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9 février 2025
WASHINGTON EXHORTE LES PARTIES PRENANTES À FIXER UNE DATE POUR L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE
Le Département d’Etat américain a salué la confirmation par le président sénégalais, Macky Sall, de son intention de se retirer à l’issue de son mandat et appelé à la détermination d’une nouvelle date pour l’élection présidentielle.
Dakar, 23 fév (APS) – Le Département d’Etat américain a salué la confirmation par le président sénégalais, Macky Sall, de son intention de se retirer à l’issue de son mandat et appelé à la détermination d’une nouvelle date pour l’élection présidentielle.
‘’Nous saluons la confirmation par le président Sall de son intention de se retirer à la fin de son mandat le 2 avril. Nous exhortons les parties prenantes à fixer une date pour l’élection’’, a réagi la diplomatie américaine à l’annonce faite jeudi soir du chef de l’Etat sénégalais.
”Je compte le 2 avril quitter mes fonctions de président de la République’’, a notamment déclaré Macky Sall lors d’une interview avec des médias sénégalais. Il a précisé que le dialogue auquel il appelle devra permettre de déterminer la date de l’élection présidentielle.
Dans un communiqué relayé sur le réseau social X, le Bureau africain du Département d’Etat américain a insisté sur l’importance de fixer la date de l’élection présidentielle afin de permettre aux Sénégalais de choisir leur prochain président dans un avenir proche.
‘’Grâce à ces mesures, les dirigeants sénégalais préserveront l’honorable tradition démocratique du pays’’, a rapporté le communiqué relayé par l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique à Dakar.
Le Sénégal traverse une crise politique depuis la suspension du processus électoral matérialisée par l’annonce du président Sall de l’abrogation du décret qu’il avait signé pour convoquer les électeurs aux urnes le 25 février.
LE DIALOGUE MORT-NÉ
Les 16 principaux candidats et le collectif Aar Sunu Election ont refusé ce vendredi 23 février la concertation proposée par le chef de l'État la veille. Ils exigent le maintien du calendrier initial et une date ferme pour le premier tour
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 23/02/2024
La présidentielle au Sénégal, prévue initialement le 25 février, continue de susciter la polémique. Alors que le chef de l'État Macky Sall a proposé l'ouverture d'un dialogue sur cette question, la majorité des candidats et la société civile ont fermement rejeté cette proposition.
En effet, 16 des 19 candidats en lice pour le scrutin ont refusé le dialogue lors d'une déclaration à la presse ce vendredi 23 février. "Nous nous opposons à tout dialogue sur cette question et nous exigeons qu'une date soit prise avant le 2 avril", a déclaré l'un d'eux, Boubacar Camara.
De son côté, le collectif citoyen Aar Sunu Election a également dit non au dialogue dans un communiqué. "La tentative de diversion à travers l’invitation à un dialogue inapproprié est inacceptable", a estimé l'organisation de la société civile.
Ces prises de position interviennent après le report controversé du scrutin, annoncé initialement par Macky Sall le 3 février puis entériné par l'Assemblée nationale le 5 février. Dans une interview le 22 février, le président sortant a bien confirmé son départ le 2 avril au terme de son mandat, sans toutefois communiquer de nouvelle date pour l'élection présidentielle.
Alors que la date butoir du 2 avril approche, les candidats et la société civile campent sur leur position en refusant le dialogue, exigeant une date ferme pour le scrutin dans les meilleurs délais. La crise politique autour de cette élection semble loin d'être résolue.
Onze recommandations pour l’Enseignement Supérieur
Les acteurs universitaires et le gouvernement, sous la houlette du Premier ministre, ont formulé onze recommandations à l’issue de la concertation. Il est demandé au ministre de l’Enseignement supérieur de prendre les dispositions nécessaires, en relation avec le ministre chargé des Finances, pour accélérer la réalisation et la mise en service des chantiers prioritaires des universités. Mais aussi de prendre les mesures utiles pour diligenter les chantiers des classes préparatoires aux Grandes Écoles (CPGE) de Thiès, des Espaces numériques ouverts (ENO) ainsi que des Instituts supérieurs d’enseignement professionnel (ISEP), en relation avec le ministre chargé des Finances. A ce dernier, il est demandé de soumettre à validation un planning d’apurement des dettes fiscales, sociales et dépenses permanentes (Eau et Électricité) des universités ainsi que des dettes dues aux repreneurs. Il procédera à un audit des dépenses sociales en vue de mettre en place un mécanisme de rationalisation.
Onze recommandations pour l’Enseignement Supérieur (bis)
Aussi, le ministre de l’Enseignement supérieur prendra, en relation avec les instances académiques des universités, les mesures idoines pour le réajustement du calendrier universitaire. Il soumettra également à la validation du plan spécial de recrutement de nouveaux personnels d’enseignement et de recherche (PER) en tenant compte des besoins de chaque université ; il soumettra à validation les conclusions de l’étude prospective sur les flux d’étudiants en Master et Doctorat, en vue d’améliorer les taux d’encadrement. Le Pr Moussa Baldé procédera à la finalisation du processus de lancement du premier satellite sénégalais Gaindé Sat et veillera à la mise en service diligente du Super Calculateur au bénéfice des chercheurs et utilisateurs. Aussi, il prendra, en relation avec le ministre chargé des Finances les dispositions utiles en vue d’achever les travaux des résidences des campus sociaux. Il soumettra enfin à validation un programme spécial d’équipement (outils et connectivité) des universités afin de promouvoir l’enseignement à distance. Quant au ministre des Finances, il va poursuivre les efforts d’apurement de la dette due aux Établissements privés d’Enseignement supérieur (EPES).
La police bloque la caravane de Khalifa Ababacar Sall
La caravane de Khalifa Sall a été stoppée hier à Keur Massar par la police. Pour l’ancien maire de Dakar, il s’agit d’une provocation de plus. «La police a, une nouvelle fois, interrompu notre campagne électorale à Jaxaay. Ces actions répétées visent clairement à saboter notre message qui, de jour en jour, reçoit l'adhésion massive de nos compatriotes», a déclaré Khalifa Sall qui promet de poursuivre la campagne aujourd’hui pour un Sénégal meilleur. Il n’a pas manqué de remercier les populations de Jaxaay pour l’accueil.
