SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
26 avril 2025
Société
PLUS DE 20.000 INFRACTIONS EN 2024
La Police nationale qui a présenté son Rapport annuel d’activités pour l’année 2024 hier, mercredi 16 avril 2025, révèle que 5 945 accidents matériels, 6 375 corporels et 290 mortels ont été comptabilisés sur les routes du Sénégal, en 2024
Plus de 20.000 infractions enregistrées en 2024, par la Police, avec celles liées à la drogue (dont 5,250 tonnes de cannabis saisies) et les accidents mortels en tête. La Police nationale qui a présenté son Rapport annuel d’activités pour l’année 2024 hier, mercredi 16 avril 2025, révèle que 5 945 accidents matériels, 6 375 corporels et 290 mortels ont été comptabilisés sur les routes du Sénégal, en 2024. S’agissant des autres infractions, pour la cybercriminalité, 3 902 plaintes ont été reçues dont 223 cas élucidés. Il y a eu aussi, pour le trafic de migrants, 4 630 interpellations, et pour la migration irrégulière 6 006, dont des étrangers. En somme, les infractions commises par les Sénégalais sont de 18 951 cas, soit 92,45% du total.
6375 CORPORELS ET 290 MORTELS
«5945 accidents matériels, 6375 corporels et 290 mortels» ont été dénombrés sur les routes du Sénégal, par la Police, l’année dernière. C’est ce qui ressort, en autres, du Rapport annuel d’activités de la Police nationale de l'année 2024 présenté hier, mercredi 16 avril 2025, à Dakar.
Lors de l’exercice, présidé par le Contrôleur général de Police Abdou Wahab Sall, Directeur général adjoint de la Police nationale, le Commissaire divisionnaire de classe exceptionnelle, Alassane Niane, Directeur de l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS), a livré les chiffres et statistiques alarmants de plus de 20.000 infractions enregistrées, la drogue et les accidents mortels en tête, enregistrés sur toute l'étendue du territoire national. Présentant le tableau exhaustif des accidents par région, le Commissaire Niane a précisé que ces statistiques couvrent tous les types d'accidents, impliquant les véhicules à 2 roues, les véhicules à 4 roues et les véhicules hippomobiles.
DAKAR ET THIES, LES REGIONS LES PLUS ACCIDENTOGENES
Ainsi, au classement des régions les plus touchées, Dakar occupe la première place. Concernant les accidents sur la voie publique, la région-capitale du Sénégal «a enregistré 376 accidents matériels ; les accidents corporels sont estimés à 2870 et les accidents mortels à 127», a fait savoir le Directeur l'OCRTIS qui a présenté le rapport
Après Dakar, la région de Thiès (située à 70 kilomètres de Dakar) pointe en deuxième position. Elle «compte 809 accidents matériels, 907 accidents corporels et 50 accidents mortels», informe le Commissaire Niane. En résumé, «le total des accidents qui ont été recensés sur le plan national, par la Police, s'élève à 5945 accidents matériels, 6375 corporels et 290 mortels».
LES VOITURES IMPLIQUEES DANS 50,69% ACCIDENTS MORTELS, ET LES MOTOS 49,31%
Faisant le rapport entre l'implication des véhicules à 4 roues et les véhicules à 2 roues, le Commissaire Alassane Niane a relevé que «le pourcentage d'accidents causés par les véhicules à 4 roues sont plus importants. Si nous prenons les accidents matériels, les véhicules à 4 roues sont impliqués sur 79,7%, alors que les véhicules à deux roues sont impliqués sur 20,03%». Pour ce qui est des accidents corporels, il a précisé que «les véhicules à 4 roues sont impliqués à 50,71%, alors que les véhicules à 2 roues sont à 49,29%». S'agissant des accidents mortels, «les véhicules à 4 roues sont impliqués jusqu'à 50,69% alors que les véhicules à 2 roues s'arrêtent à 49,31%», a fait savoir le Commissaire Niane.
Suffisant pour que le rapport mette l’accent sur l'importance cruciale de renforcer les mesures de sécurité routière, particulièrement dans les régions urbaines comme Dakar, et d'adapter les campagnes de prévention selon le type de véhicule impliqué.
18 951 CAS D’INFRACTIONS COMMISES PAR LES SENEGALAIS, SOIT 92,45% DU TOTAL
Bref, le rapport de la Police nationale pour l’année 2024 présente un bilan des activités des différents services, répartis en plusieurs rubriques : Police judiciaire, Police administrative, Sécurité routière, Police spéciale, Gestion des flux migratoires, Production de documents administratifs, Gestion des grands événements et perspectives. Il contient 11 tableaux et 9 graphiques.
Pour ce qui est de la Police judiciaire, les activités sont classées par types d’infractions : atteintes à la paix publique, atteintes à la propriété, atteintes aux personnes, cybercriminalité, drogue et émigration irrégulière. Ici, les infractions commises par les Sénégalais sont de 18 951 cas, soit 92,45% du total : infractions contre la propriété 42,89% ; infractions liées à la drogue 25,72% ; infractions commises par les étrangers 1 527 cas. En ce qui concerne les infractions dominantes, il y a d’abord la drogue, puis la propriété, l’inverse du comportement des Sénégalais. Quant aux infractions contre les personnes, elles sont regroupées en trois catégories : les atteintes à la vie sont de 420 cas (7,80%) ; les coups et blessures 1 624 cas (66,84%) ; et les atteintes aux mœurs 315 cas (13,35%).
CYBERCRIMINALITE, DROGUE, TRAFIC DE MIGRANTS ET MIGRATION IRREGULIERE
Entre autres faits qui ont occupés la Police en 2024, il y a la cybercriminalité. Dans ce domaine, 3 902 plaintes ont été reçues et 223 cas élucidés. 194 personnes ont été déférées, dont 169 Sénégalais et 25 étrangers
La drogue n’est pas en reste. Dans le cadre de la lutte contre le trafic de stupéfiants, la Police a saisi 5,250 tonnes de cannabis, indique le Commissaire Niane qui note également une hausse de 154% des saisies de substances psychotropes, une forte progression des saisies d’ecstasy
La Police s’est, en outre, intéressée aux questions migratoires. A ce niveau, concernant le trafic de migrants, un nombre de 4 630 interpellations ont été enregistrés, 280 déférés dont 252 Sénégalais et 28 étrangers. S’agissant de la migration irrégulière, il y a eu 6 006 interpellations, 206 déférés dont 92 Sénégalais, 114 étrangers, a détaillé le Directeur de l’OCRTIS.
