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10 février 2025
BURKINA FASO, 15 MORTS DANS UNE ATTAQUE TERRORISTE CONTRE UNE ÉGLISE
Sans détailler les circonstances précises de cette attaque, probablement djihadiste, le diocèse de Dori indique que douze personnes sont mortes sur place, tandis que trois autres sont décédées au CSPS (Centre de santé et de promotion sociale).
« C’est dans la foi et dans l’espérance que nous portons à votre connaissance l’attaque terroriste dont a été victime la communauté catholique d’Essakane-Village ce jour 25 février 2024, alors qu’elle était réunie pour la prière du dimanche », a fait savoir dans un communiqué le diocèse de Dori, dans le nord du Burkina Faso.
Avant d’annoncer un effroyable bilan: 15 morts et deux blessés. « En cette circonstance douloureuse, reprend le communiqué, nous vous invitons à la prière pour le repos en Dieu de ceux qui sont morts dans la foi, pour la guérison des blessés et pour la consolation des cœurs éplorés. Prions aussi pour la conversion de ceux qui continuent de semer la mort et la désolation dans notre pays, est-il écrit dans le communiqué. Que nos efforts de pénitence et de prière en ce temps béni du Carême nous obtiennent la paix et la sécurité pour notre pays le Burkina Faso».
Sans détailler les circonstances précises de cette attaque, probablement djihadiste, le diocèse de Dori indique que douze personnes sont mortes sur place, tandis que trois autres sont décédées au CSPS (Centre de santé et de promotion sociale) « par suite de leurs blessures ». Essakane-Village se trouve dans la zone dite des « trois frontières », aux confins du Burkina, du Mali et du Niger, un repaire de groupes djihadistes.
Le Burkina Faso est, depuis 2015, le théâtre d’attaques régulières de groupes djihadistes affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique, actifs dans plusieurs régions et provoquant une forte instabilité. Près de deux millions de personnes ont été obligées de se déplacer à l’intérieur du pays en raison des violences, qui ont fait au moins 20 000 morts. Le gouvernement de transition issu du coup d’État du 30 septembre 2023, et dirigé par le capitaine Ibrahima Traoré, a fait de la lutte contre les djihadistes son cheval de bataille.
MACKY SALL CONSPUÉ
"Il doit partir au plus vite, on veut tourner la page". Ce sentiment d'exaspération est largement partagé au Sénégal après l'annulation du scrutin par le président alors que la résistance s'organise face à ce que d'aucuns qualifient de dérive autoritaire
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 26/02/2024
Le refus du président sénégalais Macky Sall d'organiser l'élection présidentielle comme prévu initialement le 25 février dernier n'a fait qu'empirer la crise politique que traverse le pays depuis plusieurs mois. Selon plusieurs acteurs de la société civile rencontrés par un journaliste de L'Humanité dans la capitale Dakar, cette décision "illégale" du chef de l'État ne fait que cristalliser la colère croissante d'une partie de la population contre sa gouvernance jugée de plus en plus autocratique.
"Il doit partir au plus vite, on veut tourner la page", déclare sans détour El Hadj, un habitant du quartier de Yoff rencontré par le journaliste. Un sentiment largement partagé au Sénégal où Macky Sall est de plus en plus "honni" depuis qu'il a reporté sans fixer de nouvelle date le scrutin présidentiel dont le premier tour devait se tenir le 25 février. Une décision que le Conseil constitutionnel a jugée contraire à la loi, enjoignant au chef de l'État d'organiser l'élection dans les "meilleurs délais". Pourtant, lors de son allocution télévisée le 22 février, Macky Sall est resté évasif, refusant de fixer une nouvelle date et préférant évoquer de manière floue un "dialogue apaisé".
Ce report fait culminer la colère contre la dérive autocratique du président Sall depuis 2019. Cette année-là marque un tournant avec l'attaque judiciaire lancée contre Ousmane Sonko, figure de l'opposition et candidat déclaré à la présidentielle, au travers d'une affaire de "viols" finalement non étayée. En mars 2021 puis juin 2023, son arrestation puis sa condamnation fallacieuse avaient déclenché de vastes manifestations à travers le pays, durement réprimées.
Selon le bilan dressé par Seydi Gassama, directeur d'Amnesty Sénégal, la répression excessive des autorités depuis trois ans a fait au moins 60 morts, dont 55 par balles, un chiffre qui pourrait dépasser la centaine selon les organisations de défense des droits humains. Quatre personnes ont encore été tuées par balle lors de la manifestation du 9 février contre le report de l'élection.
Parmi les organisations en première ligne contre la "politique néocoloniale" de Macky Sall et sa "décrédibilisation de tous les contre-pouvoirs", le Frapp (Front pour une révolution anti-impérialiste populaire et panafricaine) mène un "combat farouche". Son coordonnateur Daouda Guèye dénonce aussi bien les "violations des libertés et de l'État de droit" que "le pillage des multinationales". Lui-même affirme avoir été torturé par la police en 2022 après une manifestation.
La répression s'abat également sur d'autres acteurs comme les journalistes, citoyens, défenseurs des droits humains ou étudiants. Même ceux qui ont soutenu Macky Sall se sentent aujourd'hui "désolés" face à sa "dérive autoritaire", à l'image d'Abdou Khafor Kandji du collectif Y'en a marre. Ce collectif citoyen, tout comme le nouveau mouvement "Aar Sunu Election", rejettent la "tentative de diversion" proposée par le chef de l'État le 23 février pour sortir de crise.
Les autorités religieuses, comme l'archevêque de Dakar, ont également critiqué le report du scrutin, signe de l'ampleur de la contestation dans la société sénégalaise face à la "volonté fascisante de contrôle" dénoncée par le professeur Oumar Dia. Selon plusieurs observateurs, la mobilisation croissante de la société civile témoigne de sa "résilience" et de sa "capacité de résistance" face à l'autocratie grandissante du régime de Macky Sall.
VIDEO
DES ARTISTES DISENT BASTA !
La situation actuelle du Sénégal secouée par une tension sociopolitique interpellent tous secteurs. Et des artistes au nombre de 10, toutes disciplines confondues, à visage découvert, ne sont pas en reste.
La situation actuelle du Sénégal secouée par une tension sociopolitique interpellent tous secteurs. Et des artistes au nombre de 10, toutes disciplines confondues, à visage découvert, ne sont pas en reste. Dans une vidéos courte en noir et blanc d’une durée 1 mn 57, le maitre-mot est «Ça suffit», «on n’en veut plus».
Moussa Sène Absa (Cinéaste) - «Une décennies d’interdictions des libertés»
«Ça suffit. Une décennie d’interdictions des libertés et d’interdictions de manifester. On n’en veut plus»
Ma Sané (Musicienne) - «Esprit partisans qui a failli diviser le Sénégal»
«Ça suffit. Une décennie de clientélisme et d’esprit partisan qui a failli diviser le Sénégal. On n’en veut plus».
