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12 février 2025
ENCOMBREMENT DE LA VOIE PUBLIQUE, QUAND LES TAS DE GRAVATS DÉFORMENT LE CADRE DE VIE DAKAROIS
Un des symboles de l’insalubrité et de l’encombrement sur la voie publique, les tas de gravats font désormais partie du décor de Dakar. À Grand Médine, Grand Yoff et Castors, le cadre de vie est chahuté et défiguré.
Un des symboles de l’insalubrité et de l’encombrement sur la voie publique, les tas de gravats font désormais partie du décor de Dakar. À Grand Médine, Grand Yoff et Castors, le cadre de vie est chahuté et défiguré.
Grand Médine a une forme de bidonville. L’amoncellement de gravats fait désormais partie du décor glauque de ces logements sans confort ni hygiène et dépourvus de peinture pour la plupart. Des taudis qui favorisent la promiscuité et l’émergence de brigands. Dans ces rues jonchées de pierres cahoteuses par endroit, il ne passe pas un jour sans que l’on y déverse un magma de déchets durs. Un endroit jouxtant le stade Léopold Sédar Senghor, réceptacle de pauvres déflatés victimes de l’exode rural où l’insalubrité est à son paroxysme. Des excréments de montons nés des foirails de Tabaski sont toujours omniprésents. Ils sont mélangés à des liquides de fosses septiques, rejets d’égouts, des restes de viande en putréfaction, un sol vermoulu. À Grand Médina, la nappe phréatique est agressée.
Nabou Diouf, seau d’eau sur la tête, dans une insouciance totale, jette ses eaux usées au quotidien sur une montagne de pierres contiguë à sa maison. « Nous n’avons pas de réseau de canalisation. Donc, nos eaux de vaisselle ou issues du linge sont directement envoyées dans les gravats », se justifie Nabou dont le visage affiche des traits de sommeil. Pour la matinée du mardi 27 février 2024, le soleil diffuse ses rayons corrosifs dans ce quartier de la commune de Patte d’Oie qui se morfond dans une pauvreté nourrie par un taux de natalité exceptionnelle. Une situation qui pousse des familles entières à s’entasser dans une seule chambre, comme « des sardines ».
Dès les premières lueurs du jour, Grand Médine a les atours d’un univers interlope toujours aux aguets et boulimique. Un lieu en proie à une insécurité. Dreadlocks bien fournis, yeux rougis, tel un drogué dans un état second, Pathé Guèye squatte cet environnement depuis des années. Couché à même le sol, loin d’être gêné par les odeurs méphitiques des lieux, il indexe les nantis installés à côté du stade. « Nous n’avons pas de moyens pour faire des chantiers. Ce ne sont pas les occupants de ces taudis qui vont construire des immeubles. Nos rues ne sont pas pavées, elles sont bourrées de sable. Chacun fait ce qu’il veut », note Pathé, regard dans le vide. Dans cette zone ceinturée, d’une part, par Grand Yoff, et d’autre part, par Parcelles Assainies, la misère suinte de partout et les remugles des détritus agressent les narines. Bref, les populations sont dans un état de déréliction effroyable. « Nous sommes les laissés pour compte de ce pays. Nous vivons dans un environnement trop sale et désordonné », explique Pathé dont le timbre vocal rejette plus une colère qu’une amertume.
L’État interpellé
À Grand Yoff, on n’est guère mieux loti. Dans cette commune à la population pléthorique, la rue sert de dépotoirs d’ordures et de gravats. Ici, les monticules poussent comme des champignons dans les ruelles et les charretiers se frottent les mains. Moulée dans un bazin « wax » bleu, le visage mince accusant les contrecoups d’une dépigmentation, Mame Seynabou Mbaye appelle l’État à prendre des mesures concernant les déchets issus des travaux de construction de maison. « On pose les ordures partout et n’importe comment. On obstrue les rues avec des gravats parce que les gens disent : « mbedd bour leu » (la voie publique n’appartient à personne), la surveillance doit être accentuée. Ce sont les charretiers qui amènent toutes ces pierres. Les riches leur paient entre 3000 ou 5000 FCfa. Ces pierres viennent souvent d’autres communes. L’État doit être plus regardant », plaide Mme Mbaye, 39 ans et mère de 5 enfants.
