Baadoolo - Attention à des miraculés en finale !
Tant qu’il y a vie, il y a espoir. La leçon des Eléphants ivoiriens, vainqueurs de la Can, n’est pas que pour le sport. C’est un cours d’éducation civique, morale et de patriotisme. Dans ce report du match du 25 février, il y’en a qui sont éliminés à l’Ivoirienne mais qui pourraient s’en sortir. Si on reprend tout bien sûr. Et attention à voir un miraculé en finale en cas de second tour. Parce que nak, la politique est aussi un jeu comme le foot. Une équipe ne peut avoir la possession de balle pendant 90mn. Attention aux coups francs de dernière minute. Ça se paie cash.
Sommet extraordinaire de la Cedeao Le Président Macky Sall reprend les airs
Le Président Macky Sall a quitté Dakar, hier, pour participer au Sommet extraordinaire de la Cedeao qui s’ouvre ce samedi, à Abuja. Cela faisait un petit moment qu’il n’avait pas pris les airs. Sans doute la crise politique née du report de la Présidentielle était passée par là. Puisque l’organisation sous-régionale et d’autres avaient condamné cette décision et demandé l’organisation d’une élection avec une nouvelle date. Entretemps, son ministre des Affaires étrangères, Ismaïla Madior Fall, l’a représenté à la 37ème session de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine. Si l’ordre du jour de ce sommet extraordinaire porte sur l’évaluation de la situation politique et sécuritaire après le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la Cedeao, le Sénégal ne manquera pas d’occuper les coulisses.
Organisation de la présidentielle, dialogue national Anta Babacar Ngom s’étrangle de colère contre le chef de l’Etat
La candidate pour la présidentielle de 2024 ne mâche pas ses mots. Anta Babacar Ngom qualifie la décision du Président de ne pas fixer une date de «trahison». La candidate parle d’«indifférence du chef de l’Etat envers la fixation de la date des élections présidentielles». La présidente du mouvement Alternative pour la relève citoyenne (Arc) dénonce «des manœuvres politiques visant à diviser le peuple et à maintenir un statu quo qui ne sert que les intérêts de quelques-uns». Par conséquent, elle «rejette catégoriquement» ce «faux dialogue» qui, à ses yeux, est une «insulte à l’intelligence du peuple». Pour elle, «le véritable dialogue ne peut avoir lieu que dans un environnement respectueux et honnête, où chaque voix est entendue et respectée».
Résultats 2023 des activités des sables minéralisés - Eramet s’attend à une hausse de la production sur son site Gco
Le groupe minier Eramet a publié les résultats de ses activités dans un environnement de prix très dégradé en 2023. Sur le site Grande côte opérations (Gco), les volumes produits de sables minéralisés sont en baisse de 15 % sur l’année, avec un chiffre d’affaires de 238 millions d’euros, contre 340 millions d’euros en 2022. Le Groupe souligne que ce recul s’explique par la panne majeure d’un équipement en début d’année, par la baisse anticipée de la teneur moyenne de la zone exploitée, ainsi que par des problèmes opérationnels rencontrés, en partie dus au passage de la route de Lompoul. Eramet note que la production de sables minéralisés en 2024 est attendue en hausse au Sénégal, grâce notamment à l’augmentation de la teneur de la zone d’exploitation et à la fin du passage de la drague dans les zones complexes de la région de Louga. Au Sénégal, Eramet produit les sables minéralisés via sa filiale Gco et commercialise de l’ilménite, du rutile, du leucoxène et du zircon.
Audition mouvementée de Ngagne Demba Touré L’Ums dénonce le comportement des greffiers
Un débat houleux a eu lieu, hier, dans le bureau du juge Mamadou Seck lors l’audition de Ngagne Demba Touré. Et voilà qui fait sortir l’Union des magistrats sénégalais (Ums) de ses gonds. «Ce 22 février 2024, alors que le juge d’instruction du 2e cabinet du Tribunal de grande instance Hors classe de Dakar procédait à l’inculpation d’un greffier visé par un mandat d’arrêt international exécuté, des faits inédits se sont produits. Dans son bureau et le long du couloir, des greffiers se sont permis de se rassembler, de prononcer des insanités à l’endroit des magistrats de façon générale ainsi que des propos outrageants contre le juge dudit cabinet sur lequel ils ont exercé une pression inouïe», indique un communiqué. L’Ums dénonce cette «impardonnable forfaiture». Ousmane Chimère Diouf et ses camarades condamnent «sans concession aucune ces agissements émanant d’acteurs judiciaires et collaborateurs de surcroit des magistrats qui ne sauraient, selon lui, rester sans conséquence au vu de leur gravité» et rappellent que «nul n’est au-dessus des lois, pas même les acteurs de la justice»
Santé Ndiassane va bénéficier d’un hôpital de haut niveau
Dans le cadre du programme Densification de la carte sanitaire, la ministre de la Santé et de l’action sociale a procédé, jeudi, à la pose de la première pierre de l’hôpital de Ndiassane. Cette infrastructure sanitaire sera érigée sur 2 hectares délivrés par la municipalité et «avec toutes les commodités», selon Marie Khémesse Ngom Ndiaye. «Près de 2 milliards accompagnés d’un équipement de haute facture et d’un personnel qualifié sera investi au profit des populations», a-t-elle ajouté. De par sa position géographique, avec un axe routier reliant l’hôpital régional de Thiès, l’hôpital Mame Abdou de Tivaouane, prolongeant la RN2 jusqu’à Saint-Louis, l’offre de soins est plus rapprochée, assure la ministre, qui appelle les populations de veiller à la gestion des déchets pour éviter certaines pathologies pour la prévention et la promotion de la santé.
