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26 avril 2025
Santé
LUEUR D'ESPOIR A TAMBA
Après des années de désespoir, place à l’espoir. Ainsi se résume la vie des femmes porteuses de fistules obstétricales, une maladie qui se caractérise par les contraintes de contenir des urines et des matières fécales.
Après des années de désespoir, place à l’espoir. Ainsi se résume la vie des femmes porteuses de fistules obstétricales, une maladie qui se caractérise par les contraintes de contenir des urines et des matières fécales. De ce fait, ces patientes sont victimes de tous les préjugés. Certaines sont même répudiées par leur époux. Elles vivent en marge dans la société. Heureusement, dans les contrées de Tambacounda, la chirurgie qui a permis de soigner beaucoup de femmes commence à faire reculer les pesanteurs socioculturelles.
Dans les contrées de Tambacounda, une région située à l’Est du Sénégal, la vie d’une dame en âge de reproduction peut basculer lors d’un accouchement. Elles sont nombreuses à être en marge de la société à l’issue d’un accouchement. Rouguiatou Sow fait partie de ces femmes qui ont vécu ce drame. En 2016, elle était dans l’obligation de quitter son village de Diam Welli pour aller accoucher en toute urgence dans une structure sanitaire la plus proche qui était à une dizaine de km. C’est en cours de route qu’elle donna naissance. Sans assistance sanitaire durant le travail. La délivrance a suivi dans un premier temps l’accouchement. La dame chérit son nouveau-né. Mais au fil du temps, elle fera face à la douloureuse réalité : la fistule obstétricale, une pathologie qui se caractérise par une défaillance de retenir les urines et les matières fécales, a été diagnostiquée. Tout bascula pour Rouguiatou Sow. La profondeur de sa souffrance transmet la compassion. « Je ne pouvais même plus prier. Je soufrais dans ma chair et dans mon intimé de femme », confesse-t-elle.
“Les femmes victimes de fistule obstétricale sont incapables de retenir leur urine et leurs excréments, note le docteur Amadou Bayal Cissé, médecin Chef de région de Tambacounda. Rougui vivait cette situation mais n’était pas seule dans ce combat”.
Rougui ne se laisse pas submerger par les préjugés et le regard du voisinage. Elle part d’hôpital en hôpital, elle parcourt des hameaux et des villages à la recherche du remède de cheval. Elle épuise ses maigres économies pour recouvrer sa santé et retrouver sa place au sein de la société. « Je suis épuisée et ruinée par la fistule obstétricale. J’ai vendu presque tous mes biens pour recouvrer la santé. En plus de la médecine moderne, je me suis aussi ouverte à la médecine traditionnelle, et autres guérisseurs, j’ai tapé à toutes les portes pour recouvrer la santé », relate la dame.
Un drame social
Les conséquences de la fistule sont énormes. On perd ses activités et sa sociabilité. Les malades sont mises au banc de la société à cause des préjugés. Elles ne mènent plus des activités génératrices de revenus et les tâches ménagères. Elles se replient sur elles-mêmes. En somme, elles ne vivent pas. « La jeune fille ou la dame qui a cette maladie n'est pas intégrée au sein même de sa famille. Ceci est dû sans doute à l'odeur. Elles sont mal à l'aise. Elles s'isolent souvent pour ne pas se sentir gênantes ou être stigmatisées. Ce qu'il y a de pire c'est qu'il y a des femmes qui sont abandonnées par les maris avec leurs enfants. Ça devient dès lors un problème délicat et c'est la famille d'origine qui est obligée de prendre en charge la victime », a indiqué Amadou Tidiane Diaw, Secrétaire général du comité de lutte contre les violences basées sur le genre dans la région de Tambacounda.
Rouguiatou Sow a eu plus de chance. Elle a eu le soutien de sa famille contrairement à d’autres femmes. « Je n’étais pas stigmatisée par mon mari, il m’a soutenue et accompagnée. Tous les membres de ma famille m’ont soutenue aussi bien dans les soins que dans la prise en charge de mes enfants », a reconnu Rouguiatou Sow. Elle a tenu bon durant trois longues années.
2019, le bout du tunnel, 94 femmes fistuleuses opérées
En 2019, trois ans après son dernier accouchement, elle entreverra enfin le bout du tunnel. Elle a été repérée dans le cadre du projet d'amélioration de la santé et du bien-être de la femme et des jeunes filles des régions du sud du Sénégal. Depuis 2018, on travaille dans l'identification, le référencement et l'accompagnement psychosocial et médical des femmes porteuses de fistule. En tant que prestataire de santé avec des mots clés, on utilise pour repérer les femmes malades et les référer, auprès des structures sanitaires pour confirmation. « Nous organisons des camps pendant lesquels des femmes sont opérées. 94 au total ont subi l’opération depuis l'avènement du projet », informe la dame.
Sous le leadership du médecin-chef de région, ce projet est appuyé par le Fonds des nations unies pour la population (UNFPA) et le projet Canada (projet d'amélioration de la santé et du bien-être de la femme et des jeunes filles des régions du sud du Sénégal). Rougui fait partie des bénéficiaires et elle est aujourd’hui guérie complètement. « Je peux aller jusqu’en Europe si l’occasion se présente » a-t-elle ironisé.
Une réinsertion sociale réussie
En plus de la prise en charge médicale, le projet a facilité l’insertion sociale de Mme Sow. « La réinsertion sociale est importante à travers les activités génératrices de revenus », a expliqué le coordonnateur du projet. Rougui refait sa vie avec une unité de transformation de céréalières. Cette unité est composée de deux machines et d’un réfrigérateur. Les recettes générées par ces activités lui permettent de subvenir aux besoins de ses enfants en termes de médicaments, de fournitures scolaires entre autres. « Avec le moulin et le réfrigérateur, je parviens à subvenir à mes besoins », nous souffle Rougui.
En plus de la réinsertion économique, Rougui participe au repérage des femmes victimes de fistule. « Ma propre sœur victime de la maladie avait été abandonnée par son mari. Je l’ai récupérée et soutenue. Après son opération aussi dans le cadre du projet, l’homme est venu s’excuser. Actuellement, elle a repris sa femme avec la médiation de Ahmadou Tidiane Diaw et le Chef de quartier », raconte-t-elle.