Le maire Cheikh Aliou Bèye tire sur le ministre de l'Intérieur
Choqué par le blocage de ses administrés lors de la cérémonie de réception du poste de police de Sicap Mbao, le député maire de Diamaguène Sicap Mbao a tiré à boulets rouges sur le ministre de l'Intérieur Sidiki Kaba qu’il accuse d'être l'instigateur de l'acte posé par les forces policières. A l’en croire, les forces policières ont éconduit les populations venues assister à la réception du nouveau poste de Police réalisé par la mairie à hauteur de 60 millions. «Lorsque je leur ai demandé la raison, ils m’ont dit que ça venait de leur hiérarchie. C'est Sidiki Kaba le ministre de l'Intérieur, l'instigateur de cet acte antirépublicain. Il a instruit ses services d'éconduire mes administrés dont les délégués de quartier et les conseillers municipaux pour qu’ils n'assistent pas à la cérémonie», dénonce d'emblée le maire de Diamaguène Sicap Mbao, Cheikh Aliou Bèye. Il déplore cette attitude de Me Sidiki Kaba qui n'honore pas la république. Il pense que le ministre de l’Intérieur devrait plutôt les encourager à se mobiliser au lieu de verser dans des considérations politiques. Cheikh Aliou Bèye précise par ailleurs que le Conseil municipal avait décidé, dans le cadre du Pacasen, de construire un nouveau poste de police à Sicap Mbao car l'ancien poste était vétuste etle bâtiment menaçait ruine.
Une semaine de deuil à l’UGB
Le Conseil académique de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis a décrété hier une semaine de deuil pour la mémoire de l’étudiant Prosper Clédor Senghor. Le conseil académique qui s’est réuni mercredi en séance extraordinaire s’est prononcé sur la situation de crise au niveau de l’institution, suite au décès de M. Prosper Clédor Senghor, étudiant en licence 1 de Mathématiques appliquées et Sciences sociales (MASS) à l’unité de formation et de recherche des Sciences appliquées et Technologie (UFR SAT). Dans un communiqué rendu public hier, l’instance déplore et s’indigne de la violence ayant conduit à la mort de Prosper Clédor Senghor, après celle d’Alpha Yéro Tounkara. Ainsi le conseil invite les autorités compétentes à faire toute la lumière sur les circonstances de ce décès et exprime sa solidarité et sa compassion aux parents du défunt et à l’ensemble de la communauté universitaire. Aussi le Conseil académique a-t-il décidé d’observer une semaine de deuil, accompagnée d’une suspension des activités pédagogiques, à compter du jeudi 22 février 2024 et appelle tous les membres de la communauté et les forces de défense et de sécurité à faire preuve de retenue.
L’Ambassade des Etats-Unis
Les Etats-Unis surveillent le Sénégal comme du lait sur le feu. Après l’interview du chef de l’Etat, l’Ambassade du pays de l’Oncle Sam a fait un post sur X pour saluer «la confirmation par le Président Sall de son intention de se retirer à la fin de son mandat le 2 avril». Le diplomate exhorte les parties prenantes à fixer une date pour l’élection afin que les Sénégalais puissent choisir leur prochain président dans un avenir très proche. Grâce à ces mesures, dit-il, les dirigeants sénégalais préserveront l'honorable tradition démocratique du pays.
Thierno Alassane Sall saisit le Conseil constitutionnel
Le candidat Thierno Alassane Sall est déçu de la sortie médiatique du Président Sall. Alors que le Conseil constitutionnel lui demande de fixer, dans les meilleurs délais, la date de l'élection présidentielle, selon le leader de la République des valeurs, Macky Sall refuse et convoque un «dialogue» dont l’objectif principal est d’organiser la mésentente. Y sont conviés des individus soigneusement sélectionnés pour leurs positions divergentes, prévient M. Sall. A l’en croire, sous le prétexte de cette absence prévisible de consensus, Macky Sall va imposer ses desiderata, à savoir : reprendre la liste des candidats pour réintroduire et exclure qui bon lui semble et prolonger son mandat, par une interprétation abusive de l'article 36-2 de la Constitution, et rester jusqu’à la passation de pouvoir. Pour faire passer la pilule, dénonce-t-il dans un communiqué, Macky Sall nous offre une amnistie. Selon lui, l'amnistie concerne au premier titre lui-même et ses soutiens. Il est évident, à ses yeux, que Macky Sall et ses complices confisquent le droit de s'exprimer des Sénégalais pour assurer leurs arrières. Thierno Alassane Sall se demande comment Macky Sall, qui a incarcéré sans état d'âme des centaines de personnes, prétend à un désir de réconciliation, pleinement conscient des dossiers sensibles qui l'attendent, notamment ceux liés au pétrole et au fonds COVID. Dealer avec lui pour reporter les élections et amnistier à grande échelle, prévient-il, serait trahir le sacrifice des jeunes morts pour s'être opposés au report de l'élection. Il ne cautionne pas un dialogue orchestré pour parachever le coup d'État constitutionnel qui se déroule depuis le 3 février 2024. A ce propos, le leader de la République des Valeurs s'apprête à saisir le Conseil constitutionnel d'une requête afin de constater et de remédier à la carence du président de la République, qui refuse de fixer la date de l'élection.
Des acteurs du tourisme déplorent les annulations de réservations
Les tensions politiques liées au report annoncé de l’élection présidentielle du 25 février ont entraîné une série d’annulations de réservations dans les hôtels, restaurants et auberges de Sédhiou, ont déploré bon nombre de professionnels du secteur touristique interrogés par le correspondant de l’Aps dans cette région du sud du pays. Ces acteurs disent être dans l’incertitude face à une situation imprévue alors que le pays est dans l’attente d’un retour à la normale avec l’annonce attendue d’une nouvelle date pour la tenue du scrutin. «Nous étions dans une phase de reprise des activités à la suite de la pandémie de Covid19, mais la décision de reporter l’élection présidentielle a perturbé la bonne marche des choses», a confié à l’APS, sous le couvert de l’anonymat, une responsable de l’hôtel Palmarès de Sédhiou. Selon elle, des centaines de demandes de réservations des touristes nationaux et internationaux sont annulées alors que des dépenses ont été effectuées pour offrir des services de qualité. Les risques de violence consécutifs à l’annonce du report de l’élection présidentielle ont découragé les partenaires au niveau national et international à venir faire leurs activités à Sédhiou, comme des séminaires, des ateliers ou des formations, selon les professionnels du secteur. La commande de services hôteliers ne marche pas, a affirmé Tida Sadio, gérante de restaurant et de la résidence « Chez Tida », située dans le quartier Santansou. Mbaye Sall, un autre gérant d’une auberge située dans le même quartier, a relevé que la fréquentation des touristes et des porteurs de projets et programmes a chuté de manière drastique.