AUDITION DE NGAGNE DEMBA TOURÉ, L’UMS DÉNONCE LE COMPORTEMENT DES GREFFIERS
Un débat houleux a eu lieu, jeudi, dans le bureau du juge Mamadou Seck lors de l’audition de Ngagne Demba Touré. En plus de cela, les greffiers se sont mobilisés pour apporter leur soutien à leur collègue.
Un débat houleux a eu lieu, jeudi, dans le bureau du juge Mamadou Seck lors de l’audition de Ngagne Demba Touré. En plus de cela, les greffiers se sont mobilisés pour apporter leur soutien à leur collègue.
Dans un communiqué transmis, l’Union des magistrats du Sénégal a condamné le comportement de ces acteurs de la justice avant de manifester leur soutien au magistrat. « Ce 22 février 2024, alors que le juge d’instruction du 2 cabinet du Tribunal de Grande Instance Hors classe de Dakar procédait à l’inculpation d’un greffier visé par un mandat d’arrêt international exécuté, des faits inédits se sont produits. Dans son bureau et le long du couloir, des greffiers se sont permis de se rassembler, de prononcer des insanités à l’endroit des magistrats de façon générale ainsi que des propos outrageants contre le juge dudit cabinet sur lequel ils ont exercé une pression inouïe », indique un document de l'UMS.
Avant de poursuivre : « à la suite de cette impardonnable forfaiture, certains d’entre eux ont fait irruption dans la salle d’audience des flagrants délits pour interrompre le cours des audiences sans égard pour les justiciables. Il a fallu l’intervention de la gendarmerie pour les évacuer afin de permettre la reprise du jugement des affaires inscrites au rôle. Parallèlement, et par voie de presse, ils ont cru devoir s’attaquer à nouveau au collègue qui n’a fait que remplir les devoirs de sa charge ».
C’est pour toutes ces raisons que l’UMS condamne sans concession aucune ces agissements émanant d’acteurs judiciaires et collaborateurs de surcroit des magistrats qui ne sauraient, selon lui, rester sans conséquence au vu de leur gravité. « L’UMS affirme sa solidarité agissante à l’endroit du collègue visé et rappelle que nul n’est au dessus des lois, pas même les acteurs de la justice et exhorte ces derniers à faire preuve de retenue et de professionnalisme en exerçant les voies de recours prévues par la loi », conclut le document.
HAJJ 2024, UN QUOTA DE 12.860 PÉLERINS POUR LE SÉNÉGAL
Le Royaume d’Arabie Saoudite a accordé un quota de 12 mille 860 pèlerins au Sénégal, pour le Hajjj 2024, dont 11 mille seront convoyés par les voyagistes privés.
Dakar, 23 fev (APS) – Le Royaume d’Arabie Saoudite a accordé un quota de 12 mille 860 pèlerins au Sénégal, pour le Hajjj 2024, dont 11 mille seront convoyés par les voyagistes privés, a rappelé, vendredi, le Premier ministre.
”Le Sénégal dispose d’un quota de 12..860 pèlerins répartis comme suit: 1.860 pour la délégation générale au pèlerinage et 11.000 pour les voyagistes privés”, a dit Amadou Ba lors d’un Conseil interministériel consacré à la préparation du pèlerinage aux Lieux saints de l’Islam.
Selon la ministre en charge des Sénégalais de l’extérieur, Annette Seck Ndiaye, la compagnie nationale Air Sénégal va convoyer 50 pour cent des pèlerins et le reste se fera avec Flynas.
MACKY SALL N’A QUE DEUX OPTIONS, SELON CHEIKH NIASS
Le président directeur général de Walfadjiri s’est réjoui, vendredi, de la décision du FC25 de ne pas prendre part au dialogue souhaité par le président de la République Macky Sall. "Je salue la position du FC25, car en réalité le dialogue est inopportun"
Le président directeur général de Walfadjiri s’est réjoui, vendredi, de la décision du FC25 de ne pas prendre part au dialogue souhaité par le président de la République Macky Sall, «Je salue la position du FC25, car en réalité le dialogue est inopportun et ne saurait être concluant en raison des positions divergentes des différents acteurs politiques», a-t-il écrit.
Pour Cheikh Niass, le Président Macky Sall n’a que deux options par devers lui notamment recourir à l’article 31 al 2 ou alors recourir à l’article 36 al 2 de la Constitution.
