général du gouvernement Abdou Latif Coulibaly pour qui cette initiative vise à rendre la problématique de la santé publique beaucoup plus prégnante et est capable de faire face aux menaces d’origine infectieuse, qu’elles soient volontaires ou accidentelles.
A cet effet, il a réaffirmé la conception affirmée du Sénégal et son option définitive en matière de santé publique de donner une réalité concrète dans nos politiques au triptyque santé-animale, santé humaine et santé-environnementale. «Notre rencontre revêt une grande importance pour évaluer les progrès accomplis par les Etats d’Afrique de l’Ouest dans l’implémentation de l’approche « One Health » de façon générale, et en particulier de l’application des recommandations issues de nos dernières réunions», a indiqué Abdou Latif Coulibaly.
Selon la représentante de la Fao, Bintia Stephen Tchicaya, la pandémie de Covid-19 menace gravement l’économie mondiale et les systèmes de santé, à l’instar des crises sanitaires récurrentes que le monde a aussi connues ces dernières années et qui étaient dues à l’émergence et à la réémergence des maladies infectieuses zoonotiques touchant l’animal et l’homme. «On peut citer la maladie à virus Ebola, le Syndrome Respiratoire Aigu Sévère, la Grippe aviaire hautement pathogène, qui ont provoqué des maladies graves et des décès chez les humains et les animaux, mettant à rude épreuve les systèmes de santé nationaux, et ont eu également des répercussions durables sur les moyens de subsistance avec comme corollaires l’insécurité alimentaire et des pertes économiques massives pour les secteurs publics et privés», souligne la fonctionnaire internationale. «En Afrique de l’Ouest, la récente apparition de la grippe aviaire dans plusieurs pays, y compris notre pays hôte le Sénégal, a causé un lourd préjudice économique à la filière avicole, affecté la biodiversité avec l’atteinte des oiseaux sauvages comme dans le parc de Doudj, mais aussi, du fait de son caractère zoonotique, a fait peser une menace sur la santé publique», ajoute-t-elle.
Représentant la Cedeao, Dr Babacar Fall fait une prédiction alarmante. «Avec l’évolution rapide de l’écologie, l’urbanisation, le changement climatique, l’augmentation des déplacements et la fragilité des systèmes de santé publique… les épidémies deviendront plus fréquentes, plus complexes et plus difficiles à prévenir et à contenir », alerte-t-il avant de rappeler que «nous continuons à faire face aux impacts socio-économiques de la pandémie de Covid-19 qui, comme environ 75% des maladies émergentes répertoriées chez l’Homme, est probablement une zoonose due à l’introduction d’un coronavirus à partir d’un réservoir animal».
LA CEDEAO, L’UNE DES ZONES LES PLUS TOUCHEES PAR LES EPIDEMIES
En 2021, indique Dr Babacar Fall, l’Organisation Ouest-Africaine de la Santé (OOAS) a répertorié plus de 40 nouvelles flambées de fièvre de Lassa, de fièvre jaune, de maladie à virus Ebola, de Marburg, de fièvre de la vallée du Rift… faisant de l’espace Cedeao l’une des zones de la région Afrique les plus touchées par les épidémies. «Ces menaces pressantes et la présente crise pandémique viennent encore une fois démontrer la nécessité d’avoir une vision plus holistique et par la mise en œuvre d’approches intégrées de la santé et en particulier l’approche « One Health ».
La Cedeao, consciente des rôles et responsabilités déterminants dans la mise en œuvre de l’approche « One Health », s’est engagée à travers ses institutions, départements et agences, à améliorer entre autres l’environnement politique afin d’obtenir davantage de soutien financier, de renforcer les capacités, le réseautage», affirme le Dr Babacar Fall. Il reconnait cependant que malgré les progrès importants faits par les pays au cours des dernières années, des défis majeurs persistent.
POLLUTION DE L'AIR ANNONCEE JEUDI ET VENDREDI A DAKAR
Le Centre de gestion de la qualité de l’air (CGQA) annonce que le niveau de pollution de l’air au-dessus de Dakar connaîtra une hausse sensible, jeudi et vendredi.
