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21 février 2025
DAKAR DEM DIKK SUSPEND SON SERVICE EN BANLIEUE
Selon la direction de cette société de transport public, « le réseau de transport de la banlieue est provisoirement suspendu, afin de limiter les dégâts et situer les responsabilités ».
Dakar Dem Dikk a momentanément suspendu sa desserte dans la banlieue. Selon la direction de cette société de transport public, « le réseau de transport de la banlieue est provisoirement suspendu, afin de limiter les dégâts et situer les responsabilités ».
Elle explique que le « le mercredi 27 mars 2024, un des nouveaux bus de Dakar Dem Dikk a été attaqué, caillassé puis brûlé, suite à un incident entre des jeunes et la police de Pikine. Nous déplorons cet acte de vandalisme et appelons les populations à plus de retenue » souligne le communiqué.
De jeunes Pikinois ont manifesté pour réclamer justice, à la suite du décès de Seydina Mouhamed Diop. Ils accusent la police d’avoir battu à mort le jeune homme de 33 ans.
SUPPOSÉE PROTECTION DE SONKO PAR LE GIGN, EL MALICK NDIAYE DÉMENT
Selon lui, il n’a jamais sollicité ni bénéficié d’une quelconque protection de la part des services de sécurité de l’État. Il est important de souligner que les informations diffusées dans ce quotidien «Source A» sont totalement erronées"
«Selon les informations divulguées par une certaine presse du jour, il est mentionné que le président Ousmane Sonko bénéficierait d’une protection assurée par les services de l’Etat, cependant, nous tenons à démentir catégoriquement ces allégations », a écrit El Malick Ndiaye dans son compte X.
Il poursuit : « Il n’a jamais sollicité ni bénéficié d’une quelconque protection de la part des services de sécurité de l’État. Il est important de souligner que les informations diffusées dans ce quotidien «Source A» sont totalement erronées»
ABDOUL MBOW EXPLIQUE LA DÉBÂCLE DE BENNO
Pour le parlementaire, cette défaite de sa coalition, considérée comme une humiliation par certains, n’est qu’une manifestation du désir de changement qui anime le peuple.
Les Sénégalais étaient dans les urnes le dimanche 24 mars 2024 pour élire leur nouveau président de la République. Bassirou Diomaye Faye de la coalition « Diomaye Président » a été élu au premier tour avec 54,28 % des voix, contre 35,69% pour le candidat du pouvoir, Amadou Ba.
Pour Abdou Mbow, membre de la Coalition Benno Bokk Yakaar (Bby), cette défaite de sa coalition, considérée comme une étant une humiliation par certains, n’est qu’une manifestation du désir de changement qui anime le peuple. « Les Sénégalais avaient besoin de changer. Il n’y a que ça comme explication. C’est le vœu des Sénégalais », a-t-il déclaré sur le plateau de « Infos matin » de la TFM.
Toutefois, le député souligne que son camp a vécu cette défaite avec quiétude. Le parlementaire qui par ailleurs, a saisi l’occasion pour féliciter le président sortant Macky Sall, pour la bonne organisation et la conduite de l’élection a, dans la foulée, déclaré que son camp va se mettre dans sa posture d’opposant et travailler pour le pays.
LE SECTEUR PRIVÉ NATIONAL FÉLICITE DIOMAYE ET LUI DÉCLINE SES ATTENTES
«Son accession, dès le premier tour de l’élection présidentielle, aux plus hautes responsabilités de l’État marque tout l’espoirs que la nation sénégalaise porte à son égard pour un avenir meilleur », ont noté les organisations du privé.
Les neuf organisations du secteur privé national sénégalais ont adressé mercredi leurs chaleureuses félicitations au président nouvellement élu, Bassirou Diomaye Diakhar Faye : «Son accession, dès le premier tour de l’élection présidentielle, aux plus hautes responsabilités de l’État marque tout l’espoirs que la nation sénégalaise porte à son égard pour un avenir meilleur », ont noté les organisations du privé national composé de la Cciad, Cnp, Cnes, Mdes, Unacois jappo, Unacois Yessal, Ges, Cdes, et Cis.
Elles soulignent aussi sur le même communiqué rendu public : « Nous réjouissons du déroulement de cette élection présidentielle, apaisée, démocratique et transparente ». Ces organisations du privé national entendent renforcer aussi leurs relations avec l’État qui seront bâties sur l’engagement, la solidarité et la transparence pour relever ensemble les défis socioéconomiques du Sénégal comme l’emploi des jeunes, souveraineté économique et croissance inclusive : « La dynamique que nous souhaitons impulser dans le cadre de notre partenariat public-privé est celle qui permet d’améliorer le mieux-vivre et le mieux–être de chaque citoyen sénégalais à travers les valeurs fondamentales de progrès : travail, productivité, éthique. Notre démarche avant tout républicaine est aussi celle qui rappelle que le Sénégal ne peut pas se construire sans son secteur privé national », indique le communiqué.
