APRÈS CISSÉ, LE GRAND DILEMME
La succession de l'ex-sélectionneur des Lions révèle les dessous d'une gouvernance sportive sous influence politique. Alors que plusieurs anciens internationaux sénégalais sont sur les rangs, l'ombre du Français Hervé Renard plane sur le poste
(SenePlus) - L'après Aliou Cissé se dessine, et selon Jeune Afrique (JA), la nomination du nouveau sélectionneur des Lions oscille entre volonté politique et exigences sportives. Malgré la qualification pour la CAN 2025 au Maroc, obtenue grâce au doublé contre le Malawi (4-0 et 1-0), c'est bien la succession de l'ancien coach qui cristallise l'attention.
Le départ de Cissé, champion d'Afrique 2022, résulte d'une décision politique, comme le révèle un membre de la Fédération sénégalaise de Football (FSF) à JA : "Au plus haut sommet de l'État, on ne voulait plus de Cissé, au motif qu'il y avait un désamour avec le public". Cette décision intervient malgré le soutien majoritaire des membres de la FSF, qui se sont heurtés au refus de la ministre des Sports, Khady Diène Gueye.
L'intérim est actuellement assuré par Pape Thiaw, ancien adjoint de Cissé et vainqueur du CHAN 2023. Son profil de technicien local pourrait séduire, alors que la tendance penche clairement vers la nomination d'un sélectionneur sénégalais. Comme l'explique l'ancien international Ferdinand Coly : "Au-delà de la question de la nationalité, ce sont surtout les compétences qui importent. Le Sénégal a acquis un standing international, il possède des joueurs de haut niveau, dotés de fortes personnalités".
Plusieurs noms d'anciens internationaux émergent : Omar Daf (Amiens), Mbaye Leye (Seraing) et Habib Beye, récemment promu en Ligue 2 avec le Red Star. "Il y a des gens, dont des ex-Lions influents, qui font du lobbying auprès des décideurs", révèle Coly à Jeune Afrique. Mais un outsider de taille se profile : le Français Hervé Renard, double champion d'Afrique, qui vit partiellement à Saly et bénéficie de l'estime d'Augustin Senghor, président de la FSF.
La décision finale devra concilier les aspirations de la FSF et celles du gouvernement, ce dernier ayant "forcément son mot à dire" puisqu'il prend en charge le salaire du staff technique, selon une source proche de la sélection. À l'approche de la CAN 2025 et des qualifications pour le Mondial 2026, où le Sénégal occupe actuellement la deuxième place de son groupe, le choix du successeur de Cissé s'annonce crucial.
Face à ces enjeux, tant la fédération que le gouvernement semblent privilégier la piste d'un sélectionneur local, tout en restant attentifs aux contraintes financières et aux exigences du haut niveau.