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24 février 2025
YAVUZ SÉLIM, CE QUE LE PCA MADIAMBAL DIAGNE DEMANDE AU PRÉSIDENT DIOMAYE
Madiambal Diagne veut que l’Etat du Sénégal rende au Groupe Yavuz Sélim ses établissements scolaires. Il a adressé une correspondance en ce sens au président de la République, Bassirou Diomaye Faye.
iGFM - (Dakar) Madiambal Diagne, le Président du Conseil d'Administration (Pca) du Groupe Yavuz Sélim a adressé au Président de la République une correspondance. Il invite Bassirou Diomaye Faye à réparer ce qu’il considère comme une «injustice qu’est la fermeture et la spoliation dont le groupe scolaire a été victime.»
Madiambal Diagne veut que l’Etat du Sénégal rende au Groupe Yavuz Sélim ses établissements scolaires. Il a adressé une correspondance en ce sens au président de la République, Bassirou Diomaye Faye.
En effet, dans un communiqué de presse parvenu à iGFM, Madiambal Diagne rappelle que l'Etat du Sénégal avait décidé, en 2017, de fermer tous les établissements d’enseignement du groupe Yavuz Selim, en pleine année scolaire. Ce, «dans un contexte de pressions internationales auxquelles le Président Macky Sall n’avait pu résister», dit-il.
Il souligne que la mesure apparaissait «d’autant plus absurde, qu’aucun reproche n’a pu être fait à Yawuz Selim quant à la régularité de sa situation juridique et administrative.»
Et selon Madiambal Diagne, une telle mesure a suscité un drame social pour les élèves, les parents d’élèves et les travailleurs, puisqu’elle a perturbé le parcours éducatif de 3.500 élèves. Elle a aussi engendré des conséquences économiques et sociales désastreuses pour le personnel enseignant et d’appui, dit-il.
«Un creuset d’excellence a été ainsi mis à genoux, après 20 ans d’intervention et de contribution dynamique à la construction du secteur éducatif sénégalais. Le groupe scolaire se verra aussi retirer un terrain de 8,5 hectares à Diamniadio, où il était prévu d’installer un nouveau campus éducatif», regrette-t-il.
Le groupe Yawuz Selim dit fonder l’espoir que le nouveau Président de la République sera sensible à cette demande. Car, rappelle-t-il qu’en tant que parent d’élèves au niveau des établissements de Yawuz Selim à Dakar, Bassirou Diomaye Faye avait manifesté de la solidarité aux responsables de ces établissements et, durant toute la période de crise, assistait personnellement aux rencontres des parents d’élèves avec les responsables des écoles».
Aussi, l’actuel Premier ministre Ousmane Sonko, avait conduit une délégation du Parti Pastef pour apporter un soutien à Yawuz Selim, victime d’une grave injustice, dit-il.
MACKY A BIEN ANNULÉ LA DISSOLUTION DE PASTEF AVANT DE QUITTER
Dans le décret de présentation, le ministre de l’Intérieur d’alors, Makhtar Cissé, a expliqué les raisons invoquant un souci d'apaisement du climat politique et social et de renforcement de la cohésion nationale.
iGFM - (Dakar) Le président Macky Sall avait bien abrogé le décret portant dissolution du Parti Pastef. Il l’a matérialisé dans un décret datant du 27 mars que nous vous proposons ci-dessous.
Avant de quitter le pouvoir, Macky Sall a bien abrogé le décret de dissolution du parti Pastef. Dans le décret de présentation, le ministre de l’Intérieur d’alors, Makhtar Cissé, a expliqué que dans un souci d'apaisement du climat politique et social et de renforcement de la cohésion nationale, «les faits initialement reprochés au parti PASTEF entrant dans le champ des infractions couvertes par l'amnistie, il convient d'abroger la mesure de dissolution en application de ladite loi.»
Le Secrétaire général de la formation politique, Ayib Daffé, a vite réagi : «Le décret 2024-830 abrogeant le décret portant dissolution de PASTEF signé le 27 mars 2024. PASTEF LES PATRIOTES est rétabli dans ses droits légaux et légitimes de parti politique après une dissolution arbitraire et abusive», a-t-il publié sur ses plateformes.
LES GRANDS CHANGEMENTS QUI SE PRÉPARENT À LA TÊTE DE LA POLICE
La Police devrait bientôt avoir un nouveau Directeur général. Le poste est actuellement occupé par le Contrôleur général de Police, Seydou Bocar Yague. Selon L’Observateur, le nouveau ministre de l’Intérieur a consulté du monde.
Le nouveau ministre de l'Intérieur, le Général Jean Baptiste Tine, compte faire bouger les choses dans son ministère. Des sources bien introduites renseignent qu'il compte nommer un nouveau Directeur général de la Police nationale.
La Police devrait bientôt avoir un nouveau Directeur général. Le poste est actuellement occupé par le Contrôleur général de Police, Seydou Bocar Yague. Selon L’Observateur, le nouveau ministre de l’Intérieur a consulté du monde. Et c'est le Contrôleur général de Police Mame Seydou Ndour qui est pressenti à ce poste.
Il est présentement le Directeur de la police des Airs et des Frontières (Dpaf). Ce dernier, après une séance de travail avec le ministre de l'Intérieur, a choisi le Contrôleur général de police Amadou Hamady Lam comme Dgpn adjoint pour remplacer le Contrôleur général de Police Modou Diagne.
Le Contrôleur général de police Mame Seydou Ndour a eu à diriger l'Office central de répression du trafic illicite des stupéfiants (Ocrtis). Ce produit du Prytanée militaire a servi le Commissariat de Thiaroye au sortir de sa formation, après avoir réussi le concours de Commissaire de Police. Il a fait plusieurs commissariats de police et a eu à effectuer des missions onusiennes.
Le Contrôleur général de police Amadou Hamady Lam, pressenti au poste de Dgpn adjoint, est actuellement Inspecteur des service de sécurité. Amadou Hamady Lam est l'un des policiers les plus connus dans le milieu universitaire. Un visage familier aux étudiants du temps où il dirigeait le Groupement mobile d'intervention (Gmi).
LE CALVAIRE DES HEMODIALYSES DU HANGAR DES PELERINS DE YOFF
Depuis 20 mois qu’ils ont quitté l’hôpital Aristide Le Dantec en construction pour aller au hangar des pèlerins de l’aéroport de Yoff, les hémodialysés sont dans un calvaire indescriptible.
