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21 avril 2025
Société
PAR Jean Pierre Corréa
LE PATRONAT SÉNÉGALAIS EN ORDRE DE RUPTURE…S ?
EXCLUSIF SENEPLUS - La sortie médiatique du président de l'UPIC, Amadou Seck, dénonçant l'immobilisme de certains leaders qui confondent leurs organisations avec des propriétés privées, a mis le feu aux poudres
Vous connaissez la fameuse réplique ''il faut que tout change pour que rien ne change'' ? Elle est attribuée à Tancrède Falconeri dans ''Le Guépard'' de Luchino Visconti. Il y a pire que de vouloir tout changer pour que rien ne change. C’est de ne rien vouloir changer du tout.
L’année 2024 a été évidemment marquée au Sénégal par la forte manifestation électorale d’une population qui a tranquillement et assurément décidé qu’elle aspirait à un changement, voire une « révolution » systémique, structurelle, des modes et coutumes de nos hommes et femmes politiques, leaders économiques, comme d’opinion, pour disposer notre pays dans le temps du monde.
Des impatiences se manifestent ça et là, de manière sporadique, accompagnés de visions et vœux parfois turbulents, qui ont l’avantage de secouer certains cocotiers dont les fruits tombent drus sur nos faciles accoutumances, et réveillent les désirs enfouis dans les fatalités, avant de les redéployer vers des risques salvateurs. 2050 comme objectif ? Les caps à prendre doivent souvent s’emprunter dès 2025, et dans bien des secteurs de notre vie nationale, les choses devront évoluer de manière énergique et éclairée, pour qu’advienne véritablement ce changement tant attendu… souvent différé, dissous dans nos commodes attentismes et installé dans nos confortables archaïsmes.
Le leadership d’un patronat en questionnement
Une des forces sans lesquelles nos nouveaux dirigeants ont compris qu’ils n’arriveraient pas à faire décoller la fusée Sénégal vers 2025, est bien sûr le secteur privé, avec ses organisations qui semblent être en pleine réorganisation, si ce n’est en fort bouillonnement. Les divers questionnements sur la mission du patronat sénégalais sont d’ors et déjà posés et les mois et les semaines à venir sont cruciaux et chargés d’antagonismes qui ne sont pas seulement conjoncturels mais structurels, et plus près de nous, le CNP devra dès ce jeudi affronter un mouvement de clarification amorcé par quelques-uns de ses membres, lors d’une réunion du Bureau Exécutif du Conseil nationale du Patronat qui a inscrit tout en haut de son ordre du jour, la Déclaration du président de l’UPIC sur la TFM concernant le CNP. Y’aurait-il de l’eau dans le gaz ? Ce n’est pas encore « Règlement de comptes à OK Corral », mais ça en prend le chemin. Rappel du Casus Belli et des faits…
Quelques jours derrière nous, Mouhamadou Mohamed Ndiaye reçoit sur la TFM dans Soir Infos, Monsieur Amadou Seck, sémillant et décomplexé DG de Eurogerm, et président de l’Union des Prestataires Industriels et Commerçants du Sénégal, UPIC. L’entretien semble être axé sur le voyage qu’a effectué Amadou Seck en Gambie en compagnie du Premier ministre Ousmane Sonko au Forum Économique et Commercial Sénégambien. La conversation roule aisément sur les bénéfices économiques de ce Forum qu’a pu enregistrer le Sénégal, lorsque, tout à coup au détour d’une question, s’invitent la Une d’Enquête Quotidien qui titre « Le Patronat sous pression » et celle surtout de la Dépêche annonce : « Jub Jubal Jubanti au COSEC : LE DG MET FIN AU PARTAGE PAR LE PATRONAT D’UNE CAGNOTTE DE MILLIONS », sans omettre de commenter en ce qui concerne le journal Enquête, la sortie du DG de CCBM Serigne Mboup, qui compare certains dirigeants de ces organisations à des Khalifes Généraux et à des Imams. Selon lui, “le Cosec donne 400 millions F CFA à quatre organisations patronales que sont le Conseil national du patronat (CNP), la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes), le Mouvement des entreprises du Sénégal (Meds) et les Groupements économiques du Sénégal (Ges).
« C'est d'ailleurs pourquoi, relance le journaliste de la TFM, certains patrons refusent de lâcher la tête de leurs organisations, même après des décennies de règne sans partage, appuyant Serigne Mboup qui déclare que "seule la mort peut les faire quitter”, rajoutant le en citant que c’est l'une des raisons pour lesquelles le secteur privé est en mille morceaux, chacun cherchant à avoir sa part du gâteau ». Le président de l’UPIC démontre alors les mécanismes de fonctionnement de son entité patronale et l’idée qu’ils s’y font de la transparence et de la démocratie.
Amadou Seck questionné sur la cagnotte et sur le manque criant de démocratie dans ces instances, ne donne absolument pas l’impression d’avoir une patate chaude dans la bouche et avec aisance et clarté, répond avoir été informé de la décision du Cosec et déclare avec une franchise souriante autant qu’absolue, que « les organisations patronales devraient s’interroger pour évaluer leurs modes de fonctionnement, travailler à plus de démocratie interne et éviter de faire de leurs positions des propriétés privées, au point pour certains d’entre eux de pouvoir choisir leurs successeurs »… Ces propos seraient-ils en fait l’objet du délit de franchise avérée, qui est sur le point d’être signifié à Monsieur Amadou Seck lors de la réunion du CNP de ce jeudi après-midi ?
Pas un combat personnel. Ni une question taboue
Pour Amadou Seck, « c’est effectivement un problème. En Côte d'Ivoire, ça change tous les cinq ans, maximum 10 ans. En France et dans tous les pays, ça change. Même en Gambie, il y a des changements à la tête du patronat ». Ces préoccupations gouvernementales sur la démocratie interne dans les organisations patronales, expliquent que la visite du Premier ministre Ousmane Sonko en Mauritanie, ait pu être marquée par la décoration qui a été octroyée à l’ancien président du patronat Mauritanien Mohamed Ould Bouamatou, accompagné de l’actuel président, l’industriel Mohamed Zeine El Abidine Ould Cheikh Ahmed.
« Pourquoi ici les gens ne veulent pas partir et qu'on ne doit pas en parler ? C'est un vrai problème”, s’interroge aussi Amadou Seck.