Dakar, 1er mars (APS) - Le Centre de gestion de la qualité de l’air (CGQA) annonce que le niveau de pollution de l’air au-dessus de Dakar connaîtra une hausse sensible, jeudi et vendredi.
"La qualité de l’air sera très mauvaise pour les 3 et 4 mars, avec des concentrations de particules très élevées dans l’air ambiant", prévient-il dans un bulletin parvenu à l’APS.
Le CGQA annonce qu’"une mauvaise qualité de l’air est également prévue pour les prochaines vingt-quatre heures", un niveau "orange" ayant été constaté pour la journée de ce lundi 1er mars.
COVID-19, ASTRAZENECA VEUT EXPLORER D'AUTRES HORIZONS EN AFRIQUE
La société AstraZeneca s’est s’engagée à étendre et à accélérer l’acheminement de vaccins contre la Covid-19 en Afrique en 2022 et au-delà pour aider les gouvernements à atteindre leurs objectifs de vaccination, a appris l’APS.
Dakar, 28 fev (APS) - La société AstraZeneca s’est s’engagée à étendre et à accélérer l’acheminement de vaccins contre la Covid-19 en Afrique en 2022 et au-delà pour aider les gouvernements à atteindre leurs objectifs de vaccination, a appris l’APS.
AstraZeneca vient de célébrer l’anniversaire de ses premières livraisons de vaccins en Afrique dans le cadre du programme Covax.
’’Il y a un an, les premières doses du vaccin AstraZeneca Covid-19 commençaient à arriver dans des pays du monde entier, grâce à l’initiative Covax, la plus grande campagne d’acheminement de vaccins jamais réalisée’’, rappelle un communiqué reçu à l’APS.
Il ajoute que le 24 février 2021, 600 000 doses du vaccin AstraZeneca Covid-19 ont été délivrées aux autorités sanitaires du Ghana. Quelques jours plus tard, c’est la Côte d’Ivoire qui recevait à son tour 504,000 doses.
La même source signale que depuis lors, ce sont plus de 310 millions de doses du vaccin AstraZeneca Covid-19 qui ont été acheminées via Covax dans 130 pays.
’’On estime aujourd’hui que 70 millions de doses ont atteint l’Afrique subsaharienne, faisant du vaccin AstraZeneca, l’un des vaccins contre le Covid-19, le plus utilisé sur le continent à ce jour’’, lit-on dans le communiqué.
Cité dans le communiqué, Barbara Nel, présidente nationale pour l’Afrique chez AstraZeneca, a déclaré : ’’Dans le cadre de notre engagement consistant à assurer une distribution universelle et équitable du vaccin pour répondre à la pandémie, AstraZeneca se félicite d’avoir été la première société pharmaceutique mondiale à avoir rejoint COVAX en 2020’’.
’’Nos solides partenariats avec le Serum Institute of India (SII), GAVI - l’Alliance du vaccin et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) sont essentiels pour tenir notre engagement à fournir à l’Afrique le vaccin contre le Covid-19 à prix coûtant’’, a-t-elle.
’’Nous saluons le travail accompli par les gouvernements à travers le continent pour accroître la couverture vaccinale et protéger leurs citoyens contre les maladies graves’’, a t-elle ajouté.
Le communiqué souligne que selon des estimations mondiales, le vaccin AstraZeneca Covid-19 a aidé à prévenir 50 millions de cas de Covid-19 et cinq millions d’hospitalisations, et donc permis de sauver plus d’un million de vies.
Il indique qu’à ce jour, AstraZeneca et ses partenaires ont acheminé plus de 2,6 milliards de doses de vaccins dans plus de 180 pays sur tous les continents, avec environ deux tiers de ces doses dirigées vers des pays à revenu faible ou intermédiaire inférieur.
