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11 février 2025
par Makhtar Diouf
DIEU EST MORT
EXCLUSIF SENEPLUS - Dans son analyse de la mort de Dieu selon Hegel, Roger Garaudy développe l'idée que l'homme prend la place du divin, incarné dans la figure du président-dieu africain qui se prend pour une divinité absolue
C’est de la philosophie classique allemande que nous vient l’expression Dieu est mort (‘’Gott ist tot’’ en langue allemande). D’abord avec G.W. Hegel (Phénoménologie de l’esprit, 1807), puis avec F. Nietzsche (Le gai savoir, 1882).
Mais les deux philosophes n’en n’ont pas tout à fait la même conception. C’est celle de Hegel qui se rapporte davantage au texte présenté ici.
Philosophe de la mort de Dieu
En 1970, Roger Garaudy, Professeur de philosophie à l’université de Poitiers en France, 12 ans avant sa conversion à l’Islam, publie un ouvrage intitulé : dieu est mort. Il prend soin d’écrire tout en lettres minuscules : dieu est mort, par roger garaudy.
C’est principalement à Hegel que Garaudy consacre les 435 pages de son ouvrage. Dans le chapitre intitulé ‘’La méthode de Hegel’’, à la page 196, Garaudy écrit :
Cette méthode conduit à mettre l’homme à la place de Dieu …Dieu est mort en un double sens. D’abord parce que par la méthode spéculative hégélienne, l’homme a pris la place de Dieu. Mais plus profondément encore, à l’inverse du mysticisme de l’unité, pour créer le monde, Dieu doit mourir comme unité absolue.
A la page 232, Garaudy reprend :
Ce thème central : Dieu est mort, qui commande toutes les avenues de la pensée hégélienne oriente la dialectique du développement de la conscience de soi.
Mais le Dieu qui est mort, ce n’est pas le Dieu des religions monothéistes. Dieu ne meurt pas. Il ne dort ni ne somnole.
Le dieu qui meurt, c’est le dieu terrestre en chair et en os. C’est celui qui s’auto-décrète Dieu dans sa conscience jusqu’à finir par y croire.
Notre dieu terrestre autoproclamé peut être un artiste, un sportif, un politicien devenu président.
Dieu du spectacle
Lorsqu’il est artiste ou sportif, il a ses fans qui se conduisent à son égard comme des croyants, qui l’idolâtrent. Dans les télévisions occidentales, on voit de jeunes gens tomber en syncope à l’apparition physique de leur artiste de la chanson ou du cinéma. Au point que des journalistes parlent de ‘’monstre sacré’’, de ‘’dieu du stade’’.
Cependant, ce dieu du spectacle ou du sport n’est investi que d’un seul pouvoir, le pouvoir de séduction que lui confère son talent. Il ne dispose d’aucune force de coercition. Il est inoffensif. Il peut se montrer arrogant, vaniteux, mais il ne peut pas être méchant et n’a aucun intérêt à l’être.
Comme tout être humain, il ne peut échapper aux érosions physiques du temps sur son corps, les ‘’injures du temps’’, pour devenir une ‘’ancienne gloire’’, un ‘’has been’’ jusqu’à sa mort cliniquement constatée (arrêt cardio-respiratoire).
Dieu de la politique. Président-dieu
Le chef d’Etat qui se prend pour Dieu est une espèce non rare dans nos contrées d’Afrique. C’est le président-dieu, pris ici comme ‘’type idéal’’, comme cela se fait dans les sciences sociales.
Comme l’avait dit Hegel, il a pris la place de Dieu. Il se prend pour Dieu dont il pense avoir hérité des attributs. Il se considère comme une divinité incarnée en lui. Il exerce sur ceux qui pour lui sont ses sujets un pouvoir absolu. Le terme ‘’absolu’’ vient du latin absolutus qui signifie ‘’indépendant de’’, ‘’détaché de’’, ‘’autonome’’. Dans un régime sui se déclare républicain et démocratique, la Constitution ne lui confère qu’un seul pouvoir, l’exécutif. Mais il règne aussi sur les pouvoirs législatif et judiciaire. Il n’a de compte à rendre à personne, même s’il n’ose pas se proclamer Dieu publiquement dans une société de croyants.
Pourtant, ce président-dieu n’est pas le meilleur dans son pays, ni en piété (surtout pas), ni en caractère, ni en éducation, ni en politesse, ni en savoir. Il peut avoir été porté au pouvoir par le suffrage universel de façon régulière et transparente, ou par un coup d’Etat civil ou militaire. C’est véritablement lui qui a pris la place de Dieu Le Miséricordieux, mais dans une autre direction : artisan du mal, dictateur, autocrate, répressif, tyran.
Il dispose de l’appareil d’Etat dans ses deux dimensions : l’appareil idéologique d’Etat (radio, télévision, presse écrite), média-mensonge qui ne fonctionne que pour sa propagande, alors que propriété publique ; l’appareil d’Etat répressif (police, gendarmerie, prisons, magistrats aux ordres) qui ne fonctionne qu’à la violence, avec son lot de prisonniers politiques torturés, de pacifiques jeunes manifestants abattus par balles réelles, ensuite vilipendés terroristes.
