UNE FONDATION MAMADOU DIA POUR L’ÉCONOMIE HUMAINE VOIT LE JOUR
Pour perpétuer l’œuvre de l’ancien président du conseil gouvernemental sénégalais
Des universitaires, proches et anciens collaborateurs du Président Mamadou Dia ont procédé samedi dernier au lancement d’une Fondation portant le nom de l’ancien président du Conseil du gouvernement sénégalais Mamadou Dia.
L’universitaire et socio-anthropologue français Roland Colin, ancien directeur de cabinet de Mamadou Dia, a été portée à sa présidence. Moustapha Niasse, président de l’Assemblée nationale du Sénégal et également ancien collaborateur de Mamadou Dia, en assure la vice-présidence.
Selon Moustapha Niasse, la mise sur pied de la Fondation Mamadou Dia pour l’économie humaine constitue un acte de nature humaine pour perpétuer le legs d’une personnalité multidimensionnelle. «Au-delà de l’homme d’Etat qu’il fut, il faut toujours voir le soufi derrière», a-t-il indiqué.
Fatou Samb, petite fille de Mamadou Dia, s’est félicitée de cette initiative, au nom de la famille de l’ancien président du Conseil du gouvernement sénégalais. « La Fondation Mamadou Dia pour l’économie humaine est appelée à contribuer à mieux faire connaitre l’ancien président du Conseil mais aussi sa vision économique », a-t-elle soutenu.
Instituteur de formation, Mamadou Dia a été secrétaire général du Bloc démocratique sénégalais (BDS), ancêtre de l’actuel Parti socialiste pendant 13 ans. De 1949 à 1955, Dia a été sénateur français, avant de siéger au Palais Bourbon (Paris) en tant que député du Sénégal de 1955 à 1956. Il a également occupé les fonctions de maire de la commune de Diourbel, avant de devenir vice-président, puis président du Conseil du gouvernement.
En décembre 1962, en raison de profondes divergences l’opposant au président Léopold Sédar Senghor, qui l’accusait de fomenter un coup d’Etat, il est arrêté et condamné à la perpétuité en 1963. Gracié en mars 1974 puis libéré, il est amnistié en avril 1976, un mois avant le rétablissement du multipartisme au Sénégal.
Mamadou Dia est décédé le 25 janvier 2009. Il est resté, pour la postérité, comme le chantre d’une ’’vision socialiste du développement’’ inspiré en priorité par les réalités locales. Pour beaucoup d’intellectuels sénégalais, la brouille entre Dia et Senghor a plombé l’envol du Sénégal vers l’émergence.