Expliquant l’Article 31 al 2, Cheikh NIASS soutient que cela suppose une démission du Président avant le 2 avril, que le Président de l’Assemblée nationale assure l’intérim et à charge pour lui d’organiser de nouvelles élections dans les 90 jours. «C’est la seule façon pour Macky d’assouvir légalement son désir inavoué de reprendre tout le processus électoral, sans réviser la Constitution ni même modifier le code électoral», poursuit-il.
Revenant à l’Article 36 al 2, il ajoute dans ce cas, le premier tour aura nécessairement lieu au mois de mars avec les candidats retenus par le Conseil constitutionnel. «En cas de deuxième tour, Macky Sall pourra donc rester en fonction au-delà du 2 avril jusqu’à la désignation de son successeur. Ce choix nous paraît le plus honnête même s’il faudra l’aval du Conseil constitutionnel qui pourrait l’entériner au nom de la stabilité des Institutions et de la République », a-t-il soutenu.
LE FRONT POUR LA DÉFENSE DE LA DÉMOCRATIE ANNONCE D’AUTRES MANIFESTATIONS
Le préfet de Dakar a interdit vendredi la marche annoncée par le Front pour La Défense de la démocratie (FDD). Une notification qui a été transmise à 14 heures aux initiateurs alors que la marche est prévue à 15 heures.
Le préfet de Dakar a interdit vendredi la marche annoncée par le Front pour La Défense de la démocratie (FDD). Une notification qui a été transmise à 14 heures aux initiateurs alors que la marche est prévue à 15 heures. «Le préfet à pris son temps pour nous notifier que la manifestation n’est pas autorisée. Depuis qu’on a déposé, lundi, la déclaration, il avait promis de nous répondre, nous attendions de sa réponse malheureusement la notification d’interdiction nous est parvenue à 14 heures», informe Mame Birame Wathie, membre fondateur du FDD.
Selon le journaliste ce retard a causé des désagréments sur la communication qui devrait être faite à cet égard. «En tant que légalistes et républicains, contrairement à eux, nous allons nous conformer à l’arrêté. Mais nous allons déposer d’autres déclarations parce qu’il est inadmissible que nos droits soient bafoués», a-t-il martelé.
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LA CARAVANE D’ANTA BABACAR NGOM GAZÉE AUX PARCELLES ASSAINIES
Le cortège de la candidate à la présidentielle a été gazé ce vendredi en fin d'après-midi, aux Parcelles Assainies. C'était à l'occasion d'une visite de proximité.
iGFM (Dakar) La caravane d'Anta Babacar Ngom, candidate à la présidentielle sénégalaise, a été gazée ce vendredi en fin d'après-midi, aux Parcelles Assainies. C'était à l'occasion d'une visite de proximité.
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AAR SUNU ELECTION BOYCOTTE LE DIALOGUE
Accusant Macky Sall de plonger le Sénégal dans le chaos, la plateforme de défense du scrutin refuse de cautionner ce qu'elle qualifie de "simulacre". Elle demande au Conseil constitutionnel d'agir pour sortir le pays de l'impasse
La plateforme Aar Sunu élection (protéger notre élection), un regroupement d’organisations se réclamant de la société civile, a annoncé, vendredi, à Dakar, sa décision de ne pas participer au dialogue national auquel appelle le président Macky Sall et rejeté par seize des dix-neuf candidats retenus par le Conseil constitutionnel.
Le chef de l’Etat a appelé à des concertations avec les forces vives de la nation afin de résoudre la crise politique née de l’interruption de facto du processus électoral à la veille du démarrage de la campagne électorale pour la présidentielle initialement prévue le 25 février.
“Aar sunu élection informe l’opinion nationale et internationale qu’elle ne participera pas à un simulacre de dialogue qui relèverait de la compromission, sèmerait les germes de la division et ne pourrait aboutir à aucun consensus au vu des intérêts divergents des parties invitées”, ont indiqué les membres de cette plateforme, par la voix de Thiaba Camara Sy.
Les responsables de Aar Sunu élection rencontraient les journalistes au lendemain d’une sortie publique du chef de l’Etat lors de laquelle il a invité les forces vives du pays à prendre part à un dialogue devant se tenir lundi et mardi afin de déterminer une nouvelle date pour l’élection présidentielle et trouver les voies et moyens de permettre au pays de dépasser la crise politico-institutionnelle qu’il traverse.
“Cette posture du président de la République risque de plonger le Sénégal dans le chaos en créant les conditions d’une instabilité institutionnelle, économique et sociale dont le pays mettrait du temps à se relever”, a alerté Mme Sy, en lisant une déclaration devant des journalistes.
Disant tirer les conséquences des propos du chef de l’Etat lors de son entretien en direct à la télévision publique (RTS) avec des médias sénégalais, Aar Sunu election invite le Conseil constitutionnel à prendre ses responsabilités en fixant une nouvelle date pour l’élection présidentielle.
Les responsables de la plateforme d’organisations se réclamant de la société civile ont ainsi fait part de leur volonté d’organiser un rassemblement samedi à Grand Yoff, un quartier de Dakar.
