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22 avril 2025
Société
par l'éditorialiste de seneplus, Benoit Ngom
AES ET CEDEAO, UNE RUPTURE ÉVITABLE, DES ERREURS IMPARDONNABLES
EXCLUSIF SENEPLUS - Il est temps que la CEDEAO réaffirme son rôle de médiateur. Nous appelons les dirigeants de l’AES à faciliter cette mission, à ne pas jeter l’enfant avec l’eau du bain
Le président de la CEDEAO et chef de l'État du Nigeria, Bola Tinubu, a le devoir et la responsabilité de prendre une initiative exceptionnelle d'apaisement à l'égard de l'AES (Alliance des États Sahéliens). Cela permettrait à la mission menée par les presidents Diomaye Faye du Sénégal et Faure Gnassingbé du Togo d’avoir de meilleures chances de succès et d’éviter ce qui pourrait être perçu comme la chronique d’un échec annoncé.
Une telle démarche, digne d’un homme de sa génération et de son expérience, serait bien accueillie par les peuples de l’AES qui, malgré tout, soutiennent majoritairement leurs dirigeants. Ce faisant, il réaffirmerait la volonté sincère de l’organisation régionale de préserver son unité et de garder tous ses membres au sein de son giron.
Le Nigeria, dont la présidence actuelle de la CEDEAO est assurée par le président Tinubu, ne saurait laisser à l’histoire le désastre de l’éclatement de cette organisation sous-régionale, unique en Afrique. En tant que successeur de Yacouba Gowon, père fondateur de la CEDEAO, Tinubu, homme d’affaires à la réputation bien établie, ne peut décevoir la jeunesse de la région, voire du continent, qui voyait en son mandat les prémices d’une réorientation de la CEDEAO vers sa mission première : le développement économique et social de l’Afrique de l’Ouest.
Pour éviter une tache indélébile sur sa présidence, il doit agir maintenant, car le temps presse.
Cette crise, qui risque d’aboutir à une autodétermination ou à une sécession des États de l’AES, est en grande partie la conséquence d’un éloignement progressif de la mission assignée à la CEDEAO en 1975 par ses pères fondateurs.
En effet, lorsque la CEDEAO se conformait aux directives réalistes et pragmatiques des premiers dirigeants post-indépendance, elle a pu, dès 1979, poser à Dakar un acte fondamental garantissant la liberté de circulation des citoyens ouest-africains sans visa, ainsi que la mise en place d’un passeport et d’une carte d’identité communs.
Ces avancées ont permis aux citoyens de voyager, de commercer et de tisser des liens entre eux, renforçant des relations enracinées dans des coutumes et traditions partagées, au-delà des frontières artificielles héritées des puissances coloniales. Ces principes coutumiers, consacrés par la majorité des peuples, traduisent une réalité que les élites africaines, souvent influencées par des agendas étrangers, ignorent parfois.
L’apport du Protocole de 2001
En 2001, la CEDEAO a adopté un Protocole additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance, salué par les militants des droits humains. Ce texte interdit tout "changement anticonstitutionnel" et impose que toute accession au pouvoir s’effectue à travers des élections libres, honnêtes et transparentes. Il interdit également toute réforme substantielle de la loi électorale six mois avant les élections.
Cependant, pour une majorité de citoyens qui ne perçoivent la CEDEAO qu’à la veille des élections, ce protocole semble résumer l’ensemble des activités de l’organisation. Or, celui-ci énonce aussi des principes essentiels, notamment que l’armée est au service de la Nation et interdit l’usage des armes contre des manifestants non violents.
Une inertie coûteuse
Malgré cela, force est de constater que bon nombre d’États membres ne remplissent pas les conditions minimales pour une démocratie pluraliste. Il ne suffit pas de brandir des sanctions pour imposer la démocratie : les citoyens doivent être éduqués et formés à la pratique citoyenne, en valorisant le bien commun et l’intérêt général.
La CEDEAO, au lieu de prévenir les conflits, semble agir après coup. Par exemple, la situation en Guinée, sous Alpha Condé, aurait pu être évitée si des actions préventives avaient été entreprises. De même, les récriminations des citoyens des pays de l’AES, ignorées pendant des années, ont conduit à la situation actuelle.
Imposer des sanctions, comme la fermeture des frontières, méprise l’attachement profond des populations à la liberté de circulation, un des piliers de la CEDEAO. Par ailleurs, l’idée d’une intervention militaire pour renverser un gouvernement au Niger aurait pu déclencher une "guerre des pauvres", un scénario tragique et injustifiable.
Un appel à l’unité et à la réconciliation
La CEDEAO doit se ressaisir. Son inertie est en partie responsable de la crise actuelle. Comme l’a récemment souligné le président Diomaye Faye, cette situation expose l’organisation au risque de perdre 60 % de son territoire.
Il est temps que la CEDEAO réaffirme son rôle de médiateur. En confiant la mission de réconciliation au Sénégal et au Togo, elle a fait un choix judicieux. Les contributions historiques des présidents Léopold Sédar Senghor et Gnassingbé Eyadéma justifient cette décision.
Nous appelons les dirigeants de l’AES à faciliter cette mission, à ne pas jeter l’enfant avec l’eau du bain. Ce siècle est celui des grands ensembles. Une Afrique unie aspire à parler d’une seule voix au G20 et à obtenir deux sièges au Conseil de Sécurité des Nations Unies.
