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2 avril 2025
SENEPLUS TV
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AES, ÉMIGRATION ET L'EUROPE HYPOCRITE
En marge de la 5e édition de Condition Report, organisé par Raw Academy, dont le symposium est intitulé « Sens du lieu : déplacement, replacement, non-placement », l’angliciste Maboula Soumahoro s’est prononcée sur certaines problématiques prégnantes.
La Franco-Ivoirienne Maboula Soumahoro, maîtresse de conférences à l’université de Tours (France), a participé il y a quelques jours à Dakar à la 5e édition de Condition Report, un symposium intitulé « Sens du lieu : déplacement, replacement, non-placement ». Cette thématique a permis aux différents participants - chercheurs, artistes, activistes, architectes et autres spécialistes de la ville - de se pencher sur les modalités d’habitation de la ville, du monde et de l’environnement de manière globale.
En marge de ce symposium tenu au Musée Théodore Monod de Dakar, Maboula Soumahoro, angliciste et spécialiste de la diaspora noire africaine, a répondu aux questions d’AfricaGlobe TV pour revenir sur certains des échanges qui ont eu lieu au cours de cette rencontre pluridisciplinaire, laquelle vise à « produire une pensée globale, collective et spontanée ».
À bâtons rompus, Maboula Soumahoro, connue pour débattre sans concession des enjeux africains dans les médias internationaux, a abordé les grandes thématiques du symposium. Elle a dénoncé l’hypocrisie de l’Europe sur la question migratoire et a mis à nu la fiction du « Grand remplacement », une théorie complotiste et raciste chère à l’extrême droite française, théorisée et promue par un certain Renaud Camus.
Lors du quatrième et dernier jour du symposium, a émergé le débat la teranga sénégalaise attendu que l’hospitalité a été un aspect central de la thématique, dans un monde où l’Occident tend à se barricader et à fermer ses portes aux ressortissants du Sud global, notamment ceux d’Afrique subsaharienne.
Et cela se fait en violation flagrante des droits humains fondamentaux, sachant que le fait migratoire est un droit inscrit dans la Déclaration universelle des droits de l’homme. Comme l’a souligné à juste titre Felwine Sarr dans son entretien avec AfricaGlobe, « Le monde est cosmopolite, et cette condition cosmopolite est inéluctable ».
Maboula Soumahoro a également partagé son point de vue sur l’Alliance des États du Sahel (AES), - le Burkina, le Mali et le Niger qui ont claqué la porte de la CEDEAO- , en espérant fortement que l’Alliance puisse produire des résultats concrets.
Elle a toutefois averti contre le risque de sombrer dans une situation similaire à celle de la Guinée sous Sékou Touré : des intentions louables au départ, mais qui ont abouti à une profonde déception.
Regardez l’entretien complet avec Maboula Soumahoro.
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BÉNIN : TALON RENCONTRE ET RASSURE LES PEULHS
Soupçons de terrorisme, massacre de leur bétail, expropriations domaniales injuste, attaques collectives contre leurs camps..., depuis quelques années, la communauté peule du Benin est victime d’injustices. Patrice Talon s’engage à y remédier
Historiquement nomades et présents presque partout en Afrique subsaharienne, la communauté peule semble traverser des moments difficiles ces dernières années en Afrique de l'Ouest . Alors que le terrorisme continue de sévir dans la région, cette communauté est souvent accusée, à tort ou à raison, de s’allier aux groupes terroristes. Le cas le plus emblématique se trouve dans le Sahel, notamment au Mali.
Cependant, plus récemment, ce sont les Peuls du Bénin qui semblent être pris pour cible. Expropriés de leurs terres, certains de leurs membres sont également accusés de crimes qu’ils rejettent catégoriquement. Face à cette situation, des représentants de la communauté ont sollicité une rencontre avec le président Patrice Talon au palais de la Marina, à Cotonou.
Lors de cette rencontre, le président Patrice Talon a tenu à les rassurer, leur donnant des garanties de protection. Il a affirmé qu’il était hors de question de pratiquer une discrimination positive en faveur des Peuls, mais a précisé que son rôle en tant que chef de l’État est de garantir l’accès à l’emploi pour tous les jeunes Béninois, y compris ceux de la communauté peule.
