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11 février 2025
CAMP PÉNAL, LES DÉTENUS EN GRÈVE DE LA FAIM
D’après le journal Bes Bi, tout est parti d’une punition infligée à trois d’entre eux. Cette réaction inspirée par la colère des détenus s’explique par le comportement de surveillants pénitentiaires qui auraient perturbé la Chambre 8.
Dans les prisons sénégalaises, les détenus poursuivent leur grève de la faim. Après Ziguinchor, c’est le tour de Dakar. L’information apportée par la presse du jour a été confirmée au sein de la Maison d’arrêt et de correction sise à Liberté 6. Des prisonniers ont entamé une grève de la faim hier lundi.
D’après le journal Bes Bi, tout est parti d’une punition infligée à trois d’entre eux. Cette réaction inspirée par la colère des détenus s’explique par le comportement de surveillants pénitentiaires qui auraient perturbé la Chambre 8 et trois détenus ont manifesté leur colère au sujet de cette « voie de fait ». Ils ont été mis en isolement, ce qui a déclenché des actions de solidarité de la part des autres détenus.
AÏSSATA TALL SALL DISTINGUÉE À KUALA LUMPUR
La garde des Sceaux, ministre de la Justice, a déclaré, mardi, avoir reçu à Kuala Lumpur, en Malaisie, ”The Muslim World Rania Award”, une distinction qui ‘’récompense et célèbre le leadership et l’influence des femmes musulmanes dans le monde’’.
Dakar, 27 fév (APS)– La garde des Sceaux, ministre de la Justice, a déclaré, mardi, avoir reçu à Kuala Lumpur, en Malaisie, ”The Muslim World Rania Award”, une distinction qui ‘’récompense et célèbre le leadership et l’influence des femmes musulmanes dans le monde’’.
‘’C’est avec fierté que je voudrais partager ma présence actuelle à Kuala Lumpur, en Malaisie, où je suis honorée de recevoir The Muslim World Rania Award”. Ce prix récompense et célèbre le leadership et l’influence des femmes musulmanes dans le monde’’, a indiqué Me Aïssata Tall sur son compte X.
‘’Cette célébration n’est pas une reconnaissance personnelle mais la vôtre également’’, a ajouté la garde des Sceaux, qui dit ‘’la dédie donc à toutes les femmes du Sénégal et d’Afrique, particulièrement aux jeunes filles qui, dans les difficultés du moment, doivent tracer et s’engager courageusement dans le dur chemin de la vie’’.
Par Amadou Tidiane WONE
DIALOGUE OU MONOLOGUE ?
Dans une démarche solitaire insondable, le Président Macky Sall avance, seul vers la fin de son dernier mandat. Ramant à contre-courant du processus électoral normal et normé qui fonctionne au Sénégal depuis notre accession à l’indépendance...
Dans une démarche solitaire insondable le Président de la République, Macky Sall avance. Seul. Vers la fin de son dernier mandat. Ramant à contre-courant du processus électoral normal et normé qui fonctionne au Sénégal depuis notre accession à l’indépendance, il écrit des pages d’histoire inédites, inattendues d’une personnalité, parvenue au pouvoir par des mécanismes démocratiques éprouvés.
En effet, quoique ponctué de moments de fièvre, de tensions exacerbées parfois, le modèle démocratique sénégalais s’est construit et amélioré progressivement, par l’engagement sincère d’acteurs politiques mûrs et responsables. Au fil du temps, et à la faveur de crises parfois violentes, des hommes et des femmes, du Pouvoir
comme de l’opposition, sont toujours parvenus à dépasser les stratégies personnelles de courte vue, pour mettre en perspective la survie de notre nation. Cela nous a valu des consensusfortssur le Code électoral et sur les principaux mécanismes de conquête et de gestion du pouvoir.
Contre vents et marées, le modèle sénégalais s’est affirmé comme une référence à travers le monde, malgré quelques zones d’ombres à éclairer…
Hélas ! En ce début d’année 2024, force est de constater, pour le regretter, que pour la première fois à ma connaissance, un Président de la République sortant aura mis en œuvre des mesures dont le Conseil Constitutionnel, lui-même, aura contesté la légalité. En l’occurrence, le décret présidentiel portant annulation du décret convoquant le corps électoral le 25 février 2024 est déclaré nul et non avenu. Le Conseil Constitutionnel, gardien ultime de l’inviolabilité de la Constitution a dit le Droit. Ses décisions ne sont susceptibles d’aucun recours.
Quelles conséquences aurait dû en tirer le Chef de l’Etat ?
Tout simplement, prendre un nouveau décret en tenant compte des jours perdus par son annulation et arrêter une nouvelle date. En lieu et place, le Président Macky Sall s’est engagé dans un baroud d’honneur aux conséquences actuelles graves et à venir insondables.
Au lieu de prendre la pleine mesure des risques imprévisibles qu’il fait courir au pays, le Président se livre à son jeu favori : diviser pour régner ! Au cours d’une conférence de presse taillée sur mesure, Le Président Macky Sall a convoqué la classe politique sénégalaise, la société civile, les chefs religieux, et toute autre personnalité disponible, à le retrouver à Diamniadio pour… dialoguer !
Alors que le seul problème quise pose est la fixation d’une date pour l’élection présidentielle ! Esquive, contournement de la décision du Conseil Constitutionnel, Pied de nez aux 19 candidats qui se sont investis pour satisfaire à toutes les exigences de droit pour figurer dans la liste définitive des candidats à l’élection présidentielle ? Aucune de ces hypothèses n’honore la fonction présidentielle ! Et il va falloir que le paysse mobilise pour dire NON !