Depuis leur délocalisation du centre de dialyse de l’hôpital Aristide Le Dantec au hangar des pèlerins de l’aéroport Léopold Sédar Senghor de Yoff, les hémodialysés sont dans le désarroi total. Ils sont confrontés à plusieurs difficultés comme l’inaccessibilité du site, l’absence de sécurité et d’eau, la cherté des médicaments, la non-disponibilité d’une ambulance et des cas récurrents d’infections.
Depuis 20 mois qu’ils ont quitté l’hôpital Aristide Le Dantec en construction pour aller au hangar des pèlerins de l’aéroport de Yoff, les hémodialysés sont dans un calvaire indescriptible. Le porte-parole de l’association des hémodialysés du hangar des pèlerins de Yoff, Alioune Cissé dénonce la qualité de l’eau. «Malgré les efforts des autorités, la mauvaise qualité de l’eau influe sur la santé des personnes», dit-il. Au-delà de la qualité de l’eau, ces malades sont confrontés à des problèmes d’échographie et radiographie. «Notre souhait était de nous retrouver dans un hôpital ; comme ça, si nous avons des problèmes, qu’ils puissent être résolus. Il y a aussi l’inaccessibilité du centre», indique M Cissé. Ainsi, il demande aux nouvelles autorités de les emmener dans un hôpital pour avoir des soins de qualité comme tous les dialysés. «Il faut avoir un regard social sur les malades, c’est-à-dire prendre en charge leurs échographies, leurs radios et les différents problèmes auxquels nous sommes confrontés. Un jour sur deux, nous sommes ici pour faire la dialyse», s’indigne Alioune Cissé.
Embouchant la même trompette, Anna Sambou liste leurs difficultés qui ont pour noms : le transport, le manque d’eau et le manque de sécurité puisque le hangar est enclavé. «Nous voulons également une prise en charge des analyses. Nous prenons des injections contre l’anémie et nous voudrions que les médicaments soient accessibles. Nous réclamons une ambulance puisqu’il n’y en a pas ici. Il y a beaucoup de patients qui ont des douleurs articulaires et nous ne savons pas la cause. Ici, les gens entrent et sortent comme ils veulent. Nous avons souvent des infections. Nous voulons être transférés dans les hôpitaux», soutient-elle. Quant à Ibrahima, lui, il souligne la récurrence de cas d’infections. «Des appareils sont en panne. Le cathéter infecte vite les patients ainsi que l’environnement. Nous sommes ici depuis deux ans et vraiment, nous souffrons», explique-t-il. Avant qu’on transfert le centre au hangar des pèlerins, «je n’avais pas de problèmes mais maintenant, je marche avec des béquilles. Je ne suis pas le seul. Parce que nous n’avons pas la qualité de dialyse requise. La dialyse doit se faire dans un hôpital et non dans un hangar. Nous demandons aux autorités de nous aider car la santé est prioritaire».
PROFESSEUR FARY KA : «TOUS LES MALADES FONT DES INFECTIONS MAIS IL N’Y A PAS UNE AUGMENTATION ANORMALE DES CAS»
Pour sa part, le Professeur Fary Ka, chef du service de néphrologie de l’hôpital Le Dantec délocalisé au Hangar des pèlerins, se dit surpris d’entendre parler d’infections des patients. «La dialyse répond à des normes que nous respectons parce que le contrôle de l’eau se fait et je n’en vois pas le rapport entre le hangar et les infections», soutient Pr Ka. Cependant, il reconnaît l’existence de cas d’infections. «Tous les malades font des infections mais il n’y a pas une augmentation anormale des cas. Il y a les infections pulmonaires et actuellement une vague de grippe. Les malades qui ont des cathéters infectent leurs cathéters. C’est valable pour tous les malades mais ce n’est pas spécifique au hangar. J’aurais compris qu’ils parlent de problèmes d’accessibilité mais pas d’infections», affirme-t-il.
UNE PRIORITE POURLA REALISATION DU «JUB JUBBEUL JUBEUNTI»
Vote d’une loi de l’accès à l’information au Sénégal - Dans le paysage africain, la mise en place de lois sur l’accès à l’information est devenue un pilier fondamental de la démocratie et de la transparence gouvernementale.
L’accès à l’information peut être défini comme le droit de rechercher, de recevoir et de diffuser l’information détenue par des organismes publics. Il est inhérent au droit fondamental à la liberté d’expression tel que reconnu par l’Article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme (1948) selon laquelle le droit fondamental à la liberté d’expression englobe la liberté «de chercher, de recevoir et de répandre les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit». La journée internationale de l’accès universel à l’information, tenue le 28 septembre, a été marquée au Sénégal par l’absence d’activités ou de programmes visant à manifester la volonté de faire voter cette loi prioritaire.
Dans le paysage africain, la mise en place de lois sur l’accès à l’information est devenue un pilier fondamental de la démocratie et de la transparence gouvernementale. Des pays tels que le Ghana, l’Afrique du Sud et le Kenya ont adopté de telles lois, offrant ainsi à leurs citoyens un accès plus large aux informations publiques. Le Sénégal avait promis de faire voter cette loi en signant le plan d’action national du PGO depuis 2018.Des projets de cette loi ont été élaborés par l’association Article 19 Sénégal, proposés par le gouvernement qui a produit un projet de loi jamais publié ni adopté.
Depuis les années 2000, des organisations de la société civile telles que le Forum Civil et la Ligue Sénégalaise des Droits Humains ont plaidé en faveur de l’adoption d’une loi sur l’accès à l’information. L’association Article 19 a également joué un rôle dans ce processus. Ces organisations ont tenu des campagnes de sensibilisation, des séminaires et des manifestations pour faire voter la loi sur l’accès à l’information.
Le Sénégal a ratifié plusieurs instruments internationaux reconnaissant le droit à l’information, notamment la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples. Ces engagements internationaux l’ont encouragé à envisager l’adoption d’une législation nationale sur l’accès à l’information. Une chose est sûre : l’adoption d’une loi sur l’accès à l’information représenterait un véritable tournant dans l’histoire politique et sociale du pays.