Des travailleurs de l’hydraulique en grève
Le syndicat national des travailleurs de l’hydraulique (SNTH) a entamé, hier à Louga, une grève de trois jours pour exiger des pouvoirs publics une augmentation des salaires, la généralisation de leurs primes de logement, des primes de prudence pour les chauffeurs, avec des montants variant entre 60 000 et 120 000 francs CFA et le paiement des primes de chantier. Le responsable des revendications du SNTH, Gaston Guillabert, a exigé lors d’une conférence de presse le recrutement des bénévoles ayant fait quinze à vingt ans d’apprentissage. Il réclame aussi des moyens matériels logistiques, la garantie d’un service public de qualité et l’intégration d’agents dans la Fonction publique. Selon lui, la grève peut être prolongée au-delà des soixante-douze heures fixées. Le secteur de l’hydraulique est confronté à de nombreuses difficultés que l’État est appelé à aplanir, a souligné M. Guillabert.
Anta Babacar Ngom dénonce le dilatoire de Macky
La candidate à la présidentielle, Anta Babacar Ngom, dénonce le dilatoire du chef de l’Etat. «Nous sommes fatigués de ce jeu politique qui ignore les besoins et les aspirations du peuple sénégalais », a-t-elle posté sur son réseau social. A l’en croire, l’absence de date pour la présidentielle est une aberration et une atteinte au droit de chaque citoyen qui aspire à un processus électoral transparent et équitable. La rupture est devenue un impératif, lance Mme Diack.
LES 11 NOUVELLES RECOMMANDATIONS POUR LA RELANCE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
Une concertation sur l’état de l’enseignement supérieur s’est tenue jeudi à Diamniadio. L’idée a été, selon le chef du gouvernement qui a dirigé la rencontre, d’élaborer des solutions inclusives et durables dans un secteur qui demeure un levier essentiel
Une concertation sur l’état de l’enseignement supérieur s’est tenue jeudi à Diamniadio. L’idée a été, selon le chef du gouvernement qui a dirigé la rencontre, d’élaborer des solutions inclusives et durables dans un secteur qui demeure un levier essentiel de développement, un vecteur de création de richesse intellectuelle et économique. Amadou Ba a ainsi décliné 11 recommandations pour en arriver à ce stade.
Par Alioune Badara NDIAYE – C’est un nouveau pari : insuffler une nouvelle dynamique au secteur de l’enseignement supérieur qui a certes enregistré, selon le Premier ministre Amadou Ba, des réalisations louables, mais est tout autant confronté à des défis persistants qui entravent le chemin vers l’excellence éducative. Tel a été l’objectif de la concertation sur l’état de l’enseignement supérieur organisée jeudi à la Sphère ministérielle Habib Thiam de Diamniadio. «Des investissements sans précédent ont été réalisés pour améliorer l’accessibilité, la qualité et la pertinence de l’éducation à tous les niveaux (…) Des efforts sont à faire en matière d’infrastructures, de qualité de l’enseignement, d’accès équitable à l’enseignement supérieur et de pertinence des programmes», a souligné Amadou Ba dans son propos d’ouverture de la rencontre.
«Nous devons également faire face à des défis tels que le manque de financement adéquat, l’insuffisance des personnels, des taux d’encadrement et des équipements, la nécessité de renforcer la formation initiale et continue des enseignements et des chercheurs», a encore souligné le Pm au nombre des facteurs bloquant la bonne marche du secteur. Des échanges entre membres du gouvernement et de la communauté universitaire, sont ainsi ressorties 11 recommandations sur lesquelles les ministres de l’Enseignement supérieur et des Finances devront s’atteler pour un secteur davantage plus performant. Il s’agira intrinsèquement pour le ministre des Finances, de soumettre à validation un planning d’apurement des dettes fiscales, sociales et dépenses permanentes (eau et électricité) des universités, ainsi que des créances dues aux repreneurs, et ensuite de poursuivre les efforts d’apurement de la dette due aux établissements privés d’enseignement supérieur.
Pour le Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche (Mesri), il est d’abord question de prendre les mesures idoines pour le réajustement du calendrier universitaire ; ceci en relation avec les instances académiques des universités. Ensuite, de soumettre à la validation un plan spécial de recrutement de nouveaux personnels d’enseignement et de recherche, et de soumettre aussi les conclusions de l’étude prospective sur les flux d’étudiants en Master et Doctorat. Il est encore attendu des équipes du Mesri, un programme spécial d’équipement (outils et connectivité) des universités pour la promotion de l’enseignement à distance. Et de finaliser le processus de lancement du premier satellite sénégalais, Gaindé Sat, et de veiller à la mise en service diligente du Super calculateur. Trois des recommandations devront être exécutées en interrelation avec les deux ministères. Elles concernent l’accélération de la réalisation et de la mise en service des chantiers prioritaires des universités, l’achèvement des travaux des résidences des campus sociaux et, enfin, la prise de mesures utiles pour diligenter les chantiers des Classes préparatoires aux Grandes Ecoles de Thiès, des Espaces numériques ouverts (Eno), ainsi que des Instituts supérieurs d’enseignement professionnel (Isep).
«Les ministres concernés vont mettre en œuvre, sous la coordination de la Primature, les recommandations arrêtées lors de cette rencontre. Et, compte rendu sera fait à Monsieur le Président sur certaines décisions qui nécessitent absolument son arbitrage», a fini par dire le chef du gouvernement, invitant les responsables universitaires à dresser l’expression des besoins qui seront étudiés lors d’une rencontre qui se tiendra dans quelques jours.
PAR Oumar Cheikh LY
QUE RESTE-T-IL DE LA LETTRE DE LA CONSTITUTION ?
On nous tue mais on ne tripatouille pas notre Constitution !