Maky Madiba Sylla (Artiste-Cinéaste) - «Des personnes emprisonnées sans aucune base légale»
«Ça suffit. Des centaines de personnes emprisonnées sans aucune base légale pour intimider et gouverner par la peur. On n’en veut plus».
Hervé Samb (Artiste-Musicien) «Le seul dialogue que les Sénégalais exigent»
«Le seul dialogue que les Sénégalais exigent, c’est celui qui se fera par les urnes pour réconcilier le peuple avec lui-même et ouvrir de nouveaux lendemains».
Doudou Ka (Musicien-Producteur)- «Toute chose à une fin»
«Ça suffit. C’est le moment d’organiser des élections transparentes et de respecter le calendrier républicain. Et rendre notre pays stable et en paix tel que nous vous l’avions confié. Toute chose à une fin».
Par Ousseynou LY
ATTENTION, NE NOUS TROMPONS PAS DE COMBAT !
Faisons appel à notre lucidité et intelligence politique pour sortir indemne des schémas politiques qu’on veut encore nous imposer sous forme de combat de principe.
Certains ont dû certainement noter un mutisme de ma part sur la situation politique du Sénégal. Nombreuses ont été les sollicitations médiatiques auxquelles je n’ai pas répondues favorablement car préférant observer la situation actuelle et ses évolutions. A cela s’ajoute, avant toute communication de ma part, une prise d’informations ou une appréciation de la sincérité des uns et des autres dans ce combat dit « Combat de principe » et d’autres informations que je jugeais capitales.
C’est en ce jour, 25 février 2024, qui devait être le moment de l’expression populaire à travers les urnes, que je décide de vous adresser ma modeste lecture, à la lumière des événements, de la situation tirée de mes convictions et de mon engagement à servir une cause noble sans compromission des principes et de l’objectivité qui encadrent toutes nos actions. En m’engageant en politique, je m’étais juré d’être sincère quels que soientles enjeux etla gravité du momentum politique et d’assumer mes positions et postures quelles que soient les conséquences qui en découlent.
Pourquoi avons-nous créé et promu le parti politique PASTEF ? Tout naturellement quand on crée un parti c’est pour conquérir et exercer le pouvoir par les voies démocratiques. Je rappelle que la posture de combat de PASTEF durant ces trois dernières années n’était dû qu’aux différents assauts venant du régime et auxquels nous avons résistés pour que le projet demeure et parvient à la consécration en 2024. Jamais le pouvoir de Macky n’a cessé d’essayer d’anéantir ce projet en passant par des complots les uns plus mesquins que les autres. Nous sommes passés par quatre feux pour en arriver là : participer à l’élection présidentielle de 2024. N’est-ce pas là déjà une victoire ?
Le président Ousmane SONKO a été un véritable stratège pour qu’on en arrive là. Pour se faire il s’est départi de toute émotion et de tout autre sentiment de haine envers ses persécuteurs afin que ceci n’altère pas sa vision des choses sinon aujourd’hui toute cette stratégie échouerait. Voilà une voie à suivre si nous voulons atteindre notre objectif à savoir accéder au pouvoir et changer les choses pour le grand bonheur de nos compatriotes
Que cela soit claire ! Je n’appelle à aucune impunité envers tout persécuteur. Mais la lucidité et la sérénité doivent nous guider désormais à sortir indemne de cette situation. Après cette première victoire à savoir avoir un candidat à l’élection et d’être en bonne posture pour la victoire finale, il nous faut faire preuve d’une grande délicatesse pour déjouer les autres schémas politiques officieux en cours, venant d’une partie du régime mais appuyée par une certaine opposition et d’une certaine société civile qui préférerait avoir encore Macky Sall au pouvoir que de voir Ousmane Sonko ou Bassirou Diomaye Faye lui succéder. Oui je suis formel, certains qui se réclament de l’opposition ou de la société civile préféreraient le statuquo d’une situation profitable à un coup de force militaire que de voir PASTEF prendre le pouvoir en 2024. Pour eux, déjà au crépuscule de leur carrière politique ou de leur «militantisme citoyen», comme ils le réclament, ce sera la fin des privilèges, passe-droits et autres libéralités qu’ils tiennent du régime même quand ils font semblant de s’y opposer.
Si le président Macky Sall est en train de dérouler son agenda actuel c’est parce qu’il a bien des soutiens de principe officieux venant de certains acteurs.Alors pourquoi devrait-on, encore une nouvelle fois, être l’agneau du sacrifice ? Certains qui se disent aujourd’hui à cheval sur les principes de démocratie et d’État de droit sont ceux qui gardaient le silence quand le PROS et PASTEF étaient persécutés et dépouillés de tous leurs droits en violation de la constitution et des lois ? Les principes, la démocratie et l’Etat de droit n’ont pas commencé le 3 février 2024. C’était bien avant.
Comment comprendre depuis l’annonce du report de l’élection présidentielle qu’il n’y a toujours pas cette mobilisation populaire politique autour des questions essentielles ?Ou bien c’est PASTEF seulement qui est un parti politique dans ce pays ?
Comment dix-neuf candidats qui se disent tous majoritaires pour remporter l’élection présidentielle n’arrivent toujours pas à imposer le rapport de force sur le terrain à Macky Sall ? Si nous n’y parvenons toujours pas, à part quelques manifestations, c’est parce qu’il n’y a pas une sincérité de l’engagement dans ce combat. Mieux, je vous révèle ici que certains, entre quatre murs, ont même donné leur accord pour une place dans un futur gouvernement de transition de courte durée. Le reste n’est que de la comédie. Donc pour une fois, PATRIOTES, refusons de servir de dindon de la farce politique qui se joue loin des caméras des conférences de presse et autre déclarations symboliques.
Cela commence par nous faire croire que si Ousmane SONKO sort de prison dans ces moments c’est qu’il aura compromis son combat. C’est faux ! Aujourd’hui plus qu’hier, nous avons besoin du pdt SONKO dehors pour mener les troupes et battre campagne aux côtés de notre candidat. En plus de sa libération, celle de tous les détenus politiques également fera beaucoup de bien à leurs familles et proches qui souffrent de leur absence. Si Macky Sall décide de libérer Ousmane Sonko, son candidat et ses militants, ce sera non pas une compromission ou un reniement des principes du combat mais une réparation d’une situation qui ne devait pas avoir lieu. Ce ne sera pas une grâce qu’il leur offre mais des droits spoliés qu’il leur retourne. Ce que visiblement certains de l’opposition et/ou de la société civile ne veulent pas.
Président SONKO, acceptez de sortir svp. Venez parler aux militants et aux Sénégalais, vous avez toute la légitimité pour le faire. Vous avez le leadership pour indiquer la voie de sortie de crise pour l’intérêt général et vous saurez parler aux Sénégalais en assumant, comme toujours, votre posture faite de patriotisme, de désintéressement et de vérité.