À Castors, les débris laissés par les chantiers du Bus rapide transit sont toujours visibles sur la voie publique. Ce quartier du territoire communal de Dieuppeul-Derklé tient aussi son lot de conséquences lié à la forte urbanisation à Dakar. Eaux stagnantes, réseaux de canalisation à peine visibles… « On n’a pas d’espace pour y mettre des gravats », pose d’emblée Moussa Dione. Enseignant d’Histoire et de Géographie à la retraite, il passe ses journées à se vautrer sur une chaise devant sa maison sous un soleil qui offre quelques bienfaits à cause du froid intermittent qui souffle dans la capitale. « Nos rues sont devenues étroites à cause des gravats. Chacun fait ce qu’il veut. On dirait qu’il n’y a pas d’autorité dans ce pays. Autrefois, on enseignait dans les écoles le respect du cadre de vie. Aujourd’hui, est-ce que c’est le cas ? », s’interroge M. Dione, journal à la main.
Les communes optent pour la sensibilisation
Joint par téléphone, Cheikh Guèye, maire de Dieuppeul-Derklé, dit miser sur la sensibilisation. « D’abord, il y a peu de contrôle. Les gens font ce qu’ils veulent dans les rues. Ensuite, nous ne cessons pas de mener des actions de sensibilisation », décline M. Guèye à la tête de la commune depuis 2014. À la Patte d’Oie, la mairie a formé, dans chacun des 8 quartiers, des comités d’hygiène pour amener les populations à respecter le cadre de vie. « Nous sommes dans la sensibilisation parce que si le Service d’hygiène vient, il va sanctionner ceux qui creusent des fosses ou déposent des gravats. Donc, comme les populations n’ont pas beaucoup de ressources, nous allons les dissuader de déposer ces gravats dans la rue », explique Abdoulaye Ka, adjoint au maire de Patte d’Oie et président de la Commission environnement. « Nous allons organiser une grande réunion sur la place publique de Grand Médine dans les prochains jours sous la présidence de Mme le Maire Maïmouna Dièye avec un seul ordre du jour : le cadre de vie. Grand Médine est un vrai cas pour Patte d’Oie qui compte 17 délégués de quartier dont les 8 se trouvent à Grand Médine », explique M. Ka.
ADJUDANT ABDOURAHMANE GUEYE, COMMANDANT DE BRIGADE D’HYGIÈNE DE DAKAR
« Le rapport de janvier révèle 1264 gravats déposés sur la place publique » Que prévoit la loi concernant le dépôt de gravats sur la place publique ?
La loi 83-71 du juillet 1983 portant Code de l’hygiène, en ses articles L24, dispose qu’il est interdit de déposer des gravats, ferrailles et épaves sur la voie publique. Il y a l’article 77 qui le réprime d’une amende de 200 000 à 2 millions de FCfa et d’un emprisonnement de 2 mois à 2 ans de prison. Le Code de l’hygiène considère ces pratiques comme un délit d’hygiène. Elles sont passibles d’une arrestation et d’une amende. Les gravats peuvent causer des nuisances en déviant le sens de l’écoulement de l’eau, en créant des inondations dans les rues mais aussi dans les maisons. L’autre aspect, les gravats peuvent être un endroit d’émergence des rats qui y séjournent pour chercher de quoi manger. De plus, les populations y déversent tout ce qui est eau usée. Par conséquent, il y aura une prolifération des moustiques. Les gravats contiennent aussi du clinquer qui peut aussi nuire à la population en causant des problèmes respiratoires comme la tuberculose, etc.
Des populations et des maires déplorent une absence de contrôle. Que faites-vous pour réprimer ces pratiques illicites ?
Le rapport du mois de janvier 2024 est disponible. Nous avons constaté durant cette période 1264 gravats déposés sur la place publique dans le département de Dakar. Sur ce nombre, il n’y a que 56 personnes qui ont été relaxées et sensibilisées. Mais le reste a payé une amende minimum de 210 000 FCfa. Cela veut dire que beaucoup d’argent a été versé au Trésor public. Dakar est en phase d’extension et il y a une nette prolifération des sociétés de construction. Si des maires disent qu’il n’y a pas de contrôle, cela m’étonne parce qu’ils contribuent beaucoup à cette situation puisque c’est eux qui délivrent les autorisations d’occupation sur la voie publique moyennant des taxes. Nous travaillons avec les mairies dans les 19 communes de Dakar. Nous sommes leurs conseillers techniques. Quand on nous signale ou on constate des gravats sur la place publique, on fait le nécessaire en informant le procureur et on fait des sommations de 24 ou 48h pour qu’ils puissent enlever ces déchets. Maintenant, si les immobiliers veulent acheminer leurs gravats, ils peuvent le faire. Mais la majeure partie a un problème de véhicule pour évacuer cela en temps réel. Les gens doivent savoir qu’il n’y a qu’un seul lieu de dépôt autorisé : Mbeubeuss.