Plusieurs journalistes victimes de l’accès de l’information
Pour rappel, plusieurs journalistes ont été emprisonnés par le régime du président pour des faits liés à l’exercice de leur métier. Notre confrère Pape Alé Niang a été inculpé le mercredi 9 novembre 2023 et placé sous mandat de dépôt, pour divulgation de documents classés « confidentiels ». Le principe de la confidentialité semblait prendre le dessus sur des faits d’une extrême gravité contenus dans le rapport initié par l’ancien patron de la Gendarmerie nationale, le général Jean Baptiste Tine, sur l’affaire capitaine Seydina Oumar Touré. Si cette loi était adoptée, les usagers pourraient savoir les limites de leurs droit et devoirs. Toutefois, l’accès à l’information ne signifie la liberté de tout dire, de tout écrire, de tout montrer. L’adoption d’une loi conférant ce droit ne saurait signifier une licence donnée aux journalistes. Il existe en effet des limites concernant les informations confidentielles reçues d’un tiers ou concernant un tiers ; les informations qui sont de nature à porter atteinte à la sécurité publique et à la défense nationale ; les informations relatives aux procédures pendantes devant une juridiction et n’ayant pas fait l’objet d’une décision de justice ; les informations relatives à une mission d’inspection, de contrôle ou d’enquête non clôturée ; les informations susceptibles de mettre en danger la vie, la santé ou la sécurité des personnes ou de leurs biens ; les informations dont la divulgation porterait gravement préjudice aux intérêts nationaux ; les renseignements susceptibles de porter atteinte à la vie privée, au secret médical et à la dignité de la personne.
Longtemps attendue par la société civile et les médias, la loi sur l’accès à l’information vise à garantir aux citoyens le droit d’accéder à des informations détenues par les organismes publics, tout en établissant des mécanismes pour assurer la transparence dans la gestion des affaires publiques.
Le vote de cette loi permettra aux Sénégalais de mieux comprendre les décisions gouvernementales et de participer activement aux processus démocratiques.
Les organismes publics seront tenus de publier régulièrement des informations sur leurs activités, leurs décisions et leurs finances. Cette transparence accrue permettra de lutter contre la corruption et les abus de pouvoir, tout en renforçant la confiance des citoyens dans leurs institutions.
Tout en favorisant l’accès à l’information, la loi prévoit des dispositions pour protéger les sources sensibles et les informations confidentielles, notamment celles liées à la sécurité nationale et à la vie privée. Cette mesure garantit le juste équilibre entre transparence et protection des intérêts légitimes. En rendant les décisions gouvernementales plus accessibles au public, la loi renforce la responsabilité des dirigeants et leur obligation de rendre des comptes. Cette responsabilisation accrue contribuera à promouvoir une gouvernance plus efficace et éthique. Le Forum Civil Sénégal, une organisation de la société civile engagée dans la promotion de la transparence et de la démocratie, a joué un rôle crucial dans la campagne pour l’adoption de cette loi.
Les avantages d’une telle loi sont nombreux
Dans ce contexte, l’arrivée du nouveau pouvoir dirigé par Bassirou Diomaye Faye suscite l’espoir d’une avancée significative dans l’adoption de cette loi. Faye s’est engagé à instaurer une gouvernance transparente et à lutter activement contre la corruption.
La mise en place d’une loi sur l’accès à l’information serait un pas crucial dans la concrétisation de ses engagements. La mise en place d’une loi sur l’accès à l’information en Afrique, et particulièrement au Sénégal, est en effet essentielle pour promouvoir la bonne gouvernance, renforcer la transparence et lutter contre la corruption. Le président Bassirou Diomaye Faye a l’opportunité de répondre aux attentes des citoyens en faisant adopter cette loi cruciale.
LA POLITISATION DE LA LUTTE NE PROFITE QU’AUX PROMOTEURS ET MANAGERS
Après avoir démissionné il y a quelques années du Cng, Biram Bigué Mbaye se félicite de la nomination de Mme Khady Diène Gaye — qu’il considère comme la femme qu’il faut à la place qu’il faut — à la tête du ministère des Sports.
Ancien membre du Comité national de gestion (Cng) de la lutte où il était chargé de la commission de règlement et discipline, Biram Bigué Mbaye est diplômé en management du sport, marketing et sponsoring. Il est également diplômé en lutte internationale. Après avoir démissionné il y a quelques années du Cng, Biram Bigué Mbaye se félicite de la nomination de Mme Khady Diène Gaye — qu’il considère comme la femme qu’il faut à la place qu’il faut — à la tête du ministère des Sports. Et se dit prêt à la soutenir pour réformer la lutte, une discipline qui, à l’en croire, ne profite qu’aux promoteurs et managers.
Le Témoin : Comment voyez-vous la politisation de la lutte à travers les « drapeaux » dédiés aux hommes politiques ?
Biram Bigué Ndiaye : La politisation de la l’arène sénégalaise est un constat très amer. Surtout durant ces cinq (05) dernières années où le Comité national de gestion de la lutte (Cng) a politisé la lutte avec la complicité des différents ministres des Sports de l’ancien régime du président Macky Sall. Une politisation qui a fini par agacer de nombreux téléspectateurs du Sénégal et de la Diaspora. Malheureusement, seuls les promoteurs et managers en profitaient.
D’ailleurs je suis en phase avec le nouveau ministre de l’Energie et du Pétrole, Biram Souleye Diop, qui a déclaré le jour de la korité qu’aucun membre du gouvernement du Premier ministre Ousmane Sonko ne va parrainer des combats de lutte. Oui, il a parfaitement raison puisque les promoteurs et managers n’ont jamais fait la part des choses entre sponsoring, marketing et mécénat dans le sport. Donc il est temps de sonner la rupture pour mettre un terme aux agissements politiques des promoteurs qui ont déstabilisé la lutte par ignorance des textes du management du sport.
Pensez-vous que la création d’une Fédération sénégalaise de lutte peut être la solution ?
Une très bonne question ! Oui, la création d’une Fédération sénégalaise de lutte à la place du Cng pourrait être une solution. Car une éventuelle fédération sénégalaise de lutte comme toute fédération affiliée aux instances mondiales ou internationales de lutte interdirait tout drapeau, signe, parrainage manifeste d’une appartenance politique. C’est dans ce sens que le ministre Biram Soulèye Diop entend rompre avec certaines vieilles mauvaises pratiques bien ancrées dans l’arène sénégalaise. Et pour mieux l’appuyer dans son rejet contre les drapeaux et parrainages politiques, Madame la ministre des Sports Khady Diène Gaye doit dissoudre le Cng pour un retour de la Fédération sénégalaise de lutte. D’ailleurs, permettez-moi de déplorer que le Sénégal est un des rares pays au monde à ne pas disposer de Fédération sénégalaise de lutte. Ce alors que la lutte est l’un des sports les plus anciens et les plus populaires au Sénégal. Elle est à la fois moderne et traditionnelle donc mérite une reforme de sa gouvernance et sa gestion. Vous savez, le « Lamb » est comme la musique car il est marqué par tam-tams et chants qui l’accompagnent. Sans oublier la chorégraphie par les danses, la poésie par les « backs » qui touchent la sensibilité des amateurs. « Lamb », c’est-à-dire la lutte, allie sport et culture. Malheureusement, la politique est venue dans l’arène sénégalaise casser le binôme sport/culture.