Que Macky Sall décide d’organiser les élections avant le 02 avril ou bien au-delà, nous devons refuser d’être les perdants pour une énième fois car loin de nous se dessinent encore des reconfigurations politiques auxquelles on veut nous éloigner en nous demandant de rester sur les «principes». PATRIOTES, pour une fois, ne suivons pas notre haine envers le régime. Contrairement à certains, nous ne voulons pas de poste dans un gouvernement ou de prébendes mais nous voulons que ce projet arrive au pouvoir en 2024 et disposer des leviers politiques pour servir nos compatriotes. Ne tombons pas dans les panneaux des « principes présents» qu’on dresse devant nous pour nous mettre aux arrêts politiques. Faisons appel à notre lucidité et intelligence politique pour sortir indemne des schémas politiques qu’on veut encore nous imposer sous forme de combat de principe. Refusons cela !
Je précise que mon propos n’engage que moi et n’est imputable ni à PASTEF et ni à la coalition Diomaye Président
Ousseynou LY
Citoyen avant d’être militant
Membre du Cabinet du PROS
LE DIALOGUE NATIONAL INITIÉ PAR MACKY SALLA LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE LUNDI
s’intéressent à l’ouverture du dialogue national initié par le président Macky Sall pour déterminer la date de l’élection présidentielle et la continuité du pouvoir à l’expiration de son mandat, le 2 avril, une rencontre boycottée par 16 des 19 candidats.
Dakar, 26 fev (APS) – Les quotidiens reçus lundi à l’APS s’intéressent à l’ouverture du dialogue national initié par le président Macky Sall pour déterminer la date de l’élection présidentielle et la continuité du pouvoir à l’expiration de son mandat, le 2 avril, une rencontre boycottée par 16 des 19 candidats et une bonne partie de la société civile.
‘’Dialogue sur fond de division, de quoi va-t-il accoucher en l’absence de 16 des 19 candidats retenus, de la majorité des candidats dits spoliés et d’une bonne partie de la société civile?’’, s’interroge à la Une Vox Populi.
Les Echos note que ‘’Macky Sall est boycotté par la majorité des acteurs’’. ‘’Parmi les candidats retenus, seuls Idrissa Seck, Mahammad Boun Abdallah Dionne et Amadou Ba sont partant ; le front des candidats à la présidentielle (FC25) refuse catégoriquement de participer ; la majorité des candidats spoliés font la politique de la chaise vide ; la société civile et Aar sunu élection lui tournent le dos’’, résume le journal.
Selon Libération, ‘’le FC 25 persiste et signe’’ dans son refus de participer au dialogue national.
‘’Les pro et les anti-dialogue : Prime à la radicalité’’, dit EnQuête qui écrit : ‘’Le dialogue national qui s’ouvre aujourd’hui va se faire sans l’opposition significative qui regroupe l’écrasante majorité des candidats retenus par le Conseil constitutionnel. Le chef de l’État pourra compter sur le collectif pour la défense de l’inclusivité électorale et la démocratie regroupant des candidats dits +spoliés+ et aussi les candidats Amadou Ba, Mahammad Boun Dionne et Idrissa Seck’’.
Selon Bës Bi, ‘’Macky Sall invite, FC25 évite’’. ‘’Le ministre de l’Intérieur Sidiki Kaba a annoncé, samedi, que le président de la République recevra, ce lundi, en prélude du dialogue national, les 19 candidats à l’élection présidentielle avant de s’entretenir, avec ceux qui ont été recalés. Cependant, le FC25, qui regroupe les candidats retenus par le Conseil constitutionnel, a d’ores et déjà indiqué qu’il ne participera pas à ces concertations’’, rapporte le journal.
Pour Le Quotidien ‘’Macky Sall marche sur un fil’’.
‘’Si le déroulé du processus électoral a provoqué un gros malaise entre la classe politique et le Conseil constitutionnel, c’est Macky Sall qui s’est retrouvé dans une position inconfortable. Il va devoir trouver la bonne formule en tentant de recoller les morceaux avec un dialogue qui n’emporte pas l’adhésion de tout le monde. Comment créer un consensus fort dans ces conditions? Ou faut-il garder le statu quo? Questions pour un Président’’, écrit le journal.
L’As note que ‘’Macky Sall joue carte sur table’’ et souligne que ‘’malgré l’absence annoncée des membres du Front des candidats à l’élection présidentielle (FC25), le dialogue initié par le président Macky Sall débute aujourd’hui dans l’après-midi’’.
”Prévu pour deux jours, trois candidats retenus dans la liste du Conseil constitutionnel y participeront. Il s’agit d’Amadou Ba, d’Idrissa Seck et de Mahammad Boun Abdallah Dionne. Des membres de la société civile tels qu’Alioune Tine et le Forum du Justiciable ont également béni l’appel de l’actuel locataire qui veut jouer carte sur table avant de fixer la nouvelle date de la présidentielle. Il faut souligner également que le porte-parole du Mouvement des Doomu Daara Patriotes (Mod- dap), Imam Dramé, a fait une sortie pour exprimer son adhésion au dialogue’’, écrit L’As.
”Focus sur la date” de l’élection présidentielle, titre WalfQuotidien. ‘’Alors qu’il est fortement attendu sur une date pour la tenue de la présidentielle avant son départ, le chef de l’Etat convie la classe politique à un énième dialogue. Une diversion dont les recommandations, quelles qu’elles soient, ne peuvent être au-dessus de la décision du Conseil constitutionnel qui demande une date dans +les meilleurs délais+’’, estime la publication.
Le Soleil met en exergue ‘’les décisions fortes’’ du Sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de la CEDEAO sur les crises politiques au Sénégal, au Niger, en Guinée et au Mali. ‘’Dakar conforté, Niamey, Bamako et Conakry soulagés’’, affiche le journal, qui note que ‘’la CEDEAO a annoncé, plusieurs mesures, dont la levée des sanctions contre le Niger, le Burkina et la Guinée, lors du Sommet extraordinaire de la Conférence des chefs d’État et de Gouvernement samedi 24 février à Abuja’’.
Les chefs d’Etats ”préconisent” le dialogue au Sénégal et ”félicitent” le président Macky Sall pour ses réalisations en faveur du développement, souligne le journal.
LES FAMILLES DES DÉTENUS POLITIQUES CRIENT À L’INJUSTICE
Des Sénégalais ont répondu massivement à l'appel de mères, pères, frères et sœurs... des détenus politiques
Des Sénégalais ont répondu massivement à l'appel de mères, pères, frères et sœurs... des détenus politiques. Le collectif pour la libération des détenus politiques qui a tenu une grande mobilisation samedi au terrain de Sacré-Cœur dénonce l’injustice et exige la libération des détenus.
Le terrain Sacré-Cœur a été le point de ralliement du collectif pour la libération des détenus politiques, samedi. Parents, proches, anciens détenus et sympathisants de l’ex-Pastef ont bravé le soleil pour exiger la libération des détenus politiques qui ne sont pas encore relaxés malgré l’élan de décrispation. Le secrétaire administratif du collectif, Babacar Djiméra, indique que l’objectif de la manifestation est de sensibiliser la population face à une injustice. Il estime cependant que l’autorisation de plusieurs manifestations le même jour est une stratégie de division qui, à son avis, n’a pas fonctionné, vu la mobilisation.