VIDEO
DERRIÈRE L'OFFENSIVE ANTI-MACKY SALL DE GUY MARIUS SAGNA
Justice ou calcul politique ? La procédure lancée par le député de Pastef contre l'ex-président pour « haute trahison » serait partie d'une stratégie à long terme selon Ibou Fall : nuire définitivement à ses ambitions politiques pour 2029
Pour Ibou Fall, la démarche actuelle visant à traduire Macky Sall devant la Haute Cour de Justice s’inscrit dans une logique de « justice des vainqueurs ». Il estime que cette justice est instrumentalisée à des fins politiques, avec pour but inavoué de barrer la route à une éventuelle candidature de l’ancien président à l’élection présidentielle de 2029. « Le vrai but de cette procédure, c’est de l’empêcher de revenir », tranche-t-il.
L’analyste revient sur plusieurs actes posés par l’ex-chef d’État entre 2023 et 2024 qu’il qualifie de trahison : le report controversé des élections, l’amnistie accordée à certaines figures sans procès, et la libération de personnes accusées de faits graves, parfois liés à des pertes humaines. Selon le journaliste, l'ancien journaliste a profité de sa majorité parlementaire pour faire passer ces décisions, au mépris de la justice et de la mémoire des victimes.
Ibou Fall n’a pas manqué de souligner le départ de Macky Sall le jour même de l’investiture de son successeur. Un acte qu’il interprète comme une fuite, voire une marque de mépris envers ses partisans et collaborateurs de longue date. « Il est parti comme un fuyard », commente-t-il, en référence à d’autres précédents dans l’histoire politique du Sénégal.
La possible comparution d’un ancien président devant la Haute Cour de Justice inquiète Ibou Fall quant à l’image du Sénégal sur la scène internationale. Il redoute que cette situation n’écorne la réputation démocratique du pays et ne révèle un climat politique instable. « Traduire un ancien président pour haute trahison, c’est grave. Cela coûte cher à un pays, en crédibilité et en stabilité », alerte le chroniqueur du journal Le Quotidien.
Enfin, Ibou Fall dénonce une justice à deux vitesses, façonnée par les rapports de force politiques. Pour lui, la capacité des gouvernants à changer les lois, amnistier ou condamner selon leurs intérêts, montre les failles d’un système institutionnel encore fragile. « Quand tu contrôles l’Assemblée nationale, tu fais ce que tu veux », affirme-t-il, pointant la nécessité de réformes profondes pour garantir l’indépendance de la justice.
VIDEO
POUR ACHILLE MBEMBE, LA FRANÇAFRIQUE A VÉCU
Pour l'intellectuel camerounais, l'influence française sur le continent africain n'est plus qu'un vestige du passé. Entre bases militaires fermées et franc CFA contesté, il appelle à se débarrasser rapidement de ces "irritants qui ne servent personne"
L'historien et philosophe Achille Mbembe a livré une analyse sans concession des relations franco-africaines dans un entretien accordé à France 24. Directeur général de la Fondation de l'innovation pour la démocratie, il s'est exprimé depuis Johannesburg à quelques semaines des secondes assises de la démocratie prévues à Dakar.
Le constat d'Achille Mbembe est catégorique : "Elle est terminée la Françafrique, objectivement elle n'existe plus." Pour l'intellectuel camerounais, cette page de l'histoire est définitivement tournée, non par choix politique mais par nécessité : "La France ne dispose plus aujourd'hui des moyens d'exercer sur le continent la sorte de domination qu'on lui prête."
Cette évolution se manifeste concrètement par l'expulsion des bases militaires françaises du Sahel, mais aussi de pays comme la Côte d'Ivoire, le Tchad ou le Gabon. Mbembe estime qu'il fallait "aller vite" pour se débarrasser de ces "irritants qui ne servent personne", y compris le franc CFA qu'il considère comme une institution ayant "perdu de sa légitimité aux yeux des nouvelles générations".
Quatre ans après avoir accepté la proposition d'Emmanuel Macron de travailler à "régénérer la relation entre la France et l'Afrique", Mbembe défend le bilan des initiatives lancées. Sa Fondation pour l'innovation pour la démocratie étend désormais son empreinte sur 36 pays africains, avec des antennes récemment ouvertes dans l'océan Indien et bientôt en Afrique orientale et lusophone.
Selon lui, la transformation des relations franco-africaines est "inévitable au regard de la donne géopolitique mondiale qui se dessine aujourd'hui". Il appelle maintenant les sociétés civiles africaines et françaises à "prendre le relais et traduire en acte l'intuition" du président français, estimant que "le plus vite on y va, le mieux ce sera".
Cette réflexion sur la présence française s'inscrit dans une analyse plus large de la situation démocratique du continent. Mbembe dénonce le paradoxe d'un continent majoritairement jeune dirigé par "des vieillards dont beaucoup peinent d'ailleurs aujourd'hui à rester éveillés". Pour lui, la limitation des mandats présidentiels constitue "une condition absolument fondamentale de la régénération du champ politique".
Concernant son pays natal, le Cameroun, où le président Paul Biya semble se préparer à un nouveau mandat, Achille Mbembe livre un témoignage accablant après une récente visite à Yaoundé : "C'est une ville déliquescente, jonchée de poubelles", image qu'il considère "symptomatique d'un ordre politique qui tarde à passer".
Achille Mbembe conclut sur une note optimiste, appelant à "s'appuyer sur les forces neuves pour inventer autre chose", une aventure qu'il qualifie d'"absolument excitante d'un point de vue intellectuel et personnel". Pour lui, l'ère post-Françafrique n'est pas à craindre mais à embrasser comme une opportunité historique pour redéfinir sur des bases plus équilibrées les relations entre la France et l'Afrique.