Entre autres, elles déclinent aussi leurs attentes pour un dialogue public-privé pour définir des orientations majeures dans la charte des priorités et engagements présidentiels pour le privé et réaffirment encore leur attachement à la paix et à la cohésion sociale.
UN AVENIR EN DÉBAT
Amadou Ba se retrouve à la tête de l'opposition après sa performance présidentielle. Une occasion à saisir pour refonder l'opposition et reconquérir le pouvoir. Il lui faudra toutefois d’abord se débarrasser des scories que lui aura laissées Macky
Débarrassé de l’hypothèque Macky Sall, qui pense déjà à ses délices de Marrakech, le nouveau chef de l’opposition sénégalaise a tout un vaste chantier à déblayer s’il veut conquérir enfin le fauteuil présidentiel dans 5 ans. Il lui faudra d’abord se débarrasser des scories que lui aura laissées le chef de l’Etat sortant dont il a compris qu’il n’a jamais souhaité sa victoire. Et refonder autour de sa personne, avec ses alliés de Benno, un véritable parti d’opposition, uni pour reconquérir le pouvoir.
Les résultats provisoires de l’élection présidentielle du 24 mars, tels que publiés hier par la Cour d’appel de Dakar, révèlent que Amadou Ba, le candidat de la Coalition Benno bokk yaakaar (Bby), a obtenu 1 million 605 mille 86 voix, soit 35, 79% des suffrages exprimés ce jour-là. Ce qui le place en seconde position des candidats. Si l’on se fie à la logique qui avait été appliquée en 2019, quand Macky Sall avait gagné haut la main devant 4 autres candidats, Idrissa Seck, qui avait obtenu un peu plus de 22% en s’étant classé second, Amadou Ba devrait revendiquer le statut et les privilèges de chef de l’opposition. Si du moins, il s’en sent l’envie et la disposition.
Il faut dire que M. Ba, comme Bassirou Diomaye Faye, a été un candidat délégué. Ils ont tous les deux été portés par un mouvement dont ils ne sont pas les dirigeants. Une fois élu, BDF a eu l’intelligence de rendre tous les mandats qu’il détenait dans son mouvement politique, et devient donc plus libre pour mener la politique qu’il entend conduire à la tête de l’Etat.
Pour Amadou Ba, les choses ne devraient pas être plus compliquées. Nous avons ici un candidat qui, dès sa désignation, a été contesté par des caciques de son parti. Il se dit même que le leader-même, qui avait porté sa candidature, ne cachait plus l’animosité qu’il portait à son égard et souhaitait secrètement sa défaite. Les choses en ont été au point où ce sont les leaders des partis alliés, membres de la coalition Bby qui ont pesé de tout leur poids pour que Macky Sall ne lâche pas son poulain en rase campagne. Mais il l’a fait du bout des lèvres, en sachant que Amadou Ba allait connaître son Waterloo. Toutefois, si sa défaite a plusieurs causes, les perspectives d’avenir de Amadou Ba sont entre ses propres mains.
La première option pour lui, serait de faire une Opa sur la Coalition Benno. Ses plus de 35%, qui font de lui le chef de l’opposition, le placent ipso facto comme le leader de son mouvement. Et puisque Macky Sall est sur le départ, tous ses lieutenants, qui se dressaient contre l’ancien Premier ministre, n’auront plus de moyens pour s’opposer à sa mainmise. Une emprise qui sera d’ailleurs favorisée par des personnes comme Aminata Mbengue Ndiaye, Moustapha Niasse ou Abdoulaye Saydou Sow, entre autres. Toutes ces personnes ont une revanche à prendre, et auront à cœur de constituer une opposition forte et déterminée, qui va se positionner en alternative à Pastef. Faute de quoi, Barthélemy Dias va repositionner Taxawu autour de lui, pour se préparer à la Présidentielle de 2029. Les opposants dans l’Apr n’auront qu’à se taire ou partir.
S’il est gêné de porter l’héritage de l’Apr, Amadou Ba pourra se débarrasser de ce nom, et le laisser aux héritiers de Macky Sall. Ces derniers auront d’ailleurs d’eux-mêmes, du mal à se regrouper derrière un leader incontestable, maintenant que leur chef leur aura tourné le dos. L’Apr n’a jamais été un parti structuré, mais plutôt une machine électorale, façonnée pour l’intérêt et les ambitions d’un seul individu. Maintenant qu’il n’en a plus besoin, il leur laissera la coquille qu’ils auront du mal à remplir. Et ce n’est pas au candidat choisi malgré eux qu’ils vont demander de leur servir de guide.