Porte-parole du jour, Sokhna Ndèye Diop déclame le message du collectif. «Oui, nous sommes les familles des détenus politiques, et nous en sommes ô combien fières et honorées (...). Nous sommes les mères de ces hommes, de ces femmes, de ces jeunes qui ont fait parler le sang de leurs ancêtres, qui ont dit non, qui ont résisté, qui ont bravé la mort pour défendre l'Etat de droit et la démocratie. Nous sommes fières de ces dignes fils et filles du Sénégal qui, avec leur sang, sont en train de réécrire l'histoire...», déclare-t-elle, sous l’acclamation du public.
Dopée par la foule, elle lance, dans la foulée, un appel au président de la République. «L'histoire retiendra que sous votre magistère, des cœurs de mères de la nation ont été brisés. On retiendra que pendant votre passage à la tête de la république, vous n'avez pas gouverné, mais vous avez régné. Les mamans et les femmes au foyer se souviendront de votre règne de souffrance et de misère, d'inquisitions et d'injustices, un magistère de sang et de morts et de paquetages de nos fils... , ajoute Mme Diop avant de clamer : «Le peuple s'est soulevé, le peuple est prêt à payer le prix de la libération.»
Elle livre le message des détenus du fonds des prisons. «Les détenus de Rebeuss, du Cap manuel demandent justice... Ces jeunes incassables restent dignes et fiers dans l'enfer de leurs geôles. Ils ne veulent ni de votre amnistie, ni de votre pitié. Ils ne veulent pas de votre clémence parce que vous êtes froid et sans cœur. Du fond de leurs cellules, entre le silence des murs, un seul mot désormais leur tient à cœur, nourrit leur espérance : justice ! Justice pour les vivants, justice pour les morts», déclare Sokhna Ndèye Diop.
Venus prendre part à la manifestation, Ndèye Maguette Thiam, mère du détenu Abdoulaye Diallo Ndiaye emprisonné depuis le 1er août 2023 et libéré le vendredi 16 février 2024 continue de mener le combat. «Tant qu’il reste un détenu politique, on continuera à mener le combat», dit-elle.
Les anciens détenus ont eux aussi pris la parole pour apporter leurs témoignages. Hannibal Jim lance un message au tenant du pouvoir : «Il a deux choix : soit il part, soit on le dégage !». Le député Birame Soulèye Diop estime qu’emprisonner 1 800 personnes, «c’est mettre le même nombre de familles dans des difficultés...». Le gars dit : ‘’il n’y a pas de détenu politique’’, le public rétorque : «c’est faux !»
Accrochage entre des pro Sonko et des pro Khalifa Sall
Les partisans d’Ousmane Sonko et ceux de Khalifa Sall se regardent toujours en chiens de faïence depuis le premier dialogue. Depuis lors, à chaque manifestation politique, les partisans principaux des deux fondateurs de l’Alliance Yewwi Askan Wi se donnent en spectacle. Avant-hier, lors de la manifestation de F-24, une guerre des pancartes a failli tourner au vinaigre. Même s’il y a eu quelques rixes, le pire a été évité. Pendant que les partisans de Sonko entonnent leur refrain à la gloire de leur leader en prison «Sonko namnaala», les pro Khalifa Sall se sont mis à scander «Nuun Khalifa lanu beug». Mais pendant qu’ils jouaient à celui qui crie le plus fort, les nerfs étaient tendus. Dans ce méli-mélo, une bagarre a éclaté.
200 bacs à ordures aux commerçants du marché de Kaolack
L'opérateur économique, l'initiateur des 72 heures du Sine Saloum, par ailleurs président de l'Asc Saloum, a offert ce week-end des bacs à ordures aux commerçants du marché central de Kaolack. La cérémonie de remise du matériel s'est déroulée au grand bonheur des commerçants et travailleurs du marché central de Kaolack. Au total, 200 bacs à ordures ont été mis à la disposition des commerçants pour rendre plus attrayante l'image de l'un des plus grands marchés de la sous-région. Selon Fallou Kébé, ce don entre dans le cadre de l'amélioration de l'hygiène publique et du cadre de vie à Kaolack. Pour M. Kébé un marché ne doit pas être un dépotoir d’ordures et les usagers du marché ont droit à un meilleur cadre de vie pour pouvoir préserver, au mieux, leur santé. Il annonce le curage des canaux au sein du marché de Kaolack. Les commerçants ont remercié leur donateur qui vient de soulager un problème crucial dans le marché central. Selon le délégué du marché, Lamine Ndao, les principaux problèmes du marché sont la question de l'hygiène, de l'éclairage et de la sécurité. À l’en croire, avant l’arrivée de ces deux-cents bacs à ordures, le marché central ne disposait que d’une seule poubelle installée par la Société nationale de gestion intégrée des déchets (SONAGED). Il espère que la municipalité va envoyer des équipes pour débarrasser les ordures.
Grève des travailleurs des Collectivités territoriales
Le mouvement d’humeur de l’intersyndicale des travailleurs des Collectivités territoriales du Sénégal ne faiblit pas. Après le mot d’ordre de grève de 96 heures qui a pris fin vendredi dernier, l’intersyndicale des travailleurs des Collectivités territoriales du Sénégal annonce un autre plan d’actions. Les travailleurs décrètent encore un mot d’ordre de grève de 96 heures à partir du mardi sur l’étendue du territoire national. L’intersyndicale demande aussi aux travailleurs de porter des brassards rouges aujourd’hui et observer un débrayage à partir de 10h. Elle renouvelle donc son invitation au gouvernement de diligenter le dénouement de la crise. Non sans fustiger la passivité doublée du mutisme des autorités.
La police met hors d’état de nuire deux agresseurs
Les hommes du commissaire de Dieuppeul, El Hadj Ali Sow, ont mis aux arrêts les agresseurs qui semaient la terreur à la Sicap et sur l’avenue Bourguiba. En effet, n’eût été la vigilance du vigile O. Touré, les agresseurs F. Dieng et I. Diaw allaient faire d’autres victimes. En effet, le 5 février dernier, tôt le matin, en allant au travail, l’agent de sécurité avait constaté qu'il y avait deux jeunes hommes à bord d'une moto qui le suivaient. Ainsi, il a pris ses précautions tout en continuant son chemin. Arrivé à hauteur de la mairie de Grand Dakar, la personne qui était supportée sur la moto l’a surpris par derrière et a essayé de lui arracher son téléphone, mais il a résisté tout en essayant de la faire tomber de la moto mais en vain. Quelques mètres après, ils sont tombés sur une fille à qui ils ont arraché le téléphone portable. La fille a crié «au voleur !» et ils ont essayé de disparaître en empruntant la rue qui mène vers Dieuppeul. Sur ce, un gars qui s'entraînait aux alentours a vu l'action et a jeté devant eux une pierre pour leur barrer la route. Ils l’ont heurté et sont tombés. C’est ainsi qu’ils ont été maîtrisés. Informés, les éléments du commissaire de Dieuppeul, El Hadj Ali Sow se sont transportés sur les lieux pour interpeller les agresseurs. A la police, une fouille a été faite sur les mis en cause. Trois téléphones portables ont été retrouvés par devers eux. Les deux victimes se sont présentées au commissariat de Dieuppeul pour faire leurs dépositions. Selon le plaignant S A Sène, il a été agressé le même jour vers les coups de 6 heures du matin à sa sortie de la mosquée de Bopp. M. F. Dieng et I. Diaw ont été déférés au parquet pour les délits d’association de malfaiteurs et de vol en réunion commis avec violence et avec un moyen de locomotion.