Enfin, aux présidents Assimi Goïta et ses pairs : les femmes et les hommes de volonté de notre région vous ont compris. Aidez à préserver notre unité en facilitant la réconciliation, car l’histoire jugera nos actions et notre capacité à bâtir un avenir commun.
Benoit S. Ngom est président Fondateur de l'académie Diplomatique Africaine (ADA).
DÉCÈS D’UN MARCHAND AMBULANT SÉNÉGALAIS À SÉVILLE
Selon des témoins, il est mort dans le fleuve Guadalquivir en tentant d’échapper à une intervention policière; des témoignages recueillis par Boubacar Seye, le président de l'ong Horizon sans frontières.
Mamouth Bakhoum, un marchand ambulant sénégalais de 43 ans ,est décédé le dimanche 28 décembre 2024 dans le fleuve Guadalquivir à Séville, en Espagne, alors qu’il tentait d’échapper à la police. Originaire de Porokhane, il laisse derrière lui une épouse et des enfants.
Les sapeurs pompiers espagnoles ont pu identifier le corps sans vie du senegalais.Ils ont repêché le corps de Mamouth Bakhoum.
Selon des témoins, il est mort dans le fleuve Guadalquivir en tentant d’échapper à une intervention policière; des témoignages recueillis par Boubacar Seye, le président de l'ong Horizon sans frontières.
Originaire de Porokhane, département de Nioro, dans la région de Kaolack,Mamouth Bakhoum laisse dans le deuil une épouse et des enfants restés dans son village natal, selon le présdent de l'ong horizon sans frontières.
M.Seye précise que "ce décès tragique s’inscrit dans une série d’événements alarmants, portant à 23 le nombre de Sénégalais assassinés ou retrouvés morts dans des circonstances suspectes ces dernières années à l’étranger".
Face à ces drames répétés, la communauté sénégalaise, au pays comme dans la diaspora, exprime une profonde inquiétude. Une réponse urgente des autorités sénégalaises est attendue pour garantir la sécurité et la protection de leurs ressortissants à l’étranger.
L’ANSFES PLAIDE POUR L’APPLICATION DE LA LOI SUR L’ORDRE DES SAGES-FEMMES
La loi sur l’Ordre des sages-femmes et maïeuticiens a été votée le 20 janvier 2017, mais « jusqu’à présent », le décret portant sur son organisation et son fonctionnement n’a pas été pris, a déclaré Bigué Ba Mbodj.
L’Association nationale des sages-femmes d’État du Sénégal (ANSFES) a demandé, lundi, à Dakar, l’application effective de la loi portant création de l’Ordre des sages-femmes et maïeuticiens, votée le 20 janvier 2017, en vue de « garantir des soins de qualité » dans les domaines sanitaires concernés.
La loi sur l’Ordre des sages-femmes et maïeuticiens a été votée le 20 janvier 2017, mais « jusqu’à présent », le décret portant sur son organisation et son fonctionnement n’a pas été pris, a déclaré Bigué Ba Mbodj, présidente de l’Association nationale des sages-femmes d’État du Sénégal.
« Il y a une nécessité de mettre en place un ordre professionnel doté d’une personnalité juridique dénommé Ordre des sages-femmes et maïeuticiens du Sénégal. Une fois fonctionnel, l’ordre permettra de garantir des soins de qualité », a souligné Mme Mbodj.
Elle prenait part à un atelier d’orientation visant à sensibiliser les journalistes sur les enjeux de la création de l’Ordre national des sages-femmes et maïeuticiens du Sénégal.
« L’ordre va intervenir par rapport à la formation des sages-femmes, à la gestion des carrières et au recrutement de ce corps médical. L’ordre est indispensable par rapport à l’offre de services de qualité. Elle va intervenir dans l’ouverture des écoles de formation des sages-femmes », a-t-elle expliqué.
D’après Mme Mbodj, la profession de sage-femme nécessite d’être réglementée pour la conformer aux normes mondiales et doter ce secteur de compétences professionnelles aptes à garantir la sécurité du public.
En perspective de l’entrée en vigueur de la loi déjà votée, l’Association nationale des sages-femmes d’État du Sénégal souhaite la signature d’un décret portant sur un code de déontologie régissant le secteur et d’un arrêté ministériel pour la nomenclature des actes.
« Il faut une autorisation de la mise en place des organes, un décret pour la désignation d’un magistrat pour veiller à la fonctionnalité de l’ordre », a indiqué Bigué Ba Mbodj.
En attendant, ajoute-t-elle, il est nécessaire d’arriver à une meilleure réglementation de la profession sage-femme au Sénégal.
Dans ce sens, Anna Sarr, membre de l’Association nationale des sages-femmes d’État du Sénégal, est revenue sur les objectifs du projet »Twin to win » (Jumeler pour gagner), une initiative mise en place dans l’optique d’un renforcement des connaissances sur la réglementation de la pratique sage-femme.
La sage-femme a indiqué que ce projet « permet d’être impliqué dans le curricula harmonisé de l’Organisation ouest africaine de la santé (OOAS) dont le Sénégal est membre. Elle permet aussi d’assurer la formation des infirmiers et sages-femmes en veillant à la réglementation des écoles de formation ».
« Sur 17 pays membres de la Fédération des associations de sages-femmes en Afrique francophone (Fasfef), 11 pays ont un ordre fonctionnel, en l’occurrence le Mali qui l’a obtenu depuis 1986 », a informé Mme Sarr.
