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10 février 2025
DE A COMME APOSTOLAT ̀ A Z COMME ZELE
« Osez ! Entreprenez ! Conciliez ! Fédérez ! Rivalisez de vertu ! Libérez les énergies ! », exhortent en chœur les Évêques du Sénégal, de la Mauritanie, de Guinée-Bissau et du Cap-Vert dans leur récente Lettre Pastorale sur l’engagement des laïcs
Réalisé par Denise Zarour Medang |
Publication 24/02/2024
« Osez ! Entreprenez ! Conciliez ! Fédérez ! Rivalisez de vertu ! Libérez les énergies ! », exhortent en chœur les Évêques du Sénégal, de la Mauritanie, de Guinée-Bissau et du Cap-Vert dans leur récente Lettre Pastorale sur l’engagement des laïcs dans l’Église et la société́. Ils ont en effet multiplié les injonctions pour mobiliser les fidèles laïcs dans les deux champs apostoliques. Abbé Gomis propose aux Chrétiens, 25 points d'un manifeste qui ne mâche pas ses mots. Enseignement…..
Florilège des appels des Évêques aux laïcs dans leur Lettre Pastorale.
A comme Apostolat. Les Évêques encouragent les laïcs a redynamiser leur participation aux mouvements d’apostolat traditionnels, en revoyant les méthodes pour les rendre plus attractifs auprès des jeunes générations. Ils les invitent à répondre a l’appel : « Un Laïc, Un engagement... au moins ! » (§ 37).
B comme Baptême. Le baptême consacre chaque fidèle laïc a la mission d’évangélisation. Les Évêques rappellent ainsi l’urgence de prendre conscience de la responsabilité qui en découle : « Chaque fidèle laïc est appelé , en vertu du sacerdoce commun, a prendre pleinement conscience d’être une pierre vivante dans les divers lieux ou le Christ l’appelle » (§ 37).
C comme Catéchèse. Les Évêques insistent sur la nécessité de renforcer la formation doctrinale des laïcs a tous les stades de la vie : « Si nous voulons bâtir une Église vivante et dynamique, il est nécessaire de renforcer la formation intégrale du Laïc. Après l’éveil a la foi, qui commence dans les familles dès le plus jeune âge, la catéchèse doit être poursuivie a tous les stades de la vie du baptise » (§ 35).
D comme Diaconie. La participation des laïcs aux œuvres sociales de l’Église (sante , éducation, solidarité ) est saluée mais appelée a s’intensifier : « C’est le lieu de vous féliciter et de vous encourager, car vous accomplissez un véritable service d’Église » (§ 19).
E comme Engagement. « L’engagement dans toutes les dimensions de la société , qu’il s’agisse des sphères sociale, politique, économique, environnementale ou autres, selon le talent de chacun, est un devoir impérieux du baptise (...) Osez ! Entreprenez ! Conciliez ! Fédérez ! Rivalisez de vertu ! Libérez les énergies ! » (§ 38).
F comme Foi. Les Évêques déplorent « beaucoup de cas d’apostasie ou de fascination pour d’autres types de pratiques religieuses ou de courants de pensée incompatibles avec la doctrine et des traditions de l’Église catholique (pratiques traditionnelles – port de gris-gris, divination, etc. , spiritisme, new âge, sectes, églises nouvelles, spiritualités orientales, franc maçonnerie etc.) (qui) sont à mettre sur le compte de la méconnaissance.» (§ 12).
G comme économie Générale. Appel à investir la sphère économique en créant des entreprises vertueuses, créatrices de richesses et d’emplois. « Nous encourageons donc les baptises laïcs a entreprendre davantage, et a se sanctifier par le travail, a gagner honnêtement leur vie, et a créer de la richesse et des emplois. » (§ 29)
H comme Humanisme. « Dans tous leurs engagements temporels, les laïcs sont appelés a témoigner des valeurs d’un humanisme intégral » (§ 23), disent en chœur les évêques.
I comme Inculturation. Pour que la Bonne Nouvelle s’enracine dans les cultures, les Évêques invitent les laïcs a approfondir leur identité culturelle authentique : « Les fidèles Laïcs, en communion avec leurs Pasteurs, doivent se former a la connaissance profonde des deux réalités que sont la Bonne Nouvelle et leur culture » (§ 14).
J comme Jeunes. Conscients des désillusions de la jeunesse, les Évêques pressent les laïcs de leur donner de nouveaux modèles de réussite : “En leur fournissant des modèles positifs de réussite professionnelle et financière, parmi les membres actifs et engages de nos communautés chrétiennes” (§ 29).