Pour freiner l’avancée de la mer, des tas de gravats sont aussi déposés sur le littoral. Est-ce que cet argument est solide ?
Pas du tout. On intervient assez souvent sur le littoral pour arrêter des charretiers qui cherchent de l’argent en déposant ces gravats dans cet espace. Ils savent que s’ils les mettent dans les rues, ils risquent d’être dénoncés, donc ils choisissent le littoral. C’est une pratique à dénoncer et nous appelons les populations à la collaboration pour dissuader les charretiers.
L’EX-PREMIER MINISTRE TOGOLAIS AGBÉYOMÉ KODJO EST MORT EN EXIL
L'opposant togolais qui était arrivé deuxième à la présidentielle de 2020, est mort dimanche en exil à 69 ans, a annoncé lundi à l’AFP l’un des responsables d'une coalition de partis d'opposition.
L'opposant togolais et ex-Premier ministre Agbéyomé Kodjo, qui était arrivé deuxième à la présidentielle de 2020, est mort dimanche en exil à 69 ans, a annoncé lundi à l’AFP l’un des responsables d'une coalition de partis d'opposition.
"Agbéyomé Kodjo est décédé dans la journée de dimanche au Ghana, suite à un malaise", a déclaré à l’AFP Thomas Kokou N’soukpoe, l’un des responsables de la Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK), une coalition de partis d'opposition qui avait soutenu l’opposant à la présidentielle de 2020.
M. Kodjo avait obtenu 19,46% des suffrages à la présidentielle du 22 février, contre 70,78% pour Faure Gnassingbé, selon les résultats officiels qu’il a toujours contestés. En juillet 2020, l’opposant avait fui le Togo, à la suite d'une convocation de la justice et un mandat d'arrêt international à son encontre.
Ancien Premier ministre au début des années 2000, Agbéyomé Kodjo a occupé plusieurs postes ministériels sous le général Gnassingbé Eyadéma qui a dirigé le Togo d'une main de fer pendant 38 ans.
M. Kodjo avait été limogé en 2002 et incarcéré pendant quelques mois au Togo, avant de rejoindre l’opposition avec la création en 2008 de son parti l’Organisation pour bâtir dans l’Union un Togo solidaire (OBUTS), devenu en 2018 le Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement (MPDD).
VIDEO
CHEIKH OUMAR DIAGNE DEMANDE AU CONSEIL CONSTITUTIONNEL D’ACHEVER SON TRAVAIL
« Nous sommes confrontés à une situation inédite. Le président en exercice cherche à épuiser son mandat sans organiser l’élection présidentielle. Dans ce contexte, seul le Conseil constitutionnel peut trancher et nous sortir de cette impasse. »
GAZ SÉNÉGALO-MAURITANIEN, UNE BATAILLE JUDICIAIRE SUR PLUSIEURS CENTAINES DE MILLIARDS SE PROFILE
Un bras de fer judiciaire sur plusieurs centaines de milliards de francs Cfa. Voilà ce qui pointe à l’horizon entre British Petroleum (Bp) et Mc Dermott, au niveau du projet Grand Tortue Ahmeyim (GTA).
iGFM - (Dakar) Un bras de fer judiciaire sur plusieurs centaines de milliards de francs Cfa. Voilà ce qui pointe à l’horizon entre British Petroleum (Bp) et Mc Dermott, au niveau du projet gazier sénégalo-mauritanien, (Grand Tortue Ahmeyim).
McDermott, la multinationale américaine d’ingénierie, spécialisée dans les constructions sous-marines, était censée utiliser son poseur de canalisations «Amazon» et d'autres navires, pour honorer son contrat avec British Petroleum au niveau du projet gazier sénégalo-mauritanien (Grand Tortue Ahmeyim).