Donc, selon vous, une réforme est impérative pour sauver l’arène ?
Non seulement elle est impérative mais encore elle est une obligation car correspondant à une demande générale des lutteurs et des amateurs. Et cette réforme tant souhaitée doit s’articuler sur onze (11) points : la mise en place d’une fédération nationale comme tous les pays affiliés à United world Wrestling qui a remplacé la Fila, la révision du statut du lutteur, du promoteur, de l’entraineur et du manager y compris l’obtention de sa carte professionnelle, la formalisation des écuries en association, la décentralisation des programmes de lutte et leur adaptation aux réalités locales etc... De même qu’au niveau de la lutte olympique au Sénégal où la formation n’est pas conforme à la graduation appelée « les maitrises ». Je propose également aux nouvelles autorités un taux de répartition qui peut se constituer comme suit : manager 3 % du cachet déclaré à la Fédération, 7% restants du cachet à partager entre les entraineurs qui ne perçoivent aucun sou, 2,5% du cachet doivent être distribué aux lutteurs n’ayant pas de combat mais qui participent aux entrainements, 0,75% devant retourner aux entraineurs principaux, 1,75% sera versé dans les caisses de l’écurie ou de l’école de lutte etc. Je propose aussi que la future Fédération de lutte ne soit pas être gérée par des gens des « navétanes » comme l’actuel Cng. En tout cas, le chantier sera trop vaste pour Mme la ministre puisque la lutte sénégalaise souffre d’une absence de politique sportive.
CHAQUE ANNEE, DES MILLIARDS DE DENIERS PUBLICS SE VOLATISENT DANS L’ARENE
Aujourd’hui, nous revenons sur les relations entre les responsables politiques et les acteurs de la lutte pour poser la question : Rupture ou continuité ?
Dans son édition du vendredi 05 avril dernier, « Le Témoin » se félicitait de la déroute des lutteurs et promoteurs avec la chute du régime de Macky Sall. Et surtout quand on sait que la plupart d’entre eux ne s’activaient qu’au rythme des tam-tams financiers des responsables politiques de l’Apr/Bby. D’où l’instrumentalisation de la lutte, rimant avec la tympanisation des citoyens, à des fins politiques. Aujourd’hui, nous revenons sur les relations entre les responsables politiques et les acteurs de la lutte pour poser la question : Rupture ou continuité ?
Pour mieux camper le « face-to-face » de la déroute électorale des lutteurs et responsables politiques d’une part ; lutteurs et « businessman » de la frappe (door marteau !) d’autre part, il nous « déplait » de rappeler que, durant les douze de règne de l’Alliance pour le Progrès (Apr) de Macky Sall, tous ces acteurs de la lutte s’étaient ligués contre les leaders de l’opposition. Et particulièrement les responsables politiques aux colorations « Pastef ». D’où l’instrumentalisation de la lutte sénégalaise — et la tympanisation des citoyens ! — à des fins politiques. Pour matérialiser cette politisation politicienne de l’arène, managers, lutteurs et promoteurs avaient fini par loger dans leur agenda financier annuel d’innombrables combats ou « drapeaux » dédiés aux « Aperistes » : « Drapeau Boun Abdallah Dionne», «Drapeau Cheikh Kanté », «Drapeau Youssou Ndour », «Drapeau Marieme Faye Sall », «Drapeau Matar Ba », « Drapeau Amadou Ba », «Drapeau ElHaj Mansour Mbaye », «Drapeau Lat Diop » etc. Au delà de ces drapeaux aux parrainages « Apéristes », les promoteurs-politiciens, en complicité avec le ministre des Sports Lat Diop, remplacé juste avant l’élection présidentielle par Mame Mbaye Niang, ont eu à ficeler plusieurs combats en pleine pré-campagne et campagne électorale. Ce pour divertir le bon peuple et détourner son attention des multiples scandales du pays. Voire d’un éventuel holdup électoral. Les combats montés étaient les suivants : Siteu /Narou Sogas, Modou Lo /Boy Niang, Landy Fall /Tidiane, Gora Gaye/Khérou Ngor, Gris Bordeaux /Ama Baldé et autres affiches passionnantes.
En organisant ces chocs de gladiateurs, promoteurs «door marteau » et leaders de la mouvance présidentielle pensaient que la lutte pouvait détourner les jeunes de l’opposition incarnée par Ousmane Sonko. Ils s’étaient trompés de calcul électoral ! Comme l’avait si bien révélé « Le Témoin », la coalition Apr-Bby a perdu au soir du scrutin du 25 mars dernier dans tous les grands centres de vote et quartiers populaires où habitent des lutteurs et promoteurs pro-Macky à savoir Boy Niang 2, Moustapha Guèye « Fass », Balla Gaye 2, Modou Lo, Pape Abdou Fall, Baye Niang 2, Gaston Mbengue, Luc Nicolaï, Mansour Ba, Gris Bordeaux, Kandji Production etc. Ils ont tous subi les quatre appuis infligés par le duo « Diomaye-Sonko » dépourvu de drapeaux, de sponsors, de gris-gris et de marabouts.
Le reveil de l’arène !
Dommage que les politiciens n’apprennent pas des erreurs des autres. Surtout face à l’éveil de la conscience citoyenne des jeunes devenus de plus en plus matures sur le plan politique. Toujours est-il que depuis le président Abdou Diouf jusqu’à ses successeurs Me Abdoulaye Wade et Macky Sall, les promoteurs et managers de lutte sont prompts à s’allier avec les régimes en place. Pourtant, ils ne sont pas des militants politiquement engagés mais des hommes d’affaires intéressés par l’argent. Et rien que par l’argent ! Selon un ancien célèbre chroniqueur de lutte à la retraite, seul le regretté Serigne Modou Niang de « Mouniang Productions » a été fidèle à Abdoulaye Wade jusqu’à son rappel à Dieu. « D’ailleurs, On le surnommait le ‘Promoteur de l’alternance’. Et Serigne Modou Niang l’est resté après le départ du pouvoir de Me Wade en continuant à revendiquer son appartenance au Pds jusqu’à son décès survenu le 28 janvier 2023 » se souvient notre interlocuteur.