K comme Cultures. Les laïcs ne doivent pas se laisser séduire par des courants de pensée contraires a la doctrine de l’Église sous couvert de quête culturelle. « Bien au contraire, les membres de nos communautés, notamment les jeunes, sont appelés à creuser davantage, jusqu’à la bonne terre de leurs vraies et propres racines culturelles, dans tous les domaines. » (§ 15)
L comme Liturgie. Au-delà du formalisme social, les Évêques appellent à redécouvrir la portée spirituelle profonde des sacrements : « L’expérience au sein de nos paroisses montre que les aspects formel et festif prennent souvent le dessus pour les Sacrements » (§ 13).
M comme Marie. En méditant le mode le de la Vierge Marie, les laïcs sont invites à se laisser façonner en profondeur par l’Esprit Saint. « Nous avons, a cet égard, un mode le éclatant et un auxiliaire su r, en la figure de la Vierge Marie. » (§36)
N comme Non-violence. Dans un monde traverse par la violence, les laïcs se doivent de résister a la tentation du populisme et de l’extrémisme : « Face au désespoir des jeunes qui les rend vulnérables a la violence, les laïcs doivent promouvoir la paix, œuvrer pour la justice sociale et donner des mode les positifs » (§ 27).
O comme Obédience. « Certains Laïcs, par exemple, expriment le sentiment que les Prêtres chercheraient à brider leur engagement ; à l’inverse, des Prêtres œuvrant dans les paroisses ont parfois le sentiment qu’une frange de fidèles laïcs chercherait à s’émanciper de leur responsabilité pastorale. », déplorent les Évêques qui rappellent l’esprit de collaboration et de service. (§ 20).
P comme Politique. En s’appuyant sur la doctrine sociale de l’Église, les laïcs ont le devoir de sanctifier l’espace politique au service du bien commun. « Les laïcs doivent sanctifier l’espace politique en s’engageant au service du bien commun et de la justice sociale, à la lumière de la doctrine sociale de l’Église. » (§ 26)
Q comme Quotidien. Dans leur vie de tous les jours, les laïcs sont appelés à témoigner avec cohérence des valeurs de l’Évangile. « Dans leur vie de tous les jours, les laïcs sont appelés a témoigner avec cohérence des valeurs de l’Évangile. » (§ 23)
R comme Racines. Pour une inculturation authentique de la foi, les Évêques invitent les laïcs a redécouvrir en profondeur leurs racines culturelles. « Les membres de nos communautés, notamment les jeunes, sont appelés a creuser davantage, jusqu’à la bonne terre de leurs vraies et propres racines culturelles » (§ 15)
S comme Sainteté . « Soyez saints comme votre Père est saint » : l’appel universel a la sainteté s’adresse tout particulièrement aux laïcs de par leur vocation propre.
T comme Terre. En première ligne face à l’urgence écologique, les laïcs ont le devoir de préserver les équilibres de la Création. « L’Exhortation apostolique Laudate Deum , faisant suite à Laudato si, précise que la louange de Dieu a travers le respect et la préservation de notre maison commune est un acte de foi essentiel et une invitation impérieuse à l’action. Cet appel ne peut laisser les Laïcs indifférents.»(§ 30)
U comme Unité : Les évêques soulignent la « co-responsabilité » (paragraphe 20) entre lai cs, religieux et clergé dans le fonctionnement au quotidien de l’Église au sein des au sein des organes tels que : les conseils paroissiaux, pastoral et pour les affaires économiques, les comites en place au niveau des paroisses et des diocèses, et bien d’autres.. Cette coresponsabilité contribue à « marcher d’un même pas » (§ 37).
V comme Vocation. Les Evêques appellent a « prendre pleinement conscience [pour chaque lai c] d’être une pierre vivante dans les divers lieux ou le Christ l’appelle » (§ 37), afin de mettre leurs talents au service de la mission d’évangélisation.
W comme Witness. A l’heure des scandales et forfaitures de toutes sortes, les évêques pressent les laïcs que « leur lampe dans le monde ne soit pas sous le boisseau et que leur sel ne s’affadisse pas » (paragraphe 39).
Y comme les Yeux. Les Evêques appellent les laïcs a garder les yeux ouverts sur les aux crises multiformes, pour la plupart sans précèdent, que traverse notre monde : « crises sanitaires, crises socio-politiques, crises économiques, crises géopolitiques, crises écologiques, crises des familles et des valeurs morales, crises migratoires, crise de l’extrémisme violent, pour n’en citer que quelques-unes ». Ces défis interpellent de façon toute particulière les fidèles Laïcs du Christ, dont le premier lieu d’apostolat est le monde, car « C’est la qu’ils sont appelés » (§ 2)
Z comme Zèle. Les Evêques terminent par cet appel vibrant : « Travaillez, toujours et partout, a perpétuer l’œuvre de Dieu pour sa plus grande gloire et votre sanctification ! » (§ 39) . Avec autant de points structurants, cette lettre pastorale, que nous vous invitons à lire immédiatement, est un véritable abécédaire pastoral couvrant tous les aspects de l’engagement attendu des laïcs, aussi bien dans la sphère ecclésiale que sociale. A la fois pédagogique et percutant. Alors, saurez-vous relever tous ces défis ? L’Esprit Saint se chargera du reste...