Il est le président-dieu, convaincu qu’il a droit de vie et de mort sur ceux qui osent le contrarier. Et il ne s’en prive pas avec son escadron de tortionnaires et de tueurs.
Avec l’ampleur et la fréquence des catastrophes qui s’abattent sur son pays (incendies de quartiers et de marchés, feux de brousse, noyades, disparitions de navires de pêcheurs en mer, accidents de la route, effondrements de dalles de plafonds, crimes de toutes sortes, suicides …etc.) certains en arrivent à penser que le président-dieu est un aay gaaf (un porte- malheur, une poisse).
Le président-dieu est aussi un fieffé et invétéré menteur surtout vis-à-vis de la soi-disant communauté internationale (qui n’a aucun statut juridique, qui n’est qu’un club impérialiste entre les Etats-Unis et l’Union européenne, avec Israël, pour dominer le monde) où il couvre tous ses méfaits sous le voile de la ‘’légalité républicaine’’.
Mais la vérité s’impose toujours, comme en fait état ce proverbe africain : Le mensonge a beau se lever très tôt le matin, la vérité qui ne se lève qu’en début d’après-midi finit par le rattraper avant la tombée de la nuit.
Une autre tare du président-dieu : le respect de la parole donnée n’est jamais sa tasse de thé. Le Coran (61 : 2) l’interpelle et lui fait comprendre que le non-respect de la parole donnée est une abomination.
Bien entendu, le président-dieu se confond avec l’Etat, comme le roi de France Louis XIV qui aurait dit : L’Etat c’est moi.
Lorsqu’un contentieux l’oppose à un de ses sujets, le président-dieu, voulant se donner une figure de démocrate aux yeux de l’opinion extérieure, saisit sa justice et enrôle ‘’des avocats de l’Etat’’ payés sur l’argent public.
Ce qui relève de la supercherie. Un Etat se compose de quatre éléments : territoire, population, histoire avec sa culture, gouvernement. Le gouvernement vient en dernier, parce que les trois premiers peuvent exister sans gouvernement, alors que le gouvernement ne peut pas exister sans les trois premiers. L’avocat d’Etat n’a de sens que lorsque l’adversaire en procès est d’une autre nationalité.
Les personnes qui ont connu le président-dieu avant son accession au pouvoir sont déconcertées, décontenancées, médusées, abasourdies par son comportement, ses actes. Il leur est devenu méconnaissable. Elles arrivent à se demander si c’est le pouvoir qui l’a changé, ou bien si le pouvoir n’a fait que le révéler tel qu’il est.
Il se trouve qu’il a de qui tenir.
Machiavel et le président-dieu
Le penseur italien Nicolo Machiavel (1469 – 1527) est l’auteur du livre Il Principe (‘’Le Prince’’, 1513). C’est de la traduction anglaise de Daniel Donno The Prince (1981), 90 pages, que sont tirés ses propos présentés ici.
Machiavel donne des conseils au prince chef d’Etat. Il pose la question :
Est-il préférable d’être aimé ou d’être craint, ou bien l’inverse ?
Il conseille au prince une attitude de fermeté, mais qui n’attise pas la haine :
Le mieux est d’être aimé et craint en même temps ; mais comme les deux arrivent rarement ensemble, quiconque est obligé de choisir trouvera plus de sécurité à être craint qu’à être aimé (p.60).
Le prince doit tenir du lion la force et du renard la ruse (p.62).
Machiavel demande au prince de piétiner tout ce qui relève de la morale et de l’éthique en politique pour ne faire prévaloir que ce qu’on appelle aujourd’hui la raison d’Etat. Il ne doit pas se sentir obligé de tenir ses promesses :
Un prince sage ne peut pas et ne doit pas accomplir sa promesse lorsqu’elle est contraire à son intérêt, et que les raisons qui l’ont amené à faire la promesse à promettre n’existent plus (p.62).
Pour ne pas se compromettre, le prince doit déléguer ses tâches impopulaires sur un de ses proches collaborateurs, (p. 67), devant lui servir comme on dit aujourd’hui, de fusible.
Le prince doit démontrer qu’il aime le talent et ainsi récompenser ses sujets méritants… Il doit aussi veiller à amuser le peuple par des festivités, des spectacles (p. 79).
Dans les pays africains, c’est le football qui maintenant remplit ce rôle à merveille. Le président-dieu en fait son fonds de commerce politique pour divertir la jeunesse à qui sa politique qui n’est pas de développement n’arrive pas à procurer des emplois. Le président-dieu rivalise avec ses pairs africains sur les montants de primes accordées à leurs footballeurs et les salaires payés aux entraîneurs, les salaires les plus élevés payés sur le budget de l’Etat. Ce qui est une aberration dans un pays goorgorlou. La construction de complexes sportifs coûteux a priorité sur l’élimination définitive des écoles dites ‘’abris provisoires’’ qui étouffent, anéantissent de potentiels génies.
Un point auquel Machiavel accorde une grande importance est le choix des collaborateurs du prince :
Un point qui n’est pas de moindre importance pour le prince est le choix des ministres, car de leur compétence ou de leur incompétence dépendra sa capacité de juger… la première erreur qu’un dirigeant puisse commettre est dans le choix de ses ministres (p. 79 - 80).