Par contre, tous ceux qui lui auront été fidèles dans les durs moments de cette campagne assez particulière, pourraient l’aider, avec l’appui des partis alliés, à constituer le noyau du plus grand parti de l’opposition, qui pourra devenir une force de proposition face à Pastef. Si vraiment Amadou Ba s’en sent l’étoffe. On sait qu’il peut être déterminé s’il est convaincu du but. L’autre solution serait pour lui, de se contenter de profiter des énormes richesses qui lui sont prêtées, et de s’éloigner de la politique. Ce ne serait pas bête non plus.
Par Ibou FALL
DU FOND DES URNES, LA REVOLUTION
Dimanche passé, le 24 mars 2024, le peuple du Sénégal, sans distinction de sexe, de race, de confession, est allé voter sans fanfaronner, comme il le fait régulièrement depuis 1848, en dépit de bien des émotions
Dimanche passé, le 24 mars 2024, le peuple du Sénégal, sans distinction de sexe, de race, de confession, est allé voter sans fanfaronner, comme il le fait régulièrement depuis 1848, en dépit de bien des émotions. Chacun, selon son intime conviction, exprime alors son sentiment sur ce que doit devenir notre République, le temple des futurs Sénégalais, c’est-à-dire nos enfants, nos petits-enfants et leurs descendances, qui sont les nôtres.
Sauf que, cette fois, parler d’alternance relèverait de l’euphémisme : quand bien même le sang ne gicle pas sur les murs, cette Présidentielle est une authentique révolution… C’est aussi cela, être Sénégalais : on ne fait rien comme tout le monde.
Rien de nouveau : chaque élection, comme à l’accoutumée, avant le jour fatidique, charrie son cortège d’incertitudes, de crises de nerfs, de clowneries et de tragédies. La route est longue, depuis le premier métis député du Sénégal, l’avocat François Carpot, né à SaintLouis en 1862 et élu en 1902, que remplaceront à la suite, Blaise Diagne, Galandou Diouf, Lamine Guèye, Léopold Sédar Senghor…
Comme une curieuse tradition, ils s’allient les uns aux autres, puis se séparent, s’affrontent, se combattent et se succèdent. Ils sont tous de la même engeance.
Malgré les apparences, l’alternance, au Sénégal, est une vieille tradition…
A partir de 1963, la principale élection n’est plus celle du député du Sénégal au Parlement français, mais celle du président de la République. Les alternances font une pause : Léopold Sédar Senghor rempile encore et encore, en 1963, 1968 (après avoir repoussé l’élection prévue en décembre 1967 quand le mandat était de quatre ans), 1973 avec des scores qualifiés de soviétiques.
Seul candidat possible, compte tenu des conditions légales de soumission d’une candidature à la Présidentielle, il finit par se faire une raison : à chaque élection qu’il remporte les doigts dans le nez, quand ce n’est pas le bain de sang, comme en 1963, c’est le séisme social. Les grèves de 1968 et 1973 mènent la République au bord du gouffre...
Il faudra toute la culture républicaine de l’Armée sénégalaise, à laquelle le pouvoir est proposé en 1968, pour que notre démocratie vogue à nouveau vers son destin si tumultueux. Pourtant, partout en Afrique, et même sur bien d’autres continents à travers le monde, guerre froide oblige, c’est la mode des putschs militaires et des forcings totalitaires.
Quand je vous dis que le Sénégal est une perle rare…
Certes, arrive le pluralisme démocratique après 1974, la création du Parti démocratique sénégalais, Pds, sous la houlette de Me Abdoulaye Wade, fait sensation. Mais cela relève plutôt de la cosmétique institutionnelle.
Le «parti de contribution» est bien trop gentil : il demande juste à entrer dans un gouvernement pour réparer les frustrations d’un ancien militant, Abdoulaye Wade, battu dans sa ville natale, Kébémer, par Djibril Ndiogou Fall. Mauvais perdant, Wade claque la porte de l’Ups quand, en plus, le ministère des Finances, sur lequel il fait alors une fixation, revient à Babacar Bâ, qui y remplace Jean Collin, ministre des Finances sept années durant.
Excusez du peu
Dans la foulée des réformes institutionnelles, le Sénégal ayant besoin de siéger aux tables des grandes familles idéologiques mondiales, le fameux concert des nations si cher au Président Senghor, d’autres courants sont tolérés
Le gauchiste repenti Majmouth Diop, revenu de son exil malien, ressuscite le Parti africain de l’indépendance, Pai, au prix d’une gentille pharmacie dans le centre-ville
Le tableau de famille politique sénégalais en est presque touchant lors des élections générales de 1978, qui combinent Présidentielle et Législatives : ça y distingue comme dans un vieux western, le bon, la brute et le truand…
Côté underground, bien sûr que ça grenouille dans la clandestinité…
Ça décompte dans cette sombre smala, un peu n’importe qui : de l’indigné gauchiste, de l’obtus islamiste, du simplet raciste, du terroriste borné, du crétin patenté.