La Constitution est la charte fondamentale de notre pays, un texte qui régit notre vie en société. La locomotive qui définit nos droits et nos devoirs, qui assure l’équilibre entre les pouvoirs et garantit la liberté de chacun. Ce document, c’est notre raison d’être. De la relation tumultueuse entre les élus eux-mêmes et les dépositaires des mandats électifs, que devient la Constitution, charte suprême de l’ossature juridictionnelle et administrative ? Pour un bref rappel historique, la première Constitution de la République du Sénégal, qui est restée en vigueur jusqu’à l’accession à l’indépendance en 1960, a été adoptée le 24 janvier 1959. Ainsi, depuis sa première rédaction, notre Constitution a évolué et s’est enrichie pour devenir aujourd’hui le socle de notre République. Elle est le symbole de notre unité et de notre volonté commune de vivre ensemble dans le respect des valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. Mais au-delà de ces principes, la Constitution est avant tout un cadre juridique qui permet de garantir la stabilité et la pérennité de notre système politique. En effet, elle établit les règles du jeu pour les différentes institutions de l’État, définissant ainsi leurs compétences et leurs relations. Elle assure de ce fait l’équilibre des pouvoirs entre le pouvoir législatif, exécutif et judiciaire, garantissant dès lors la séparation des pouvoirs et la protection de nos libertés.
La Constitution est donc nécessaire pour garantir les droits fondamentaux des citoyens. Elle pose, par exemple, le principe de l’égalité des citoyens devant la loi, fait du suffrage universel la source de la légitimité politique et accorde à chacun le droit de faire entendre sa cause devant un tribunal indépendant. La Constitution est surtout un rempart contre l’arbitraire et les abus de pouvoir. En établissant les droits et les libertés fondamentales de chaque citoyen, elle garantit leur protection face aux décisions arbitraires. Elle assure également la primauté du droit en fixant un cadre juridique pour l’ensemble de la société. Enfin, la Constitution est un symbole de notre identité nationale. Elle reflète les valeurs qui nous sont chères et qui font la fierté de notre pays. Et elle est le témoignage de notre histoire et de notre lutte pour les droits et les libertés. Cependant, la Constitution n’est pas figée. Elle doit être régulièrement adaptée aux évolutions de notre société, de nos réalisés et de la marche du monde. C’est pourquoi elle peut être modifiée par les représentants du peuple, dans le respect des normes et procédures prévues par la loi, dans ce sens.
Rappelons-nous donc l’importance de ce document et engageons-nous à le défendre et à le faire vivre dans notre quotidien. Car c’est ensemble, en respectant nos droits et nos devoirs, que nous pourrons construire un avenir meilleur pour notre pays et pour les générations à venir. Du Président de la République qui est le gardien de la Constitution, le premier Protecteur des Arts et des Lettres du Sénégal au Sénégalais lambda veillons au respect de la raison d’être de tout État organisé et viable. Oui il y’a effectivement ces gardiens non-juridictionnels. En effet, certaines institutions politiques à l’instar du chef de l’État (qui «veille au respect de la Constitution ou autorités administratives indépendantes comme le Défenseur des droits — «dont l’indépendance trouve son fondement dans la Constitution, participent au respect de la Constitution.»
Oui le respect de la Constitution et l’État de droit est une manifestation du respect du droit par les autorités publiques elles-mêmes parmi lesquelles le Conseil constitutionnel qui se place au sommet des gardiens juridictionnels dans son rôle de contrôle notamment de constitutionnalité des lois (à priori ou à postériori) et des engagements internationaux (voir leurs conformités avec la charte suprême de l’Etat). Tel est également le cas des juges administratif (par exemple, en l’absence d’«écran-législatif», le Conseil d’État contrôle la constitutionnalité d’un acte réglementaire et/ou judiciaire statuant en pénal et compétent pour apprécier la constitutionalité des actes administratifs. Tant que la règle de droit n’a pas été modifiée dans les formes prescrites, elle doit être respectée par tous, et même par son auteur.
Que dire donc des parlementaires, notamment les députés ?
Bien qu’élu dans le cadre d’une circonscription, chaque député, compte tenu de la mission de vote de la loi et de contrôle de l’action du Gouvernement dévolue à l’Assemblée nationale, représente la Nation tout entière et exerce à ce titre un mandat national. «La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum» (Constitution de 2001). La Constitution interdit le mandat impératif (constitution de 2001). En conséquence, les députés se déterminent librement dans l’exercice de leur mandat. Actuellement ils sont régis par une loi, votée en avril 2022 qui fait passer le nombre de députés élus au scrutin de liste majoritaire de 105 à 112 et le nombre de députés élus au scrutin proportionnel de 60 à 53. A ce titre, un député est élu au suffrage universel direct pour une durée de cinq ans pour siéger à l’Assemblée nationale. Représentant de la Nation, il participe à l’exercice de la souveraineté nationale.
Même si dans leurs attributions tout député a le droit de poser des questions au Gouvernement. Il évalue les politiques publiques et peut publier des recommandations à leur sujet, même si les députés peuvent déposer une motion de censure contre le Gouvernement, ils ont pour rôle principal de création ou d’acceptation de la création des lois en se basant sur les attributs de la constitution et sur ses exigences dont ils sont les premiers responsables. Ainsi, la première raison d’être du député est qu’il vote la loi et contrôle l’action du gouvernement. Il peut donc déposer des propositions de loi ; en commission, puis en séance publique ;
Enfin, en récapitulatif, la Constitution est un bien précieux. Elle est le garant de notre démocratie et de notre vivre-ensemble. C’est pourquoi il est essentiel de la respecter, de l’obéir et de la défendre, quel que soit le statut qu’on occupe car en protégeant notre Constitution, nous protégeons nos valeurs et notre avenir.
Une Constitution est un ensemble de textes juridiques qui définit les institutions de l’État et organise leurs relations.
Et le peuple dans tout ça ?
Et en l’absence de cette sacralité dans l’organisation des relations, dans le respect de la responsabilité de chacun de ces acteurs, la déferlante populaire risque de s’imposer. Le peuple, dépositaire de tous les mandats électifs pour l’exercice de sa souveraineté, tentera inévitablement de rompre ce sacré contrat social qui le liait aux élus. Ainsi, de statut de population (marquée par passivité), on revient au stade de peuple (actif, impulsif et vigoureux). Cet état de fait est à éviter par respect à la souveraineté nationale, au sacerdoce «gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple». Dans les moments d’interrogations, tous les leviers sociaux doivent être activés pour ne pas sombrer dans l’éternel recommencement.
On nous tue mais on ne tripatouille pas notre Constitution !