Mati Diop remporte l'Ours d'Or pour son film Dahomey
Le cinéma sénégalais vient à nouveau d'être honoré parmi de grands pays du cinéma, d’après le ministre de la Culture du Patrimoine historique. Notre compatriote Mati Diop a remporté la plus haute distinction aux Berlinades, notamment l'Ours d'Or pour son film Dahomey. Selon Aliou Sow, c’est une nouvelle consécration pour cette jeune femme pétrie de qualités et de compétences, après avoir remporté, au Festival de Cannes en 2019, le Grand Prix pour son film Atlantique. Cette nouvelle distinction confirme, à ses yeux, la grande qualité du cinéma sénégalais qui continue de marquer de son empreinte positive et inspirante le cinéma africain et mondial. Il adresse les félicitations de Macky Sall et du gouvernement à Madame Mati Diop. Il félicite également les techniciens sénégalais, à l'instar de Fabacary Coly qui, dans l'ombre, ont participé à faire le succès du film. A l’en croire, ce trophée est significatif pour le Sénégal, surtout que le film plébiscité évoque un sujet qui intéresse l'Afrique toute entière préoccupée, entre autres sujets, par la restitution des œuvres de son patrimoine artistique et culturel, indûment conservé dans des musées étrangers. A souligner par ailleurs, lors de la réception de l’ours d’Or, que Mati Diop a exprimé sa solidarité au peuple sénégalais qui lutte pour la tenue de la présidentielle dans les meilleurs délais.
Le leader de Gueum Sa Bopp boycotte le dialogue
Candidat recalé à la présidentielle, Bougane Guèye Dany rejette le dialogue qui démarre aujourd’hui. Selon lui, c’est la tristesse et la consternation pour la démocratie sénégalaise car ce dimanche 25 février devait être la date historique pour en finir avec le régime le plus totalitaire et le pire spoliateur que le Sénégal n’ait jamais connu. Le Sénégal, tout comme lui le plus grand spolié de l'histoire politique, ne mérite pas ce coup d'épée contre la démocratie. C’est la raison pour laquelle le mouvement Gueum Sa Bopp, dit-il, a toujours milité contre le report de la présidentielle. Il rappelle que le collectif des spoliés n’a jamais demandé le report des élections à Macky Sall, et précise aussi que les principaux géniteurs et promoteurs du parrainage sont aujourd’hui dans l’opposition pour le même combat. Pour préserver la démocratie, Bougane Guèye Dany demande au chef de l’Etat d’exécuter les directives du Conseil constitutionnel. Selon lui, à travers ce dialogue, Macky cherche une caution. En tout cas, Gueum Sa Bopp refuse d’être les dindons d’une farce qui se joue depuis un bon moment.
Mame Boye Diao au Conseil constitutionnel aujourd’hui
Restons sur le dialogue pour dire que le candidat El Hadji Mamadou Diao refuse de cautionner le dialogue. Il est d’avis que le Président Macky Sall ne devait discuter qu’avec les candidats retenus officiellement par le Conseil constitutionnel. Selon l’édile de Kolda, ce qu'il organise, c'est tout sauf ce que le Conseil constitutionnel lui a demandé. A l’en croire, les candidats retenus vont dialoguer avec les populations. Il l’invite à appliquer la décision du Conseil constitutionnel, le seul juge des élections. Le calendrier électoral appartient au peuple et qu'on laisse les Sénégalais choisir librement leur Président, lance-t-il. Le maire de Kolda est d’avis que la démocratie est morte au Sénégal. El Hadji Mamadou Diao sera aujourd’hui au Conseil constitutionnel pour déposer un recours parce que l'heure est assez grave.
MAMADOU LAMINE DIALLO PROPOSE LE 24 MARS
Le leader du mouvement Tekki propose une nouvelle date pour la tenue de la présidentielle. Selon Mamadou Lamine Diallo, les dialogues du de Macky Sall, c’est toujours pour habiller des décisions déjà prises. Manifestement, dit-il, Macky Sall ne veut pas rencontrer les candidats retenus par le Conseil constitutionnel. Il préfère les candidats recalés. Néanmoins, il lui propose de faire valider par le Conseil constitutionnel la date du 24 mars 2024 pour l’élection présidentielle, assurant 21 jours de campagne électorale. En cas de deuxième tour après le 2 avril 2024, dit-il, le Conseil constitutionnel doit décider de la conduite à tenir, sachant que le mandat de Macky Sall se termine le 2 avril et ne peut être prolongé en aucun cas.
Dimanche, un jour sombre pour la République
Pour le candidat de la coalition «Pdf Président» Papa Djibril Fall, ce dimanche 25 février 2024 restera dans les annales comme un jour de deuil de notre démocratie, un jour sombre pour la République, un jour sombre pour le Sénégal. Il est d’avis que l’unique responsable de la crise actuelle, c’est le Président sortant, Macky Sall. Le député rejette ce dialogue d’abord parce que, dit-il, la pratique actuelle du dialogue prônée par Macky Sall banalise l’idée même de dialogue. Pourquoi diantre faudrait-il cette année forcément faire dialoguer des candidats validés avec des candidats non retenus pour aller à la présidentielle ? s’interroge le journaliste. Le tout dans un tel désordre dont on est à peu près sûr qu’il ne sortira aucun consensus, dit-il. Il est sûr que le dialogue débouchera sur un échec programmé.
MATI DIOP TRIOMPHE A BERLIN
La réalisatrice franco-sénégalaise, Mati Diop, a reçu, ce samedi, l’Ours d’or du Festival international de cinéma de Berlin. Son film, «Dahomey», porte sur la question de la restitution des 26 trésors royaux d’Abomey spoliés pendant la colonisation.
La réalisatrice franco-sénégalaise, Mati Diop, a reçu, ce samedi, l’Ours d’or du Festival international de cinéma de Berlin. Son film, «Dahomey», porte sur la question de la restitution des 26 trésors royaux d’Abomey spoliés pendant la colonisation.
