SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
23 avril 2025
Société
MAMBIGNE CANTAPOR, LES DÉFIS DE LA RÉINSTALLATION APRÈS 12 ANS D’EXIL
Ce retour, marqué par l’espoir de reconstruction, s’accompagne de nombreux défis. Les autorités locales appellent à un soutien urgent pour assurer une réinstallation durable et symboliser les progrès vers la paix en Casamance.
Après 12 longues années d’exil, les habitants du village de Mambigné Cantapor, situé dans la commune d’Oulampane (département de Bignona, sud du Sénégal), ont retrouvé leurs terres natales selon les informations de Pressafrik. Ces terres, abandonnées à la suite des conflits armés en Casamance, sont aujourd’hui recouvertes d’arbres fruitiers, témoins silencieux de l’absence prolongée des villageois.
Les habitants avaient fui suite aux opérations de sécurisation menées par l’armée dans cette région marquée par des décennies d’instabilité. « Désemparées, ces populations ont trouvé refuge en Gambie ou le long de la frontière sénégalo-gambienne, dans des conditions de vie très précaires », a rappelé Sagar Coly, un acteur communautaire.
Les conditions de l’exil, bien que difficiles, ont laissé place aujourd’hui à un espoir de reconstruction. Le retour progressif de la paix dans le Nord-Sindian, grâce aux efforts de pacification en Casamance, permet aux habitants de regagner leurs terres.
Le retour à Mambigné Cantapor est semé d’embûches. Le village fait face à un manque criant d’infrastructures essentielles : Absence de routes praticables pour relier le village aux zones environnantes, absence d’électricité et d’eau potable, aggravant les conditions de vie des habitants. Manque de services de base, tels que les écoles, les structures de santé, et les activités génératrices de revenus. Les habitants, bien qu’heureux de retrouver leurs terres, peinent à reconstruire leurs vies dans ces conditions précaires.
Face à cette situation, le maire d’Oulampane a lancé un appel pressant à l’État, aux ONG et aux autorités locales pour accompagner les habitants dans leur réinstallation. « Les enfants et les femmes souffrent particulièrement de l’absence d’infrastructures. Nous devons répondre rapidement à leurs besoins essentiels », a-t-il plaidé.
Dans un geste de solidarité, les villages voisins se sont engagés à offrir une aide immédiate. Certains ont promis de partager leurs ressources agricoles pour soutenir les habitants deMambigné Cantapor. Par ailleurs, des soins de santé gratuits seront proposés grâce à la mobilisation des chefs de postes de santé de la région.
Le retour des habitants de Mambigné Cantapor symbolise un nouveau départ pour ce village meurtri par le conflit. Mais pour que cette réinstallation soit durable, un soutien massif et structuré de l’État, des partenaires au développement et des communautés locales est indispensable. La reconstruction de Mambigné Cantapor est non seulement un défi logistique et économique, mais aussi un symbole du processus de paix et de réconciliation en Casamance.
LE MONDE N’A JAMAIS ÉTÉ AUSSI FRAGMENTÉ, SELON SOULEYMANE BACHIR DIAGNE
Le philosophe sénégalais souligne l'urgence d'une politique fondée sur l'humanité partagée face à une fragmentation mondiale sans précédent. Il appelle à universaliser les droits humains pour préserver la dignité et l'égalité des vies.
Le monde n’a jamais été autant fragmenté, a relevé le philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne, notant que l’idéal universel alimentant par moments ses réflexions, « n’a jamais été aussi nécessaire qu’aujourd’hui ».
« Paradoxalement, c’est vrai, le contraste est grand entre le fait que nous n’avons jamais été aussi fragmentés peut-être et en même temps, nous n’avons jamais eu autant besoin d’avoir une politique d’humanité, c’est-à-dire une politique dont le fondement soit notre humanité partagée », a dit l’universitaire dans une interview accordée à Radio France internationale (RFI), mardi, dans le cadre de la célébration de la Journée internationale des droits de l’homme.
« Les organismes qui mesurent l’état de la démocratie dans le monde sont unanimes pour dire qu’en général, elle a reculé partout, y compris dans des pays anciennement et traditionnellement démocratiques », a-t-il fait observer, ajoutant que « les guerres ont toujours été des situations extrêmes où l’on a l’impression que toute considération de droits humains est suspendue ».
Selon le philosophe sénégalais, c’est même pour cela que sur le plan international, « les droits de l’homme insistent sur l’existence d’un droit de la guerre. L’idée étant que même en pleine guerre, on ne peut pas tout se permettre. Malheureusement, les conflits actuels montrent qu’on se permet tout », a déploré Souleymane Bachir Diagne, auteur de l’ouvrage »Universaliser. Pour un dialogue des cultures », sorti en septembre dernier chez Albin Michel.