Un autre point que Machiavel dit ne pas négliger est :
Ce fléau contre lequel le prince n’est pas protégé s’il n’est pas prudent ou s’il n’est pas bien conseillé : ce sont les flatteries dont les cours des princes sont encombrées (p. 81).
‘’Machiavélisme’’ est devenu synonyme de ‘’cynisme’’. Le Prince de Machiavel a été considéré par certains commentateurs comme un ‘’manuel républicain’’, par d’autres comme un ‘’manuel pour gangsters’’.
Même s’il n’a pas lu le livre Le Prince, c’est comme si Machi-avel est le conseiller du président- dieu (en langue italienne, le ch se prononce k).
Le président-dieu et son destin
La grande différence entre le président-dieu et les dieux du sport et du spectacle est que ces derniers ne meurent qu’une fois, de mort clinique.
Le président- dieu lui, meurt deux fois. Avant la mort clinique, il subit la mort politique, parfois brutalement, parfois après un long coma politique. Tout cela survient subitement, comme un orage dans un ciel serein, sans nuage, par temps ensoleillé. Le président-dieu se rend alors compte qu’il n’est pas puissant. Ses courtisans s’en rendent compte et s’activent dans la débandade, le sauve qui peut. Il n’était donc qu’un tigre en papier, pour parler comme Mao Zedong.
Le président-dieu n’est pas non plus sans rappeler la grenouille de La Fontaine, qui, de la taille d’un œuf, a voulu se faire aussi grosse que le bœuf et finit par éclater.
Il n’y a de puissance qu’en Dieu. Le Seul Unique Dieu qui intervient avec son kounn fa yakounn (‘’’Soit, et il est’’). Il interdit le chirk (lui associer quelqu’un ou quelque chose) qui est le péché le plus grave, impardonnable. Qui s’y frotte s’y pique.
Phiraona, le monarque de l’Egypte ancienne que relate le Coran, se proclamait Dieu. Il avait demandé à son chef de chantiers Hamann de lui construire une bâtisse dont la hauteur devait le mettre au niveau du Dieu de Moussa (Moise). Il n’a raconté à personne ce qui lui est arrivé.
Dieu ne meurt pas. Celui qui meurt, et meurt deux fois, c’est le président, chef d’Etat qui a voulu se prendre pour Dieu. Il ne tire aucune leçon de ce qui est arrivé à d’autres avant lui. Parce qu’il n’est pas du niveau d’intelligence que certains lui prêtent et dont il se réclame. Plutôt maître Aliboron.
LE DIALOGUE PROPOSE LA DATE DU 2 JUIN POUR LA PRÉSIDENTIELLE
Les participants proposent que Macky sall puisse gérer la période de transition jusqu’à l’installation de son successeur. "Il reste à voir comment, par quel mécanisme régler la question de la participation des candidats", indique Babacar Gaye
Les participants au dialogue national ont proposé à ce que le chef de l’Etat prenne un décret convoquant le corps électoral le 2 juin prochain pour la tenue de l’élection présidentielle initialement fixée au 25 février, a-t-on appris, mardi, de plusieurs membres de la commission chargée de faire de réfléchir sur le sujet.
‘’La commission date et gestion de la transition a, à la quasi-unanimité de ses membres, décidé de retenir la date du 2 juin. Il restera à voir comment par quel mécanisme il va falloir régler la question de la participation des candidats’’, a confirmé à l’APS, Babacar Gaye, un de ses membres.
L’ancien porte-parole du Parti démocratique sénégalais a en même temps fait savoir que les 19 candidats déjà retenus par le Conseil constitutionnel doivent participer à l’élection.
‘’Il reste maintenant à voir comment intégrer certainement les autres candidats qui ont été écartés de manière injuste’’, a-t-il signalé.
Le président du groupe parlementaire Liberté et démocratie, Mamadou Lamine Thiam, a de son côté, déclaré que la gestion de l’après 2 avril était essentielle.
Mettant en garde contre l’éventualité d’un vide institutionnel en lien avec le départ annoncé de Macky Sall du pouvoir, le 2 avril prochain, M. Thiam a soutenu que les participants avaient proposé à ce que l’actuel chef de l’Etat puisse gérer la période de transition jusqu’à l’installation de son successeur.
Les commissions mises en place dans le cadre du dialogue national, ouvert lundi, en présence du chef de l’Etat, ont travaillé à huit clos sur une proposition de date pour la tenue de l’élection présidentielle et les voies et moyens de déterminer le processus à mettre en œuvre à l’issue le 2 avril prochain, date coïncidant avec la fin du mandat du chef de l’Etat sortant.
Les travaux de la commission chargée de réfléchir sur la date de la prochaine présidentielle étaient dirigés par le ministre de l’Intérieur, Sidiki Kaba.
Une autre commission, conduite par le ministre des Affaires étrangères, Ismaila Madior Fall, assurant l’intérim de la ministre de la Justice, a réfléchi sur les modalités suivant lesquelles le processus électoral se poursuivrait après le 2 avril.
Des chefs religieux, représentants de syndicats et d’organisations de la société civile et des candidats recalés à l’élection présidentielle ont répondu à l’appel du président de la République à dialoguer afin de permettre au pays de trouver les moyens de résoudre la crise politique qu’il traverse depuis l’annonce du report de l’élection présidentielle du 25 février 2024.