L’Organisation mondiale de la santé reconnait quatre professions médicales, à savoir les médecins, les chirurgiens-dentistes, les pharmaciens et les sages-femmes.
SUR LES TRACES D"ALINE SITOE DIATTA, L’HEROÏNE DE LA RESISTANCE
A Nialou, un petit village paisible de Cabrousse, le souvenir de Aline Sitoé Diatta reste vivace. Là, dans son fief natal, l’histoire de cette figure emblématique de la résistance contre la colonisation continue de se transmettre, de génération en générat
Par Ousmane SOW (Envoyé Spécial) |
Publication 30/12/2024
A Nialou, un petit village paisible de Cabrousse, le souvenir de Aline Sitoé Diatta reste vivace. Là, dans son fief natal, l’histoire de cette figure emblématique de la résistance contre la colonisation continue de se transmettre, de génération en génération.
Lieu historique plus que symbolique, Nialou, ce petit village de Cabrousse, loin des tumultes des grandes villes, des visiteurs ont pris d’assaut les lieux pour découvrir ace lieu chargé d’histoire. Ce voyage touristique s’inscrit dans le cadre du programme Eductour du festival annuel Koom-Koom qui se tient du 16 au 22 décembre 2024 à Ziguinchor. Parfois présentée comme une reine, la prêtresse Aline Sitoé Diatta, née en 1920 à Nialou, est une héroïne de la résistance casamançaise. Surnommée parfois la «Jeanne d’Arc d’Afrique» pour la petite histoire, Aline Sitoé Diatta, à l’instar des filles de la région de Ziguinchor, migre à Dakar à l’âge de 14 ans, où elle travaillait chez les colons. Lamine Diop Sané, président des guides touristiques de la région de Ziguinchor, se fait le narrateur de cette mémoire collective. «Nous sommes à Nialou, le quartier où Aline Sitoé Diatta a grandi avant d’être capturée et déportée à Tombouctou. Elle était la reine-prêtresse de Cabrousse, investie d’une mission divine pour défendre son peuple contre les oppressions coloniales», raconte-t-il. A seulement 14 ans, Aline Sitoé, qui travaillait à Dakar, affirme avoir été appelée par des voix des ancêtres. Elle revient alors en Casamance, déterminée à s’opposer à l’ordre colonial. «Elle a exhorté son peuple à rejeter les activités imposées par les Européens notamment, le paiement des impôts, la culture de l’arachide au détriment du riz et l’enrôlement forcé pour la guerre. Elle prônait également un retour aux traditions, notamment la réhabilitation de l’ancienne semaine diola de six jours», ajoute Lamine Diop Sané.
Un héritage méconnu
Devant la tombe de la fille aînée de Aline Sitoé, Assonelo Diatta, Charles Diatta, responsable de la troupe théâtrale qui porte son nom, revient sur le parcours hors norme de l’héroïne. «L’histoire de Aline Sitoé Diatta, on en parle beaucoup. Mais ce que nous savons, ici à Cabrousse, vient directement de nos parents et grands-parents. Aline Sitoé s’est d’abord mariée ici, avant de divorcer et de partir à Dakar. Elle y a été poursuivie par les esprits des ancêtres qui l’ont appelée à revenir en Casamance pour soutenir son village, Cabrousse, alors en grande difficulté», explique-t-il. Cependant, Charles Diatta déplore une méconnaissance persistante de cette histoire : «A l’école, on apprend des choses sur Aline Sitoé, mais quand on en parle à nos parents, des éléments manquent ou sont flous. Pendant longtemps, nos grands-pères évitaient de parler d’elle, peut-être par peur ou par honte d’avoir laissé son sacrifice leur échapper. Mais aujourd’hui, la jeunesse est passionnée et veut découvrir la vraie histoire.»
Aline Sitoé Diatta fut arrêtée le 8 mai 1943. Trimballée de prison en prison, entre le Sénégal, la Gambie et finalement Tombouctou, au Mali, elle mourut dans des conditions obscures, probablement des suites de tortures et de privations, en 1944.
Aujourd’hui, pour ce jeune artiste-comédien, Charles Diatta, l’héritage de la reine-prêtresse va au-delà du passé colonial. Il représente une opportunité de développement. Malgré son potentiel historique et culturel, Cabrousse reste en marge du développement touristique qui anime la région. «Le tourisme au Cap Skirring bénéficie à une minorité. Nous aimerions que d’autres projets soient créés ici pour soutenir la jeunesse», plaide Charles Diatta
LES VOIX DE NIAYES
Le FRAPP exprime sa consternation face à la visite récente du ministre de l’Environnement et de la Transition écologique à Grande Côte Opérations (GCO), sans prendre en compte les préoccupations des populations des Niayes...
« Le FRAPP exprime sa consternation face à la visite récente du ministre de l’Environnement et de la Transition écologique à Grande Côte Opérations (GCO), sans prendre en compte les préoccupations des populations des Niayes, qui ont pourtant manifesté massivement ce samedi 28 décembre.
Il est inconcevable qu’un ministre se rende sur place pour recueillir uniquement la version de l’entreprise mise en cause, tout en ignorant celle des populations directement touchées par la destruction de leur écosystème. Cette démarche biaisée, guidée par l’entreprise elle-même, soulève de sérieuses questions sur la transparence et l’impartialité de nos autorités face aux enjeux environnementaux et sociaux.