En tout cas, de nombreux promoteurs ont tourné casaque après la chute de Me Wade. Les drapeaux qui portaient les noms des responsables politiques « Sopistes » (ministres, Dg, députés, maires) ont changé radicalement de parrains. Du jour au lendemain, les parrains étaient des responsables de l’Apr ou de Benno qu’ils soient ministres, Dg, députés et maires. Oubliés, les responsables du Pds ! Ignorés, les leaders de l’opposition surtout ceux de Pastef ! A quelques mois de la dernière présidentielle, croyant sans doute qu’ils pourraient détourner les jeunes du parti Pastef qui les fascinait tant, le désormais ancien président de la République Macky Sall le jour avait battu le rappel des lutteurs et promoteurs au Palais de la République. Confidences d’un ancien Directeur de l’Administration générale et de l’Equipement (Dage) d’un grand ministère. « Il est déplorable que le président Macky Sall avait mis en place un fonds de promotion de la lutte doté de plus de 500 millions cfa pour accompagner les promoteurs. Un geste qui avait encouragé certains ministres, directeurs de société et maires à puiser dans les deniers publics qu’ils distribuaient aux lutteurs et promoteurs. Un jour, j’ai remis une enveloppe de 25 millions cfa à un promoteur de lutte dont le drapeau portait le nom de mon ministre « apériste ». Et chacun des deux lutteurs à l’affiche avait reçu un montant de 5 millions cfa en guise de soutien. Sans oublier un montant de 2 millions en guise de tickets d’entrée au stade et de transports destinés aux supporteurs. Et tous ces fonds étaient puisés dans les caisses de l’Etat. Car aucun ministre, maire ou directeur de société ne va dépenser ses fonds propres dans l’arène, jamais ! » se désole notre interlocuteur qui nous révèle que chaque année, des dizaines de milliards de deniers publics se volatisent dans l’aréne.
Les confidences d’un ex-Dage…
Il est vrai que la lutte étant le sport le plus populaire après le football donne l’occasion aux responsables politiques de montrer leur capacité de mobilisation en venant au stade avec une cohorte de militants, en plus des cars remplis de supporters nourris, transportés et habillés par…l’Etat. « Ces millions de francs dépensés peuvent pourtant servir à aider les populations démunies qui sont un électorat considérable. Comment peut-on donner autant d’argent public à un seul promoteur privé qui fait le montage d’un combat à plus de 100 millions cfa alors qu’il avait déjà le soutien des sponsors ? » s’étrangle un ancien conseiller technique du ministre des Sports interrogé par « Le Témoin ». Avant de déplorer : « C’est la même chose pour les lutteurs qui, après le combat, ne remercient jamais l’entraîneur ou le manager qui a négocié le contrat, mais le responsable politique qui a affrété les cars, payé les billets et le repas pour les supporters. Si ce n’est pas de l’ingratitude, c’est tout comme ! » pense-t-il.
La razzia électorale de Pastef dans les « fiefs » de toute cette faune a montré l’inconscience des responsables « Apr » qui avaient du mal à comprendre que les lutteurs et promoteurs n’ont pas d’amis mais seulement des intérêts. Il est à souhaiter que les nouveaux dirigeants du pays rompent avec ces vieilles méthodes. Même si le sport occupe une bonne place dans leur programme, ne doivent pas accepter de parrainer des combats de lutte ou des soirées mondaines auxquelles nous étions habitués et lors desquelles, on assistait à des ballets de driankés, d’épouses de ministres parées de bijoux dont les montants distribués pouvaient construire des postes de santé ou des bornes-fontaines. Sans oublier les hommes politiques qui rivalisaient de générosité et de richesses en faisant du « battré » qui agaçait l’opinion publique.
En tout cas, les hommes et femmes du nouveau régime sont élus pour faire la rupture et combattre le gaspillage. Ils doivent en être conscients car si ces pratiques de parrainages et de gaspillages étaient payantes, les pouvoirs qui les ont devancés ne seraient jamais battus et trôneraient encore à la tête de ce pays !
L’ENTREE EN ACTION DU NOUVEAU POUVOIR ET LES NOUVELLES CONFIGURATIONS POLITIQUES DU PAYS AU CŒUR DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE MERCREDI
Les quotidiens de ce mercredi ne manquent rien des premiers pas du nouveau pouvoir, qui tente progressivement de prendre ses marques y compris à l’international, une dynamique qui s’accompagne d’une nouvelle reconfiguration politique.
Dakar, 17 avr (APS) – Les quotidiens ne manquent rien des premiers pas du nouveau pouvoir, qui tente progressivement de prendre ses marques y compris à l’international, une dynamique qui s’accompagne d’une nouvelle reconfiguration politique.
“Sonko 1 entre en action”, affiche par exemple Sud Quotidien, au sujet de la nouvelle équipe gouvernementale dirigée par Ousmane Sonko, Premier ministre nommé par le nouveau président Bassirou Diomaye Faye.
“Après 72 heures d’attente qui ont débouché sur la formation d’un gouvernement de 25 ministres et 5 secrétaires d’Etat, Sonko 1, du nom de l’attelage gouvernemental mis sur pied sous le pilotage de Ousmane Sonko, va entrer dans le vif du sujet à l’issue du Conseil des ministres prévue ce mercredi […]”, lit-on dans les colonnes de ce journal.
“Entre formations des cabinets et autres promotions dans les différentes directions nationales, les choses devraient s’accélérer pour la matérialisation du projet du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye intitulé +Pour un Sénégal souverain, juste et prospère+”, écrit Sud Quotidien.
Deux semaines après son installation à la tête du pays et de l’Etat, le président Bassirou Diomaye Faye “imprime sa marque. Sans tambour ni trompette, il déroule progressivement son plan de travail”, note le journal Le Quotidien, selon lequel la sobriété “reste le maître-mot des nouvelles autorités”.
La prestation de serment du nouveau président, la commémoration de la fête de l’indépendance et les visites de proximité qu’il vient d’effectuer à Touba et Tivaouane “sont des moments marqués du sceau de la sobriété”, en attendant les premières mesures scrutées par tous les observateurs.
“Des gens vont rendre compte de leur gestion”
Dans les colonnes de Vox Populi, l’économiste financier Alassane dit Abdou Kama prévient cependant de ne “pas trop rêver”, la réalité du pouvoir étant “différente de la rhétorique de l’opposition qui ne gère que des concepts”. “Ils doivent aller vite avant que la liesse et l’énergie qui ont accompagné la rupture ne s’émoussent”, dit-il en parlant des nouveaux tenants du pouvoir.