A LA DECOUVERTE DES «MONOLOGUES DU SILENCE»
Parlons poésie - Un monologue peut être défini comme un discours de quelqu’un qui se parle tout haut à lui-même ou qui parle seul longuement sans laisser la parole à ses interlocuteurs
Bés Bi le Jour |
Adama Aïdara KANTE |
Publication 23/02/2024
Un poète est un écrivain qui compose de la poésie. Certes, mais au-delà de cette définition standard, le terme «poète» évoque une manière de voir la vie et de la vivre, une façon d’appréhender le monde qui se marque par une certaine distance avec le «commun des mortels». Le poète est celui qui, par les mots, essaie d’entrevoir le monde autrement et c’est ce voyage spirituel que P. M. Sy, de son vrai nom Papa Moussa Sy, professeur de français, fait vivre à travers son recueil de poèmes «Les monologues du silence», publié aux éditions l’Harmattan en septembre 2016.
Un monologue peut être défini comme un discours de quelqu’un qui se parle tout haut à lui-même ou qui parle seul longuement sans laisser la parole à ses interlocuteurs. Le monologue c’est aussi la traduction de la réflexion intérieure. Et, dans une pièce de théâtre, c’est un discours qu’un personnage se tient à lui-même pour évoquer le passé, exprimer un sentiment, etc. Ce procédé a pour particularité de suivre les pensées d’un personnage. Mais dans ce cas précis, dans ce livre, il s’agit de suivre les pensées de Papa Moussa Sy (P. M. Sy). Des pensées comme on le découvre dans la quatrième de couverture de son recueil de poèmes «Les monologues du silence» qui nous amène vers un voyage spirituel qui débute par les passions mondaines pour aboutir aux illuminations religieuses.
Un voyage vers l’autre monde qui se fait à travers les mots
Le poète P. M. Sy, dans son ouvrage de 74 pages, nous fait voyager, valser, avec ses 51 poèmes d’un monde à un autre, d’une conception de la vie à une autre. Chacun de ses poèmes nous fait entrevoir le monde autrement. Que ce soit le monde matériel ou immatériel, visible et invisible, connu et inconnu tel un symboliste cherchant comme Charles Baudelaire à montrer la correspondance, c’est-à-dire l’union entre deux éléments qui sont d’habitude séparés : le monde visible et le monde invisible, le sensible et l’intelligible, les sensations. Donc, le poète, dans tous ses poèmes, établit une communication entre ces mondes, des relations mystérieuses qui unissent les différents éléments du monde. Bref, ce poème invite à poser un nouveau regard sur la nature par ce système de correspondance. Et, pour y parvenir, le poète n’a pas hésité sur l’utilisation de l’oxymore et de l’antithèse dans sa poésie : le titre du poème en est une parfaite illustration. Ces deux figures de style pullulent dans le texte.
Le poète symboliste qui perce les mystères à travers sa poésie
L’homme est un être mystérieux et obscur, dit-il dans son premier poème intitulé «Au lecteur». «Quoi que l’homme fasse, il subit deux grands tourments : la hantise de Satan et le souffle de Dieu». Dans la 3ème strophe, il parle de «ténèbres brillantes et d’obscures lumières». Le poète parle de double inclination à laquelle l’homme fait face : «villes passions ou vives illuminations». Cette double inclination revient aussi dans le deuxième poème, mais cette fois-ci c’est entre le mal et le bien rappelant ainsi à l’homme que partout où il se trouve, quoi qu’il puisse faire ou dire, il y a le regard divin qui est là, omniprésent. Cette double inclination revient encore avec le poème «Dilemme» à la page 14 où il est question d’amitié ou d’amour et «Sublime misère» et on se demande même comment une misère peut être sublime ? «Dans ce poème, il parle d’aveugle que je considère comme étant le peuple qui vit dans l’obscurité, incapable de voir d’interpréter ce qui se passe autour de lui et il dit du poète que c’est lui qui a «les yeux purs». «Tous ces exemples, loin d’être exhaustifs montrent que celui qui nous a réunis ici est un symboliste, c’est celui qui a reçu l’inspiration divine, celui qui sait donc qui voit ce que les autres ne voient pas, perçoit ce que les autres ne perçoivent, explique et interprète des choses, des phénomènes qui demeuraient pour nous simple mortel inexplicables. Et il va même, tel un fabuliste ou un conteur à nous donner une leçon de vie à la fin de chacun de ses poèmes», disait Mously Ndiaye, professeur de Lettres lors de la présentation. Elle a vu juste, puisque l’auteur nous amène dans son monde, nous contraint, par la séduction, par la beauté de ses vers, à accepter sa manière de voir la vie.
Outre l’image du symboliste que le poète incarne et qu’il nous fait remarquer et du moraliste, Papa est aussi un classique, un romantique, un parnassien, un surréaliste. Un classique du fait que dans certains de ses poèmes, on sent qu’il a le souci constant de respecter les règles classiques, en faisant des alexandrins, c’est-à-dire des vers de 12 syllabes, des rimes tantôt embrassées, tantôt suivies, tantôt croisées. Un romantique du fait que dans pas mal de ses poèmes, il y exprime ses sentiments personnels, il y parle d’amour, de rêve, d’imagination, de la nature, thèmes privilégiés des écrivains romantiques. Et, il va même jusqu’à briser l’alexandrin comme disait le grand Victor Hugo. Et enfin, Parnassien du fait que grâce à un travail acharné, il fait des mots, des vers, des strophes ses esclaves. Il les manie à sa guise afin de faire comprendre aux lecteurs, le mal et le bien qui habite chaque être humain… Surréaliste à travers son écriture automatique, il sort du réel pour entrer dans un autre monde que seul le subconscient peut accéder. C’est un poète engagé qui nous rappelle un peu à travers son poème «Sonnet pour la terre mère» Senghor qui chantait la femme noire. Mais derrière cette chanson, cette musicalité qui renvoie un peu à Paul Verlaine, il se révèle être un poète engagé conscient des problèmes de son temps.