Il faut de tout pour déconstruire une planète, n’est-ce pas ?
Senghor, le timonier de la barque Sénégal, ça fait bien des années qu’il n’en peut plus. L’âge, à n’en pas douter, certes ; la médiocrité ambiante, à mon sens, le pousse davantage à la retraite. Réélu en 1978, il a en tête de céder la place à mi-mandat, début 1981
C’est finalement fin 1980, le 31 décembre, qu’il rend le tablier, élégamment, avec cet art du beau geste que seul le savoir-vivre inspire. Ce n’est pas une alternance, juste une transition.
Son successeur, l’interminable Abdou Diouf, du haut de sa splendeur, croit avoir tout compris : Senghor, ce poète (comprenez, ce rêveur), est un coincé de la démocratie qui demande plus de hauteur. Deux mètres, sans doute. L’administrateur civil à l’esprit simplet, qui se croit démiurge, ouvre les vannes d’un art majeur et complexe que seuls les esprits supérieurs et raffinés devraient exercer : la politique…
Abdoulaye Wade, persuadé de n’en faire qu’une bouchée à la Présidentielle de 1983, ne comprend pas vraiment que le patron de l’époque se nomme Jean Collin. Grave erreur… Il s’y casse les dents en 1988 également.
Comme dit le Wolof, «balâ ngay khàm, khamadi khaw lâ rèy»… Traduction : à force de se planter, on finit par comprendre ce qui se passe.
Le 19 mars 2000, lorsque les chiffres du scrutin tombent, les Sénégalais sont soulagés : enfin, on change de monde… Wade n’est pas Diouf, le destin du pays empruntera donc une nouvelle trajectoire.
Ça fera illusion quelque temps…
C’est juste une nouvelle bande de profitards qui s’installe ; à la différence qu’ils ont plus faim que leurs prédécesseurs. Ceux qui grignotaient peureusement à coups de millions leur font pitié : eux, les nouveaux maîtres du pays, ils le dévorent à grands coups de milliards…
Il faudra douze interminables années pour que la supercherie de l’alternance, la première, soit démasquée. Le panache de Wade sur la scène mondiale, l’aventure des «Lions» en 2002, les rendez-vous planétaires comme l’Oci, le Fesman et autres rencontres mondiales, en plus des autoroutes, échangeurs, immeubles et autres faits glorieux, font croire que le Sénégal est un pays riche…
Sauf que le Sénégalais moyen se sent de plus en plus pauvre tout ce temps. Les milliards dont on parle, il n’en sent même pas l’odeur. Dans les chaumières, ça commence à parler «d’alternoce» dont jouissent les marabouts et pontes politiques.
Le 26 mars 2012, une nouvelle alternance survient.
Arrive un nouveau venu, qui promet d’être sobre et vertueux. Il a une bonne tête de Sénégalais sans aspérité, et son épouse est d’une convivialité touchante. Une «darling kôr» à la simplicité légèrement sophistiquée, dont la générosité est trop exubérante pour être innocente.
Après un calvaire de douze années à supporter des caprices, des lubies qui ne les ont pas rendus plus riches, ni plus heureux, en dépit des nombreux éléphants blancs du Plan Sénégal émergent, les Sénégalais ont décidé de tourner cette page que l’on a surnommée «une deuxième alternance».
Cette fois, ce n’est plus une «alternance», comprenez un acteur de la scène publique qui a fricoté avec tout le monde, selon les saisons, aux affaires comme dans l’opposition
Les Sénégalais ont voté sans trembler pour le candidat qui leur ressemble. Personne ne prend soin de lui, alors qu’il est depuis dix-sept ans dans la Fonction publique et qu’on ne lui reproche rien. Juste qu’il n’a pas le bras long. Comme tous ceux qui se disent qu’ils ont du mérite mais pas de «badiene».
Bassirou Diomaye Faye, banal inspecteur des Impôts, a le plus mince Cv de tous les candidats. Même pas directeur de quoi que ce soit… Il fait pitié, face à un candidat dont le cursus laisse penseur : directeur des Impôts, Dg des Impôts et domaines, ministre des Finances, ministre des Affaires étrangères, Premier ministre.
BDF, pour faire simple, n’a même pas de pédagogie pour expliquer le «Projet».
Ça tombe bien, les Sénégalais s’en foutent comme leurs premières couches.
Ils demandent juste de faire table rase de tout ce qui précède : des politiciens versatiles, qui s’arrangent avec leur bonne conscience tant que leurs privilèges sont saufs depuis une cinquantaine d’années
Dans les pays où les frustrations se règlent à coups de pistolets, ça s’appelle une révolution…
Mais nous sommes au Sénégal, une République pas comme les autres.