Et pourtant, il est fortement impliqué dans le CNP, saluant même que dans l’intérêt du Sénégal, il faudrait un secteur privé fort et uni. Il n’est pas le dernier à se féliciter de l’union entre le CNP et la CNES, n’étant point favorable à la multitude d'organisations
‘’Aujourd’hui, avec l’avènement du Projet et du nouveau référentiel des politiques publiques, les nouvelles autorités veulent parler avec le patronat d’une seule voix. C’est la raison pour laquelle, aujourd’hui, la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (CNES) et le Conseil national du patronat (CNP), qui sont les deux structures plus importantes du patronat, vont fusionner’’, a-t-il déclaré.
Besoin urgent d’un secteur prive uni et fort
Pour beaucoup, il y a trop d'organisations patronales au Sénégal. Le CNP de Baidy Agne, la Cnes d'Adama Lam, le Meds de Mbagnick Diop, le CIS de Pierre Goudiaby Atépa, le C50PN d'Abdoulaye Sylla, ou les 2 UNACOIS. La liste est loin d'être exhaustive. Si pour certains de ces dirigeants, on connait bien les entreprises, pour d'autres, il est difficile d’en dire les noms et qualités. Une véritable question de légitimité qui se pose. Et pourtant, leurs positions leur permettent d'avoir de nombreux privilèges et d'aller partout soi-disant pour représenter un secteur où ils sont loin d'être les plus méritants.
Pour le président de l’UPIC et personnalité influente du CNP, l’État veut un secteur privé uni et qui soit une force de proposition à côté de tous les programmes de politiques publiques de l’État qui sont destinées notamment à l’employabilité des jeunes sénégalais.
Réinventer les rapports entre l’État et un secteur privé rénové et dynamisé empreint d’un souffle nouveau ? Cela vaut bien un débat non ? Rien ne va plus. Faites vos vœux ! Pour qu’enfin « tout change »….
CUBA SORT DE LA LISTE NOIRE AMÉRICAINE
À six jours de son départ de la Maison Blanche, Joe Biden lève la désignation terroriste qui pesait sur l'île depuis 2021. Cette décision historique s'inscrit dans un accord plus large incluant la libération de prisonniers politiques cubains
(SenePlus) - Dans l'un de ses derniers actes présidentiels avant de quitter la Maison Blanche le 20 janvier, Joe Biden a décidé de retirer Cuba de la liste des États soutenant le terrorisme, rapporte le Washington Post. Cette décision survient presque quatre ans jour pour jour après que Donald Trump avait réinscrit La Havane sur cette liste lors de ses derniers jours à la présidence.
Selon un haut responsable de l'administration Biden qui s'est exprimé sous couvert d'anonymat lors d'un briefing avec des journalistes, cette décision s'accompagne d'un accord avec l'Église catholique prévoyant la libération d'un "nombre significatif de prisonniers politiques" cubains, dont certains "avant la fin de l'administration Biden le 20 janvier."
Cette annonce intervient dans un contexte particulièrement sensible. Comme le relève le le Washington Post, le sénateur Marco Rubio, choisi par Trump comme futur secrétaire d'État, est l'un des critiques les plus virulents du gouvernement communiste cubain et milite depuis longtemps pour des sanctions plus sévères. En mars 2021, il avait d'ailleurs présenté un projet de loi visant à interdire la levée de cette désignation terroriste.
La décision de Biden répond aux appels de nombreux pays d'Amérique latine, notamment le Brésil, le Chili et la Colombie, ainsi que de l'Union européenne, de l'Espagne et du Canada. Cuba ne figurera donc plus aux côtés de l'Iran, la Corée du Nord et la Syrie sur cette liste noire américaine.
L'histoire des relations américano-cubaines sur cette question est mouvementée. Comme le rappelle le Washington Post, après des décennies de présence sur la liste des États terroristes, Cuba en avait été retiré sous Barack Obama lors de la normalisation des relations diplomatiques. Trump avait ensuite durci les sanctions dès 2017, avant de réinscrire Cuba comme État soutenant le terrorisme le 12 janvier 2021.
La situation des droits humains à Cuba reste préoccupante. Selon Amnesty International, cité par le Washington Post, au moins 671 prisonniers politiques sont actuellement détenus dans le pays, dont beaucoup ont été arrêtés lors des importantes manifestations de rue en juillet 2021.
Le haut responsable de l'administration Biden précise également que le président abroge le mémorandum de Trump de 2017 sur Cuba. "Nous considérons que c'est un moment opportun pour le faire, étant donné le dialogue entre l'Église et le gouvernement [cubain]", a-t-il déclaré selon le Washington Post.
Cette désignation terroriste, combinée à l'embargo économique de 1962 et aux sanctions ultérieures, avait considérablement accru les restrictions pesant sur l'économie cubaine déjà en difficulté. Selon le quotidien américain, les équipes de transition des administrations respectives ont maintenu "une communication régulière sur diverses questions", notamment concernant Cuba.
LE SÉNÉGAL PRÊT À RAFFINER SON PÉTROLE
Dans quelques semaines, les premières gouttes de brut de Sangomar seront traitées dans les installations de la SAR à Mbao. Un moment historique qui marque la fin de la dépendance du pays aux raffineries européennes
(SenePlus) - Une page importante de l'histoire pétrolière du Sénégal est sur le point de s'écrire. Selon les informations de Jeune Afrique, le pays s'apprête à franchir une étape décisive en raffinant localement son propre pétrole dès le premier trimestre 2025, une avancée majeure pour son indépendance énergétique.
La Société africaine de raffinage (SAR), dirigée par Mamadou Abib Diop, est en train de finaliser les derniers ajustements techniques dans ses installations de Mbao, en banlieue de Dakar. D'après JA, les équipes techniques procèdent actuellement aux ultimes réglages après avoir minutieusement analysé les échantillons du gisement de Sangomar pour déterminer avec précision la teneur en soufre du brut.
Ce virage stratégique marque une évolution significative pour la SAR qui, jusqu'à présent, ne raffinait que du pétrole brut nigérian. Comme le révèle un cadre de l'entreprise cité par Jeune Afrique, la décision initiale de ne pas raffiner le brut de Sangomar était "un choix technique et stratégique", justifié par la nécessité d'attendre une stabilisation de la qualité du brut. Cette prudence explique pourquoi les premières cargaisons extraites par l'australien Woodside ont été dirigées vers des raffineries allemandes et néerlandaises.
Dans le cadre de l'accord de partage de production conclu entre la Société pétrolière du Sénégal (Petrosen) et Woodside, Dakar dispose de 20% d'une production totale estimée à 100 000 barils par jour. Cependant, rapporte le magazine, un défi majeur se profile : la capacité de la SAR à traiter l'ensemble de cette production nationale.