Mais il faut garder espoir à écouter Alla Kane, “membre et cerveau de Magui Pastef”, du nom de la structure regroupant les anciens du parti du président Bassirou Diomaye Faye. “Maintenant, nous allons enterrer le système”, assure-t-il à la une du quotidien Bès Bi Le jour.
“Des gens vont rendre compte de leur gestion”, promet cet ancien inspecteur des impôts et domaines, 88 ans, qui “murmure à l’oreille de Sonko dans son cabinet politique”. “Le Sénégal peut battre sa propre monnaie avant 2029”, soutient-il par ailleurs, pour parler de la sortie du franc CFA, un des points importants du programme du nouveau régime.
Le nouveau pouvoir continuant de prendre ses marques, plusieurs quotidiens, dont Le Soleil, annonce que le président Bassirou Diomaye Faye est attendu à Nouakchott, en Mauritanie, ce mercredi, pour son premier déplacement à l’étranger depuis son installation, début avril.
“Une visite d’amitié et de coopération aux enjeux multiples pour ces deux pays unis par la culture, l’histoire et la géographie”, souligne Le Soleil. “Au-delà du bon voisinage, ce voyage revêt un caractère stratégique en perspective du destin pétrolier que partagent le Sénégal et la Mauritanie”, relève de son côté le quotidien Kritik’.
Avec cette visite en Mauritanie, le président Faye aura “l’opportunité de s’imprégner” des chantiers du projet GTA, pour Grande Tortue Ahmeyim, nom donné aux blocs d’exploitation qui s’étendent de part et d’autre de la frontière maritime des deux pays, selon Kritik’.
D’autres quotidiens reviennent sur cette première sortie à l’étranger du président de la République, dont L’As. “Le gaz et le pétrole au menu” des discussions entre les président Diomaye Faye avec son homologue mauritanien, parie ce journal. Les deux chefs d’Etat “discuteront de divers sujets d’intérêt commun, mais surtout de la coopération économique et l’exploitation du gisement gazier Grand Tortue Ahmeyin (GTA)”, croit-il savoir.
Le Quotidien et Enquête évoquent aussi sur ce premier déplacement présidentiel, mais dans une perspective plus élargie. “Après Nouakchott aujourd’hui”, mercredi, “le président Diomaye Faye se rend aussi samedi à Banjul pour raffermir ces deux axes diplomatiques où les relations sont densifiées davantage par des politiques économiques soutenues que rien ne peut désormais déconstruire”, avance Le Quotidien.
Il y a le gaz devant être exploité de concert avec la Mauritanie, mais il y a aussi “les ponts érigés pour assumer une continuité territoriale avec les voisins”, ajoute le même journal, pendant que Enquête souligne que cette tournée régionale du président Faye, “riche en enjeux, vise à renforcer les liens avec les voisins directs du Sénégal […]”.
Elle vise aussi “à promouvoir une séries d’initiatives bilatérales dans des domaines clés tels que la sécurité et la gestion des ressources naturelles”, démarche qui “s’inscrit dans un contexte de collaboration accrue et de défis communs”, compte tenu de “l’importance stratégique des relations entre ces deux nations ouest-africaines”, explique Enquête.
Kritik’ juge qu’il il est nécessaire, dans le même temps, de “réchauffer l’axe Paris-Dakar pour sortir d’une impasse diplomatique qui se profile” entre ces deux pays, eu égard à la “position intransigeante, non négociable des nouvelles autorités de Dakar pour des relations symétriques” entre la France et le Sénégal, “sur la base des +principes d’équité et de dignité mutuelles+”.
“Diomaye Faye et Amadou Mame Diop se parlent”
Walfquotidien fait revenir à des sujets domestiques, en parlant de la déclaration de politique générale que le Premier ministre Ousmane Sonko va effectuer prochainement à l’Assemblée nationale. “Gros risque pour Sonko”, affiche le journal à sa une, pour dire que le groupe parlementaire auquel appartient le nouvel exécutif étant minoritaire, un “risque de motion de censure plane sur lui”.
C’est oublier que le dialogue des institutions a déjà commencé. Le quotidien Les Echos rapporte en effet que le chef de l’Etat a reçu hier mardi le président de l’Assemblée nationale. “Diomaye Faye et Amadou Mame Diop se parlent”, titre le journal, insistant sur la “nécessaire collaboration entre les deux institutions pour éviter tout blocage”.
L’info ouvre sur “Les nouveaux visages de l’opposition”, partant du constat que la présidentielle du 24 mars dernier a “occasionné une redistribution des cartes politiques”. L’Alliance pour la République (APR) et ses alliés de Benno Bokk Yaakaar (BBY) incarnent désormais “la nouvelle opposition”, selon ce journal.
L’Observateur annonce des changements à la tête de la police, Mame Seydou Ndour étant pressenti à la direction générale de la police nationale avec Hamady Lam comme adjoint.
Les quotidiens sont aussi nombreux à évoquer une saisie de faux billets à Goudomp, dans la zone sud du pays, où les douaniers ont mis la main sur “plus de 5 milliards FCFA en billets noirs”. Il s’agit de “4 millions en coupures de 50, 10 et 200 dollars, 4 millions en coupures de 500, 200 et 100 euros et 200 millions de francs CFA”, détaille par exemple Vox Populi.
LES ASSURANCES DE PETROSEN ET LES EXIGENCES DE LA MAIRIE
En perspective de l’exploitation du gaz, la Langue de barbarie, avec son parc de plus de 5300 piroguiers, tremble d’inquiétude. Mais les structures étatiques au cœur du processus d’exploitation (prochaine) tempèrent
Bés Bi le Jour |
Pape Ibrahima NDIAYE (Envoyé spécial à Saint-Louis) |
Publication 17/04/2024
En perspective de l’exploitation du gaz, la Langue de barbarie, avec son parc de plus de 5300 piroguiers, tremble d’inquiétude. Mais les structures étatiques au cœur du processus d’exploitation (prochaine) tempèrent : «Les populations ont tendance à souligner les aspects négatifs.» Et pourtant, tous les signaux ne sont pas au rouge si l’on en croit les observations de Thierno Seydou Ly. Le Directeur général de Petrosen exploration- production explique que le gisement du Gta qui se trouve à plus 120 kilomètres des côtes, avec une profondeur de 2850 m, à la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie, a fini d’émerger de l’eau à travers ses installations. Mais la partie visible de l’iceberg reste la plateforme à 10 kilomètres des côtes. Un hub, protégé par des caissons, au nombre de 21, où le gaz sera acheminé vers des installations flottantes. Pour Thierno Seydou Ly, le briselame, une digue offshore, permet de «ralentir ou d’enrayer l’érosion côtière sur la Langue de barbarie».