Des responsables du Parti démocratique sénégalais (PDS), la formation politique à l’origine des accusations portées sur certains des membres du Conseil constitutionnel qui ont procédé au contrôle de la régularité des candidats à l’élection présidentielle, ont participé à la rencontre.
Les accusations du PDS ont été portées après que le dossier de candidature du leader de cette formation, Karim Wade, a été déclaré irrecevable en raison de la double nationalité sénégalaise et française du fils de l’ancien président Abdoulaye Wade.
Le Premier ministre Amadou Bâ, candidat de la coalition Benno Bokk Yaakaar (majorité), des candidats recalés et plusieurs autres acteurs politiques ont également fait le déplacement au Centre de conférence de Diamniadio, où se tient ces concertations.
Seize des dix-neuf candidats retenus par le Conseil constitutionnel ont fait part de leur décision de ne pas participer à cette rencontre, de même que plusieurs franges d’acteurs se réclamant de la société civile.
Cette décision est une des matérialisations de la crise politique que le pays traverse depuis l’annonce du report de l’élection présidentielle qui devait déboucher sur le choix d’un successeur au président Macky Sall, au pouvoir depuis 2012.
La convocation de cette concertation est le procédé choisi par Macky Sall préalablement à la détermination d’une nouvelle date pour l’élection présidentielle.
Il s’était notamment engagé le 16 février à “pleinement exécuter” une décision du Conseil constitutionnel invitant les autorités compétentes à fixer une date pour l’élection présidentielle, après que la juridiction a constaté l’impossibilité de l’organiser le 25 février, comme initialement prévue.
Dans cette même décision, le Conseil constitutionnel a jugé “contraire à la Constitution”, l’adoption par l’Assemblée nationale, d’une loi repoussant au 15 décembre prochain la tenue du scrutin.
Cette loi parlementaire a été votée le 5 février, deux jours après que le président de la République a annoncé, lors d’un discours à la nation, l’abrogation du décret par lequel il avait convoqué les électeurs aux urnes le 25 février.
En prenant cette décision, le 3 février, il a invoqué des soupçons de corruption concernant des magistrats parmi ceux qui ont procédé à l’examen des 93 dossiers de candidature et jugé recevables 20 d’entre eux.
S’adressant à la nation, le chef de l’État a souhaité l’organisation d’un “dialogue national ouvert, afin de réunir les conditions d’une élection libre, transparente et inclusive dans un Sénégal apaisé”.
Selon la loi électorale, il faut être de nationalité exclusivement sénégalaise pour briguer la magistrature suprême au Sénégal.
Les membres du groupe parlementaire Liberté et démocratie avaient demandé et obtenu la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire pour faire la lumière sur les allégations de corruption et de “connexions douteuses”.
L’ouverture d’une information judiciaire a mis fin aux travaux de cette commission d’enquête parlementaire chargée de faire la lumière sur les accusations portées par le PDS contre des juges du Conseil constitutionnel.
Quatre personnes ont perdu la vie dans les violences qui ont émaillé les manifestations de protestation contre le report de l’élection présidentielle.
Ces victimes ont été enregistrées à Dakar, Saint-Louis et Ziguinchor lors de heurts ayant opposé des protestataires aux forces de l’ordre.
Ces évènements ont été suivis quelques jours plus tard par une vague de libérations d’activistes et de militants arrêtés dans le cadre d’activités en lien avec leur engagement politique.
LES DISSENSIONS SE FONT JOUR AU SEIN DE PASTEF
Des prises de position modérées viennent troubler l'unité du parti. Derrière Ousseynou Ly et Imam Dramé, c'est tout un courant favorable à la résolution politique de la crise qui se dévoile
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 27/02/2024
Les dissensions larvées au sein du parti de l'opposant Ousmane Sonko, Pastef les Patriotes aujourd'hui dissous, s'affichent de plus en plus au grand jour. Selon le quotidien Bès bi, "le cocotier ex-Pastef est véritablement secoué par des divergences, un temps tues, et même démenties, sur la question de la participation au dialogue [national], de la libération de son leader". Ces dissensions, "peut-être même une stratégie savamment orchestrée", explosent aujourd'hui alors que le malaise était "évident dans ce parti dissous, pourtant très solidaire et soudé dans ses différents combats" jusque-là.
Deux ténors de l'ex-Pastef, Ousseynou Ly et Imam El Hadj Malick Dramé, semblent avoir modéré leur opposition frontale au processus de dialogue national en cours. Selon Bès bi, "on ne peut être naïf pour exclure une synchronisation" des propos de ces deux responsables, dont "le timing, la veille du dialogue, [...] suggère qu’il y a un camp, pro-Sonko, qui milite pour le dialogue, pour l’amnistie et éventuellement un report, et un autre, pro-Diomaye [coalition menée par Sonko], qui souhaite la poursuite du processus".