MECONTENTE, L'ANSFES DANS LES RUES LE 7 MARS PROCHAIN
De plus en plus victimes de violences administratives, verbales, physiques souvent basées sur le genre, dues à leurs statuts de femmes vulnérables, les sages-femmes sont humiliées et vivent des frustrations dans les postes de santé
De plus en plus victimes de violences administratives, verbales, physiques souvent basées sur le genre, dues à leurs statuts de femmes vulnérables, les sages-femmes sont humiliées et vivent des frustrations dans les postes de santé où certains Médecin-chefs de district (MCD) placent des agents hiérarchiquement inférieurs en grade au-dessus d'elles comme leur supérieur hiérarchique pour les rabaisser davantage.
Pour mettre fin à cette situation l’Association Nationale des Sages-Femmes d’Etat du Sénégal (ANSFES) a tenu une conférence de presse à l’Ecole Nationale de Développement Sanitaire et Social ce Samedi pour marquer leurs désapprobation. « Chaque année les sages-femmes subissent des dizaines d'agressions le plus souvent restées impunies. Après Aïda agressée à Kolda en 2020, Rokhaya à Sedhiou en 2021, Gnima Sagna a failli y laisser sa vie au poste de santé de Fadial en 2021. Nous venons de subir 2 nouvelles agressions en 2022, à Diana Malari et la dernière dans le village de Bambali sans compter celles qui passent sous silence par peur de perdre son poste » plaide Bigué Bâ Mbodji, présidente de la dite association.
Pour montrer leurs mécontentement tout en respectant leur serment d’assister les femmes, les nouveau-nés, la communauté et pour éviter des mortalités maternelle, ladite association avait décrété des journées « MATERNITE SANS SAGE-FEMME) en restant dans les maternités et autres lieux de travail avec le port de brassards rouges. Ce, étant donné qu'une absence de prise en charge de complications maternelles, fœtales et néo-natales de plus de 2 heures serait dramatique dans tout le pays.
En effet, d’après la présidente, cela n’a servi à rien c’est pourquoi « nous projetons de passer à la vitesse supérieure en commençant par une marche pacifique nationale de protestation le 07 mars 2022, des sit-in dans les formations sanitaires, une journée de Maternité sans sages-femmes de manière effective et toute autre forme de protestation légale pour notre survie », informe la présidente de l’Association Nationale des Sages-Femmes d’Etat du Sénégal.
Cependant, elle interpelle leur ministère de tutelle, les autorités sanitaires et administratives et le Président de la République pour un règlement définitif de tous ces problèmes dont les Sages-Femmes font face depuis des années.
RESURGENCE DE LA POLIO : UN PHENOMENE HANDICAPANT
Le deuxième passage des nouvelles Journées nationales de vaccination contre la poliomyélite a été lancé vendredi au centre de santé Gaspard Camara de Dakar, a constaté l’APS.
Le deuxième passage des nouvelles Journées nationales de vaccination contre la poliomyélite a été lancé vendredi au centre de santé Gaspard Camara de Dakar, a constaté l’APS.
«Le premier passage mené du 17 au 19 décembre 2021 sur l’étendue du territoire national dans un contexte difficile de pandémie de covid-19 a certes permis d’atteindre l’objectif de 95 % au niveau national, mais cette performance est insuffisante à cause des disparités notées au niveau des régions et districts», a expliqué le Directeur de cabinet du ministre de la Santé et de l’Action sociale.
Venu présider la cérémonie de lancement des Jnv (25-27 février) devant les autorités administratives, locales et sanitaires, Alphonse Thiaw a relevé que c’est «ce cahier de charge qui est assigné aux agents de santé et aux acteurs communautaires, sous la supervision de l’Administration territoriale et l’implication des communes, des départements et de toute la communauté».
Au Sénégal, le dernier cas de poliomyélite à poliovirus sauvage remonte à 1998. Toutefois, en 2010, le pays a connu quelques cas importés de poliovirus sauvage qui ont été maitrisés en moins de 6 mois. Depuis lors, une accalmie notable a été enregistrée grâce aux progrès du Programme élargi de vaccination de routine et de la surveillance, a rappelé le représentant du ministre. «Malheureusement, ces acquis ont été remis en cause un peu partout dans la sous-région et le Sénégal n’a pas été en reste», a-t-il dit.