Dahomey, le film de la réalisatrice franco-sénégalaise, Mati Diop, a remporté, ce samedi, l’Ours d’or de la Berlinale. Cinq ans après le Prix du jury obtenu à Cannes pour Atlantique, Mati Diop marque une nouvelle fois de son empreinte l’histoire du cinéma sénégalais. Dahomey, qui évoque cette épineuse question de la restitution des 26 trésors royaux d’Abomey, pillés par des soldats français en 1892 et ramenés au Benin en novembre 2021. En recevant son trophée du jury présidé pour la première fois par une femme noire, l’actrice mexicano-kenyane Lupita Nyongo, Mati Diop a réaffirmé son héritage de cinéaste afro-descendante. «En tant que Franco-Sénégalaise, cinéaste afro-descendante, j’ai choisi d’être de ceux qui refusent d’oublier, qui refusent l’amnésie comme méthode», a-t-elle déclaré. Il y a cinq ans, c’était à Cannes qu’elle faisait briller son étoile cinématographique en recevant le Grand Prix du jury pour le long métrage Atlantique. Aujourd’hui, ce nouveau documentaire porte sur une question très actuelle, la restitution de ces œuvres d’art volées sur le continent africain pendant la colonisation. «Nous pouvons soit oublier le passé, une charge désagréable qui nous empêche d’évoluer, soit nous pouvons en prendre la responsabilité, l’utiliser pour avancer», a souligné Mati Diop. Avec ce prix de Mati Diop, l’Afrique a été primée pour la deuxième fois à la Berlinale. En 2017, Alain Gomis avait remporté l’Ours d’argent avec Félicité.
Solidarité avec les peuples sénégalais et palestinien
«Pour raconter l’histoire de 26 œuvres pillées en 1892 par les troupes coloniales françaises au royaume du Dahomey, dans le Centre-sud du Bénin actuel, composé alors de plusieurs royaumes, Mati Diop fait parler en voix off la statue anthropomorphe du roi Ghézo. Dans la langue du Bénin, le fon, il se plaint de ne plus porter de nom, seulement un numéro, «le 26», dans les réserves du Musée du Quai Branly à Paris. Il décrit son arrachement à sa terre, sa vie en exil, puis son récent rapatriement dans un musée de Cotonou, la capitale du Bénin», rapporte Tv5 Monde à propos du film. Alors que le Sénégal est plongé dans une grave crise du fait du report de l’élection présidentielle initialement prévue ce 25 février, la réalisatrice a aussi marqué sa solidarité au Peuple sénégalais. «Je suis solidaire des Sénégalais qui se battent pour la démocratie et la justice», at-elle souligné, tout en affichant également sa solidarité avec le Peuple palestinien.
Les félicitations du ministre de la Culture
Le ministre de la Culture et du patrimoine historique salue, à travers ce sacre, un «honneur au cinéma sénégalais». Dans un communiqué de presse, le Pr Aliou Sow, qui adresse ses félicitations à la réalisatrice et son équipe, dont le réalisateur sénégalais Fabacary Assymby Coly, indique que cette nouvelle distinction remportée à Berlin «confirme la grande qualité du cinéma sénégalais, qui continue de marquer de son empreinte positive et inspirante le cinéma africain et mondial». «Ce trophée est significatif pour le Sénégal, surtout que le film plébiscité évoque un sujet qui intéresse l’Afrique tout entière, préoccupée, entre autres sujets, par la restitution des œuvres de son patrimoine artistique et culturel, indûment conservées dans des musées étrangers. Ce film est donc une victoire d’autant plus belle qu’elle est traduite par un genre artistique majeur, le cinéma où, il faut le rappeler et nous en féliciter, le Sénégal s’est toujours affirmé.» Le Pr Sow assure également dans son message que «le Sénégal continuera à faire confiance aux acteurs du septième art et à les appuyer à travers le Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuelle (Fopica)».
UN PAS POUR LA REOUVERTURE TOTALE DE L’UCAD
Huit mois après la suspension des enseignements en mode présentiel, l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) accueille de nouveau ses pensionnaires.
Après plusieurs mois de suspension, les enseignements en présentiel reprennent ce lundi 26 février à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Cependant, le campus social, résidence des étudiants, reste pour le moment fermé, au grand dam des étudiants et enseignants, qui appellent les autorités à évoluer dans ce sens.
Huit mois après la suspension des enseignements en mode présentiel, l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) accueille de nouveau ses pensionnaires. Le Conseil académique, qui s’est réuni ce vendredi 23 février, a décidé de la reprise des cours en présentiel suspendus depuis le 13 juin 2023, pour toutes les facultés, les écoles et instituts de l’Ucad. «Après avoir examiné le deuxième point de l’ordre du jour concernant la situation universitaire et pris connaissance des conclusions du Comité de sécurité élargi, le Conseil académique décide de la levée de la mesure de suspension des enseignements en présentiel à compter du 26 février 2024», peut-on lire dans le communiqué paru ce samedi. Cette décision intervient quelques jours après que le chef de l’Etat a donné des instructions, en Conseil des ministres du 14 février, «au Premier ministre et aux ministres concernés, de tenir une concertation-revue avec la communauté universitaire afin de trouver les voies et moyens rapides d’assurer le déroulement normal des enseignements et le déploiement adéquat des œuvres sociales».
«Faire fonctionner le campus social»
Pour les syndicats d’étudiants et d’enseignants, c’est une bataille qui est gagnée. Il reste la guerre, qui consiste à l’ouverture du campus qui marquera la reprise effective des enseignements/apprentissages. C’est dans ce sens que le Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal (Sudes) exhorte les autorités universitaires à évoluer dans le sens d’ouvrir les résidences universitaires aux étudiants. «Nous avons salué la décision des autorités de faire reprendre les cours en présentiel. Je pense que nous l’avions exigé depuis le mois d’août. Nous sommes solidaires à cette décision. Mais en même temps, nous pensons que les autorités doivent évoluer dans le sens de faire fonctionner le campus social», a commenté, sur Radio Sénégal, Mouhamadou Nissir Sarr, chargé de communication du Sudes. Cette demande du syndicat d’ouvrir le campus social s’explique par le fait que «la plupart des étudiants n’habitent pas Dakar». M. Sarr : «D’ailleurs, nous avons organisé des examens, il y a eu beaucoup d’absents parce que tout simplement, les étudiants ne pouvaient pas se déplacer et venir faire ces examens-là. Je pense qu’il serait salutaire qu’on puisse rouvrir le campus social pour permettre à tout le monde de reprendre dans de très bonnes conditions. Le Sudes est solidaire à cette décision, mais il demande en même temps des mesures pour qu’on puisse reprendre effectivement en présentiel les cours.»
Pour promouvoir un climat apaisé à l’Ucad après les évènements violents de juin 2023, l’Union nationale des parents d’élèves et étudiants du Sénégal (Unapees) pense qu’il serait indispensable de mettre en place des dispositifs permettant de prévenir les conflits et agitations au sein du temple du savoir. «Nous en sommes véritablement très contents, en espérant que cette situation ne se reproduise dans ce pays. …Cependant, il ne suffirait pas tout simplement de rouvrir l’université, mais de mettre en place un dispositif, de convoquer une réunion à laquelle assisteraient toutes les parties prenantes, notamment la Coordination des amicales d’étudiants, le Conseil d’administration de l’université, le Conseil académique, les associations de parents d’étudiants, pour qu’on se réunisse afin de nous entendre», préconise le président Abdoulaye Fané, tout en exhortant les autorités universitaires à revoir le statut et à renforcer les moyens du Médiateur de l’université. Pour rappel, les campus pédagogique et social de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar ont été fermés après les évènements violents occasionnant d’énormes dégâts matériels, consécutivement à la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison dans l’affaire Sweet Beauté.