Ils ont également demandé à chaque électeur de se rendre, dimanche 25 février, à son bureau habituel de vote en guise de protestation contre le report du scrutin.
Aar Sunu election dit envisager d’appeler à une journée villes mortes sur toute l’étendue du territoire, mardi.
Le Sénégal est en proie à une crise politique née de l’annonce du report de l’élection présidentielle devant déboucher sur le choix d’un successeur au président Macky Sall, au pouvoir depuis 2012 et qui a renoncé à briguer un nouveau mandat de 5 ans.
Vendredi, plus tôt dans la journée, seize des 19 candidats retenus par le Conseil constitutionnel ont fait part de leur décision de ne pas répondre au dialogue convoqué par le chef de l’Etat.
La convocation de cette concertation est le procédé choisi par Macky Sall préalablement à la détermination d’une nouvelle date pour l’élection présidentielle.
Il s’était notamment engagé le 16 février à pleinement exécuter une décision du Conseil constitutionnel invitant les autorités compétentes à fixer une date pour l’élection présidentielle, après que la juridiction a constaté l’impossibilité de l’organiser le 25 février, comme initialement prévue.
Dans cette même décision, le Conseil constitutionnel a jugé ‘’contraire à la Constitution’’, l’adoption par l’Assemblée nationale, d’une loi repoussant au 15 décembre prochain la tenue du scrutin.
Cette loi parlementaire a été votée le 5 février, deux jours après que le président de la République a annoncé, lors d’un discours à la nation, l’abrogation du décret par lequel il avait convoqué les électeurs aux urnes le 25 février.
En prenant cette décision, le 3 février, il a invoqué des soupçons de corruption concernant des magistrats parmi ceux qui ont procédé à l’examen des 93 dossiers de candidature et jugé recevables 20 d’entre eux.
S’adressant à la nation, le chef de l’État a souhaité l’organisation d’’un dialogue national ouvert, afin de réunir les conditions d’une élection libre, transparente et inclusive dans un Sénégal apaisé’’.
Les accusations de corruptions ont été portées par des députés du groupe parlementaire du PDS (Parti démocratique sénégalais), dont le dossier de candidature de son leader, Karim Wade a été déclaré irrecevable par le Conseil constitutionnel en raison de la double nationalité française et sénégalaise du fils de l’ancien président Abdoulaye Wade.
Au Sénégal, il faut être de nationalité exclusivement sénégalaise pour briguer la magistrature suprême, selon la loi électorale. Les membres du groupe parlementaire Liberté et démocratie ont demandé et obtenu la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire pour faire la lumière sur les allégations de corruption et de connexions douteuses.
L’ouverture d’une information judiciaire a mis fin aux travaux de cette commission d’enquête parlementaire.
Quatre personnes ont perdu la vie dans les violences qui ont émaillé les manifestations de protestation contre le report annoncé de l’élection présidentielle. Ces victimes ont été enregistrées à Dakar, Saint-Louis et Ziguinchor lors de heurts ayant opposé des protestataires aux forces de l’ordre.
Ces évènements ont été suivis quelques jours plus tard par une vague de libérations d’activistes et de militants arrêtés dans le cadre d’activités en lien avec leur engagement politique.
LE VIDE SE CREUSE AUTOUR DE MACKY
Le président misait tout sur ce dialogue. Mais 16 candidats lui tournent le dos d'entrée. Leur boycott isole le chef de l'État et le prive de sa dernière planche de salut. Le spectre d'une crise constitutionnelle majeure se profile à l'horizon
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 23/02/2024
Les concertations nationales convoquées en urgence par Macky Sall pour sortir de l'impasse électorale touchent déjà un mur. Refusant d'avaliser les "manœuvres dilatoires" du chef de l'Etat, les principaux candidats à la présidentielle ont fait faux bond à l'invitation au dialogue. Un désaveu cinglant qui hypothèque d'ores et déjà les chances de succès de cette initiative, et fait planer le spectre d'une crise sans précédent après le 2 avril prochain.
Pourtant, Macky Sall, qui s'était engagé à ne pas se représenter pour un troisième mandat, avait misé gros sur ces 48h de débats pour trouver une issue consensuelle. Conscients de la pression croissante de la rue et de la question qui entoure désormais la légitimité de son pouvoir, le président espérait apaiser les tensions en ouvrant le dialogue avec ses opposants. Mais c'était sans compter sur leur détermination à obtenir le respect des délais constitutionnels pour le scrutin.
Un à un, les principaux candidats, dont Ousmane Sonko, leader charismatique de l'opposition aujourd'hui écroué, ont fait savoir qu'ils ne se rendraient pas aux discussions. Une défiance exacerbée par l'incarcération de plusieurs figures de l'opposition, mais aussi par le souvenir encore vif des émeutes meurtrières nées des accusations de fraude en 2021. Selon un constitutionnaliste sénégalais interrogé par l'AFP, "cette configuration radicalise les positions de part et d'autre, alors que le temps presse déjà pour éviter le pourrissement de la crise".