Bien qu'un programme de modernisation lancé en 2020 vise à augmenter la capacité de raffinage de 1,2 à 1,5 million de tonnes annuelles, les installations actuelles ne peuvent absorber la totalité de la production locale. Celle-ci a dépassé les prévisions initiales, atteignant 16,9 millions de barils entre juin et décembre 2024, contre 11,7 millions anticipés, selon les chiffres rapportés par Jeune Afrique.
Face à ce défi, le journal révèle que Dakar envisage la construction d'une seconde raffinerie d'ici 2028. Ce projet baptisé "SAR 2.0" permettrait d'atteindre une capacité globale de 5,5 millions de tonnes par an, suffisante pour traiter les 5,3 millions de tonnes que Woodside peut extraire annuellement du gisement offshore de Sangomar.
Cette évolution marque une étape cruciale dans la stratégie énergétique du Sénégal, qui passe ainsi du statut de simple producteur à celui de pays capable de transformer sa propre ressource pétrolière.
L’IA, MODÈLE DE COHÉSION
L’Intelligence artificielle est un enjeu politique et citoyen qui nécessite un dialogue international étroit autour des gouvernants de la planète, des chercheurs, des entreprises et de la société civile, estime l’Ambassadrice de France au Sénégal...
L’Intelligence artificielle est un enjeu politique et citoyen qui nécessite un dialogue international étroit autour des gouvernants de la planète, des chercheurs, des entreprises et de la société civile, estime l’Ambassadrice de France au Sénégal, Christine Fages, soulignant la nécessité de permettre à l’IA de ‘’réaliser sa promesse initiale de progrès et d’émancipation dans un cadre de confiance commun’’.
Dans une tribune publiée en prélude du Sommet pour l’action sur l’IA, la diplomate note que ‘’l’Intelligence artificielle (IA) est plus qu’une révolution industrielle et technologique’’.
‘’Elle porte le potentiel d’un profond changement de paradigme de nos sociétés, dans nos rapports au savoir, au travail, à l’information, à la culture et même au langage. En ce sens, l’IA n’est pas une technologie neutre, mais un enjeu politique et citoyen qui nécessite un dialogue international étroit autour des gouvernants de la planète, des chercheurs, des entreprises et de la société civile’’, soutient Mme Farges.
Dans sa tribune intitulée ‘’Intelligence Artificielle : vers le Sommet pour l’action’’ et dont copie a été transmise à l’APS, elle estime que ‘’l’enjeu est fondamental », est de »permettre à l’IA de réaliser sa promesse initiale de progrès et d’émancipation dans un cadre de confiance commun permettant de contenir les risques propres au développement des technologies’’.
La France a accepté la responsabilité d’approfondir la dynamique initiée par le Royaume-Uni et la Corée du Sud en accueillant les 10 et 11 février 2025, le Sommet pour l’action sur l’IA. La rencontre réunira à Paris près d’une centaine de chefs d’État et de gouvernement et d’un millier d’acteurs de la société civile venus d’une centaine de pays.
»garantir l’accès à l’IA au plus grand nombre »
Dans la perspective du Sommet et de ses suites, l’Ambassadrice signale que ‘’l’action de la France porte en priorité sur trois objectifs concrets’’.
Il s’agit d’abord de ‘’garantir l’accès à l’IA au plus grand nombre, afin que chacun à travers le monde puisse en bénéficier et développer de nouvelles idées pour en réaliser tout le potentiel.
‘’Dans le but de réduire la fracture numérique croissante et d’endiguer la concentration excessive du marché de l’IA, le Sommet sera l’occasion de lancer une initiative d’ampleur pour l’IA au service de l’intérêt général afin de favoriser le développement et le partage de la puissance de calcul, de jeux de données structurées, d’outils ouverts et de formations des talents de demain. Ce projet sera porté tant par des acteurs publics que privés’’, a annoncé Christine Fages.
Il faut ensuite, selon la diplomate, ‘’impérativement penser conjointement les deux transitions majeures de notre temps : l’environnement et la technologie’’.
En effet, estime Christine Fages, ‘’si l’IA doit apporter tout son concours pour lutter contre le réchauffement climatique et préserver les écosystèmes, elle s’inscrit aujourd’hui dans une trajectoire intenable sur le plan énergétique’’.
Selon elle, ‘’les dernières prévisions avancent ainsi des besoins en énergie pour le secteur de l’IA dix fois supérieurs, dès 2026, à ceux de 2023’’, une perspective qui ‘’n’est pas soutenable’’.
Pour faire face à cette problématique, ‘’une coalition internationale et multipartites prenantes en faveur de l’IA durable’’ sera lancée à l’occasion du Sommet de Paris, a annoncé l’Ambassadrice.
Son objectif est ‘’d’approfondir la recherche sur le coût environnemental de l’IA, d’évaluer les modèles sous ce prisme, de définir de nouveaux standards et d’accroître les investissements verts à tous les niveaux de la chaîne de valeur’’.
Enfin, estime Christine Fages, il faut ‘’bâtir collectivement un système de gouvernance de l’IA efficace et inclusif qui ne se limite pas aux questions d’éthique et de sécurité’’.
Elle a cité des enjeux ‘’primordiaux’’ comme la protection des libertés fondamentales, la propriété intellectuelle, la lutte contre la concentration du marché, l’accès aux données.
Le leadership du Sénégal
Concernant la gouvernance mondiale de l’IA, la diplomate a rappelé que seuls sept pays dans le monde sont aujourd’hui parties prenantes des principales initiatives internationales sur l’IA, et 119 en sont entièrement absents.
Par ailleurs, plaide-t-elle, les acteurs privés et la société civile doivent également être inclus afin de définir ensemble une architecture commune de gouvernance internationale de l’IA.
Selon Christine Fages, plus de 700 partenaires, publics comme privés, chercheurs et ONG issus des cinq continents contribuent depuis plusieurs mois à la préparation du Sommet de Paris.
Le Sénégal, affirme-t-elle, ‘’un acteur de référence dans l’organisation du Sommet pour l’action sur l’IA’’, est ‘’l’un des 15 membres de son comité de pilotage, reflétant la dynamique singulière qui caractérise l’écosystème sénégalais d’IA et le leadership du Sénégal sur la scène internationale dans ce domaine’’.
Elle signale que ‘’le Sénégal est également le seul pays du continent africain à avoir rejoint et à participer au Partenariat Mondial de l’Intelligence Artificielle’’.