En janvier 2021, un cas de poliovirus de type 2 a été isolé dans un échantillon environnemental, suivi quelques mois plus tard de l’apparition dans le pays, de formes paralytiques au niveau de certains enfants dans quelques districts sanitaires du pays.
Pour atteindre les objectifs assignés à cette campagne, l’autorité sanitaire a dit compter, «comme par le passé, sur la motivation du personnel de santé et des volontaires, sur l’implication des élus locaux, des différents réseaux et associations à base communautaire notamment les Bajenu Gokh, sur les autorités religieuses, les chefs de quartiers et de villages, entre autres». Alphonse Thiaw a également lancé un appel solennel aux parents pour que tous les enfants âgés de 0 et 5 ans puissent être vaccinés durant cette campagne.
Prenant part, la représentante de l’Unicef au Sénégal, Silvia Danailov, au nom des partenaires de l’Initiative Mondiale de l’Eradication de la Poliomyélite, a rappelé que «la poliomyélite est une maladie grave, très contagieuse et invalidante, dont la souffrance et le poids, peuvent être évités par un simple geste : l’administration de 2 gouttes du vaccin polio oral aux enfants âgés de moins de 5 ans».
Depuis le lancement de l’Initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite (Imep) en 1988, a-t-elle souligné, «beaucoup de succès ont été enregistrés grâce aux efforts de vaccination de routine et aux multiples campagnes organisées».
Grâce à cette initiative, l’incidence de la poliomyélite a été réduite de 99,98% à l’échelle mondiale, selon Silvia Danailov. Des progrès sont imputables à l’utilisation à grande échelle du vaccin antipoliomyélitique oral (Vpo) avec sa capacité unique à induire le développement d’une immunité de groupe, car un enfant vacciné permet d’immuniser 200 personnes autour de lui. Elle a réitéré l’engagement des partenaires de l’Initiative mondiale d’Eradication de la Polio (Imep) d’accompagner cette campagne de sorte à contribuer efficacement à l’arrêt de circulation du poliovirus de type 2 et à la santé des enfants au Sénégal.
CAMPAGNE VACCINALE CONTRE LA POLIOMYÉLITE, 36.614 ENFANTS CIBLÉS À KÉDOUGOU
Les autorités sanitaires de la région de Kédougou ciblent 36.614 enfants âgés de zéro a cinq ans pour le deuxième passage des journées de vaccination contre la poliomyélite, qui doivent démarrer ce vendredi.
Kédougou, 25 fév (APS) - Les autorités sanitaires de la région de Kédougou ciblent 36.614 enfants âgés de zéro a cinq ans pour le deuxième passage des journées de vaccination contre la poliomyélite, qui doivent démarrer ce vendredi.
Dans ce cadre, 288 équipes et 356 volontaires communautaires, appuyés par 103 superviseurs sont mobilisés, indique la région médicale dans un document transmis à l’APS.
Vingt membres de l’équipe cadre de la région médicale et des trois district sanitaires, ainsi que cinquante infirmiers chefs de poste et sages-femmes sont aussi déployés dans toute la région.
Ils sont chargés d’administrer les doses de vaccins VPG aux enfants ciblés, à travers la stratégie du porte-à-porte.
La médicale de Kédougou a reçu l’appui de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef).
Elle insiste sur la nécessaire implication de tous les acteurs communautaires, "badienou gox" (marraines de quartier), chefs de quartier, conseils de la jeunesse, imams, dans la sensibilisation des familles.
L’objectif est de garantir aux volontaires un bon accueil, dans les concessions durant toute la campagne de vaccination.
