Baadoolo - Dog jotna ou continuité ?
«Je vais... je m’engage... je ferai...» billaay sonn naniou si promesses yi. Le candidat de la continuité moom assume. Mais day dolli nieekh rek si tiéré Macky bi. Les autres promettent la rupture. Comme ndogou. Bon, c’est un pays quand même à jeun pour la démocratie et les libertés depuis quelques années. Nous avons eu droit à une rupture pourrie avec borom deukk bi. Et depuis les Législatives, c’est une «pourri-pture» à l’assemblée. Dog jotna si niniou gérer miim reew ! Walla ?
Campagne électorale Le Cored invite les journalistes à veiller à l’équilibre
Organe de régulation du secteur de la presse, le Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (Cored) tient au respect strict des droits des uns et des autres lors de cette campagne électorale. Dans une note parvenue à la rédaction, Mamadou Thior et Cie rappellent aux journalistes et techniciens des médias la nécessité de veiller à l’équilibre et à la véracité de l’information dans le cadre de la couverture de la campagne pour l’élection présidentielle du 24 mars 2024. Le Cored exhorte les «consœurs et confrères à veiller à l’objectivité et à l’équilibre entre les différents candidats en lice, au respect de la règle du pluralisme, un des fondements majeurs de la démocratie». Considérant que la campagne électorale est un moment pendant lequel les appareils politiques font des offres de programmes aux citoyens, le Cored appelle les médias à s’inscrire dans cette dynamique en ayant à l’esprit l’Article 19 du Code de la presse. Le Cored rappelle que tous les «candidats sont d’égale dignité et la presse, dans sa diversité, doit éviter que les moyens financiers dictent la façon de couvrir les activités liées à la campagne électorale», peut-on lire dans le communiqué.
Procès des 9 maraîchers de Lendeng ce mardi La société civile sonne la mobilisation
Le feuilleton du procès des maraîchers de Lendeng est loin de connaitre son épilogue. Finalement, il est prévu ce mardi 12 mars au tribunal de grande instance de Dakar. Les 9 maraîchers peuvent compter sur le soutien des organisations de défense des droits humains en collaboration avec les familles des détenus qui sonnent la mobilisation afin de soutenir les détenus. Depuis le 29 février, ces maraîchers sont en détention. Le promoteur du site reproche aux paysans d’avoir saccagé les travaux de ladite station. A signaler que ces paysans s’opposaient à la construction d’une station-service sur le site maraîcher de Lendeng. Le site est dans une zone agro-écologique située dans la commune de Rufisque-est.
Pour un vote massif Le Pur sensibilise sur le retrait des cartes d’électeur
Du côté du Parti l’unité et du rassemblement (Pur), ses militants se sont rassemblés au quartier Diakhao de Thiès après avoir effectué une tournée dans plusieurs localités de la ville. Les partisans de Aliou Mamadou Dia appellent au retrait des cartes d’électeurs et à un «engagement sans intérêt» pour le triomphe de leur candidat.
Ucad Sortie de la première promotion en gériatrie-gérontologie
re promotion de gériatre gérontologue de l’Afrique de l’Ouest formés par la Faculté de médecine de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar ont reçu leurs diplômes, samedi 9 mars 2024. C’était au service de gériatrie du Centre hospitalier national universitaire de Fann. Cette promotion comprend huit gériatres gérontologues dont quatre femmes et quatre hommes dont deux internes des hôpitaux. Cette cérémonie a été mise à profit pour faire l’intégration des étudiants en première année pour la 5ème promotion entrante 2023/2024 de spécialisation en gériatrie-gérontologie et célébrer en même temps la journée internationale des droits de la femme. La mise en place de la formation en gériatrie et gérontologie à l’Université de Dakar vise à améliorer la qualité des soins prodigués aux personnes âgées. Ce, dans le contexte de la transition démographique marquée par le vieillissement de la population, la prévalence croissante des maladies chroniques et l’augmentation de l’espérance de vie
A Thiès Diomaye Président invite à surveiller les bureaux de vote
La coalition Diomaye Président n’a pas raté l’ouverture de la campagne électorale à Thiès. Toutes les artères de la ville ont été sillonnées à travers une caravane. Militants et sympathisants, leaders de la coalition, tous confiants, promettent la victoire et appellent les électeurs à être au rendez-vous. Dans un contexte de temps de carême, la coalition Diomaye Président se dit plus que jamais motivée à battre campagne et à «surveiller de près les bureaux de vote le jour du scrutin».