La fistule, une maladie douloureuse,
La fistule obstétricale est une maladie douloureuse. Elle se localise au niveau de l'appareil génital de la femme. Elle survient souvent après un accouchement non assisté et un long travail. Selon le docteur André Yebadokpo, coordonnateur du projet Canada Luxembourg, c'est durant la période de travail, d'accouchement que survient cette pathologie. En effet, explique le docteur, la tête de l'enfant, pour une raison ou une autre reste coincée sur les tissus du vagin et peut les détruire. " La progression de la tête fœtale qui doit sortir pour que tout le corps de l'enfant sorte est bloquée" dit-il.
Quand la vessie, l'utérus et le vagin sont comprimés pendant longtemps, il y a des complications. La durée du travail est alors un facteur à risque. Cette compression de la tête qui est un os par rapport à la vessie, détaille le praticien, fait qu'il y a perte de vitalité. Autrement dit, le sang ne circule pas correctement. La conséquence, cette situation altère des tissus, juste après l'accouchement une ouverture se forme. « La vessie qui ne doit pas communiquer avec l'utérus ou avec le vagin commence par communiquer avec eux, et dans certains cas avec le rectum. S'en suivent ainsi des fuites d'urines ou de matière fécales via le vagin et cela est incontrôlable », renseigne le spécialiste. La défaillance de contenir ses urines et ses matières fécales oblige la patiente à se mettre en marge de la société à ne plus mener des activités génératrices de revenus.
L’alternative face à cette situation, c’est la chirurgie. Elle peut marcher au premier coup d’essai parfois on est obligé de faire trois opérations pour recouvrer la santé et revenir à la vie.
LA DECISION DE FERMETURE DE DANTEC EST INHUMAINE, INOPPORTUNE
Malgré les assurances données par le Directeur général de l’Hôpital Aristide Le Dantec, Docteur Babacar Thiandoum, des frustrations, des craintes continuent d’accompagner la décision de fermeture de ce centre hospitalier.
Malgré les assurances données par le Directeur général de l’Hôpital Aristide Le Dantec, Docteur Babacar Thiandoum, des frustrations, des craintes continuent d’accompagner la décision de fermeture de ce centre hospitalier. Du personnel médical aux malades en passant par les activistes et mouvements de soutien, tous ont dénoncé cette mesure. La dernière est l’analyse faite par le Professeur Moustapha Ndiaye du Service de Neurologie au CHNU de Fann. Selon lui, la « fermeture de l’hôpital Le Dantec est un drame sanitaire et social ».
« L’Etat a décidé de la fermeture de l’Hôpital Aristide Le Dantec pour le « réhabiliter sur la moitié de la surface originelle », le reste est cédé à des Privés. C’est une décision gravissime.
Elle est gravissime parce que l’Hôpital Aristide Le Dantec est un patrimoine historique, un symbole de l’histoire de la Médecine moderne au Sénégal. Tout projet de restructuration doit garder cela en perspective
Elle est gravissime parce que l’Hôpital Aristide Le Dantec est le creuset de la formation des personnels de santé dans notre pays et que sa fermeture va déstructurer toute la chaîne de formation médicale
Toutes les générations de Médecins, Pharmaciens, Dentistes, Infirmiers et Sage-femmes ont été formées dans le dit établissement. C’est le terrain de stage et de formation de milliers d'étudiants des formations pré et post-Doctorat. Aucune structure hospitalière ne pourra les accueillir après fermeture, les hôpitaux de Dakar étant présentement submergés par le nombre d’Étudiants qu’ils reçoivent.
L’Hôpital Aristide Le Dantec dispose de l’expertise médicale la plus dense de ce pays. Ces professionnels vont se retrouver en situation de quasi-chômage technique et être privés de ce qu’ils savent faire le mieux : soigner et enseigner. La fermeture va impacter négativement la qualité de la formation des élites médicales de notre pays. Ce sont des générations d’Étudiants en Médecine qui seront sacrifiées et le retentissement ira au-delà des frontières. Bon nombre de pays de l’Afrique francophone envoient des Étudiants pour les formations de spécialisation médicale. Ils iront se former ailleurs.
Elle est gravissime parce que c’est toute la chaîne de soins de ce pays qui sera durablement désorganisée. La détresse et l’incrédulité des patients, déjà relayées par certains médias, donnent un avant-goût des indicibles souffrances que ces populations vont vivre. Je trouve incompréhensible la célérité des autorités publiques de la santé dans l’exécution de cette décision sans qu’aucune mesure sérieuse ne soit prise pour amoindrir le choc et répondre aux légitimes interrogations des populations.
Cette décision de fermeture de l’Hôpital Aristide Le Dantec est inhumaine, impertinente et inopportune. L’Etat en porte la responsabilité morale.
Ma conscience est troublée et je m’interroge devant le silence des Médecins de ce pays et singulièrement des Universitaires. Convaincu que cette décision n’aurait jamais été prise si l’élite médicale de ce pays s’y était opposée ».
FERMETURE DE DANTEC, QU'EN EST- IL DES 55 CORPS A LA MORGUE
L’hôpital Aristide Le Dantec est officiellement fermé depuis le 15 août. Les différents services ainsi que leurs patients sont orientés vers dix-sept autres structures sanitaires de Dakar (16) et de Touba (1).
L’hôpital Aristide Le Dantec est officiellement fermé depuis le 15 août. Les différents services ainsi que leurs patients sont orientés vers dix-sept autres structures sanitaires de Dakar (16) et de Touba (1).
Mais il y a toujours de l’activité. Bés Bi-Le Jour informe dans son édition du jour que 55 corps sont toujours gardés dans la morgue de l’établissement de santé qui sera démoli et reconstruit. Il s’agit d’après le journal de 30 mineurs et 25 adultes dont 4 ressortissants de pays étrangers.
Ces défunts devraient être inhumés lundi prochain, d’après le RFM, repris par Bés Bi-Le Jour. Le journal ajoute que «si les formalités administratives pour les inhumations sont en cours, les autopsies se feront désormais à l’Hôpital Idrissa Pouye de Grand-Yoff», l’une des structures où seront redéployés les services de Le Dantec.