Le président a également déclaré qu’il veillera à assurer la sécurité de tous les citoyens béninois, sans exception.
En outre, il a exprimé sa volonté de promouvoir la sédentarisation et d’améliorer les conditions d’élevage, qui constituent l’activité principale des Peuls.
Selon Patrice Talon, les jeunes Peuls ne sont pas obligés de rester dans un mode de vie strictement nomade ni de se limiter à l’élevage. Cependant, pour ceux qui souhaitent poursuivre cette activité, il est nécessaire qu’ils puissent vivre dans des conditions décentes.
Le président a même évoqué l’exemple d’éleveurs brésiliens ou américains qui, grâce à des infrastructures modernes, peuvent posséder des avions et prospérer économiquement.
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FELWINE SARR EXPLORE LE SENS DU LIEU
Felwine Sarr fait une synthèse du symposium qui a réuni récemment à Dakar des chercheurs, des artistes, des architectes et des activistes pour mener une « réflexion spontanée et collective » sur les modalités d’habiter la ville, le monde, le cosmos ...
Raw Material Company, le Centre pour l’art, le savoir et la société, a tenu la cinquième édition de ses symposiums Condition Report, initiée depuis 2012. Intitulée « Sens du lieu : déplacement, replacement, non-placement », cette édition a réuni des universitaires, des artistes, des architectes, des activistes et d'autres acteurs de la société civile venus des quatre coins du monde afin de produire « une réflexion globale, spontanée et collective » en rapport avec nos différents espaces de vie : la ville, le monde, le cosmos.
La présente édition a été dirigée par l’universitaire Felwine Sarr. À travers ce thème, les participants se sont interrogés sur les modalités d’habiter, articulées autour de plusieurs axes : la ville et l’architecture, l’écologie en rapport avec le vivant, le lien de l’humain avec l’immatériel et l’intangible, ainsi que l’hospitalité.
Ces questions ont été abordées dans un contexte où, dans de nombreux endroits du monde aujourd’hui, notamment en Europe, on se barricade contre l’autre, on cherche à le renvoyer chez lui ou à restreindre ses mouvements sur la planète.
En marge de ce symposium, Felwine Sarr, directeur artistique, a accordé un entretien à SenePlus, où il a apporté des précisions sur cette thématique. Le chercheur a également abordé les défis de l’émigration qui touche de nombreux pays d’Afrique subsaharienne.
S’agissant de l’architecture, Felwine Sarr appelle les Africains à plus d’authenticité dans la construction de leurs villes. Il souligne que les villes du Sahel, en particulier, doivent refléter l’identité historique et culturelle de leurs populations. En effet, une ville comme Dakar n’a pas vocation à ressembler à Paris, Dubaï ou Londres.
En clair, Dakar, Bamako ou Abidjan devraient rester authentiques et en parfaite symbiose avec leur histoire et leur culture. « Nous mimons des villes que nous estimons développées. Nous sommes des villes du Sahel, nous sommes les pays de la Côte. Nous avons des architectures précises. Nous avons des manières d’occuper l’espace qui doivent se refléter dans la façon dont nous construisons nos villes », constate Felwine Sarr.
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ABDOU MBOW DÉMOLIT LA PRESTATION DE SONKO A L’ASSEMBLEE
Au cœur des critiques, l'absence du Premier ministre lors du vote du budget 2025. Le député s'inquiète particulièrement du transfert du Fonds intergénérationnel, alimenté par les revenus pétroliers, du ministère des Finances vers la présidence
Le député de l'opposition Abdou Mbow a vivement critiqué la prestation du Premier ministre Ousmane Sonko devant l'Assemblée nationale, lors de son intervention ce dimanche dans l'émission "Grand Jury" de RFM. Au lendemain de la déclaration de politique générale du chef du gouvernement, le parlementaire dénonce ce qu'il qualifie de "double forcing" dans la procédure budgétaire.
Au cœur des critiques, l'absence du Premier ministre lors du vote du budget 2025, qui s'est fait représenter par son ministre des Finances. Pour M. Mbow, il s'agit d'une "violation flagrante de la Constitution" et d'un "abus de pouvoir" de la majorité parlementaire. "Même lorsque nous avions la majorité, nous n'avons jamais foulé au pied les lois fondamentales", a-t-il souligné.