Car après la fin de son mandat, le 2 avril, le Sénégal pourrait se trouver plongé dans un vide juridique inédit. Normalement, la Constitution prévoit que le président de l'Assemblée assume l'intérim. Mais aucun scénario n'a été écrit pour un cas comme celui-ci. Le seul arbitre possible serait alors le Conseil constitutionnel, qui devrait ordonner l'organisation immédiate d'un nouveau scrutin. Sauf que la défiance à l'égard des institutions risque de compliquer sa tâche.
Sur le terrain, la pression monte aussi. Nombreux sont ceux qui redoutent que cette crise électorale interminable ne dégénère à nouveau en violences, après celles de ces dernières semaines déjà là l'origine de trois morts. Dos au mur, Macky Sall n'a désormais plus que quelques semaines pour trouver un accord et éviter le chaos. Mais après l'échec de sa main tendue, les scénarios de sortie de crise s'amenuisent dangereusement.
PAR Babacar Diop Buuba
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ARMÉE NATION : COLONNE VERTÉBRALE DE LA RÉPUBLIQUE OU CINQUIÈME COLONNE ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Mai 68 a marqué un tournant dans l'histoire du Sénégal avec l'implication des militaires pour résoudre la crise. Depuis, l'armée navigue entre réserve politique et participation au développement. Mais où se situent ses limites ?
Contribution sur le rôle et la place des forces de défense et de sécurité (FDS) pour l’État de droit, la justice, la solidarité et le développement
Le 14 février 2024, un quotidien du pays, Bës bi, (p. 5 à 8) en l’occurrence, a profité de la fête de la Saint-Valentin pour citer, entre autres acteurs à aimer, les forces de défense et sécurité : « La patrie est arrosée entretenue, maintenue par les forces de défense et de sécurité (FDS), ces militaires et paramilitaires qui en sont aujourd’hui le dernier rempart.
Ces acteurs illustrent l’exception sénégalaise, la méritocratie, 64 ans de compagnonnage entre l’armée et la patrie en péril, une armée politiquement neutre, mais pas indifférente ».
Nous avons eu l’occasion de partager nos points de vue, sur la place et le rôle des principaux acteurs et porteurs d’enjeux, dans la vie des sociétés en général, sénégalaise en particulier.
Les quatre (4) groupes : (i) la société civile, (ii) acteurs économiques, (iii) organisations politiques et (iv) leaders coutumiers, religieux culturels, ont reçu des traitements dans nos écrits[1]
La présente contribution a l’ambition de faire un focus sur la colonne vertébrale ou cinquième colonne : les forces de défense et de sécurité
Vue de l’intérieur, formation, réflexion stratégique et champs d’intervention
A ma connaissance, le premier acteur du dedans qui a osé, écrire au Sénégal, sur le sujet, de manière académique, est le général de corps d’armée puis ambassadeur et acteur des Assises Nationales (2008-2009), Mamadou Mansour Seck. Son ouvrage porte le titre « Nécessité d’une armée », Harmattan Sénégal, 2012. L’ouvrage est en fait sa thèse soutenue en 1974 à l’École Supérieure de Guerre aérienne de Paris (ESGA).
Le chapitre I est consacré au passé (préhistoire, antiquté et histoire de France), le second à l’après-guerre et au présent, non seulement dans les pays industrialisés, mais aussi aux pays en voie de développement, encore mieux, à des questions majeures, comme les rapports des armées aux questions politiques, socioéconomiques (chap. III)
Dès l’avant-propos, le Général reconnaît que notre monde est en déséquilibre sans partage, ni solidarité suffisante, et « l’armée seule ne peut résoudre les injustices, par contre elle représente une garantie contre la cupidité des hommes et participe à l’intégration nationale, surtout dans les pays en voie de développement. Une armée républicaine participe aussi à la stabilité de la Nation ».
Mieux, il a eu le courage de se prononcer sur le conflit en Casamance et n’a pas hésité à indiquer des voies de dépassement en trois (3) volets : politique, économique et sécuritaire.
Il a analysé la composition socio-culturelle de l’armée, fait des développements sur ses fonctions et prestations (p.57 à 65) à l’intérieur et en dehors du Sénégal. Sa conclusion est pleine de sagesse :
« Les hommes, mieux éduqués, mieux formés réclament toujours plus de liberté sans toujours savoir jusqu’où ne pas aller trop loin. Il faudra alors penser à endiguer leurs excès parce que, par nature, ils ne sont pas très sages. D’où la nécessité, encore là, d’une force de maintien de l’ordre, dans chaque pays, capable, éventuellement de faire face aux grandes catastrophes ». (op.cit. P. 77)
Le second qui s’illustre, dans l’analyse des faits politiques, est feu le général Lamine Cissé qui a livré témoignages et analyses dans ses « Carnets secrets d’une alternance, avec le titre : Un soldat au cœur de la démocratie, édition, GIDE PPE, Paris 2001.
Dans cet ouvrage, il explique, dans l’avant-propos, les circonstances dans lesquelles, le Président Abdou Diouf l’a nommé Ministre de l’Intérieur, chargé de la Décentralisation, en lui donnant la responsabilité d’organiser des élections d’une importance majeure (législatives en mai 1998, sénatoriales en janvier 1999, présidentielle à deux tours en février et mars 2000).