DANTEC-GATE
Nébuleuse, micmac, boulimie foncière... Aucun des mots n’est de trop pour qualifier ce qu’il conviendra d’appeler Le Dantecgate ou le feuilleton d’été au Sénégal
La pression ne baisse pas dans l’affaire de la fermeture de l’hôpital Aristide Le Dantec pour cause de réhabilitation. Le collectif pour la Défense et la Sauvegarde de l’Hôpital Aristide Le Dantec d’un côté, l’Etat de l’autre, se livrent une bataille sans merci par presse interposée. Pendant ce temps, des patients en détresse sont laissés sur le carreau. Un véritable feuilleton de l’été 2022 qui est loin de connaitre son épilogue parce qu’entouré d’un voile plus qu’épais qui laisse paraitre un parfum de scandale sur trois hectares.
Nébuleuse, micmac, boulimie foncière. Aucun des mots n’est de trop pour qualifier ce qu’il conviendra d’appeler Le Dantecgate ou le feuilleton d’été au Sénégal. Et pour cause, l’Etat du Sénégal n’est toujours pas officiellement monté au créneau pour expliquer à l’opinion les tenants et aboutissants de la délocalisation des services et de la fermeture de l’hôpital Aristide Le Dantec pour la réhabilitation qui défraie la chronique et fait couler beaucoup d’encre et de salive depuis quelques jours.
D’un côté, un collectif qui semble défendre ses intérêts personnels, des patients désemparés qui ne savent pas à quel saint se vouer, des contractuels qui voient leur horizon bouché ; et de l’autre des techniciens visiblement envoyés par le département de la santé qui peinent à convaincre. Le président du Collectif pour la Défense et la Sauvegarde de l’Hôpital Aristide Le Dantec, Abdoulaye Dione parle d’un «acte criminel perpétré par l’Etat du Sénégal» et même de «non-assistance de personne en danger».
En cause, dit-il, «les malades sont laissés à eux-mêmes, les hémodialysés, les cardiaques ne pouvant pas être transportés dans les hôpitaux qui sont déjà malades». Allant plus loin, Abdoulaye Dione soutient que le ministre de la Santé et de l’Action sociale refuse même de garantir les dix-huit mois de salaires (durée de reconstruction de la structure) pour le personnel soignant. Hier, mardi 16 août, alors que la délocalisation se poursuivait, le Collectif ne désistait toujours pas. Les travailleurs ont été interdits d’entrer dans la structure sanitaire à cause de la mise en place d’un impressionnant dispositif sécuritaire. Ils annoncent une rencontre avec la presse dans les jours à venir.
«LES TRAVAILLEURS INVITÉS À RESTER CHEZ EUX EN ATTENDANT...»
Dans une note de service datée du 16 août, la direction de l’hôpital Aristide Le Dantec invite les travailleurs à rester chez eux. «Comme suite à l’arrêt progressif des activités depuis la date du lundi 15 août 2022, la Direction invite le personnel, à bien vouloir rester chez eux dans l’attente de la publication imminente des notes d’affectation dans les structures d’accueil», rapporte le document. Ce qui semble donner raison aux travailleurs qui ont toujours dénoncé une «précipitation» de la délocalisation des services.
S’exprimant sur le plateau de la Sen Tv, le directeur de l’hôpital Aristide Le Dantec, Dr Babacar Thiandoum visiblement mal à l’aise, s’est contenté de retracer l’arrivée des Espagnols en citant le refus de la Banque mondiale d’homologuer le premier projet qui a avait été confié à l’architecte Malick Mbow. Il soutient qu’il a eu à signer plusieurs contrats avec des Sénégalais qu’il appelle «convention de recherche et de financement» pour trouver des bailleurs.
Faisant la genèse de l’arrivée des Espagnols, il a aussi soutenu que ces derniers ont eu à travailler avec l’architecte Malick Mbow. C’est ainsi que le Président de la République, Macky Sall a décidé de confier le finalement au Fonds souverain d’Investissements stratégiques (FONSIS). Alors que des Espagnols avaient été cités dans la reconstruction de l’hôpital suite à un appel d’offre, nous dit-on, un autre communiqué est publié dans le site de FONSIS qui prouve que trois hectares sont mis en vente sans pour autant qu’on précise le prix du mètre carré et autres. «Dans le cadre du projet de reconstruction de l’hôpital Aristide Le Dantec, l’Etat du Sénégal met en vente une partie du foncier, d’une contenance de trois hectares», lit-on dans un avis de vente du FONSIS.
L’hôpital Aristide Le Dantec a fermé ses portes au public avant-hier, lundi 15 août mais quelques services étaient encore fonctionnels le temps que leurs sites d’accueil soient opérationnels. Il s’agissait notamment des services de néphrologie avec les deux centres d’hémodialyse pour les malades dialysés, de l’oncologie pédiatrie et de cancérologie adulte avec la radiothérapie et la chimiothérapie le temps que les sites d’accueil soient opérationnels.
En effet, dans le cadre de la construction de l’hôpital Aristide Le Dantec, un schéma de redéploiement des services et du personnel, différents hôpitaux et centres de santé sont choisis pour abriter les différents services. Il s’agit de «Dalal Jamm, Fann, Idrissa Pouye (HOGIP), Roi Baudoin, hôpital militaire de Ouakam, hôpital d’enfant de Diamniadio, Institut d’hygiène sociale, hôpital de Pikine (Camp Thiaroye), Abass Ndao, Ahmadoul Khadim de Touba, Centre de santé de Ngor, les Maristes, Yeumbeul, Colobane, Nabil Choucair, Baye Talla Diop (ex-Dominique de Pikine), Sicap Mbao, Keur Massar, PMI de Médina et le Hangar des pèlerins (unités d’hémodialyse)», selon le ministère de la Santé et de l’Action sociale. L’hôpital Aristide le Dantec devra être reconstruit pour un coût de 60 milliards de F CFA. La durée des travaux est de dix-huit mois.
