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22 novembre 2024
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DABA, L'ANGE DU CHAOS
Gacha élève Daba. La plasticienne camerounaise rend un hommage mérité à la musicienne sénégalaise, l’une des rares femmes à moto, à Dakar, en toute sérénité, avec une « liberté sans concession » et un caractère qui émerveillent les petites filles.
Deux ans après sa participation dans l’exposition internationale, l’artiste franco-camerounaise Beya Gille Gacha est de retour cette année à la 15è édition de la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar, Dak’Art 2024. Toujours avec la même finesse dans ses créations, Beya Gille Gacha a cette année proposé deux installations parmi lesquelles celle intitulée L’Amazone. Œuvre à travers laquelle elle rend un bel hommage à une autre artiste, la musicienne sénégalaise Daba Makhouredia, une des rares femmes motorisées à Dakar et dont la Camerounaise est prise d’admiration.
Ainsi, Gacha, la Camerounaise, a décidé de rendre plutôt un « femmeage » à Daba la Sénégalaise parce qu’inspirante, impressionnante. Pour Gacha, Daba s’affirme à travers sa personnalité, son caractère, « sa liberté sans concession » en se mettant souvent à moto sans se préoccuper du qu’en dira-t-on. Tant que sa manière d’être parle aux petites filles, et même aux petits garçons, ce n’est que du bien.
Pour Beya, Daba fait partie de ces personnes qui changent le monde en y apportant du « chaos » dans un sens mélioratif du terme. Elle parle de « l’ange du chaos ». A travers sa « liberté sans concession » Daba donne au monde une certaine « grandeur, de l’avis de la plasticienne.
Dans sa deuxième installation, l’artiste franco-camerounaise a proposé d’une création particulière, un objet en rapport avec la Seconde Guerre mondiale qui nous plonge dans la problématique de la préservation de l’environnement, du rapport de l’humain à la nature. Pour Beya Gille Gacha que l’Homme se résolve à protéger la nature ou pas, cela ne semble pas très grave parce que la nature « finira toujours par prendre ses droits. »
DABA, L’ANGE DU CHAOS
UNE MANIA DE LA KORA QUI DEFIE LA SCENE AMERICAINE
Chanteuse, joueuse de Kora et de Piano, la star montante de la musique malienne, Wassa Kouyaté, fait son bonhomme de chemin. En tournée aux Etats-Unis, elle devient le porte-étendard de la culture mandingue sur la scène internationale.
Bés Bi le Jour |
Adama Aïdara KANTE |
Publication 17/10/2024
Chanteuse, joueuse de Kora et de Piano, la star montante de la musique malienne, Wassa Kouyaté, fait son bonhomme de chemin. En tournée aux Etats-Unis, elle devient le porte-étendard de la culture mandingue sur la scène internationale.
Originaire d’une lignée prestigieuse des griots, Wassa Kouyaté est une chanteuse accomplie. Elle est une instrumentiste de talent, joueuse de la kora, un instrument traditionnellement plus fréquemment utilisé par les hommes. Mais, à l'instar de la Gambienne Sona Jobarteh et de la Sénégalaise Senny Camara, la Malienne fait figure d’exception en tant que l’une des rares femmes à maîtriser cet instrument complexe qui est rendu célèbre par les défunts comme Soundioulou Cissokho, Mory Kanté, Toumani Diabaté… Diplômée de l’Institut national des arts de Bamako, Wassa s’est vite perfectionnée à la kora qu’elle a choisie dès ses premières années de formation. Chanteuse, compositrice, la jeune star s’est imposée grâce à son talent sur la scène internationale. Son dévouement pour la musique africaine n’est plus un secret. Elle a eu à collaborer avec des artistes de renom, notamment le regretté Thione Ballago Seck. Et ses performances ont conquis un large public à travers le monde.
Tournée américaine
Actuellement Wassa Kouyaté est en tournée américaine où elle fait sensation dans plusieurs grandes villes. Ce qui est opportunité pour l’artiste de partager son art, son savoir-faire, afin d’introduire les sonorités de la kora à un public international. La chanteuse a également marqué les esprits avec la sortie de sa nouvelle vidéo intitulée «Gnagaryguassa», une œuvre qui rend hommage à la femme africaine. Ce morceau, où Wassa s’entoure de djembés, de balafons et bien sûr de sa fidèle kora, est le fruit d’une collaboration avec des musiciens aguerris. «Gnagaryguassa» témoigne non seulement de son talent, mais aussi de son engagement en faveur des femmes. Une cause qu’elle défend à travers ses compositions et ses prises de position.
Avec une vingtaine de spectacles à son actif sur la scène internationale, Wassa Kouyaté est désormais reconnue comme une ambassadrice de la musique malienne. Son surnom de «Princesse de la Kora» n’est pas un vain mot grâce à ses compétences techniques, sa capacité à moderniser et à faire évoluer les traditions musicales africaines. Du coup, la tournée américaine marque une étape décisive dans sa carrière. À travers ses créations et ses performances, Wassa Kouyaté s’affirme comme une figure montante de la scène musicale africaine, l’héritage culturel de son pays en bandoulière.
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LES GBAGBOS, UN DIVORCE QUI ÉBRANLE LA CÔTE D'IVOIRE
Laurent et Simone Gbagbo, autrefois unis dans la lutte, se déchirent aujourd'hui sous les yeux de toute une nation. À un an de la présidentielle, leur séparation tumultueuse pourrait bien redessiner le paysage politique ivoirien
À l'approche de la présidentielle ivoirienne de 2025, un drame familial aux allures de feuilleton politique tient le pays en haleine. Laurent et Simone Gbagbo, figures emblématiques de la scène politique ivoirienne, voient leur divorce se muer en bataille rangée sur la place publique.
Tandis que Nandia Bamba, nouvelle épouse de Laurent, s'apprête à lancer une offensive juridique pour déposséder Simone du nom Gbagbo, les ambitions politiques des ex-conjoints s'entrechoquent. Cette guerre des roses, loin d'être anodine, révèle les fissures d'une opposition en quête de renouveau.
Dans les rues d'Abidjan, on murmure que ce divorce à l'ivoirienne pourrait bien sonner le verre d'une ère politique. À 79 et 75 ans respectivement, Laurent et Simone Gbagbo font figure de dinosaures dans un pays où la jeunesse bouillonne. Leur lutte intestine, aussi passionnante soit-elle pour les amateurs de drames politiques, pourrait bien être le dernier acte d'une pièce dont le rideau tarde à tomber.
Alors que leurs partis respectifs peinent à s'imposer face aux mastodontes du paysage politique ivoirien, une question demeure : cette saga familiale sera-t-elle l'épilogue ou le prélude d'un nouveau chapitre de l'histoire politique de la Côte d'Ivoire ?