KEEMTAAN Gi - LES SALTIMBANQUES
Il est temps que l’on dise stop aux rentiers de la tension. Ce pays que nous avons en partage a tant souffert, ces deux dernières années. Il a traversé des zones de turbulences avec des dizaines de morts en plus de dégâts matériels considérables. L’hymne des duettistes, Pape et Cheikh, appelant à ne pas agiter la pirogue Sénégal afin qu’elle ne chavire, lors de la présidentielle de 2001, demeure plus que jamais d’actualité avec cette présidentielle dont le coup d’envoi de la campagne électorale a été donné, il y a deux jours. Ce beau pays vogue sur une mer agitée. Si en 2021, on craignait une confrontation entre le tout puissant Parti socialiste et l’Opposition réunie autour de sa figure de proue, Me Wade, aujourd’hui, les pyromanes sont au cœur du pouvoir, manœuvrant avec des gens éliminés par le Conseil constitutionnel et qui voudraient un arrêt ou une reprise du processus électoral. Certains de ces va-t’en guerre ne représentent absolument rien sur l’échiquier politique et ne peuvent même pas réunir une centaine de militants. Des saltimbanques de la politique plus préoccupés par leur confort que par le devenir de ce pays où tout est à refaire. C’est symptomatique que tous les candidats à cette présidentielle parlent d’une réconciliation. Au centre de ce jeu, Karim Wade dans le confort de Doha, tirant les ficelles. Si tant est que le fils de l’ancien président voudrait faire valoir sa candidature, qu’il fasse preuve de courage et montre qu’il est garçon en descendant sur le terrain pour imposer des idées et mener la confrontation plutôt que de se vautrer dans le confort de son pays d’exil ou rien ne le retient. Ce au lieu de déléguer la responsabilité de mener le combat à des gens dont la seule arme, jusqu’ici, demeure leur grande gueule et leur capacité à nouer des intrigues. Ce pays a besoin de tourner vite la page de la présidentielle qui ne doit pas être hypothéquée par des calculs politiques de gens du pouvoir avec des considérations toutes personnelles ou des considérations épidermiques. Tant pis s’ils ne roulent pas pour le candidat choisi par leur Chef. Une élection est très sérieuse pour ne pas être l’affaire d’un clan de faucons soutenus par un Chef qui se dit sur le départ mais qui ne fait rien pour arrêter ces bellicistes qu’il a même promus. Ce charmant pays doit se remettre au travail pour avoir perdu trop de temps par la faute de vils comploteurs qui sont à l’origine de tout ce bordel. Si on en est arrivé à parler de réconciliation, c’est parce qu’une racaille a réussi à mettre le pays sens dessus dessous. Une page à tourner. Et vite ! KACCOOR BI - LE TEMOIN
BABACAR PASCAL DIONE, UN RENFORT DE TAILLE POUR DIOMAYE
L’élection présidentielle du 24 mars prochain aura sans doute un caractère particulier pour le département de Mbour d’où sont originaires trois des dix-neuf candidats. Bassirou Diomaye Faye, Papa Djibril Fall et Aliou Mamadou Dia sont natifs respectivement de Ndiaganiao et de Thiadiaye, deux parmi les cinq communes qui restent de l’héritage de l’ancienne contrée du Jëgëm, terre de refus contre le joug colonial. Dans la capitale du Jëgëm, en effet, la coalition Diomaye Président a enregistré un renfort de taille en la personne de Babacar Pascal Dione, un redoutable stratège politique ayant par le passé fait ses armes au Parti Socialiste, à la Génération du Concret avant de cheminer avec l’actuel président de la République à travers un mouvement dénommé « Dolil Macky ». Tombeur de l’actuel maire de Thiadiaye, El Hadj Omar Youm lors de l’installation du bureau municipal en 2009, il avait défié de nouveau ce dernier lors des dernières élections locales de 2022, arrivant en deuxième position. Revenant sur les motivations de son nouveau positionnement politique, l’Inspecteur des Impôts et Domaines à la retraite a d’abord rappelé les péripéties de sa démarcation vis-à-vis de Benno Bokk Yaakaar suite à la décision du Président Macky Sall de ne pas briguer un troisième mandat à la tête du pays avant de louer les valeurs humaines du président Ousmane Sonko dont il a souligné la droiture. Pour preuve, a-t-il indiqué, ce dernier, lors d’une mission de contrôle fiscale dans un établissement bancaire de renommée de la place, avait clairement recommandé à ses collègues de s’abstenir de profiter des prestations offertes par le restaurant de ladite institution bancaire, au motif que le fait d’accepter de manger gratuitement dans ce restaurant pourrait être perçu comme un acte de corruption. Il a confessé que sa proximité avec Ousmane Sonko est si naturelle qu’il a fait partie des membres fondateurs du Syndicat des travailleurs des Impôts et Domaines et même… du Pastef ! « Je viens en complément pas en compétition » a-t-il lancé à l’endroit de ses nouveaux alliés tout en leur assurant « une large victoire à Thiadiaye au soir du 24 mars ».