L’ouvrage informe sur les suspicions (chap. II), les tensions (chap. III), la fanfare du pouvoir (chap. V), le pou sur la tête (chap. VI), guerres et paix (chap. VII) et l’exigence démocratique (chap. VIII).
Les annexes sont très précieux, car ils permettent de mesurer le rôle de la société civile dans le FAC (Front d’Action de la Société Civile) alors autour du CONGAD, de la RADDHO, du Forum Civil et du RADI) et aussi les dispositions particulières qu’il a prises pour conduire la mission sans oublier les résultats.
Le général Cissé est d’avis qu’il est « essentiel de favoriser l’enracinement de la démocratie dans nos pays. Cet idéal ne pourra s’épanouir en Afrique que si nos dirigeants civils et militaires manifestent concrètement la volonté d’appliquer les règles qui la fondent » (op. Cit. P13).
L’auteur rappelle les circonstances dans lesquelles, l’armée a eu à observer le jeu politique au Sénégal et les relate dans sa biographie qui lui a permis d’avoir une bonne formation intellectuelle, citoyenne et militaire (chap. I, p. 15 à 39, Jour de pluie sur le Sahel).
Son apprentissage citoyen et sa carrière dans le génie militaire l’avaient préparé à réussir sa mission. Le résultat est connu : première alternance politique au Sénégal, la victoire du candidat de l’opposition Abdoulaye Wade face au président sortant Abdou Diouf
Le travail des historiens de métier permet de compléter la documentation et d’approfondir la réflexion sur le rôle de l’armée dans les crises politiques.
Retenons que de l’antiquité à nos jours, les armées ont permis de défendre des institutions politiques, de renverser des régimes, depuis l’Égypte pharaonique jusqu’aux États modernes, en passant par la période intermédiaire.
Le regard des historiens
Dans l’avant-propos de la seconde édition de son ouvrage sur « Mai 68 à Dakar », le professeur Abdoulaye Bathily, ancien enfant de troupe, puis étudiant enrôlé de force, puis ministre de la République, a consacré des pages à la question des forces armées et de sécurité au cours des événements de Mais 68 (voir extraits en photos d’illustration 2,3 et 4). Il a aussi produit des études sur les armées, la politique dans le cadre du CODESRIA (Conseil pour le Développement de la Recherche en Sciences Sociales en Afrique).
Notre collègue Oumar Guèye a produit un ouvrage sur Mai 68 au Sénégal, Mai 1968 au Sénégal ; Senghor face aux étudiants et au mouvement syndical, Karthala, 2012 (voir extraits en photos d’illustration 5, 6, 7, 8, 9. Il revient sur le rôle des deux armées française et sénégalaise.
Dynamiques nouvelles
Ce qui est intéressant dans le contexte actuel, c’est la succession des coups d’Etat en Afrique de l’Ouest et leurs caractères politiques, prononcés les tentatives de solidarité, voire de fédérations des soldats.
On peut ajouter pour reprendre une formulation de notre collègue Bakary Samb de Timbuktu Institute « Les coups d’État en Afrique sont devenus des moments de respiration démocratique » :
« Ce qu’on voit derrière ces juntes qui viennent au pouvoir est un signe d’une désaffection par rapport aux États incarnés par des civils et une conséquence de la mal gouvernance, de l’absence de démocratie qui se résume chez nous à l’aspect électoral. On a vu d’autres aspirations qui sont aujourd’hui prises en charge par les tenants. Autre chose également, on a vu qu’il y a un discours populiste qui surfe les déceptions par rapport aux régimes civils précédents, mais aussi sur un contexte international. Cette désaffection est le signe aussi d’un rejet du modèle occidental devant propager des valeurs. Ces Occidentaux, par rapport à ces mêmes valeurs, ont été eux-mêmes inconséquents à un moment. Finalement, ce sont les intérêt stratégiques immédiats qui ont toujours guidé leurs choix. Il y a non seulement un problème de démocratie, mais aussi de crédibilité du discours sur la démocratie. Par rapport à cela aujourd’hui, sous sommes dans une situation qu’on pourrait qualifier d’hybride et de paradoxale. Ces juntes ont joué avec une stratégie très claire. Par exemple au Mali, qui a toujours trouvé des boucs émissaires avec la France, Barkane, la CEDEAO et les soldats ivoiriens ou encore la MINUSMA, on voit que les militaires au pouvoir sont dans une logique de légitimation. En effet, le fait de mettre en avant l’idée selon laquelle leur souveraineté serait menacée, comme on le sait, mécaniquement, quand il y a menace extérieure autour d’un leadership qui s’est mis en opposition par rapport à un régime civil qui a duré au pouvoir »
Au Sénégal, certains analystes ont interprété une allusion du président Macky Sall sur l’attention à porter à « d’autres forces organisées » comme une invite faite à l’armée pour prendre le pouvoir au cas où les partis politiques et la société civile ne reviennent pas à la raison, en acceptant sa proposition pour un nouveau dialogue inclusif.