Un poète à la quête d’une vie pure
Accompli, il ne l’est pas encore, car comme il le dit dans certains de ses poèmes «Ma coure vie», «Itinéraire du pèlerin», «Ego pulvis»… qu’il est en quête de dieux, de fées, qu’il lutte contre Iblis et tous ses méfaits, qu’il est à la quête d’une vie pure et sainte. En effet, il dit même qui il est et est conscient de ce qu’il est. Ce, pour dire qu’aucun poète n’est accompli, seul le travail paye, et il faut bien «manier l’outil du ciseleur» comme le disait Theodore de Banville pour arriver à la beauté. Bref, on peut dire que P. M. Sy est un poète qui peut se faire accepter dans n’importe quel courant littéraire, dans n’importe quel mouvement. «Il nous rappelle Baudelaire, Rimbaud dans son poème ‘’Aux voyants’’, Hugo dans ‘’Ego pulvis’’, Senghor dans ‘’Sonnet pour la terre mère’’, Boileau dans ‘’Art poétique’’, Jean de la Fontaine dans ‘’la fourmilière’’ ou dans ‘’la reine des eaux’’», insiste Mme Segla.
AAR SUNU ELECTION ORGANISE LE VOTE SYMBOLIQUE DU 25 FEVRIER A GRAND YOFF
La plateforme maintient la pression. Pour ce faire, elle annonce une série de manifestations à mener de ce vendredi 23 février au mardi 27 février.
AAR SUNU ELECTION a décidé d’accélérer, mais surtout de maintenir la pression pour obtenir l’organisation de la Présidentielle dans les meilleurs délais. Pour ce faire, elle annonce une série de manifestations à mener de ce vendredi 23 février au mardi 27 février. Le point culminant sera l’organisation d’un vote symbolique le 25 février à Grand Yoff. Une manière de défier les autorités.
La plateforme AAR SUNU ÉLECTION a procédé à l’évaluation de son plan d’action 2 et dégagé les pistes de réflexion pour les actions à mener du 19 au 27 février 2024. Les membres à travers un communiqué de presse parvenu à la Rédaction, ont à l’unanimité salué la forte mobilisation des citoyens lors de la marche pacifique organisée par la plateforme le 17 février 2024 pour dénoncer le report de l’élection présidentielle. « Cette marche a confirmé que le peuple sénégalais demeure attaché à ses droits et libertés d’expression et de manifestation consacrés par la constitution, dans un contexte où l’espace civique subit un rétrécissement drastique depuis l’avènement du Président Macky Sall au pouvoir » soulignent les dirigeants de la Plateforme.
Toutefois ces derniers constatant le mutisme du Président Macky Sall depuis la publication de la décision du Conseil Constitutionnel lui imposant d’organiser l’élection présidentielle dans les meilleurs délais, appellent toutes ses parties prenantes « à maintenir la mobilisation à travers des actions de lutte pour le respect des dispositions édictées par le Conseil Constitutionnel dans sa décision n° 1/C/2024 du 15 Février, invalidant la loi n°4 -2024 votée par l’Assemblée Nationale le 05 février 2024 et le décret n°2024-106 du 03 février 2024 du Président de la République ».
Soucieuse de la stabilité du pays et du respect de la constitution, la plateforme a informé des actions déjà menées comme le dépôt de la requête adressée au Président de la République pour exiger la tenue de l’élection le 03 mars 2024, le mardi 20 février, l’organisation d’une conférence de presse pour partager la lettre avec l’ensemble des citoyens sénégalais et le reste du monde et démarrage de la diffusion large de capsules vidéos exigeant la tenue de l’élection à la date du 03 mars 2024 et la réunion ce mercredi 21 février avec les organisations socioprofessionnelles (syndicats et secteurs privés) pour préparer la journée ville morte et la grève générale.
La plateforme d’informer d’un nouveau programme de manifestations à partir de ce vendredi 23 février à 15h. Il s’agira pour ce jour d’une participation au rassemblement du Front pour la défense de la démocratie (FDD) à la place de la Nation. Ensuite le samedi 24 février à 11h d’une participation au rassemblement du F24 au Terrain HLM Grand Yoff et d’un rassemblement Tribune citoyenne et pot de départ, carte d’électeur en main pour préparer le vote symbolique du 25 février à l’Esplanade de la Mairie de Grand Yoff.
Le dimanche 25 février 2024 de 11h à 13h : Rendez-vous au bureau de vote symbolique à la Plateforme des acteurs non étatiques - Terrain Sacré Coeur VDN. Le Lundi 26 février à 11h : Conférence de presse avec les organisations socioprofessionnelles (syndicats et secteur privés) sur la journée ville morte et le mardi 27 février 2024 : Journée ville morte. La plateforme a invité toutes les parties prenantes au respect du plan d’actions dans leurs secteurs d’activités respectifs.
LE PRESIDENT MACKY SALL SE REND AUX «SEPT SAGES»
Face à la presse, le président de la République Macky Sall a tenu, hier, un discours de fin de règne. Un discours d’adieu, de pardon, de regrets et d’apaisement d’un président de la République qui avait du mal à comprendre que toute chose a une fin !
Face à la presse, le président de la République Macky Sall a tenu, hier, un discours de fin de règne. Un discours d’adieu, de pardon, de regrets et d’apaisement d’un président de la République qui avait du mal à comprendre que toute chose a une fin !
Un Président qui, poussé par des faucons auxquels il tendait une oreille attentive et plus qu’intéressée, a tout fait pour obtenir un troisième mandat avant de capituler à la fois devant la détermination de son peuple et la réprobation de la communauté internationale. Car le président Macky Sall s’était donné tous les voies et moyens répressifs pour mettre en œuvre ce mandat de trop ! Avec la complicité de ses différents ministres de l’Intérieur et de la Justice qui l’ont aidé à nettoyer tout ce qui aurait pu constituer un obstacle entre lui et le pouvoir à l’horizon 2024. Ainsi commença une véritable traque aux activistes, opposants radicaux, youtubeurs-insulteurs, journalistes de « mauvais augure » et membres de la société civile. Et surtout les leaders de l’opposition radicale ayant à sa tête Ousmane Sonko , une encombrante bête politique qu’il fallait absolument conduire à l’abattoir. D’où le « complot » Adji Sarr suivie d’une condamnation…à vie. Bref, des vagues d’arrestations, une répression policière sans précédent qui a fait des dizaines de morts. Peine perdue puisque toute cette terreur d’Etat n’a pas produit les effets escomptés. La tentative d’arracher un troisième mandat voulu et souhaité par Macky Sall et ses faucons a échoué lamentablement. C’était d’autant plus grave pour eux qu’ils n’avaient préparé aucun dauphin. Justement c’est cette fin de règne non préparée qui a finalement installé le Sénégal dans l’incertitude.
