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12 février 2025
Par Pape NDIAYE
MAKHTAR CISSE, UNE MISSION PERILLEUSE POUR UN SOLDAT AU SERVICE DE LA PATRIE
Jouant un rôle central dans l’organisation du commandement territorial, le maintien de la cohésion des institutions et de l’ordre public, Mouhamadou Makhtar Cissé, en tant que ministre de l’Intérieur, est aussi tenu d’assurer la sécurité
Mouhamadou Maktar Cissé nommé ministre de l’Intérieur. C’est la surprise du chef lors du remaniement ministériel de vendredi dernier ! La nouvelle est tombée comme un très lourd fardeau sur les épaules du tout nouveau ministre de l’Intérieur puisqu’il va devoir s’atteler à organiser des élections libres et transparentes le 24 mars prochain. C’est à dire dans deux semaines à peine. Des exigences démocratiques du peuple sénégalais d’abord, et de la communauté internationale regroupant les bailleurs et partenaires financiers pour étendre davantage — ou même maintenir — leur soutien au Sénégal en crise politique.
Jouant un rôle central dans l’organisation du commandement territorial, le maintien de la cohésion des institutions et de l’ordre public, Mouhamadou Makhtar Cissé, en tant que ministre de l’Intérieur, est aussi tenu dans le même temps d’assurer la sécurité des personnes et des biens. Face à cette double mission à la fois noble et périlleuse, l’ancien enfant de troupe et l’ex-patron des douanes de notre pays a heureusement le profil de l’emploi. Il est vrai que le tout nouveau ministre de l’Intérieur est un Inspecteur général d’Etat (IGE) c’est à dire un grand commis qui a blanchi sous le harnais de l’Administration dont il connaît les méandres. Il a aussi la confiance du chef de l’Etat dont il était jusqu’à sa nomination vendredi dernier le directeur de cabinet c’est-à-dire le plus proche collaborateur. Le poste le plus sensible qui soit ! Autant dire qu’il est plus qu’outille pour conduire et mettre en œuvre le processus de la présidentielle dans un contexte politique très agité. Seulement, nombreux sont les observateurs qui s’interrogent sur les raisons qui ont conduit Makhtar Cissé à accepter un tel ministère à problèmes dans un régime finissant ?
Pourquoi a-t-il consenti que le président Macky Sall lui file une encombrante casquette voire une patate aussi chaude que l’organisation des élections les plus compliquées de l’histoire politique du Sénégal ? Et ce à deux semaines seulement de l’échéance ! Une véritable mission commando pour ne pas dire une véritable opération suicide voire casse-pipe ! Il est vrai que l’homme adore relever les défis apparemment insurmontables et est spécialiste des missions impossibles ! A preuve par sa mission de sauvetage d’une Senelec moribonde et dont nul ne voulait à l’époque.
Se considérant comme un soldat au service de la Patrie, Mouhamadou Makhtar Cissé avait à ce point réussi à redresser l’électricien national et à la rendre liquide que les prétendants se sont aussitôt bousculé au portillon pour le remplacer ! Car elle était redevenue attractive.
Pourquoi Makhtar Cissé est-il revenu aux commandes d’un navire troué par les faucons et qui risque de prendre eau au soir du 25 mars prochain ? Makhtar Cissé se souvient-il que le capitaine Macky l’avait éjecté du navire lors d’une belle traversée en eaux calmes ? Bref, ses détracteurs ont tant et si bien murmuré à l’oreille du chef pour le calomnier que Mouhamadou Makhtar Cissé avait fini par être limogé. Sans faire de bruit, il était retourné à l’Inspection générale d’Etat, le prestigieux corps auquel il appartient, et coordonné les travaux de construction de la grande mosquée de Tivaouane en tant que «talibé Cheikh ».
Stoïque, il a enduré sa traversée du désert avant de revenir comme directeur de cabinet du président de la République. Une chose est sûre : Mouhamadou Makhtar Cissé pouvait décliner un poste aussi problématique que celui que lui a offert le président vendredi. Sauf, encore une fois, que Mouhamadou Makhtar Cissé un grand commis de l’Etat, un brillant soldat de la République très rigoureux dans les principes.
Un technocrate apolitique rompu à la tâche et soucieux des intérêts du pays. Soldat, douanier, avocat, financier, économiste juriste, électricien et pétrolier, Makhtar Cissé est un technocrate aux multiples qualités professionnelles. Comme le disait le -président Macky Sall à l’endroit de l’actuel ministre de l’Intérieur alors qu’il était ministre de l’Energie et du Pétrole, est un homme qui apprend et comprend très vite au point d’en savoir presque autant que les ingénieurs !
Autre atout de l’homme en cette période d’élection présidentielle, c’est la confiance et la crédibilité des différents acteurs politiques. Car Makhtar Cissé a une grande capacité d’écoute et d’anticipation pour accomplir sa redoutable mission à la tête du ministère de l’intérieur.
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Deuxième jour de campagne des candidats à la présidentielle. La réconciliation nationale reste un point commun dans les discours de tous les candidats
La campagne électorale pour l’élection présidentielle a officiellement démarré dimanche sur toute l’étendue du territoire nationale. Les 19 candidats en lice rivalisent depuis de promesses et autres engagements envers les jeunes, les femmes, les travailleurs, dissertent sur la promotion des valeurs, l’autosuffisance alimentaire, l’administration publique, la gratuité des soins, la vie chère, la corruption... La réconciliation nationale reste un point commun dans les discours de tous les candidats.