Réalisé par Denise Zarour Medang
Par Seriñ Kabbe
26 FEVRIER 2021- 26 FEVRIER 2024 : TROIS ANNEES D’INCERTITUDE ET LE DIALOGUE ANNONCE COMMENCE.
Partition pour les élus - La responsabilité d’un homme d’Etat s’exerce en gardant à l’esprit que le temps est juste. Il rattrape ceux qui tournent le dos à l’éthique.
Il n’est pas élégant de polémiquer sur le respect d’une décision de justice qui n’est susceptible d’aucun recours et qui s‘impose à tous, «erga omnes». La responsabilité d’un homme d’Etat s’exerce en gardant à l’esprit que le temps est juste. Il rattrape ceux qui tournent le dos à l’éthique. Il expose ceux qui abusent de l’impérium d’un éphémère pouvoir. Il s’arrête un jour, pour chacun, avec nos actes gravés pour l’éternité. Complots, diversions, raison et passions passeront ; et ne comptera plus que le souverain Bien.
Quelle est donc cette contraignante « morale de la paix » qui impose le dialogue, l’amnistie et la dérogation aux lois pour sortir d’une crise institutionnelle majeure qui n’existe que dans la tête de quelques hommes ? On se croirait dans une certaine Afrique. Du reste, devoirs de réconciliation, de mémoire et de repentir vont ensemble .
Le temps des combats politiques n’est jamais suspendu, mais il a son calendrier consigné dans le corpus des lois. Par ailleurs, ses acteurs ne sont pas exonérés des règles de la vie publique dans leur lutte pour le pouvoir. La mémoire collective enseigne que le commun vouloir de vivre ensemble intègre que les braves soient primés, les criminels condamnés, et les dirigeants choisis à des intervalles réguliers et prédéfinis.
L’arbitre constitutionnel se charge de nous rappeler le dernier point. On nous promet que nous serons fixés, au décours des concertations ouvertes le 26 Février 2024, sur l’interprétation consensuelle que ceux qui y adhérent se font de sa dernière décision. L’Assemblée des Élus se chargerait ensuite d’acter les formes . On ose espérer que l’agenda de la compromission ne sera pas alors consacré.
Honorables ; à la même date en 2021, résonnait la cacophonie de la levée de l’immunité d’un de vos pairs. Les faits qui ont suivi sont connus jusqu’au texte adopté au mépris de la loi fondamentale.
Le moment est propice pour s’interroger sur le sens de votre mission. En toute normalité, Il peut être nécessaire d’ aider à la manifestation d’une vérité équitable, au nom de l’égalité des hommes en droit. Il faut juste avoir une claire conscience de sa responsabilité et une lucidité prospective. D’autres délibérations suivront qui réclament la même vertu ; sur l’amendement des lois pour les rendre moins équivoques ; sur la régulation de l’action gouvernementale, ou l’engagement des moyens de l’État au service du bien commun. Cela participe de la continuité de l’État.
Usons ainsi de notre droit de rappel à ceux décident en notre nom sur la présente élection présidentielle ; même si nous sommes rassurés que les « Sages » puissent encore livrer leur partition au bal des Élus… . En espérant que le tourbillon des politiques ne leur arrachera point leur baguette de Justes.
Seriñ Kabbe
Par Fadel DIA
TOUT EST PERDU… FORS L’HONNEUR
Il aurait pu achever son mandat sans être peut-être auréolé de gloire, mais il aurait respecté ses engagements et sauvé ce qui lui reste d’honneur
En annonçant, ou plus exactement en faisant annoncer, qu’il prend acte du verdict rendu par le Conseil Constitutionnel retoquant le décret par lequel il renvoyait de dix mois la tenue des élections présidentielles et en proclamant sa ferme résolution de le respecter, le Président de la République avait arrêté (momentanément ?) la dangereuse glissade qui menaçait de conduire notre pays dans le désordre et la violence.
Il aurait pu faire mieux, plus clair et plus vite.
