L’ULTIME SAUT D’UN BRILLANT OFFICIER PARACHUTISTE

Officier-parachutiste particulièrement brillant et courageux, le général de division (2s) Saliou Ndiaye est décédé le 04 juin dernier dans son village de retraite de Malicounda (Mbour). Le brillant général, qui avait 69 ans, a été enterré à Touba. D’ailleurs, « Le Témoin » se demande comment un « Grand soldat » comme le général Saliou Ndiaye a-t-il pu mourir dans l’anonymat, c’est-à-dire une disparition passée inaperçue au niveau des media. Heureusement que, dès l’annonce de la mort du général Saliou Ndiaye, le chef d’état-major général des armées (Cemga), le général Mbaye Cissé, a fait déployer immédiatement un détachement à Mbour pour rendre les honneurs funèbres militaires à l’illustre disparu. Une sonnerie d’adieu à un brillant officier parachutiste qui venait de faire son ultime saut dans l’Au-delà.
Sorti de la prestigieuse Académie royale militaire de Meknès (Maroc), Saliou Ndiaye, que l’on surnommait « Ndiaye Dolé » de par ses qualités physiques exceptionnelles, a été un brillant officier au parcours sans faute. La preuve par son diplôme de 6e dan de taekwondo qu’il avait reçu récemment des mains de Son Excellence Hyung-Kuk Kim, ambassadeur de la République de Corée au Sénégal. Juste pour montrer que le général Saliou Ndiaye fut un soldat complet tant sur le plan physique qu’intellectuel. Au bataillon des parachutistes de Thiaroye-gare, où l’on raconte encore ses hauts faits d’armes aux nouvelles recrues, le chef de corps Saliou Ndiaye a eu à étaler toutes les qualités d’un officier valeureux et exceptionnel en matière de commandement. Dans les casernes comme sur les théâtres d’opération, le chef Saliou Ndiaye, un preux combattant, a bâti sa réputation en étant dur avec ses hommes comme avec lui-même quand il s’agissait de discipline mais singulièrement attentionné à leur égard en veillant à ce qu’ils ne manquent de rien. En Casamance comme dans toutes les opérations extérieures (Opex), Saliou Ndiaye a eu à prouver qu’il était né et fait pour l’Armée. Tous ceux qui l’ont côtoyé garderont de lui le souvenir vif d’un chef aux qualités humaines et de soldat incomparables.
Un héros de l’opération « Foudre 95 » !
Dans les groupes Whatsapp regroupant des anciens camarades d’armes, les témoignages fusent de partout pour saluer le général Saliou Ndiaye. Morceaux choisis: «Un bon camarade s’en est allé ! Nous nous sommes souvent croisés dans nos trajectoires respectives : Au Liban, au Cabinet du Général Mansour Seck, à Kaolack... Un grand lettré du Coran ! Que Dieu lui réserve le meilleur des Paradis ! » témoigne cet officier supérieur. « Il était un militaire élégant dans sa tenue et un animateur. Je me souviens de notre séjour très agréable aux Etats-Unis, à Iackland, au Texas » écrit un autre. Particulièrement ému, un ancien Cemga raconte : « Oui, nous sommes tous attristés et surpris par le décès du général Saliou Ndiaye. Un grand soldat, Un héros, je dis bien un héros méconnu de «l’Opération Foudre»,hivernage95estparti!» Et de se souvenir de leur détachement mixte commandos et parachutistes en action offensive vers Teniate sur la frontière avec la Guinée Bissau : « Ce jour-là, on est tombés dans une violente et longue embuscade, aux abords du village de Kahem. Pendant que le crépitement des Kalachs persistait et que les éclats de RPG pleuvaient encore, le colonel Saliou Ndiaye, alors chef de corps du bataillon des paras, s’est transformé en conducteur pour sortir un camion cargo US de la nasse par un périlleux demi-tour sur la piste. Et sous des conditions météo adverses, alors que nous comptions déjà un mort et des blessés dans chaque unité » se souvient cet officier général, histoire de donner un aperçu des hauts faits de guerre du général Saliou Ndiaye
Dans les milieux militaires, tout le monde s’accorde à reconnaitre que le général Saliou Ndiaye était un Grand soldat qui a fait sa carrière dans l’infanterie et dans les unités de réserve générale qui lui ont permis de gravir les échelons de lieutenant, capitaine, commandant, lieu tenant colonel, colonel, général de brigade et général de division. Au-delà des armées, Saliou Ndiaye fut un homme admirable et qui demeure un modèle voire un père de famille exemplaire.
Que la terre de Touba où il a été enterré lui soit légère. Le « Témoin » présente ses condoléances attristées à sa veuve, Mme Ndiaye née Anna Nicole Mbodj, à toute sa famille, à l’Armée nationale-et, au premier chef, au Cemga Mbaye Cissé.