«Je vais créer un million d’emplois»
Amadou Bâ, le candidat de la coalition Benno Bokk Yaakar, veut être le président de l’entreprenariat et de la jeunesse pour donner à cette couche de nouvelles raisons d’espérer. Il estime que chaque jeune Sénégalais doit avoir droit à une formation de qualité pour servir son pays. Il veut aussi que chacun de nos compatriotes trouve un logement décent dans un cadre de vie sain et bénéficie surtout de soins de santé de qualité. Que chaque famille ressente une nette amélioration de son pouvoir d’achat et que la richesse nationale profite à chacun et à tous dans un climat de paix, de stabilité et de concorde. Il s’engage également à consolider les acquis du pays, à protéger et à promouvoir nos valeurs, à approfondir la démocratie, à conduire les réformes nécessaires pour une administration publique encore plus performante. Il dit se sentir prêt pour conduire les destinées du pays vers un avenir meilleur dans l’horizon du Plan Sénégal émergent. Il déclare que la jeunesse c’est le présent du Sénégal et non l’avenir du pays. Il promet d’ailleurs la création d’un million d’emplois s’il est élu. Mieux, après avoir prêté serment le 02 avril, il entend démarrer le travail dès le 04 avril.
«Sono a remporté la victoire, Diomaye a gagné, Habib a gagné, le projet va s’installer»
La déclaration du candidat Habib Sy du Parti de l’Espoir et la Modernité (Yaakarou rewmi) a porté essentiellement sur la jeunesse, les enseignants... entre autres. « Je connais le système d’où le choix d’Ousmane Sonko sur ma modeste personne, mais aussi en tant que doyen qui s’y connait. Amadou Bâ est déjà vaincu. Sonko a remporté la victoire, Bassirou a gagné. Habib Sy a gagné. Le projet va s’installer parce que c’est un projet d’espoir pour la jeunesse sénégalaise.
«Le 24 mars, c’est la République des valeurs contre la République des voleurs»
Thierno Alassane Sall de la République des Valeurs s’est aussi adressé aux électeurs dans une déclaration. La posture des Sénégalais pour le respect de la Constitution et le Conseil constitutionnel. Respect des institutions, la corruption, une justice indépendante. La santé de la mère et de l’enfant. L’autosuffisance alimentaire, le relèvement du plateau technique, l’industrialisation. Il veut faire du Sénégal la vitrine de l’Afrique de l’Ouest. Mais aussi la clinique de l’Afrique de l’Ouest avec l’acquisition d’équipements médicaux de dernière génération. Contre la corruption qui a conduit à sa démission, il envisage de défendre la démocratie. Le 24 mars, estime-t-il, c’est la République des valeurs contre la République des voleurs. En tournée à la Médina, il dénonce l’insécurité dans ce quartier populeux de Dakar. Il s’est également offusqué du retard accusé dans la convocation du corps électoral qui était prévu le 25 février jusqu’au 24 mars.
«Je compte mettre de la rigueur et la droiture dans l’administration»
Elhadj Malick Gackou de la coalition Gackou 2024 a, lui, insisté dans sa déclaration diffusée par la Rts sur la promotion des valeurs. Le docteur en économie, qui a créé sa société après avoir occupé des fonctions en tant que conseiller technique principal directeur de cabinet et ministre des Sports et aussi du Commerce, dit connaitre l’administration sénégalaise et promet de suivre le chemin déjà emprunté. Son programme « Pass » est axé sur la réduction du coût de la vie, le logement pour tout le monde, l’agriculture, la justice et paix. A Thiaroye, lieu de départ de l’émigration, il a parlé de ce phénomène grandissant qui aurait comme soubassement le désespoir. Il compte redonner espoir à ces jeunes à travers son programme décliné autour de la promotion des valeurs, des dirigeants dignes. Il compte également lutter contre la corruption, le vol... et instaurer la rigueur et la droiture.
«Je vais mettre un budget de 1500 milliards pour les enfants et les femmes. Et créer une banlieue moderne sans inondations»
Daouda Ndiaye de la coalition Daouda 2024 a également fait sa déclaration de campagne. Il plaide pour un président de consensus pour le relèvement des défis et aussi en faveur de solutions novatrices et innovatrices. Il dit compter sur le patriotisme, l’engagement et la volonté de tout un chacun pour un programme de développement du Sénégal axé sur 19 propositions parmi lesquelles la rupture, la souveraineté, l’équité, la justice, la méritocratie, le renforcement des valeurs spirituelles et morales. Le professeur de médecine s’est rendu hier à Pikine Nord et à Pikine Guinaw Rail où il a démarré sa campagne. Ses axes prioritaires sont l’équité territoriale, la santé, le consommer local, l’autosuffisance alimentaire et la promotion de l’emploi des jeunes, la lutte surtout contre le chômage. Il entend dégager une enveloppe de 1500 milliards pour les enfants, les femmes et la santé. Il promet de faire de la banlieue une ville moderne sans inondations.
«Au Sénégal, l’économie est malade...»
Mamadou Lamine Diallo de la coalition Tekki 2024 a axé son programme sur les jeunes et l’émigration clandestine, la cherté de la vie, entre autres. Selon lui, notre pays a besoin d’un président digne. Son agenda porte sur le redressement national, la promotion des valeurs, la santé, l’éducation, les institutions, la séparation des pouvoirs... la sécurité du pays. Un agenda de redressement national pour que d’ici 2045 le Sénégal soit parmi les 10 plus grandes économies du monde. Il estime que c’est possible avec la création d’usines à travers l’industrialisation. « Je suis docteur en économie, mais au Sénégal, l’économie est malade. Nous avons un programme de création d’usines pour lutter contre le chômage », a dit M. Diallo. A Foundiougne où il était, il a rendu hommage aux femmes.
«Un gouvernement de 30 ministres dont 15 hommes et 15 femmes»
El Hadj Mamadou Diao de la coalition Diao 2024 pense qu’il est impératif de tenir compte des moments sombres que traverse le pays en renforçant les mécanismes de protection démocratique pour éviter que les dérives que nous avons connues ne se reproduisent à l’avenir. Il estime que la jeunesse mérite des opportunités éducatives et professionnelles qui correspondent aux défis du 21e siècle. Il compte réformer le système éducatif afin qu’il favorise l’innovation, l’entreprenariat et l’éducation civique. M. Diao s’engage à mettre en place des politiques ciblées pour soutenir les secteurs d’activité tels que : l’artisanat, l’élevage, la pêche... Il s’engage également à améliorer l’accès aux soins de santé. Il promet surtout un gouvernement de 30ministres dont 15 hommes et 15 femmes.