PLUS DE 90 FEMMES RÉTABLIES DANS LEUR DIGNITÉ
Dans le cadre de l’amélioration de la santé de la femme, la région médicale de Tambacounda et l’Unfpa ont initié un certain nombre d’actions dont la réparation des femmes victimes de fistules obstétricales,
Dans le cadre de l’amélioration de la santé de la femme, la région médicale de Tambacounda et l’Unfpa ont initié un certain nombre d’actions dont la réparation des femmes victimes de fistules obstétricales, Selon des acteurs rencontrés au cours de cette visite qui a démarré depuis hier, lundi 15 août, dans l’est du pays, plus de 90 femmes ont été prises en charge et réintégrées dans la société à travers des modules de formation génératrice de revenus.
L e médecin-chef de région de Tambacounda, le docteur Bayal Amadou Cissé, a renseigné que c’est depuis 2018, qu’ils (son équipe et lui) travaillent dans le cadre du projet d'amélioration de la santé et du bien-être de la femme et des jeunes filles des régions du sud du Sénégal ainsi que dans l'identification, le référencement et l'accompagnement psychosocial et médical des femmes porteuses de fistule.
Ainsi, depuis le démarrage du projet, plus de 94 femmes souffrant de fistules obstétricales ont été prises en charge. Ces dernières abandonnées dans la majorité des cas par leur conjoint après avoir été victimes de fistules se trouvent être laissées à leur propre sort. « En tant que prestataire de santé, c’est des mots clés que l'on utilise pour repérer les malades dont des femmes pour les référer auprès des structures sanitaires pour confirmation. Nous organisons des camps pendant lesquels des femmes sont opérées. 94 au total sont passées à l'acte depuis l'avènement du projet, sous le leadership de la région médicale appuyée par Unfpa et le projet Canada ».
Ces femmes touchées dans leur chair car étant stigmatisées à cause de la maladie, Amadou Tidiane Diaw, secrétaire général du Comité de lutte contre les violences basées sur le genre de la région de Tamba d’attester : « on parle de maladie honteuse. Déjà le nom, l'appellation en dit long. Généralement, la jeune fille ou la dame qui a cette maladie n’est pas intégrée au sein même de sa famille. Ceci est dû sans doute à l'odeur qu’elle dégage. Elles-mêmes sont mal à l'aise. Elles s'isolent souvent pour ne pas se sentir gênantes ou être stigmatisées ».
Et de poursuivre : « ce qu'il y a de pire, c'est qu'il y a des femmes qui sont abandonnées par les maris avec leurs enfants. Ça devient dès lors un problème délicat et c'est la famille d'origine qui est obligée de prendre en charge la victime. Sur le plan économique, les femmes ne peuvent plus s'activer. Même si elles avaient un petit commerce, ça tombe à l’eau. Socialement elles ne peuvent plus participer aux activités familiales » Pour rappel, la fistule obstétricale est l'une des lésions les plus graves et les plus dangereuses susceptibles de survenir lors d'un accouchement. Il s'agit d'une perforation entre le vagin et la vessie et/ou le rectum, due à un travail prolongé et qui se produit en l'absence de soins obstétricaux rapides et de qualité.
Au niveau de la région de Tambacounda, des femmes comme dans plusieurs régions du Sénégal ont pu retrouver leur dignité grâce au camp de chirurgie réparatrice organisées avec l’appui des bailleurs, Ce qui a amené M. Diaw à renseigner : «Il y a une diminution très importante en ville mais en village les accouchements à domicile et la non accessibilité des structures de santé est souvent à l'origine de la fréquence de la maladie ». Et de poursuivre : « nous sommes accompagnés dans le travail par les Badianous Gox et les relais communautaires ».
IL N’Y A PAS LIEU DE STRESSER NI POUR LES MALADES NI POUR LE PERSONNEL
L’hôpital Aristide Le Dantec de Dakar va fermer ses portes à compter de ce lundi 15 août. Construit en 1912, cet établissement sanitaire sera réhabilité par l’État pour répondre aux normes internationales. Cependant, certains observateurs craignent
L’hôpital Aristide Le Dantec de Dakar va fermer ses portes à compter de ce lundi 15 août. Construit en 1912, cet établissement sanitaire sera réhabilité par l’État pour répondre aux normes internationales. Cependant, certains observateurs craignent que cette mesure entraîne des conséquences néfastes pour les malades. Selon Dr Babacar Thiandoum, directeur dudit hôpital, il n’y a pas lieu de stresser ni pour les malades, ni pour le personnel.
« Nous avons quelques services qui fonctionnent encore. Il s’agit du service néphrologie avec les deux centres d’hémodialyse pour les malades dialysés. Ces malades iront très prochainement au niveau du hangar des pèlerins où les services techniques du ministère de la Santé sont en train d’installer des machines de dialyse. Ces machines ne sont pas encore opérationnelles et c’est pourquoi nous poursuivons leur prise en charge au niveau de l’hôpital. Il en est de même pour l’oncologie pédiatrique qui continue à fonctionner en attendant l’évacuation des malades à l’hôpital Dalal Jam. Il y’a aussi le service de cancérologie adulte avec la radiothérapie et la chimiothérapie qui continuent à fonctionner, mais c’est des malades qui sont pris en charge en ambulatoire et en principe ils seront là demain », a-t-il déclaré.
Poursuivant son propos sur les ondes de iradio, il a soutenu que le plan de déménagement suit son cours. Mais, dit-il, il y’a les malades très sensibles comme les malades chroniques. Mais pour l’essentiel des services, ajoute le docteur Thiandoum, nous attendons les camions pour déménager le maximum d’équipements au niveau des sites d’accueil. Suffisant pour lui de dire : « il n’y a pas lieu de stresser ni pour les malades ni pour le personnel médical, paramédical et administratif. Les agents vont poursuivre leur service au niveau de leur site d’accueil. Donc, chaque service délocalisé ira en partie avec son personnel. Le reste des agents seront réaffectés dans les différentes structures sanitaires du pays ».
Il faut dire, par ailleurs, que la réhabilitation de cet hôpital a suscité beaucoup de polémiques. Mais pour Dr Thiandoum, les détails ne les concernent pas. « Ce que nous voulons, c’est d’avoir un hôpital neuf. Un hôpital de niveau 4 très performant qui va nous permettre d’éviter d’évacuer nos malades vers l’étranger. Parce que les pays qui reçoivent nos compatriotes, leurs médecins sont souvent formés ici à Dakar. Ce n’est pas normal et notre objectif c’est d’inverser la tendance », a-t-il également informé.