Sur les 19 candidats retenus par le Conseil Constitutionnel seulement deux ont répondu à l’invitation du Président de la République. Toutesles personnalités qui ont rempli la salle ne sont que des figurants dans le contexte d’un débat, entre candidats retenus et Président sortant pours’accorder sur une date en vue de l’élection présidentielle. Le quorum n’est donc pas atteint ! Le dialogue s’est réduit à un monologue entre alliés. Une distribution minutée de la parole à des inconditionnels et autres partenaires en enfumage ne risque pas de faire illusion. Ce pays vaut beaucoup de sacrifices que cela !
Respectons le Conseil Constitutionnel !
Respectons les 19 candidats et les citoyens sénégalais qui leur ont accordé leurs parrainages !
Respectons les convenances républicaines !
« Quand l’injustice devient loi, la résistance est un devoir ». il est donc temps de se dresser et de dire fermement et résolument : – Non à une loi d’amnistie qui ne saurait intervenir préalablement à un état des lieux précis de la situation du pays. Aucun crime de sang ne saurait, non plus être absous. Les violences perpétrées sur des ci-
toyens sans défense doivent faire l’objet d’enquêtes sérieuses et des sanctions exemplaires prises.
Non à un report des élections présidentielles au-delà du 02 avril 2024 !
Ayons le Sénégal à cœur !
Par Mamadou Ndiaye
PROMESSES
Les Sénégalais s’éprennent pour leur pays. Le ciment de cet attachement n’est autre que la liberté qui reste le dénominateur commun autour duquel se fonde l’unité du peuple et de la nation.
Les Sénégalais s’éprennent pour leur pays. Le ciment de cet attachement n’est autre que la liberté qui reste le dénominateur commun autour duquel se fonde l’unité du peuple et de la nation.
Face aux crises et aux situations complexes, ils savent taire leurs divisions sans laisser libre cours à leurs élans, sans sombrer dans l’abjection. Ce sursaut, salutaire en soi, dépasse les orgueils et transcende les égoïsmes en privilégiant la confrontation des idées, des projets, le débat contradictoire pour le jaillissement de la lumière. Il est possible de tolérer la virulence mais pas la purulence !
Un tel retour à l’orthodoxie démocratique bute toutefois contre des obstacles qui ont surgi récemment pour rendre délicate la conjoncture politique. A date échue, l’élection présidentielle prévue le 25 février n’a pas eu lieu. Au grand regret des citoyens. Le décret l’abrogeant a été retoqué par le Conseil constitutionnel, invitant l’administration à organiser le vote dans les « meilleurs délais ».
D’ordinaire mieux informé que le commun des mortels, le président de la République agit en connaissance de cause. Il ne verse ni dans l’approximation ni dans l’incertitude. La prudence et la clairvoyance gouvernent son action qui ne saurait souffrir d’ambiguïté voulue ou feinte.
Les trois pôles de pouvoirs engagés dans la gestion de cette complexité ont d’abord fait prévaloir leurs prérogatives respectives. Pour autant l’équilibre n’a pas été rompu même s’il s’est révélé fragile par moments.
Au contraire, il en est sorti revigoré donnant de nos institutions une vitalité renouvelée au détour d’une convocation de la loi fondamentale comme vecteur et socle de la stabilité de la nation sénégalaise. Aucune d’elle ne s’est rachetée une conduite. Du moins pour l’instant. Aucune d’elle ne s’est non plus munie d’une boussole à l’envers pour brouiller le chemin à suivre. C’est à saluer.
A l’évidence, les Sénégalais s’en réjouissent en dépit de leurs divergences. Ils dissimulent à peine une fierté rentrée qui en dit long sur l’esprit de dépassement dont toutes les générations confondues sont dépositaires. Par devers tout, ils gardent au fond d’eux leur bon sens, mais aussi et surtout, leur libre arbitre.
Ces deux attributs, largement partagés et jalousement préservés au gré des variations des cycles politiques, confèrent à notre démocratie sa crédibilité et sa vitalité intrinsèque même si, par ailleurs, des assauts irréfléchis tentent, ici ou là, de la saborder. La confiance qu’elle inspire n’est nullement ruinée. Bien entendu les acquis, ne masquent pas les moulins à balivernes qui prospèrent sur les réseaux sociaux.
Les bruits n’étouffent pas la raison surtout en ces temps troubles. En se ressaisissant, les citoyens, de quelque bord qu’ils soient, trouvent moyen d’échanger, donc de dialoguer avec pour souci majeur de sauver le pays. Ils ont conscience que la vigilance s’impose devant les périls et les menaces qui l’assaillent.
Or, l’union sacrée peut être la parade. Elle se décline en plusieurs versions. L’une d’elles s’est traduite par le dialogue politique auquel le président sortant conviait les « forces vives » pour trouver une solution de sortie de crise.
Certains ont répondu favorablement à l’appel présidentiel. D’autres pas. Les arguments des uns et des autres se valent bien que dérivant d’une lecture différenciée d’une même conjoncture politique sévissant au Sénégal et nulle part ailleurs ! Et si ce « dialogue » n’était qu’un repli stratégique ?
Mieux, la conjugaison des volontés aurait un effet dissuasif sur d’autres volontés qui avancent masquées dans le but de fragiliser la démocratie sénégalaise en craquelant son image reluisante sur la scène mondiale.
Les médias étrangers et les officines malveillantes n’avaient d’yeux que pour le Sénégal, perçu comme le dernier réduit démocratique qui allait basculer. Dans quoi ? Ils ne le disent pas. Mais l’interprétation de leurs rêves sur un divan livrerait bien des « secrets enfouis ».
Ainsi avaient-ils débarqué en grand nombre. Vite déçus, certains sont repartis sans déplier bagages. Illusions sitôt nées, déjà perdues ! La maturité atteinte par le peuple, érigée en modèle aux dires d’observateurs sérieux, freine ou décourage les sombres desseins et les arrière-pensées, véritables mobiles d’actes manqués.