La Constitution sénégalaise consacre le droit de tout citoyen à un environnement sain et la protection des ressources naturelles pour les générations présentes et futures. Ce droit fondamental, inscrit dans notre loi fondamentale, est bafoué lorsque les autorités donnent la priorité aux intérêts d'entreprises au détriment des populations et de l'écosystème.
Le FRAPP appelle le ministre à organiser une rencontre officielle avec les populations des Niayes pour écouter leurs doléances, à mettre en place une gestion réellement souveraine des ressources naturelles en accord avec les droits environnementaux des citoyens et à traduire en actes les engagements du Premier ministre Ousmane Sonko pour un gouvernement proche des populations. De plus, nous exhortons l’Assemblée nationale à jouer pleinement son rôle de représentant du peuple en interpellant le gouvernement sur cette situation et demandant l'arrêt du massacre de l'écosystème de Loumpoul.
Un gouvernement d’actions doit être au service du peuple, et non des intérêts privés. Le FRAPP réaffirme sa solidarité avec les habitants des Niayes et son engagement à lutter contre l’injustice environnementale et sociale. »
LA SONATEL VICTIME D'UNE PIRATERIE
Deux individus ont été arrêtés par la Division spéciale de la cybersécurité (Dsc) à la suite d’une plainte de la Sonatel pour intrusion dans son réseau.
Deux individus ont été arrêtés par la Division spéciale de la cybersécurité (Dsc) à la suite d’une plainte de la Sonatel pour intrusion dans son réseau.
L’un des suspects interpellés est un Djiboutien, renseigne Libération, qui donne la nouvelle ce lundi 30 décembre. «Lors de la perquisition effectuée chez lui, à la Médina, les enquêteurs ont saisi 59 cartes Sim Orange et 3 modem de connexion et 1 modem à puces», signale le journal.
De quoi s’agit-il ? La source rapporte que des individus auraient détourné des Sms de notification reçus par les clients lors d’opérations de réinitialisation de mot de passe ou provenant d’applications telles que Tik Tok, WhatsApp et Linkedin pour les facturer plus bas que le tarif légal. Les malfaiteurs utilisaient des Simbox et passaient par des opérateurs locaux, souligne Libération.
Les messages en question ont été facturés 10 francs Cfa au lieu de 65,565. «Entre mai 2023 et mai 2024, la Sonatel a enregistré ainsi un préjudice de 96 millions 954 mille 646 francs Cfa», renseigne le quotidien d’information.
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CE QUE LE SECTEUR EXTRACTIF A GÉNÉRÉ EN 2023
L’Itie Sénégal vient de rendre public son rapport portant sur l’exercice fiscal 2023. Pour cette année, les revenus ont grimpé de plus de 102 milliards de francs Cfa
L’Itie Sénégal vient de rendre public son rapport portant sur l’exercice fiscal 2023. Pour cette année, les revenus ont grimpé de plus de 102 milliards de francs Cfa.
Pour l’exercice fiscal 2023, le total des revenus générés par le secteur extractif a augmenté. Il est passé à 380 milliards de francs Cfa, soit une hausse de plus de 102 milliards de francs Cfa par rapport à 2022.
De ces revenus, 346 milliards sont directement allés au budget de l’Etat, informe la Présidente de l’Itie Sénégal, Mme Oulimata Sarr.
Le secteur des hydrocarbures a, quant à lui, enregistré une augmentation de 5,95 milliards, passant de 24 milliards en 2022 à 30 milliards en 2023.
Par ailleurs, 11,7 tonnes d’or ont été produites pour une valeur de 484,4 milliards de francs Cfa durant l'année 2023. Ci-dessous l'extrait vidéo.
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TEMPETE CONTRE GCO
Des terres spoliées, des récoltes perdues, des indemnisations très faibles, les populations de la zone des Niayes ont manifesté leur colère ce samedi par une marche entre les villages de Lompoul sur mer et Lompoul village.
Mame Woury THIOUBOU (A Loumpoul) – |
Publication 30/12/2024
Des terres spoliées, des récoltes perdues, des indemnisations très faibles, les populations de la zone des Niayes ont manifesté leur colère ce samedi par une marche entre les villages de Lompoul sur mer et Lompoul village. «Stop Eramet», ont scandé ces populations qui demandent un moratoire sur l’exploitation du zircon à Lompoul.