En faisant allusion à la fragmentation des nations et à l’état des droits de l’homme, « partout foulés aux pieds », Souleymane Bachir Diagne insiste sur l’importance de pas abandonner « cette orientation commune que les droits humains apportent à notre monde et à notre humanité ».
Le philosophe sénégalais dit toutefois refuser l’idée selon laquelle seul l’Occident reconnaît que des droits sont attachés à l’humain, soulignant que ce qui explique cette identification des droits de l’homme à l’Occident, « c’est la prétention de l’Europe à se proclamer seule porteuse de l’universel et à vouloir l’imposer au reste du monde ».
« La Déclaration des chasseurs du Mandé, en Afrique de l’Ouest, commence par affirmer : une vie est une vie », a-t-il rappelé.
Il indique que l’approfondissement de cette idée que « toutes les vies – ukrainiennes, gazaouies, sud-africaines – sont égales, implique que les droits à la vie doivent être universellement respectés. Voilà ce que signifie tirer les conséquences de l’affirmation de droit universel attaché à l’être humain ».
Souleymane Bachir Diagne a défini ce qu’il appelle le processus d’universaliser par le fait « d’amener tous ces différends et faire en sorte de s’entendre sur quelque chose qui serait universel ».
Par Mohamed GUEYE
ENDETTEMENT ET OPACITÉ
La vraie question est de savoir ce qui peut justifier cette boulimie de ressources extérieures, pour un régime qui n’a jamais lésiné sur les critiques envers ses prédécesseurs, qu’il accusait de manque d’ambitions et d’inféodation à l’argent de l’étranger
La semaine dernière, les services du ministère des Finances et du budget ont voulu nourrir une certaine polémique à propos d’une levée des fonds sur le marché de l’Uemoa. Ladite levée des fonds, d’un montant de 25 milliards, a été infructueuse. Le débat avec le personnel du ministère a failli sortir de la sémantique, pour savoir si l’appel du gouvernement a été rejeté, ou si les autorités ont jugé bon, pour des raisons qui leur étaient propres, de retirer la soumission. Si les services de M. Diba ont arrêté les frais, c’est qu’ils ont compris sans doute qu’ils ne pouvaient avoir raison face à l’évidence. Le Sénégal a l’habitude de recourir au marché financier sous-régional pour lever des montants plus ou moins importants, à des maturités assez courtes. D’ailleurs, le pays a déjà programmé avant la fin de l’année, un certain nombre de sollicitations des acteurs du marché de l’Uemoa, pour obtenir de l’argent remboursable à des échéances plus ou moins courtes. Le Quotidien avait d’ailleurs annoncé que les prochaines sollicitations pour des Bons assimilés au Trésor (Boa), de la part du Sénégal, sont prévus les 13 et 27 décembre prochains. C’est-à-dire quasiment demain et après-demain.
La vraie question est de savoir ce qui peut justifier cette boulimie de ressources extérieures, pour un régime qui n’a jamais lésiné sur les critiques envers ses prédécesseurs, qu’il accusait de manque d’ambitions et d’inféodation à l’argent de l’étranger. Cela, au point de faire du recours aux ressources intérieures l’un des piliers les plus importants du financement de l’ambitieuse «Vision 2050», qui a été initiée par le Président Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko, pour remplacer le Pse de Macky Sall. Même s’il a déclaré avoir trouvé le pays «au 3ème sous-sol de la déchéance» économique, le Premier ministre Sonko ne semble pas trop souffrir de manque de finances, contrairement à ses déclarations du mois de septembre dernier.
Il avait affirmé à l’époque s’être rendu compte que tous les comptes de l’Etat étaient falsifiés et le niveau d’endettement du pays largement sous-évalué, tandis que le taux du déficit serait du double de celui préalablement annoncé. Cela nous a valu la suspension de nos accords de coopération avec le Fonds monétaire international dans le cadre du Mécanisme élargi de crédit et de la Facilité élargie de crédit (Mec/Fec), ainsi que la suspension d’un financement de plus de 350 milliards de Cfa que le Conseil d’administration du Fonds devait nous avancer sur un montant total de 1150 milliards. Les autorités politiques avaient semblé dire que cette décision provenait plus de leur «volonté de transparence» que des déclarations jugées quelque peu intempestives des autorités, aux dires de certains observateurs.
Mais on s’est rendu compte que les choses n’allaient pas en s’améliorant, quand le 30 octobre dernier, le Sénégal est allé lever un Eurobond de 181 milliards de francs Cfa, à un taux de 6, 33%. Les services du ministre Cheikh Diba l’ont ainsi présenté : «Cette opération répond à une nécessité de consolidation du financement en raison du report des décaissements initialement prévus du Fonds monétaire international (Fmi) à la suite de l’audit. Le gouvernement envisage d’entamer des discussions avec le Fmi pour établir un nouveau programme aligné sur les objectifs d’assainissement du cadre macroéconomique et la mise en œuvre de la vision de développement des nouvelles autorités.