Conseil constitutionnel, unique maitre du jeu électoral
Dans un régime démocratique comme celui du Sénégal, on distingue classiquement trois pouvoirs: les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire. Cette année électorale en cours offre à chacun de ces trois pouvoirs l’occasion de jouer pleinement son rôle. En ce qui concerne le président de la République Macky Sall, en sa qualité de chef de l’Exécutif, il a joué son rôle en reportant l’élection présidentielle initialement prévue après demain 25 février. Avant cela, il avait déclaré avoir abrogé le décret portant convocation du corps électoral après la mise en place d’une commission parlementaire d’enquête chargée de faire la lumière sur les accusations de corruption portées contre deux juges du Conseil constitutionnel. Une décision d’abrogation surprenante car intervenant à quelques heures seulement de l’ouverture de la campagne électorale.
Une semaine après, le pouvoir législatif qu’est l’Assemblée nationale avait saisi la balle de l’exécutif au rebond pour adopter, sans débat, le projet de loi repoussant l’élection présidentielle au 15 décembre prochain. Un vote qui avait « déchiré » de fait la liste définitive de vingt candidats autorisés à participer à l’élection présidentielle par le Conseil constitutionnel. Hélas, ce même Conseil constitutionnel est revenu à la charge pour arrêter une nouvelle liste de dix neufs (19) candidats suite au retrait de Mme Rose Wardini, histoire de taper sur la table pour se faire entendre de cette façon « Je suis le seul et unique arbitre, maitre du terrain électoral ! »
Malheureusement ces deux pouvoirs (Exécutif et Législatif) avaient dû oublier que l’ultime mot revient au Judiciaire qui reste et demeure le dernier rempart de l’Etat de droit. Et surtout quand il s’agit de contrôler ou se prononcer sur la constitutionnalité des lois, des règlements intérieurs des assemblées, des lois organiques et des engagements internationaux du Sénégal. La preuve par l’annulation du report du scrutin du 24 février que le président Macky Sall avait décrété in extremis. Donc en annulant l’abrogation du décret portant convocation du corps électoral et la loi reportant l’élection présidentielle, le pouvoir judiciaire a arrêté et « menotté » les deux pouvoirs (Exécutif et Législatif) pour montrer sa suprématie. Une suprématie que le président Macky Sall a finalement reconnue hier lors de sa conférence de presse en décidant de se mettre à la disposition du Conseil constitutionnel au soir du 2 avril prochain si son successeur n’est pas élu à cette date.
Avec cette déclaration, le Président Macky Sall abdique en reconnaissant que la justice est le dernier rempart dans une république. Une justice qui, toutefois, ne saurait se placer au-dessus du peuple au nom duquel elle est rendue !
LA RENCONTRE ZAPPE LA REOUVERTURE DE L’UCAD ET PRECONISE UNE SOLUTION EN 11 POINTS
La concertation sur l’enseignement supérieur entre les ministères concernés et la communauté universitaire, sous la présidence du Premier Ministre, Amadou Bâ n’a pas évoqué la question de la réouverture de l’Université Cheikh Anta Diop.
Le Premier ministre Amadou Bâ a présidé hier, à Diamniadio, la rencontre entre le gouvernement et la communauté universitaire. Une rencontre qui n’a pas abordé la réouverture de l’UCAD mais a préconisé un remède-choc en 11 points, pour l’enseignement supérieur en général.
La concertation sur l’enseignement supérieur entre les ministères concernés et la communauté universitaire, sous la présidence du Premier Ministre, Amadou Bâ n’a pas évoqué la question de la réouverture de l’Université Cheikh Anta Diop. Ce sont plutôt des solutions sur la situation générale du secteur qui ont été évoquées. En 11 points, le Premier Ministre a présenté les solutions sur lesquelles les parties prenantes à la concertation sont tombées d’accord pour booster l’enseignement supérieur en mal de performance, en dépit des moyens colossaux qui lui sont consacrés. Après plus de quatre heures d’échanges, les parties ont se sont entendues sur la nécessité, du MESRI, de concert avec le ministère des finances, de prendre les dispositions pour accélérer la réalisation et la mise en service des chantiers prioritaires. Mais aussi de diligenter les chantiers des classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE), des espaces numériques ouverts (ENO) et les Instituts Supérieurs d’enseignement professionnel (ISEP).
Au plan des mesures toujours, le Premier ministre a instruit son ministre des finances de soumettre à validation un planning d’apurement des dettes fiscales, sociales et celles dues aux sociétés de distribution d’eau et d’électricité mais aussi aux repreneurs des restaurants universitaires. Aussi un audit des dépenses sociales a été préconisé afin de mettre en place un mécanisme de rationalisation.
En relation avec les instances académiques, le ministre de l’Enseignement supérieur est invité sur un réajustement du calendrier académique. Un calendrier fortement perturbé par la longue fermeture qui a affecté les universités, au lendemain des évènements politiques de mars et juin 2023. Pour atténuer les effets du déficit de personnel enseignant et de recherche, le ministère de l’enseignement supérieur est appelé à soumettre un plan de validation d’un plan de recrutement, en fonction des besoins de chaque université.
Également, les concertations ont mis l’accent sur la nécessité d’accélérer les grands chantiers du ministère, notamment, la finalisation du processus le lancement du projet GAINDE SAT de même que la diligence dans la mise en service du supercalculateur de Diamniadio.
A propos des revendications des étudiants pour la mise à disposition des campus sociaux, encore en chantier, les ministères des finances et de l’enseignement supérieur sont invités à prendre toutes les dispositions pour l’achèvement rapide des résidences.
L’enseignement à distance, qui est devenu une réalité dans le dispositif de l’enseignement supérieur a aussi été abordé dans les solutions. Et dans ce sens, le premier ministre a annoncé un programme spécial d’équipement (outils et connectivité) pour les universités afin de promouvoir l’enseignement à distance. Enfin, les établissements privés d’enseignement supérieur rentreront bientôt dans leurs fonds. Le ministre des finances a été invité à poursuivre les efforts d’apurement de la dette qui leur est due. Auparavant dans son discours d’ouverture de la rencontre, Amadou Bâ a rappelé les réalisations et les efforts consentis au profit du secteur. «Des investissements sans précédent ont été réalisés pour améliorer l’accessibilité, la qualité et la pertinence de l’éducation à tous les niveaux » a rappelé le chef du gouvernement. Un tableau qui ne doit pas faire oublier les problèmes qui empêchent encore à l’enseignement supérieur de pouvoir arriver à ses objectifs d’excellence. Il s’agit notamment de l’accès aux financements, de la construction d’infrastructures de qualité, de l’équité dans la distribution de l’enseignement supérieur, du déficit de ressources humaines avec son corollaire en terme de taux d’encadrement. Des problèmes défis qui selon Amadou Bâ doivent être transformés en opportunités de développement du secteur.
