VIDEOMOUSSA TINE ACCUSE PASTEF D'EUTHANASIE PARLEMENTAIRE
Le président de l'Alliance démocratique Penco estime que l'argument budgétaire avancé par la majorité pour rejeter la proposition de loi d'abrogation de l'amnistie introduite par Thierno Alassane Sall est "fallacieux" et "dangereux" pour l'avenir

Le président de l'Alliance démocratique Penco, Moussa Tine, a vivement critiqué dimanche le rejet par l'Assemblée nationale de la proposition de loi d'abrogation totale de l'amnistie introduite par le député Thierno Alassane Sall. Invité de l'émission "Point de vue" sur la RTS, il a dénoncé cette décision qu'il qualifie d'"erreur parlementaire".
Selon Moussa Tine, l'argument avancé par la majorité pour rejeter cette proposition - celui des implications budgétaires - est totalement infondé. "La justification est fallacieuse, elle est grave et elle est dangereuse", a-t-il déclaré, expliquant que cette interprétation de l'article 82 de la Constitution crée un dangereux précédent.
"On dit qu'on rejette parce qu'il y a des incidences budgétaires. Mais tout projet de loi entraîne forcément une implication budgétaire, directe ou indirecte", a-t-il argumenté. "C'est quoi la charge nouvelle d'abroger une loi ? La loi existait, elle était là. On l'a créée, on dit juste 'la loi, elle n'existe plus'. C'est quoi la charge budgétaire nouvelle qu'on a créée ?"
Pour le leader politique, cette abrogation représente un devoir moral et politique, notamment pour faire la lumière sur les décès survenus lors des manifestations. "Les Sénégalais sont morts parce que nous avons appelé à des batailles [...]. Il s'est trouvé qu'il y a des Sénégalais qui sont morts", a-t-il rappelé.
"Aujourd'hui, quand nous avons la majorité, nous avons une obligation à la fois morale, mais aussi une obligation politique d'abroger cette loi d'amnistie pour permettre que la lumière soit faite justement sur cette affaire-là", a insisté Moussa Tine.
Il a également tenu à rassurer que l'abrogation ne remettrait pas en cause la situation des actuelles autorités : "Personne ne peut mettre le premier ministre en prison. Et d'ailleurs, nous avions considéré que ces gens étaient injustement en prison."
"Mais par contre, vous allez aider à savoir justement ce qui s'est passé, pourquoi des Sénégalais sont morts. Les familles vont savoir pourquoi leur enfant est mort", a-t-il conclu, estimant que cette vérité est due aux victimes et à leurs proches.