(…)Cette opération démontre une adhésion aux nouvelles orientations du gouvernement du Sénégal en matière de gestion transparente des finances publiques et à la vision «Sénégal 2050» du nouveau référentiel des politiques publiques.
La baisse de la liquidité dans le marché domestique en fin d’année et le volume des ressources recherchées ont justifié le choix de recourir au marché financier international».
Cette levée de fonds d’eurobonds est intervenue après une opération similaire de 450 milliards de francs Cfa, de 7,75% pour une maturité de 7 ans. Cette opération de juin 2024 avait servi, aux dires des spécialistes, à refinancer des dettes qui arrivaient à terme. Le second aussi, si l’on comprend le communiqué du ministère, semblait poursuivre les mêmes objectifs. Mais l’opération pourrait-elle être fructueuse, quand elle manque de transparence ?
L’Eurobond d’octobre dernier, prétendument réalisé à 6, 33%, serait revenu beaucoup plus cher. Ainsi, Redd Intelligence, un magazine anglo-saxon d’information économique à la réputation bien établie dans les milieux financiers, déclare que «le Sénégal s’est endetté à un taux de 9, 7%». Ce serait ainsi le taux le plus élevé auquel le pays se serait jamais endetté sur le marché international. La faute en serait aux conditions dans lesquelles le gestionnaire JP Morgan a négocié cette levée. Ces conditions seraient, à en croire des Sénégalais spécialistes des questions de finances internationales, aussi opaques que lors de l’Eurobond de juin dernier dont tout le monde a noté qu’il n’a pas été levé aux taux auxquels le Sénégal est soumis d’habitude. Du moins, était soumis durant les gouvernances passées. Il faudrait aux autorités beaucoup de travail pour retrouver un niveau de confiance qui leur permette de faire baisser les taux d’emprunts ultérieurs. Cela demanderait de clarifier les relations du Sénégal avec JP Morgan. Pourquoi avoir choisi de traiter exclusivement avec ce seul gestionnaire, au lieu de faire comme ce qui se fait habituellement, en recourant à un pool de sociétés de gestion, pour obtenir les meilleurs taux ? Qu’est-ce que JP Morgan pourrait apporter de plus au pays, que les autres n’auraient jamais fait ? Pour le moment en tout cas, son intervention ne rend pas les choses plus claires, et le Sénégal n’en devient pas moins pauvre et moins endetté. Et par conséquent, il n’obtient pas plus d’argent qu’il en avait l’habitude. Témoin, les malheureuses péripéties que nos levées de fonds commencent à connaître sur le marché de l’Uemoa. L’échec de la levée des 25 milliards a été un gros camouflet. Mais il a caché les petits revers enregistrés avec certaines autres opérations sur le même marché.
Si la signature du Sénégal n’emporte plus la même crédibilité qu’il y a quelque temps, il faudrait sans doute que nos autorités politiques interrogent leurs comportements. Est-il normal, depuis l’acquisition de ces différents crédits extérieurs, que l’opinion ne sache pas à quoi sont destinées ces finances, et comment elles seront réparties ? Si le dernier Conseil des ministres nous a enfin informés de l’adoption d’une Loi de finances rectificative (Lfr), un journal local a déclaré dans son édition d’hier, que ladite Lfr n’est pas encore arrivée sur la table des députés. Or, plus l’incertitude demeure, moins il y a des chances que les finances du Sénégal se stabilisent. Le Sénégal semble parti pendant un certain temps, pour contracter des dettes à court terme afin de régler ses problèmes immédiats d’argent. Et la mise en œuvre de la Vision 2050, qui est censée en finir avec le tâtonnement dans nos projets de développement, n’en sera que retardée. Même si les relations avec le Fmi sont suspendues à l’heure actuelle, le gouvernement pourrait s’inspirer de certaines lignes du dernier rapport de mission de cette institution lors de son passage en octobre dernier au Sénégal. Edward Gemayel et ses collaborateurs avaient écrit : «Le Sénégal continue de faire face à un environnement difficile, avec des signes de tensions accrues dans l’exécution du budget. Le manque à gagner en termes de recettes, identifié lors de la dernière visite des services, a été confirmé à fin septembre. Parallèlement, les dépenses sont restées élevées, principalement en raison d’une augmentation substantielle des dépenses d’investissement.»
Ils ont ajouté plus loin : «A l’avenir, il est essentiel que les autorités mettent en œuvre des mesures audacieuses et rapides pour assurer la viabilité des finances publiques et placer la dette publique sur une trajectoire décroissante. La Loi de finances 2025 représente une occasion cruciale pour le gouvernement de réaffirmer son engagement en faveur des réformes essentielles et de répondre aux défis structurels de longue date. Des actions stratégiques pour renforcer la mobilisation des recettes domestiques (…) seront déterminantes pour favoriser la discipline budgétaire et renforcer la confiance dans la gouvernance publique.»