Le député a également pointé du doigt plusieurs aspects controversés du budget 2025. Il s'inquiète particulièrement du transfert du Fonds intergénérationnel, alimenté par les revenus pétroliers, du ministère des Finances vers la présidence de la République. Une décision qu'il qualifie de "scandale", estimant que cet argent destiné aux générations futures ne devrait pas être sous le contrôle direct de la présidence.
Un autre point de friction concerne l'inscription au budget d'une enveloppe de cinq milliards de francs CFA pour l'indemnisation des victimes des manifestations politiques de mars 2021. Abdou Mbow s'interroge sur les critères de sélection des bénéficiaires de ces indemnisations.
Le parlementaire a par ailleurs dénoncé la pression fiscale maintenue sur les citoyens malgré un déficit des recettes, ainsi que des zones d'ombre dans la gestion foncière, notamment concernant les attributions de terrains par le Syndicat des impôts.
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LA FRANCE REVIENT PAR LA PETITE PORTE EN RCA
Dans le plus grand secret, Paris a orchestré une réconciliation avec le président Touadéra, pourtant réputé proche de Moscou. Une partie d'échecs qui se joue dans l'ombre, entre formation militaire secrète et promesses économiques
La République centrafricaine et la France amorcent un rapprochement stratégique inattendu, six ans après leur rupture diplomatique. Cette réconciliation, initiée début 2023, marque un tournant dans les relations entre les deux pays.
Le processus de rapprochement a débuté lors d'une rencontre entre Emmanuel Macron et le président centrafricain Faustin Archange Touadéra au Gabon, orchestrée par Pascal Génin Perrez, une femme d'affaires française proche du couple présidentiel français. Cette médiation a abouti à la nomination d'un nouvel ambassadeur de France à Bangui, Bruno Foucher, et à la signature d'une feuille de route en avril 2024.
L'aspect le plus significatif de ce rapprochement concerne la reprise de la coopération militaire, organisée de manière discrète. Les forces armées françaises forment désormais des soldats centrafricains, notamment la garde présidentielle, non pas directement en RCA mais au Gabon. Ces formations, éventuellement dispensées par l'armée gabonaise à Libreville, incluent des instructeurs français qui enseignent le combat en jungle et l'utilisation de drones.
Sur le plan économique, la France cherche à reconquérir sa place. Un don de 10 millions d'euros a été accordé à l'État centrafricain, et plusieurs entreprises françaises tentent de s'implanter ou de renforcer leur présence dans le pays. Total, notamment, négocie de nouveaux contrats dans le secteur énergétique.
Cependant, cette nouvelle dynamique franco-centrafricaine n'efface pas l'influence russe dans le pays. Les anciens membres du groupe Wagner maintiennent une présence active à Bangui, symbolisée par l'érection récente d'une statue de leur ancien chef, Evgueni Prigojine, à proximité de l'ambassade de France. Le président Touadéra poursuit sa politique d'ouverture à différents partenaires internationaux, affirmant que "la République centrafricaine n'exclut personne".
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INSTALLATION DES MEMBRES DE LA HAUTE COUR DE JUSTICE
Cette juridiction exceptionnelle, composée de seize magistrats soigneusement sélectionnés, dispose désormais de tous les moyens pour accomplir sa mission de contrôle des plus hautes autorités de l'État. Un nouveau chapitre dans la lutte contre l'impunité
Les membres de la Haute Cour de Justice ont officiellement été installés, ce samedi 28 décembre 2024. Cette institution, chargée de juger les plus hautes autorités de l’État, est désormais pleinement opérationnelle.
La Haute Cour de Justice est constituée de 8 juges titulaires et 8 juges suppléants, qui ont prêté serment devant l’hémicycle après lecture des textes par le Président de l’Assemblée nationale, Malick Ndiaye.