Elle devait assurer la fourniture et la pose d’ombilicaux, de conduites d’écoulement, d’équipements pour le système de production sous-marin, entre autres. Mais, elle a arrêté les travaux en raison, dit-on, d'un différend de paiement avec la compagnie Bp. Cette dernière a décidé d’engager des poursuites.
«BP, au nom du groupe partenaire, a lancé le processus dans le cadre de son accord avec l'entrepreneur sous-marin d'origine pour récupérer les pertes subies. Le partenariat cherchera à recouvrer le maximum de dommages récupérables dans le cadre d'un arbitrage exécutoire», lit-on dans un document de Kosmos Energy (Opérateur de Gta), condensant les résultats du 4ème trimestre de l’année 2023.
L’opérateur de Gta estime que sa part nette dans les dommages récupérables peut atteindre 160 millions de dollars, là où celle de Bp est estimée à 534 millions de dollars. Les joutes judiciaires risquent d’être âpres.
LE PROJET D'AMNISTIE EXAMINÉ MARDI PAR LA COMMISSION DES LOIS
Le projet de loi intervient pour amnistier les infractions commises tant au Sénégal qu’à l’étranger et couvrant une période de 2021 à 2024. (…) Il permettra à des personnes privées de leurs droits civiques et politiques d’être rétablies dans leurs droits
Les membres de la Commission des lois, de la décentralisation, du travail et des droits humains de l’Assemblée nationale examinent mardi à partir de 9 heures le projet de loi portant adoption d’une amnistie générale des faits en lien avec la politique entre février 2021 et février 2024, a appris l’APS de source officielle.
Le président Macky Sall a, dans un décret en date du 1 er mars, ordonné au Garde des Sceaux de présenter l’Assemblée nationale le projet de loi portant amnistie dont l’objectif porte entre autres sur l’apaisement du climat politique et social, le renforcement de la cohésion nationale, la consolidation du dialogue national, tout en permettant à certaines personnes qui ont eu maille à partir avec la justice de participer pleinement à la vie démocratique.
‘’Le projet de loi intervient pour amnistier les infractions commises tant au Sénégal qu’à l’étranger et couvrant une période allant de 2021 à 2024. (…) Il permettra à des personnes privées de leurs droits civiques et politiques d’être rétablies dans leurs droits’’, lit-on dans l’exposé des motifs du projet qui sera soumis aux députés.
Il y est mentionné que sont amnistiés, de plein droit, tous les faits susceptibles de revêtir la qualification d’infraction criminelle ou correctionnelle, commis entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024 tant au Sénégal qu’à l’étranger, se rapportant à des manifestations ou ayant des motivations politiques y compris celles faites par tous les supports de communication, que leurs auteurs aient été jugés ou non.
‘’L’amnistie entraine, sans qu’elle ne puisse jamais donner lieu à restitution, la remise totale de toutes les peines principales, accessoires et complémentaires, ainsi que la disparition de toutes les déchéances, exclusions, incapacités et privations de droits attachés à la peine’’, lit-on dans le document.
De nombreuses voix s’élèvent au sein de l’opposition et de la société civile pour dénoncer le texte.
UNE INSULTE AUX FAMILLES ENDEUILLÉES
Alors que plus de 60 personnes ont perdu la vie lors de manifestations politiques depuis 2021, le projet de loi d'amnistie générale annoncé risque de nier le droit à la justice des proches de victimes. Amnesty International s'élève contre l'initiative
L’ONG Amnesty international s’est élevée, lundi, contre l’annonce de l’examen prochain d’une loi d’amnistie générale des faits de violences en lien avec la politique, perpétrés entre février 2021 et février 2025 au Sénégal, estimant que son adoption constituerait un affront aux familles des victimes et une prime troublante à l’impunité.
L’adoption de cette loi d’amnistie par le parlement constituerait un manquement de l’Etat sénégalais à son obligation de justice, de vérité et de réparation qui lui incombe en vertu droit international pour les familles de plus de 60 personnes tuées lors des manifestations, dont quinzaine ont porté plainte et attendent toujours que justice leur soit rendue, a indiqué l’ONG spécialisée dans la promotion d’actions visant à prévenir et faire cesser les atteintes graves à l’ensemble des droits humains.