DIDDY DERRIÈRE LES BARREAUX
Inculpé pour trafic sexuel et racket, le magnat du rap a vu sa demande de libération sous caution rejetée par la justice américaine
(SenePlus) - Selon un rapport du New York Times (NYT), Sean Combs, figure emblématique de l'industrie musicale américaine, a été placé en détention fédérale mardi dernier après s'être vu refuser une libération sous caution. Le producteur de musique, connu sous les noms de scène Diddy et Puff Daddy, fait face à des accusations de trafic sexuel et de racket.
Le contraste est saisissant entre la vie de luxe de Combs et sa nouvelle réalité. Le New York Times rapporte : "Quand Sean Combs a volé de Miami à New York ce mois-ci pour se préparer à une inculpation fédérale attendue, il a laissé derrière lui son vaste manoir avec ses multiples piscines, son spa et sa maison d'hôtes sur une île artificielle."
Désormais, Combs est détenu au Metropolitan Detention Center (MDC) de Brooklyn, un établissement abritant plus de 1 200 détenus et réputé pour ses conditions difficiles. Un avocat cité par le journal décrit le MDC comme "une prison fédérale surpeuplée, en sous-effectif et négligée qui est un enfer sur terre."
Les avocats de Combs ont tenté en vain d'obtenir sa libération sous caution. Selon le NYT, ils ont proposé une caution de 50 millions de dollars, garantie par sa résidence de Miami. Dans une lettre adressée à la juge, ils ont qualifié les conditions de détention au MDC d'"horribles", citant des cas de contamination alimentaire et plusieurs suicides survenus ces dernières années.
Cependant, la juge Robyn F. Tarnofsky est restée inflexible, convaincue par les arguments des procureurs fédéraux. Emily A. Johnson, procureure, a déclaré lors de l'audience : "La séquence des événements montre clairement qu'on ne peut pas prendre la parole de l'accusé pour argent comptant".
Les accusations portées contre Combs sont graves. Le New York Times indique que "les procureurs l'accusent d'avoir contraint des femmes à participer à des soirées sexuelles élaborées avec des prostitués masculins et d'avoir utilisé la violence et l'intimidation pour les empêcher de le dénoncer."
L'ampleur de l'enquête est considérable. Les procureurs ont notamment émis plus de 300 assignations à comparaître devant le grand jury et collecté plus de 90 téléphones portables, ordinateurs portables et comptes de stockage électronique dans le cadre de l'affaire.
Pour l'instant, Sean Combs, enregistré sous le numéro 37452-054, restera détenu au MDC. Son équipe juridique a annoncé son intention de faire appel de la décision de détention. En cas d'échec, le producteur pourrait passer des mois au MDC en attendant son procès.
APRÈS BOURGES FOOT 18, SADIO MANÉ VA ENCORE INVESTIR EN FRANCE
Associé à l’entrepreneur berrichon Sébastien Pillard, avec lequel il vient de créer la société SM10 France, l’international sénégalais est en passe de faire l’acquisition d’un hôtel particulier du centre-ville de Bourges.
iGFM (Dakar) Patron du Bourges Football Club, la star mondiale du ballon rond Sadio Mané souhaite investir dans le Cher. Associé à l’entrepreneur berrichon Sébastien Pillard, avec lequel il vient de créer la société SM10 France, l’international sénégalais est en passe de faire l’acquisition d’un hôtel particulier du centre-ville de Bourges, avec pour but de le transformer en complexe de luxe.
L’investissement de Sadio Mané à Bourges devrait largement dépasser le cadre du football. La star mondiale du ballon rond ne compte pas se contenter du costume d’actionnaire majoritaire de la société par actions simplifiée (SAS) SM10 Pro Bourges, statut faisant de lui le patron du Bourges Football Club.
Vers l'acquisition d'un hôtel particulier qui sera transformé en complexe de luxe
Sadio Mané est visiblement tombé sous le charme du département du Cher. Quasi un an après avoir être devenu actionnaire majoritaire du club de Bourges Foot 18 en National 2, l’international sénégalais (107 sélections, 43 buts) est sur le point d’acquérir un hôtel particulier pour le transformer en complexe de luxe, informe Le Berry Républicain.
Un investissement de plusieurs millions d’euros
L’idée est de faire sien L’Hôtel des Méloïzes, également appelé hôtel des Finances, dans le centre-ville de Bourges et de le transformer en un établissement haut de gamme. L’ambitieux projet, d’un coût total estimé à plusieurs millions d’euros d’après le quotidien départemental français, englobe, entre autres, un restaurant gastronomique, des solutions d’hébergement de luxe et un espace de bien-être.
Populaire pour ses ouvrages dans le caritatif au Sénégal depuis plusieurs années, Sadio Mané dévoile petit à petit sa facette d’homme d’affaires au nez creux. Avec son associé Sébastien Pillard, un entrepreneur berrichon avec lequel il vient de créer la société SM10 France portant ses initiales, l’ailier de 32 ans a flairé le bon coup. « Sadio Mané souhaite, comme moi, investir sur le territoire. Et si nous travaillons ensemble sur ce magnifique dossier, c’est parce que nous sommes conscients que la demande est forte », a confirmé Pillard.
Les deux hommes sont entrés en contact par l’intermédiaire de Cheikh Sylla, ami de la star et président de BF18. Toujours selon Le Berry Républicain, le complexe ouvrira ses portes en 2026. L’ancien de Liverpool est également entré au capital du groupe Sesyclau, un cador du commerce dans le Berry, ajoute la même source.
SIDY DIOP LIBRE
Jugé ce lundi au Tribunal des flagrants délits de Dakar, le chanteur qui a été déclaré coupable pour défaut de permis et d’assurance, a été relaxé. Il va, cependant, payer une amende de 150 000 francs Cfa.
iGFM - (Dakar) Le chanteur Sidy Diop pourra passer la nuit chez lui ce lundi. Le Tribunal des flagrants l'a libéré au terme de son procès.
L'artiste Sidy Diop est libre. Jugé ce lundi au Tribunal des flagrants délits de Dakar, le chanteur qui a été déclaré coupable pour défaut de permis et d’assurance, a été relaxé. Il va, cependant, payer une amende de 150 000 francs Cfa.