Le philosophe observe parallèlement une dynamique encourageante avec "une remontée de l'activisme notamment parmi les femmes et les jeunes" et l'émergence d'une société civile qui utilise de plus en plus les réseaux numériques pour se faire entendre et participer à cette refondation des relations internationales du continent.
MAHMOUD DICKO, L'OPPOSANT QUI DÉFIE BAMAKO DEPUIS ALGER
Ce religieux populaire, qui prône le retour des militaires dans leurs casernes, incarne une menace politique que le général Assimi Goïta prend très au sérieux
(SenePlus) - Une crise majeure et inédite secoue actuellement les relations entre le Mali et l'Algérie, avec au centre de ces tensions la figure de l'imam Mahmoud Dicko, opposant redouté par la junte militaire malienne et actuellement exilé en Algérie.
Selon un article publié par Le Monde le 15 avril 2025, les relations entre les deux pays voisins se sont considérablement détériorées depuis la nuit du 31 mars au 1er avril, lorsqu'un drone malien survolant la zone frontalière de Tin Zaouatine a été abattu par l'armée algérienne.
Mahmoud Dicko, imam septuagénaire et ancien président du Haut Conseil islamique malien (HCIM), s'est réfugié en Algérie en décembre 2023. Figure religieuse respectée et dotée d'une grande influence politique, il est considéré comme "la bête noire de la junte" au pouvoir à Bamako, selon un ancien ministre cité par le journal français.
Ironiquement, l'imam avait involontairement favorisé l'arrivée au pouvoir de la junte du général Assimi Goïta en mobilisant d'importantes manifestations contre le président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) au premier semestre 2020, fragilisant ainsi le gouvernement avant le coup d'État du 18 août 2020.
En février 2024, l'annonce d'un possible retour de l'imam à Bamako avait provoqué une vive réaction des autorités maliennes. Le ministère de la sécurité l'avait accusé de s'être livré à des "activités subversives" en Algérie et un important dispositif sécuritaire avait été déployé dans la capitale. Sur les conseils de ses proches, Mahmoud Dicko avait finalement renoncé à revenir.
Selon ses partisans, l'imam, qui serait aujourd'hui "totalement guéri" après des problèmes de santé (son entourage évoque une tentative d'empoisonnement), continue de plaider pour "une transition civile" et souhaite que "les militaires retournent à leur place, dans leurs casernes".
L'article du Monde rapporte que l'imam est "logé et pris en charge par les autorités algériennes, qui s'en servent comme un moyen de pression sur la junte malienne en brandissant la menace de son retour", selon un confident du religieux.
Cette situation contribue à exacerber les tensions entre Bamako et Alger, déjà mises à mal par l'incident du drone frontalier et par la réception par les autorités algériennes de représentants de groupes indépendantistes du nord du Mali.
Malgré ces tensions, l'entourage de Mahmoud Dicko affirme qu'il finira par rentrer au Mali, et que "le jour où il reviendra, ce sera en héros".
FONDS FORCE COVID-19, PLUS DE 200 MILLIONS FCFA CONSIGNÉS PAR DES INCULPÉS
Dans le cadre de l’enquête sur la gestion des fonds Force Covid-19, plusieurs personnalités, dont l’ex-DAGE du ministère des Sports, une styliste, un artiste et un animateur, ont été inculpées et placées sous contrôle judiciaire.
L’enquête judiciaire autour de la gestion des fonds Force Covid-19 continue de livrer ses développements. À ce jour, plus de 200 millions FCFA ont été consignés par plusieurs personnes inculpées dans cette affaire, toutes placées sous contrôle judiciaire par le juge du 5e cabinet du tribunal de Dakar.
L’ancien Directeur de l’Administration générale et de l’Équipement (DAGE) du ministère des Sports, Mamadou Ngom Niang, a été inculpé pour détournement de deniers publics. Il a versé une caution de 150 millions FCFA pour recouvrer la liberté sous le régime du contrôle judiciaire.
L’artiste Baba Hamdy Diawara, arrêté par la Division des investigations criminelles (DIC), est poursuivi pour un supposé détournement de 112 millions FCFA, dont 2,1 millions restent non justifiés selon le parquet. Après avoir fourni des justificatifs, il a consigné 2 millions FCFA et a également été libéré sous contrôle judiciaire.
La styliste Alimatou Sadiya Guéye a pour sa part déposé une caution de 50 millions FCFA. Inculpée pour détournement de fonds publics, elle bénéficie elle aussi d’une liberté provisoire, encadrée par le contrôle judiciaire.
Enfin, l’animateur Demba Mody Tandian, alias Tage, visé par une accusation portant sur 73 millions FCFA, a fermement contesté les faits. Avec l’appui de son avocat Me Amadou Aly Kane, il a fourni une série de justificatifs, ce qui lui a permis de rentrer chez lui.
Ces mises en liberté provisoires s’inscrivent dans le cadre d’une procédure judiciaire qui met en lumière les enjeux liés à la transparence et à la reddition des comptes dans la gestion des ressources publiques.
VIDEO
A DAKAR, LA GUERRE DES TAXIS ATTEINT LES TRIBUNAUX
Les taxis traditionnels, qui affirment avoir perdu la moitié de leurs revenus, ont traîné les plateformes VTC devant la justice dans une affaire qui pourrait redessiner la mobilité urbaine dans la capitale
Après des mois de tension, le conflit opposant les chauffeurs de taxi traditionnels aux plateformes de VTC (Véhicules de Transport avec Chauffeur) a connu un tournant décisif avec la tenue d'une audience très attendue.
Les taxis sénégalais, mobilisés derrière le Regroupement des taxis urbains du Sénégal dirigé par Malic Diop, ont porté plainte contre les géants du secteur - Yango, Heetch et Yassir - pour concurrence déloyale. Ces chauffeurs, reconnaissables à leurs brassards rouges symbolisant leur protestation, affirment avoir perdu plus de la moitié de leurs revenus depuis l'arrivée des plateformes en 2021.