Les membres de la Commissions des lois, de la décentralisation, du travail et des droits humains de l’Assemblée nationale du Sénégal se réunissent mardi pour examiner le projet de loi qui sera ensuite soumis à l’approbation des députés en séance plénière.
Le projet de loi portant amnistie générale, une initiative du président Macky Sall, a été adopté le 28 février en Conseil des ministres. L’idée avait au préalable été agitée par le chef de l’Etat lors du dialogue national organisé les 26 et 27 au Centre international de conférences Abdou Diouf de Diamniadio.
Dans l’exposé des motifs, le chef de l’Etat rappelle son intention d’apaiser le ”climat politique et social” de renforcer ”la cohésion nationale” et de consolider ”le dialogue national” et permettre à ”certaines personnes qui ont eu maille à partir avec la justice de participer pleinement à la vie démocratique”.
‘’Le projet de loi intervient pour amnistier les infractions commises tant au Sénégal qu’à l’étranger et couvrant une période allant de 2021 à 2024. (…) Il permettra à des personnes privées de leurs droits civiques et politiques d’être rétablies dans leurs droits’’, lit-on dans l’exposé des motifs du projet qui sera soumis aux députés.
Il y est mentionné que sont amnistiés, de plein droit, tous les faits susceptibles de revêtir la qualification d’infraction criminelle ou correctionnelle, commis entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024 tant au Sénégal qu’à l’étranger, se rapportant à des manifestations ou ayant des motivations politiques y compris celles faites par tous les supports de communication, que leurs auteurs aient été jugés ou non.
‘’L’amnistie entraine, sans qu’elle ne puisse jamais donner lieu à restitution, la remise totale de toutes les peines principales, accessoires et complémentaires, ainsi que la disparition de toutes les déchéances, exclusions, incapacités et privations de droits attachés à la peine’’, lit-on dans le document.
Ce projet de loi constitue un déni de justice pour les victimes, ainsi que pour leurs familles, qui attendent justice, vérités et réparations, a ainsi déclaré Samira Daoud, la directrice régionale International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.
Dans des propos rapportés par le communiqué, elle soutient qu’en adoptant une telle loi, ‘’l’Etat sénégalais manquerait à ses obligations nationales et internationales, et favoriserait également l’impunité par les crimes de sang’’
Amnesty international réclame que des enquêtes judiciaires rapides, approfondies et impartiales soient menées sur l’usage de la force par les forces de défense et de sécurité lors des manifestations, et que les personnes soupçonnées d’homicides illégaux soient traduites en justice dans le cadre de procès équitables devant des juridictions civiles ordinaires’’.
De nombreuses personnes ont perdu la vie ou ont été blessées depuis 2021 dans des violences en lien avec la politique.
CES MAUX QUI MINENT L'ELEVAGE A PODOR
L’élevage, principale activité économique du département de Podor (nord), souffre des pénuries d’eau, de l’insuffisance des pâturages et des difficultés d’accès au financement
Podor, 4 mars (APS) – L’élevage, principale activité économique du département de Podor (nord), souffre des pénuries d’eau, de l’insuffisance des pâturages et des difficultés d’accès au financement, a appris l’APS auprès des professionnels de ce secteur d’activité.
Il génère en moyenne un chiffre d’affaires d’environ 27 milliards de francs CFA par an, selon le chef du service départemental de l’élevage, Yoro Diaw.
M. Diaw rappelle que d’importants investissements ont pourtant été destinés à ce département en matière d’ouvrages hydrauliques, au cours des dernières années. “Plusieurs forages ont été construits par le PUDC et le PUMA”, deux programmes publics de construction d’infrastructures socioéconomiques, rappelle-t-il.
“À ce jour, le département de Podor a 235 forages, dont 85 se trouvent dans l’arrondissement de Gamadji Saré”, observe le président de la maison des éleveurs de Podor, Aboubacry Diallo, laissant entendre que la quantité existante d’ouvrages de distribution d’eau pour le bétail reste inférieure aux besoins, malgré les efforts fournis.
“Une pluviométrie qui n’est ni abondante ni régulière”
M. Diallo reconnaît toutefois que “les longues distances entre les points d’eau destinés au bétail ont été fortement réduites, avec des ouvrages de qualité”.
Selon ce délégué départemental des éleveurs, la manière dont les forages sont gérés engendre des “pannes répétitives”.