Juges titulaires :
– Alioune Ndao
– Ramatoulaye Bodian
– Youngar Dione
– Amadou Ba numéro 2
– Rokhy Ndiaye
– Ayib Daffé
– Daba Wagnane
– Abdou Mbow
Juges suppléants :
– Samba Dang
– Oulimata Sidibé
– El Hadji Ababacar Tambedou
– Fatou Diop Cissé
– Kaba Diakité
– Mberry Hélène Ndoffene Diouf
– Mayébé Mbaye
– Fatou Sow
Régie par la Constitution sénégalaise et la loi organique n° 2002-10 du 22 février 2002, la Haute Cour de Justice est un pilier de la gouvernance démocratique.
Elle est composée de juges élus par l’Assemblée nationale et présidée par le Premier président de la Cour suprême, assisté par le président de la Chambre pénale de cette même cour. Le ministère public y est représenté par le Procureur général près la Cour suprême, épaulé par le Premier avocat général.
La Haute Cour de Justice a pour mission de juger le président de la République, le Premier ministre, les ministres ainsi que leurs complices en cas de haute trahison ou de complot contre la sûreté de l’État.
Cette institution vise à jouer un rôle dans la responsabilisation des plus hautes autorités de l’État et dans la consolidation de l’État de droit au Sénégal, renforçant ainsi la confiance dans le système judiciaire et dans les institutions publiques.
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LA GAUCHE EST MORTE, VIVE LA GAUCHE
La gauche a-t-elle survécu à la disparition de ses fondements ? À travers le regard de grands intellectuels contemporains, Le documentaire de Jérémy Forni explore la métamorphose d'une pensée politique confrontée à un monde en mutation
"Après la gauche" (2011) est un documentaire ambitieux qui s'attaque à une question fondamentale de notre époque : que signifie être de gauche au XXIe siècle ? Le réalisateur Jérémy Forni, accompagné de ses co-scénaristes Gaël Bizien et Geoffroy Fauquier, a choisi d'explorer cette interrogation à travers une série d'entretiens avec des intellectuels majeurs de la pensée contemporaine.
Le film embrasse deux décennies cruciales, de la chute de l'URSS à la crise financière de 2008, pour analyser les bouleversements profonds qui ont transformé la gauche. À travers les témoignages recueillis, il dresse un état des lieux sans concession de l'héritage progressiste, tout en examinant les nouvelles formes de luttes sociales qui émergent dans notre monde globalisé.
Le documentaire s'affirme comme un acte de résistance intellectuelle qui refuse la résignation. En donnant la parole à ceux qui continuent de penser l'utopie sociale, il explore les possibilités de réinvention d'une pensée de gauche adaptée aux défis contemporains.
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LA DPG, MIROIR DES TEMPS
Pour Ousmane Sonko, ce sera l'heure de vérité, comme le fut celle d'Habib Thiam en 1981, dans un contexte tout aussi chahut. L'histoire de la Primature sénégalaise nous enseigne que ces grands oraux peuvent être aussi bien des tremplins que des pièges
Alors que le Premier ministre Ousmane Sonko s'apprête à présenter sa Déclaration de Politique Générale ce vendredi 27 décembre 2024, l'histoire politique du Sénégal nous offre un éclairage intéressant à travers le parcours d'Habib Thiam, une figure marquante de la Primature sénégalaise. .
Le parallèle est saisissant entre les contextes économiques. En 1981, lors de sa première DPG, Habib Thiam se trouvait face à une conjoncture internationale difficile : inflation galopante, coûts énergétiques élevés et transactions internationales complexifiées par la hausse du dollar. Un scénario qui résonne particulièrement avec les défis actuels du Sénégal.
La trajectoire politique d'Habib Thiam illustre aussi la fragilité de la fonction de Premier ministre. Après sa première DPG en 1981, il est limogé le 3 avril 1983, remplacé par Moustapha Niasse pour seulement 26 jours, avant que le président Abdou Diouf ne supprime purement et simplement le poste. Cette période témoigne des turbulences politiques qui peuvent ébranler la Primature.
Mais l'histoire d'Habib Thiam est aussi celle d'un retour inattendu. Huit ans plus tard, en 1991, il revient à la Primature dans un contexte de profonds changements. Sa seconde DPG intervient alors que le pays traverse une période d'ajustement structurel et s'ouvre au multipartisme intégral. Cette fois-ci, il doit composer avec une opposition plus structurée, comprenant 18 députés du PDS menés par Maître Abdou Wade.