LA PARTIE CIVILE ENFONCE SAMUEL SARR
La décision du juge du deuxième cabinet chargé du dossier de Samuel Sall d’introduire un processus d'une troisième analyse technique et financière des documents relatifs à l'affaire ne semble pas être du goût des plaignants.
La décision du juge du deuxième cabinet chargé du dossier de Samuel Sall d’introduire un processus d'une troisième analyse technique et financière des documents relatifs à l'affaire ne semble pas être du goût des plaignants. Ils dénoncent une volonté du mis en cause de discréditer l'enquête et les auteurs de la plainte.
Les plaignants dans l’affaire African West Energy ne semblent pas contents de la tournure de cette affaire. Pour eux, le mis en cause depuis son interpellation par la gendarmerie, son défèrement devant le procureur de la République et son placement sous mandat de dépôt tente de discréditer l'enquête et les auteurs de la plainte. C’est pourquoi, malgré la décision du juge du deuxième cabinet qui a ordonné une analyse technique et financière des documents, ils ont, à travers un communiqué rendu public hier, «rétabli la réalité des faits» tout en laissant à la justice le soin de suivre son cours. En effet, ils reprochent à Samuel Sarr de nier les accusations faisant état d’un supposé détournement qui lui est imputé. «Le sieur Sarr nie les faits et brandit les arguments consistant à reprocher aux plaignants d'abord leur ignorance des mécanismes de montages financiers, ensuite le défaut de qualité à agir du fait que Moustapha Ndiaye aurait agi en qualité de président du Conseil d'Administration alors qu'il ne l'est plus et enfin, d'agir sur la base d'une commande politique destinée à l'écarter de la direction de la société», fustige le pool des avocats de la partie civile.
Il révèle que les manquements imputés au mis en cause font suite à un audit mené avec «sérieux et impartialité» par un cabinet de premier ordre, ayant une signature reconnue sur le plan international. De plus, les conclusions de cet audit financier de «West African Energy SA» sur les exercices 2020, 2021, 2022 jusqu'au 30 juin 2023 ont achevé de convaincre les plaignants et les autorités de l'enquête, de la réalité des malversations commises par monsieur Samuel Sarr». Par conséquent, Me Moussa Sarr et ses collègues estiment que ces accusations ne résultent pas de simples déclarations des plaignants qui sont des hommes d'affaires avertis et reconnus dans leurs domaines et ont fait leurs preuves dans leurs secteurs d'activités. De plus, ils ajoutent que ces derniers «ne souffrent d'aucune faiblesse cognitive et maîtrisent parfaitement les règles qui commandent l'ingénierie et la structuration financière».
Pour eux, les manquements relevés sont d'une telle évidence qu'ils ne requièrent aucune expertise avérée. Encore qu’ «il n'est pas nécessaire de sortir d'une grande école de commerce pour comprendre les mécanismes d'un montage financier, alors surtout que toutes les preuves du détournement sont dûment constatées et confirmées par un audit». A rappeler que l’arrestation de Samuel Sarr fait suite à la plainte déposée, il y a plus d'un an, par l'ancien PCA et actionnaire de ladite société, Moustapha Ndiaye, pour le compte de deux autres actionnaires (dans le cadre de la société West African Energy). Le plaignant avait enrôlé un cabinet d'audit appelé «Mazars». Lequel cabinet a audité les finances de la société West African Energy et établi un rapport détaillé relativement aux manquements qui ont été relevés à travers des opérations de décaissement. L'audit aurait révélé que le montant total non justifié de manière probante ou non autorisé s'élève à plus de 8 milliards de FCFA.
Par Babacar FALL
LETTRE OUVERTE AU PRÉSIDENT DU CDEPS
Pourquoi on n’entend que vous et Maimouna Faye ? Est-ce que les autres patrons ne s’intéressent plus au CDEPS ou est-ce qu’ils ne partagent pas vos sorties qui sont en déphasage avec la règlementation ?
Depuis quelques temps, je vous entends affirmer que la constitution pose le principe de la liberté d’entreprendre. C’est vrai mais une liberté absolue n’existe pas. Sinon nous serions dans une société invivable. La liberté est toujours encadrée par les lois et règlements. La constitution sénégalaise permet à chaque citoyen qui remplit les conditions de se présenter à l’élection présidentielle. Le parrainage, la caution limitent cette liberté.
Vous parlez de liberté d’entreprendre et pourtant pour créer une boulangerie, il faut une autorisation délivrée par l’autorité administrative. Il en est de même pour mettre en place une école, une université privée, une clinique privée, une agence de voyage, un hôtel, une auberge, une entreprise de presse etc.