Abdoulaye Sow en a gros sur le cœur. Vêtu d’une chemise en wax, il arbore, comme les centaines de personnes qui ont participé à la marche contre Grande Côte opération (Gco), une écharpe rouge. Mais pour Abdoulaye Sow, ce morceau de tissu cristallise toutes les épreuves, les frustrations et les injustices que lui et les siens ont subies. Sur cette terre de Lompoul, ses parents, ses grands-parents et arrières grands-parents ont vécu à la sueur de leur front. Ils ont bêché, semé et récolté pendant des dizaines et des dizaines d’années. Ce champs aujourd’hui est situé à l’endroit même où Gco a érigé un lac, cœur de son système d’exploitation. «Je n’ai jamais eu de problème avec les Forces de sécurité. A cause de Gco, on m’a menotté et arrêté. Tout simplement parce qu’on a refusé les indemnisations proposées, qu’on a dit clairement qu’on préférait garder nos champs, les agents des Eaux et forêts nous ont menottés dans leur voiture de 10h à 14h. C’était la première fois que des menottes touchaient mes mains», raconte, avec une voix chargée d’émotion, l’agriculteur devenu ouvrier agricole pour survivre. «L’arrivée de Gco a été une calamité. On a perdu nos champs. Et les indemnisations qu’ils nous ont données ne représentent même pas le quart de ce qu’on a obtenu à notre dernière récolte. Et j’ai dû partager cette maigre somme avec mes trois frères», continue-t-il de raconter. Ils sont nombreux à avoir vécu les mêmes misères que Abdoulaye Sow, certains ayant même été emprisonnés pendant des mois. Dans le village, la situation économique se détériore de plus en plus et les populations doivent désormais composer avec de nouvelles formes de délinquance. «Aujourd’hui, des jeunes se tournent vers la délinquance parce qu’ils ont perdu leur travail. Ca n’existait pas avant», dénonce M. Sow. Autre phénomène qui a fait son apparition, ce sont les départs de pirogues qui se sont multipliés au point que les gendarmes ont dû installer un camp de fortune à Lompoul sur mer pour y mettre fin.
Dans la foule des marcheurs qui ont pris le départ ce samedi 28 décembre à la sortie de Lompoul sur mer, les injustices «subies» sont scandées avec colère. Dans la foule, les pancartes crachent les messages de désespoir. Tous veulent un arrêt immédiat des activités de la mine. «Moratoire Lompoul pour évaluer les dégâts de Gco et prendre des mesures fermes», rappellent avec insistance les habitants des trois communes de Diokoul, Kab Gaye et Thieppe. A la tête de ce mouvement de protestation qui prend de l’ampleur de jour en jour, Gora Gaye, le maire de Diokoul Diawrigne. «Ce que nous exigeons, c’est l’arrêt des activités de Gco. Que l’on évalue la situation et qu’on sache si réellement le Sénégal tire un quelconque bénéfice de cette exploitation. Mais ce que je peux dire, c’est qu’avec tous les efforts que l’Etat a faits pour reboiser la zone des Niayes et stabiliser les dunes, je doute que les ressources issues de l’exploitation du zircon en vaillent le coup. Les Niayes produisent 80% des légumes de ce pays», souligne le maire Gora Gaye. Autour de lui, les différentes associations, les mouvements de défense se sont mis en ordre de bataille. Le mot d’ordre est le même : «Stop Eramet. Dafa doy (Ca suffit).»
L’administration locale au pilori
Sur d’autres pancartes, les populations laissent parler leurs ressentiments contre l’administration locale. En première ligne, la Commission d’indemnisation composée de membres de l’exécutif local. Dans plusieurs témoignages, les populations dénoncent des méthodes peu orthodoxes et une administration locale aux ordres de Gco. «Quand on doit indemniser un agriculteur, les Eaux et forêts viennent d’abord pour retirer toutes les installations sur ton champ sous prétexte que tu n’as pas les papiers. Mais nous cultivons et vivons dans ces zones depuis des décennies. On n’a jamais eu besoin de présenter des papiers. Ces terres, nous les avons reçues de nos parents. C’est totalement injuste», explique un agriculteur. Les poings levés, il brandit une pancarte sur laquelle on peut lire : «Non à une administration complice de Gco pour détruire nos communautés.»
Au moment où la marche des populations victimes de l’exploitation du zircon se préparait, le ministre de l’Environnement, le Dr Daouda Ngom, a effectué une visite sur les sites de Gco ce 26 décembre. Mais en omettant de prêter une oreille aux complaintes des populations. A la place, la visite d’une maison que Gco a louée pour y installer des familles déguerpies de chez elles en pleine nuit et en attente d’être relogées.
par l'éditorialiste de seneplus, Boubacar Boris Diop
DEVOIR DE MÉMOIRE, QUÊTE DE VÉRITÉ AUTOUR DE THIAROYE 44
EXCLUSIF SENEPLUS - Dans le contexte de l'époque, la désobéissance aurait été un acte de rébellion absurde et suicidaire. La frontière entre bourreaux et victimes est si nettement tracée qu'un tel exercice ne devrait susciter aucune controverse
Boubacar Boris Diop de SenePlus |
Publication 30/12/2024
C'est une chose de critiquer d'un point de vue général l'institution militaire connue sous le nom de "Tirailleurs sénégalais" et c'en une autre de cracher sur la dépouille de chacune des centaines de victimes du massacre du 1er décembre 1944 à Thiaroye. Dans le premier cas de figure, on peut légitimement se prévaloir d'une liberté de jugement qui ne donne toutefois à personne le droit de falsifier des faits patiemment reconstitués depuis les années quarante par des spécialistes de tous horizons. Les tirailleurs insultés par Cheikh Oumar Diagne ne sont pas des êtres abstraits, chacun d'eux a un nom et une histoire mais aussi de nombreux descendants qui chérissent de génération en génération sa mémoire. Il est tout de même troublant de voir un adulte se déchaîner contre des morts avec une haine et une rage qui ne peuvent avoir un peu de sens qu'à l'égard des vivants. Cela fait penser à des vitupérations dans le silence d'un cimetière.