Pour Ousmane Sonko, qui s'apprête à présenter sa DPG, ces pages d'histoire rappellent l'importance cruciale de cette déclaration dans un contexte de transition. Tout comme Habib Thiam en son temps, il devra articuler sa vision face aux défis économiques majeurs et dans un paysage politique en pleine mutation.
La différence notable réside peut-être dans le contexte démocratique, aujourd'hui plus mature, où le débat politique s'annonce particulièrement scruté par une société civile vigilante et une opposition déterminée à jouer pleinement son rôle de contre-pouvoir.
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AMINATA TOURE COMMENTE LES FAITS POLITIQUES MARQUANTS DE 2024
« Rétro Viseur »: Aminata Touré commente les faits politiques marquants de 2024
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UNE ANNÉE 2024 SOUS LE REGARD CRITIQUE DE SOULEYMANE BACHIR DIAGNE
Plus de 5000 morts en mer, des assassinats en série dans la banlieue dakaroise, mais aussi des infrastructures qui se transforment à vue d'œil. À bord du BRT, le philosophe pose un diagnostic sans concession sur l'état de son pays
L'année 2024 au Sénégal s'achève sur un paradoxe saisissant : d'un côté, une modernisation accélérée des infrastructures de transport, symbolisée par le Bus Rapid Transit (BRT) de Dakar, et de l'autre, une crise sociale profonde marquée par une émigration dramatique. C'est dans ce contexte que le philosophe Souleymane Bachir Diagne, professeur à l'université Columbia de New York, livre une analyse percutante de la situation du pays.
Pour le penseur, consulté à bord du nouveau BRT, la question centrale qui traverse la société sénégalaise aujourd'hui est simple mais fondamentale : "Que nous est-il permis d'espérer ?" Cette interrogation résonne particulièrement face au drame de l'émigration irrégulière, qui a causé plus de 5 000 morts en 2024. Selon Diagne, il ne s'agit pas d'un simple mirage de l'Eldorado européen : "Ces jeunes ne fuient pas tant vers quelque chose qu'ils ne fuient une situation qu'ils vivent comme désespérante." Une analyse qui appelle à dépasser les discours moralisateurs pour mettre en œuvre des « projets qui font que l'espoir soit à nouveau possible ».
Le philosophe aborde également la question sécuritaire, marquée par une série de meurtres dans la banlieue dakaroise. Il met en garde contre la tentation de la xénophobie, appelant ses compatriotes à rester fidèles à leur tradition d'hospitalité, la Teranga. Cette réflexion s'inscrit dans un contexte plus large de questionnement sur la justice, alors que le pays a tenu ses États généraux de la justice en 2024. Pour Diagne, la confiance dans le système judiciaire est "essentielle pour la démocratie", tout en soulignant les défis posés par une société où "tout le monde a l'impression d'être juge."
Sur le plan des infrastructures, l'analyse de Souleymane Bachir Diagne est particulièrement éclairante. Le BRT, qu'il expérimente pour la première fois lors de l'interview, représente selon lui "le symbole à la fois des problèmes de l'urbanisation et des solutions à ces problèmes". Face à une ville de Dakar qui s'étend horizontalement et verticalement, absorbant les villages traditionnels environnants, ces nouvelles infrastructures de transport apparaissent comme une réponse nécessaire aux défis de la mobilité urbaine.
L'année a également été marquée par l'inauguration du Mémorial du bateau Le Joola, un moment de recueillement qui, selon le philosophe, doit servir de rappel permanent à la responsabilité collective en matière de sécurité des transports. Cette réflexion s'étend à l'ensemble des moyens de transport, alors que le pays a enregistré près de 4000 accidents de la route en 2024.
Le regard de Souleymane Bachir Diagne sur 2024 dessine ainsi le portrait d'un Sénégal en transformation, confronté à des défis majeurs mais également porteur d'espoirs de modernisation. Son analyse souligne l'urgence d'apporter des réponses concrètes aux aspirations de la jeunesse, tout en préservant les valeurs fondamentales de la société.