Pour finir, il indique que les malades sont évacués d’une part par les ambulances de l’hôpital, mais d’autre part par le Samu national.
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Raglug Aristide Le Dantec lañ nar a tëj, 15 ut bii ñu dégmal. Ndogal laa ngi tukke ci Càmm gi. Waaye, dafa mel ni ñépp ànduñu ci anam bi ñu koy defe, rawatina mbootaayu liggéeykat ya fay daan seen doole.
www.defuwaxu.com |
Ami Mbeng |
Publication 13/08/2022
Raglug Aristide Le Dantec lañ nar a tëj, 15 ut bii ñu dégmal. Ndogal laa ngi tukke ci Càmm gi. Waaye, dafa mel ni ñépp ànduñu ci anam bi ñu koy defe, rawatina mbootaayu liggéeykat ya fay daan seen doole. Ci altine jii, sax, mbootaay boobile, janoo woon na ak taskati xibaar yi ngir indi ay leeral ci mbir mi ak naqarlu doxalinu Càmm gi ak ñi mu àndal.
Weer yii nu génn, Njiitu réew mi, Maki Sàll, jawriñ ji yor wàllum wér-gi- yaram ak i ñoñam, daje woon nañu. Bésub talaata la woon, 19 awril. Ndaje moomu, dañu ci doon waxtaane seen mébétu defaraat Raglu Aristide Le Dantec. Ci biir waxtaan wi, NJiitu réew mi biraloon na solos naal bi. Moo ko taxoon a wax ne yéeneem mooy :
« …yeesalaat bérébu pajuwaay yi ci biir réew mépp ak ay jumtukaay yu yees te xareñ… Mébét mi mooy tabaxaat Raglu Le Dantec ak 3i ektaar ci diirub 20i weer. Yeneen 3i ektaar yi des, dañ leen di jaay, ndax ci xaalis boobu lañuy defaraatee Raglu bi. »
Ci kow 6i ektaari suuf lees samp Raglu bi, mu féeté ci xolu Ndakaaru. Muy màndargaal lu réy ci wàllu paj, ci Senegaal ak ci Afrig sowu-jant. Te, 110i at, maanaam xarnu ak fukki at, mooy diir bi dox diggante sosub Raglu Aristide Le Dantec ak tey jile. Ndekete, ci atum 1912 lees ko tabaxoon. Jamono jooja, Senegaal mi ngi woon ci nooteelu Farãs. Ca Ndoorteel la, Hôpital Centrale la tuddoon, nit ñi daan ko woowe Hôpital indigène, maanaam Raglu baadoola yi, walla néew-ji-doole yi. Li ñu ko dugge woon mooy ràññatle ak Raglu Principal mi ñu jagleeloon xarekat yi. Le Dantec nag, mënees na ko jàppe ni ab jàngune. Ndaxte, kat, ay fajkat yu mag ak i njàngaan yu dul jeex, ci réew mi ak bitim-rew, jànge nañu fa, tàggatu fa ba seen i àlluwa gë faa xóote. Kon, Raglu Aristide Le Dantec, dafa bokk ci mbooru Senegaal, di bokk-moomeelu askan wépp. Bu ko defee lépp lees fay def, warees na ko xoolaat bu baax.
Waaw, 1. 300iy nit ya fay liggéeyee nag ak way-tawat ya fay fajoo jamono jii ?
Ci àllarba ji, 10i fan ci weer wile, Njiitalu raglu bi, Baabakar Càndum, tontu na ci laaj bi, di dalal xel yi. Ciy waxam, ne ku ci nekk ci 1. 300i liggéeykat yi dina delsiwaat ci liggéeyam. Baabakar Càndum di xamle ci Dakaractu.com ne, ci ndimbalu Càmm gi, ñoo ngi tóxal liggéeykat yi ak pajiwaay yi ndànk ndànk, ci anam bu mucc ayib. Noonu, ñii yóbbees na leen ci yenn bérébi pajuwaay ci Ndakaaru, ñee ñu yabal leen ca Tuubaa, ca Raglu Seex Ahmadu Bàmba Mbàkke. Bu dee pajuwaayu liir yi, dees na ko tóxal ca Raglub gone yi, ca Jamñaajo. Noonee tamit lees di tóxale liggéeykat yi. Bees sukkandikoo ci kàdduy Baabakar Càndum, kenn du ci ñàkk liggéeyam, ku ci nekk, dees na la wutal ab béréb, ñu nekkandi fa ba keroog raglu bu bees biy noppi. Bu dee ci wàllu payoor gi, nee na njawriñu paj mi moo koy féetewoo.
Nee ñu, liggéey bi 18i weer lay def. Maanaam, desàmbar 2023 la raglu bu bees bi war a noppi. Njawriñu paj mi génne ab yégle, lim ci ay béréb yi war a dalal liggéeykat yi : Dalal Jamm [Jàmm], Faan, Idiriisa Puy (HOGIP), Ruwaa Bóduwe, Raglub xare bu Wookaam (HMO), Raglub gone yi bu Jamñaajo (HED), Institut d’Hygiène Sociale (IHS), Raglu Pikin (Kã Caaroy), Abbaas Ndaw, Ahmadul Xaadim bu Tuubaa, Pajuwaayu Ngor, Les Maristes, Yëmbël, Kolobaan, Nabil Sukeer, Baay Taala Jóob (Raglub Dominig ba woon, ca Pikin), Sikaab Mbaaw, Kër Masaar, PMI bu Médinaa ak Mbaarum Ujaaj yi.
Njawriñu paj mi teg ci ne, « dinanu taxaw ci wetu way-tawat yi, toppatoo leen ni mu ware te doxal naalub tóxal bi, ñeel njariñe yi ak liggéeykati raglub Aristide Le Dantec ni mu waree ngir tabaxaak ko ba mu baax. »
Waaye, ba tey, njaw des na aw xàmbin
Bi Càmm gi nee day jaay 3i ektaar, tabax 3i yi ci des, mu xaw a jaaxal ñenn ñi. Loolu, nag, dafa laaj ab taxaw-seetlu. Ñuy laaj, yeneen 3i ektaar yi des, kan lañu koy jaay ? Ñaata lañu koy jaaye ? Ñaata lañu koy tabaxe ? Lees xamagum, jamono jii, mooy ne, Fonsis (Fonds Souverain d’Investissements Stratégiques) la Càmm gi dénk njaay moomu ak lépp li ci aju. Waaye daal, njort ñaaw na ci, xel teey ci. Nde, ñii ñoo ngi naan càmm gi daf koy jaay ngir def ci ay Clinique privée, ñee di wax naan ay otel lañ ko bëgg a def.