"Contrairement aux VTC, nous passons deux visites techniques annuelles, payons une assurance de transport public quatre fois plus chère et des droits de stationnement", explique Malic Diop, taximan depuis plus de 20 ans. "C'est une concurrence déloyale favorisée par ces multinationales", dénonce-t-il.
Le développement "fulgurant" de ces plateformes s'explique notamment par leur popularité auprès des usagers. Fatou Fall, habitante du quartier de Wakam, témoigne : "Je les utilise une à deux fois par jour. Les prix sont fixes, sans marchandage, et la nuit c'est sécurisé car on peut partager son trajet avec sa famille."
L'audience, reportée à six reprises, s'est finalement tenue lundi en présence de dizaines de taximen. Le verdict est attendu pour le 23 juillet. À la sortie du tribunal, l'ambiance était "électrique" selon les participants, qui promettent de poursuivre leurs actions syndicales.
Face à cette situation tendue, le ministère des Transports a récemment annoncé travailler à l'élaboration de nouveaux décrets pour encadrer et régulariser le secteur des VTC. Cette initiative pourrait marquer un tournant dans ce conflit qui, selon les syndicats, "gangrène le secteur du transport au Sénégal".
PAR Issa Kane
CE SÉNÉGAL-LÀ
EXCLUSIF SENEPLUS - Que voyons-nous ? Imiter l’adversaire politique jusqu’à lui ressembler. Nous sommes dans la logique du Casino où le gagnant rafle tout sans un petit geste consolatoire à l’endroit des perdants. Duñulen may dara ! Tuss !
« Je suis venu pour te dire » non pas « que je m’en vais » comme le chantait Serge, mais pour te dire que je suis là, que nous sommes toujours là, au Sénégal, ce grand pays de grande hospitalité même s’il est, depuis quelque temps, un peu boiteux, un peu enrhumé, un peu nerveux, un peu violent, un peu inquiet et s’il a un peu les crocs.
C’est vrai qu’à chaque fois qu’un jeune homme de trente ou quarante ans nous prévient qu’il viendra nous voir, nous prédisons, hélas, qu’il s’apprête à embarquer dans un rafiot comme d’autres milliers de sa génération pour amerrir sur une plage italienne ou espagnole ou mourir dans les océans, brisant le rêve de toute une famille, de tout un quartier, de tout un village.
Voilà plus de deux décennies que l’espoir de devenir, un jour, un membre de la famille dont la voix compte et un jeune du quartier qui a réussi socialement, salué avec déférence par les vieillards s’est exfiltré des cœurs de ceux qui ne croient plus à la générosité de leur pays, aux professions de foi des gouvernants et de l’opposition politique distribuées à la veille des échéances électorales, bref à l’honnêteté de la société politique.
Tous les mêmes, disent-ils : ce sont les mêmes compères. Dans les camps militants, ils génèrent des violences verbales et physiques, des dégâts matériels et corporels inestimables, des coups bas, chaque militant bande les muscles sur le terrain à la manière de Popeye et à la fin de l’élection, l’on sabre, ensemble, facétieusement, le reste du champagne chapardé quelques semaines plus tôt dans les supermarchés saccagés à l’occasion de manifestations politiques.
″Enfin les ennuis commencent″, disait le vieux François. Non, c’est plutôt une bonne nouvelle, une naissance, le baptême chez les Manjaks (gente njaago) ! C’est la distribution des postes et des prébendes. Tant pis pour les mutilés ! Tant pis pour les familles éplorées !
C’est ainsi que cela se passe dans les téléfilms pour la gouverne de Ngor Djidjack Senghor, la petite tête et d’Aline Assome Diédhiou, la simple d’esprit. Comme les leurs, mon cousin sérère et ma cousine diola ne comprennent toujours pas pourquoi l’acteur mort dans un film aujourd’hui, joue le lendemain dans un autre, dans un autre rôle. Cela s’appelle du cinéma dans une grande salle fermée ; de la duplicité, en politique. Le jour où l’on votera une loi qui criminalisera la pantalonnade et la fourberie, ces deux sparadraps du Capitaine Haddock de la politique sénégalaise, il n’y aura plus de compétitions électorales dans ce sympathique pays.
On aime, on adule, on tombe en transe face à un politicien micro en main, en campagne électorale avec des promesses fabuleuses et puis on a honte de soi-même, on se déteste quand il arrive au pouvoir : les renoncements, les reniements, les revirements et le bel alibi du ″face aux réalités du pouvoir″ qui déleste les naïfs militants tombés dans l’esprit moutonnier, l’esprit de meute de tout rêve d’une nouvelle vie de confort moral et matériel. Sur un terrain de football, on appelle cela une passe décisive … but … ambiance dans la tribune … plutôt dans les cercles familiaux des hauts responsables politiques. On a gagné ! On a gagné ! On a gagné ! Désormais, place aux conjoints, à la fratrie, aux descendants, aux ascendants, aux bailleurs des séditieux, aux copains, aux coquins, aux fous du roi. Tout ce monde est au milieu de la Caverne d’Ali Baba. Satan est seul avec les jouisseurs. ″Do you feel like we do ?″, nous demandent-ils comme Frampton, excité, sur scène. ″Yes, guys !″, répondons-nous. Les casseurs, les pyromanes, les insulteurs, les animateurs de meeting … Oust ! Dehors !
″Les politiciens sont tous les mêmes. Ils promettent des réformes, puis réforment leurs promesses″, disait Leonid Sukhorukov. ″Que c’est triste Venise !″, se confiait à nous Charles. Que c’est triste, aussi, notre pays ! Inquiet, avions-nous dit à l’entame de notre propos. Oui, nous sommes inquiet et c’est pourquoi nos nuits sont toujours courtes car jusque-là, nos dirigeants n’arrivent pas à prendre de la hauteur, non pas la hauteur tragique du pendu mais la hauteur républicaine qui fait d’un président de la république, d’un Premier ministre ou d’un ministre, un grand monsieur estimé, salué avec une naturelle révérence, une réelle déférence à leur contact avec leurs compatriotes de par le respect scrupuleux des engagements électoraux pris ou qui fait d’un député, une honorable personnalité qui n’injurie pas, qui ne boxe pas, qui ne vole pas, qui ne verse pas dans les trafics illicites tout au long d’une législature et dans la vie de tous les jours.