Face au danger, le Sénégal s’organise pour prendre son élan visible (et même perceptible) au plan des infrastructures et des plateformes de décollage économique. L’attrait qu’exerce notre pays s’accentue avec l’exploitation imminente de ses ressources d’hydrocarbures et la mise en perspective de son émergence à l’horizon 2035.
Dès lors, gouverner c’est prévoir. Il faut un trésor de moralité pour gérer avec sagesse une ressource aussi convoitée que le pétrole. Cela fait appel à des concertations préalables afin de couper court aux soupçons, aux intrigues, aux colères ou aux révoltes qui se répandent comme un poison dans un corps vivant.
Sous d’autres cieux, il est arrivé que les intérêts contradictoires débouchent sur des affrontements terrifiants. Ce qui donne le sentiment que les passions et les crispations sont les composantes du jeu politique. Nous en sommes loin au Sénégal. Fort heureusement.
Toutefois, ce n’est pas une raison pour baisser la garde. La démocratie d’opinion s’est déjà installée chez nous avec l’essor des moyens de communication de masse : radio, télévision, internet et sondages. Cette forme de démocratie constitue une plateforme permanente des pressions en tous genres.
Certains médias qui s’en délectent prennent le relais pour amplifier ces « fausses délibérations », croyant naïvement faire œuvre utile. En vérité, l’opinion est à courte vue. Elle est pressée et par habitude s’accroche aux raccourcis. En clair, elle privilégie le présent et néglige l’avenir.
D’où la crainte de tomber sous la patte des tyrannies qui distillent la terreur. Dans ces conditions, l’arbitraire gomme les équilibres. Il en résulte un esprit d’accaparement. Lequel provoque des ruptures qui se règlent par des moyens autres que… politiques.
Tous les pays pétroliers d’Afrique ont connu (ou vécu) ce sort peu enviable, il est vrai. Le Tchad, la Centrafrique, la RD Congo, le Congo Brazzaville, l’Angola, le Mozambique, le Nigeria sont des exemples typiques de ce déficit de gestion prévisionnelle. Ils accusent un tel retard consécutif à une violence inouïe que la ressource est perçue comme une malédiction.
Le Sénégal peut-il conjurer ce mauvais sort ? A-t-il les moyens d’inverser la perception négative collée à l’or noir pour en faire plutôt une bénédiction divine ?
Dans bien des domaines, les pouvoirs publics interagissent avec d’autres acteurs pour anticiper sur les facteurs de crispation. L’opinion est régulièrement alimentée en informations, ce qui la dissuade de colporter des rumeurs ou de changer d’humeur au gré des manipulations orchestrées par des forces sombres tapies à l’ombre et réputées « invisibles » ou « occultes ».
LE DIALOGUE NATIONAL ET LES PREMIÈRES ANNONCES DU CHEF DE L’ETAT AU MENU DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE MARDI
Les parutions de mardi 27 février commentent l’ouverture du dialogue national censé sortir le Sénégal de l’impasse politique née du report de l’élection présidentielle du 25 février et les premières annonces du chef de l’Etat
Dakar, 27 fev (APS) – L’ouverture du dialogue national censé sortir le Sénégal de l’impasse politique née du report de l’élection présidentielle du 25 février et les premières annonces du chef de l’Etat sont largement commentées par les quotidiens reçus mardi à l’APS.
Macky Sall a présidé, lundi, l’ouverture des travaux du dialogue national qu’il a convoqué et a déjà fait part de son vœu d’organiser, ‘’avant l’hivernage”, la présidentielle initialement prévue le 25 février et de sa décision d’adopter, mercredi, en Conseil des ministres, un projet de loi d’amnistie des faits ayant trait aux évènements politiques survenus dans le pays entre 2021 et 2024, lequel sera bientôt soumis à l’Assemblée nationale.
‘’Macky dialogue avec Macky’’, selon La Tribune qui souligne que ‘’les principaux acteurs politiques et sociaux ont boycotté’’ cette rencontre.
Selon Source A, ‘’de toute évidence, en dépit du nombre d’acteurs politiques et de la société civile qui l’ont honoré en s’y présentant, force est de constater que l’absence de 17 candidats officiellement désignés, de centrales et d’organisations syndicales autonomes, sans compter les organisations de la société civile ne milite pas favorablement à valider la moindre conclusion qui serait différente de ce que les absents demandent’’.
Le Soleil rapporte que ‘’le président Macky Sall a, dans son discours de clôture, déclaré que le choix de la date de la prochaine élection présidentielle ne doit pas poser de problème, elle ne devrait pas dépasser +deux ou trois mois+’’.
Selon Sud Quotidien, ‘’Macky Sall impose son dialogue’’ en suggérant une date avant l’hivernage et en annonçant une loi d’amnistie.
‘’Macky Sall prend date avant l’hivernage pour la présidentielle convoquant le ramadan, le Daaka et la loi organique sur les délais de la campagne. Et de révéler que le projet de loi d’amnistie sera adopté ce mercredi en Conseil des ministres pour être soumis à l’Assemblée nationale’’.
A propos des évènements de mars 2021, juin 2023 et février 2024, ‘’Macky Sall veut tout effacer’’, dit Le Quotidien.
‘’Au dialogue de la réconciliation nationale ouvert au Cicad de Diamniadio, le président Macky Sall a annoncé qu’il va saisir l’Assemblée nationale dès mercredi pour un projet de loi d’amnistie sur les faits découlant des manifestations politiques entre 2021 et 2024. Le président Sall a aussi remis sur la table son souhait de voir le scrutin présidentiel se tenir avant le début de l’hivernage’’, écrit le journal.
L’Info met en exergue ‘’les vérités crues de l’Eglise à Macky Sall’’. Le président du Conseil national du laïcat du Sénégal, Philippe Tine, a demandé aux leaders politiques prenant part au dialogue national de veiller à la poursuite du processus électoral et à l’organisation de l’élection présidentielle avant le 2 avril prochain.