«Le juge a fait preuve d’indulgence et de clémence. Sidy, à partir d’aujourd’hui, est libre de tout mouvement, il pourra faire son travail, au grand bonheur des artistes, de ses collègues, des sénégalais qui l’aiment. Il en a tiré une leçon. Il va en tirer toutes les conséquences», a réagi son avocat, Me Aboubacry Barro
L'ÉDITORIAL DE RENÉ LAKE
DÉCOLONISER LA JUSTICE
EXCLUSIF SENEPLUS - Dans un État démocratique et de droit, la séparation des pouvoirs entre l'exécutif, le législatif et le judiciaire est fondamentale pour assurer le bon fonctionnement et l'indépendance de chaque institution
Aller chercher le savoir jusqu’en…Chine ! Cette recommandation de bon sens est une invite à aller au-delà des frontières de la vieille métropole coloniale pour chercher les meilleures pratiques (best practices), surtout quand, dans un domaine particulier, celle de l’ex-colonisateur n’est pas le meilleur exemple pour la bonne gouvernance à laquelle les Sénégalaises et les Sénégalais aspirent. S’il y a bien un domaine où la France n’est pas une référence à l’échelle mondiale, c’est bien celui de la Justice dans son rapport avec l’Exécutif.
Dans un État démocratique et de droit, la séparation des pouvoirs entre l'exécutif, le législatif et le judiciaire est fondamentale pour assurer le bon fonctionnement et l'indépendance de chaque institution. Au lendemain de la remise au président Diomaye Faye du rapport général des Assises de la justice qui se sont tenues du 15 au 17 juin 2024, ce texte a l’ambition de mettre en lumière l'importance de cette séparation et pourquoi il est critiqué que le président de la République soit également le président du Conseil Supérieur de la Magistrature.
Prévention de l'abus de pouvoir. La séparation des pouvoirs empêche la concentration excessive de pouvoir entre les mains d'une seule personne ou d'un seul organe. Chaque branche agit comme un contrepoids aux autres, ce qui limite les abus potentiels et favorise la responsabilité.
Indépendance judiciaire. En particulier, l'indépendance du pouvoir judiciaire est essentielle pour garantir des décisions impartiales et justes. Les juges doivent être libres de toute influence politique ou pression externe afin de pouvoir appliquer la loi de manière équitable. En de bien nombreuses occasions, tout le contraire de ce que l’on a connu depuis plus de 60 ans au Sénégal et qui a culminé pendant les années Macky Sall avec une instrumentalisation politique outrancière de la justice.
Fonctionnement efficace du législatif. Le pouvoir législatif doit être libre de proposer, examiner et adopter des lois sans interférence de l'exécutif ou du judiciaire. Cela assure la représentation démocratique des intérêts de la population et la formulation de politiques publiques diverses et équilibrées.
Le président de la République et le Conseil Supérieur de la Magistrature -
Le Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) est souvent chargé de la nomination, de la promotion et de la discipline des magistrats. Dans de nombreux pays démocratiques, il est critiqué que le président de la République soit également le président de cet organe pour plusieurs raisons notamment celle du conflit d’intérêt potentiel et de la menace pour la séparation des pouvoirs.
En occupant simultanément ces deux fonctions, le président peut influencer directement les décisions judiciaires et les nominations de magistrats, compromettant ainsi l'indépendance judiciaire. Cette perversion n’a été que trop la réalité de la justice sénégalaise depuis les années 60 avec une accélération sur les deux dernières décennies avec les régimes libéraux arrivés au pouvoir après une alternance politique.
Cette situation a fortement affaibli la séparation des pouvoirs au Sénégal en concentrant trop de pouvoir entre les mains de l'exécutif, ce qui a régulièrement mené à des décisions politiquement motivées plutôt qu'à des décisions basées sur le droit.
La crainte d’une République des juges -
Les acteurs sociaux favorables à la présence du chef de l’État dans le CSM invoquent régulièrement la crainte d’une "République des Juges". Cette idée d'une "République des juges" où le pouvoir judiciaire dominerait les autres branches gouvernementales, n'est pas pertinente dans un système démocratique où il existe de multiples recours et des contrepoids aux potentiels abus des juges. Cette idée relève plus du fantasme jacobin que d’un risque réel dans une démocratie bien structurée, où il existe plusieurs niveaux de recours judiciaires permettant de contester les décisions des juges. Ces recours assurent que les décisions judiciaires peuvent être réexaminées et corrigées si nécessaire.
Par ailleurs, le pouvoir législatif a le rôle crucial de créer des lois et de superviser l'exécutif. En dernier ressort, le législatif peut modifier des lois pour contrer toute interprétation judiciaire excessive ou inappropriée, assurant ainsi un équilibre des pouvoirs.
Enfin, l'indépendance judiciaire signifie que les juges sont libres de rendre des décisions impartiales, mais cela ne signifie pas qu'ils sont au-dessus des lois ou qu'ils ne sont pas responsables. Les juges doivent toujours interpréter et appliquer les lois dans le cadre des normes constitutionnelles établies par le législatif.
La crainte d’une République des juges est un chiffon rouge agité en France depuis longtemps pour justifier un système judiciaire bien plus attaché à l’Exécutif que dans les autres démocraties occidentales.
Historiquement, le président de la République française a été le président du Conseil Supérieur de la Magistrature. Cette pratique a été critiquée pour son impact potentiel sur l'indépendance judiciaire. Actuellement, la réforme de 2016 a réduit le rôle direct du président dans le CSM, mais des questions persistent sur l'indépendance réelle.
De son côté, le système américain illustre une stricte séparation des pouvoirs, où le président n'a qu’un rôle indirect dans la nomination des juges fédéraux. Dans ce processus le président est chargé uniquement de nommer et seul le Sénat américain détient le pouvoir de rejet ou de confirmation. Cela vise à maintenir une certaine distance entre l'exécutif et le judiciaire.
L'Allemagne pour sa part maintient également une séparation rigoureuse des pouvoirs avec des organes distincts pour l'exécutif, le législatif et le judiciaire, évitant ainsi toute concentration excessive de pouvoir et préservant l'indépendance du pouvoir judiciaire.
Le modèle progressiste sud-africain -
L'Afrique du Sud offre un cas fascinant de respect de la séparation des pouvoirs, essentielle pour la stabilité démocratique et la protection des droits constitutionnels depuis la fin de l'apartheid. Suit une exploration de la manière dont la séparation des pouvoirs est respectée dans le système judiciaire sud-africain.
La Constitution sud-africaine, adoptée en 1996 après la fin de l'apartheid, établit clairement les pouvoirs et les fonctions de chaque institution de l’État : l'exécutif, le législatif et le judiciaire. Elle garantit également les droits fondamentaux des citoyens et définit les principes de gouvernance démocratique.
La Constitution insiste sur l'indépendance du pouvoir judiciaire, affirmant que les tribunaux sont soumis uniquement à la Constitution et à la loi, et ne doivent pas être influencés par des intérêts politiques ou autres pressions externes. Les juges sont nommés de manière indépendante, et leurs décisions ne peuvent être annulées que par des procédures juridiques appropriées, garantissant ainsi leur autonomie dans l'interprétation et l'application de la loi.