À Thiaroye, des combattants africains ont été trahis par leurs supérieurs, assassinés et jetés à la hâte dans des fosses communes. C'est aussi simple que cela. Cheikh Oumar Diagne veut-il nous dire que c'était bien fait pour eux ? Il ne va pas jusqu'à qualifier les tirailleurs sénégalais de sous-hommes mais le mot n'est sans doute pas loin de sa pensée puisqu'il les décrit comme des traîtres, victimes moins du racisme colonial que de leur appât du gain. Si ses propos ne sont pas passés tout à fait inaperçus c'est uniquement parce qu'il est un proche collaborateur du président Diomaye Faye. À vrai dire, il est difficile de prendre au sérieux un langage aussi excessif. On s'en est bien rendu compte lors de la "Déclaration de politique générale" du Premier ministre Ousmane Sonko. Il y a fait en passant l'éloge des martyrs de Thiaroye mais aucun député n'a cru devoir revenir sur cette polémique lors de la séance-marathon de questions-réponses qui s'en est suivie.
Cependant Cheikh Oumar Diagne aura au moins eu le mérite de susciter ces jours-ci de nombreux articles dont les auteurs se veulent heureusement bien plus rationnels et nuancés que lui. On peut cependant se demander pourquoi un tel débat sur les tirailleurs sénégalais a lieu avec un si grand retard. Pendant près d'un siècle, l'Aube de sang - titre d'une pièce rarement prise en compte de Cheikh Faty Faye - a surtout interpellé les cinéastes, écrivains et musiciens africains et la relative indifférence des historiens et des politiques a permis à l'Etat français, coupable de ce crime de masse sous l'autorité du général de Gaulle, d'en contrôler totalement le récit, faisant par là-même obstruction à tout véritable travail de mémoire. Paris s'est vu finalement obligé de passer aux aveux il y a seulement trois semaines et on aurait pu s'attendre à ce que cette victoire quasi inespérée stimule la quête de vérité sur les circonstances exactes du carnage de décembre 1944 et un surcroît de considération pour ses victimes originaires de plusieurs pays africains. C'est au contraire le moment que l'on choisit pour surfer sur une vague révisionniste un peu chic et de moins en moins pudique. Des médias dits internationaux - il est aisé de deviner lesquels - ont voulu profiter des écarts de langage d'un haut fonctionnaire sénégalais pour en rajouter à la confusion. C'est de bonne guerre. D'autres réactions, quoique sincères, mesurées et tout à fait respectables, sont moins faciles à comprendre dans la mesure où elles servent naïvement les desseins de journalistes littéralement en mission commandée et pour qui des dizaines, voire des centaines de milliers de morts hors d'Europe compteront toujours moins que les intérêts de leur pays.
On pourrait croire à la lecture de certains analystes que les tirailleurs sénégalais étaient dans leur immense majorité des engagés volontaires. Rien n'est plus faux. L’administration coloniale, avec son formidable appareil de propagande et ses capacités de coercition, ne leur laissait la plupart du temps d'autre choix que d'aller au front. Dans le contexte de l'époque, la désobéissance aurait été un acte de rébellion personnelle absurde et suicidaire puisqu'aucune organisation politique ou sociale ne s'était élevée contre les campagnes de recrutement initiées par les tout-puissants maîtres de l'heure avec l'aide de leurs relais locaux. Le corps des tirailleurs sénégalais n'a pas été une exception africaine puisque sur tous les continents et à toutes les époques les vainqueurs en ont créé de semblables pour parachever le processus de conquête. Le fait est que partout, en attendant des jours plus favorables à une résistance concertée, les colonisés n'ont eu d'autre choix que de prendre les armes aux côtés du colonisateur.
Quid des Africains qui se sont précipités avec enthousiasme sur les lieux de recrutement, prêts à verser leur sang pour la France ? Ils ne méritent pas davantage notre mépris. Sembène Ousmane et Frantz Fanon firent partie de ces adolescents qui ont presque dû faire le forcing pour offrir leur vie à la Mère-Patrie en lutte contre l'Allemagne nazie.
Samba Gadjigo rapporte à ce propos une anecdote révélatrice dans sa biographie du célèbre écrivain-cinéaste sénégalais. Au début de la guerre, Sembène, apprenti-maçon à peine âgé de seize ans, est légèrement blessé à l'œil par un de ses copains devant une salle de cinéma du Plateau et sa première réaction a été de s'écrier qu'il ne pourra hélas plus être recruté par l'armée des Tubaab car "ils n'acceptent pas les borgnes !" Finalement mobilisé en 1944 dans le 6ème Régiment d'Infanterie Coloniale stationné au Niger, il avouera un jour n'avoir jamais autant appris sur la vie et sur les êtres humains que pendant cette courte période sous les drapeaux. On connaît la suite de l'histoire : une exceptionnelle prise de conscience anticolonialiste et un film d'une rare efficacité en hommage à ceux de ses camarades tombés à Thiaroye.
Frantz Fanon, à qui l'humanité entière doit tant, n'aurait peut-être pas non plus été le même penseur fécond sans sa participation à la Deuxième Guerre mondiale au cours de laquelle il fut du reste blessé à la poitrine. N'écoutant à dix-sept ans que son précoce instinct antifasciste, il n'attend pas d'y être invité pour s'engager dans les forces gaullistes. Sa famille essaie en vain de le dissuader et puisqu'il n'a pas de quoi se payer le passage jusqu'en République dominicaine - d'où il devait rallier l'Angleterre - il vole et vend un costume de son père ! Toujours égal à lui-même, il se distancera plus tard de cette expérience qui lui avait pourtant permis, de son propre aveu, de mieux comprendre la Révolution algérienne. Dans Les damnés de la terre, son maître-livre, il reprendra intégralement Aube africaine, le célèbre poème dramatique de Keita Fodéba, consacré au drame de Thiaroye et ce n'est certainement pas par hasard.