D’où l’importance de la rencontre qui permettra, après constat des réalisations et identification des difficultés, «de concevoir des stratégies durables et novatrices pour surmonter les obstacles qui se dressent sur notre chemin», a dit le Premier ministre. Amadou Bâ a rappelé l’engagement ferme du gouvernement à œuvrer pour un enseignement supérieur de qualité et à même de porter une société du savoir dynamique et prospère, car rappelle-t-il l’ambition du Président Sall est de «faire de l’enseignement supérieur un levier essentiel de développement, un vecteur de création de richesse intellectuelle et économique».
LES DERNIÈRES DÉCLARATIONS DU PRÉSIDENT SALL SUR LA SITUATION POLITIQUE NATIONALE A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE VENDREDI
La presse quotidienne de ce vendredi reviens sur l’entretien accordé la veille par le chef de l’Etat à plusieurs médias sénégalais, un face-à-face très attendu au cours duquel Macky Sall s’est exprimé sur plusieurs sujets relatifs à la situation politique
Dakar, 23 fév (APS) – Les quotidiens reviennent largement, vendredi, sur l’entretien accordé la veille par le chef de l’Etat à plusieurs médias sénégalais, un face-à-face très attendu au cours duquel Macky Sall s’est exprimé sur plusieurs sujets relatifs à la situation politique du pays résultant principalement du report de la présidentielle initialement prévue le 25 février.
“Cette sortie était très attendue depuis sa décision de repousser l’élection présidentielle du 25 février”, indique le quotidien L’Observateur, selon lequel “Macky Sall a fait d’importantes précisions sur la fin de son mandat, la nouvelle date de l’élection présidentielle et les conditions de la concertation nationale qui démarre ce lundi”.
“Le président [de la République] rassure le pays”, titre Le Soleil à ce sujet, illustrant sa Une d’une photo montrant Macky Sall visiblement détendu. “A partir de lundi, il entamera un dialogue national porteur de larges concertations pour trouver une date consensuelle de tenue de la présidentielle”, confirme le journal en évoquant les déclarations du chef de l’Etat.
Le Conseil constitutionnel, dans une décision rendue publique le jeudi 15 février 2024, a annulé le décret par lequel le chef de l’Etat a renoncé à la convocation des électeurs pour l’élection présidentielle initialement prévue le 25 février.
La haute juridiction a, dans le même temps, jugé “contraire à la Constitution”, une loi récemment adoptée par l’Assemblée nationale portant sur le report au 15 décembre du scrutin du 25 février.
Sur fond de soupçons de corruption de juges du Conseil constitutionnel, le président avait justifié le report de la convocation des électeurs le 25 février par des divergences sur le processus préélectoral qui laissaient, selon lui, craindre des contestations post-électorales.
Macky Sall “dans le clair-obscur”
Les juges du Conseil constitutionnel, en invalidant le report de la présidentielle, avaient demandé aux autorités de prendre les mesures nécessaires pour la tenue du scrutin “dans les meilleurs délais” possibles.
L’entretien du président Macky Sall avec les médias étaient donc attendu autour de cette question. Walfquotidien estime qu’il reste “toujours dans la dilatoire”. “Attendu […] sur la date précise de la tenue de l’élection présidentielle”, le président de la République […] verse dans le clair-obscur […]”, écrit ce journal.
Il annonce par exemple le démarrage de concertations, lundi 26 février, “un dialogue forcé pour ne pas organiser l’élection”, estime Walfquotidien. Enquête précise que la date de l’élection, un éventuel intérim après la fin de son mandat, le 2 avril, ainsi que la liste des candidats sont les sujets au menu de ce dialogue.
Le chef de l’Etat est revenu, au cours de cet entretien, “sur les questions brûlantes de l’heure. Si certaines ont trouvé des réponses claires, nettes et précises, d’autres n’ont pu trouver que quelques débuts de réponse”, ajoute le quotidien Enquête.
Il a par exemple tranché, selon Vox Populi, la question de la fin de son mandat, en assurant : “Le 2 avril 2024, je vais quitter mes fonctions, ma mission se termine à la tête du Sénégal”.
Le journal Le Quotidien rebondit sur cette assurance donnée par Macky Sall, non sans relever qu’il “laisse le dialogue décider de la date de l’élection et du nombre de candidats”.
“Saut vers l’inconnu !”
“La date du scrutin suspendue au dialogue de Macky [Sall]”, souligne Tribune à sa Une. “Macky entretient le flou”, renchérit Bès Bi Le jour, Kritik’ résumant la question en affichant : “Ni date, ni délai !”
Le point de vue du quotidien L’info est que le président Sall “souffle le chaud et le froid”. Le chroniqueur du journal note que le chef de l’Etat “maîtrise à merveille l’art de maintenir le suspense, souffler le chaud et le froid, jouer à se faire peur et à faire peur à ses concitoyens”.
“Après avoir érigé le dilatoire en mode de gestion machiavélique […], il a finalement rejoint ce train de l’Histoire qui roule actuellement à la vitesse grand V”, écrit le chroniqueur de l’Info, qui semble plutôt rassuré par la sortie du président Sall.
Le point de Sud quotidien est tout autre, qui affiche “Saut vers l’inconnu !”.
Selon l’As, l’actuel locataire du palais de la République considère qu’il “appartiendra aux parties prenantes du dialogue de trouver un consensus pour déterminer ce qui se passera au-delà du 2 avril si un nouveau président n’est pas élu avant cette date”.
“A défaut de quoi”, poursuit le journal, “il reviendra au Conseil constitutionnel de statuer sur la question”, le Sénégal ne pouvant ‘’pas rester sans président de la République”.
Plusieurs titres, dont Le Quotidien, signalent par ailleurs que le président a remis sur la table la question de l’amnistie pour effacer des infractions liées aux troubles politiques de ces derniers mois au Sénégal.
“Si nous devons passer par une loi d’amnistie, nous prendrons nos responsabilités”, a-t-il dit dans des propos relayés par Enquête.