Je vais montrer à la face du monde que la femme est la mère de tout le monde...»
La candidate Anta Babacar Ngom du parti Alternative pour la Relève et la Citoyenneté (ARC) axe son programme sur la santé, la réduction du coût de la vie et des injustices ainsi que de l’inégalité des chances, l’éducation, l’injustice, l’inégalité des chances. Avec sa coalition pour le changement et l’innovation, elle compte surtout envoyer les vieux politiciens à la retraite. Elle veut imposer une nouvelle ère politique. Pour elle, le temps de la relève a sonné. Le 24 mars, promet-elle, elle sera la première femme présidente du Sénégal. «Cette élection, c’est celle des femmes et on va choisir la relève pour un changement et une rupture. Le pouvoir à la jeunesse et aux femmes pour un Sénégal debout. Je vais montrer à la face du monde que la femme est la mère de tout le monde. Que c’est le pagne qui porte 18 personnes au dos. Anta Babacar Ngom a effectué une série de visites dans la banlieue dakaroise et a prôné partout la rupture systémique et systématique. La seule femme candidate a déclaré que le 24 mars est une opportunité pour changer ce pays. «L’industrialisation, dit-elle, c’est ma culture, c’est ma solution. J’ai le Sénégal dans le sang et dans la peau. Le bon choix, l’unique choix, c’est la rupture réalisée avec les jeunes, les femmes et les travailleurs». Elle compte revisiter la loi d’amnistie et mettre en place une commission vérité et réconciliation.
«Non à l’ancien système «
Serigne Mboup de la coalition «And nawlé, and liguèye» fustige l’ancien système et les épreuves de la colonisation qui, dit-il, ont conduit à la destruction de notre culture et de nos valeurs. Il veut développer le pays à travers la réconciliation du peuple. A Kaolack, il a plaidé pour une amélioration des conditions d’études et d’existence des talibés des daaras, élèves de l’école coranique. Il pense aussi qu’on devrait repenser l’Assemblée nationale, créer une haute autorité de la justice avec des chambres consulaires coiffant tous les secteurs d’activités, aller vers la rationalisation des partis politiques...
«La fonction de président de la République ne doit pas être banalisée»
Idrissa Seck a insisté sur la cherté de la vie, le chômage des jeunes, l’insécurité nationale et régionale... Autant de points à la résolution desquels il compte s’atteler pour faire du Sénégal un pays émergent. Il invite les leaders et candidats à la paix et à la réconciliation. Il a rencontré dimanche à Ouakam des organisations des pêcheurs. Il estime que la fonction de président de la République n’est pas une fonction banale d’où son programme PACTE (paix, autorité, compétence, travail et espoir).
Quatre candidats, pour le changement à travers les secteurs d’activités
Aly Ngouille Ndiaye compte s’investir dans l’agriculture, la pêche, l’élevage... Assurer beaucoup plus de sécurité à la population. Là où Cheikh Tidiane Dièye de la coalition Président Binû bêgg, qui lutte pour le changement du pays, prône le patriotisme, le panafricanisme, la refondation des institutions... Diéthié Fall, lui, veut mettre fin au chômage, assurer une meilleure santé, une éducation de qualité. Le retour des compatriotes de la diaspora est aussi un projet de Déthié Fall pour le développement du pays. La bonne gouvernance, la justice, l’administration, la souveraineté, figurent parmi ses engagements. Khalifa Ababacar Sall aussi a parlé de la réconciliation nationale. La relance de l’économie est un point central de son programme avec lequel il entend développer les secteurs d’activités pour surtout une autosuffisance alimentaire.
«Contre l’injustice sociale»
Aliou Mamadou Dia, le candidat du PUR (Parti de l’unité et du Rassemblement) Fait figurer la réconciliation des Sénégalais parmi ses principaux engagements. C’est sa plus grande ambition basée sur une forme de politique transparente et confiante et surtout renforcer le contrat social, et la promotion des valeurs qui fondent le pays.
«Redonner espoir à la jeunesse»
Pape Djibril Fall de la coalition Pape Djibril Fall président s’engage à refonder le pays, l’éducation, la sécurité, la santé. Il promet de redonner espoir aux jeunes qui depuis quelques années bravent les eaux de l’Atlantique au péril de leur vie pour gagner le continent européen.
«Un mandat unique de 5 ans»
Dans le programme du candidat Mahammad Boun Abdallah Dionne, on note la refondation du pays, la promotion des valeurs, la réconciliation et l’unité nationales, l’apaisement, la paix civile. Il y a aussi la souveraineté économique et la réforme de l’Etat. L’ancien Premier ministre compte faire un mandat unique de 5 ans.
«Le pays est mal gouverné»
Boubacar Camara du Parti de la construction et de la solidarité (Pcs/ Jengu Tabax) veut développer une économie durable. Il pense à un président compétent, intègre, rassembleur pour sortir notre pays de la situation où il se trouve. Pour lui, le Sénégal est un pays mal gouverné gangréné par la corruption, le chômage, l’insécurité et la maladie. «A cause de cette mal gouvernance, l’image du pays est écornée », dit-il. Et d’ajouter que « malgré tout, l’espoir est permis car le Sénégal dispose d’un capital humain de qualité».
ILS VEULENT ARRÊTER LE PROCESSUS ÉLECTORAL PAR TOUS LES MOYENS
Dans une tribune, publiée sur sa page officielle, Mary Teuw Niane lance des alertes sur des conspirations visant à arrêter pour la deuxième fois le processus électoral. «Le président-putschiste ne démord pas.
Dans une tribune, publiée sur sa page officielle, Mary Teuw Niane lance des alertes sur des conspirations visant à arrêter pour la deuxième fois le processus électoral. «Le président-putschiste ne démord pas. Lui, ses faucons et ses alliés de circonstance n’ont pas baissé les armes, ils veulent arrêter le processus électoral par tous les moyens, qu’ils soient juridiques, constitutionnels ou par d’autres moyens encore plus violents», accuse-t-il, dans son post intitulé : «Le coup d’État imminent et les moyens de le conjurer».