Un traître à l'Afrique, Sembène Ousmane ? Un vulgaire chasseur de primes, Frantz Fanon, futur porte-parole du FLN algérien et selon le mot de son biographe Adam Shatz "une figure emblématique des mouvements de libération nationale en Afrique, au Moyen-Orient et en Amérique latine" ?
Est-il raisonnable d'attendre de jeunes paysans africains des années quarante - qui étaient en fait des gamins - qu'ils aient une meilleure compréhension des enjeux politiques de leur temps que des esprits aussi puissants que Frantz Fanon et Sembène Ousmane ? Poser la question c'est y répondre.
On ne peut donc que se féliciter du choix fait par le gouvernement du Sénégal de commémorer l'événement sans attendre la permission d'une quelconque puissance étrangère. Cette décision a très vite obligé Paris à reconnaître officiellement que ce qui est arrivé au camp de transit de Thiaroye était bel et bien un massacre soigneusement planifié et non la répression d'une mutinerie. Il est essentiel de noter que ce geste public de repentance est sans précédent dans l'histoire post-coloniale française.
La tragédie de Thiaroye n'a jamais été vraiment oubliée en Afrique de l'Ouest mais il a fallu attendre soixante-quatre ans d'indépendance pour qu'un de nos gouvernements ose en marquer l'anniversaire par une cérémonie du souvenir digne de ce nom. C'est en présence de plusieurs de ses pairs - y compris le président en exercice de l'Union africaine - que le chef de l'Etat sénégalais a rendu un hommage chargé d'émotion aux tirailleurs et cette communion avec nos disparus a aussi été un grand moment de fierté. Même s'il reste bien du chemin à faire pour que la commémoration de ce drame africain ne soit pas l'affaire exclusive du pays où il a eu lieu, le sursaut mémoriel du 1er décembre 2024 est un message clair des autorités quant à leur volonté de redire avec force l'humanité de nos compatriotes naguère déshumanisés par l'occupant. Cette reconnexion lucide avec un passé douloureux relève, en dépit de sa complexité, d'une simple nécessité de survie.
Dans le cas précis de Thiaroye, la frontière entre bourreaux et victimes est si nettement tracée qu'un tel exercice ne devrait susciter aucune controverse. Il se trouve qu'assez étrangement il semble embarrasser ou agacer certains petits-enfants des tirailleurs. C'est leur droit puisqu'il faut de tout pour faire un monde mais il est tout de même curieux que l'on se lâche avec tant de véhémence contre des personnes décédées depuis bientôt un siècle dans les circonstances que l'on sait. Cheikh Oumar Diagne est heureusement le seul à s'être laissé aller à une telle extravagance.
LA CAN, LES JO DE PARIS, LE COME-BACK DE DONALD TRUMP, PARMI LES FAITS MARQUANTS DE 2024
La victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine du 5 novembre dernier, celle de la Côte d’Ivoire à la Coupe d’Afrique des nations, la guerre au Proche-Orient et la décision de retrait des pays de l'AES de la CEDEAO ont marqués 2024
La victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine du 5 novembre dernier, celle de la Côte d’Ivoire à la Coupe d’Afrique des nations, la guerre au Proche-Orient et la décision de retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) ont sur le plan international marqué sans doute les esprits en 2024.
Présidentielle américaine : le come-back de Trump
Juste quatre petites années, la durée du seul et unique mandat de Joe Biden, lors duquel il a eu plus de temps pour jouer au golf dans son club privé de Bedminster, et revoilà Donald Trump qui s’apprête à retrouver le Bureau ovale.
Quarante-cinquième président américain (2017-2021), il sera donc également le 47e à partir du 20 janvier 2025, jour de son investiture.
Donald Trump a été donné pour mort… politiquement, après avoir été déclaré coupable de 34 chefs d’accusation et qu’il risquait une peine d’emprisonnement de quatre ans pour falsifications de documents coupables. Il a également été victime d’une tentative d’assassinat et blessé à l’oreille par les tirs d’un jeune Américain lors d’un rassemblement politique.
Mais voilà que le milliardaire de 78 ans, tel le phénix, renaît de ses cendres. Contre toute attente, déjouant les sondages, il remporte haut la main le scrutin présidentiel américain. Son challenger, la vice-présidente Kamala Harris, n’a pu que constater ses espoirs de devenir première femme présidente des Etats-Unis s’évaporer, emportés par le raz-de-marée MAGA (Make America Great Again), cri de ralliement de Donald Trump et ses partisans qui entendent, disent-ils, redonner à leur pays son leadership d’antan.
Un exemple de sa large victoire : au collège électoral, Donald Trump a obtenu 312 grands électeurs, laissant loin derrière sa rivale démocrate, à 224 grands électeurs. La victoire la plus nette depuis Barack Obama en 2012, et… depuis 36 ans pour un républicain. Le vote populaire n’a pas été différent, non plus.