Ousseynou Ly, figure de proue de la communication de Sonko, a justifié la fin de son "mutisme" sur la situation politique en indiquant que son propos "n’engage que (lui) et n’est imputable ni à Pastef ni à la coalition Diomaye Président". Pour le quotidien, cet "ex-Pastef attendra Sonko avec cette loi d’amnistie", suggérant ainsi une ouverture au dialogue. De même, Imam Dramé, porte-parole du Mouvement des patriotes domou daraa, proche de Sonko, a d'abord estimé sur la chaîne Seneweb 7 que "Sonko n’a jamais dit qu’il ne dialogue pas" avant de se "ranger sur décision du parti", selon les propos du président du Modap rapportés par Bès bi.
Ces prises de positions marquent, pour le journal, un "appel à plus de «lucidité»" au sein de l'ex-Pastef, confronté aux "arrangements politiques, [aux] compromis, et même [aux] compromissions" propres au "système" contre lequel il s'était construit. Elles témoignent aussi des dissensions naissantes au sein de la coalition Diomaye Président, avec des attaques d'Imam Dramé et Ousseynou Ly contre certains alliés de l'opposition qui "ne veulent pas que Sonko sorte de prison". Au final, conclut le quotidien, "la suite nous édifiera" quant à l'évolution des positions au sein de l'ex-Pastef sur le dialogue national en cours.
JOURNÉE ‘VILLE MORTE’, CES ÉCUEILS QUI PLOMBENT L’INITIATIVE D’AAR SUNU ÉLECTION À DAKAR
La plateforme avait invité la population ce mardi à paralyser tous les secteurs d’activité sur l’ensemble du territoire national en protestation de la non-fixation d’une date pour la prochaine présidentielle.
La plateforme Aar Sunu Élection avait invité la population ce mardi à paralyser tous les secteurs d’activité sur l’ensemble du territoire national par l’entremise d’une «journée morte» en protestation de la non-fixation d’une date pour la prochaine présidentielle.
Nonobstant leur appels incessants au boycott de toute activité dans le pays, la population, en tout cas celle de Dakar, a fait sourde oreille et vaquer comme à l’accoutumé à leurs occupations mercantiles. En cette matinée de mardi, de la station Liberté 6, à la devanture de Walfadjiri en passant par Castor, les commerçants ne changent guère leurs habitudes, ils sont bien présents sur leur lieu de travail. Trouvé au marché Castor, Ibrahima Ndiaye, vêtu d’un débardeur gris et pantalon de même couleur, képi sur la tête, n’est pas sur la même longueur d’onde que ceux qui ont eu cette initiative. «Lorsqu’ils (Aar sunu élection NDLR) prenaient un tel engagement, ils n’ont pas pris en compte la population, c’est-à-dire les couches vulnérables comme nous. Ils pensent que le fait de répondre à la «journée morte», est une chose noble mais est-ce que tout le monde a la même opinion qu’eux», grogne ce vendeur de vaisselles .
« C’est moi qui gère la dépense quotidienne pour ma famille »
Non loin de son lieu de travail, le quinquagénaire Samba Ndiaye, habillé en T-shirt rouge, en train de s’affairer autour de sa marchandise, semble très en colère contre une telle proposition de personnes qui selon lui ne roulent que pour leurs propres intérêts. «Je ne pourrais pas ne pas venir travailler vu que c’est moi qui gère les dépenses quotidiennes de ma famille. Je paye le loyer et l’école de mes enfants. Ceux qui nous demandent de rester aujourd’hui à la maison, une fois au pouvoir, ne feront rien pour nous», affirme le vendeur de chaussures, les yeux rivés sur son commerce.
Avant de renchérir, «Ils n’agissent que pour leurs propres intérêts. Comment pouvez-vous demander à des pères de famille d’observer une journée sans pour autant travailler, c’est absurde».
L’info n’est pas bien passée
Les commerçants qui opèrent tout le long du marché Castor et la Cité des Eaux font la «politique de l’autruche» sur ce que les membres de Aar Sunu Élection appellent «journée morte», tout en faisant focus sur leur commerce. Les clients font tantôt des vas-et-viens pour s’offrir des produits, dans les entrefaites, un vendeur de café Touba proteste : «Les gens de Aar Sunu Élection se foutent de nous. On ne dépend pas d’eux pour vivre».
Assis sur sa chaise, Biram Ndiaye, habillé en tenue traditionnelle de couleur verte déclare que l’information n’est bien passée. «Il y a des gens qui ne sont peut-être pas informés d’une telle journée parce que beaucoup ne regardent ni la télé ni écoutent la radio. Il y a un autre facteur, dans ce marché, la plupart des vendeurs sont des étrangers, spécialement des Nigériens», informe Biram.
Il ajoute ensuite, «Moi je rentre directement du Saloum mais si j’avais été au courant, je n’allais pas venir au boulot aujourd’hui parce qu’il s’agit de combattre une injustice quand même. Et je ne pouvais pas déroger à la règle en tant que coordonnateur des vendeurs de friperie du marché hebdomadaire de Castor», assure t-il.
Préparant soigneusement son stand pour exposer ses produits, Ngor Bane abonde dans le même sens que son collègue. «Je pense qu’il y a eu couac dans la manière dont l’information est partagée mais logiquement on devait se ranger du côté de Aar Sunu Élection vu que c’est le combat de tous», conclut-il.