Dans son texte, ce membre de la coalition DiomayePrésident évoque plusieurs faits. Il s’agit, écrit Mary Teuw Niane, «les requêtes pour annuler les décrets convoquant le corps électoral et fixant la date de l’élection, la convocation possible de l’ex-Premier ministre et des deux juges du Conseil constitutionnel pour faits de corruption par l’Ofnac et le dépôt en mode fast-tract d’une loi portant création d’une Cour constitutionnelle». À cela, poursuit le professeur, s’ajoutent possibles provocations planifiées, d’imaginaires attaques de jihadistes et que sais-je encore. «Il faut quelque chose qui puisse faussement justifier l’instauration de l’Etat d’urgence et par conséquent la prise de pouvoirs exceptionnels via l’article 52 de la Constitution par le Président-putschiste. Cependant d’autres scénarios sont possibles dans lesquels le Président-putschiste ne poursuit pas son mandat. Ce sont des scénarios plus autoritaires qui rangeraient les élections aux oubliettes», suspecte-t-il.
L’ancien ministre de l’Enseignement supérieur invite à la vigilance. Selon lui, «l’opposition, les candidats, toutes les forces vives de la Nation et la société civile doivent renforcer le large front déjà créé, l’orienter sur la régularité et la transparence des élections et le refus de toute tentative, sous quelque forme que soit, d’arrêt du processus électoral, de reprise du processus électoral et de poursuite du pouvoir du président-putschiste au-delà du 2 avril 2024».
LA COALITION DIOMAYE PRÉSIDENT A DÉVELOPPÉ UN LOGICIEL DE REMONTÉE DES RÉSULTATS
Le camp de Diomaye veut parer à toutes les éventualités au soir du 24 Mars. Il appelle ses représentants dans les bureaux de vote à s’approprier cet outil.
La Coalition Diomaye Président veut parer à toutes les éventualités au soir du 24 Mars prochain. Dans un communiqué mis à la disposition du public, elle appelle ses mandataires et représentants dans les bureaux et centres de vote à s’approprier d’un nouveau logiciel développé exclusivement pour remonter les résultats au soir du scrutin.
« Chers mandataires et représentants de bureaux de vote, nous nous acheminons vers l’un des moments les plus importants de notre nation. (…) Vous savez combien il important que nous puissions garantir notre victoire en sécurisant le vote des Sénégalais. À ce titre, les équipes du SNIT (Secrétariat national à l’IT et aux statistiques) ont développé un logiciel pour permettre la remontée des résultats de façon sécurisée », lit-on dans le communiqué des ladite coalition
Qui demande ensuite « à tous les mandataires de s’approprier cet outil, de suivre les formations programmées par le SNIT et SENOPE (secrétariat aux opérations électorales. Notre victoire passe par votre capacité et votre détermination à garantir l’intégrité et l’inviolabilité des résultats du vote. En tant que mandataires, vous en serez les garants grâce à l’utilisation de cet outil en parallèle au processus classique et légal de remontée des résultats»
Les mandataires et représentants sont invités à prendre contact avec SNIT et SENOPE pour être insérés dans le planning d’une formation qui est prévue pour l’utilisation de cet outil technologique.
LE REMANIEMENT QUI ACTE LA RUPTURE DÉFINITIVE ?
Déserté par les principaux ministres issus de l'APR, le directoire de campagne d'Amadou Ba tourne au fiasco. Dans un silence assourdissant, Macky Sall regarde son candidat se faire laminer par sa majorité
Les départs surprenants de ministres estampillés pro-Amadou Ba comme Doudou Ka, Cheikh Oumar Anne, Lat Diop ou Fatou Diané de l’attelage gouvernemental ce vendredi sont assimilés à un lâchage définitif de l’homme qui était Premier ministre jusqu’à mercredi dernier. L’autre acte significatif qui confirme ce lâchage, c’est l’absence de la quasi-totalité des ténors de BBY (Benno Bokk Yaakar) lors du lancement du directoire de campagne d’Amadou Ba ce samedi. Le candidat de la majorité présidentielle est désormais ouvertement contesté par son propre camp.
Deux jours après le début de la campagne électorale, la mobilisation et l’organisation attendues autour du candidat de la mouvance présidentielle, Amadou Ba, tardent à prendre forme. Cette absence des poids lourds de l’APR « Alliance Pour la République), un parti qui constitue la locomotive de la majorité, lors des déplacements de leur candidat officiel, n’a pas manqué de relancer les rumeurs faisant état de relations dégradées, voire exécrables, entre le président Macky Sall et son désormais ex-Premier ministre. En effet, depuis que le président de la République et chef de Benno Bokk Yaakar a porté sa confiance sur M. Ba pour être le candidat de la mouvance présidentielle, ce dernier est l’objet de violentes attaques venant de gens proches du chef de l’Etat. Ce sans que ce dernier ne réagisse ou ne tente de rappeler à l’ordre les auteurs de ces attaques. Les pourfendeurs de son cheval ne sont ni inquiétés encore moins sanctionnés. Au contraire, ils sont même promus ou voient leurs responsabilités accrues comme dans le gouvernement formé vendredi dernier où des ministres comme Mame Mbaye Niang et Thérèse Faye Diouf ont vu leurs prérogatives renforcées. Bref tout se passe comme si le président sortant avait fini parse rendre à l’évidence que son cheval n’est pas à même de lui assurerla victoire à l’élection présidentielle. Une conviction que partageraient avec lui d’éminents membres de son camp. Malgré tout, M. Amadou Ba, touché mais pas coulé et même affaibli par l’attitude hostile de la plupart de ses camarades de parti — qui ne le considèrent pas comme un des leurs! —, a décidé de descendre sur le terrain en s’appuyant sur son carré de fidèles. C’est-à-dire eux qui ont cru en lui dès que le choix du Président s’est porté sur sa personne.