Pour le moment, les forces de défense et de sécurité ont la latitude d’exercer leurs droits de vote ; elles sont concurrencées dans certains rôles par des nervis aux services d’organisations politiques, elles ont été secouées dans certaines de leurs composantes par les affaires politiques avec des sanctions disciplinaires ou des disparitions physiques. Il faut souhaiter que l’esprit républicain et laïc puisse continuer d’inspirer la grande muette et ses sœurs dans leurs combats pour la sécurité nationale et leur contribution au développement social, économique et culturel.
En tout état de cause, il faut souhaiter et œuvrer avec l’élection présidentielle en 2024, à la victoire du camp de l’alternative qui s’engage à appliquer les conclusions des Assises Nationales et les recommandations de la Commission Nationale de Réforme des Institutions (CNRI). Ainsi une des premières mesures à prendre serait de revenir sur les crimes impunis, les condamnations injustes et demander pardon, au nom de la Nation aux familles des victimes. Ainsi la Nouvelle République à conduire partira sur de bons auspices.
Babacar Diop Buuba est Coordonnateur du mouvement citoyen
Taxaw Temm - Stand up – Debout.
[1] A propos dans la société civile, je renvoie à ma contribution dans M23 - chronique d’une révolution citoyenne, CONSUP, les éditions de la Brousse, 2014 sour le titre «La société civile et la refondation politique, économique et socio-culturelle, op. Cit. , p. 65 à 72
Concernant les relations entre les acteurs économiques et politiques, j’ai développé mes analyses dans les «Syndicats dans l’histoire; regards et partition universitaire,», Harmattan Sénégal 2019
Pour les questions spirituelles, idéologiques, religieuses, je renvoie à mon texte sur l’autorité des textes religieux dans les batailles politiques, idéologiques, in Propos d’Un Africain sur l’Antiquité, PUD, 2014, p. 298 à 308
par Kamou
LA RÉPRESSION COMME HÉRITAGE COLONIALE DES FORCES DE POLICE
Conçues par et pour le colon, les polices africaines ont longtemps entretenu des liens de répression avec les populations. Si les indépendances sont passées par là, les réflexes d'hier perdurent y compris au Sénégal
L’histoire du colonialisme est intimement liée à la violence extrême, à l’humiliation, au racisme et aux génocides vis-à-vis des peuples colonisés. Les empires coloniaux, qu’ils soient français, britannique, portugais, hollandais, allemands ou encore arabo-musulmans, ont toujours développé des stratagèmes – généralement vernis de terreur et à travers des structures armées – pour le contrôle des sauvages colonisés. En effet, la répression était un langage privilégié dans les rapports entre les colons et les populations colonisées.
S’agissant des colonies d’Afrique, il est important de rappeler que le système colonial a d’abord, dans une configuration hybride des compagnies coloniales, érigé les armées[1] avec des prorogatifs de la police notamment de maintien d’ordre, d’organisation du cadre de vie et de l’espace public. Pour le dire autrement, ce qu’il convient d’appeler aujourd’hui la police, n’existant pas, c’était à la sphère de l’armée que revenait la tâche d’organiser l’ordre public dans les colonies. C’est ce qui a conduit, à la création des premières structures policières dans les colonies d’Afrique, à un enchevêtrement entre l’organisation militaire et le fonctionnement de la police.
La création des premières compagnies de police concorde avec la volonté des empires coloniaux, pour la plupart, de structurer et d’organiser les administrations coloniales. Et pour ce qu’il en est du colonialisme français, la volonté d’étendre et d’intensifier l’empire sur le continent va entrainer une forme de duplication, dans une relative opacité, de la structure de l’administration métropolitaine dans les colonies. En cela, des segments importants tels que l’enseignement[2], la sécurité, l’administration territoriale entre autres vont faire l’objet de réformes dans le but de la mise en valeur des colonies pour mieux servir la métropole.
Cette reproduction du modèle d’organisation de la métropole dans les peuples esclavagisés porte en elle l’héritage de la conception raciste des différents régimes qui se sont succédé dans le royaume français. En effet, au XVIIe siècle, l’entrée de l’empire français dans la traite esclavagiste fut parsemée par une logorrhée de lois coloniales, racistes et ségrégationnistes administrant ainsi la vie des Noirs à la métropole, puis dans les colonies. Toutefois, en 1777, la création de la police des Noirs, sous l’impulsion de l’ancien lieutenant à Paris et ministre de la marine d’alors, Antoine de Sartine, pendant la parenthèse de la monarchie de Louis XVI, constitua le point d’orgue de la politique raciste et exclusionniste vis-à-vis des Noirs, vaguement appelée personne de couleur. Cette loi intervint après les deux textes de lois de 1716 et 1738[3] qui ont été des échecs.