L’honorabilité ne peut pas être un titre parlementaire, elle doit être une reconnaissance sociale, individuelle. Combien de députés savent ce que représente la sublime étoffe colorée qu’ils portent du haut de l'épaule droite à la hanche gauche ? Les éblouissantes couleurs de cette étoffe sont-elles celles d’un parti politique ou celles de la République ? Ils ne savent rien ou ne savent que ce que l’on leur demande de répéter lors des plénières de l’Assemblée nationale par le président du Groupe parlementaire qui tient les instructions de la direction du parti et ce, depuis Sédar et Lamine Coura : le parti avant la patrie pour défendre les infamantes postures.
Quand est-ce nos présidents, nos ministres, nos autres élus et nommés de notre République vont-ils se convaincre qu’ils sont nos serviteurs et non nos seigneurs ? En campagne électorale, ils viennent s’aplatir devant nous, doux comme des agneaux, implorant nos suffrages avec une humilité et une disponibilité d’esclaves de case. Une fois élus, nommés, ils nous parlent avec condescendance quand ils nous rencontrent et refusent de nous recevoir quand on leur demande une audience. Plongés dans une amnésie de soûlards, ils ne nous connaissent plus.
Disons-le, derechef, les adversaires historiques du peuple de Sénégal, ce sont les politiciens sénégalais et les électeurs sénégalais eux-mêmes : ″trompez-moi une fois, honte à vous ; trompez-moi dix fois, honte à moi″. Le peuple sénégalais a, toujours, été gouverné sans savoir comment il l’a été. Si, quand même et heureusement ! Apaté soit louée ! La famille des … nouveaux régnants en sait quelque chose plus que ceux qui suaient abondamment sous le soleil incandescent non pas de « L’Été indien » de Joe mais bien de l’été sine-sine sous des chaleurs torrides lors des meetings, plus que ceux qui ont été éborgnés ou tués lors des batailles rangées entre adversaires politiques, plus que les familles de ceux qui ont succombé suite à des blessures par armes blanches des nervis, par des manifestants, pistolets en mains ou par balles perdues des forces de défense et de sécurité en mission, plus que ceux qui ont vécu les misères carcérales pour avoir été au mauvais moment et au mauvais endroit lors d’une manifestation politique où chaque camp croit devoir répondre à la radicalité de l’autre en faisant fi de la quiétude, de la dignité de ceux qui n’y sont mêlés ni de près ni de loin.
Diamniadio et Dakar, le 2 avril 2024 ! C’était l’investiture de Monsieur Bassirou Faye comme cinquième président de la République du Sénégal et la passation de pouvoir entre le susnommé et le président sortant, Monsieur Macky Sall avec d’affectueuses fausses embrassades et de théâtrales tapes fraternelles sur les épaules. Les Sénégalais étaient à la fois médusés et émus par ce spectacle qu’ils n’avaient jamais imaginé « mort ou vif », une expression tout-terrain, à tout va, chère à mon ami Mbissane Mossane Sène, l’évaporé.
Avril 2025 ! Il ne s’agit pas de faire le bilan d’un an au pouvoir du président de la République Bassirou Diomaye Faye. Il convient juste de faire des constats sur le vécu des Sénégalais et de la conduite des affaires publiques par son régime au cours des douze derniers mois et quelques jours après le mémorable plébiscite du candidat de la « Coalition Diomaye Président » à la présidentielle du 24 mars 2024 au cours de laquelle nous avons donné notre voix, notre suffrage et n’avons été économe ni de notre temps ni de notre énergie pour qu’advienne la troisième alternance démocratique (voir notre lettre : À mes cousins candidats Amadou Ba et Bassirou Faye du 20 mars 2024). Rendons grâce au Dieu des fats dirigeants confortablement installés et des dupées gens dont la votation ne compte plus, désormais, d’avoir agréé nos prières !
Honnêtement, nous pouvons dire que le pays est dans une situation de « Blokas », comme le disait, Babacar, le Sing-Sing du ″Super Etoile de Dakar″. Les ménages sont accablés par la cherté de la vie, ils sont ″fauchés comme les blés″. Les entreprises sont épuisées par la pression fiscale et la dette intérieure. La marche du pays semble être tributaire de la bonne coopération avec le FMI, c’est du moins ce que l’on apprend auprès de la vendeuse d’arachides grillées, au coin de la rue, bravant le froid crépusculaire ; du Maïga dans sa gargote où les agents du Service d’Hygiène ne sont, visiblement, jamais entrés pour contrôle ; du charretier qui arpente avec nonchalance et effronterie les avenues et rues de la Capitale, créant un déprimant embouteillage et du mécano qui répare les véhicules sur le trottoir, mettant en difficulté la circulation piétonne au vu et au su de l’Agent Voyer Municipal (AVM).
"Je n’ai pas changé … toi non plus, tu n’as pas changé″, nous berçait Julio. Le train de vie de l’Etat a-t-il, réellement, changé ? Est-il ″réduit à sa plus simple expression″ dans un « pays en ruine » ? Sont-ce toujours les mêmes ambassades et consulats, les mêmes directions et agences nationales, les mêmes postes de Haut-Représentant, de ministres-conseillers, de conseillers techniques sans la science, d’envahissants chargés de mission, de PCA, de PCS, de Haut-Conseil du Dialogue Social, les mêmes cortèges avec des véhicules au prix de plusieurs centaines de milliers de dollars comme ceux des colonnes funèbres pour l’enterrement des grandes stars hollywoodiennes, …, les mêmes missions inutiles à l’intérieur et à l’extérieur du pays dans le même confort princier avec perdiems, avec de vrais et de faux collaborateurs dans les délégations, sans grand profit pour le Sénégalais et la Sénégalaise qui cherchent à survivre ?