A Paris, aucun sujet ne sera éludé, promet la diplomate : du futur du travail à l’IA frugale, de la sécurité des modèles aux écosystèmes d’innovation, de la nécessaire diversité linguistique (et donc culturelle) à la protection des données personnelles.
‘’Chacun d’entre nous est concerné et peut accompagner la dynamique qui mène au Sommet pour l’action sur l’IA, afin qu’ensemble nous construisions, dans un cadre de confiance, l’IA au service de tous, pour un monde prospère, plus ouvert et plus inclusif’’, conclut-elle.
SONKO ORDONNE L’ANNULATION DES ATTRIBUTIONS DANS CERTAINS SECTEURS
Les rapports du Comité technique sur la gestion du foncier, mis en place par les autorités dans la foulée de leur élection, ont été transmis au Premier ministre depuis quelques semaines.
Dans le cadre du suivi des rapports du Comité technique sur la gestion du foncier, le Premier ministre a demandé au ministre des Finances et du budget de procéder à l’annulation des attributions au niveau des lotissements Eogen et Eogen-Extension, du fait qu’ils sont «implantés sur une zone militaire», ainsi que celles sur la partie entre l’océan et la Vdn au niveau des Pud de Guédiawaye et Yeumbeul-MalikaTivaouane Peulh, et la Nouvelle ville de Thiès.
Les rapports du Comité technique sur la gestion du foncier, mis en place par les autorités dans la foulée de leur élection, ont été transmis au Premier ministre depuis quelques semaines. Evidemment, l’on peut se demander pour quelles raisons ses conclusions n’ont pas été rendues publiques par le gouvernement. Or, le Secrétariat général a enchaîné des communiqués pour annoncer la prorogation de la mesure de gel de construction qui frappe plusieurs lotissements à Dakar et à l’intérieur du pays : il s’agit des lotissements Hangar des pèlerins, Boa, Recasement 2, Eogen et Eogen-Extension, Pointe Sarène, Ndiébène Gandiole, les Pud de Guédiawaye, Yeumbeul-Malika-Tivaouane Peulh, Mbour IV et Nouvelle ville de Thiès. Si le Premier ministre a marqué son accord «pour la mise en application des recommandations formulées aux fins d’apporter les mesures de correction pour chaque lotissement ou aménagement», dans des réponses envoyées au Ministre des finances et du budget (Mfb), Ousmane Sonko a décidé de prendre des décisions radicales. Concernant les lotissements Eogen et Eogen-Extension, le Pm a «instruit» le Mfb de prendre les dispositions pour leur annulation. Pourquoi ? Selon le Premier ministre, ils sont «implantés sur une zone militaire». Tout en lui laissant «la possibilité de relocaliser le projet pour le Stade municipal Ouakam sur une partie desdits lotissements». Dans le même sillage, il a décidé que toutes les «attributions faites» sur la partie entre l’océan et la Vdn des Pud de Guédiawaye et Yeumbeul-Malika-Tivaouane Peulh doivent être annulées, ainsi que celles du Pud de la Nouvelle ville de Thiès. Pour les deux cas, le Premier ministre a suggéré que «les équipements publics soient réimplantés dans les aménagements» et que les recommandations sur les études d’impact environnemental soient menées jusqu’à terme. Alors que pour le Pud de Yeumbeul-Malika-Tivaouane Peulh, objet de litiges, le Pm assure qu’un réaménagement doit être fait en prenant en compte les «demandes justifiées des collectifs», avant toute mainlevée.
Dakar et Thiès touchées par les annulations
Par ailleurs, Sonko, qui voudrait que les derniers rapports lui parviennent avant le 31 janvier, a demandé une «application stricte», pour chaque lotissement, des corrections, notamment pour les cas d’attribution «multiples» et sur de grandes surfaces.
Il faut rappeler que par un communiqué de presse en date du 7 novembre 2024, le Secrétariat général du gouvernement annonçait : «La prorogation, pour 45 jours, de la mesure suspensive des lotissements dits Boa, Hangar des pèlerins, Recasement 2, Eogen 1 et Eogen-extension, des Plans d’urbanisme de détail (Pud) suivants : Mbour 4, Nouvelle Ville de Thiès, Bande nord des filaos de Guédiawaye, Yeumbeul-Malika-Tivaouane Peulh, des pôles urbains de Diacksao, Bambilor, Déni Birame Ndao, Yenne et Daga Kholpa.» La prorogation de la suspension concernait également les sites : Egbos, Pointe Sarène et Ndiébène Gandiole. Le Sg du gouvernement indique «que les zones et parcelles, qui ne présentaient pas de problèmes particuliers, feraient l’objet de levée de suspension au plus tard à la fin du délai de prorogation»
A la fin de cette prolongation, le gouvernement annonce que la levée de la suspension sera prononcée à date échue pour les lotissements en règle. Mais, il va d’abord falloir que les propriétaires renseignent un formulaire d’identification de lots au siège de la Direction générale de la surveillance et du contrôle de l’occupation du sol (Dgscos).
Ce gel des constructions a été le point de départ de la Gouvernance Diomaye-Sonko, qui avait décidé de fouiller la gestion foncière du régime précédent. Qui ne se souvient pas de la visite du Président Faye à Mbour IV dont des attributaires réclament la levée de mesure ? Cette décision avait jeté le secteur des Btp dans la morosité et avait entraîné plusieurs secteurs dans la crise, qui risque de s’exacerber avec ces annulations décidées par l’Exécutif. Et de provoquer des contentieux juridiques ?
Par Mohamed GUEYE
LES FAUSSES BONNES IDÉES DE SERIGNE GUEYE DIOP
Ses projets d'usines de sucre en Casamance et sa volonté de restreindre les importations de friperie rappellent étrangement des initiatives passées qui n'ont jamais abouti, alors que le déficit commercial du pays ne cesse de se creuser
Le ministre du Commerce et de l’industrie, M. Serigne Guèye Diop, fait montre de beaucoup d’activisme dans les médias et sur les réseaux sociaux. Cet homme, qui gère des secteurs parmi les plus stratégiques du gouvernement, veut montrer qu’il est en mesure de régler les problèmes les plus cruciaux du pays. L’un de ses plus gros soucis semble être de redresser la balance commerciale irrésistiblement déficitaire du Sénégal. Plus le temps passe, plus elle se creuse en notre défaveur. Les données officielles montraient que le déficit commercial, en octobre 2024, était de 342,4 milliards, alors que le mois précédent, le même déficit était à 121,6 milliards de Cfa.