Bu loolu weesoo, li liggéeykati Le Dantec yiy kaas mooy taaxub 6i etaas yiñ ko bëgg a def. Te, rëddeef (plan) bi leen tubaab yi wan, doyu leen. Loolu moo metti Maane Ngom ak i naataangoom, ba tax koo biral kàddu yii toftalu :
« Càmmug Senegaal, ay español la dénk tabaxaatub Raglu bi. Ñoom nag [español yi] dañu indaale seen rëddeefu bopp boo xam ne, dëppoowul ak li waa réew mi tàmm te miin ko. Jamono jii, ci bérébi pajuwaay yu bare, asãsëer yi dañu paan, ba noppi Càmm gi naan day tabaxaat Le Dantec def ko ay etaas. Ay jafe-jafey rekk lay dolli ci jafe-jafe yi fi jot a am. »
Bees sukkandikoo ciy kàddoom, am na kenn ci doomi réew mi ku defaroon ab rëddeef boo xam ne ñépp ñoo ci àndoon, rafetlu ko. Rax-ci-dolli, kooku, yor na xaalis bu doy bu mu mën a tabaxee Raglu bu bees bi te Nguur gi du ci def dërëm. Moo ko tax a waxati ne :
« Sampees na Raglub Le Dantec ci déndub 6i ektaar, Càmm gi ne tabaxaat bi ci 3i ektaar kese lay yem. Am na luy ñuul ci soow mi ! Bu dee xaalis moo amul, am na benn saa-senegaal boo xam ne, waxtaanoon na ak jawriñ ji ba ñu torlu ab déggoo, am na xaalis te am nanu ag rëddeef bu ñépp nangu. »
Li leer ba leer mooy ne Njiitu réew mi, Maki Sàll, mu ngi def lépp ngir tàmbali tabax bi ca na mu gën a gaawe. Ndax lëlu jawriñ bi amoon ci 4 ut bi, moo ngi ciy joxe ndigal ngir liggéeyub Raglu bi door ci sàttumbaar 2022.
Lii bokk na ci li tax lu ëpp ci liggéeykat ya nekk Le Dantec taxawal ab kurél ngir aar ak sàmm Raglu bi. Yeneen liggéeykat yu jóge ci yeneen i raglu ak ñu bari ci askan wi dugg nañ ci biir kurél gi te di wax Càmm gi mu teg tabaxaatub raglu bi ci yoon, ku nekk gis ci boppam.
Li ñuy xeex mooy ne Càmm gi dafa jël dogal, ne Raglu bi dafay tëj bésu 15 ut te àndul ak benn këyit bu koy yëgle wala dara. Mbaa lu jëm ci way-tawat yi fan lañiy àggale seen um paj ak naka lañuy toppatowe seen i kayit ba réero du am. Leneen li ñu war a lijjanti tamit mooy liggéeykati Raglu bi yépp, dale ko ci fajkat yi, balekat yi, ñi nekk ci wàllum caytu gi ak ñiy saytu kaaraange gi, naka lañuy def ba duñu ñàkk seen liggéey, rawatina seen i pey bés bu Raglu bi tëjee. Abdulaay Jonn mi jiite kurél gi dafa jàpp ne « Càmm gi lenn rekk la bëgg, te mooy nasaxal Raglu bi, waaye defaraat taxu koo jóg. Ndax, mi ngi toroxal way-tawat ya fa nekk, di leen dàq te amuñu ci benn yërmaande. » Kurél gaa ngi aartu Càmm gi ci ne, duñu nangu kenn di leen toroxal ñoom ak way-tawat yi.
Laaj bi sampu mooy, lu gaa ñiy yàkkamti ? Lu tax Càmm gi bëgg a patam-patamee tabaxaatub Raglu bi ? Kurél giy kaas ak ñaxtu, ndax am nañ sañ-sañ ak doole jàmmaarloo ak Nguur gi ci mbir mile ? Ku xeful dinga gis…
VENTILATION DE SES SERVICES, LE DANTEC LAISSE DES PLEURS ET DES LAMENTATIONS
Depuis le début des opérations inédites de déménagement de l’hôpital Aristide Le Dantec, les complaintes se multiplient. Du personnel aux malades, l’on se plaint de la précipitation et du manque de préparation
Depuis le début des opérations inédites de déménagement de l’hôpital Aristide Le Dantec, les complaintes se multiplient. Du personnel aux malades, l’on se plaint de la précipitation et du manque de préparation.
Le déménagement de l’hôpital Aristide Le Dantec se fait dans la douleur. Si le processus se poursuit, en dépit des protestations des travailleurs et des professeurs d’université, les couacs sont aussi nombreux. A moins de 48h de la fermeture définitive de ce centre hospitalier universitaire, des directeurs de structures de santé, ciblées pour accueillir des services, sont sur le qui-vive. Certains ne savent pas encore les structures qu’ils vont accueillir. «C’est un pilotage à vue… Je n’ai jamais vu ça», note l’un d’eux contacté par téléphone. Il regrette qu’il n’y ait pas eu une délocalisation graduelle des services pour éviter les dysfonctionnements en cours. Même s’il est difficile de faire face au vide que la fermeture provisoire de l’hôpital Le Dantec va laisser.
Aujourd’hui, le ministère de la Santé et de l’action sociale est lancé dans une course contre la montre. Il fait face à une forte pression du personnel et des malades. Pour l’instant, les uns et les autres sont plongés dans l’incertitude et attendent plus de réponses. Certains ont eu du mal à comprendre «la stratégie» des autorités qui sont restées aphones sur le déroulement de l’opération, «jusqu’à ce qu’elles soient poussées par les syndicalistes à sortir de leur silence obstiné. On leur a suggéré de faire un point de presse, de partager les détails du schéma du déménagement. Mais, elles n’ont rien voulu savoir et elles sont rattrapées par la réalité. Il faut juste éteindre l’incendie», informe un agent de santé abasourdi par autant de «légèretés». Or la décision de fermeture de l’hôpital a été annoncée lors du Conseil des ministres du 21 avril dernier.