Dans cette législation, il y était clairement stipulé l’interdiction formelle aux esclavagistes en goguette, sous peine d’amende, de ramener avec eux sur l’étendue du territoire de la métropole « aucun Noir, Mulâtre ou autres Gens de couleur de l’un ou de l’autre sexe ». La seule marge que cette loi accordait aux colons ne prévoyait, dans les cas exceptionnels, que les « Noirs, Mulâtre ou Gens de couleur », une fois dans la métropole, soient parqué dans ce qu’il convenait d’appeler « un dépôt des Noirs » en attendant que leurs maitres reprennent le chemin du retour avec eux. La France, dans une logique de conserver ses intérêts dans ses anciennes colonies, a su, en intelligence avec les régimes locaux après les indépendances africaines, maintenir ses systèmes et doctrines policiers fortement ancrée dans la violence à travers ce qu’on appelle pudiquement « coopération ». D’ailleurs, le service ad ‘hoc de la police française, crée en 1961 par Pierre Lefuel (1921-2010), ancien directeur de la Sureté dans l’actuel Burkina Faso, le Service de Coopération Technique Internationale de Police (SCTIP) aura la responsabilité de la formation des polices nationales dans les anciennes colonies de l’empire français et à ce titre, l’historien Romain Tiquet dira : « Le SCTIP, tant par ses missions que par le personnel employé, a orienté les pratiques des futurs policiers selon des schémas professionnels et procéduriers propres à la police française, et proches des anciens choix du pouvoir colonial (…) permettant à l’ancienne métropole de conserver son influence dans son « pré carré » africain ». Cette structure, fortement pensée et conçue sur la mesure des méthodes coloniales, était majoritairement chapeautée, comme le soutient l’historien Florian Bobin, par les officiers ayant servi dans l’empire colonial français.
La police nationale sénégalaise, historiquement, on peut dire, est née avec l’arrêtée 4313 du septembre 1949 qui attribuait pour la toute première fois le titre de chef de la Sureté de la Délégation à un chef local par les services coloniaux de police. Toutefois, il a fallu attendre l’accession à la souveraineté internationale du Sénégal, en 1960, pour assister à la structuration de la police nationale avec le décret 69.1361 du 6/12/1969 et qui a conduit à une large organisation de la Sureté nationale d’alors, avant de devenir aujourd’hui Direction générale de la police nationale[4].
Ainsi, s’il est vrai que ce corps, sous tutelle du ministère de l’Intérieur, s’est toujours voulu la parure d’un service professionnel respectant les droits humains, il a longtemps été imprégné par des usages et réflexes du système colonial. D’ailleurs, dès l’indépendance du Sénégal, la police servit de bras armé au pouvoir de Léopold Sédar Senghor sous les manœuvres de Jean Collin, qui fut ministre de l’Intérieur. Ancien fonctionnaire dans l’empire colonial français en Afrique et neveu par alliance de Senghor, Jean Collin, redoutable et affuté, avait son ombre qui planait au-dessus de la direction générale de la police dont le Groupement mobile d’intervention (GMI), réputé pour ses « méthodes violentes » à l’égard des populations locales. Couvert par Senghor qui avait une conception violente et carcérale du pouvoir, les forces de polices, sous le commandement de Collin semait la terreur avec une répression systématique et un lot d’arrestations de toutes les dissidences du régime : la traque de 63, 68, la chasse des militants de l’éphémère parti politique And-jef[5], les assassinats maquillés entre autres violences dont les forces de polices étaient les sentinelles.
Ce versant vers la répression et la violence reste des matrices essentielles de nos forces de polices et son héritage colonial ne saurait soustraire leur responsabilité. Ces dernières années, en guise d’illustration, avec l’appui des réseaux sociaux, l’on est devenu plus convaincu et plus renseigné sur le réflexe de l’humiliation et de la répression des forces de police vis-à-vis des autochtones, leurs concitoyens.
Le vocabulaire martial (dégage, minable, etc.) lors des interpellations, les humiliations et la violence pendant la période du couvre-feu décrété pendant de la Covid-19, les interventions musclées et sanglantes dans les universités publiques, les morts dans les manifestations politiques sont autant d’expressions de la terreur dans les rapports entre les forces de police et les populations.
Plus d’une soixantaine d’années après les indépendances africaines, il urge de repenser les modules de formation des différents corps que composent nos Forces de défense et de sécurité. Il est possible que les relations entre ces corps et les populations soient plus respectueuses des droits des citoyens et de la dignité humaine.
[1] Lopes Mathieu, Décoloniser ! Notions, enjeux et horizons politiques. Polices : le temps des colonies n’est pas fini.
[2] Dieng, Amady Aly, Histoire des organisations d’étudiants africains en France (1900-1950)
[3] Bobin Florian, Les forces du désordre, de la répression coloniale aux violences policières
[4] CHEDS, Rapport MOWIP 2020 – 2021, Police et Gendarmerie du Sénégal
[5] And jef/Mouvement révolutionnaire pour la démocratie nouvelle était un parti politique fondé par Reenu-rew le 28 décembre 1974 lors du congrès clandestin. Le parti avait une orientation marxiste-léniniste, de tendance maoïste. Dès 1975, certains leaders du parti furent jetés en prison dont Landing Savané sous le régime répressif de Senghor. Il sera définitivement dissout en 1991.