L’écart entre nos exportations et nos importations est causé principalement par l’achat à l’extérieur de ce que nous consommons. Très peu nombreux sont les produits du cru qui nourrissent les Sénégalais. Même dans les secteurs où le Sénégal pourrait se passer des importations, nous sommes obligés de recourir à l’extérieur. Comme beaucoup de ses prédécesseurs, Serigne Guèye Diop a sans doute la volonté de renverser la tendance. Faute de s’en donner les moyens, il ne fait pas mystère de ses priorités. Il veut sans doute reproduire au niveau national, l’expérience positive qu’il a eue en tant que président du Conseil départemental de Sandiara, où il a pu implanter une Zone franche qui a réussi à attirer divers investisseurs et entreprises industrielles.
Ainsi, on l’a entendu sur la chaîne nationale de télévision, la Rts1, déclarer que bientôt deux unités de production de sucre devraient voir le jour en Casamance naturelle, à travers la région de Kolda et celle de Ziguinchor. Le ministre a même affirmé que les études du projet auraient déjà été bouclées et les documents soumis au Premier ministre pour approbation. Sans présumer de ce qui pourrait en sortir, on ne peut que noter que ce n’est pas la première fois qu’il est question d’implanter une usine de production de sucre en Casamance. Déjà, en 2012, à l’arrivée du président Macky Sall, son ministre de l’Agriculture de l’époque, Benoît Sambou, «drivé» par un Grand architecte spécialiste en éléphants blancs dans plusieurs pays d’Afrique, avait annoncé avoir mobilisé 50 milliards de Cfa pour la création d’une usine de sucre, d’une capacité de production, à l’époque, d’au moins 100 000 tonnes. Ces chiffres, s’ils avaient été basés sur une quelconque réalité, auraient permis, dès l’époque, d’en finir avec le déficit du Sénégal en matière de sucre. Le plus drôle, si l’on peut dire, est que Benoît Sambou, en migrant de l’Agriculture à la Jeunesse, a emporté avec lui le dossier de la compagnie sucrière, et on n’a plus entendu parler de l’affaire. Par contre, on a mis en avant un autre projet agricole, qui a donné naissance au Prodac…
La friperie, remplacée par la poussière du textile national
Plein de ressources, et surtout pas à court d’idées, le ministre du Commerce a annoncé un jour, plus vite que son cerveau, sa volonté d’en finir avec les importations de habits de seconde main, la friperie. On ne sait pas ce qui peut le motiver. Le Sénégal n’a plus d’industrie textile digne de ce nom, et les différentes politiques gouvernementales à travers des décennies, ont porté un coup mortel à la filière textile sénégalaise, qui était l’une des plus dynamiques d’Afrique. Peut-être que Serigne Guèye Diop pense-t-il que le blocage des vêtements de seconde main pourrait permettre de relancer l’industrie textile dans le pays, permettre de recréer des emplois et aider à peser sur la balance commerciale. L’ennui est que, très peu de jours après sa sortie fracassante, il a été obligé de rétropédaler et revenir, non pas sur ses déclarations, mais sur la manière dont elles auraient été rapportées. Ce qui explique tout simplement que, si la volonté y est, les moyens et les dispositions à mettre en place ne sont pas encore là.
Il faut tenir compte du fait qu’en 2021, ce sont plus de 17 000 tonnes de «feug jaay» (fripes), qui sont entrées de ce pays. Malheureusement, Le Quotidien n’a pu obtenir de chiffres concernant les droits d’entrée de ces produits au pays. Néanmoins, les informations concordent pour reconnaître que si les petits revendeurs de marchés ou de certains coins de quartiers s’en sortent juste avec de quoi entretenir leurs familles, les gros négociants n’ont pas matière à se plaindre de ces produits. Un moment concurrencée par les habits bon marchés en provenance de Chine, la friperie occidentale a maintenant le vent en poupe. Et les importateurs d’Amérique et d’Europe ne sont pas les derniers à se frotter les mains, car le marché comprend une très grande partie de pays africains. On se rappelle que lors du premier mandat du président américain Donald Trump, son «administration» (gouvernement) était entré en conflit avec des pays comme le Rwanda et l’Ouganda, qu’il a menacés de sanctions commerciales, et même de la cessation de certaines aides américaines. Le tort de ces pays ? Avoir annoncé leur intention d’interdire l’entrée de habits de seconde main sur leurs territoires, parce qu’ils contribuaient à tuer la production locale. L’argumentaire américain avait été de dire que les pauvres de ces pays pauvres n’avaient pas d’autre moyen pour se vêtir décemment, que de recourir au «feug jaay». On n’a plus entendu Museveni ou Kagame tenter de revenir sur cette affaire. On peut imaginer que parmi les préalables à la mise en œuvre éventuelle de cette décision, Serigne Guèye Diop et son gouvernement essaieront, s’ils en ont le moyen et la volonté, de relancer la filière cotonnière du pays.
Cela demandera de ne plus laisser aux seules mains de la Sodefitex, qui a été nationalisée, ne l’oublions pas, l’appui aux paysans de la zone sud-est du pays, où se cultive le coton. Revalorisée et mieux rémunérée, elle pourrait éventuellement intéresser les derniers producteurs textiles du pays, notamment Serigne Mboup qui veut relancer son usine de Kahone avec Domitexka, ou Ibrahima Macodou Fall, qui avait promis de relancer les Nsts de Thiès. Avec la disparition de la Sotiba Simpafric et d’autres producteurs textiles, on ne pourrait compter mettre en place, du jour au lendemain, une usine textile. Mais cet embryon d’industrie pourrait peut-être aider à la renaissance de la jadis dynamique industrie de confection du Sénégal dont seuls les vestiges qui restent sont les couturiers, qui sont vantés à travers l’Afrique pour leur talent et leur imagination
La Casamance, c’est bien. Mais pourquoi pas la Css ?
Il en est de même des usines de sucre de la Casamance dont nous avons parlé plus haut. Depuis sa création, dans les années 1970, la Compagnie sucrière sénégalaise s’évertue à combler les besoins en sucre des Sénégalais. Ses dirigeants, Jean-Claude Mimran, son PDG, en premier lieu, ont toujours déclaré aux Sénégalais, qu’ils n’avaient pas peur de la concurrence. Dans leur entendement, il y a assez de place pour deux ou trois autres usines de production. La Côte d’Ivoire ne possède-t-elle pas cinq usines de production de sucre ? Le Sénégal pourrait faire de même. Par contre, il ne faudrait pas que l’Etat se mette à encourager la contrebande en accordant des autorisations d’importer à des négociants dont l’apport sur la balance des paiements est proche de zéro. Souvent, ces négociants importateurs de sucre n’ont pas les mêmes charges que la Css qui, elle, produit et transforme tout son sucre sur place.