Je constate qu’en tant que président d’une organisation patronale, vous ignorez les règles les plus élémentaires du code qui régit votre profession « le code de la presse ».
En effet vous avez affirmé plusieurs sfois et je vous cite «la création d’un média au Sénégal n’est soumise à aucune autorisation administrative». Avez- vous lu l’article 94 du code de la presse ? je le cite « Article 94.- L’exercice de toute activité d’édition, de distribution et de diffusion de services de communication audiovisuelle quelle que soit la technologie utilisée, est subordonné à une autorisation délivrée par le Ministre chargé de la Communication, après avis conforme de l’organe de régulation, dans les conditions définies par le présent Code. L’autorisation accordée est personnelle. Elle ne peut être cédée ni transférée à un tiers. La jouissance des droits découlant de cette autorisation est subordonnée au paiement d’une redevance annuelle dont le montant, les modalités de recouvrement et de répartition sont fixées par arrêté conjoint du Ministre chargé de la Communication et du Ministre en charge des Finances, après avis consultatif de l’organe de régulation ». Il n’ y a pas d’équivoque et d’interprétation possible. L’article 68 précise « Article 68.- L’entreprise de presse écrite doit être enregistrée auprès du Ministère en charge de la Communication dès sa création ». Le code de la presse va plus loin pour les entreprises de distribution et les imprimeurs.
« L’entreprise de distribution de presse est tenue de communiquer périodiquement au Ministère en charge de la Communication les résultats des ventes de l’ensemble des organes de presse écrite qui lui sont confiés selon des modalités fixées par arrêté ministériel ». Il en est de même pour l’imprimeur qui est tenu également de « communiquer périodiquement au Ministère en charge de la Communication les tirages qui lui sont confiés selon des modalités fixées par arrêté ministériel » (Article 93). Ces dispositions vous interpellent d’ailleurs en tant qu’imprimeur.
Un Président d’une organisation ne devrait pas ignorer les règles qui gouvernent sa profession. Si vous relisez le code de la presse qui a été adopté avec l’aval des patrons de presse, vous comprendrez pourquoi certaines entreprises de presse sont recalées dans le cadre du recensement en cours et qui entre dans la normalité des choses.
Pour terminer Monsieur le président, pourquoi on n’entend que vous et Maimouna Faye est ce que les autres patrons ne s’intéressent plus au CDEPS ou est ce qu’ils ne partagent pas vos sorties qui sont en déphasage avec la règlementation ?
UN PAS DE DEUX PRÉSIDENTIEL AU QATAR
La poignée de main entre Diomaye et Karim ressemble à "un tango, une danse synonyme d'étreinte et de violence contenue". Une métaphore qui illustre parfaitement l'ambiguïté de cette rencontre où se mêlent intérêts politiques, économiques et judiciaires
(SenePlus) - Dans une chronique satirique publiée dans Jeune Afrique, le dessinateur et éditorialiste Damien Glez décrypte avec ironie la récente rencontre entre le président Bassirou Diomaye Faye et Karim Wade à Doha, la qualifiant de "dernier tango en terre qatarie".
La photo de leur poignée de main, largement diffusée sur les réseaux sociaux le 8 décembre, ressemble selon le chroniqueur à "un tango, une danse synonyme d'étreinte et de violence contenue". Une métaphore qui illustre parfaitement l'ambiguïté de cette rencontre où se mêlent intérêts politiques, économiques et judiciaires.
Comme le souligne Damien Glez, le mystère reste entier sur l'initiateur de ce rendez-vous. "Aucune des parties prenantes n'ayant avoué être à l'initiative du rendez-vous", écrit-il, balayant au passage l'argument d'une simple volonté d'"ouverture" avancée par certains observateurs.
L'éditorialiste met en lumière les enjeux sous-jacents de cette rencontre. D'un côté, Bassirou Diomaye Faye, fort de sa récente victoire aux législatives, pourrait avoir besoin de l'influence de Wade dans "de nombreux dossiers économiques qui concernent la région du Golfe" et notamment dans "la gestion du Fonds stratégique d'investissement qatari pour l'Afrique". De l'autre, Karim Wade, bien que gracié en 2016, reste redevable d'une amende colossale de "138 milliards de F CFA".
La chronique compare également leur relation à un "cha cha cha", fait de "pas en avant et de pas en arrière", rappelant que Wade fils avait soutenu Faye à la présidentielle mais pas aux législatives du 17 novembre. Une valse-hésitation politique que l'entourage présidentiel tente de minimiser en insistant sur la dimension économique de la rencontre.