L’appel au boycott des activités de la plateforme Aar Sunu Élection n’a pas eu un écho favorable auprès de la population. La dite plateforme trouvera-t-il d’autres stratégies plus efficace mettre encore plus la pression sur Macky Sall qui n’a toujours pas fixer une date de la Présidentielle.
55, 3% DES NOUVELLES IMMATRICULATIONS RECENSÉES À DAKAR
Au quatrième trimestre de 2023, le nombre d’unités économiques immatriculées au Ninea s’élève à 27 674, soit une hausse de 9, 4% par rapport au trimestre précédent et de 19% relativement au même trimestre de 2022, selon l'ANSD...
Au quatrième trimestre de 2023, le nombre d’unités économiques immatriculées au Ninea s’élève à 27 674, soit une hausse de 9, 4% par rapport au trimestre précédent et de 19% relativement au même trimestre de 2022, selon les dernières informations de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd), relatives à l’immatriculation au Ninea. «L’immatriculation au Ninea englobe les entreprises exerçant une activité au Sénégal, les associations nationales ou étrangères régulièrement déclarées ou autorisées, les syndicats professionnels, les administrations publiques centrales, les établissements publics, les collectivités locales et les partis politiques, les opérateurs occasionnels, les propriétaires fonciers, les organisations non gouvernementales (Ong), etc. L’ensemble de toutes ces unités constitue le Répertoire national des entreprises et associations (Rnea)», explique l’Ansd.
En ce qui concerne la répartition géographique, révèle ce démembrement du ministère de l’Economie, du plan et de la coopération, «la région de Dakar se démarque en enregistrant 55, 3% de toutes les nouvelles immatriculations. Elle est suivie des régions de Thiès avec 12, 4%, Diourbel, 8, 2%, Ziguinchor 5% et Kaolack, 4, 7%. Cependant, les régions de Kédougou 0, 5%, Sédhiou, 0, 8%, et Kaffrine, 1,1%, ont les plus faibles proportions».
Selon le statut juridique, précisent les collaborateurs de Aboubacar Sadikh Bèye, Directeur général de l’agence, «l’essentiel des nouvelles immatriculations est composé d’entreprises individuelles, soit un taux de 72, 1%. Les autres régimes juridiques, à savoir les Groupements d’intérêt économique (Gie), les Sociétés à responsabilité limitée (Sarl) et les Sociétés unipersonnelles à responsabilité limitée (Suarl), représentent respectivement 4, 8%, 2, 2%, et 1, 8% du total des nouvelles immatriculations».
Le secteur du commerce apparaît comme étant le secteur le plus attractif pour les nouvelles créations. En effet, arguent-ils, «30, 12% des entreprises morales se consacrent à des activités commerciales contre 70, 61% pour les entreprises individuelles. Pour ces dernières, en dehors du commerce, les «Services personnels et divers» représentent 9, 52% des immatriculations, suivis des «Services fournis aux entreprises», 5, 19%, et de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, 3%. En revanche, le secteur des «Hôtels, bars et restaurants» est moins représenté, avec seulement 1, 03%.
Selon le genre des propriétaires d’entreprises individuelles, les hommes dominent largement avec une part de marché de 73, 14% au troisième trimestre 2023, tandis que les femmes représentent 26, 86% des nouvelles créations d’entreprises».
L'ESPOIR D'UN CESSEZ-LE-FEU À GAZA LA SEMAINE PROCHAINE RELANCÉ PAR WASHINGTON
L'espoir d'un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas est de nouveau relancé mardi, le président américain Joe Biden ayant évoqué la veille une possible trêve d'ici la semaine prochaine, au moment où la crise humanitaire menace de se transformer en famine
L'espoir d'un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas est de nouveau relancé mardi, le président américain Joe Biden ayant évoqué la veille une possible trêve d'ici la semaine prochaine, au moment où la crise humanitaire menace de se transformer en famine à Gaza.
L’Égypte, le Qatar, les États-Unis, la France et d’autres pays tentent de négocier depuis plusieurs semaines un nouveau cessez-le-feu entre Israël et le Hamas. D'après une source au sein du mouvement islamiste palestinien, les discussions portent sur une trêve de six semaines associée à une libération d'otages détenus par le Hamas et à celle de prisonniers palestiniens détenus par Israël, ainsi que l'entrée à Gaza d'une importante quantité d'aide humanitaire.
"J'ai espoir que d'ici lundi prochain, nous ayons un cessez-le-feu", a déclaré le président américain lundi soir à New York. "Mon conseiller à la sécurité nationale me dit que nous sommes proches, ce n'est pas encore fait", a-t-il nuancé. Un responsable israélien a déclaré au site d’information Ynet que "la tendance est positive" sous couvert d'anonymat.
Tamim ben Hamad Al-Thani, l'émir du Qatar, pays au centre des efforts de négociations et qui héberge le Hamas, entame mardi à Paris une visite d'Etat de deux jours, a annoncé la présidence française. Mais Benjamin Netanyahu a réaffirmé dimanche qu'Israël lancerait prochainement une opération terrestre contre Rafah, permettant selon lui une "victoire totale" sur le Hamas en "quelques semaines". Une trêve ne ferait que "retarder" cette offensive, a-t-il souligné.