EnQuête livre ‘’les grandes tendances’’ du dialogue. ‘’Si l’on se fie aux différentes interventions à la cérémonie d’ouverture, hier, du dialogue national, il y a peu de chances qu’il y ait élection avant le 6 mai. Les acteurs ont aussi plaidé pour une ouverture de la liste des candidats tout en préservant les acquis des 19 déjà validés. En ce qui concerne le sort du président, il dépend du consensus des acteurs’’, écrit le journal.
WalfQuotidien parle de ‘’l’impossible consensus’’ et note qu’’’avec l’absence des différentes forces de l’opposition, ces concertations se sont finalement transformées en une grande mascarade où il a été question de flatteries de flagorneries…envers le chef de l’Etat. Macky Sall se retrouve avec d’illustres inconnus. Hormis le Sg du Parti de l’indépendance et du travail (PIT) et le représentant de l’Eglise catholique qui ont mis le couteau dans la plaie en posant le débat sur le respect du calendrier électoral, l’essentiel des déclarations a porté sur des propos flatteurs envers Macky’’.
Idy, une absence intrigante
Il était très attendu au banquet du dialogue national. Finalement, pas l’ombre du leader de Rewmi hier au Cicad où se tenait le premier jour du dialogue national devant déboucher sur le choix de la date de la prochaine présidentielle. Même si Ass Babacar Guèye, un responsable de haut niveau de Rewmi, avait fait un communiqué express pour annoncer le faux bond de son leader, il reste constant que l’ancien maire de Thiès était très attendu hier. Pour preuve, un siège vide lui était réservé. Dire donc qu’il parle le même langage que Macky Sall dont il est en réalité un collaborateur officieux ! Mais avec la fureur des réseaux sociaux, il est évident que beaucoup ont changé d’avis pour échapper à un lynchage en règle sur lesdits réseaux. Mais enfin, c’est aussi une forme de dictature…
Le mandataire d’Idy justifie son absence au dialogue
Personne n’a vu l’ombre d’Idrissa Seck au dialogue qui a débuté à Diamniadio hier. Pour justifier son absence, son mandataire As Babacar Guèye explique que le leader de Rewmi avait déjà déclaré que le dialogue pour la réconciliation nationale et pour l'apaisement des cœurs doit être le premier chantier du prochain Président élu. Et que cela signifie en termes clairs que le dialogue ne peut et ne doit être celui du Président Macky Sall, dont le mandat expire inévitablement le 02 avril 2024. Selon As Babacar Guèye, Idrissa Seck a fait cette déclaration après son enregistrement à la RTS le vendredi 02 février 2024, à l'avant-veille du démarrage de la campagne électorale. Malheureusement, indique As Babacar Guèye, au Sénégal, l'écoute attentive n'est plus une qualité de nos jours. Et la fausse perception prime fortement sur la réalité souvent biaisée des hommes et des faits. D’après lui, Idrissa Seck est un éternel incompris et fait partie des plus grandes victimes de cette nouvelle tendance à l'ère des fake news et de la manipulation partisane. As Babacar Guèye précise que Idrissa Seck met toujours en avant l'intérêt supérieur de la nation et ne sera pas présent à ce « soi-disant » dialogue pour cautionner un éventuel coup d'État constitutionnel savamment orchestré par un Président en fin de règne, et à qui le Peuple a fini de tout donner.
Deux commissions mises sur pied
Pas de temps à perdre. A peine ouvert, le dialogue national va travailler sur deux ateliers. Il s’agit de la date de l’élection présidentielle et l’après 2 avril. Ainsi, deux commissions ont été mises en place. Il y a une commission placée sous la tutelle du ministre de l’Intérieur qui va réfléchir avec leurs acteurs sur la date de l’élection présidentielle. Le ministère de l’Intérieur avec la Direction des élections va travailler avec les acteurs politiques présents au dialogue sur le processus électoral. Reprise ou poursuite de toute la procédure ? C’est au dialogue de décider. Enfin, une autre commission placée sous la tutelle du ministre de la Justice va se pencher sur l’après 2 avril c’est-à-dire à l’expiration du mandat du président de la République. Les discussions vont reprendre aujourd’hui à 9 heures pour trouver ensemble un consensus.
Le PIT rejette
Prenant la parole hier à l’occasion du dialogue à Diamniadio, le Secrétaire général du Parti de l’indépendance et du travail (PIT) a indiqué que sa formation politique est contre la loi d’amnistie initiée par le Président Macky Sall. Selon Samba Sy, membre de l’actuel gouvernement, son parti ne peut pas entendre et accepter une amnistie alors que l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) a été brûlée lors des manifestations. Pour le ministre du Travail, du Dialogue social et des Relations avec les Institutions, le PIT ne peut pas avaler qu’on parle d'amnistie alors que deux jeunes filles ont été consumées dans un bus. Samba Sy ajoute également que son parti ne comprend pas qu’on puisse sur le manteau de la politique s’en prendre à des instruments de fourniture d’électricité et vaquer tranquillement à ses occupations au nom de l’amnistie. Le Secrétaire général du PIT estime qu’il n’est pas acceptable de s’en prendre à des casernes de gendarmerie en toute impunité. Toutefois, Samba Sy précise que son parti n’est pas contre une réconciliation, mais il est important de bien agir pour que demain les mêmes causes ne produisent pas les mêmes effets. Samba Sy contre la reprise du processus électoral Le Parti de l’indépendance et du travail (PIT) est contre toute reprise du processus électoral. Son Secrétaire général l’a fait savoir hier, lors de sa prise de parole au dialogue, à Diamniadio. Selon lui, sa formation politique est pour la tenue de l’élection présidentielle en conformité avec la décision du Conseil constitutionnel. Pour Samba Sy, si cela ne dépendait que du PIT, l’élection présidentielle se déroulerait avant le 02 avril.