Amadou Ba attaqué de partout
Et comme si les attaques de ses camarades de parti ne suffisaient pas, voilà que le PDS (Parti démocratique sénégalais) également entreprend de le descendre en flammes. En portant des accusations gravissimes contre lui. Il est en effet accusé d’avoir corrompu deux parmi les sept sages du Conseil constitutionnel pour qu’ils invalident la candidature de Karim Wade. C’est-à-dire de celui qui devait porter les couleurs du Pds à ce scrutin. Ces accusations et les péripéties qui ont suivi, notamment la création d’une commission d’enquête parlementaire pour faire la lumière sur les faits allégués de corruption ont eu pour conséquence le report de l’élection présidentielle annoncé par le chef de l’État. Une élection qui aurait dû se tenir initialement le 25 février dernier et qui devrait finalement se tenir le 24 mars prochain. Sauf nouveau rebondissement. Alors qu’on s’attendait à la démission du Premier-ministre candidat suite à ces accusations très graves portées contre lui, ne serait-ce que le temps que lumière soit faite sur cette affaire, Amadou Ba s’est accroché bec et ongles à son poste et est allé réaffirmant sa loyauté au chef de l’État. Lequel a finalement fini par lui renouveler sa confiance. Le Président Macky Sall est soupçonné par l’entourage du candidat de BBY d’avoir voulu se saisir d’une affaire montée de toutes pièces avec le PDS pour renvoyer l’élection à une période suffisamment éloignée pour avoir le temps de choisir un autre candidat. Au cours du dialogue dit « national » initié par le chef de l’État afin, entre autres, de convenir d’une date « consensuelle » pour la tenue de la présidentielle, M. Amadou Ba soutient la nécessité de la tenue de l’élection avant le 2 avril prochain. Ce qui était considéré comme un chiffon rouge par Macky Sall. Finalement, le Conseil constitutionnel a semblé prendre fait et cause pour lui puisqu’il s’est opposé au souhait du chef de l’État de voir le scrutin se tenir le 02 juin. Les 7 sages n’ont pas donné non plus une suite favorable à son désir de reprise du processus électoral ou en tout cas d’apporter des « correctifs » allant dans le sens de repêcher des candidats éliminés par le Conseil constitutionnel. En lui imposant de fixer une date se situant avant l’expiration de son mandat le 02 avril et en réaffirmant sa détermination à maintenir la liste définitive des 19 candidats déjà publiée, le Conseil constitutionnel a presque humilié le président Macky Sall. Et si tant est qu’il aurait été dans une logique ou une volonté de trouver un autre candidat, il est contraint d’y renoncer faute du temps nécessaire pour le faire.
Départ du gouvernement, « libération » ou « limogeage » à suspect....
La dissolution du gouvernement annoncée mercredi dernier est intervenue au terme d’une journée particulièrement chargée d’actualités. C’est le même jour que se tenait en effet à l’Assemblée nationale le vote de la très controversée loi d’amnistie sur les événements politiques survenus entre février 2021 et février 2024. Cette décision du chef de l’État de mettre fin aux fonctions de son chef de gouvernement a été plus politique qu’administrative. En ce sens que M. Amadou Ba, candidat de BBY et Premier ministre, était déjà dans une situation inconfortable à la Primature au vu de la gravité des accusations portées contre lui. Une chose est sûre : la nouvelle équipe dirigée par Mr Sidiki Kaba est expurgée de presque tous les pro Amadou Ba à l’exception de Pape Malick Ndour et Abdoulaye Seydou Sow qui ont finalement lâché le candidat de Benno pour refaire de nouveau allégeance au président de la République. Les départs les plus marquants sont ceux de Lat Diop, Cheikhou Oumar Anne et Doudou Ka. D’ailleurs, les partisans de ce dernier, grand responsable à Ziguinchor, ont levé le ton pour réclamer la démission de leur responsable politique de l’APR. Ce tout en continuant à soutenir Amadou Ba ! A cette situation confuse s’ajoute le mutisme des responsables politiques de la région de Matam sur l’accueil à réserver au candidat de la coalition qui doit s’y rendre dans deux jours. Selon eux, le passage de Amadou Ba dans cette du Fouta, considérée comme le « titre foncier du président Macky Sall », risque d’être un échec. En tout cas au vu de la façon dont les choses se déroulent. Autre fait qui confirme le malaise qui secoue le camp présidentiel, c’est, on l’a dit, le boycott par la quasi-totalité des ministres de la rencontre du directoire de campagne élargi du candidat Amadou Ba convoquée ce week-end. Aucun responsable de premier plan de l’Apr, et aucune structure de ce parti à savoir la Cojer (jeunes), le Meer(élèves et étudiants) ou le mouvement des femmes n’y a été représentée. En outre il a été noté l’absence des ministres, DG de sociétés nationales et hauts responsables de l’Apr à cette rencontre d’une importance capitale à la veille du démarrage de la campagne électorale. Il est aussi annoncé que les fonds destinés aux responsables des fédérations, sections et autres ne seraient pas encore disponibles. Autant dire que le mal est profond entre, d’une part, le candidat Amadou Ba et, d’autre part, la plupart de ses camarades de parti. Pour le moment, il ne peut compter surtout que sur les partis alliés à savoir le Parti socialiste (Ps) et l’Alliance des Forces de Progrès (Afp). En plus de la poignée de ses fidèles. En tout cas, le chef de l’État sortant, et chef de la majorité présidentielle, semble laisser faire. Serait-il derrière cette cabale contre le candidat de son camp ? Les prochains jours nous édifieront.
LE SUPERCALCULATEUR VA CHANGER LE VISAGE DE LA RECHERCHE AU SÉNÉGAL, SELON MOUSSA BALDÉ
"Nous demandons à tous ceux qui ont besoin de ce supercalculateur de venir faire leur recherche. Je voudrais lancer un appel à toute la communauté scientifique sénégalaise et de la sous-région de venir éprouver cette machine"
Diamniadio, 12 mars (APS) – Le supercalculateur, un outil technologique de dernière génération, installé à Diamniadio va ‘’changer le visage de la recherche’’ au Sénégal, a déclaré Moussa Baldé, ministre de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur.