LES AGENTS DE SANTÉ PAYENT UN LOURD TRIBUT À CAUSE DE LA COVID-19
115.500 décès, multiplication des absences pour maladie, épuisement…Les personnels de santé dans le monde sont les premières victimes de la pandémie de Covid-19
Les personnels de santé dans le monde sont les premières victimes de la pandémie de Covid-19. En plus de compter 115 500 décès dans leurs rangs, il a été constaté une multiplication des absences pour maladie et un épuisement des troupes. Conséquences : il a été noté une exacerbation des pénuries préexistantes de travailleurs de la santé.
Alors que la pandémie de Covid19 continue d’exercer une forte pression sur le personnel soignant, l’Organisation internationale du Travail (Oit) et l’Organisation mondiale de la Santé (Oms) ont publié, lundi dernier, un nouveau guide pour renforcer la protection des personnels de santé dans le monde. Profitant de la cérémonie de présentation du document, l’Oms et l’Oit ont recommandé de mettre en œuvre des programmes durables de gestion de la santé et de la sécurité au travail pour les agents de santé, au niveau national, infranational et des établissements de santé.
Les deux organisations estiment que ces programmes devraient couvrir tous les risques professionnels : infectieux, ergonomiques, physiques, chimiques et psychosociaux. «La pandémie de Covid-19 a fait payer un lourd tribut supplémentaire aux travailleurs de la santé et a exposé une dangereuse négligence de leur santé, de leur sécurité et de leur bienêtre. Plus d’une structure sanitaire sur trois ne dispose pas de postes d’hygiène sur les lieux de soins.
Moins d’un pays sur six a mis en place une politique nationale pour un environnement de travail sûr dans le secteur de la santé», signalent dans leur note l’Oms et l’Oit. Elles précisent que finalement, la crise de Covid-19 a mis en évidence le coût de ce manque systémique de garanties pour la santé, la sécurité et le bien-être des travailleurs de la santé. «Au cours des 18 premiers mois de la pandémie, environ 115.500 agents de santé sont décédés des suites de la Covid-19», a affirmé James Campbell, Directeur du département Personnel de santé de l’Oms. De plus, souligne-t-il, les absences pour maladie et épuisement ont exacerbé les pénuries préexistantes de travailleurs de la santé. Elles ont sapé les capacités des systèmes de santé à répondre à la demande accrue de soins et de préventions pendant la crise, a-t-il ajouté.
L’ESSENTIEL SUR LE NOUVEAU GUIDE DE L’OIT ET DE L’OMS POUR RENFORCER LA PROTECTION DES PERSONNELS DE SANTÉ
Revenant par ailleurs sur le nouveau guide pour renforcer la protection des personnels de santé dans le monde, l’Oit etl’Oms soulignent que cette publication de l’Onu contribue à améliorer la gestion de la santé et de la sécurité au travail dans les établissements de santé, à l’échelle nationale et locale. «Les agents de santé souffraient d’infections, de troubles musculo-squelettiques et de blessures, de violence et de harcèlement au travail, d’épuisement professionnel et d’allergies en raison du mauvais environnement de travail», a déclaré la Directrice du département Environnement, changement climatique et santé de l’Oms, Dre Maria Neira.
Selon l’Agence sanitaire mondiale de l’Onu, même avant la pandémie du nouveau coronavirus, le secteur de la santé figurait parmi les secteurs les plus dangereux pour travailler. «Seuls quelques établissements de santé avaient mis en place des programmes de gestion de la santé et de la sécurité au travail», a ajouté Dre Neira. Plus largement, le guide décrit également les rôles que les gouvernements, les employeurs, les travailleurs et les services de santé au travail devraient jouer dans la protection de la santé, de la sécurité et du bien-être des travailleurs de la santé. Il rappelle aussi l’importance de l’investissement continu et de la formation pour maintenir les progrès dans la mise en œuvre des programmes.
Mais pour l’Oit, des mécanismes efficaces doivent être mis en place pour assurer une collaboration continue entre les employeurs, les gestionnaires et les travailleurs de la santé, dans le but de protéger la santé et la sécurité au travail. «Les travailleurs de la santé devraient jouir de leur droit à un travail décent, à des environnements de travail sûrs et sains et à une protection sociale pour les soins de santé, les absences pour maladie et les maladies et lésions professionnelles», a affirmé la Directrice du département des politiques sectorielles de l’Oit, Alette van Leur.