Une grève de 72h
Le syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) a entamé hier une grève de 72 heures. Les greffiers vont paralyser la justice pendant trois jours. Dans un communiqué rendu public, ils estiment que le gouvernement est allé au-delà des limites juridiques, judiciaires et même constitutionnelles pour prendre en charge leurs préoccupations politiques de l’heure alors que sur un autre registre, « il permet à Gallo Ba, ministre de la Fonction publique et de la transformation du secteur public de détruire la vie des greffiers et des autres fonctionnaires de la justice avec des élucubrations juridiques qui ne peuvent convaincre personne ». D’après le Sytjust, le bon fonctionnement du service public de la justice et l’indépendance de la justice sont apparemment à l’extrême périphérie de l’agenda du gouvernement. Car il en résulte une paralysie des cours et tribunaux qui dure depuis trois mois. C’est la raison pour laquelle, à l’issue de leur assemblée générale au Palais de justice de Dakar, les travailleurs ont décidé d’intensifier la lutte pour atteindre leurs objectifs, notamment le passage direct de tous les greffiers à la hiérarchie A2 et le reclassement direct du personnel de la justice dans le corps des assistants des greffes et parquets, dans le cadre de la mise en œuvre définitive de la réforme du statut particulier du cadre des fonctionnaires de la justice.
Amy Dia de l’ex-Pastef évacuée à l’hôpital
Le député Guy Marius Sagna alerte sur l’état de santé de la responsable de l’ex-Pastef, Amy Dia qui est citée dans l’affaire dite des forces spéciales. A l’en croire, elle a fait un malaise depuis vendredi dernier. La prison a-t-elle caché cela à la famille d’Amy ? s’interroge le militant de Pastef. Amy Dia se trouve aux urgences de l'hôpital Abass Ndao. D’après sa famille, elle a commencé à développer une hyperglycémie (diabète) en prison. Le parlementaire exige la libération de la sympathisante de Sonko.
La gendarmerie interpelle 72 personnes dont 26 femmes
La gendarmerie continue de traquer les délinquants sur l’ancienne piste de Mermoz. En fait, les pandores ont eu écho d’agressions récurrentes dans le quadrilatère Khandar, ancienne piste, Vdn et les almadies. Ainsi la compagnie de Dakar a déployé un important dispositif, hier entre 05h et 08h. L'opération a permis plusieurs arrestations et le démantèlement de plusieurs abris de fortune. Les pandores ont mis la main sur 72 personnes dont 26 femmes, 68 Sénégalais, 03Bissau guinéens, 01 guinéen et 04 motos. Les gendarmes ont aussi détruit 10 abris de fortune.
L’appel de Mody Guiro
Le secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal est préoccupé par la tension politique. Présent au dialogue hier, il a appelé la classe politique à résoudre cette crise que traverse le Sénégal depuis 2019 avec le Covid-19.Al’en croire, l’économie est affectée par cette crise. «Nous vous invitons à travers ce dialogue à fixer la date de l’élection présidentielle. Il faut trouver un consensus pour permettre au pays de transcender cette crise», a-t-il déclaré.
Idy Thiam alerte
Représentant des organisations patronales, Idy Thiam a souligné devant l’assistance que le pays a besoin de stabilité car les activités économiques sont stagnantes. Il invite l’assistance à trouver une issue à cette crise. «Nous demandons aux acteurs de trouver un consensus pour organiser les élections dans les meilleurs délais», lance M. Thiam.
Le Forum du justiciable
Le président du Forum du justiciable, Babacar Ba, a rappelé d’emblée que l’histoire politique du Sénégal a toujours été jalonnée de dialogues. Selon lui, tous les acquis démocratiques ont été obtenus dans le dialogue. «Donc, nous saluons ce dialogue appelé par le chef de l’Etat pour trouver une solution concertée à cette crise. Nous savons que cela va se faire dans la douleur, mais il résulte de ce dialogue un consensus. Nous voulons que l’élection se tienne dans les meilleurs délais dans la paix et la stabilité», a-t-il dit.
L’agent de sécurité assomme un mineur
E. M. S est victime d’une agression au marché hebdomadaire du samedi à Khar Yalla. Le marchand ambulant qui s’est rendu sur les lieux pour vendre des ceintures s’est disputé avec l'agent de sécurité, M. Thiam. Le mineur a reçu un coup de pierre à la tête et il est tombé en syncope. Le marchand ambulant s’est réveillé à l'hôpital Idrissa Pouye de Grand-Yoff. A sa sortie, l’homme de l’art lui a délivré un certificat médical qui atteste une incapacité temporaire de travail de 21 jours. Un document qui n'était pas disponible au moment du défèrement du mis en cause au parquet. Ainsi le procureur a renvoyé le prévenu devant le tribunal d'instance de Dakar après avoir retenu le délit de violence et voie de fait. Toutefois, la mère du mineur s'est présentée à l'audience avec le certificat médical. Ainsi le parquet a demandé au juge de se déclarer incompétent. Une requête qui a été suivie par ce dernier. D’où la comparution de M. Thiam hier devant la barre des flagrants délits de Dakar pour coups et blessures volontaires. Le prévenu soutient qu’il est interdit aux marchands ambulants de se mettre devant les étals. Et la victime a violé ce règlement raison pour laquelle il a confisqué sa marchandise. Le plaignant s'est emparé d'une pierre et l'a jeté à la tempe de son antagoniste. Le comparant dit regretter son acte. Le juge n’a pas manqué de lui remonter les bretelles. Interrogé à son tour, le mineur E. M. S. renseigne que l’agent de sécurité lui a donné un coup d'épaule quand il a tenté de reprendre ses bagages de force. Ce qui l’a poussé à lui asséner un coup de pierre. La mère de la victime a réclamé 4 millions pour le dédommagement. Elle vit au village et son fils lui envoyait 1 500 ou 2 000 francs tous les jours. Le parquet quant à lui a requis l'application de la loi. Ainsi l’agent de sécurité a été déclaré coupable et condamné à deux mois ferme. En plus, il devra payer 500 mille francs à la partie civile.