L'armée a présenté lundi au cabinet de guerre "un plan pour l'évacuation des populations des zones de combat dans la bande de Gaza, ainsi que le plan d'opérations à venir", selon le bureau du Premier ministre, sans donner de détail sur où les civils pourraient se réfugier.
"Sonner le glas" de l'aide
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a averti lundi qu'une offensive sur la ville surpeuplée de Rafah, d'où Israël veut faire sortir les civils pour vaincre définitivement le Hamas, "sonnerait le glas" des programmes d'aide.
Adossée contre la frontière fermée avec l'Egypte, dans le sud de Gaza, Rafah est l'unique point d'entrée de l'aide humanitaire pour la bande de Gaza qui abrite 1,4 million de Palestiniens et où des combats font rage depuis près de cinq mois entre l'armée israélienne et le Hamas.
L'offensive israélienne a fait 29.782 morts à Gaza, en grande majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas. La guerre a éclaté le 7 octobre quand des commandos du Hamas ont lancé une attaque sans précédent sur le sud d'Israël, entraînant la mort d'au moins 1.160 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.
Durant l'attaque, quelque 250 personnes ont été enlevées et emmenées à Gaza. Selon Israël, 130 otages y sont encore retenus, dont 31 seraient morts.
Le Premier ministre israélien est confronté à une pression croissante de l'opinion publique sur le sort des otages toujours détenus à Gaza et les manifestations contre son gouvernement ont repris. Les Israéliens doivent voter mardi pour des élections municipales, prévues initialement fin octobre mais reportées à deux reprises en raison de la guerre.
Gazaouis affamés
Les gouvernements étrangers et les humanitaires ont multiplié les avertissements contre une offensive sur Rafah qui entraînerait de nombreuses victimes et aggraverait encore la catastrophe humanitaire. Des Palestiniens de Gaza ont raconté à l'AFP être forcés de manger des feuilles, du fourrage pour le bétail, voire d'abattre des animaux de trait pour se nourrir alors que les rares convois d'aide atteignant le nord sont pillés par la population.
"Nous mourrons de faim", a lancé à l'AFP Abdallah Al-Aqra, 40 ans, réfugié à Gaza-ville. Il a affirmé que l'armée avait tiré dimanche "sur les gens affamés qui tentaient d'avoir de la farine" apportée par un camion d'aide.
Deux ONG, Amnesty International et Human Rights Watch (HRW), ont accusé lundi Israël de continuer à limiter l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza malgré la demande en janvier de la Cour internationale de justice (CIJ). L'armée jordanienne a déclaré lundi avoir effectué une série de largages d'aide humanitaire, de nourriture et d'autres fournitures "directement à la population" palestinienne de la bande de Gaza assiégée, dont un par un avion de l'armée française.
Le gouvernement de l'Autorité palestinienne a remis lundi sa démission au président Mahmoud Abbas, alors que les appels s'intensifient en faveur d'une réforme du leadership politique palestinien dans le cadre de "l'après-guerre" à Gaza. Depuis 2007, le leadership palestinien est divisé entre l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, qui exerce un pouvoir limité en Cisjordanie, territoire occupé depuis 1967 par Israël, tandis que le Hamas contrôle la bande de Gaza.
LA GUINÉE FORTEMENT RALENTIE POUR SON DEUXIÈME JOUR DE GRÈVE ILLIMITÉE
La Guinée vit mardi son second jour de grève illimitée à la veille du procès en appel d'un responsable syndical dont la libération a été érigée par les syndicats en prérequis à toute négociation avec la junte au pouvoir.
La Guinée vit mardi son second jour de grève illimitée à la veille du procès en appel d'un responsable syndical dont la libération a été érigée par les syndicats en prérequis à toute négociation avec la junte au pouvoir, a constaté un correspondant de l'AFP.
Dans la capitale Conakry, les écoles, banques et assurances sont fermées. Un service minimum est assuré dans les centres de santé et les administrations. Les rues sont presque vides. Les treize centrales syndicales du pays sont en grève depuis lundi afin d'obtenir la baisse des prix des denrées de première nécessité, la fin de la censure médiatique, le respect d'un accord lié à l'amélioration des conditions de vie des fonctionnaires et la libération d'un syndicaliste de presse.
Sekou Jamal Pendessa, secrétaire général du Syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG), qui appelait à manifester contre la censure, a été condamné vendredi à six mois de prison dont trois avec sursis. Le collectif d'avocats qui le défend a indiqué dans un communiqué avoir été informé lundi qu'avec une célérité rare, le procès en appel avait été audiencé mercredi.
Le porte-parole du mouvement syndical, Amadou Diallo, a toutefois déclaré à l'AFP qu'il attendait la "satisfaction totale et entière de toutes (leurs) revendications" pour mettre fin à la grève. Il a assuré qu'aucune rencontre avec les autorités n'était prévue mardi. Des heurts sporadiques dans la banlieue de Conakry ont fait deux morts lundi.
Cette mobilisation fait figure de test pour les centrales syndicales, soutenues par les principaux partis politiques et des organisations de la société civile, et la junte qui interdit toute manifestation, musèle l'opposition et cherche à faire taire toute critique à son égard. Les militaires au pouvoir ont supprimé des chaînes de télévision des principaux bouquets de distribution et brouiller des fréquences radio.