Ce come-back de Trump, nommé ‘’Personnalité de l’année’’ par le magazine Time a, à coup sûr, consacré l’élection présidentielle parmi les événements majeurs de l’année 2024.
Les États de l’AES annoncent leur retrait de la CEDEAO
En janvier 2024, le Burkina Faso, le Mali et le Niger annoncent leur retrait ‘’sans délai’’ de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), après que ces trois États ont mis sur pied la confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES).
De gauche à droite : général Assimi Goïta (Mali), le général de brigade Abdourahmane Tiani (Niger) et Ie capitaine brahim Traoré (Burkina Faso) ont annoncé le retrait de leur pays de la CEDEAO et mis sur pied la confédération de l’AES.
Ils reprochent à l’organisation sous régionale ouest-africaine de ne leur avoir apporté aucune assistance dans leur lutte contre le terrorisme. Pire, la CEDEAO leur a même imposé des « mesures [d’embargo] illégales, illégitimes, inhumaines et irresponsables, en violation de ses propres textes », les menaçant d’une intervention militaire pour rétablir l’ordre constitutionnel dans ces pays.
Bien qu’ayant acté ce retrait des États de l’AES, la CEDEAO a annoncé, lors de son dernier sommet, le 15 décembre dernier, à Abuja, au Nigéria, la mise en place d’une « période de transition » de six mois, à partir du mois de janvier 2025, pour négocier les modalités de départ du Mali, du Niger et du Burkina Faso de l’organisation.
La Côte d’Ivoire remporte sa CAN
En Afrique, la 34e édition de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), en Côte d’Ivoire, a fait partie des faits marquants de l’année 2024. Alors qu’on la voyait éliminée dès le premier tour, la Côte d’Ivoire finit par créer la surprise en remportant la compétition, évitant ainsi une grande désillusion pour le pays hôte de cette compétition internationale de football parmi les plus prestigieuses au monde. La CAN s’est jouée du 13 janvier au 11 février 2024.
Ce couronnement a connu des péripéties. Deux défaites en phase de groupe, suivies de la démission de l’entraîneur Jean-Louis Grasset sous la pression de tout un peuple qui ne pouvait concevoir une élimination dans ‘’sa’’ compétition, dès le premier tour.
En remportant la 34e édition de la CAN chez elle, la Côte d’Ivoire a accroché une troisième étoile à son maillot.
Il sera remplacé par l’ancien international Emerse Faé, qui réussira, avec ses joueurs, à accrocher une troisième étoile sur le maillot frappé de la tête d’éléphant, après 1992 et 2015, en s’imposant face au Nigéria deux buts à un.
JO de Paris 2024 : ce fut grandiose !
Dans un contexte politique clivé, marqué par la victoire de l’opposition aux législatives anticipées initialement prévues en 2027, suivie de la dissolution du parlement, les Jeux olympiques (JO) de Paris ont constitué un moment de répit pour les Français et le président Macron, mal en point sur le plan politique.
Durant 19 jours de compétition, ces 33e olympiades de l’ère moderne, qui se sont déroulées du 26 juillet au 11 août 2024, ont marqué les esprits par une cérémonie d’ouverture fabuleuse, jamais vue dans l’histoire de ces jeux, malgré les polémiques qu’elle a suscitées.
Pour autant, les compétitions ont tenu leurs promesses, avec des exploits et des records de champions attendus, à l’instar du judoka français Teddy Riner, qui a décroché sa quatrième et cinquième médaille olympique lors de ces Jeux devant son public.
Avec sa cérémonie d’ouverture époustouflante et des exploits sportifs retentissants, les 33e JO, à Paris ont également été un moment de répit politique pour le président Macron.
Son compatriote, Léon Marchand, nageur de 22 ans, détenteur du record du monde du 400 m 4 nages, a marqué l’histoire des JO avec cinq médailles dont quatre en or.
L’Américaine Simone Biles, légende de la gymnastique a, elle, remporté quatre médailles, dont trois en or, reprenant ainsi la couronne qu’elle avait perdue par abandon, en 2020, à Tokyo, huit ans après les Jeux de Rio.
Que dire du Cubain Mijain Lopez, qui a remporté, à Paris, sa … cinquième médaille d’or consécutive en lutte ! Devenant le premier athlète de l’Histoire à réussir ce tour de force, toutes disciplines confondues !
Une semaine après la fin des JO, les Jeux Paralympiques ont pris le relais, du 28 août au 8 septembre.
La guerre d’Israël dans les territoires palestiniens occupés
Comment revenir sur les faits marquants de l’année 2024 sans évoquer la situation au Proche-Orient avec la guerre que mène Israël en terre palestinienne occupée. Débuté en octobre 2023, après l’attaque du Hamas, ce conflit s’est transformé en génocide contre les Palestiniens, selon l’organisation de défense des droits humains, Amnesty international.
Plus d’un an après le déclenchement de l’intervention de l’armée israélienne dans le territoire palestinien de Gaza, des dizaines de milliers de personnes, dont près de 70% de femmes et d’enfants, ont été tuées dans l’enclave palestinien, selon les Nations unies.
Avec la poursuite des bombardements à Gaza et leur extension au Liban, ce conflit se poursuit dans l’espoir d’un cessez-le-feu.
Toutes les infrastructures vitales de la Palestine détruites par l’armée israélienne dans une guerre contre le Hamas qui a causé des dizaines de milliers de morts, dont près de 70% de femmes et d’enfants.