Engagements électoraux en instance de traitement ou classés sans suite ! Quel sort pour les caisses obscures ; la pénalisation de l’homosexualité ; le retrait de l’Exécutif du CSM ; la gestion saine et transparente de tout le patrimoine des sénégalais ; la fin du népotisme et l’isolement de la famille dans la vie publique ; l’abrogation de la loi portant amnistie de 2024 sans explication, sans commentaire, sans interprétation, voire sans débats comme la LFi 2025 ?
Raté ! Cette loi de la volte-face est votée, finalement, le 2 avril 2025 avec de minuscules modifications invisibles à l’œil nu, avec des virgules, des trémas sur les «i», et des accents circonflexes qui manquaient sur un mot, un seul mot, dans la loi du président Macky Sall.
C’est encore raté ! Messieurs Thierno Alassane Sall, Abdou Karim Gueye, Cyrille Oumar Touré, le Premier ministre Ousmane Sonko, Me Abdoulaye Tall et les parents des victimes des violences électorales de 2021 à 2024 qui détestaient cette loi félonne en voudront à la majorité parlementaire pastéfienne qui a imposé la dictature du plus grand nombre. Ils attendront une autre fois. Ce sera ″Another day in Paradise″, comme le promet Phil.
Maladresses ! Maladresse dans la communication de certains membres du gouvernement. On se croirait dans les marchés hebdomadaires de Djilass ou de Boutolatte. Quand ils parlent, on rit ou on pleure. Leurs familles, leurs amis et leurs voisins guettent leurs prochaines sorties médiatiques pour se boucher les oreilles pudiques pour ne rien entendre.
Maladresse, aussi, dans une diplomatie qui avait rayonné dans toutes les instances internationales, aujourd’hui brouillonne avec une voix blanche, aphone, atone. Pas grave ! La redynamisation est en cours.
« Blokas » ! Personne ne bouge ! Plus de marches pour les mécontents, pour les travailleurs licenciés à tort ou à raison et à qui l’on doit des réparations, pour des organisations politiques, syndicales ou des regroupements du secteur informel victimes de mesures non encadrées dans le temps et dans l’espace, pour les étudiants qui ne voient pas les bourses d’études à la bonne heure.
Les libertés sont, systématiquement, confisquées au nom du principe ″bananier″ de risque de trouble à l’ordre public.
Les opposants sont menacés et humiliés partout. Leurs mouvements sont restreints sur « ordre de la hiérarchie » comme si l’on est encore dans le règne de Salmone Faye où tout est permis et tout est interdit selon la volonté du roi sanguinaire. Les procureurs de la rue publique annoncent, fièrement, les arrestations et l’emprisonnement prochains d’opposants politiques au régime actuel. Quelques heures, quelques jours après, ils ont presque raison ! Nous ne sommes pas dans une ripoublique comme le dit l’autre mais nous ne sommes pas très loin. Force est de constater que nous sommes revenus aux odieuses pratiques du régime de BBY.
Que voyons-nous ? Imiter l’adversaire politique jusqu’à lui ressembler ! Pire, nous sommes dans la logique du Casino où le gagnant rafle tout sur le tapis vert sans un petit geste consolatoire à l’endroit des perdants. Duñulen may dara ! Tuss !
Halte-là ! Stop aux dérapages ! Ne tombons dans aucune forme de radicalité qui exclut, qui éloigne. La République a besoin d’équilibre et de mesure. Comment comprendre l’adresse du Premier ministre Ousmane Sonko sur les libertés face aux organisations syndicales et au patronat au Grand Théâtre ? « Si vous voyez les pays qui ont décollé ces dernières années, c’est là où les libertés ont été réduites. Je ne vais pas citer de noms mais allez dans des pays asiatiques, arabes, les libertés (politiques, syndicales ou d’association) ont été réduites pour ne pas dire annulées, ce qui a laissé une marge (de manœuvre) pour que les autorités puissent dérouler ».
Bel exemple ! Monsieur le Premier ministre a, parfaitement, raison. Par contre, nous devons demander si le Premier des ministres a déjà visité la Suède, la Norvège, l’Allemagne, le Canada ou la Finlande ? Dans ces pays, les libertés, toutes les libertés sont sacrées, le citoyen est presque un monarque ou un bambin qui fait ce qu’il veut là où il ne voit ni papa ni maman. Ce trop-plein de libertés n’empêche point « les autorités (de) dérouler » pour faire de leurs pays ce qu’ils sont : des paradis que leur envient les pauvres sahéliens que nous sommes ?
«Blokas» ! Les cadres supérieurs sénégalais compétents aux pertinentes expériences plusieurs fois reconnues à l’intérieur et à l’intérieur du pays attendent les appels à candidatures fermement promis par Ousmane Sonko et Bassirou Faye alors candidats aux élections de 2017, 2019, 2022 et 2024, prêts à aider le pays à sortir de son indéniable morosité économique.
« Blokas » ! Magistrats, sociétés politique et civile attendent l’application des conclusions des Assises de la Justice et la décision du président de la République, Monsieur Bassirou Diomaye Faye, de ne plus siéger au Conseil Supérieur de la Magistrature conformément à son engagement répété des dizaines de fois devant les journalistes. Un engagement cher à son Premier ministre, Ousmane Sonko, patron du Pastef, par ailleurs.
« Aadi bil aadi ; salaade aadi ɓuri firtude aadi ». Serment pour serment ; autant ne pas prêter serment s’il faut le violer ensuite, disait ma grand-mère, au bord du grand fleuve septentrional. Un nouveau serment vient d’être fait, solennellement : ne plus décevoir brutalement avec inhabileté les citoyens. Bravo les doctes ! Désormais, il faut expliquer avec pédagogie, interpréter avec pédagogie toute rétractation, toute abjuration avec l’intervention de femmes et d’hommes, à la télé, dans les réseaux sociaux, payés pour faire le job auprès de personnes plus polies, plus intelligentes, plus érudites qu’eux.