La mairie : «Les installations sous-marines, les activités gazières vont dénaturer l’écosystème»
L’autre impact «positif» noyé par les revendications, selon lui, ce sont «les installations pour l’exploitation du gaz qui favorisent le développement de tout un écosystème». Il enchaîne en citant l’exemple de la Norvège. «Un pays qui a décidé de ne plus démanteler des plateformes gazières ou pétrolières en raison de leurs bienfaits sur l’écosystème marin», martèle l’expert chez Petrosen. Malgré ces assurances, les pêcheurs restent submergés de craintes. «Toutes ces installations ne sont pas sans conséquence», prévient Moulaye Mbaye, président du Comité de gestion de l’Aire marine communautaire protégée de Saint-Louis depuis 2017. Il reste convaincu que «les installations sous-marines, les bruits des navires, les activités gazières vont perturber, dénaturer l’écosystème». «Le risque zéro n’existe pas», confirme l’expert Docteur Abdou Gueye qui insiste sur le processus, des activités sismiques au démantèlement en passant par le forage et la production. L’expert, qui suit de près l’évolution du projet Gta, note que «chaque phase peut avoir des impacts spécifiques sur l’écosystème, notamment la biodiversité marine. Celle-ci est caractérisée par la diversité des espèces écosystémiques et génétiques». D’après lui, lors de l’extraction du produit, c’est-à-dire, le premier traitement qui consiste à le séparer des impuretés, «des déchets peuvent être générés et s’ils ne sont pas correctement contrôlés, peuvent contaminer l’eau et les espèces marines». Cependant, observe Dr Gueye, «ce ne sont pas les plateformes elles-mêmes qui causent des dommages, mais plutôt les pratiques industrielles».
Le Sénégal bien armé juridiquement
Face aux risques élevés et potentiels, le Sénégal est bien armé juridiquement, persiste et signe Thierno Seydou Ly. Pour confirmer ses dires, il brandit les codes de l’environnement et pétrolier. «Le dernier cité (pétrolier) de 1998, a d’ailleurs été révisé en 2019 pour rectifier les manquements en la matière». Le Directeur général de Petrosen exploration-production ajoute que les «deux textes permettent, aujourd’hui, au Sénégal de s’inscrire sur la voie des bonnes pratiques de gouvernance mondiale du secteur». Des gages d’assurance de sa part, loin de satisfaire tous les acteurs de la chaîne. C’est le cas de Baye Salla Mbar. Le président de la Commission environnement de la mairie de la ville exprime sa désolation. L’homme, trouvé au pied du pont centenaire, à quelques mètres du rondpoint, indexe la politique Rse (Responsabilité sociétale d’entreprise) de British Petroleum. L’écologiste dénonce les actes posés sur la terre ferme. Selon lui, «même si la Rse est une démarche volontaire, elle reste encadrée». Baye Salla Mbar révèle que «la mairie a voté un budget de 4 milliards 300 millions F CFA pour cette année. Et en faisant le bilan, BP aurait dépensé presque 1 milliard de FCFA». «On ne voit pas la couleur de cet argent», regrette-t-il. Selon lui, la société d’exploitation doit réorienter ses dépenses vers les urgences. Pour lui, BP et ses partenaires misent sur le renforcement de capacité alors que Saint-Louis bute sur des problèmes beaucoup plus sérieux. Il pense aux écoles, aux bâtiments délabrés, ou encore à la santé des populations.
Pêche artisanale et transformation : Les attentes des femmes et la vague migratoire des jeunes
Fama Sarr, la secrétaire adjointe du Comité local de pêche artisanale, abonde dans le même sens que Baye Salla Mbar. Elle avance ses arguments. «Sur la Langue de barbarie, il existe 4 sites de transformation de produits halieutiques. Chaque site compte au moins 200 femmes», renseigne-t-elle. «Et donc, lorsque BP distribue 100 bacs de scellage, c’est 25 par site pour plus de 800 femmes», minimise-t-elle. Sur les allées, entre les baraques de fortune, une dame, la soixantaine, curieuse de notre présence, nous hèle avant de s’approcher. «Je suis venue chercher de quoi amener à la maison car la vie est dure», se plaint-elle. Son regard désemparé, se retrouve dans les chiffres de Mame Fatou Dièye. La vendeuse de poissons résume le calvaire de nombreuses femmes. En cause : «Ses bénéfices journaliers sont passés de 20 000 à 10 000 F CFA et parfois moins.» Mame Fatou Dièye décrit le scénario de la morosité de la pêche à Saint-Louis. Pour elle, si les pêcheurs ne trouvent plus suffisamment de poissons, ne peuvent plus se rendre à Diatara, c’est normal que les transformatrices en pâtissent. Mais on n’arrête pas la mer avec ses bras ! Malgré le pessimisme d’une partie des communautés, la machine de l’exploitation est en branle. BP, Kosmos Energy et les deux compagnies pétrolières nationales, la Société des pétroles du Sénégal (Petrosen) et la Société mauritanienne des hydrocarbures (Smh) ont déjà fixé le cap d’une production sur 30 ans et pour des revenus globaux estimés à 20 000 milliards de F CFA. Le nouveau président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye s’engage à faire des ressources d’hydrocarbures, un vecteur équitable de développement socioéconomique. Dans cette dynamique, Pape Diagne, habitant de Santhiaba, pose le débat de la formation des jeunes dans le domaine pétrolier et gazier. «Ils tentent la migration irrégulière parce que les prémices de l’exploitation ne font pas rêver. Donc, il faut plus communiquer et ouvrir des perspectives pour eux», réagit l’homme qui travaille dans une boite de la capitale sénégalaise.
D’ici les premiers barils espérés avant la fin de l’année, à Saint-Louis, la pêche nage dans les eaux troubles. De jeunes pêcheurs sont emportés par les vagues dramatiques de la migration clandestine. Et les femmes, plus de 592 000 (Ansd) de la population locale, la plupart transformatrices, sont noyées dans des doutes. Pour le moment, elles ne voient ni la couleur de l’argent de la pré-exploitation (pas suffisamment) et ne sentent ni l’odeur du gaz.