«C'EST UNE PERTE SECHE POUR BBY ET LA VICTOIRE DE LA JEUNESSE»
L’économiste Moubarack Lô pense qu’avec une volonté, des efforts et des politiques publiques efficaces, le prochain nouveau gouvernement peut faire baisser les prix.
La victoire de Bassirou Diomaye Faye est une «perte sèche» pour la coalition Benno Bokk Yaakar (Bby). Cela dit, aujourd’hui, la baisse du coût de la vie demeure la priorité pour les chefs de ménages. L’économiste Moubarack Lô pense qu’avec une volonté, des efforts et des politiques publiques efficaces, le prochain nouveau gouvernement peut faire baisser les prix.
«C’est une grande surprise, cette victoire au premier tour. Le scénario le plus probable était un deuxième tour. Le candidat de Benno était celui de Macky Sall. Quelle que soit la personne que Sonko aurait choisie, elle allait gagner cette élection. Les électeurs ont voté Sonko à travers Diomaye. Benno Bokk Yaakaar, victorieuse avec 58% à la présidentielle de 2019, puis 46% aux législatives, a aujourd’hui perdu 11 points. Les raisons de cet échec sont à chercher au-delà du rejet portant sur le choix du candidat. Amadou Bâ, avec un million de voix, est classé deuxième. C’est une lapalissade de dire qu’il n’a pas été totalement soutenu. Il faut dire qu’il a démarré sa campagne sans avoir les moyens. On n’a pas une seule fois vu le président avec le candidat. Pourtant, sa présence aurait galvanisé les citoyens. Le candidat de Benno avait besoin de tout le monde au moment d’aller en campagne » estime l’économiste Moubarak Lô sur la TFM. « Ce sont les jeunes qui ont gagné cette élection. C’est la victoire de la jeunesse. On a vu une forte participation de la jeunesse. La sortie de prison a été aussi un évènement fort qui a boosté la campagne de Diomaye avec Ousmane Sonko à ses côtés. Ça a été déterminant. Sans compter le soutien de Wade qui a éloigné les électeurs du PDS de Amadou Bâ. Le quart qui soutenait Amadou a dû aller vers Diomaye. Cette unité, cet engagement va forcément jouer. Si vous enlevez les indécis et ceux qui ne se prononcent pas, ils se tiennent à une fourchette très petite, entre 36 et 37 % de l’électorat. Le reste (indécis et ceux qui ne se sont pas prononcés), c’est entre 18 et 20 %. Au dernier moment, l’essentiel des indécis et de ceux qui ne se prononçaient pas se sont tournés vers le nouvel élu. En 2019, les Sénégalais avaient donné une seconde chance à Macky Sall pour terminer les grands chantiers entamés. Mais, pour le cas d’Amadou Bâ, c’était très difficile pour lui de gagner. Il fallait faire un bloc. Un rassemblement autour d’Amadou aurait permis d’aller au second tour. Ils ont préféré choisir Diomaye», a ajouté Moubarack Lô. Il espère que tout ce qui a été promis par le nouveau président sera mis en œuvre.
L’engagement déterminant des primo votants
Selon l’ingénieur statisticien, ce qui s’est passé ce dimanche est lié à une démographie galopante. «Normal. Ce qui est important, c’est le taux de participation. C’est une perte sèche pour Benno. Alors que les jeunes, primo votants et votants ont plus voté. 75% de la population à moins de 35 ans. Sur le fichier électoral, ceux qui ont entre 18 et 35 ans font 29%. Plus les gens sont âgés, plus ils votent Benno. Moins ils sont âgés plus ils votent Diomaye», explique l’économiste soulignant que les attentes sont fortes. Notamment celle liée au coût de la vie. «La baisse du coût de la vie, c’est une priorité. Il faut que le futur gouvernement précise sa pensée sur la réduction du rythme de l’inflation et sur la simple baisse des prix. Parce que la demande, c’est la baisse du coût de la vie. La demande des chefs des ménages c’est une baisse des prix des denrées et du loyer. Les Sénégalais s’attendent à une baisse comme c’était le cas en 2012. J’étais l’artisan de la stratégie de la baisse des prix» rappelle l’invité de la TFM. Selon Moubarack Lo, pour répondre à la demande populaire, il faudra baisser les prix du sucre, de l’huile, du riz, du logement... Toute la difficulté, soutient-il, «c’est comment y arriver ? L’ambition est là. Ils (Ndlr : Diomaye et Sonko) sont sincères. Mais quand ils vont prendre les rênes de l’Etat, c’est là où la réalité va venir. Les prix suivent l’inflation mondiale. On importe beaucoup de produits comme le riz, la farine... Pour le sucre, il y a un mécanisme qui fait qu’il ne peut pas trop baisser à cause des taxes». Audelà de la stratégie de baisse, il faudra procéder à la régulation des marchés. «Avec de la volonté, des efforts et des politiques publiques efficaces, on peut faire baisser les prix» se dit convaincu Moubarack Lô.