L’usine de Mimran est la première industrie du pays et l’un des plus gros employeurs de la région Nord du pays. Dans la conurbation Richard TollDagana, elle emploie 8000 personnes et en fait vivre environ le double, à travers les métiers annexes et les boutiquiers et autres fournisseurs. Si elle monte en puissance dans sa production, elle est en butte, depuis plus de 10 ans, à une indisponibilité de terres dont elle dit qu’elle l’empêche d’augmenter ses récoltes. L’idée de transposer des usines dans les régions du Sud du pays sera bénéfique si lesdites unités parviennent à casser le monopole de la production de la Css. Cette dernière ne l’a d’ailleurs jamais revendiqué. Il faudrait d’ailleurs féliciter Serigne Guèye Diop d’avoir pu trouver, en cette période, des investisseurs désireux de mettre 50 milliards de Cfa par deux fois, dans cette entreprise. C’est une initiative qui créera de l’emploi dans le pays, permettra de redynamiser une zone économique, et contribuera à freiner l’exode rural et l’émigration, illégale ou légale. Mais s’il ne s’agit que d’un rêve éveillé, comme au temps de Benoît Sambou et de son architecte, pourquoi ne pas accorder à la Css les moyens de réaliser ses promesses et ambitions ? Avec Mimran au moins, on a pu voir du concret à ce jour.
Des boutiques pour vendre des vessies à la place des lanternes
Ce serait mieux que de nous faire rêver avec des «boutiques de référence». On a le sentiment, à écouter notre ministre du Commerce, que nos dirigeants ne retiennent rien des leçons du passé, et ne regardent pas le chemin parcouru par leurs prédécesseurs. Depuis les Sonadis, le Sénégal a connu plusieurs modèles de boutiques de référence. Même le président Abdoulaye Wade, en butte à la crise alimentaire mondiale de 2008, s’y était essayé. Le ministère du Commerce en son temps, a encouragé des initiatives privées d’installation de «magasinstémoins», qui devaient vendre à des prix planchers. Cela n’est pas allé au-delà de deux années. Les agents du Commerce intérieur, qui étaient en service en ce temps, devraient s’en rappeler et instruire leur chef. Ils lui diraient pourquoi ces initiatives n’ont pas prospéré, et ce qu’il faudrait faire pour éviter les échecs annoncés.
Autrement, on peut s’attendre que Serigne Guèye Diop nous sorte encore bientôt, une autre fausse bonne idée, qui va se révéler sans effet, et entamer encore plus la crédibilité de la parole gouvernementale. C’est vrai qu’autour de la table du Conseil des ministres, M. Diop ne doit pas se sentir isolé. Il voit régulièrement un autre de ses collègues, qui a voulu nous vendre des vessies à la place des lanternes, en nous vantant des chiffres de production agricole, «jamais atteints dans ce pays». Tout le monde a pu se rendre compte à quel point il avait raison. Heureusement pour tous que l’un d’eux a pu découvrir que la faute en était à cet hivernage, qui n’est pas (leur) hivernage…
LA SOUFFRANCE DES MENAGES TOUJOURS PAS ALLEGEE
Malgré les mesures prises par le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, relatives à la baisse des prix des denrées de grande consommation, la souffrance des ménages n’est toujours pas allégée
Malgré les mesures prises par le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, relatives à la baisse des prix des denrées de grande consommation, la souffrance des ménages n’est toujours pas allégée. Pour cause, en dépit de tout le dispositif de contrôle mis en place par le gouvernement à travers le ministère du Commerce, on note une hausse «injustifiée» des prix et même une «pénurie» de certaines denrées sur le marché notamment le sucre et l’huile.
Depuis quelques temps, on constate sur le marché sénégalais une hausse des prix de certaines denrées de grande consommation. Cette situation éprouve lourdement le pouvoir d’achat des ménages. Les prix des denrées comme l’huile et le sucre ne cessent de flamber. Pis, parfois ces produits sont introuvables sur le marché. Les consommateurs sont dans le désarroi total, car ils ont du mal à se payer les trois repas par jour, dans ce contexte de conjoncture.
Pourtant, sous son magistère, l’ancien Président de la République, Macky Sall, avait pris des mesures allant dans le sens du maintien du pouvoir d’achat des consommateurs. Quelques mois après l’adoption de ces mesures, le problème reste entier. On constate que les prix des denrées de grande consommation, notamment le sucre, le riz et l’huile, entre autres, ne cessent de grimper du jour au lendemain. Cette situation avait suscité le désarroi chez les ménages sénégalais. Pour apporter des solutions à ce problème, le Président de la République d’alors, Macky Sall, avait pris 15 mesures pour renforcer le pouvoir d’achat des Sénégalais. Des mesures qui ont été adoptées le 5 novembre 2022 à l’issue d’un Conseil national de la consommation. Ainsi, le gouvernement avait annoncé en grande pompe une baisse du prix des denrées de première nécessité. Le riz, le sucre, le lait, l’huile de palme, les produits horticoles, la viande, les intrants agricoles, le fer à béton, le loyer, les frais d’inscription scolaire étaient entre autres, les produits et services concernés. Ces mesures ont été appréciées par les Sénégalais qui avaient du mal à joindre les deux bouts dans ce contexte de crise économique. Malheureusement, la période de soulagement des ménages a été très courte ; car la baisse n’est pas très bien suivie sur le terrain, malgré le dispositif que l’Etat a déployé pour contraindre les commerçants à appliquer strictement la mesure.
Arrivé au pouvoir en mars 2024, le chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye, et son gouvernement ont décidé de faire de la lutte contre la cherté de la vie une priorité. Ainsi, en juin 2024, l’Etat a pris des mesures pour alléger l'accès aux produits de première nécessité. C'est lors d'un point de presse que le ministre, secrétaire général du gouvernement, Ahmadou Al Aminou Lô, a annoncé une série de baisses de prix sur plusieurs denrées de base comme le sucre, l’huile, le riz, le pain. Malgré ces mesures prises par les nouvelles autorités du pays, aujourd’hui encore, on assiste à une hausse voire une pénurie de certaines denrées alimentaires.