La Cour constitutionnelle est la plus haute autorité judiciaire en matière constitutionnelle en Afrique du Sud. Elle est chargée de vérifier la constitutionnalité des lois et des actions du gouvernement, de protéger les droits fondamentaux des citoyens, et de maintenir l'équilibre entre les pouvoirs. La Cour constitutionnelle a le pouvoir de rendre des décisions contraignantes pour toutes les autres cours, garantissant ainsi l'uniformité et la primauté du droit constitutionnel.
En plus de la Cour constitutionnelle, l'Afrique du Sud dispose d'un système judiciaire complet avec des tribunaux inférieurs qui traitent des affaires civiles, pénales et administratives à différents niveaux. Chaque niveau de tribunal joue un rôle spécifique dans l'administration de la justice selon les lois applicables.
La Cour constitutionnelle a souvent été appelée à vérifier la constitutionnalité des lois adoptées par le Parlement sud-africain. Cela démontre son rôle crucial dans le maintien de la séparation des pouvoirs en s'assurant que les lois respectent les normes constitutionnelles et les droits fondamentaux.
Les juges en Afrique du Sud sont nommés sur la base de leur compétence professionnelle et ne sont pas soumis à des influences politiques directes. Cela garantit que leurs décisions sont prises en fonction du droit et non de considérations partisanes ou externes.
La séparation des pouvoirs renforce la protection des droits fondamentaux des citoyens en permettant au pouvoir judiciaire d'agir comme un contrepoids aux actions potentiellement inconstitutionnelles ou injustes du gouvernement ou du législateur.
En respectant la séparation des pouvoirs, l'Afrique du Sud renforce la confiance du public dans le système judiciaire, crucial pour la stabilité politique, économique et sociale du pays.
Se référer aux bonnes pratiques –
La Fondation Ford a joué un rôle significatif et historique dans le processus d'élaboration de la Constitution sud-africaine de 1996. Franklin Thomas, président de cette institution philanthropique américaine de 1979 à 1996, a été un acteur clé dans ce processus. Avant les négociations constitutionnelles officielles qui ont conduit à la Constitution de 1996, l’institution philanthropique américaine a soutenu financièrement des recherches approfondies et des débats critiques sur les principes et les modèles constitutionnels. Cela a permis de jeter les bases d'une réflexion constructive et informée parmi les diverses parties prenantes en Afrique du Sud.
Des rencontres et des dialogues ont été facilités entre les leaders politiques, les juristes, les universitaires, ainsi que les représentants de la société civile et des communautés marginalisées. Ces forums ont joué un rôle crucial en encourageant la participation démocratique et en favorisant la compréhension mutuelle nécessaire à la construction d'un consensus constitutionnel.
Par ailleurs, plusieurs organisations de la société civile en Afrique du Sud ont joué un rôle actif dans les négociations constitutionnelles. Cela comprenait des groupes de défense des droits humains, des organisations communautaires et des instituts de recherche juridique.
En encourageant des initiatives visant à promouvoir la justice sociale, l'équité raciale et les droits fondamentaux, ces efforts ont contribué à ancrer ces valeurs dans le processus constitutionnel sud-africain. Cela a été essentiel pour contrer les héritages de l'apartheid et pour établir un cadre constitutionnel solide basé sur les principes de l'État de droit et de la démocratie.
Le rôle de ces initiatives dans l'élaboration de la Constitution sud-africaine a laissé un héritage durable de liberté et de justice en Afrique du Sud. La Constitution de 1996 est largement reconnue comme l'une des plus progressistes au monde, protégeant une vaste gamme de droits et établissant des mécanismes forts pour la protection de la démocratie et de l'État de droit.
L'expérience sud-africaine a souvent été citée comme un modèle pour d'autres pays en transition ou confrontés à des défis de consolidation démocratique ou de rupture systémique. Elle démontre l'importance du partenariat entre les acteurs nationaux dans la promotion de la bonne gouvernance et des droits humains.
Nécessité d'une transformation systémique au Sénégal –
Avec l'arrivée au pouvoir du mouvement Pastef, il est crucial pour l’administration Faye-Sonko de ne pas tomber dans le piège des petites réformes qui maintiennent intact le système ancien mais d'envisager une réforme judiciaire qui s'inspire des meilleures pratiques internationales, telles que celles observées en Afrique du Sud.
Décoloniser et émanciper la justice au Sénégal implique de repenser et de réformer le système judiciaire de manière à renforcer l'indépendance, la transparence et l'efficacité. S'inspirer des meilleures pratiques internationales tout en adaptant ces modèles au contexte spécifique du Sénégal est essentiel pour promouvoir une gouvernance démocratique solide et durable, répondant aux aspirations des citoyens pour une justice juste et équitable. L’instrumentation politique de la Justice doit devenir une affaire du passé au Sénégal.
Réformer la Justice pour assurer la Rupture au Sénégal ne peut se concevoir que dans un cadre plus général de refondation des institutions. L’éditorial SenePlus publié sous le titre “Pour une théorie du changement“ développe cet aspect de manière explicite. L’ambition pastéfienne de sortir le Sénégal du système néocolonial est partagée par l’écrasante majorité des Sénégalais et des jeunesses africaines. Cette ambition doit cependant être exprimée dans la présentation d’un cadre général clair, discuté et élaboré avec les citoyens. Le processus doit être réfléchi, inclusif et sérieux. Cela aussi, c’est la Rupture exigée par les Sénégalaises et les Sénégalais le 24 mars 2024.
L'ÉDITORIAL DE René Lake
POUR UNE THÉORIE DU CHANGEMENT
EXCLUSIF SENEPLUS - Engager la Rupture et la mise en œuvre du Projet sans délai pour rompre avec un cycle de gouvernance abusive. Il est urgent d’élaborer une stratégie de transformation systémique fondée sur des actions cohérentes, mesurables
La prise de fonction d'un nouveau président est un moment crucial pour un pays, surtout lorsqu'il s'agit de rompre avec un cycle de gouvernance oppressive et dictée par des intérêts extérieurs. Diomaye Faye, nouvellement élu président, et Ousmane Sonko, leader incontesté du mouvement Pastef, aujourd’hui aux affaires, se trouvent à cette croisée des chemins.
Pour réaliser un changement durable et profond, il est essentiel de mettre en place une théorie du changement et de la transformation systémique dès les premiers moments du mandat. Contrairement à une accumulation de petites réformes sectorielles, une approche systémique vise à restructurer fondamentalement les institutions, les pratiques et les mentalités qui maintiennent le statu quo. Cet article explore pourquoi cette approche est essentielle, en fournissant une analyse des approches et en présentant des exemples de succès et d'échecs mondiaux.