Détention de l'élève à Rebeuss
Les parents de l'élève Adama Niang (18 ans) attendent toujours sa libération. En détention à la prison de Reubeuss, le porte-parole de la famille, Mamadou Niang, renseigne que le jeune Adama Niang a été illégalement arrêté pour apologie au terrorisme lors des manifestations du mois d'août alors qu'il se rendait dans la capitale sénégalaise pour un dépannage de moto. Il s'activait pendant les grandes vacances dans la mécanique de motos pour soutenir ses parents. L’élève doit faire cette année le BFEM.
Par Hamidou ANNE
MATI DIOP, SYMBOLE DU SÉNÉGAL QUI GAGNE
Notre compatriote Mati Diop est lauréate de l’Ours d’or de la Berlinale 2024 pour son documentaire Dahomey. Le film évoque la question de la restitution de vingt-six œuvres d’art à la République du Bénin dans le cadre notamment du rapport Sarr-Savoy
Notre compatriote Mati Diop est lauréate de l’Ours d’or de la Berlinale 2024 pour son documentaire Dahomey. Le film évoque la question de la restitution de vingt-six œuvres d’art à la République du Bénin dans le cadre notamment du rapport Sarr-Savoy.
En 2019, Atlantique, le premier long-métrage de la réalisatrice, film étrange sur le sujet de l’émigration avec Thiaroye, en banlieue dakaroise, comme cadre, a reçu plusieurs distinctions dont le prestigieux Grand Prix au Festival à Cannes.
A Berlin, a été sacrée une cinéaste de talent et une femme engagée, mais aussi et surtout une Sénégalaise qui rend fier notre pays. L’Ours d’or à la Berlinale est une consécration à un si jeune âge et augure une belle carrière dans le 7ème art
A mon grand regret, le prix de Mati Diop est passé presque inaperçu dans la presse nationale engluée dans les péripéties du report, du dialogue et des agitations politiciennes auxquelles toutes les structures de notre pays consacrent beaucoup trop de temps. Le Sénégal se doit d’honorer Mati Diop car elle a réussi quelque chose de grand et parce qu’elle symbolise ce que nous appelions à partir de 2002 «Le Sénégal qui gagne». En effet, à la suite de l’épopée des Lions du football au Mondial en Corée du Sud et au Japon, cette expression a fait fureur. L’Equipe nationale A avait d’entrée battu la France, tenante du titre, avant de se hisser en quarts de finale ; une première pour une Nation africaine depuis le Cameroun de 1990. Depuis, le Sénégal collectionne les titres continentaux au football et est devenu une Nation familière des grands rendez-vous internationaux.
Mati Diop est un symbole de la culture de ce Sénégal qui gagne dans la foulée du renouveau du cinéma sénégalais. Au Fespaco, en 2013, Tey de Alain Gomis avait remporté l’Etalon d’or et l’Etalon de bronze était revenu à La Pirogue de Moussa Touré. A Ouaga, en 2021, Moly Kane, avec Serbi, obtient le Poulain d’or du meilleur court métrage fiction. La liste de nos satisfactions au cinéma ces dernières années est non exhaustive.
Mati Diop nous vaut une si belle satisfaction et nous convainc que peut-être dans ce pays tout n’est pas perdu. La vulgarité et la médiocrité n’ont pas encore totalement enseveli le Sénégal. A côté du Sénégal des casseurs et de leurs commanditaires, il y a celui des gens qui travaillent dans le silence de la discrétion et ainsi par leurs succès œuvrent à préserver la place de notre pays sur la carte du monde.
Mati Diop a dédié son prix aux militants sénégalais pour la démocratie et aux Palestiniens actuellement sous les bombes israéliennes. Son message, parce que son talent a été reconnu et récompensé par ses pairs, a plus de force que les pétitions d’individus à la quête d’une gloire éphémère sur le dos de cadavres d’enfants.
Mati Diop est le Sénégal qui gagne et qui propulse chez le petit enfant à Pikine ou à Sinthiou Diongui une ambition un jour d’être lui aussi célébré à Berlin, à Cannes ou à Carthage. On y arrive par la hardiesse dans le travail et la solitude de l’effort en plus, bien entendu, des conditions favorables à l’éclosion des talents nationaux. En chaque fils du Sénégal sommeille un rêve. L’Etat a l’obligation de permettre aux enfants de notre pays de devenir les prochains Souleymane Bachir Diagne, Fatou Diome, Sadio Mané, Mati Diop, Mbougar Sarr, Astou Traoré, Germaine Acogny…
L’exemplarité est nécessaire pour une Nation. D’où l’importance de célébrer les succès de Mati Diop afin d’en faire un exemple pour tous ces enfants qui rêvent de devenir un jour acteurs ou cinéastes. Dans la même veine de l’exemplarité, il faut que la République punisse ceux-là qui n’ont offert aux jeunes du Sénégal comme modèles que le pillage et l’incendie des biens publics, l’insulte aux hauts fonctionnaires, la violence et la mort. C’est cela la Justice. Et c’est ainsi qu’on insuffle le patriotisme et le républicanisme dans le cœur de chaque enfant du Sénégal..
Voir Mati Diop sur cette scène rayonnante et radieuse, fière et digne, est enfin, à titre personnel, très émouvant. Car je pense à son oncle Djibril Diop Mambéty, à Wasis et Idrissa Diop. Notre pays a un immense potentiel créatif à offrir au monde pour le rendre plus beau et plus habitable. Je pense aussi à la transmission et je me remémore cette phrase de Jaurès : «C’est en allant vers la mer que le fleuve reste fidèle à sa source.»
Par Thierno Homere SECK
ET LE PEUPLE SENEGALAIS EN SUBIRA ENCORE JUSQU’A QUAND ?