Selon l’Onu, les pays qui ont mis activement en œuvre ce genre de programmes ont enregistré une réduction des blessures et des maladies liées au travail et des absences pour maladie, ainsi que des améliorations de l’environnement de travail, de la productivité du travail et de la rétention des travailleurs de la santé. L’Oms et l’Oit de marteler qu’elles continueront à fournir des conseils et une assistance aux pays pour élaborer et mettre en œuvre des programmes de santé et de sécurité au travail pour les agents de santé.
LE TABAGISME PLUS MEURTRIER QUE TOUT
Selon le professeur Diagne, le tabagisme "s’est révélé même plus mortel que la pandémie de la COVID-19 qui, à ce jour, a provoqué la mort de 5,89 millions de personnes à travers le monde".
Saly-Portudal (Mbour), 22 fév (APS) - Le tabagisme, en plus de se révéler ’’plus meurtrier’’ que le Covid-19, par exemple, met à nu les inégalités sociales entre les pays développés et ceux en développement et même à l’intérieur de ces derniers, a soutenu, mardi, le directeur du Consortium pour la recherche économique et sociale (CRES), le professeur Abdoulaye Diagne.
"Aucun fléau, y compris la COVID-19, n’a fait, à ce jour, autant de morts par an que le tabac", a-t-il relevé à l’ouverture d’un atelier national de renforcement de capacités en faveur d’une application effective des directives de la CEDEAO et de l’UEMOA portant harmonisation du droit d’accise sur les produits du tabac dans les Etats-membres concernés.
Cette rencontre de deux jours (22-23 février) se tient à Saly-Portudal (Mbour), en vue de créer une synergie d’actions pour renforcer, auprès des acteurs étatiques, des représentants des cellules de l’UEMOA et de la CEDEAO, ainsi que de la société civile, le plaidoyer pour l’application desdites directives.
Selon le professeur Diagne, le tabagisme "s’est révélé même plus mortel que la pandémie de la COVID-19 qui, à ce jour, a provoqué la mort de 5,89 millions de personnes à travers le monde".
"Progressant à bas bruit, le tabagisme touche un nombre croissant de personnes dans le monde", a signalé le chercheur, citant des statistiques de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) selon lesquelles chaque année, plus de huit millions de personnes meurent du tabac dans le monde dont 460.000 en Afrique.
S’y ajoute que le tabagisme "met à nu les inégalités économiques et sociales entre les pays et, à l’intérieur des pays, entre les différents groupes socioéconomiques", note-t-il.
"Dans les pays en développement, les groupes socioéconomiques les moins favorisés consacrent au tabac une part plus importante de leurs budgets de consommation que les groupes non pauvres, et de ce fait, ils s’exposent plus aux maladies non transmissibles", a-t-il analysé.
Ces groupes connaissent de cette manière "une baisse de productivité, finalement ont une durée de vie plus courte", a souligné le directeur du Consortium pour la recherche économique et sociale.
Eu égard à son coût en vies humaines, le tabagisme doit être en tête de l’agenda de la lutte contre les fléaux sanitaires, particulièrement les pays africains, a-t-il préconisé.
Aussi, "face à ces dégâts humains et économiques considérables, la communauté internationale, les pays ouest-africains notamment, n’ont d’autre choix que de combattre résolument ce fléau", a indiqué Diagne.
Il a rappelé que le tabagisme est un facteur de risque majeur pour les maladies cardio-vasculaires comme l’hypertension, l’insuffisance coronarienne, l’infarctus du myocarde et les accidents vasculaires cérébraux (AVC).
De même, la consommation du tabac est également "le plus grand facteur de risque de cancer", dont les plus fréquents sont ceux du poumon, de la vessie, des reins, du larynx, de la bouche, du pancréas et de l’estomac, a-t-il insisté.