Au milieu du vacarme, la ministre de la Santé a rencontré la Commission médicale d’établissement (Cme) de l’hôpital ce jeudi, pour lui donner les détails du plan de déménagement et les différentes structures sanitaires d’accueil retenues. Membres du Conseil d’administration de l’hôpital Aristide Le Dantec, l’Union nationale des consommateurs et Sos Consommateurs soutiennent n’avoir «assisté à une réunion du Conseil d’administration où la délocalisation a été invoquée de manière précise».
Face à la situation actuelle, l’Uncs, qui soutient que «la délocalisation du personnel, du plateau médico-technique et des patients va entraîner inéluctablement une mise en danger de la vie de milliers de patients», demande «la mise en place d’un comité de suivi» dans lequel ses membres seront présents pour s’assurer de l’orientation effective des malades dans d’autres structures sanitaires, du suivi du traitement de tous les malades en cours de traitement à l’hôpital.
Si la radiothérapie de l’hôpital Aristide Le Dantec sera transférée au nouvel hôpital Cheikhoul Khadim de Touba, Dalal Jamm va accueillir l’onco-pédiatrie, la cardiologie, la dermatologie, l’ophtalmologie, la chirurgie générale, une partie des laboratoires. Le service d’urologie sera délocalisé au Centre de Ngor, la maternité à l’Hôpital pour enfants de Diamniadio et au Centre de santé Dominique de Pikine et la chirurgie infantile à l’hôpital Abass Ndao. Alors que les hémodialysés doivent être transférés au Hangar des pèlerins de l’aéroport militaire de Dakar-Yoff. Et on est loin du compte.
Il faut savoir que la durée maximale prévue pour les travaux de reconstruction est de 20 mois et le coût, de 60 milliards F Cfa. Ce budget prend essentiellement en compte les coûts de la reconstruction, l’acquisition des équipements, le suivi et l’évaluation des travaux. A terme, Dantec, qui sera de niveau 4, devrait avoir une capacité de 600 lits et 24 salles d’opération.
GORGUI SY DIENG DOTE KÉBÉMER D’UN HÔPITAL
L’international sénégalais de basket Gorgui Sy Dieng poursuit ses œuvres sociales. Cette fois, il va, à travers sa Fondation, doter la ville de Kébémer d’un hôpital.
L’international sénégalais de basket Gorgui Sy Dieng poursuit ses œuvres sociales. Cette fois, il va, à travers sa Fondation, doter la ville de Kébémer d’un hôpital.
«Ce n’est pas important de dévoiler des chiffres. Cela n’a jamais été mon intention. Je pense que l’impact dans la vie des populations est plus important. La mairie nous a donnés 4 hectares. Ce projet devait être fait par l’État du Sénégal, mais ils ont accepté de s’associer avec nous dans cet important projet. Nous allons effectuer la pose de la première pierre, entamer les travaux jusqu’où on peut aller en fonction de nos moyens. Ils pourraient prendre le relais dans le futur, afin d’agrandir ou de rehausser les plateaux. C’est pourquoi nous avons demandé cette superficie», a fait savoir Gorgui Sy Dieng.
Plusieurs personnalités sont attendues pour la pose de la première pierre est prévue ce dimanche 14 août. «Derrick Rose est au Sénégal pour cet évènement. Il est venu avec une cinquantaine de personnes. C’est aussi un moyen pour nous de vendre la destination Sénégal. Les gens vont parler de notre pays sur les réseaux sociaux et c’est une bonne chose. Derrick va parler de tout ce qu’il a vu durant son séjour au Sénégal. Nous n’avons que le Sénégal et nous cherchons toujours à le hisser au sommet. Je n’attends rien en retour, même pas «MERCI». J’essaie toujours de voir ce que je peux apporter pour l’essor de mon pays», a souligné le basketteur.
Gorgui Sy Dieng compte poursuivre son soutien envers les populations à travers sa Fondation. «Je ne savais pas l’impact au sein de la population. C’est une association (ndlr : Ndimbël Jaboot,- Aidez les gens en wolof) qui faisait ça mais elle n’avait pas les moyens. Donc, je me suis engagé à les soutenir. Eux, ils voulaient circoncire 200 enfants. Je leur ai dit pourquoi pas 1200. Toutes les familles n’ont pas les moyens de le faire pour leurs enfants. On va aider tant qu’on peut et sans rien attendre. Je ferai de mon mieux pour soutenir toutes actions qui peuvent changer la vie des gens», a déclaré Gorgui Sy Dieng.
Il est aussi revenu sur l’organisation du camp. «Le Covid-19, les fenêtres FIBA, entre autres programmes n’ont pas favorisé la tenue du camp ces dernières années. On a jugé nécessaire d’organiser le camp ce dimanche, pour permettre aux jeunes d’apprendre de nouvelles choses. J’ai le matériel chez moi depuis deux ans. Mais, on a pu organiser un tournoi national des jeunes à travers ma Fondation», a-t-il dit.
UN LOURD DEMENAGEMENT POUR LE DANTEC
C’est un pan de l’histoire hospitalière qui se ferme… En attendant l’ouverture d’une nouvelle page dans deux ans.
Khady SONKO et Abou Latif MANSARAY |
Publication 12/08/2022
Le déménagement des services de l’hôpital Aristide Le Dantec est en cours et nécessite énormément de patience. Dalaal Jamm va accueillir l’essentiel des services comme la cardiologie, la dermatologie, alors que le nouvel hôpital de Touba va recevoir une partie du service d’oncologie et l’urologie sera installée au Centre de santé de Ngor…
C’est un pan de l’histoire hospitalière qui se ferme… En attendant l’ouverture d’une nouvelle page dans deux ans. A l’hôpital Aristide Le Dantec, les ouvriers et techniciens sont en train de démonter les blocs opératoires, les appareils radiographiques, les scanners, les plateaux techniques, pour les redéployer dans les différentes structures d’hébergement provisoire des services démantelés à cause des travaux de réfection de ce centre hospitalier national centenaire. C’est un travail d’orfèvre et d’équilibrisme à faire pour éviter de rompre le suivi des malades, éparpillés dans une dizaine de structures entre les régions de Dakar et Touba.