UN COMITE TECHNIQUE SERA MIS EN PLACE
Un comité technique sera mis en place pour lever les entraves aux travaux de construction du pont de Rosso. La décision a été prise par le Sénégal et la Mauritanie, en marge de la visite de travail du Premier ministre, Ousmane Sonko.
Un comité technique sera mis en place pour lever les entraves aux travaux de construction du pont de Rosso. La décision a été prise par le Sénégal et la Mauritanie, en marge de la visite de travail du Premier ministre, Ousmane Sonko.
«En visite officielle en Mauritanie, le Premier ministre Ousmane Sonko s’est longuement entretenu ce lundi (hier, ndlr) avec son homologue Moctar Ould Djay. Un entretien élargi aux membres des deux délégations», informe un communiqué reçu du Bureau d’information gouvernementale (BIG). Cette note signale que les deux parties ont convenu de mettre en place un comité technique pour lever les blocages en vue d’une livraison de l’ouvrage de franchissement sur le Fleuve Sénégal reliant Rosso Sénégal à Rosso Mauritanie, avant le 31 juillet 2026.
Rappelons que le communiqué du Conseil des ministres du Sénégal du jeudi 24 avril 2024 a évoqué ce retard noté dans les travaux d’exécution du pont de Rosso. Lors de la visite en Mauritanie du président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, «chaque partie a été invitée à lever les goulots d’étranglement» à l’origine de ce retard. El Malick Ndiaye, alors ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et aériens, et son homologue mauritanien, Aly Sidy Mouhamed, en charge des Infrastructures et des Equipements, ont échangé sur le sujet un mois après la visite du président sénégalais en terre mauritanienne. Le blocage est imputé à l’entreprise en charge de la réalisation de l’ouvrage. Les deux États ont respecté les engagements financiers ; par contre, elle a manqué dans ses engagements.
Selon l’Ageroute, la Mauritanie et le Sénégal ont obtenu de la Banque Africaine de Développement (BAD), du Fonds Africain de Développement (FAD), de l’Union Européenne et de la Banque Européenne d’Investissement (BEI) des fonds en vue de financer le «Projet de construction du Pont de Rosso». Ce projet contribuera au renforcement de la coopération et de l’intégration en Afrique, «par la réduction des chaînons manquants du corridor transafricain N°1 (Le Caire-Dakar)» d’après la BAD. Il constitue, également, «un maillon important du développement des échanges entre les pays de l’Union du Maghreb arabe, de l’Afrique de l’Ouest et probablement au-delà. Sa mise en place permettra de développer les activités de transport le long des corridors transafricains Tanger-Nouakchott-Dakar-Lagos et Alger-Nouakchott-Dakar et des routes d’interconnexions. Le pont de Rosso est long de 1400 m. Lancé en novembre 2020 par les présidents Macky Sall et Mohamed Ould El-Ghazaouani, les travaux ont démarré en juillet 2021 et devraient s’étendre sur une durée de 30 mois.
la chronique de Ndèye Dieumb Tall
MULTIPLE PHOTOS
LA CORNICHE DES INÉGALITÉS
EXCLUSIF SENEPLUS - Qu’il soit végétal, animal ou humain, la course au capital et au développement laisse le vivant sur le bas-côté. À combien de talibés avons-nous répondu cette semaine ? LA RUE SÉNÉGALAISE, CETTE ACTRICE OUBLIÉE
Comment Médina[1] et Fann Résidence[2] coexistent dans 83 km2 [3]? Comment les fàq-men[4] et les ministres se croisent-ils aussi régulièrement à tous les carrefours de l’une des anciennes quatre communes[5]? Tant de questions auxquelles les sociologues, responsables publiques et chercheurs doivent se pencher. À cette question, je propose mon humble réponse : la rue.
La société sénégalaise est constituée de multiples acteurs et actrices. Parmi elles, une me saute particulièrement aux yeux : la rue sénégalaise. Pensez-y. Bopp u koñ bi[6], tali bi[7], bunt u kër gi[8]… Tant d’expressions faisant référence à la rue.
Cependant, cette rue est difficile à apprivoiser. La temporalité et la géographie jouent un rôle majeur dans l’approche que l’on a et que l’on devrait avoir de la rue et de nos interactions sociales en général. Médina, un premier jeudi de décembre à 7h du matin n’est pas les Almadies[9] un dimanche de fin de mois à 23h. Au milieu de tout cela, la corniche Ouest fait office de frontière. Surplombant l'océan Atlantique par son extrémité la plus à l'Est, la vue y est aussi faramineuse que les montants mobilisés par Karim Wade[10] pour sa construction. Exit la plage publique accessible à toutes et tous durant les longues journées ensoleillées. Désormais, pour en profiter, il faudra débourser au mieux 5.000 FCFA[11](fcfa note de bas de page), au pire 15.000 FCFA. Après tout cela, j’espère que vous n’êtes pas une femme musulmane et ne comptez-pas entacher les belles plages de sables fin du Terrou-bi[12].
Vous l’aurez compris, la rue joue un rôle de plus en plus accessoire dans la vie sociale et politique sénégalaise. Je crois qu’il y a là les symptômes d’un pays qui se perd. Ne vous y méprenez pas ! Je suis l'opposé d’une conservatrice. Par contre, vouloir l'émancipation et le progrès n'empêchent pas de se reposer sur un socle constant et stable.
Étudiante à New York, globe trotteuse devant l'éternel, les rues de Dakar possèdent un je-ne-sais-quoi que je n’ai retrouvé dans aucune ville ou bourg du monde. À vrai dire, je ne m'en étais pas rendu compte avant de quitter le cocon familial. Je me suis rendu compte de la chance que j’avais eu d’avoir pu grandir dans un tel joyau. Pour en revenir à notre histoire, j’avais décidé la semaine dernière, un matin à 10 heures, de me promener. De notre maison à Fann-Résidence à la librairie Les 4 vents de Ouakam. C’était l’occasion pour moi de jouer à la Mère Noël et de refaire mon stock de livres locaux. Sur le chemin, j’ai été frappée par les interpellations des gardiens des somptueuses villas d’ambassadeurs de mon quartier. Ils étaient étonnés qu’une inconnue disrupte leur petit quotidien. “Quel est ton nom de famille ?”, “Où habites-tu ?”, “Depuis combien de temps ? “Tu es étudiante ?”. Ah lala, s’il y a une chose qui ne m’avait pas manquée lors de mon exil volontaire c’est bien l'intrusivité de certains et certaines de mes compatriotes. C’est aussi le revers de notre légendaire chaleur[13].