«MEME LE PRESIDENT MACKY NE POUVAIT PAS RESISTER AU ROULEAU COMPRESSEUR «DIOMAYE-PRESIDENT»…»
En exclusivité pour « Le Témoin », Dr Thiam décrypte la déroute de la coalition Bby et analyse la redoutable machine électorale, pour ne pas dire le rouleau compresseur, Diomaye-Président
Propos recueillis par : Pape Ndiaye |
Publication 28/03/2024
Dr Momar Thiam est un expert-consultant en communication politique. Il fut le premier conseiller spécial en charge de la communication du président Abdoulaye Wade nouvellement élu en 2000. En exclusivité pour « Le Témoin », Dr Thiam décrypte la déroute de la coalition Bby et analyse la redoutable machine électorale, pour ne pas dire le rouleau compresseur, Diomaye-Président…
Le Témoin - Quels enseignements tirez-vous de l’élection du candidat de la coalition « Diomaye-Président », laquelle est incarnée par le phénomène Ousmane Sonko ?
Dr Momar Thiam : D’abord permettez-moi de rappeler que les résultats provisoires publiés, hier, par la Commission nationale de recensement des votes parlent d’eux-mêmes. Fort de 54,28 % des suffrages, le candidat de la coalition « Diomaye-Président » a très largement remporté l’élection présidentielle dès le premier tour pour ne pas dire premier « demi-tour » ! Car j’imagine que dans les grandes villes et autres centres urbains comme Dakar, Diourbel, Thiès, Mbour, Ziguinchor et Saint-Louis, le scrutin était presque plié vers dimanche à midi par le candidat Bassirou Diomaye Faye. Et les premières lourdes tendances lors des dépouillements avaient confirmé cette victoire. Pour l’électorat des Sénégalais de l’extérieur, n’en parlons pas ! Car la coalition « Diomaye-Président » de la Diaspora a survolé les bureaux de vote dans les grandes provinces polarisant de fortes communautés sénégalaises. Bref, c’était une véritable razzia ! Pour revenir à votre question, il y a deux enseignements majeurs à tirer de cette situation inédite. Du côté des vainqueurs, la tâche semble titanesque compte tenu des attentes surtout d’une jeunesse aux avants postes de la contestation. Un scénario qui nous renvoie à celui du Président Mitterrand qui, après sa victoire à la présidentielle de 1981 en France, disait « maintenant les ennuis commencent » pour caricaturer ce qui l’attendait une fois élu. Le nouveau président de la République, Bassirou Diomaye Faye, est jeune, instruit et semble avoir les épaules assez larges pour la gestion des affaires publiques. Son dernier entretien avec une télévision de la place a donné l’impression qu’il s’était déjà mis dans les habits d’un chef d’Etat qui n’est pas dans le détail et qui dispose d’un calme et d’une attention productive devant les multiples défis qui l’attendent une fois élu. Toutes choses qui seront indispensables face aux multiples priorités du moment. Reste à voir ensuite ce que cela donnera au contact des dossiers brûlants tels que le coût de la vie, le problème de la corruption, la sécurité, la santé, pour ne citer que cela.
Et du coté des vaincus à savoir la coalition Apr-Bby dont le candidat était Amadou Ba ?
Du côté des vaincus, l’obligation d’une évaluation exhaustive de la pré-campagne et de la campagne électorale elle-même, avec tout ce que cela recouvre, demeure une priorité afin de panser les plaies. Cela demande une analyse de l’existant politique interne afin de situer les responsabilités de la déroute politique et repartir sur de nouvelles bases avec certainement des élections législatives qui pourraient se faire après le mois de septembre. Parce que l’Assemblée nationale sera certainement dissoute par les nouvelles autorités pour répondre à un impératif d’intérêt politique. C’est ce qui est normal ! C’est à ce prix que la coalition Benno pourrait semer encore les graines d’une concorde et d’une confiance retrouvée.
Pensez-vous que le président Macky Sall pouvait résister au rouleau compresseur de Pastef s’il avait tenté de briguer un troisième mandat ?
Non ! Même une équipe composée de « onze » Macky Sall sur un terrain de football électoral n’aurait pas pu résister au rouleau compresseur du phénomène « Pastef ». Parce que la marche révolutionnaire du duo « Diomaye-Sonko » était irréversible vers le Palais de la République. Même au-delà de cette coalition « Diomaye-Président », Macky Sall serait d’abord confronté non pas à l’opposition politique mais surtout à la société civile qui avait exporté le combat contre le troisième mandat au niveau international. Raison pour laquelle les Américains avec Anthony Blinken et même leur Sénat avaient alerté pour dissuader le Président Macky Sall de faire un forcing. Ensuite, l’opposition dans sa pluralité et l’opinion dans ses différentes composantes allaient mener un combat de principe et de survie politique qui n’épargnerait personne, Macky Sall en premier. Enfin le forcing risquerait de mener le pays au chaos et le président Macky Sall au suicide politique comme pour avec Me Abdoulaye Wade en 2012. Parce que les électeurs feraient de l’élection présidentielle un référendum pour ou contre un troisième mandat, la réponse serait vite trouvée et serait même surdimensionnée. Juste pour vous dire que ce n’aurait pas été uniquement l’affaire de Pastef mais de l’opinion dans sa généralité et sa pluralité. Heureusement que nous n’en sommes pas arrivés là !