LE MATERIEL ELECTORAL DEJA DANS LES REGIONS, LA BIP POUR LES CANDIDATS
Me Sidiki Kaba a voulu rassurer tout le monde. En effet, le chamboulement du processus électoral a fait craindre la non disponibilité à temps du matériel électoral. Eh bien hier lors de la passation de service, le tout nouveau Premier ministre et non moins ancien ministre de l’Intérieur Me Sidiki Kaba s’est voulu rassurant à l’endroit des populations mais aussi de toute la classe politique. Il a informé que tout le matériel électoral a été acheminé dans les régions. «Tout le matériel électoral est bien en place. Les bulletins qui portent la date du 25 février sont déjà en place. L’organisation pratique des élections est déjà faite. Nous aurons des élections transparentes, dans le calme « promet l’actuel PM. En outre, il a indiqué que les 19 candidats en lice à l’élection présidentielle du 24 mars bénéficieront chacun, s’ils le désirent, de deux éléments de la Brigade d’intervention polyvalente (BIP) pour leur protection rapprochée.
ME KABA A MAKHTAR CISSE «VOUS ETES L’HOMME DE LA SITUATION»
Lors de la passation de service, Me Sidiki Kaba n’a pas été avare en compliments à l’endroit de son successeur à la Place Washington. Le ministre de l’Intérieur sortant a dit sa fierté de transmettre le flambeau un grand commis qui a beaucoup servi l’État du Sénégal. Après avoir fait le rappel du nouveau ministre de l’Intérieur, Me Sidiki Kaba s’est dit fier de l’avoir comme successeur. « Je suis heureux que ça soit vous qui êtes mon successeur. Ce ministère est la colonne vertébrale de l’État. Vous aurez à vos côtés différentes personnalités. C’est donc de toute la vie de la société que vous devez vous occuper » dira-t-il. Revenant sur la situation politique tendue actuelle, l’actuel Premier ministre a dit à son successeur que « le président de la République sait que vous êtes l’homme de la situation. La situation politique est très tendue. Donc vous êtes appelé à tenir et à organiser un scrutin transparent et en paix » dixit Me Sidiki Kaba.
CONVOCATION CORPS ELECTORAL KARIM WADE ET CIE SAISISSENT LA COUR SUPREME POUR UNE ANNULATION…
Karim Wade et Cie ne s’avouent pas vaincus. A travers le Front démocratique pour une élection inclusive (FDPEI), ils ont déposé hier à la Cour suprême un recours pour annuler le décret convoquant le corps électoral pour le scrutin du 24 mars prochain. Le collectif qui était représenté par Mamadou Diop Decroix, Cheikh Tidiane Gadio, Mayoro Faye, Mouhamed Ben Diop et d’autres candidats spoliés a indiqué devant la presse que tout a été notifié au greffe de la Cour suprême. « Nous venons de déposer notre requête devant la Cour suprême pour contester ce décret qui trahi la loi électorale. Le président de la République devait se conformer à l’esprit de la loi. Nous ne pouvons pas laisser cette forfaiture. Nous avons invité la Cour suprême à annuler ce décret » (Ndlr, convoquant le corps électoral), a précisé le porte-parole du collectif qui dénonce un simulacre d’élection vers laquelle les 19 candidats retenus par le Conseil constitutionnel s’acheminent. Selon Mamadou Diop Decroix, « il ne s’agit pas d’aller coûte que coûte vers une élection qui est, à la base, biaisée ».
