OBJECTION AVEC MIMI TOURÉ
De l'assainissement des finances publiques aux perspectives offertes par le pétrole, la haute représentante du chef de l'État trace les contours d'un « Sénégal apaisé » un après l'élection de Diomaye Faye

Aminata Touré, haute représentante du président Bassirou Diomaye Faye, a livré une analyse approfondie de la situation politique et économique du Sénégal lors de son passage dans l'émission "Objection" de Sud FM ce dimanche.
À l'occasion des 65 ans d'indépendance du pays, l'ancienne ministre a mis en avant les progrès "impressionnants" réalisés depuis 1960, citant notamment l'augmentation de l'espérance de vie de 41 à 65 ans et l'atteinte de la scolarisation universelle, avec une progression particulièrement notable des filles dans l'éducation.
Concernant la gouvernance actuelle, Mme Touré a défendu avec force l'approche du président Faye axée sur "l'assainissement des finances publiques" et "la discipline budgétaire". Elle a évoqué la découverte d'une dette "cachée" de 4000 milliards FCFA "qui n'était pas répertoriée dans les comptes publics", affirmant qu'il est essentiel de "savoir où cet argent est allé".
"Ce que j'ai compris, c'est que le président appelle nos concitoyens à comprendre sa démarche", a-t-elle expliqué, soulignant que la transparence financière est désormais "non négociable" pour l'exécutif.
Sur le plan judiciaire, l'ancienne Première ministre a défendu les réformes annoncées issues des assises de la justice, estimant que "la justice joue un rôle central dans notre démocratie". Elle s'est montrée favorable à l'activation de la Haute Cour de Justice pour juger d'anciens responsables si nécessaire, affirmant que "ce n'est pas parce qu'on est président qu'on n'est pas justiciable".
Mme Touré a également soutenu la stratégie économique du gouvernement, centrée sur "la résilience" et "le développement endogène". Elle a détaillé plusieurs initiatives, notamment "la coopératisation du milieu rural" visant les jeunes sur 15.000 hectares, insistant sur la nécessité de "créer de la richesse locale" et de "compter davantage sur nous-mêmes".
"Notre avenir est ici", a-t-elle lancé à l'adresse de la jeunesse sénégalaise, tout en évoquant les perspectives offertes par l'exploitation prochaine du pétrole et du gaz qui "va permettre d'élargir le champ des possibilités".
Questionnée sur le débaptisage récent de l'avenue Charles de Gaulle au profit de Mamadou Dia, elle s'est réjouie de cette décision, la jugeant "tout à fait normale" pour honorer "un grand patriote", et l'inscrivant dans "la trajectoire de la souveraineté" défendue par l'actuel régime.
"L'espoir est permis après une année de gestion des nouvelles autorités", a conclu Aminata Touré, reconnaissant que "le contexte n'est pas facile" mais estimant que le Sénégal est "sur la bonne voie".