”Je pense que ça va changer le visage de la recherche comme le veut le président de la République”, a-t-il indiqué, lundi, lors d’une visite de cet outil dédié à la recherche.
Il a rappelé que ”ce supercalculateur est un investissement important du gouvernement du Sénégal, dans le cadre du PSE (plan Sénégal émergent) pour le renforcement du capital humain et la recherche scientifique au Sénégal”.
”Je me félicite qu’on ait aujourd’hui, au Sénégal, dans notre espace, dans notre écosystème de la recherche cet outil qui comme l’ont dit les techniciens, est le troisième peut-être, le plus puissant en Afrique”, a-t-il déclaré.
”Je pense qu’il est disponible pour tous nos chercheurs. Nous demandons à tous ceux qui ont besoin de ce supercalculateur de venir faire leur recherche. Je voudrais lancer un appel à toute la communauté scientifique sénégalaise et de la sous-région de venir éprouver cette machine”, a-t-il ajouté.
SERIGNE GUEYE DIOP ET BABACAR PASCAL DIONE REJOIGNENT «DIOMAYE PRESIDENT»
Courtisé par plusieurs coalitions, le maire de Sandiara, Serigne Guèye Diop, a décidé de rejoindre et de soutenir la Coalition «Diomaye Président».
Après le divorce consommé d’avec ses ex-camarades de la Coalition Bby, le maire de Sandiara était sur la liste de départ des candidats à la Présidentielle. Mais faute de parrainage, il sera recalé.
Courtisé par plusieurs coalitions, le maire de Sandiara, Serigne Guèye Diop, a décidé de rejoindre et de soutenir la Coalition «Diomaye Président».
Le pacte a été scellé ce dimanche dans la salle de délibération de la mairie, en présence du coordonnateur de la Coali¬tion «Diomaye Prési-dent», Dr Mamadou Lamine Diaité.
Sur les raisons de son soutien à la Coalition «Diomaye Président», Dr Serigne Guèye Diop l’explique par le fait que ce dernier est le premier à venir le voir pour qu’il le soutienne. «Nous partageons les mêmes visions pour le développement du Sénégal. Nous avons d’abord la vision économique (industrie, agriculture, pêche). Le pays a besoin de développer sa propre agriculture sur la base de nos propres besoins, de la transformation de ses produits agricoles en produits industriels à haute valeur. Le Sénégal doit arrêter d’exporter ses produits tels que l’arachide, les mangues, l’anacarde. Nous devons faire la révolution industrielle. Le Sénégal est un pays pauvre. Je lance un appel à tous les habitants de San¬diara à voter pour Bassirou Diomaye Faye, avec qui nous partageons le département de Mbour», a déclaré le maire de Sandiara, Dr Serigne Guèye Diop, par ailleurs président du parti le Sénégal en mouvement vers l’excellence (Seme).
Le maire et ses partisans promettent une large victoire de la Coalition «Diomaye Prési¬dent».
A Thiadiaye aussi, l’inspecteur des Impôts et domaines, Babacar Pascal Dione, par ailleurs responsable politique, président du mouvement Manko suxali Senegaal (Mass), a rejoint la Coalition «Diomaye Président». «Après consultation avec ma base, la majorité a demandé à ce qu’on rejoigne cette coalition. D’abord Ousmane Sonko est mon camarade de promotion à l’Ena que je connais très bien. Nous avons partagé le même lit pendant 1 mois ferme. Je le connais bien et connais sa droiture. C’est le même constat que je fais concernant Bas-sirou Diomaye Faye. Je ne suis pas venu en concurrent, mais en complément, d’ailleurs je vais signer la charte demain», a assuré Babacar Pascal Dione
RSF PROPOSE AUX CANDIDATS UN PROGRAMME EN DIX POINTS
Au moment où les 19 candidats à l’élection présidentielle du 24 mars se lançaient à la conquête de l’électorat, l’organisation Reporters sans frontières (Rsf) leur a lancé un appel crucial afin qu’ils intègrent la défense du droit à l’information...
La campagne électorale pour la Présidentielle 2024 s’est ouverte ce 9 mars. A cet effet, Reporters sans frontières (Rsf) appelle les 19 candidats à reprendre un programme en dix points pour que le pays redevienne un fleuron de la liberté de la presse.
Au moment où les 19 candidats à l’élection présidentielle du 24 mars se lançaient à la conquête de l’électorat, l’organisation Reporters sans frontières (Rsf) a lancé un appel crucial à ces personnalités retenues par le Conseil constitutionnel afin qu’elles intègrent la défense du droit à l’information parmi les priorités de leur programme électoral. Le pays, autrefois considéré comme un modèle de liberté de la presse, fait face à une dégradation inquiétante de ce droit depuis les remous socio-politiques de 2021. Alors, pour remédier à cette situation préoccupante, Rsf présente un programme en dix points, destiné à rétablir le Sénégal en tant que fleuron de la liberté de la presse. «La presse sénégalaise vit ses années les plus sombres depuis 2021 avec des arrestations de journalistes, des suspensions de médias, des blocages d’accès au réseau internet. Rsf demande au futur Président de s’engager à procéder sans délai à des réformes majeures pour que le Sénégal redevienne un exemple et un promoteur de la liberté de la presse dans la région», souligne Sadibou Marong, expliquant que le Sénégal est situé à la 104e place sur 180 au classement mondial de la liberté de la presse.
Le directeur du bureau Afrique subsaharienne de Rsf, Sadibou Marong, dira, à cet effet, que le programme en dix points, proposé par son organisation, permettra au nouveau chef de l’Etat de lutter contre l’insécurité grandissante des journalistes, contre les stratégies de désinformation et de propagande et ainsi en faveur du droit à l’information de ses citoyens.