Ils allument le feu et ensuite viennent jouer aux sapeurs-pompiers : pyromanes ça suffit
Dans une de mes contributions reprise par Leral.net le vendredi 08 juillet 2016, je parlais du film qui s’est joué dans l’affaire Karim Wade lors de sa libération et de son éloignement du pays en catimini.
Encore une fois, un autre scénario se joue entre les politiciens véreux sur le dos des populations et contre ce pays. Les politiciens doivent savoir que les négociations au Cap Manuel doivent commencer et se faire à la base d’abord avec les populations. Les compromis et les compromissions entre deux protagonistes politiciens ne doivent pas déteindre négativement sur le vécu des citoyens sénégalais si ce n’est que pour l’intérêt de ces derniers. Autrement, ce sont les leurs, à eux traitants nocturnes du Cap. J’exhorte les politiciens de toutes les obédiences de tenir en compte le peuple qui depuis est pris en otage.
Ils allument le feu et ensuite viennent jouer aux sapeurs-pompiers : Pyromanes ça suffit.
La situation que vit notre chère nation est vraiment inédite et lugubre ; de telle sorte qu’on se pose beaucoup de questions sur ce qui se passe et ce qui va se passer. Cette crise institutionnelle qui oppose deux entités majeures de notre nation est la conséquence d’une série de pagailles engendrées par des personnes opportunistes et egocentriques qui ne s’inquiètent aucunement de la misère que vivent la majeure partie des sénégalais ; Ignobles et irréfléchis, ces prédateurs dans tous les sens, doivent être mis hors d’état de nuire au pays et ses citoyens.
Les malheureux événements qui se sont passés ces dernières années ne sont que la cause de la guéguerre qui sévit au sommet de l’état, de la chasse inexplicable d’opposants et du clientélisme politique qui écarte la compétence et le mérite pour promouvoir la médiocrité. Certains dirigeants n’en font qu’à leur tête et ne pensent qu’à leurs propres intérêts. Ainsi La politique au Sénégal peut se définir comme ‘’ se sucrer sur le dos des populations’’. Et qu’il s’agisse du pouvoir ou de l’opposition, chacun se rue vers le sommet et importe peu la manière. Mais et le PEUPLE dans tout ça ?
Le peuple est en train de subir les conséquences d’un combat de gladiateurs. C’est LUI qui endosse, qu’on tue, qu’on emprisonne.
Les conséquences du bras de fer entre politiques minent l’éducation : combien d’heures ont été perdues sur le calendrier scolaire entre grèves et débrayages ? combien de générations d’étudiants sont en train d’être sacrifiés vu l’interruption de leur cursus avec des campus sociaux et pédagogiques fermés ?
En terme socio-économique, prenons juste le cas de ces femmes-là autonomes, battantes , mais pauvres dont la plupart sont des piliers de famille ; qu’elles soient des zones rurales, de la banlieue, ou des centres urbains, leurs activités génératrices de revenus sont foulées aux pieds, perturbées et menacées avec toutes ces manifestations parfois mortelles. Qui va nourrir leurs progénitures ?
Les marchands ambulants et les conducteurs de motos Jakarta, juste pour ne citer que le cas banal de sénégalais lambda « des Goorgolous » vivant au jour le jour, sont aussi fortement affectés par cette situation. Quand on se projette vers une journée de marche autorisée ou pas, les motos sont interdites de circuler, les marchands ambulants évitent les balles perdues et autres types de bavures ainsi connaissent-ils des journées chômées et non payées ou plutôt des journées non gagnées avec d’invendus de produits j’allais dire.
Que du stress, que de la psychose, que de l’insécurité, que du manque à gagner bref que du chaos dans tous les sens : la joie de vivre, cette solidarité ancienne, la chaleur humaine qui sont nos forces sociales sont en train de disparaitre dans ce pays de la Téranga.
Nous avons tous droit à une information juste mais aujourd’hui c’en est tout autre. La presse est muselée, bâillonnée et brutalisée l’exemple de la journaliste malmenée par la police et relayé par la plupart des réseaux sociaux en est une récente illustration mais non des moindres.
Beaucoup d’exemples pourraient bien être évoqués ici comme conséquences néfastes de la situation actuelle du Sénégal.
Les leaders d’opinions, dans tous les domaines, les différents pouvoirs exécutif, judiciaire, législatif doivent nécessairement se remettre en cause pour agir en conséquence de ce pourquoi ils ont été portés aux fins de leur mission, devoir par le Sénégal.
La chapelle doit être remise au beau milieu du village. Ainsi à chacun son rôle et le troupeau sera bien gardé.
Ensemble pour demain
Thierno Homere SECK
UNE INSULTE À LA MÉMOIRE DES VICTIMES
En annonçant un projet de loi d'amnistie pour les événements politiques de 2021 à 2024, le président enterre une seconde fois plus de 50 personnes tuées pendant cette période tumultueuse. Cette mesure apaisera-t-elle vraiment les esprits ?
« Au nom de la réconciliation nationale », le président de la République a annoncé hier, lors de l’ouverture du dialogue national, un projet de loi d’amnistie pour les événements politiques survenus entre 2021 à 2024. Plus de 50 personnes tuées lors desdits événements vont donc être enterrées une deuxième fois puisque l’amnistie projetée va effacer totalement les faits survenus lors de ces événements. Ce qui veut dire que les auteurs de ces meurtres ainsi que leurs commanditaires ne seront jamais jugés. Les familles des victimes devront faire un deuil définitif puisqu’aucune enquête ne sera plus faite sur ces homicides et aucune possibilité d’indemnisation ne subsistera si la loi est votée.