LE GAZ «TROUBLE» LA PECHE LOCALE
E-Media s’est rendu à Saint-Louis pour tâter le pouls de la pêche menacée par l’exploitation du gaz de Grand Tortue Ahmeyim
Bés Bi le Jour |
Pape Ibrahima NDIAYE (Envoyé spécial à Saint-Louis) |
Publication 17/04/2024
Le chef de l’Etat réserve sa première sortie à l’extérieur à la Mauritanie. Bassirou Diomaye Faye va donc poursuivre les relations huilées entre les deux pays, désormais plus cimentées par le partage du gaz. Mais il y a aussi l’aspect environnemental qui devrait prendre une place importante pour ne pas troubler la pêche artisanale qui n’a plus la… pêche. E-Media s’est rendu à Saint-Louis pour tâter le pouls de ce secteur menacé par l’exploitation du gaz de Grand Tortue Ahmeyim. C’est là aussi, au-delà des retombées attendues, un autre défi du nouveau régime qui a hérité du dossier explosif des complaintes des populations.
En face de la mer, sur les côtes saint-louisiennes, une dizaine de femmes guettent l’arrivée des pirogues. Certaines prises de froid grelottent pendant que le soleil se décline à l’horizon. Malgré le vent de fraîcheur qui souffle sur les lieux, pas question pour elles de jeter leur patience dans les profondeurs des vagues. Une endurance qui a fini par payer. Une petite embarcation vient d’accoster. En revanche, la moisson n’a pas été bonne, fulmine Mohamed Mbaye, pêcheur GuetNdarien. Une sexagénaire lui emboîte le pas. «Vous voyez ce que nous vivons au quotidien. Je vais rentrer encore bredouille !», regrette la dame, sur un ton taquin. Une autre, plus chanceuse, montre son seau rempli de poissonnets. Ces braves femmes quittent la plage dépitées, laissant derrière elles, une plateforme objet de toutes les critiques. «Les semaines s’enchaînent et se ressemblent», déplore une vendeuse de poissons. Le lendemain lui donne raison. De retour sur les lieux : un vent morose souffle sur le site de transformation de produits halieutiques, dans la plage du quartier hydrobase. Sur place : une poignée de transformatrices. Mame Fatou Dièye en quête de matière première, sur une embarcation de fortune, exprime son rasle-bol. «Nous en avons assez de parler aux médias. Depuis des années, nous alertons en vain», s’exclame la mère de famille. Le contexte de sa journée justifie son pessimisme : une table sans matière (poissons) et un panier vide. «Vous pouvez le constater vous-même. Le poisson se fait rare et notre activité est en berne», ajoute la transformatrice. Interrogée sur la question, elle ne va pas jusqu’à indexer la plateforme gazière. Mais d’autres acteurs de la chaîne le croient dur comme fer. Ils font la corrélation entre les maux de leur secteur ces dernières années et le Grand Tortue Ahmeyim (Gta) au large de Saint-Louis entre le Sénégal et la Mauritanie.
Pêcheurs, transformatrices, écologistes, pestent contre les «effets néfastes»
C’est une véritable ville flottante. Et d’ailleurs, les dernières pièces du puzzle sont presque posées en mer. Le Navire flottant de gaz naturel liquéfié (Flng) est arrivé à bon port. Les travailleurs, près de 216 personnes, ont déjà leur QG marin, accosté à la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie. D’après British Petroleum toujours, l’unité flottante de production, de stockage et de déchargement met le cap sur le site, au large de Saint-Louis. De bonnes nouvelles, se réjouissent les différents partenaires du projet. Mais la ressource offshore, tant prisée, semble assise sur une vague d’inquiétudes. Sur la Langue de barbarie, pêcheurs, transformatrices, écologistes, pestent contre les «effets néfastes» de la phase 1 du champ gazier Grand Tortue Ahmeyim (Gta) sur leur secteur. Un champ dont la capacité de production est estimée environ 2,3 millions de tonnes de Gnl par an, ne fait plus rêver une partie des communautés. Au cœur de leur mal de mer économique et écologique : Diatara.
Diatara, «une zone rocheuse, poissonneuse et gazeuse»
Sur la langue de barbarie, toutes les critiques sur la situation de la pêche mènent vers un seul endroit : Diatara. El Hadji Douss Fall ne dira pas le contraire. L’homme, pêcheur à la ligne, a une parfaite maîtrise des côtes de Ndar et en dehors de ses frontières. «Douss», comme on le surnomme, a surfé sur plusieurs vagues du continent africain. De 1985 à aujourd’hui, l’expérimenté a péché dans les eaux de la Gambie, de la Mauritanie, de la Guinée Bissau, du Gabon, voire du Liberia. De nos jours, il porte sur ses épaules une association de plus de 600 membres. En casquette, la main droite posée sur une pirogue, El Hadji Douss Fall, observe avec méditation les navires des gardes côtes. Une surveillance pour respecter la «fameuse» distance des 500 mètres entre la plateforme et les pêcheurs. Pour des raisons de sécurité, ils ne doivent pas s’en approcher. Le cinquantenaire explique Diatara : «C’est le nom d’une zone rocheuse et poissonneuse, le lieu de prédiction des pêcheurs à la ligne. Et c’est justement sur ce site que B.P a installé sa plateforme.» D’après lui, le doute n’est pas permis : «Les caissons posés en mer à une dizaine de kilomètres des côtes et les installations industrielles modifient forcément l’écosystème marin.» Chaque caisson pèse 16000 tonnes, mesure 55 mètres de long sur 28 mètres de large et 32 de hauteur. Des chiffres en profondeur de la mer qui inquiètent aussi la secrétaire adjointe du Comité locale de pêche artisanale (Clpa). Elle est sur le sable blanc. Derrière elle, se trouve le site de transformation de produits halieutiques, à hydrobase. Également militante de l’environnement, elle rappelle que Diatara est «un creuset de biodiversité qui permettait aux pêcheurs, de l’ancienne génération aux plus jeunes, d’attraper les poissons nobles». La dame enchaîne avec un autre regret. Pour Fama Sarr, l’Etat du Sénégal devait obliger l’entreprise British Petroleum à mener des études plus poussées avant de démarrer ses activités. «Le mal est déjà fait», estime-t-elle. Alors, il faut des solutions. Sauf que la responsable de femmes transformatrices s’empresse de souligner que «la pose de récifs artificiels au large de Saint-Louis», l’une d’entre elles, s’est soldée par un échec. «Des récifs posés en mer ont été retrouvés à Lompoul et à Potou», se désole Fama Sarr. Face aux complaintes des communautés, les structures étatiques interpellées jouent la carte de l’assurance.