Selon Jeune Afrique, la présidence sénégalaise préfère d'ailleurs préciser que le chef de l'État n'a pas rencontré "le secrétaire général adjoint du Parti démocratique sénégalais (PDS), mais l'ancien ministre d'État, de la Coopération et des Transports", soulignant ainsi la primauté de l'aspect économique sur le politique.
La rencontre s'est déroulée en marge de la 22e édition du Forum de Doha, où le président sénégalais est venu défendre, selon les sources officielles citées par le chroniqueur, l'image d'un "Sénégal et d'une Afrique décomplexée, jeune, ambitieuse et résolument ouverte au monde". Une vision qui contraste avec le parcours de Karim Wade qui, comme le note avec ironie Damien Glez, "n'incarne plus vraiment la relève" et est "bien plus âgé que le nouveau chef de l'État".
NDIAKHATÉ HANTÉE PAR NGAGNE DIAW
Dans cette localité de la commune de Keur Moussa, région de Thiès, les habitants vivent dans l'angoisse d'une contamination au plomb
En 2008, le quartier Ngagne Diaw, situé à Thiaroye Sur Mer, dans le département de Pikine (Dakar) a été infecté au plomb. D’importantes conséquences environnementales et des morts d’enfants ont été comptabilisées. Des années plus tard, les habitants de Ndiakhaté, dans la commune de Keur Moussa, région de Thiès, craignent vivre la même situation. Appuyés par le Centre de recherches et d’actions sur les droits économiques sociaux et culturels (Cradesc), ils ont rencontré la presse, dans la journée du jeudi 5 décembre, pour étaler leurs griefs.
En face de l’usine, il a ses champs qu’il est obligé de céder. «A cette période de l’année, nous étions en pleine activité champêtre. Mais, tous ceux qui ont des terres ici, ont opté de céder leurs parcelles pour aller ailleurs. On a constaté une perte de nos rendements», dit Mamadou Léye, coordonnateur du Collectif des habitants de Ndiakhaté demandant aux autorités de prendre des mesures pour l’arrêt de la production ou la délocalisation de l’usine.
Mouhamadou Mansour Ciss, membre dudit collectif abonde dans le même sens. «Depuis l'installation de l'usine, nous avons constaté que les avortements sont devenus très fréquents dans la localité. Ensuite, des cas de tuberculose sont enregistrés, les enfants qui tombent malades très souvent», affirme-t-il.
Les activités agricoles et avicoles sont à l’arrêt. «Depuis 2019, pratiquement, il n'y a plus d'activité agricole parce que les effets commencent à se manifester dans la production. On faisait aussi de l’aviculture, mais on a constaté que les poussins ne vivent pas plus de 20 jours. Ils sont contaminés et meurent». Selon les habitants de Ndiakhaté, le ministre de l’Environnement et de la Transition écologique, Daouda Ngom, a été saisi. Il a promis de procéder à l’évaluation nécessaire pour déterminer si les ennuis et autres nuisances décrites par les riverains de l’usine sont imputables au recyclage du plomb.
La position du ministère de l’Environnement sur la question est mitigée. Une Attestation de conformité délivrée à l’entreprise, à la date du 5 février 2020, l’autorise à exercer ses activités. Une copie de ce document mise à notre dispositions, nous renseigne que : «le comité technique s'est réuni les jeudis 22 août et 31 octobre 2019, à Thiès pour l'examen du rapport d'Etude d'impact environnemental et social (EIES) du projet de mise en place d'une unité de recyclage de métaux non ferreux dans la commune de Keur Moussa. Suite à ces rencontres, une séance d'audience publique s'est tenue, le jeudi 28 novembre 2019, à Keur Moussa. Au terme de cette procédure et de la prise en compte des observations issues des rencontres précitées dans le rapport final, j'atteste que le projet de mise en place d'une unité de recyclage de métaux non ferreux dans la commune de Keur Moussa est conforme aux dispositions du Code de l'Environnement relatives aux études d'impact».
Suspendue en décembre 2022, puis autorisée à épuiser ses stocks en trois mois, «l'usine continue de plus belle ses activités»
Mais, à la suite d'une mission d'évaluation du ministère en charge de l’Environnement, le 12 décembre 2022, l'usine a été suspendue après le constat fait du que le décor de la zone de production qui n’était pas conforme à la situation analysée et décrite dans l’Etude d’impact environnemental.
Cependant, quelques mois plus tard, une autorisation de trois mois pour épuisement de stock avait été accordée à l’entreprise, selon Mamadou Salif Sané, responsable du programme au Centre de recherches et d’actions sur les droits économiques sociaux et culturels (Cradesc). Et depuis lors, «l'usine continue de plus belle ses activités», déplore-t-il. Donc l’autorisation de trois mois pour épuiser les stocks perdure encore, deux ans après la décision de suspension de toutes activités de l’usine.