Le programme en dix points de Rsf met l’accent sur plusieurs axes essentiels. Tout d’abord, il préconise l’adoption et la promulgation de lois garantissant l’accès à l’information d’intérêt public, ainsi que la préservation de l’indépendance du service public de l’information. Rsf insiste également sur la nécessité d’une régulation efficace de la publicité dans les médias, ainsi que sur la certification des médias selon les critères de la Journalism Trust Initiative (Jti).
En outre, Rsf exhorte les autorités sénégalaises à supprimer les peines de prison et les amendes exorbitantes pour les délits de presse, et à assurer la sécurité des journalistes en mettant en place des dispositifs nationaux de protection et de formation des Forces de sécurité. L’organisation demande également que des enquêtes systématiques soient ouvertes en cas de menaces ou de violences à l’encontre des journalistes, afin d’assurer que les coupables soient poursuivis en justice. «En l’état actuel du droit, assurer qu’aucun journaliste ne sera privé de sa liberté pour l’exercice du journalisme.
Et en premier lieu, abandonner les charges qui pèsent sur les journalistes ayant été inculpés, y compris Pape Alé Niang, Pape Ndiaye et Serigne Saliou Guèye, tous en liberté provisoire actuellement», précise Rsf dans son communiqué. Ce programme ambitieux de Rsf permettra au futur Président de mettre un terme au rétrécissement de la liberté de la presse au Sénégal, aussi bien sur le terrain qu’en ligne. Depuis 2021, se souvient Sadibou Marong, les journalistes sont régulièrement pris pour cibles, tant par les Forces de sécurité que par des acteurs politiques ou leurs partisans. «Des abus de pouvoir se sont également multipliés, avec notamment la suspension de signaux de télévision et des restrictions de l’accès à internet et aux réseaux sociaux», déplore M. Marong.
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Par Hamidou ANNE
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Par leurs suffrages, les Sénégalais élisent leurs représentants légitimes et légaux. Mais cette élection laisse voir une immixtion inacceptable et assumée de certaines puissances étrangères dans nos affaires intérieures.
Par leurs suffrages, les Sénégalais élisent leurs représentants légitimes et légaux. Mais cette élection laisse voir une immixtion inacceptable et assumée de certaines puissances étrangères dans nos affaires intérieures. Si les découvertes en hydrocarbures aiguisent les appétits certes, il ne saurait y avoir la moindre tolérance vis-à-vis de manœuvres extérieures visant la déstabilisation du Sénégal ou une quelconque influence décisive sur le processus électoral en cours.
Il y a eu courant 2023, des manœuvres françaises à Dakar relayées par le journal Le Monde, qui avaient pour actrice principale une conseillère de l’Elysée et des agents du Bd Mortier. Depuis quelques semaines, il y a les prises de position quasi quotidiennes d’une porte-parole de l’Union européenne qui, de Bruxelles, émet des avis et donne des injonctions à nos autorités et à toute la classe politique. Dans la même veine, le Département d’Etat américain et les chancelleries occidentales s’immiscent trop dans les affaires intérieures sénégalaises et mélangent confusions, rodomontades, postures et attitudes douteuses.
Lors des crises de juin 2023 et de février 2024, le traitement par la presse, notamment française, de l’actualité sénégalaise relevait davantage de la manipulation voire de l’incompétence des reporters que de l’objectivité journalistique. Je passerai rapidement sur les saillies de Mélenchon qui vient prendre la parole dans une manifestation de Sénégalais en France pour sortir des énormités sur notre pays et ses dirigeants, et caresser ses nouveaux amis islamo-fachos sénégalais.
Quel est le but de ces agitations qui peignent une situation catastrophiste à l’inverse de ce qui se passe réellement sur le terrain ? J’avais fait remarquer à un journaliste du «quotidien de référence» que quand la presse évoquait un pays à feu et à sang, elle était dans le fantasme et non dans les faits. La manifestation du 4 février en l’occurrence, était circonscrite à un rayon de 2 km2 sur les 200 000 que compte le Sénégal.
Quand la presse internationale parlait d’un coup d’Etat inéluctable au Sénégal, elle était dans la prédiction sombre et non dans les faits. Quand la presse donne encore la parole à un personnage comme Alioune Tine et le présente en personnalité neutre, elle verse dans la désinformation. Un tour rapide sur son bureau -qui tient dans un compte sur Twitter- renseigne sur son affiliation politique.
Il faudrait que les élites sénégalaises de quelque bord que ce soit arrêtent de s’émouvoir dès lors qu’un article de presse français parle du Sénégal, qui leur soit favorable ou défavorable. Il ne s’agit que d’un journal parmi des centaines de journaux et d’un pays parmi deux cents autres. Rappelons en outre que cet article n’aura aucune résonance en France et ne touchera que ces mêmes élites sénégalaises qui en assurent le service après-vente. Il faut sortir de cette dépendance affective qui fait qu’on est plus touché par un article paru à Paris que par un autre sorti dans un média au Mali, pourtant pays voisin.
Malgré la peinture grossière d’un pays en feu, il ne faut jamais, après s’être désolé des violences aux conséquences parfois dramatiques à ne pas occulter ni minimiser, cesser de rappeler les faits. Le chef de l’Etat a abrogé le décret convoquant le corps électoral. L’Assemblée nationale a voté une loi reportant la Présidentielle. Les deux actes ont été jugés inconstitutionnels par des juges nommés par l’Exécutif, qui décide par surcroit de se soumettre à la décision de justice. Depuis, nous sommes dans une bataille de procédures, certes usante, dont les rebondissements potentiels sont inquiétants pour l’intégrité du pays et ouvrent un chapitre d’incertitudes. Mais dans ce qui précède, où est la dictature que des commentateurs légers invoquent ? Où est le coup d’Etat que d’autres imprudents et excessifs peignent quand le Président martèle sa volonté de ne pas rester une minute de plus au-delà de son mandat. Il y a des accusations dont le caractère ridicule n’honore guère leurs auteurs.