Dalal Jamm va accueillir une grande partie des services de Dantec : il s’agit des services de cardiologie, de dermatologie, d’ophtalmologie, de la chirurgie générale, de l’onco-pédiatrie, une partie des laboratoires… Situé dans le ventre mou de la banlieue, l’hôpital Dalal Jamm augmente ainsi ses capacités d’accueil. Même si plusieurs services vont être ventilés dans d’autres structures sanitaires, entre Pikine et Guédiawaye. C’est un énorme pari, mais la situation l’impose.
Depuis le 2 août, les autorités enchaînent les réunions, échafaudent les stratégies pour trouver les meilleures options afin d’éviter que la fermeture de Le Dantec ne pèse sur les patients qui sont déjà suffisamment angoissés. «Progres-sivement, dans les semaines ou les mois qui vont suivre, il se pourrait que d’autres structures soient abritées au niveau de l’hôpital. D’ailleurs, bon nombre des patients suivis là-bas sont issus de la banlieue. Si aujourd’hui cette structure s’élargit, cela ne peut être que bénéfique pour les populations. D’ailleurs, c’était un souhait des notables, délégués de quartiers et imams de la zone», explique Moussa Sam Daff, directeur de Dalal Jamm. Par ailleurs, l’urologie sera logée au niveau du Centre de santé de Ngor, une partie du service de cancérologie va être transférée au nouvel hôpital de Touba, alors qu’une partie de la maternité sera délocalisée à l’hôpital pour enfants de Diamniadio.
A Le Dantec, c’est la course contre la montre à moins de 96h de la fermeture de l’hôpital. «Les centres de médecine spécialisée seront dans un premier temps logés dans les centres de santé, en attendant la réhabilitation du service des maladies infectieuses de l’hôpital de Fann. Donc nous allons délocaliser les équipements, les ressources humaines pour pouvoir reprendre les activités. Aujourd’hui (hier), nous allons démonter le bloc de l’urologie et le bloc du service de chirurgie infantile, qui seront délocalisés au niveau de l’hôpital Abass Ndao mais aussi au niveau du Centre de santé de Ngor. Au niveau de l’hôpital, nous avons un plateau technique lourd et un plateau technique relativement léger. Le lourd, ce sont les scanners, la radiothérapie, etc.
Le plateau technique léger c’est pratiquement tout ce qui est composé de bloc opératoire, quelques équipements de laboratoire. Alors nous avons commencé par le plus difficile, c’est-à-dire le bloc opératoire que nous voulons démonter et réinstaller aujourd’hui (hier) ou bien demain matin (aujourd’hui) inchallah pour permettre aux services de reprendre leurs activités qu’ils ont momentanément suspendues depuis mardi», explique le directeur de l’hôpital Le Dantec, interrogé par le Sneips. Babacar Thian-doum enchaîne : «Nous avons pris la décision de délocaliser tous les services afin de permettre aux malades de poursuivre leur traitement, mais aussi de permettre aux futurs malades, si je peux m’exprimer ainsi, d’avoir un site de prise en charge. Nous avons aussi prévu d’appuyer en équipements et en ressources humaines, les hôpitaux régionaux.»
Oncologie, urologie…
Que feront les patients ? «Les malades seront redéployés dans les services qu’ils fréquentaient auparavant. Donc aujourd’hui je peux dire en wolof que «Dantec dafay toxu», mais les services reviendront après la reconstruction de l’hôpital. Les malades seront référés, ceux qui sont en train d’être suivis dans les services sont déjà informés. Chaque service va déménager avec ses dossiers des malades. Donc les malades seront contactés par les secrétaires pour venir à leur rendez-vous afin de poursuivre leur prise en charge, leur traitement.» L’annonce de la fermeture de l’hôpital Le Dantec le 14 août prochain pour sa reconstruction, avait suscité des interrogations concernant le plan de redéploiement correct des services. Le ministère de la Santé et de l’action sociale, à qui il est reproché de n’avoir pas donné des informations à ce sujet, a finalement publié un communiqué hier. Dans le document, le département dirigé par Dr Marie Khémesse Ngom Ndiaye informe qu’un «schéma de redéploiement des services et du personnel a été défini en collaboration avec la direction et toutes les parties prenantes dudit hôpital, ainsi que les structures sanitaires qui doivent les accueillir». Dans ce cadre, informe le ministère de la Santé et de l’action sociale, «les hôpitaux et centres de santé suivants sont identifiés pour abriter les différents services. Il s’agit : Dalal Jamm, Fann, Idrissa Pouye, Roi Baudoin, Hôpital militaire de Ouakam (Hmo), Hôpital des enfants de Diamniadio, Institut d’hygiène sociale, Hôpital de Pikine, Abass Ndao, Ahmadoul Khadim de Touba, Centre de santé de Ngor, Les Maristes, Yeumbeul, Colobane, Nabil Choucair, Baye Talla Diop, Sicap Mbao, Keur Massar, Pmi de Médina et le Hangar des pèlerins».
Lundi, en conférence de presse, des syndicalistes du secteur avaient dénoncé l’absence de plan de déménagement pour la reconstruction de l’hôpital Aristide Le Dantec. Ces derniers, qui s’inquiètent du sort des malades, se posent des questions sur le redéploiement du personnel. Selon eux, il n’y a pas de plan de déménagement «correct, fiable et acceptable», qui prend en compte aussi bien le sort du personnel que celui des malades. Des malades étaient en train d’être expulsés, d’après les syndicalistes qui avaient rejeté le plan de reconstruction de l’hôpital sur 3 ha après que les autorités ont cédé 3 ha de l’assiette foncière du Centre hospitalier universitaire Aristide Le Dantec…
Si la durée maximum de la reconstruction est estimée à 20 mois, le coût est de 60 milliards F Cfa. Ce budget prend essentiellement en compte les coûts de la reconstruction, l’acquisition des équipements, le suivi et l’évaluation des travaux. A terme, l’hôpital devrait avoir une capacité de 600 lits et 24 salles d’opération.