Il dénonce des irrégularités dans l’octroi du permis d’exploitation. «On a constaté beaucoup d'irrégularités dans l'autorisation qui avait été donnée à l'usine. La distanciation de 500 mètres entre l’usine et le cours d’eau n’est pas respectée, il y a la zone des Niayes». Pis, selon Mamadou Salif Sané, concernant la gestion des déchets, «aucune mesure n'a été respectée par l'entrepreneur».
Saisi par la Rédaction de Sud Quotidien, le Centre antipoison du Centre hospitalier national universitaire de Fann (Chu-Fann), dit avoir reçu des plaintes des populations concernant d’éventuels impacts/contaminations qui seraient inhérents aux activés de l’usine. Mais l’hôpital dit n’avoir pas encore réalisé des enquêtes sur la question. Car pour cela, « il faut une autorisation des autorités ».
LES DESSOUS D'UNE RENCONTRE AU SOMMET ENTRE DIOMAYE ET KARIM
Des sources de la présidence indiquent que l'exilé du Qatar a été reçu en sa qualité d'ancien ministre, et non comme figure du PDS. La question de l'amende de 138 milliards de francs CFA qu'il doit à l'État sénégalais n'aurait pas été abordée
(SenePlus) - Le président Bassirou Diomaye Faye et Karim Wade se sont entretenus au Qatar, en marge du Forum de Doha, dans des circonstances qui révèlent les subtilités de la politique sénégalaise.
Les contours de cette entrevue, dont les initiateurs restent mystérieusement dans l'ombre, comme le rapporte RFI, dévoilent une chorégraphie diplomatique soigneusement orchestrée. La présidence a d'ailleurs pris soin de cadrer l'événement, précisant que Karim Wade était reçu en sa qualité d'ancien ministre, et non comme figure du Parti démocratique sénégalais (PDS).
Selon les sources proches de l'exécutif citées par la radio française, les discussions se sont concentrées sur des dossiers économiques stratégiques. Et pour cause : installé dans le Golfe depuis huit ans, Karim Wade s'est forgé une réputation de personnage clé dans les cercles d'affaires de la région. Son nom résonne particulièrement autour du Fonds stratégique d'investissements qatari pour l'Afrique, bien qu'il n'y occupe officiellement aucune fonction.
Le timing de cette rencontre intrigue les observateurs. Elle intervient dans un contexte politique complexe : si Wade avait soutenu Faye lors de la présidentielle de mars, il s'en était ensuite démarqué lors des législatives de novembre. Un revirement que la présidence sénégalaise, selon RFI, considère avec philosophie, y voyant simplement l'expression normale du jeu démocratique.
L'épineuse question de l'amende de 138 milliards de francs CFA que doit toujours Wade, malgré sa grâce en 2015 pour enrichissement illicite, n'aurait pas été abordée.
Sur X, le président Faye a rapidement évoqué "des échanges constructifs sur la situation politique, économique et sociale" du pays. Une formulation diplomatique qui masque peut-être des enjeux plus profonds. L'entourage de Karim Wade, cité par RFI, insiste sur les "très bonnes relations" entre les deux hommes, au-delà de leurs divergences politiques.
LE PARI PAPE THIAW
La FSF, qui entame le processus de désignation, doit évaluer si l'ancien international a les épaules pour succéder à Cissé. L'enjeu est de taille : maintenir le Sénégal au sommet du football africain tout en assurant une transition en douceur
Adjoint d’Aliou Cissé, puis entraîneur intérimaire des « Lions » après l’éviction de ce dernier, Pape Thiaw se positionne naturellement comme le favori pour le poste de sélectionneur national des Lions du foot.
« Ma mission à la tête de l’équipe nationale s’arrête à la sortie de cette salle de conférence. Maintenant, je reste à la disposition de la fédération », déclarait Pape Thiaw (43 ans) après la victoire des Lions contre le Burundi (2-0), le 19 novembre dernier, au stade Abdoulaye Wade de Diamniadio. En ouvrant la porte à un retour sur le banc de l’équipe nationale de football, Pape Thiaw a clairement affiché ses ambitions de succéder à Aliou Cissé, qui a dirigé les Lions pendant neuf ans, remportant notamment la CAN 2021 au Cameroun.
L’ancien buteur de FC Lausanne (Suisse), du RC Strasbourg (France), du Dynamo Moscou (Russie) et d’Alavés (Espagne) est désormais en pole position pour devenir le prochain sélectionneur des Lions. « Son principal argument est d’abord ses quatre victoires. Je dis toujours que le meilleur allié d’un entraîneur, ce sont les victoires», analyse Demba Varore, journaliste sportif à Dsport.
Pape Thiaw, c’est aussi un parcours notable en sélection, à la fois comme joueur et comme entraîneur de l’équipe locale. « Il a remporté le CHAN, le trophée que le Sénégal ne s’imaginait jamais soulever. C’est lui qui l’a rangé dans l’armoire de la FSF. Il y a aussi ce statut d’ancien international qui a connu les exigences du haut niveau et de la tanière, mais aussi, même si ce fut court, il a été adjoint d’Aliou Cissé », indique Demba Varore.