Pourquoi une Théorie du changement immédiate est essentielle
En début de mandat, il apparaît essentiel d’être dans l'éviction des réformes fragmentées. Une éviction des réformes fragmentées qui éloigne et abandonne les réformes qui sont réalisées de manière isolée, désordonnée et déconnectée les unes des autres, sans vision globale ou cohérence systémique. L’exigence serait plutôt de résolument s’engager dans une approche intégrée et holistique des réformes pour garantir une transformation profonde et durable des institutions, des pratiques et des mentalités.
Les réformes sectorielles, comme celles de la justice, bien qu'importantes, risquent de se heurter à des résistances corporatistes et des inerties institutionnelles. Les Assises de la Justice, convoquées par le président Diomaye Faye du 15 au 17 juin 2024, n'ont pas échappé à cette difficulté, pourtant tout à fait prévisible. Les résistances de certains des principaux acteurs du secteur ont empêché la prise de décision et la mise en œuvre effective des réformes les plus structurantes, les plus pertinemment radicales, maintenant ainsi le système existant intact, malgré quelques corrections importantes. On ne change pas un système dans une conversation sectorielle limitée aux principaux acteurs de ce système.
La revendication sociale et l'exigence populaire du moment historique que vit le Sénégal tournent autour de l'indépendance de la Justice afin de tourner les pages noires des années Macky Sall, marquées par une instrumentalisation systématique de la justice. Une théorie du changement systémique, au contraire, propose une vision globale et cohérente du futur, assurant que toutes les réformes s'alignent vers un objectif commun de transformation profonde.
Ce n’est pas pour rien qu’il existe une théorie fort pertinente pour les acteurs sociaux mais aussi les entreprises publiques et privées de l’extériorité pour le changement systémique. Il faut, en quelque sorte, être hors d'un système pour pouvoir le changer. Cela repose sur l'idée que les personnes et les institutions qui font partie d'un système sont souvent trop influencées par ce même système pour pouvoir le mettre en cause radicalement, “penser hors de la boite“ et imaginer des solutions nouvelles.
Les individus et les institutions au sein d'un système sont souvent influencés par les normes, les valeurs et les pratiques établies. Ces influences peuvent limiter leur capacité à voir au-delà du cadre actuel et à envisager des alternatives. Par exemple, dans un système éducatif traditionnel, les enseignants et les administrateurs peuvent avoir du mal à imaginer des méthodes d'enseignement radicalement différentes parce qu'ils ont été formés et travaillent au sein de ce système depuis longtemps.
Les acteurs internes peuvent également montrer une résistance au changement en raison de divers facteurs, notamment les intérêts personnels, les avantages perçus ou réels qu'ils tirent du système actuel, les compétences acquises et la peur de l'inconnu. Cette résistance active ou passive peut se manifester de plusieurs façons, comme l'inertie institutionnelle, les résistances corporatistes, ou le rejet actif des réformes.
Être immergé dans un système peut limiter la perspective des acteurs internes, les empêchant de voir les problèmes de manière holistique. Par exemple, un juge travaillant dans un système judiciaire corrompu peut reconnaître certains problèmes, mais il peut être incapable de concevoir une réforme globale nécessaire pour éradiquer la corruption systémique.
Les acteurs externes, en revanche, ne sont pas soumis aux mêmes contraintes et influences. Ils peuvent avoir une vision plus claire des problèmes systémiques et des solutions potentielles. Les acteurs externes peuvent inclure des experts indépendants, des organisations non gouvernementales, des universitaires et, bien entendu, des citoyens engagés, des citoyens concernés.
La théorie de l’extériorité propose que pour provoquer un changement systémique significatif, il faut souvent une rupture avec le système actuel. Cela signifie que les solutions ne peuvent pas simplement être des ajustements mineurs ou des réformes sectorielles, mais doivent impliquer une transformation radicale qui peut nécessiter des perspectives et des approches totalement nouvelles.
Donner le ton dès le début
Annoncer le cadre systémique des réformes dès le début du mandat envoie un message clair de détermination et de vision à long terme. Il permet de fixer le cap de la transformation et d’orienter la mobilisation de la société et de l’administration pour le changement. Cela mobilise non seulement les partisans du changement, de la Rupture et du Projet Pastef, mais signale aussi aux opposants que des changements significatifs sont inévitables. Cela crée une dynamique de soutien et de légitimité autour des réformes. Une théorie du changement élaborée dans les premiers jours permet ensuite de mettre en place une feuille de route claire et des mécanismes de suivi et d'évaluation rigoureux qui garantissent que les actions entreprises sont coordonnées, mesurables et orientées vers des résultats concrets.
Dans le Sénégal d’aujourd’hui, toutes les conditions objectives et subjectives sont réunies pour non seulement s'engager dans une transformation systémique mais également pour la réussir. Le Projet de Pastef lui-même porte une ambition endogène basée sur la pluralité, l'inclusion, la démocratie, la souveraineté et le panafricanisme. Il est donc temps de poser les premiers actes de transformation systémique du Sénégal. Renvoyer cette radicale exigence à plus tard ne serait pas une option pertinente si l’intention de transformation est réelle. Les expériences à travers le monde nous l'enseignent par rapport à celles qui ont réussi et celles qui ont échoué en fonction des objectifs affirmés par leurs initiateurs. Les exemples à l’échelle mondiale sont parlants.
La transformation économique de la Pologne (1989-1990). Au début de son mandat, le gouvernement polonais nouvellement élu a mis en place le Plan Balcerowicz, également appelé la "Thérapie de choc", pour transformer l'économie de planification dite socialiste en une économie de marché. Ce plan comprenait des réformes économiques radicales annoncées dès le début et mises en œuvre rapidement, ce qui a permis de stabiliser l'économie et de poser les bases de la croissance économique à long terme.
La transition démocratique en Afrique du Sud (1994). Lorsque Nelson Mandela est devenu président, il a immédiatement lancé des réformes systémiques pour démanteler l'apartheid et établir une démocratie inclusive. Le gouvernement a instauré la Commission Vérité et Réconciliation, et des réformes économiques et sociales ont été mises en place pour promouvoir l'égalité. Ces actions ont été décisives pour transformer la société sud-africaine ces trente dernières années. Les difficultés actuelles du pays, qui vient d'organiser des élections mettant l'ANC en difficulté, ne doivent pas faire oublier le miracle d'une paix sociale préservée par des réformes systémiques dans un pays où la brutalité et la violence de la gouvernance de l'Apartheid étaient sans comparaison à l'échelle planétaire.