Le devoir du citoyen n’est pas d’être sur les plateaux de télé pour répéter ce qu’on demande de défendre avec une fausse conviction. À tout citoyen, l’on demande d’être un patriote, c’est-à-dire, une personne qui aime sa patrie plus que tout autre chose et la sert avec honneur, dévouement, sincérité, loyauté en transcendant l’esprit partisan. Il est vrai que la première chose qu’un homme doit défendre, c’est son honneur. Évidemment quiconque ne peut défendre son honneur, ne peut défendre ni sa patrie ni son parti.
Nous sommes plein dans le mille ! La propagande par les naïfs, par les obtus dans les médias. Ma génération est « À la recherche du temps perdu » comme Marcel. Il était une fois des hommes et des femmes nommés : Cheikh Anta Diop, Djibo Leyti Ka, Marie Angélique Savané, Abdoulaye Bathily, Penda Mbow, Boubacar Boris Diop, Annette Mbaye d’Erneville, Sémou Pathé Gueye, Doudou Sine, Abdoulaye Elimane Kane, Babacar Touré (Sud), Hamidou Dia, Mame Moussé Diagne, Souleymane Bachir Diagne, Henriette Niang Kandé, Fadel Dia, Amsatou Sow Sidibé, … Quel délice que d’écouter ou de lire ces femmes et ces hommes !
Ajourd’hui, face à la bonne parole qui fait défaut, nous sommes soumis à la dictature médiatique des chroniqueurs.
Paul Nizan dénonçait dans « Les chiens de garde » les philosophes et les écrivains de son époque qui, sous couvert de neutralité intellectuelle, s'imposaient en véritables gardiens de l'ordre établi. Nos intellectuels, prétendument, désintéressés par les privilèges sont dans une douce collision avec le pouvoir. Ils tournent la langue française dix fois dans la bouche jusqu'à la gorge avant de s’exprimer en public pour bien se faire entendre et se faire recruter par les décideurs.
Les universitaires ne veulent plus continuer à côtoyer, chaque matin, dans les amphis les sauvageons disciples, capricieux, impertinents, violents. Ils s’arrangent, finement, pour se retrouver dans le cabinet du président de la république, du Premier ministre ou ceux des ministres. De ces positions, ils défendent ce qu’ils n’ont rien appris de leurs émérites professeurs et rien enseigné à leurs étudiants. Ainsi, ils se seront condamnés au devoir de réserve, garant du grand confort pour hauts fonctionnaires dévoués et consciencieux.
Où entend-on, où voit-on les intellectuels qui décriaient les petites comme les grandes dérives du régime de BBY ? « Les philosophes d'aujourd'hui rougissent encore d'avouer qu'ils ont trahi les hommes pour la bourgeoisie. Si nous trahissons la bourgeoisie pour les hommes, ne rougissons pas d'avouer que nous sommes des traîtres ». Que dire de cette réflexion de Paul Nizan ? Pour notre part, nous considérons que l’alignement d’un intellectuel au pouvoir est la dépossession de ce qu’il est. « Ku log du wax », parole de Wolof Ndiaye.
Revenons aux … grands esprits des studios de télévision, mesdames et messieurs les chroniqueurs, et référons-nous à Serge Halimi qui a fait l’updating : «Les nouveaux chiens de garde ». Ceux-là qui construisent, éhontément, la destruction de nos valeurs, de nos croyances et de notre mieux-vivre ensemble par la grossièreté, la diffamation, la malfaisance, le trafic d’influence et le mensonge. Ils sont, à la fois, journalistes, experts en communication, palefreniers, vendeurs d’encens, soldats de dernière classe libérés insultant l’honneur de vaillants généraux aux faits d’armes que nul ne peut ensevelir, politiciens de carrière bouffant à toutes les mangeoires, gens de la mode, responsables d’ONGs embourgeoisés ou simplement hommes et femmes de mauvaise éducation depuis l’enfance. Ils sont docteurs-en-tout. Ils sont constitutionnalistes, pénalistes, médecins-légistes, économistes, politistes, gynécologues, géologues, psychologues, sociologues, procureurs, juges. Ils sont dans la cour du ministre, du député et de ce grand opposant politique qui leur allouent un salaire, les dotent d’habits d’apparat pour les émissions de télé et assurent la rémunération de leurs gardes du corps. Chroniqueurs et gardes du corps ! Des métiers d’avenir. Préparez-y vos enfants !
Notre pays est, aujourd’hui, fissuré par les ambitions des politiciens, la volonté de conquérir le pouvoir et la hargne de le conserver par tous les moyens. En vérité, ils se soucient peu du développement du pays, or la bataille du développement est d’abord celle des convictions et de l’exemple, disons de l’exemplarité. Il nous faut tous être du bon côté de l’Histoire : pouvoir, opposition, citoyens ordinaires et extraordinaires. Un pays se construit, se développe avec l’ordre et la justice. Le pouvoir a le devoir de donner aux citoyens le goût de la vérité quel que soit la situation et démontrer par l’exemple la supériorité de la raison et du vrai sur la propagande.
Il faut se rendre à l’évidence : l’irréversibilité du réveil du citoyen dormant, suborné, un autre jour d’un autre mois de mars à venir comme en 2000, 2012 et 2024.
Quel vaccin devons-nous inventer pour lutter contre le vieux laxisme et la nouvelle méchanceté chez le sénégalais afin qu’il puisse s’occuper, journellement, de l’essentiel au lieu de se fourrer dans les nids de frelons pour écraser tous les petits frelons ? Pour le moment, nous sommes dans l’univers de l’immoralité, du dévergondage où l’insulte est la première valeur cardinale des acteurs politiques. On ne se scandalise plus de l’insulte mais de l’insulteur et du sens de l’offense dans une langue ou dans une autre. Gare à ceux qui parlent ou écrivent dans le sens contraire de la girouette militante, la meute populiste braillarde partisane et les aboyeurs sont en alerte !
Hélas, Ce n’est pas … Ce Sénégal-là … que nous voulons bien construire, bien co-construire en bons sénégalais de bonne éducation, patriotes sincères sans calculettes dans les poches et pochettes.
Nous terminons avec Marguerite Duras : «si j’avais su que j’aurais un jour une histoire, je l’aurais choisie, j’aurais vécu avec plus de soin pour la faire belle et vraie en vue de me plaire. Maintenant, c’est trop tard». Plaire aussi à la postérité, devait-elle ajouter !!!