On rêvait que, quelques heures à peine après la publication de la décision du Conseil constitutionnel - (dont il a probablement pris connaissance bien avant tout le monde) -il prenne solennellement la parole devant ses compatriotes, comme il l’avait fait pour annoncer son décret contesté, respectant au passage le parallélisme des formes. Pourquoi essayer la taille d’un boubou sur la souche d’un arbre quand son propriétaire est présent ,dit un proverbe pulaar qu’il ne peut pas ignorer ? Pourquoi confier le soin de transmettre une information de cette importance et à laquelle toute la nation est suspendue à un vague conseiller, en tout cas très loin dans l’ordre hiérarchique, alors que le moment était historique et que le président de la République c’est, dit-on, la rencontre d’un homme et d’un peuple ? Plutôt que le « porte-parole » on eût préféré celui qui porte légitimement la parole, plutôt qu’un communiqué, on aurait souhaité que le président de la République nous regardât les yeux dans les yeux, afin que nous puissions tenter de juger sa sincérité à travers son ton sa voix et son regard !
Bien entendu lorsqu’un chef d’Etat s’exprime, dans un moment aussi solennel, ce ne peut être que pour réaffirmer des principes et prendre des décisions car gouverner c’est d’abord décider. Nous vivons sous un régime hyper présidentiel, les compétences du président sont nombreuses et parmi elles, il y a celle que lui a rappelée le Conseil constitutionnel qui est de fixer le calendrier électoral. On ne peut pas avoir été un impérieux Jupiter pendant douze ans et se muer subitement en un simple mortel paterne envers ses contempteurs et soumis à leurs humeurs. Le président de la République aurait pu ainsi faire l’économie d’une conférence de presse improvisée et dont le format et le casting donnent l’impression d’une cérémonie préalablement scénarisée. Tout le monde sait que ce n’est pas en lisant le journal Le Soleil ou en écoutant et en regardant la RTS qu’on est le mieux informé sur ce qui se passe au Sénégal et les questions que posent les représentants de deux organes de presse embedded au pouvoir ne peuvent être qu’une pale émanation de celles qui agitent les Sénégalais.
Et qu’aurait pu dire le président de la République, dès le 15 février, et qu’aucune autre autorité ne pourrait dire à sa place et que quelquefois il a esquissé sans en tirer les conséquences ?
Qu’il est, comme le chante depuis des années un célèbre « communicateur social », le gardien de la Constitution et qu’à ce titre il s’est fait le devoir d’être le premier à la respecter. Qu’il a fait son mea culpa, mais que s’il a pu se tromper, il était de bonne foi, exclusivement préoccupé par le souci de restaurer l’équité et de conforter les institutions, même si cela doit se faire au détriment de sa réputation. Que s’il a tenté de modifier le calendrier électoral, son engagement de quitter le pouvoir à la fin de son mandat est ferme, définitif et irrévocable. Ce n’est d’ailleurs pas une concession de sa part, c’est une exigence républicaine.
Beaucoup parmi nous auraient applaudi, d’autres sans doute auraient encore continué à douter de sa bonne foi, mais sa démarche aurait sauvé ce qui pouvait encore être sauvé. Quand le premier citoyen d’un pays reconnait une erreur et affirme, publiquement et avec force que ses intentions étaient pures, on ne peut pas rester indifférent. Quand il ajoute que pour sa part il respecte la constitution et qu’il invite ses adversaires à en faire autant, à toutes les occasions, c’est comme s’il leur lançait un défi. Quand il poursuit sa péroraison en disant que c’est précisément parce qu’il respecte la Constitution, dans sa lettre et dans son esprit et qu’il n’a nulle intention de remettre en cause la date de la fin de son mandat, il peut se permettre d’appeler ses adversaires à consentir, à leur tour, à des sacrifices, notamment d’ego, à accepter des compromis, qui pourraient être, notamment, la réduction de la durée de la campagne électorale, l’engagement de la rendre moins folklorique et plus paisible en témoignage de solidarité envers les deux communautés religieuses du pays qui seraient alors confrontées aux rigueurs du carême, à respecter les institutions et à combattre la violence d’où qu’elle vienne…
Quand enfin, pour conclure, il rappelle que pour arriver au but il faut faire le chemin, que ce chemin s’achève le 2 avril, qui pourrait trouver à redire si, comme il l’avait fait librement quelques mois auparavant, il proclame un calendrier électoral exclusivement fondé sur cette exigence ? Il aurait ce faisant fait l’économie d’un dialogue aux contours indéfinis et auquel beaucoup ne croient plus et ne pas promettre plus que ce qu’il peut tenir. Il aurait pu achever son mandat sans être peut-être auréolé de gloire, mais il aurait respecté ses engagements et sauvé ce qui lui reste d’honneur !
Mais, plus important que sa personne, il aurait restitué au peuple le pouvoir souverain de choisir ses dirigeants…