L'Égypte post-révolution (2011). Après la révolution de 2011, le gouvernement égyptien n'a pas réussi à instaurer rapidement une transformation systémique. Les réformes sont restées fragmentées et insuffisantes face aux défis institutionnels et économiques. En conséquence, le pays a sombré dans une instabilité politique et un retour à l'autoritarisme.
Le Venezuela sous Hugo Chávez (1999). Bien que Hugo Chávez ait annoncé des réformes importantes, celles-ci ont été mises en œuvre de manière désordonnée et souvent populiste, selon certains critiques, sans une théorie du changement systémique cohérente. Les réformes économiques et sociales se sont heurtées à de nombreux obstacles, conduisant à une crise économique et politique prolongée malgré les nombreuses réalisations au bénéfice des plus démunis.
Un Chemin vers la transformation systémique
Pour sortir le Sénégal de l'ère néocoloniale et de l'autocratie récente, tout en renforçant les fondements démocratiques de l'État, il est essentiel de suivre une approche systématique et inclusive dès les premiers moments du mandat présidentiel. Une théorie du changement indépendant des jeux partisans politiques, peut offrir une feuille de route pour cette transformation.
La vision d'un Sénégal démocratique, souverain et prospère, où les droits de l'homme sont respectés et où chaque citoyen a accès à des opportunités économiques et sociales équitables, un pays de tous et pour tous où le bien public est le patrimoine de ceux qui n’en ont pas, doit guider cette démarche. Pour atteindre cet objectif, plusieurs piliers doivent être renforcés : les institutions démocratiques, la souveraineté économique et politique, l'éducation et la sensibilisation citoyenne, ainsi que la justice sociale et l'inclusion.
En effet, il est crucial d'assurer l'indépendance du pouvoir judiciaire, de renforcer les mécanismes de contrôle parlementaire et de promouvoir une administration publique transparente et responsable. Cela garantira que les institutions fonctionnent de manière équitable et efficace, servant les intérêts de tous les citoyens sans favoritisme ni corruption.
La réduction de la dépendance aux financements étrangers et aux multinationales est essentielle pour renforcer la souveraineté économique du Sénégal. Cela peut être réalisé en promouvant la coopération Sud-Sud et l'intégration sous-régionale et panafricaine. Une politique économique nationale basée sur l'autosuffisance alimentaire et énergétique doit être développée pour assurer la résilience économique du pays.
Lancer une vaste campagne nationale d'alphabétisation des jeunes et des adultes, et promouvoir l'éducation dans nos langues nationales sur les droits et devoirs civiques, sont des actions indispensables. De plus, il est nécessaire de promouvoir une culture de paix, de tolérance et de participation active pour renforcer le tissu social et encourager l'engagement citoyen.
Pour réduire les inégalités sociales et économiques, il est impératif d’appliquer avec intelligence certes mais de manière effective les lois déjà existantes d’interdiction de la mendicité en particulier celle infantile, de garantir le respect de l'école obligatoire et de renforcer les infrastructures scolaires, culturelles, sociales, sportives et sanitaires. Assurer une représentation équitable des femmes et des minorités, y compris les personnes handicapées, dans toutes les sphères de la société, est également crucial.
Actions clés pour la transformation systémique
Pour mettre en œuvre ces objectifs, des actions clés doivent être entreprises immédiatement. C’est à l’administration Faye-Sonko de proposer et de mettre en œuvre la formule qui lui paraît la plus pertinente. Une des possibilités pourrait être une Commission indépendante pour les réformes institutionnelles, incluant les réformes constitutionnelles et électorales, qui pourrait être mise en place dans le très court terme. Ne cherchant pas à réinventer la roue, cette Commission devrait s’appuyer sur les conclusions des Assises nationales et les recommandations de la Commission nationale de réforme des institutions (CNRI) pour mettre en œuvre le Pacte national de bonne gouvernance démocratique signé par le président Diomaye Faye quelques semaines avant le début de la campagne électorale. Une campagne référendaire pour réviser la constitution ou en adopter une nouvelle, selon les recommandations de la Commission, pourrait être de mise, selon les priorités telles que définies par l’administration Faye-Sonko.
Des politiques de soutien aux PME et aux entreprises locales doivent être développées, et les partenariats public-privé encouragés pour développer les infrastructures nationales. Une réforme monétaire au niveau national ou sous-régional est également nécessaire pour renforcer l'autonomie économique du pays et respecter l’un des engagements clés de Pastef qui répond à une exigence historique des jeunesses d’Afrique dite francophone.
L'éducation civique doit être intégrée dans les programmes scolaires dès le primaire et étendue à des campagnes nationales pour adultes. Des campagnes de sensibilisation via les médias et les réseaux sociaux doivent être lancées pour informer et engager les citoyens.
Mettre en place des programmes sociaux pour les groupes vulnérables, notamment en zone rurale, et assurer l'accès universel à l'éducation et aux soins de santé sont des mesures indispensables pour promouvoir l'inclusion sociale.
Pour mesurer le succès de ces réformes, il est important pour l’administration Faye-Sonko de présenter plusieurs indicateurs clés qui pourraient aller de l’augmentation de la transparence et de la responsabilité des institutions publiques, à la réduction des cas de corruption et d'abus de pouvoir, la diminution de la dépendance aux importations alimentaires et énergétiques, la croissance du secteur privé local, l’augmentation de la participation électorale et de l'engagement communautaire, la réduction des écarts de revenu et d'accès aux services essentiels, l’augmentation de la représentation des femmes et des minorités dans les instances décisionnelles, etc.
Étapes de mise en œuvre
La mise en œuvre de cette théorie du changement doit suivre plusieurs étapes clés. Un diagnostic participatif, impliquant toutes les parties prenantes (gouvernement, société civile, secteur privé, acteurs politiques…), doit, au besoin, actualiser l’analyse des problèmes actuels élaborée par les Assises nationales et la CNRI. Ensuite, un plan d'action à court, moyen et long terme doit être élaboré avec des objectifs clairs et des ressources allouées. La mise en œuvre des réformes et des programmes doit être suivie régulièrement, avec une évaluation continue des impacts. Pour cela, un observatoire des politiques publiques, géré par la société civile, peut être créé. Enfin, les stratégies doivent être adaptées en fonction des résultats et des retours des parties prenantes.
Pour transformer le Sénégal en une nation démocratique et souveraine, il est crucial d'élaborer et de mettre en œuvre dès les premiers moments du mandat présidentiel une théorie du changement systémique. Cela permettra de surmonter les résistances institutionnelles, de mobiliser un large soutien et de mettre en place les bases d'un développement durable et inclusif. Un tel projet mobilisateur et populaire sera également un rempart important face à toutes les tentatives intérieures mais surtout extérieures de déstabilisation du pays. Les exemples mondiaux montrent que le succès de telles entreprises dépend de la rapidité et de la cohérence des actions entreprises dès le début. En suivant cette approche, le Sénégal peut espérer un avenir prospère et équitable pour tous ses citoyens.