Vive le Sénégal éternel ! Dieu bénisse le Sénégal !
RUFISQUE, UNE VASTE ESCROQUERIE AU VISA DÉMANTELÉE
Accusée d’avoir escroqué 31 personnes pour un préjudice estimé à plus de 35 millions de FCFA, la suspecte A. Mbaye a été arrêtée tandis que son complice présumé est en fuite au Nigéria.
Depuis le début du mois de mars, le commissariat central de Rufisque est saisi de nombreuses plaintes relatives à des cas d’escroquerie au visa. Les investigations menées par les forces de l’ordre ont permis de confondre une seule et même personne derrière ces faits : la nommée A. Mbaye, également connue sous le nom d’Amy Collé.
Selon les éléments de l’enquête, le mode opératoire était identique dans tous les cas, touchant un total de 31 victimes, réparties entre 17 plaintes formelles et un soit-transmis. Le préjudice global est estimé à 35,2 millions de francs CFA. Lors de la perquisition au domicile de la mise en cause, les enquêteurs ont mis la main sur 66 passeports en cours de validité, renforçant les soupçons à son encontre.
Interrogée, A. Mbaye a désigné un certain M.A. Diallo comme son principal complice. Ce dernier serait actuellement en fuite au Nigéria. Malgré les efforts déployés, les tentatives pour le localiser et procéder à son arrestation sont pour l’instant restées vaines.
L’enquête se poursuit pour faire toute la lumière sur cette affaire d’escroquerie de grande envergure qui a plongé plusieurs familles dans le désarroi.
LE FRONT SYNDICAL DÉNONCE UN DIALOGUE SANS CONSENSUS NI AVANCÉES MAJEURES
À l’issue d’une conférence de presse, le Front Syndical de Défense du Travail a exprimé sa profonde déception face aux discussions en cours sur le nouveau Pacte social. Il appelle le gouvernement à répondre aux revendications essentielles.
Ce mercredi 16 avril 2025, le Front Syndical de Défense du Travail (FSDT) a tenu une conférence de presse pour se prononcer sur les discussions en cours autour du nouveau Pacte social et les négociations relatives à la plateforme revendicative minimale déposée le 21 janvier dernier par sept centrales syndicales.
Dans sa déclaration liminaire, le Front a exprimé une vive déception face aux résultats des travaux menés jusqu’ici. Selon lui, ces résultats sont largement en deçà des attentes des travailleurs et de leurs organisations syndicales, notamment en ce qui concerne les enjeux sociaux majeurs portés par ces dernières dans l’espoir d’un dialogue porteur de progrès et de justice sociale.
Le FSDT reproche au gouvernement un manque de clarté et de consistance dans ses engagements. Il déplore une volonté précipitée de conclure un pacte, sans avoir au préalable répondu aux revendications essentielles contenues dans la plateforme minimale. Cette démarche jugée précipitée et non concertée pousse le Front à adopter une posture de prudence, estimant que les défis syndicaux actuels nécessitent plus de transparence et de consensus.
Le FSDT a également rappelé les neuf points clés qui, selon lui, doivent impérativement faire l’objet d’accords solides pour fonder un véritable pacte de stabilité sociale. Parmi ces revendications figurent :
L’amélioration du pouvoir d’achat des travailleurs et des ménages ;
La signature d’accords sectoriels avec les syndicats de l’éducation, de la santé, de la justice, des universités, des collectivités territoriales, de l’hôtellerie et du secteur primaire ;
La généralisation de l’âge de départ à la retraite à 65 ans ;
La requalification en CDI des contrats de travail renouvelés à plusieurs reprises, conformément au Code du travail ;
La mise en œuvre du plan de restructuration de La Poste, avec le paiement des salaires jusqu’à sa concrétisation ;
L’apurement du passif social et le règlement de la dette intérieure.
Cheikh Diop, de la CNTS/FC, a particulièrement insisté sur ce dernier point, déclarant : « Cette dette intérieure et ce passif social constituent une préoccupation centrale. Si d’ici le 1er mai aucune réponse positive ne nous parvient, le mouvement syndical saura réagir. »
Dans ce contexte tendu, Mody Guiro, secrétaire général de la CNTS, a annoncé qu’aucun défilé ne serait organisé cette année à l’occasion de la fête du travail. À la place, un grand rassemblement de toutes les organisations syndicales est prévu afin d’échanger sur l’état des négociations et de consulter la base.
La déclaration liminaire se conclut par une mise en garde : le Front syndical refuse de s’engager dans ce qu’il qualifie d’« aventure périlleuse » sans un débat sérieux et approfondi. Il se réserve le droit d’entreprendre toute action jugée nécessaire pour défendre les intérêts des travailleurs et des populations. Un préavis de grève pourrait même être déposé si les discussions du 1er mai ne débouchent pas sur des avancées concrètes.
Enfin, la coalition syndicale appelle les autorités à faire preuve d’écoute et à impliquer davantage les travailleurs dans la dynamique de performance et de renouveau de l’économie nationale.
VIOLENTE COLLISION ENTRE DEUX CARS SUR L’AUTOROUTE
Un grave accident s’est produit ce mercredi en début d’après-midi sur l’autoroute, à proximité de l’école Seyda Mariama Niasse, faisant plusieurs blessés selon les premiers témoignages. La circulation est fortement perturbée et une enquête a été ouverte.
Un grave accident de la route s’est produit ce mercredi en début d’après-midi sur l’autoroute, non loin de l’école Seyda Mariama Niasse. Il s’agit, selon des témoins, d’une collision entre deux cars pour une raison encore indéterminée.
Selon les premières informations, plusieurs personnes auraient été blessées, mais aucun bilan officiel n’a encore été communiqué à cette heure. Les secours sont toujours à pied d’œuvre sur les lieux.
L’accident a provoqué d’importants embouteillages, paralysant totalement la circulation sur plusieurs kilomètres. Les autorités appellent les automobilistes à éviter la zone et à privilégier des itinéraires alternatifs.
Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances précises de la collision.