Les pâturages, comme l’eau, sont insuffisants dans le département de Podor. “L’alimentation du cheptel local dépend de la pluviométrie, qui n’est ni abondante ni régulière”, constate Yoro Diaw, Aboubacry Diallo déplorant, pour sa part, la destruction du tapis herbacé par les feux de brousse, “un véritable fléau”.
Le ministère de l’Élevage aide les éleveurs à nourrir le bétail. Un “fonds de pérennisation de l’accès à l’aliment de bétail” a été mis en place. Il est administré par un comité départemental que dirige le préfet du département.
Le service départemental de l’élevage et les associations d’éleveurs prennent part à la gestion de ce fonds.
“Nous avons un fonds annuel de 90 millions de francs CFA” destiné à l’alimentation du bétail du département de Podor, affirme Yoro Diaw, laissant entendre que les besoins sont beaucoup plus importants que le financement disponible.
Les éleveurs du département de Podor ont du mal à trouver des financements pour développer l’activité pastorale, selon Aboubacry Diallo.
“Très peu de banques acceptent de prêter de l’argent aux éleveurs”, déplore le président de la maison des éleveurs de Podor.
Dès lors, “ça devient difficile pour nous de financer l’élevage, malgré ses énormes potentialités”, relève M. Diallo en évoquant par ailleurs les efforts fournis par les éleveurs en vue de la modernisation de l’activité pastorale.
Les “rares ressources” financières injectées par l’État sont “logées” à La Banque agricole et au Fonds d’appui à la stabulation, selon le chef du service départemental de l’élevage.
Il revient aux éleveurs de déposer des demandes de financement auprès de ces établissements financiers.
“Ce jeudi 22 février, 27 dossiers ont été examinés. Globalement, 122 millions de francs CFA ont été accordés” à ceux qui les ont déposés, indique M. Diaw, précisant que les bénéficiaires sont des éleveurs désireux d’acheter des moutons, de les engraisser et de les revendre à l’approche de la fête de l’Aïd el-Kébir (la Tabaski).
“Maintenant, faire vacciner les animaux fait partie des habitudes des éleveurs”
Yoro Diaw déplore le manque d’organisation des éleveurs. Des 55 associations d’éleveurs du département, seules trois, Dental Bamtaare Tooro, la maison des éleveurs de Podor et l’Association pour le développement de Namarel parviennent à décrocher des prêts auprès des établissements bancaires dédiés au secteur, signale Yoro Diaw.
Aboubacry Diallo aussi juge faible la capacité des éleveurs à convaincre les banques de leur octroyer des financements.
Au trio d’associations pastorales donné par le chef du service départemental de l’élevage, s’ajoute, selon lui, l’Association pour le développement de Nguendar, l’Union des jeunes agriculteurs de Koyli Wirndé (qui pratique aussi l’élevage) et la Fédération des agriculteurs et éleveurs.
M. Diallo signale, par ailleurs, que d’importants progrès ont été notés en matière de vaccination du cheptel, dans le département de Podor. “Maintenant, faire vacciner les animaux fait partie des habitudes des éleveurs”, constate-t-il.
Les éleveurs locaux se familiarisent de plus en plus avec les campagnes de vaccination du bétail, qui se déroulent souvent simultanément dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, contre la dermatose nodulaire contagieuse des bovidés, la péripneumonie contagieuse des bovidés, la peste des petits ruminants, la peste équine et la maladie de Newcastle notamment.
Ces campagnes de vaccination sont souvent soutenues par la Banque mondiale et le Projet régional d’appui au pastoralisme au Sahel.
BURKINA FASO, UN NOUVEAU MASSACRE DANS LA PROVINCE DE LA KOMONDJARI
Après le massacre d'au moins 170 civils le 25 février dernier dans plusieurs communes de la province de Yatenga, dans le nord du pays, cette fois les alertes parviennent de l'est du territoire, dans la province de la Komondjari.
iGFM (Dakar) La flambée de violence se poursuit au Burkina Faso. Après le massacre d'au moins 170 civils le 25 février dernier dans plusieurs communes de la province de Yatenga, dans le nord du pays, cette fois les alertes parviennent de l'est du territoire, dans la province de la Komondjari. Aucun bilan n'a été confirmé mais des habitants de la région parlent de plusieurs dizaines de victimes.