…ET METTENT LA COUR SUPREME SOUS PRESSION POUR JUGER
Restons toujours avec Karim Wade et Cie qui ont via leurs conseils notamment Mes Demba Ciré Bathily et Mohamed Seydou Diagne saisi le Premier Président de la Cour Suprême d’une requête abréviative de délai. En fait il s’agit pour le Front démocratique pour une élection inclusive (FDPEI) de faire dans la célérité aux fins de faire suspendre l’exécution des actes administratifs attaqués notamment les décrets portant convocation du corps électoral et fixant la période de la campagne électorale pour l’élection présidentielle du 24 mars. Les requérants invoquent la célérité que requiert la présente espèce en raison de l’extrême urgence à statuer pour préserver leurs droits fondamentaux et électoraux ainsi de remédier et faire cesser les violations graves des dispositions du Code électoral à leur détriment.
RAMADAN AU SENEGAL
La majeure partie des Sénégalais débute ce mardi 12 mars le ramadan 2024. C’est la décision prise hier par la Commission nationale d’observation du croissant lunaire qui s’est réunie dans les locaux de la Rts. La Commission a informé que ses représentants dans presque tous les coins du Sénégal ont aperçu le croissant lunaire. Elle a ainsi recommandé aux musulmans du Sénégal de commencer le jeûne à partir de ce mardi pour une période d’un mois. Le Témoin présente ses vœux à ses lecteurs et leur souhaite un bon ramadan 2024 agrée par le bon Dieu. A vos prières et chapelets.
LES CHAUFFEURS VEULENT ROULER LA NUIT
Le regroupement des chauffeurs du Sénégal ne cache pas sa colère. En rassemblement ce lundi 11 mars 2024 à la gare routière Liberté de Kaolack, communément appelée Garage Dakar, il exige la levée de l’interdiction du transport de nuit. Sur les ondes de la radio Sud-FM reprises par Seneweb, ces transporteurs et chauffeurs se disent affectés par cette mesure et soutiennent qu’ils ne parviennent plus à honorer leurs crédits. Face à cette situation, Dame Lo et compagnie lancent un appel pressant au chef de l’État et à son gouvernement pour la levée immédiate de cette mesure d’interdiction. «Nous sommes réunis pour interpeller le président de la République et son gouvernement, et aussi pour solliciter la levée de la mesure parce que nous rencontrons de nombreuses difficultés pour le paiement de nos banques», explique le président du groupement de la gare routière de Nioro. Selon ce dernier 50% des chauffeurs ont obtenu ces véhicules grâce au prêt bancaire et malheureusement certains parmi eux ne parviennent pas à payer leurs dettes à cause de la mesure d’interdiction de circuler la nuit. « Le secteur du transport et le commerce en sont les principaux perdants. Si tu devais quitter les régions pour aller à Dakar acheter de la marchandise, tu es obligé de partir le matin. Alors qu’avant, tu quittais la nuit, pour arriver à Dakar vers 5h00 et 6h00 du matin et rentrer le même jour. Actuellement ce n’est plus possible. Maintenant ce sont les « War Gaindé » (transports clandestins) qui sont favorisés au détriment des conducteurs « légalistes », a-t-il déploré.
LE SECTEUR PRIMAIRE SUSPEND SA GREVE
Au vu du contexte électoral, les travailleurs du secteur primaire ont décidé de suspendre leur grève jusqu’après la présidentielle de mars. Hier, en principe, l’Intersyndicale du secteur primaire devait tenir une AG pour décréter une grève générale de 72 heures renouvelables à compter du mardi 12 Mars sur toute l’étendue du territoire. Ainsi, après la concertation des leaders, il est décidé de sursoir à ce plan d’action car le Sénégal est en période électorale. L’intersyndicale prévoit néanmoins de rencontrer les candidats à l’élection présidentielle pour leur faire part de ses préoccupations pour qu’ils prennent des engagements sincères. Au demeurant, l’intersyndicale prévient le prochain président qu’il n’aura pas de temps de grâce car le secteur primaire entend continuer le combat, et sa revendication se trouvera sur sa table dès sa prise de fonction.
LA TURQUIE, L'IRAN ET LE MAROC AVANCENT LEURS PIONS AU SAHEL
Dans le sillage du retrait de la France, la Turquie, l’Iran et le Maroc multiplient les initiatives en direction des régimes militaires du Sahel qui cherchent à diversifier leurs partenaires.
Avions de chasse, hélicoptères de combat… Face aux caméras de la télévision burkinabè, le directeur de l’agence turque de l’industrie spatiale et aéronautique déploie un catalogue alléchant pour des régimes militaires aux prises avec les groupes jihadistes.