L'Administration Faye-Sonko, les Assises nationales et l’hyperprésidentialisme
L'administration Faye-Sonko a un avantage certain dans le contexte historique du moment. En effet, elle bénéficie des conclusions consensuelles des Assises nationales et des recommandations de la CNRI, qui fournissent un cadre général pour la transformation systémique du Sénégal. Le travail de concertation, de collecte et d’élaboration d’un cadre général de transformation systémique est disponible, et les principaux acteurs semblent aujourd'hui pour l'essentiel, disponibles, actifs et disposés à participer à la mise en œuvre de ce chantier tout à fait inédit en Afrique, tant par sa méthodologie que par ses conditions d'implémentation.
Il est important que la mobilisation autour des urgences n’empêche pas la transformation systémique. Il y a un équilibre à trouver pour rassurer les Sénégalaises et les Sénégalais que leurs voix ont été entendues le 24 mars 2024.
Les conclusions des Assises nationales et les recommandations de la CNRI et leurs porteurs sont les amis des oppositions. C’est le camp de tous ceux qui constatent horrifiés les dégâts majeurs de l’hyperprésidentialisme pour le vivre-ensemble sénégalais. Il affecte les fondements de l’État démocratique parce qu’il crée des conditions favorables à l’installation de réflexes autocratiques. Par contre, une fois au pouvoir, redistribuer et rééquilibrer les pouvoirs exorbitants et irraisonnables de l’Exécutif ne devient plus une priorité. Au contraire, il s’agit d’agir pour les protéger voire les sécuriser encore plus. L’administration Faye-Sonko aura cette tentation qui apparaît comme naturelle mais à laquelle il est impératif de résister.
De la même manière qu’Ousmane Sonko dans un acte historique a résisté à la tentation d’être la seule option à la candidature pour le mouvement Pastef, lui et Diomaye Faye doivent aider le Sénégal à rompre avec ce cycle infernal de l’hyperprésidentialisme auquel on ne s’oppose qu’à partir de l’opposition mais que l’on adoube une fois aux affaires. Ils ont là un acte politique de portée historique à poser dans ce temps de gouvernance que vit le Sénégal sous leur administration. Retarder l’expression véhémente de cette intention n’est pas une option viable parce que les tentacules du système vont se refermer sur eux.
Le Rôle des citoyens et de la société civile
Le traumatisme collectif des années Macky Sall, en particulier les trois dernières années, semble avoir épuisé les Sénégalaises et les Sénégalais à un point tel que le souhait exprimé ou non est celui de refuge dans le déni citoyen sous prétexte qu’il faut laisser aux nouvelles autorités le temps d’atterrir. Le déni citoyen est une forme de capitulation de son droit mais surtout de son devoir d’alerte, d’interpellation mais aussi de propositions. Ils ont été élus, laissez-les gouverner, entend-on. Non justement, l’une des grandes leçons des alternances passées est bien celle de ne pas laisser de procuration à une administration quelle qu’elle soit.
Le droit et le devoir de dire les choses, d’alerter, de critiquer, d’informer, d’éduquer et de proposer est un impératif citoyen à tous moments. Mieux, le changement véritable attendu est que les autorités politiques ne décident plus de la vie des citoyens de façon discrétionnaire et comme elles le veulent sans l’avis de ceux-ci. Ce qui exige un nouveau mode de gouvernance qui ouvre des espaces de participation citoyen dans l’élaboration des politiques et dans les processus de prise de décision afin que les choix et options répondent pertinemment aux besoins et aspirations les plus larges.
En revanche, en début de mandat, il y a lieu de ne pas stigmatiser ou chercher à catégoriser sur la base d’un échantillon de faits réduits et qui par ailleurs cristallisent les contradictions et de ce fait deviennent contre-productifs. Tout cela donne un goût particulier à l’air ambiant. On détecte la saveur acide et toxique de la pensée unique. Tous les acteurs sociaux et politiques ont le droit et surtout le devoir de ne pas laisser s’installer un tel climat dans le Sénégal d’aujourd’hui qui a engagé sa révolution souverainiste, a gagné une nouvelle bataille le 24 mars, mais qui ne pourra aller à la victoire que s’il s’insère dans une dynamique ouverte, constructive d’une révolution citoyenne où des règles consensuelles régissent notre vie commune dans les domaines essentiels partagés tout en laissant à chacun la liberté de ses appartenances idéologiques et de son identité politique.
Pour que la transformation systémique du Sénégal soit un succès, il est impératif que l'administration Faye-Sonko résiste à la tentation de protéger les pouvoirs exorbitants de l'Exécutif et engage immédiatement les réformes nécessaires. La mobilisation citoyenne doit rester vigilante et active, assurant que la voix du peuple continue d'être entendue et respectée. En suivant une théorie du changement bien structurée et en s'appuyant sur les conclusions des Assises nationales et les recommandations de la CNRI, le Sénégal peut espérer un avenir où démocratie, souveraineté et prospérité sont les piliers d'une société équitable et inclusive.
LA COMMUNE DE OUAGADOUGOU DECERNE UNE ATTESTATION DE RECONNAISSANCE A HAROUNA DIA
Les distinctions s’enchaînent pour le milliardaire sénégalais Harouna dia établi au Burkina Faso. Hier, la commune de Ouagadougou lui a remis une attestation de reconnaissance pour son soutien exemplaire et son engagement dans le bitumage des voiries
Les distinctions s’enchaînent pour le milliardaire sénégalais Harouna dia établi au Burkina Faso. Hier, la commune de Ouagadougou lui a remis une attestation de reconnaissance pour son soutien exemplaire et son engagement dans le bitumage des voiries de ladite commune.
Le milliardaire sénégalais Harouna Dia continue de briller au Burkina Faso. Lors d’une importante cérémonie hier, la commune de Ouagadougou lui a remis une attestation de reconnaissance pour son soutien exemplaire, son engagement dans le bitumage des voiries de la commune de Ouagadougou. Selon les dirigeants de la commune, grâce à sa contribution précieuse, ils ont pu améliorer considérablement les infrastructures routières, contribuant ainsi au développement socio-économique de la ville.
Il faut signaler que Harouna Dia est une personnalité très respectée au Burkina Faso. D’ailleurs ces derniers temps, l’Académie des Sotigui, basée au Burkina Faso, a décidé de l’honorer par l’érection d’un monument qui porte son nom à l’avenue Kwamé Nkrumah, à Ouagadougou.