Par Madiambal DIAGNE
PARDONNER À SONKO ? OUI, MAIS LE SÉNÉGAL SERAIT DIGNE D’UN REPENTIR
La réhabilitation tous azimuts ne manquera pas de faire abroger la mesure de dissolution du Pastef. Demain, trouvera-t-on des fonctionnaires pour servir de rempart, pour protéger l’Etat de Droit des dérives des hommes politiques ?
Dans le livre Macky Sall derrière le masque, je montre, à force d’anecdotes, que cet homme, dans l’exercice du pouvoir, est capable d’excuser tout affront subi, toute blessure. Sans doute un trait d’opportunisme des hommes politiques car chacun de ses illustres prédécesseurs (Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf, Abdoulaye Wade) a eu à pardonner, jusqu’à inviter autour de la table de son Conseil des ministres, des personnes qui ont eu à le couvrir des plus ignobles insanités. Le président Macky Sall a pris l’initiative de faire amnistier de graves faits qui ont conduit Ousmane Sonko et nombre de ses partisans en prison. Ces personnes sont poursuivies pour des actions terroristes, des actes subversifs, des appels répétés et assumés publiquement à l’insurrection, au meurtre, au coup d’Etat militaire et à l’assassinat de magistrats et d’éléments de Forces de l’ordre, mais aussi d’hommes politiques et de journalistes. Ousmane Sonko était encore plus cruel à l’endroit de Macky Sall, à qui il promettait de le découper en menus morceaux devant les caméras de télévision. Plus de 350 personnes sont déjà élargies de prison et les principaux leaders attendent de humer l’air de la liberté, les prochains jours ; on a même de bonnes raisons de croire que ce sera fait dans les toutes prochaines heures.
Macky Sall négocie-t-il le dernier virage de son départ du pouvoir, pour rendre une copie propre, lustrer son image ? Ou chercherait-il à amadouer son monde pour obtenir, en retour, une certaine quiétude pour gagner des jours, des semaines, des mois de rabiot, à la tête du pays ? Cette dernière accusation que lui collent ses détracteurs peut être audible, d’autant qu’on n’est véritablement pas très habitué à voir un chef d’Etat, à moins de deux mois du terme de son magistère, poser d’aussi grands actes qui pourraient déterminer l’action de son futur successeur. Pacifier le climat politique et social a-t-on dit ? On peut être surpris de cet alibi. En effet, jamais le Sénégal n’a vécu aussi paisiblement, durant les douze années de règne de Macky Sall, qu’entre le 28 juillet 2023 et le 3 février 2024, c’est-à-dire depuis l’emprisonnement de Ousmane Sonko et de ses lieutenants et autres affidés. Si des manifestations violentes ont été enregistrées le 9 février 2024, occasionnant des morts et des dégâts, c’est justement parce que la campagne électorale, qui devait s’ouvrir le 3 février 2024, avait été interrompue d’autorité, après d’ailleurs que les candidats avaient déjà fini d’enregistrer leurs «temps d’antenne» à la télévision, sous la supervision du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra). C’est ce qui fait l’autre absurdité de la démarche, comme le soulignait un journaliste français, comment expliquer la libération de fauteurs de troubles, justement au moment où des troubles ont éclaté ?
Sonko a sans doute le droit de devenir meilleur
La mort, le 9 février 2024, de Robert Badinter, emblématique ministre de la Justice de la République française, nous a permis de relire Victor Hugo dans le texte. Me Badinter aimait rappeler la belle parole de Hugo qui disait : «Le droit qu’on ne peut retirer à personne, c’est le droit de devenir meilleur.» En effet, ce droit, on peut le concéder à Ousmane Sonko et assurément à tout autre prisonnier. Le principe du pardon et de la réinsertion sociale a cours dans toutes les sociétés humaines, dans tous les systèmes politiques ou judiciaires. C’est même une longue tradition au Sénégal, encore que notre pays se distingue, pour avoir toujours aidé au retour de la paix civile et politique dans différentes parties du monde. Seulement, il y a une maldonne dans le cas d’espèce. C’est l’absence de repentance, de contrition ou d’absence de regrets ou d’expiation des fautes et torts.
Un moindre repentir, même du bout des lèvres, serait-ce trop demander ? Quelle amende honorable et quelle garantie de ne pas retomber dans la récidive pourrait-on espérer, en amnistiant un prisonnier qui n’a rien demandé, encore moins qui n’a jamais reconnu ses forfaits ? On a déjà vu la semaine dernière, des personnes sortir triomphalement de prison à Dakar et à Ziguinchor, avec le sentiment d’avoir gagné une bataille et, dans une logique de défiance ou de toute-puissance, pour se permettre, face caméra, de réitérer les propos ou les menaces de commettre à nouveau les actes qui les avaient conduites en prison. La foule qui a les accueillies à la porte de la prison a fait, de ces personnes élargies, des héros. S’imagine-t-on, le jour de sa libération, que Ousmane Sonko, à la tête de ses troupes, décide de se diriger vers le Palais présidentiel pour l’investir et s’y installer comme il l’a toujours préconisé du reste ? On peut bien se dire que les forces publiques ne le laisseraient pas faire et qu’un carnage s’en suivrait fatalement. Le pays est en situation de grave péril ! Si l’on peut nourrir légitimement de telles appréhensions, c’est simplement parce qu’œuvre de justice n’a pas été faite. Dans sa lettre du 16 avril 1963 aux pasteurs de Birmingham (Géorgie), Martin Luther King Jr fustigeait le choix de «préférer une paix négative qui est l’absence de tension à une paix positive qui est la présence de la justice».
Macky Sall devrait-il être le seul à assumer la libération de Ousmane Sonko ?
Il n’est pas question de dénoncer une quelconque générosité excessive, mais il convient de se référer à l’histoire du Sénégal et dans la pratique universelle dans de pareilles situations. Une amnistie se fait généralement après un temps de sédimentation, de cicatrisation des blessures et surtout après que la Justice soit passée sur les faits ou encore dans le cadre de séances publiques de discussion, de réconciliation et de pardon. Les bourreaux sont mis en face de leurs victimes et reconnaissent leurs forfaits pour apaiser les cœurs. Autrement, on assistera à des actes plus graves ou même des situations de vengeance ou de règlements de comptes. En 1991, le président Abdou Diouf avait voulu faire oublier les traumatismes du douloureux épisode des élections de 1988 et avait fait amnistier des poseurs de bombes, dans le cadre d’un vulgaire arrangement politique avec son farouche opposant d’alors, Me Abdoulaye Wade.