Le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Karamoko Jean Marie Traoré, rappelle lui l’un des mantras des régimes sahéliens dont les armées souffrent de sous-équipement chronique: "Il s’agit pour nous de développer les capacités endogènes de manière à réduire notre dépendance".
Une dépendance aux forces étrangères, notamment de la France et d'autres pays occidentaux, qui ont été déployées pendant plus de dix ans dans la région, et rechignent à livrer du matériel offensif à des armées accusées de perpétrer des exactions contre les populations civiles.
Tandis que les troupes françaises pliaient bagage, les drones de combat livrés par la Turquie sont devenus des pièces maîtresses des dispositifs des armées du Mali et du Burkina Faso, engagées dans un conflit asymétrique. Leurs frappes seraient à l’origine de nombreuses victimes collatérales, d'après un rapport en janvier de l’ONG Human rights watch (HRW), ce que nient les autorités.
Début 2024, le Mali a réceptionné un nouveau lot de drones turcs Baykar prisés pour leurs performances, valant au PDG de l'entreprise qui les fabrique, Haluk Bayraktar, d'être décoré à Ouagadougou en avril 2022 sur instruction de l'homme fort du Burkina, le capitaine Ibrahim Traoré.
"Le secteur de la défense est le moteur de la politique étrangère turque dans les pays africains", souligne Federico Donelli, politologue et auteur d’un livre sur l’influence turque en Afrique. Alors que Moscou s’impose comme le principal allié des régimes militaires sahéliens, Ankara fait montre d’une politique "opportuniste" qui "tente de se positionner comme une alternative aux Européens et à la Russie", explique-t-il.
L’ancien chef de la diplomatie turque, Mevlüt Çavuşoğlu, "avait été la première figure internationale de haut niveau à rencontrer la junte militaire au Mali après le coup d’Etat d’août 2020. Ankara a également adopté une position conciliante avec la junte au Niger, pays clé dans la région pour la Turquie car situé à la frontière sud de la Libye, où Ankara possède de très nombreux intérêts", selon le groupe de réflexion italien ISPI.
Ankara mûrit également un projet de corridor transsaharien reliant les pays du Golfe de Guinée à l’Algérie, autre bastion nord-africain des investissements turcs, souligne Federico Donelli.
Concurrence du Maroc, de l'Iran
Un projet concurrent a déjà été initié par le Maroc, qui s’est dit prêt en septembre à mettre "ses infrastructures routières, portuaires et ferroviaires" à la disposition du Mali, du Burkina, du Niger et du Tchad, pays enclavés, dont les trois premiers ont annoncé fin janvier leur retrait de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao).
"La Turquie a des capacités militaires. Avec le Maroc nous avons d’excellentes relations depuis l’indépendance, et il s’agit plutôt de développement économique", selon une source gouvernementale au Niger.
Maroc et Turquie, dont l’influence dans la région est ancienne, pourraient y subir la concurrence nouvelle de l'Iran, qui, depuis 2020 et les coups d’État au Mali, Burkina et Niger, multiplie les initiatives.
En octobre, Téhéran a signé plusieurs accords de coopération avec le Burkina Faso, notamment dans les domaines de l’énergie, de l’urbanisme, de l’enseignement supérieur, et de la construction. Téhéran, également producteur de drones de combat, a annoncé fin janvier la création de deux universités au Mali, en plus de la signature de divers accords de coopération.
La politique africaine de l’Iran est caractérisée par "un langage révolutionnaire, une logique tiers mondiste et anti-impérialiste", avec des "arguments diplomatiques évidents" pour des pays en rupture avec l’ex-puissance coloniale française, assure l’économiste Thierry Coville, spécialiste de l'Iran à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). Mais, ajoute-t-il, "les Iraniens signent des dizaines d’accords et aucun ne marche. Ils n’ont pas les financements nécessaires pour soutenir des accords, ni pour concurrencer sérieusement la Turquie ou l’Arabie Saoudite".
L'Iran, qui a augmenté sa production d'uranium enrichi à 60% selon l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), pourrait-elle, à terme, convoiter les réserves d'uranium du Niger exploitées jusqu'à présent par la société française Orano ? "C'est notre ressource, on peut la vendre à qui ont veut", affirme une source gouvernementale nigérienne.