Harouna Dia est un ingénieur en hydraulique de formation. Il a d’abord fait ses armes dans la fonction publique, puis dans l’humanitaire en Casamance, au Tchad et au Burkina, avant de lancer sa propre affaire. Exilé volontaire à Ouagadougou depuis vingt-cinq ans, il aurait pu rester à l’écart de la vie de son pays, «mais il a toujours voulu agir» pour le bien de sa communauté. Taxé de milliardaire silencieux, il a joué un rôle financier crucial dans l’élection du Président Macky Sall en 2012. Celui qui se définit comme «un homme du privé», «une sentinelle», aime rester «une force invisible», et préfère rester dans l’ombre et travailler dans le silence.
Sorti major de sa promo à l’Université polytechnique de Toulouse, ancien fonctionnaire de l’État du Sénégal et de l’Ong américain Africare, Harouna Dia s’est fait distinguer dans le poisson fumé à Ouagadougou.
PAR Bassirou Diomaye Faye
À TOUS LES FONCTIONNAIRES DU SÉNÉGAL
Je tiens à souligner l'importance cruciale de la transparence et de l'intégrité dans nos actions. Je vous invite à incarner pleinement les principes de « Jub, Jubal, Jubanti ». Que la droiture, la probité et l'exemplarité commandent chacun de vos actes
Dans ce message daté du 8 avril 2024 adressé à toutes les femmes et hommes de l'administration sénégalaise, le président Bassirou Diomaye Faye rappelle avec ferveur les valeurs cardinales qui doivent guider leur engagement quotidien au service du pays: intégrité, probité, transparence. Il insiste sur l'importance de placer le bien commun et le développement inclusif de la nation au-dessus de toute autre considération. Le chef de l'Etat exhorte ses collaborateurs à redoubler d'efforts pour concrétiser la vision d'un Sénégal uni et prospère.
Chères collaboratrices, chers collaborateurs,
En cette période charnière de notre histoire, où chaque pas vers l'avenir se dessine sous le signe de la promesse et de l'espoir, il m'est apparu essentiel de m'adresser directement à vous, femmes et hommes dévoués au service de notre nation. Vous constituez sans nul doute la colonne vertébrale de notre administration et le cœur battant de notre pays.
Le Sénégal, notre cher pays, se tient aujourd'hui à l'aube d'une ère nouvelle, porté par la vision d'un avenir dans lequel chaque citoyen, où qu'il se trouve, peut jouir des fruits de notre effort collectif. Un Sénégal réconcilié, transparent et équitable, où le développement durable et inclusif n'est pas un idéal lointain, mais une réalité tangible, à portée de mains.
Si notre pays bénéficie d'une solide réputation de démocratie, de stabilité et de paix, nous le devons en grande partie à votre engagement, votre professionnalisme et votre travail sans relâche. Vous êtes les gardiens de nos valeurs républicaines, les artisans de notre développement et les sentinelles de notre cohésion sociale.
Aujourd'hui, je vous invite, avec toute la considération et le respect que je vous porte, à incarner pleinement les principes de « Jub, Jubal, Jubanti ». Que la droiture, la probité et l'exemplarité commandent chacun de vos actes. Que votre travail quotidien soit imprégné de ce souci permanent du bien commun, ou le service à nos concitoyens et leur bien-être priment sur toute autre considération.
Dans le sillage de notre engagement collectif vers un Sénégal uni et prospère, je tiens à souligner l'importance cruciale de la transparence et de l'intégrité dans nos actions et décisions. Notre administration joue un rôle fondamental dans la concrétisation des aspirations de notre nation, et c'est dans cette optique que je souhaite rappeler les principes directeurs qui doivent guider notre conduite.
La loi 2012 - 22 du 27 décembre 2012, portant Code de transparence dans la gestion des finances publiques, établit un cadre légal clair pour l'intégrité des acteurs impliqués dans la gestion des affaires publiques. Elle souligne l'exigence d'un comportement éthique et déontologique irréprochable pour tous les agents de l'État, en insistant sur le fait que la transparence n'est pas une option, mais une obligation. Cette loi, en ses points 7.2 et 7.3, rappelle que nous, agents publics, avons le devoir de veiller scrupuleusement à la bonne gestion des ressources qui nous sont confiées et de signaler toute infraction aux règles régissant les finances publiques. Cette démarche n'est pas seulement légale ; elle est morale, réaffirmant notre engagement envers les citoyens que nous servons.
C'est pour cette raison que nous accordons une importance particulière à la protection des lanceurs d'alerte. Il est essentiel que chacun se sente libre et soutenu de partager, en toute sécurité, des informations concernant des irrégularités ou des pratiques contraires à l'éthique et à la loi. Cet engagement reflète notre volonté collective de bâtir un gouvernement vertueux, fondé sur l'éthique de responsabilité et l'obligation de rendre compte.
Je vous exhorte à adopter ces principes dans votre travail quotidien, en vous rappelant que votre contribution est précieuse pour assurer l'intégrité et la transparence de notre gouvernance.
Ensemble, renforçons notre détermination à servir avec honneur et dignité, dans le respect des lois qui nous guident et pour le bien-être de tous les Sénégalais.
Notre mission, collective et individuelle, est d'œuvrer sans cesse à l'amélioration de la qualité de vie de chaque Senégalaise et de chaque Sénégalais. Notre engagement au service du pays transcende les obligations administratives. Il s'incarne dans notre vocation sincère de servir notre Patrie et dans notre foi en ses immenses potentialités.
Je suis conscient des défis qui nous attendent. Le chemin du développement, de la justice et de l'équité est semé d'embüches. Mais je suis également convaincu que notre détermination et notre unité nous permettront de franchir ces obstacles pour la réalisation de notre projet commun.
Je suis conscient des défis qui nous attendent. Le chemin du développement, de la justice et de l'équité est semé d'embûches. Mais je suis également convaincu que notre détermination et notre unité nous permettront de franchir ces obstacles pour la réalisation de notre projet commun.
En ma qualité de président de la République, je m'engage à être à vos côtés, à soutenir vos efforts et à veiller à ce que les conditions de votre engagement soient toujours les meilleures.
Ensemble, dans la solidarité, construisons le Sénégal de demain.
Faisons de notre pays une terre où chaque citoyen peut se réaliser et contribuer au bien-être collectif.
Je vous invite donc, avec ferveur et espérance, à redoubler d'efforts et à vous joindre à moi dans cette grande œuvre nationale.
Soyons les bâtisseurs infatigables d'un Sénégal prospère et rayonnant, à l'image des aspirations profondes de notre peuple.
Avec toute ma confiance et mon admiration pour votre engagement indéfectible au service de la République.