«NOUS ALLONS RÉDUIRE L’OPPOSITION À SA PLUS SIMPLE EXPRESSION»
MACKY SALL SUR LA TRANSHUMANCE ET LE DEMENTELLEMENT DU PDS
Le leader de l’Alliance pour la République (Apr), a avoué, hier, lors d’une conférence de presse restreinte à Kaffrine, son intension d’encourager l’accueil des transhumants, même s’il récuse cette appellation. A travers une véritable reprise en main de sa communication, le Chef de l’Etat a su aborder avec diplomatie les questions difficiles relatives à l’affaire, Karim Wade, à l’implosion annoncée de sa Coalition Benno bokk yakaar (Bby).
La transhumance politique, qui sous-tend le démentiellement de l’opposition, a encore de beaux jours devant elle. Le président de la République, Macky Sall, qui a récusé cette expression du fait de sa charge «péjorative», va l’encourager davantage. «Ne parlons pas de transhumance qui a une charge très péjorative.
Le terme n’est pas acceptable. Mais, il ne faut pas oublier que nous sommes dans une démocratie. La liberté d’aller et venir est garantie par la Constitution. On ne peut pas empêcher aux gens dans des carcans politiques. Lorsque vous avez une majorité, il faut chercher à la consolider en allant chercher dans le camp adverse, dans l’opposition.
L’opposition est dans son rôle, elle critique et cherche à récupérer des gens dans la majorité. Que quelqu’un quitte un parti où il ne se sent plus à l’aise pour rejoindre un autre parti, il n’y a rien de plus normal. Pourquoi quand quelqu’un quitte le parti au pouvoir pour aller dans un parti d’opposition, on ne parle pas de transhumance. Je suis un exemple, j’ai quitté le Pds pour aller créer mon parti dans l’opposition mais personne n’a parlé de transhumant.
Les idéologies sont désormais relativisées. Nous n’accueillons pas des responsables politiques de l’opposition à coût de milliards ou avec des postes. Non ! Nous sommes dans une logique politique. Nous cherchons à renforcer notre majorité pour gagner le 1er tour. Le mot d’ordre : c’est l’ouverture.
Amenez des gens d’où qu’ils viennent avec n’importe quel moyen. Nous allons réduire l’opposition à sa plus simple expression (Ndlr : Supprimer totalement, ou réduire à l‘extrême). Ça va continuer», a expliqué, le président de la République, Macky Sall. Ça marche dans la coalition Benno Pour le leader de l’Apr, il n’est pas question de porter l’idée ou la position selon laquelle, «les alliées qui donnent leurs opinions ou qui ont d’autres ambitions, doivent soutenir en silence ou quitter la Coalition Benno bokk yakaar».
Selon le président Sall, «il n’y a aucun problème dans la Coalition Benno bokk yakaar. La Coalition se porte très bien. Ce sont des gens à la périphérie qui s’agitent en disant accompagnez moi ou quitter Je ne peux pas soutenir ces positions. Nous n’avons pas de problème de fond avec les alliés.
Maintenant, plus on s’approche de 2017, la tension va monter». Revenant sur ses tournées économiques, le président de la République, Macky Sall a rétorqué à ceux qui parlent de campagne électorale déguisée, qu’il y a d’éternels insatisfaits.
«Moi, je travaille. J’ai moins de 2 heures de sommeil par jour, pour aller rencontrer les populations à la base. Notre présence auprès des populations va relancer les localités visitées. Les populations doivent accueillir leur président de la Ré- publique. Même l’opposition doit accueillir le président, reconnaître sa légitimité. Ce sont de simples règles de civilité», a martelé Macky Sall.