Début du processus de désignation, ce 10 décembre
Le choix du sélectionneur national devrait intervenir avant la fin de l’année. La Fédération sénégalaise de football (FSF) lance le processus, ce mardi 10 décembre, lors de sa réunion du comité exécutif.
Un processus devrait aboutir au choix final qui sera communiqué au ministère des Sports. « La liste ne peut être qu’une liste restreinte qui ne dépassera pas certainement cinq, et parmi eux, je pense que Pape Thiaw a sa carte à jouer. Je ne dis pas que c’est joué, mais c’est le comité exécutif qui va se réunir qui fera le choix », déclarait Me Augustin Senghor après la victoire contre le Burundi lors de la dernière journée des éliminatoires de la CAN 2024. Ainsi, le sélectionneur qui sera désigné, selon Me Senghor, doit avoir « un projet, la connaissance du haut niveau et la connaissance du football local ».
A priori, Pape Thiaw semble cocher toutes les cases. L’ancien international, avec 16 sélections (5 buts), s’est déjà frotté au haut niveau durant sa carrière de footballeur au FC Lausanne (Suisse), au RC Strasbourg, au Dynamo Moscou (Russie) et à Alavés (Espagne).
L’argument financier
Sur le plan local, il a dirigé pendant trois saisons NGB (Niary Grand-Dakar Biscuiterie), avant d’être éjecté en février 2021 pour «insuffisance de résultats ». Entraîneur adjoint de l’équipe nationale locale pendant plusieurs années, il est intronisé en octobre 2021 après le décès de Joseph Koto. À la tête de cette sélection, il réalise l’un de ses plus grands exploits en remportant le premier CHAN du Sénégal devant l’Algérie en finale.
En plus de son parcours, le technicien bénéficie de la dynamique victorieuse de l’expertise locale dans les différentes sélections nationales en Afrique depuis deux ans. Il peut également compter sur le soutien de la Direction technique nationale (DTN), qui aurait déjà validé son profil.
Toutefois, bien que la candidature de Pape Thiaw soit sportivement solide et économiquement viable dans le contexte actuel, Demba Varore estime que la fédération ne peut pas se permettre une erreur de casting dans le choix du successeur d’Aliou Cissé. « Je considère que lorsque l’on atteint un certain standing, il faut des encadreurs qui ont également ce niveau. Et cela va de soi : pour avoir un entraîneur de haut niveau, il faut mettre la main à la poche », prévient-il.
L’argument financier ne doit en aucun cas plomber au choix d’un technicien expérimenté, conclut-il. « C’est aux dirigeants de la fédération d’aller trouver les moyens de leurs ambitions. Dans certains pays, les sélectionneurs sont payés par l’équipementier. Il y a des mécanismes qui peuvent permettre de gérer le salaire exorbitant d’un sélectionneur », lance notre interlocuteur.
Malgré une communication qui reste encore à parfaire, Pape Thiaw a déjà mis tous les atouts de son côté pour le poste. « Il y a des choses à améliorer. Je l’ai vu hésitant en conférence de presse. Il n’a pas encore la roublardise qu’il faut aux techniciens face aux journalistes. Or, cela fait désormais partie intégrante de la fonction du coach en activité. Mais il faut noter aussi qu’en tant qu’intérimaire, il a disputé quatre matchs et les a tous gagnés sans encaisser de but. Il a donc réussi sa mission », note Demba Varore.
LAT DIOP FIXÉ SUR SON SORT LE 11 DÉCEMBRE
Placé sous mandat de dépôt depuis trois mois pour détournement de deniers publics et extorsion de fonds, l’ancien directeur général de la LONASE a introduit plusieurs demandes de liberté provisoire refusée.
Placé sous mandat de dépôt depuis trois mois pour détournement de deniers publics et extorsion de fonds, l’ancien directeur général de la LONASE a introduit plusieurs demandes de liberté provisoire refusée.
Ses conseils ont tenté de saisir la chambre d’accusation du pool judiciaire financier pour annuler la procédure et recouvrer la liberté. Selon Les Echos, celle-ci a convoqué Lat Diop et l’Agent Judiciaire de l’État, le 11 décembre pour une audience.
Les avocats visent des vices pour sortir leur client de prison.
Il s’agit de la violation de la garde à vue dont le délai a été dépassé, la contradiction sur les faits visés, c’est-à-dire, le parquet vise une extorsion de fonds portant sur 8 milliards et en même temps un détournement de deniers publics sur la même somme.
Par ailleurs, la LONASE ne s’est pas constituée partie civile dans cette affaire.