DIOMAYE AU CURSEUR DES URGENCES POPULAIRES
L’espoir est grand, les attentes nombreuses pour le tout nouveau et jeune président de la République du Sénégal.
Le tout nouveau président de la République s’est adressé à son peuple et au monde entier le lundi passé pour féliciter le peuple sénégalais et décliner ce qui va constituer les grands axes de sa gouvernance. Dans le vaste projet proposé par son parti Pastef figurent dix points prioritaires qui s’imposent en urgence.
L’espoir est grand, les attentes nombreuses pour le tout nouveau et jeune président de la République du Sénégal. Mais son engagement à travailler pour son pays et traduire en actes les promesses faites peut laisser croire que lui et son entourage, conscients des urgences de l’heure, ne vont pas décevoir le peuple. D’ailleurs dans leur programme, le mot engagement est répété à chaque point comme pour montrer leur détermination à apporter des changements profonds pour satisfaire les besoins des populations.
La rationalisation des dépenses, l’hyper présidentialisme, l’indépendance de la justice, la protection des femmes, l’éducation, l’économie... comme priorités
Sur cette liste d’une dizaine de priorités il y a d’abord la suppression des fonds politiques alloués au chef de l’État ainsi que des institutions que sont le HCCT, le CESE, le HCDS longtemps considérées comme budgétivores et moyen de recasement de la clientèle politique. Concernant les charges du président de la République, il ne lui sera plus possible de cumuler son poste de chef d’État avec celui de président de parti et du Conseil supérieur de la magistrature. Dans le souci d’accorder une indépendance totale aux organismes de contrôle afin de mener en toute liberté leurs tâches l’IGE, l’OFNAC, la CENTIF ainsi que la Cour des comptes seront détachées de la Présidence. Ce pour qu’ils puissent non seulement disposer du pouvoir de définir et mettre en œuvre leur programme de manière autonome mais également saisir directement le procureur et le juge d’instruction. Le recrutement aux postes civils et militaires par le biais de concours ainsi qu’un appel à candidatures pour les postes de directeurs généraux seront également institués pour favoriser le mérite et mettre un terme à la politisation à outrance de l’administration.
La protection des femmes sera au cœur des urgences. Sur cet aspect, elles bénéficieront de l’accès au foncier et de financements pour leur autonomisation économique, de l’allongement du congé de maternité à 6 mois
Dans ce programme, il est aussi question de la renégociation de tous les contrats, conventions ou accords défavorables pour le Sénégal de même qu’un plan de sortie du CFA pour rendre effective notre souveraineté monétaire. L’institutionnalisation des rapports entre l’État et la religion fait également partie des points essentiels de ce programme. Une institutionnalisation qui se fera par un financement transparent du culte.
Au plan économique, il sera procédé à la création de six grands pôles régionaux dotés de Zones Industrielles par Domaine d’Activité, d’Unités de Recherche et de Formation ainsi que de ranchs modernes équipés d’unités de transformation.
Le volet éducatif fait partie des priorités de Pastef figurant dans le programme du président Bassirou Diomaye Faye. Les innovations dans ce domaine devraient se traduire concrètement par la promotion du bilinguisme avec l’introduction de l’enseignement de l’anglais à l’école primaire, la remédiation aux inégalités dans le système de rémunération, le lancement d’une concertation nationale sur l’intégration de l’enseignement religieux et la scolarisation dans nos langues nationales sans compter la création d’un ministère du numérique. Toujours dans ce secteur, il sera développé un Plan de Résilience Climatique (PRC) pour une gestion efficace des risques de catastrophes. Le recensement et l’intégration des enfants de la rue dans des daaras modernes publics avec apprentissage de métier sera appliqué tout comme l’enseignement religieux au niveau du secondaire
Dans leur volonté de travailler dans la transparence et l’équité concernant l’attribution des marchés publics, en plus d’accorder un pourcentage aux start-ups sénégalaises et aux artisans, la participation des sénégalais dans le capital des entreprises soumissionnant pour des marchés publics sera obligatoire.