Résultat des courses ? «La bande à Clédor Sène», qui avait bénéficié des faveurs de l’amnistie, abattra, en 1993, un juge constitutionnel. Dans la foulée, on déplorera le drame du 16 février 1994, avec l’ignoble assassinat de six policiers sur le boulevard Général De Gaulle ! Cette même loi d’amnistie de 1991 avait aussi permis la libération de chefs rebelles du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc) qui planifièrent l’exécution de 25 soldats à Babonda, le 25 juillet 1995, et 25 autres, le 19 août 1997, à Mandina Mancagne. C’était suffisant pour que les autorités militaires mirent leur veto, à toute nouvelle idée de loi d’amnistie en Casamance, notamment suite à l’accord de paix de Ziguinchor en 2005. En Côte d’Ivoire, au fil des crises politiques, il y a eu des mesures d’amnistie prises dans la précipitation et, à chaque fois, on allait crescendo dans la crise. En 2000, il y avait une disposition d’amnistie dans la Constitution, comme en 2003 et en 2007 ; ce qui n’avait pas empêché la crise post-électorale de 2010-2011, du fait que «personne n’a jamais rien reconnu, personne n’est coupable de quoi que ce soit».
C’est certainement, tirant les leçons de tout cela, que le Président Ouattara a pris son temps, attendu que la Justice nationale ivoirienne et la Cour pénale internationale finissent de se prononcer en situant les responsabilités, avant de faire adopter une loi d’amnistie des crimes et délits commis lors des tragiques événements politiques de 2010-2011. Est-il besoin de rappeler que les génocidaires rwandais, comme les criminels de l’Apartheid en Afrique du Sud, ont suivi le même parcours de supplice et de rédemption ou d’absolution. L’impréparation est si manifeste que les éléments de langage utilisés par le Président Sall, pour vendre son projet d’amnistie, ne sont pas adéquats. Les services de la présidence de la République doivent revoir les cours d’histoire. Les crimes de la Seconde Guerre mondiale ont été déclarés imprescriptibles depuis 1945 et après les verdicts du Tribunal de Nuremberg, les anciens criminels nazis comme Klaus Barbie, Helmut Oberlander, Oskar Grôning, entre autres, qui s’étaient échappés, ont continué à faire l’objet d’une traque judiciaire internationale.
Le président Macky Sall est poussé et encouragé dans cet exercice par des médiateurs, en l’occurrence Alioune Tine et Pierre Goudiaby Atepa, qui se montrent assez bavards et bruyants pour des hommes de l’ombre. Mais là où le bât blesse le plus, est que les conciliateurs disent sur les plateaux de radio et de télévision, qu’ils agissent à la demande expresse de Macky Sall. On peut dire que ça vole haut ! Au demeurant, qu’est-ce qui fait courir tant le président Sall pour qu’il offre le maximum de ce que pouvait lui demander Ousmane Sonko, sans aucune contrepartie assurée ou même espérée ? Des responsables de l’ex-Pastef fanfaronnent, affirmant n’être demandeurs de rien du tout. Macky Sall serait-il si fragile et comme désespéré, pour se mettre dans une pareille posture ? On sait que quelques autorités religieuses musulmanes ont eu à intercéder en faveur de Ousmane Sonko, mais pourquoi diantre ne sortiraient-elles pas du bois pour assumer leur demande ? On sait par exemple que pour faire élargir de prison Karim Wade, le Khalife général des Mourides, Serigne Sidy Mokhtar Mbacké, s’était publiquement impliqué jusqu’à envoyer son fils Moustapha conduire à la coupée de son avion de «déportation», le célèbre exilé de Doha. De même que Abdoul Aziz Sy Al Amine avait plaidé publiquement la clémence pour l’ancien maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, poursuivi pour prévarication de deniers publics.
Laver plus blanc, à quel prix ?
La volonté du président Sall d’acter l’amnistie semble inébranlable. Il vient de réitérer les instructions à son gouvernement pour préparer le projet de loi. L’Assemblée nationale aura à jouer sa partition. En attendant, la frustration est réelle chez les magistrats, policiers, gendarmes et autres fonctionnaires qui avaient instruit les procédures judiciaires. Ils avaient voulu être fidèles à leur sacerdoce, pour ne pas dire leur serment de servir la République et l’Etat de Droit. Certains d’entre eux avaient ignoré les mises en garde faites par des proches, quant à la versatilité des hommes politiques ou même leur manque de scrupules pour pouvoir sceller des accords, tout en s’asseyant confortablement sur tous les bons principes. Plus que le vague à l’âme, ces juges, procureurs et officiers ont le moral dans les chaussettes. L’un d’entre eux n’a pas pu se retenir, dépité : «Tout ça pour ça !» Ils rasent les murs devant des collègues qui avaient une posture de lâcheté et qui apparaissent aujourd’hui comme des héros, qui se font applaudir, pour avoir paradoxalement manqué à leurs devoirs vis-à-vis de la République.
Quid des victimes qui ont vu leurs maisons, leurs commerces et autres biens détruits ? A ce qu’on sache, Macky Sall n’a perdu dans l’épreuve aucun bien, encore moins un proche ! Que dire aux parents des petites filles Fatimata Binta Diallo et Oumou Kalsoum Diallo, mortes brûlées vives dans l’incendie de leur bus par un cocktail Molotov ; ou aux familles des agents de la force publique tués ou des autres personnes ayant perdu la vie et qui mériteraient que la responsabilité de leur mort soit imputée formellement à des auteurs ? Personne ne répondra finalement de l’autodafé de l’Université de Dakar ! Ce sentiment d’impunité a certainement poussé Me Ngagne Demba Touré de l’ex-Pastef et ses collègues greffiers, à profaner la Justice. Si des greffiers assermentés en arrivent à soutenir de la sorte un collègue, salafiste assumé, poursuivi pour des crimes contre l’autorité de la loi et qui a abandonné dans sa fuite son poste pendant plus de six mois, tout en continuant de défier l’Etat, c’est justement parce que la République et l’Etat de Droit sont en piteux état.
Je le disais dans plusieurs textes publiés à travers ces colonnes, en indexant la propre responsabilité des magistrats et autres auxiliaires de Justice qui se révélaient être les premiers pourfendeurs de l’institution judiciaire («S’il faut en arriver à huer les juges» , 16 juillet 2018 ; «Ces juges qui se moquent de la Justice», 24 août 2020 ; «Ousmane Sonko devant le juge, la République reconnaîtra les siens», 8 mars 2021 ; «Est-il désormais permis d’insulter les magistrats ?», 2 janvier 2023). Ironie du sort, ces fameux articles m’ont valu mes pires déboires judiciaires !
Pendant qu’on y est, on va laver plus blanc. La réhabilitation tous azimuts ne manquera pas de faire abroger la mesure de dissolution du parti Pastef et même d’amnistier les faits de diffamation pour sauver Ousmane Sonko de sa condamnation dans son contentieux avec Mame Mbaye Niang. Demain, trouvera-t-on des fonctionnaires pour servir de rempart, pour protéger l’Etat de Droit des dérives des hommes politiques ? A la place des fauteurs de troubles, le président Macky Sall devra présenter de sincères excuses à la Nation.