Quelques foulées plus tard, je suis interpellée par un homme âgé, peut-être la soixantaine. Il tenait dans ses bras frêles un kilo de mburu[14] . Il demandait aux passants et passantes pressés d’être un énième rouage dans la machine capitaliste de quoi assaisonner son pain. Il est vrai que le pain blanc sec ne glisse pas très bien le matin lorsqu’on n’est pas sérère[15]. En discutant avec lui un peu, il m’est apparu que le vieil homme était déboussolé par mon intérêt.
Même scène avec les talibés[16] et femmes assises juste à côté du kiosque du primeur[17]. Au cours de cette courte promenade, j’ai pu croiser des personnes âgées, des enfants, des hommes, des femmes, des personnes à mobilité réduite, des personnes handicapées mentalement, des gens sur le chemin du travail, des gardiens, des animaux… J’ai eu à observer aussi l'état de la rue : le pavé, le goudron, le trottoir inexistant, le sable, les publicités et affiches.
J’ai été frappée par la particularité géographique et urbaine d’un quartier comme Fann-Résidence ou Fann Hock[18], comparée à la Médina ou à Colobane[19] par exemple. Le sable et la poussière de Dakar mériteraient presque d’en être les acteurs principaux. Sans oublier les embouteillages. Comment oublier les embouteillages à Dakar ?! À Fann-Résidence, l’absence de trottoirs et de zones de stationnement ne se font pas ressentir car les villas qui bordent la mer sont en général équipées de parkings. A l’inverse, la cité Mbackiyou Faye[20] et cité Avion[21] sont constituées de chemins exigus et sinueux que seules les siru-man[22] peuvent naviguer habilement.
Ces inégalités dans l’urbanisme ne se limitent pas seulement aux places de stationnement et à l'état des routes. Les bâtiments et immeubles n’occupent pas la même fonction dépendamment du quartier. Alors que le pôle Fann-Residence, Mermoz, Point E fait écho au quartier latin et au 5e arrondissement de Paris, abritant tous les deux l’Ecole Normale Supérieure (ENS) et de belles maisons, des quartiers comme Ñaari-Tali, HLM 5[23] sont des méli-mélo de bâtisses à moitié construites, de charrettes, dibiteries et mosquées. Là ou a Fann-Residence les habitations sont jalousement gardées par des gardiens et des bergers allemands, aux HLM 5 les portails, s’ils existent, sont grand ouverts. On y entend les conversations, bêlements de moutons et cris de siru-man. D’un côté, les restaurants huppés ou la bouteille Kirène[24] de 500 ml coûte 1.500FCFA, de l’autre les inondations et eaux usées décorent et parfument les rues.
La négligence du mobilier urbain s'étend au-delà des objets inanimés. La maltraitance animale est sous nos yeux tous les jours. Il suffit d’observer les moutons dans nos maisons, censés être des réceptacles de toutes les malédictions dirigées vers la famille, les chevaux, les chiens et chats errants. Les êtres humains sont eux aussi traités comme des objets inanimés. Lorsqu’ils ne sont pas méprisés, ils sont ignorés. La semaine dernière, à bord d’un Yango, le conducteur fait tout son possible pour éviter le chien errant qui traverse en catastrophe la rue. A peine dix minutes plus tard, une personne qualifiée de folle slalome sans objectifs entre les véhicules. Le chauffeur ne lui prêta aucune attention. De la même façon, une personne à mobilité réduite assise dans une impasse à côté de son véhicule me raconte comment régulièrement il est écrasé par les passants et les voitures.
Si Fann-Résidence, la Médina, Mermoz et les Almadies sont présentés comme acteurs principaux de ce premier épisode, ils ne sont en réalité qu’un prétexte pour mettre en exergue le plus important : le vivant. Qu’il soit végétal, animal ou humain, la course au capital et au développement les laisse sur le bas-côté de la route rocailleuse. À combien de talibés avons-nous répondu cette semaine ? Lorsque l’on donne l’aumône à ces braves gens, sommes-nous plus intéressé•e• par les monts et merveilles promis par notre marabout ou par comment cette offrande va améliorer leur conditions matérielles d’existence ? Ces questions nous concernent toutes et tous et devraient nous empêcher de dormir.
Ndèye Dieumb Tall est étudiante en sociologie et sciences sociales.
[15] Ethnie du Sénégal stéréotypé pour leur amour du pain. Léopold Sedar Senghor, premier président de la République du Sénégal, académicien, membre de la Négritude est sérère.
[16] Enfants mendiant, confiés à des serignes (guides religieux traditionnels) par des familles généralement démunies.
[17] Communément appelés Diallo, du fait de la prédominance des primeurs d’origine fulani, notamment venant de la Guinée.
L’INTERSYNDICALE DU CROUS SINE SALOUM DÉNONCE UN PLAN DE LICENCIEMENT MASSIF
328 agents permanents du CROUS Sine Saloum risquent de perdre leur emploi selon un document qui sera examiné par le Conseil d’Administration ce 14 janvier. Ils appellent les autorités à intervenir.
L’intersyndicale du CROUS Sine Saloum tire la sonnette d’alarme concernant un projet de licenciement de 328 agents permanents, qui sera présenté au Conseil d’Administration ce mardi 14 janvier 2025. Elle appelle les autorités étatiques à agir pour préserver ces emplois.
Kaolack, le 12 janvier 2025 - L’intersyndicale du CROUS Sine Saloum exprime sa vive inquiétude face à "un document qui sera présenté au Conseil d’Administration du CROUS-SS ce mardi 14 janvier 2025. Ce document propose un plan de licenciement massif portant sur 328 agents permanents, une décision qui menace la stabilité des emplois et des familles concernées" rapporte un communiqué.
L’intersyndicale juge "cette initiative inadmissible" et lance un appel pressant aux autorités étatiques, notamment au Président de la République, au Premier Ministre et au Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, pour qu’ils interviennent de toute urgence afin de stopper ce projet qui va à "l’encontre des principes de justice sociale et de solidarité".
Plus que jamais déterminée à défendre le maintien de l’emploi, l’intersyndicale "rappelle que ces agents jouent un rôle crucial dans le fonctionnement et le développement du CROUS Sine Saloum. Elle réaffirme son engagement à utiliser tous les moyens légaux et pacifiques pour s’opposer à cette décision qu’elle qualifie d’inacceptable.
L’intersyndicale appelle également à une mobilisation générale pour soutenir les agents menacés par ce plan et pour protéger leurs droits.