UN PLAIDOYER POUR LA DECENTRALISATION DES POLITIQUES
L’ouvrage, de Cheikh Oumar Sy Djamil, intitulé «A l'ombre du bénteñe: naissance d'une passion pour la ville», a été présenté au public.
L’ouvrage, de Cheikh Oumar Sy Djamil, intitulé «A l'ombre du bénteñe: naissance d'une passion pour la ville», a été présenté au public. Ce livre retrace le vécu de l’auteur, un responsable administratif et financier, dans la commune de Gueule tapée-Fass-Colobane.il prône une citoyenneté responsable ainsi que la nationalisation des politiques territoriales.
A l’occasion de la cérémonie de dédicace, l’auteur indique qu’il a retracé son parcours dans la commune de Gueule Tapée-Fass-Colobane. Il a également parlé de Seydi Djamil qui estle fils aîné de Serigne Babacar Sy qui, dit-il, n’est pas connu du grand public comme Serigne Mansour Sy (Borom Daara J) et Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Sy (Al Maktoum), alors que c’est lui, le frère aîné, qui a vécu pendant plus de 40 ans à Dakar et son dernier est resté à Fass.
L’auteur plaide, en outre, pour la délocalisation des moyens de l’État pour donner plus d’autonomie aux collectivités. C’est, à son avis, le seul moyen de développer les terroirs. L’ouvrage retrace, au fil des 165 pages, l’évolution de cet espace, Gueule Tapée-Fass-Colobane. Il s’est agi aussi de décliner, dans les sept chapitres, les ambitions par rapport à la localité située au cœur de la capitale et qui paradoxalement «manque de presque tout». «On ne peut pas comprendre que cet espace situé entre le Plateau, la Médina et Point E, lorsqu’il y a des inondations, que ce quartier qui est bordé par deux canaux, canal 4 et canal Gueule Tapée, qu’il y ait des inondations urbaines et des femmes restent pendant 15 jours dans leurs chambres pour faire la cuisine sur des lits.... Ça existe à Fass, il faut y remédier», lance l’auteur. La commune est, ajouta-t-il, dans la ceinture scolaire la plus développée du pays, avec les lycées Kennedy, Delafosse, Blaise Diagne, Jean De La Fontaine... en plus de 13 écoles primaires, les universités. Paradoxalement, il y a un très grand taux de rupture scolaire dans la commune, les enfants ne vont pas à l’école et c’est dramatique, déplore Cheikh Oumar Sy Djamil. «Quand vous circulez dans les rues le matin, les enfants traînent alors qu’il y a des infrastructures qui devaient faire de ce quartier le quartier latin de la capitale», ditil. Tous ces paradoxes, sur le plan politique, sont listés dans l’ouvrage. La commune, haut lieu de toutes les manifestations politiques, est, de l’avis de l’auteur, oubliée lorsque les politiques accèdent au pouvoir. Le livre fait ainsi une évaluation de chaque domaine, sport, culture, éducation, santé, cadre de vie, emploi des jeunes et des femmes, sécurité. Ce, avant d’élaborer un programme estimé à «20 milliards» et qui sera présenté aux populations pour qu’elles l’adoptent et en fassent un programme de société.
L’auteur pense que le digital n’est pas en mesure de supplanter le livre physique. Le titre de l’ouvrage est, dit-il, inspiré par le Bénteñe qui trône à Fass de Lorme, qui est le symbole de tout le quartier. Quant à la naissance d’une passion pour la ville, c’est dit-il, un clin d’œil aux projets pour la localité, discutés sous l’arbre centenaire. D’autant qu’il croit à la nationalisation des politiques territoriales. Il serait bien, prône l’auteur, qu’il y ait une réforme budgétaire à l’endroit des collectivités. «À l'ombre du bénteñe: naissance d'une passion pour la ville est un tour d'horizon détaillé de l'histoire politique du Sénégal indépendant, en choisissant une commune de Dakar, celle de Gueule Tapée-Fass-Colobane, comme observatoire et laboratoire. Récit de vie d'une famille dont le parrain s'écarte de tout engagement politique alors que les enfants s'y lancent, le livre de Cheikh Oumar Sy Djamil est aussi un manifeste pour une citoyenneté active pour alimenter et soutenir les institutions locales. C'est aussi un plaidoyer pour une citoyenneté responsable qui décline droits et devoirs solidairement, y compris de s'acquitter de ses impôts», a résumé la quatrième de couverture.