Les femmes sénégalaises ont voté bien avant les femmes françaises. Nous avions des Collin et des Peytavin au gouvernement bien avant les Ndiaye et les Belkacem en France. Quand le Sénégal comptait le Marquis d’Arboussier dans son gouvernement, les Etats-Unis appliquaient encore les lois racistes et ségrégationnistes dites Jim Crow. Notre Administration est capable d’organiser un scrutin en un mois – par exemple, le référendum de 2016. Notre pays, en matière électorale, n’a guère de leçons à recevoir de qui que ce soit. Un pays qui bientôt risque de compter plus de quotidiens que de lecteurs n’a pas de leçons à recevoir de l’Ue, ni de la France ni des Etats-Unis, en matière de liberté d’opinion.
Le Sénégal n’offre pas un «soutien inconditionnel» à un Etat qui bombarde de manière indistincte 2, 2 millions de personnes après les avoir enfermés dans une bande de terre de 360 km2 depuis 17 ans. Contrairement aux Etats-Unis, le Sénégal n’a pas encore vu des hordes fascistes envahir le Parlement pour pendre les députés au prétexte que l’élection présidentielle serait truquée. Chez nous, on ne gratifie pas d’une cagnotte un policier coupable d’homicide sur un jeune arabe. Nous avons certes nos insuffisances, et l’impasse actuelle dans laquelle nous sommes pour l’élection est indéniable, mais il serait opportun de nous laisser régler nos différends entre Sénégalais. Notre pays regorge de talents et de génie pour affronter les grands défis de notre temps. Pour rappel, ce pays a été forgé par un poète, donc doté d’une mystique qui nous préservera, je l’espère, de l’abîme.
Les attitudes vindicatives de nos partenaires traditionnels occidentaux sont inacceptables. Sur l’Ukraine, nous n’avons pas vocation à nous aligner. La décision de Dakar de prôner la paix face aux discours guerriers a été la bonne, et la situation actuelle conforte ce choix stratégique. Depuis Senghor, notre diplomatie poursuit un horizon universaliste dans une stratégie de non-alignement sans jamais renoncer aux principes du dialogue entre les peuples, de la recherche de la paix et du progrès social. Le Sénégal, de manière indéniable, est le pays africain le plus respecté sur la scène internationale.
Sur les questions sociétales, il faut avoir la finesse de reconnaître que le Sénégal est le fruit d’une histoire. Il a été façonné par des cultures endogènes et par la foi. Le jeu démocratique de la campagne électorale qui s’exerce dans un temps de ramadan pour les musulmans et de carême pour les chrétiens dit beaucoup du caractère spécial de notre grand pays. Ce pays est imbibé de Dieu mais assume son Adn laïc et républicain.
Hélas, il faut reconnaître que l’ingérence étrangère n’est possible que par l’attitude irresponsable de notre classe politique qui, ce n’est pas nouveau, aime patienter dans les salles d’attente des diplomates occidentaux et salir son pays auprès des ambassadeurs européens et américains. Il suffit de jeter un coup d’œil sur le carnet de rendez-vous de Aminata Touré, qu’elle partage avec un ridicule ostentatoire sur les réseaux sociaux, pour désespérer définitivement du personnel politique. N’ayant pu rassembler 44 000 parrains pour soutenir sa candidature, elle s’est muée en poseuse à côté des diplomates étrangers pour tenter en vain de prouver un poids politique proche du néant et en être réduite à «superviser» la campagne de ceux qu’elle dépeignait à raison, il y a quelques petits mois, d’ennemis de la démocratie et de la République. Gouverner ou avoir gouverné devrait obliger à se fixer des limites de décence, d’honneur et de responsabilité. Ce sont ensuite les mêmes gens qui rivalisent d’ardeur dans la prononciation de discours patriotiques, souverainistes et panafricanistes. J’ai une fois déjeuné avec un ambassadeur français à Dakar qui m’avouait sa gêne de devenir le mur des lamentations des politiciens sénégalais. J’étais dans mes petits souliers…
A-t-on déjà vu l’opposition française aller se plaindre auprès des ambassades japonaise, marocaine ou chilienne ? A-t-on déjà vu l’opposition allemande venir huer son chancelier lors d’une visite d’Etat dans un pays tiers ? Malgré la féroce répression des gilets jaunes et des manifestants contre la réforme des retraites en France, ces derniers sont-ils partis se plaindre de Emmanuel Macron auprès des l’ambassadeur du Portugal, du Sénégal ou de la Russie ?
Enfin, pourquoi le personnel politique ne va jamais se plaindre auprès des ambassadeurs africains ? Ces gens comme ceux qui jubilent pour un tweet de l’ambassade des Etats-Unis montrent à suffisance leur complexe du Blanc, auréolés de leur mentalité de colonisé. Faudrait-il leur rappeler -certains se disent de gauche- que le temps du gouverneur Messmer est révolu.
Il y a un substrat raciste au sein des élites occidentales qui ne conçoivent les péripéties électorales en Afrique que sous le joug d’une dictature totalitaire qui manipule, emprisonne et tue. Ils sont appuyés dans cette logique par des politiciens, membres de la Société civile et intellectuels qui, s’agrippant à un patriotisme de pacotille, ont choisi la négation du Sénégal par une entreprise constante de salir notre pays à l’étranger. Ils vivent de la rente de l’indignité et du déshonneur.
Post-scriptum. Le fascisme ne peut s’exprimer que par la violence verbale, premier pas avant la violence physique. Le fascisme ne peut se soumettre à la dispute civilisée en politique, car il n’est ni démocrate ni républicain. Même amnistiées, ces hordes fascistes ne renonceront pas à la violence. C’est leur «projet», car ils n’ont ni la profondeur historique, ni la culture politique, encore moins la compétence technique pour soutenir un débat argumenté. C’est pour cette raison et pour d’autres que je m’oppose à tout ce qui intègre les militants du parti heureusement dissous dans le jeu démocratique. Ils se sont soustraits de la République ; celle-ci se devrait de les combattre jusqu’à leur extinction du champ politique. Pour eux et leurs soutiens : ni oubli ni pardon.