C’est le président de la République qui l’a évoquée en premier dans son discours d’ouverture. Après avoir noté que notre pays est confronté depuis quelques temps à une situation inédite, il a annoncé «qu’il faut savoir y mettre un terme à travers le dialogue et le consensus pour l’intérêt supérieur de la Nation...sous peine d’aller vers des lendemains incertains». C’est pourquoi, a expliqué Macky Sall, son souhait c’est que «l’on puisse aller vers une élection apaisée, inclusive et transparente». Pour accompagner cette dynamique et «dans un esprit de réconciliation nationale, je saisirai l’Assemblée nationale d’un projet de loi d’amnistie générale sur les faits se rapportant aux manifestations politiques entre 2021 et 2024’ a-t-il ajouté. Poursuivant, le président de la République a ajouté que « notre pays se trouve à un carrefour important. Mon souhait c’est que nous puissions aller vers une élection apaisée, inclusive et transparente. Je souhaite, au-delà du souci légitime de justice et de redevabilité, que l’amnistie et le pardon, par leurs vertus salutaires pour la Nation, nous aident à surmonter ces moments difficiles, afin que notre cher pays se réconcilie avec lui-même, en remettant toutes ses forces vives autour de l’essentiel : c’est à dire, la sauvegarde de notre unité nationale, toutes sensibilités confondues, et la préservation de l’Etat de droit et de la République. Cela permettra de pacifier l’espace politique, de raffermir davantage notre cohésion nationale et de maintenir le rayonnement démocratique de notre pays ».
Retour sur les événements politiques de 2021 et 2024
Ainsi, dès ce mercredi, un projet de loi d’amnistie sera déposé sur la table de l’Assemblée nationale. Des participants au dialogue se sont aussi exprimés pour donner leur position sur l’amnistie projetée. En attendant de revenir plus amplement sur ces interventions, le Témoin revient sur les faits les plus marquants qui seront pris en compte par ce projet de loi. Des faits qui, si la loi est votée par la majorité des députés, ne pourront plus faire l’objet de poursuites.
En mars 2021, le leader de l’opposition Ousmane Sonko est arrêté puis inculpé pour troubles à l’ordre public et participation à une manifestation non autorisée alors qu’il se rendait au tribunal pour comparaître devant le juge dans une affaire de viol dont il était accusé. Des émeutes ont éclaté pour s’opposer à son arrestation qui ont duré cinq jours. Elles avaient fait quatorze morts suite à des affrontements entre forces de défense et de sécurité et manifestants. Ousmane Sonko a été finalement libéré et placé sous contrôle judiciaire après une garde à vue de quelques jours.
En juin 2022, les villes de Dakar et de Ziguinchor ont été les théâtres de violences. Des jeunes de l’opposition protestaient contre l’interdiction qui leur était faite de se rassembler pour protester contre l’invalidation de la liste nationale des candidats de Yewwi Askan Wi en vue des élections législatives de juillet 2022. Parmi les candidats éliminés, Ousmane Sonko et d’autres poids lourds de la vie politique nationale. Trois personnes avaient perdu la vie lors de ces manifestations.
Un an après cet épisode, en juin 2023, le tribunal de Dakar condamne Ousmane Sonko à une peine ferme de deux ans de prison pour corruption de la jeunesse dans l’affaire de viol l’opposant à une jeune masseuse. Finalement relaxé des faits de viol et menaces de mort, il avait été condamné pour…corruption de la jeunesse. Au prononcé de ce verdict qui pouvait empêcher Ousmane Sonko de participer à l’élection présidentielle de cette année 2024, des manifestations violentes avaient éclaté. Le ministre de l’Intérieur, Félix Antoine Abdoulaye Diom, avait confirmé la mort de 16 personnes. Le bilan finalement retenu faisait état de 29 décès, survenus entre le 1er et le 4 juin 2023 inclus.
Lors du procès l’opposant à la masseuse Adji Sarr, Ousmane Sonko avait préféré se retirer à Ziguinchor, ville dont il est le maire. Le verdict est prononcé en son absence. Après quelques jours passés dans le Sud du pays, il décide de rallier la capitale à travers une caravane dite de la liberté. Sur le chemin du retour, des émeutes éclatent dès sa sortie de Ziguinchor. Un mort est enregistré à Kolda. Son convoi est bloqué à hauteur de Koungheul et Sonko est acheminé à Dakar par des gendarmes qui l’acheminent dans son domicile de Keur Gorgui où il est assigné à résidence. C’est là que, après quelques semaines sous ce régime, il est arrêté pour…le vol du téléphone portable d’une femme gendarme. Ce n’était qu’un prétexte puisqu’il est inculpé ensuite pour divers crimes dont appel à l’insurrection, atteinte à la sûreté de l’État, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste... Son parti Pastef est dissous dans la foulée.
Le samedi 3 février 2024, le chef de l’État fait une adresse à la nation à la veille du début de la campagne électorale pour l’élection présidentielle et annonce le report du scrutin qui était prévu pour le 25 de ce mois. Une décision mal accueillie par de larges secteurs de la population qui le manifestent à travers différentes manifestations violentes. Le bilan est de quatre morts et de nombreux dégâts matériels sont enregistrés.
Plus de 50 morts aux oubliettes
Si la loi est votée, l’amnistie annoncée hier par le chef de l’Etat constituera un deuxième enterrement pour les plus de 50 personnes décédées lors des événements politiques de 2021 à 2024. L’amnistie efface les faits dans la période précitée. Elle met fin aux demandes renouvelées des familles qui n’ont cessé de réclamer des enquêtes pour identifier les auteurs des meurtres des victimes. Mais aussi de possibles indemnisations financières. L’Etat a fait la sourde oreille sur ces deux préoccupations des familles des victimes. La société civile a maintes fois dénoncé ce mutisme de l’Etat. L’amnistie pourrait aussi accélérer le processus de libération des détenus politiques encore en prison. Depuis quelques jours, plus de 500 détenus ont été libérés au nom de la réconciliation politique sur une masse critique de plus de 1300 détenus arrêtés dans le cadre de ces manifestations.