Selon les informations recueillies par RFI, c'est dans la commune de Gayéri, dans la province de la Komondjari de l'est burkinabè, collée à la frontière avec le Niger, que de nouveaux massacres se sont produits, et plus précisément dans les villages de Bibgou et Soualimou.
Plusieurs vidéos collectées par notre rédaction montrent des dizaines de cadavres : hommes, femmes, enfants, gisant au sol. Sur ces mêmes images, on voit quelques hommes en civils armés, sur des motos, qui recueillent et donnent à boire à des enfants, visiblement des survivants du massacre.
Comme dans de nombreuses tueries précédentes, impossible de savoir avec certitude s'il s'agit d'assassinats commis par des groupes armés, ou par des forces de défense et de sécurité issues de l'armée burkinabè.
Des habitants qui ont trouvé refuge à Fada N'gourma, chef-lieu de la province voisine (province de Gourma), confient à RFI que les coupables présumés seraient des éléments du nouveau Bataillon d'intervention rapide (BIR). Ce BIR, destiné à Gayéri, a été créé en octobre dernier par le capitaine Ibrahim Traoré. L’Agence d'information du Burkina a annoncé son installation dans la commune de Gayéri, il y a deux semaines.
Selon des rescapés, les éléments du BIR auraient commis ces exactions dans les villages auxquels ils reprochaient de ne fournir aucun volontaire pour gonfler les rangs des VDP, les supplétifs de l'armée, et considérant les villageois de facto complices des groupes armés.
La situation au Burkina Faso est particulièrement dégradée dans la région nord - Sahel, Centre-Nord, Nord, Boucle du Mouhoun - et la région de l'Est.
REMISE DES CONCLUSIONS DU DIALOGUE, CE QUE MACKY A ANNONCÉ À LA DÉLÉGATION
«Je pense qu’à la suite de ce dialogue, je serai plus à l’aise de fixer une date», a indiqué le chef de l’Etat à la délégation venue lui présenter les conclusions.
iGFM - (Dakar) Ce lundi, le président Macky Sall a reçu les conclusions du dialogue national qui avait été tenu sur l’organisation de la présidentielle. Il a profité de la rencontre, tenue au palais présidentiel, pour annoncer aux ministre et membres de la délégation, qu’il saisira le Conseil constitutionnel.
Comme annoncé mercredi, le président Macky Sall a reçu ce lundi, les conclusions du dialogue national sur la tenue de la présidentielle. «Je pense qu’à la suite de ce dialogue, je serai plus à l’aise de fixer une date», a indiqué le chef de l’Etat à la délégation venue lui présenter les conclusions. Il leur a cependant fait une précision : il compte consulter le conseil Constitutionnel pour avis, puisque la question de l’après 2 avril suscite débat.
«Comme il y a controverse sur l’après 2 avril, évidemment nous allons saisir le Conseil constitutionnel pour qu’il nous donne sa lecture sur cette situation de l’après 2 avril. Bien entendu j’ai évoqué, dit et redit ma position, ma préférence. Il reste que cet avis qui sera sollicité par le président de République, devra nous donner une ultime position qui devra permettre à tout le monde de s’accorder sur cette décision», indique le président Macky Sall. La décision du conseil Constitutionnel, dit-il, s’appliquera à tout le monde.
AMICAUX, LA FSF CONFIRME LES DEUX MATCHS DES LIONS DU SÉNÉGAL
Comme annoncé il y a quelques jours, l'équipe du Sénégal va disputer deux matchs amicaux avant la fin du mois de mars. Il s'agit des duels face au Gabon et au Bénin.
iGFM (Dakar) Sur ses différentes plateformes, la Fédération sénégalaise de football (FSF) a confirmé les deux matchs des Lions prévus ce mois-ci en France.
Comme annoncé par iGFM il y a quelques jours, l'équipe du Sénégal va disputer deux matchs amicaux avant la fin du mois de mars. Il s'agit des duels face au Gabon et au Bénin. Ces deux rencontres sont prévues respectivement les 22 et 26 mars 2024 en France (Amiens), confirme la fédération sénégalaise de football sur ses différentes plateformes. Ce sera la première sortie des hommes de Cissé depuis l'échec à la Coupe d'Afrique des Nations 2023 où ils étaient éliminés dès les huitièmes de finale par la Côte d'Ivoire.