L’État de droit, panier de la ménagère, gouvernance sobre... comme urgences
Parmi les urgences qui s’imposent aux nouvelles autorités et auxquelles elles doivent s’attaquer sans délai, il y a en premier lieu l’instauration de l’État de droit. En effet durant les douze années du magistère du président Macky Sall, plusieurs reproches lui ont été faits allant de la promotion de l’impunité au refus d’appliquer des décisions de justice. Ceci a beaucoup contribué à la fragilisation de nos institutions qui ont été critiquées sans ménagement par l’opposition et la majorité des Sénégalais. Sur ce volet la séparation des pouvoirs a subi un sacré coup avec la main mise du président de la République sur le fonctionnement normal de ces institutions. Un empiètement intempestif qui remet sur la table la question de l’hyper présidentialisme auquel presque tous les candidats à l’élection présidentielle se sont engagés à mettre un terme. Autre point qui s’inscrit en urgence parmi les attentes des populations, la sobriété de la gouvernance qui doit commencer par la mise en place d’une équipe dirigeante très réduite. Ce pour réduire les dépenses de l’État et éviter de se lancer dans la politisation de l’administration, un des grands échecs du régime sortant. Le panier de la ménagère qui a beaucoup souffert ces derniers temps devrait également être une des priorités du nouveau chef de l’État. Il s’agira donc de s’attaquer au coût jugé trop élevé par les populations des prix denrées de première nécessité, du loyer et de l’électricité. jugés trop chers par les populations. Encire une fois, les mesures nécessaires doivent être prises pour réduire les dépenses de l’État jugées trop élevées sans pour autant constituer un intérêt particulier pour les Sénégalais. C’est pourquoi il urge d’éliminer les institutions budgétivores et revoir à la baisse les grosses sommes d’argent allouées aux ministres, directeurs généraux, PCA ainsi qu’aux agences qui servent plus à caser une clientèle politique qu’à autre chose.
LA DESILLUSION POUR KHALIFA SALL
Il a raté la dernière (?) marche qui devait le conduire au palais de la République. Candidat le plus âgé parmi les 19 qui s’étaient présentés à la présidentielle, l’avenir politique de l’ancien maire de Dakar s’écrit en pointillés
Il a raté la dernière (?) marche qui devait le conduire au palais de la République. Candidat le plus âgé parmi les 19 qui s’étaient présentés à la Présidentielle du 24 mars, l’avenir politique de l’ancien maire de Dakar s’écrit en pointillés. Etant étroitement lié à son directeur de campagne, Barthélémy Dias, qui attend son tour.
La victoire de Bassirou Diomaye Faye a été confirmée, hier, avec un taux de 54,28% (2 434 751) contre 35,79% (1 605 086) pour Amadou Ba, selon les résultats provisoires publiés par la Commission nationale de recensement des votes (Cnrv). S’il y a une grosse surprise, c’est bien le score de Khalifa Sall qui ne pèse que 1, 56%. Une tragédie politique pour celui qui était bien parti pour être président de la République. Après avoir été confirmé à la mairie de Dakar en 2014. Le leader de Taxawu Sénégal a même été devancé par le Pur (2,8%), même si Aliou Mamadou Dia n’a pas fait mieux que Issa Sall en 2019. Au crépuscule de sa vie politique, l’ancien secrétaire général à la vie politique du Parti socialiste, ruiné par son emprisonnement et, peut-être, son choix de participer au dialogue et de recouvrer son éligibilité au nom d’un «naa bokk rek» a perdu dans son combat contre ses ex-alliés de Yewwi askan wi. Pour quelqu’un qui était, au pire des cas, parmi les faiseurs de roi, c’est une chute dont il se relèvera difficilement. S’il lui reste encore une chance de tenter en 2029, Khalifa Sall pourrait passer le témoin à son directeur de campagne, Barthélémy Dias. D’autant plus que s’il n’était pas candidat, le maire de Dakar allait porter ses couleurs. Dias-fils va-t-il encore attendre ?
Gakou, le Grand Perdant
S’il y a un autre candidat qui a été mal servi c’est bien Malick Gakou, qui se contentera de devancer Habib Sy parmi les 19 candidats. Et encore que ce dernier avait déclaré, comme Cheikh Tidiane Dièye, avoir retiré sa candidature. Avec 0,14%, le leader du Grand parti est l’autre Grand perdant de cette élection.
510 Millions FCfa sont dans la Caisse des dépôts et consignations
Tous les 17 autres candidats n’ont pas atteint -5% du suffrage universel. Ils ont tous perdu leurs cautions de 30 millions FCfa déposées à la Caisse des dépôts et consignations, soit 510 millions non remboursables. Par ailleurs, après la publication des résultats provisoires de l’élection par la cour d’appel de Dakar, le Conseil constitutionnel invite les candidats «désirant déposer une requête, aux fins de contestation des opérations électorales, de la faire parvenir à son greffe, au plus tard, le jeudi 28 mars 2024 à minuit».