Ce mouvement de contestation, devenu exceptionnel depuis la prise de pouvoir de Mamadi Doumbouya en 2021, est lancé dans un climat de tension sociale grandissante et en l'absence de gouvernement, depuis que la junte a annoncé contre toute attente sa dissolution il y a une semaine sans en donner les raisons.
La junte a consenti, sous la pression internationale, à annoncer qu'elle allait rendre la place à des civils élus d'ici à fin 2024, le temps, dit-elle, de mener de profondes réformes.
COLLÉGIEN TUÉ PAR BALLE À CONAKRY, LE RÉCIT GLAÇANT DE SA MÈRE
La manifestation qui a débuté dans la journée du lundi 26 février 2024, suite au mot d’ordre de grève du mouvement syndical a été marquée par des répressions policières ayant entraîné la mort d’un adolescent de 17 ans.
La manifestation qui a débuté dans la journée du lundi 26 février 2024, suite au mot d’ordre de grève du mouvement syndical a été marquée par des répressions policières ayant entraîné la mort d’un adolescent de 17 ans. Il s’agit de Mamady Kéita, un collégien qui a été atteint par balle dans l’après-midi de ce lundi au quartier Tamouya, situé à Sonfonia-Gare II.
Pour comprendre les circonstances de sa mort et ses derniers moments avant d’être tué, Guinéenews s’est rendu dans sa famille où nous avons rencontré sa mère, Taïbou Diallo.
"Hier soir, je lui ai dit que le lendemain, je devrais me rendre à Donka pour le rendez-vous médical de mon bébé, son petit frère. Le matin à 6 heures 20 minutes, je l’ai réveillé et lui ai donné 10 mille GNF pour qu’il achète le petit déjeuner pour les enfants. Je leur ai dit de rester dans la cour jusqu’à mon retour. Je vais faire vite, récupérer les résultats du bébé et revenir. C’est pendant que j’étais à l’hôpital, en attendant les résultats des examens médicaux du bébé que j’ai reçu l’appel d’un ami de Mamady, m’informant que mon fils a été tiré d’une balle dans le dos. Il était venu acheter du pain à la boutique pour le petit déjeuner. J’ai appelé, on m’a dit qu’ils envoyaient le corps à Donka où j’étais et d’y attendre. C’est pendant qu’on transportait à l’hôpital qu’il a rendu l’âme."
Selon les informations, Mamady Kéita devrait affronter le BEPC cette année et se débrouillait également dans le domaine de l’électricité. « Mon fils devait passer le BEPC cette année et n’avait que 17 ans. Aujourd’hui, il est tué par balle. Que justice soit faite ! En ce qui concerne, je ne pardonnerai jamais à l’assassin qui a tiré sur mon fils», a déclaré la mère de la victime, inconsolable.
PROPOS DE MACKY, LA RÉPLIQUE DES MEMBRES DU FC25
"Rester dans le dilatoire, aller à Diambniadio pour finir par reconnaitre que lui même ne peut prendre aucune décision, sinon aller retourner au Conseil constitutionnel et lui proposer une date, après avoir perdu autant de temps".
En lançant le dialogue hier à Diamniadio, le président Macky Sall s’est aussi exprimé sur la problématique de la date de tenue de la future présidentielle. Ce mardi, les membres du Front des candidats à l’élection présidentielle lui ont porté la réplique.
Après la sortie de Macky Sall hier, lors de l’ouverture du Dialogue, des candidats membres du Front des candidats à l’élection présidentielle de 2024 (Fc25) ont réagi. Pour Cheikh Tidiane Dieye, le chef de l’Etat est actuellement dans le dilatoire.
"Rester dans le dilatoire, aller à Diambniadio pour finir par reconnaitre que lui même ne peut prendre aucune décision, sinon aller retourner au Conseil constitutionnel et lui proposer une date, après avoir perdu autant de temps, c’est cela qui me parait curieux", martèle Cheikh tidiane Dieye.
Déthié Fall, lui, rappelle à Macky Sall qu’il devra tenir l’élection présidentielle dans interval de temps indiqué par le conseil Constitutionnel.“Nous lui rappelons qu’il n’y a que 5 dimanches qui nous séparent du 2 avril, par conséquent il n’a qu’à choisir avec ses conseillers et les autorités, compétentes une date qui respecte cette décision du Conseil constitutionnel."
Pour rappel, après le lancement du dialogue hier lundi, la seconde journée se tient actuellement à Diamniadio, à huis-clos.
DIALOGUE, DEUX COMMISSIONS VONT DISCUTER CE MARDI DE LA DATE ET DE L’APRÈS 2 AVRIL
La commission pour le choix de la date de la prochaine présidentielle sera présidée par le ministre de l’Intérieur Sidiki Kaba et le Directeur général des Élections (DGE), Thiendella Fall.
Les travaux du dialogue national vont se poursuivre. A son ouverture ce 26 février, le Président Macky Sall a reçu les différentes composantes de la société pour trouver un terrain d’entente. Les concertations qui doivent être clôturées ce mardi 27 février, vont permettre de choisir une bonne date qui fait l’unanimité. A cet effet, le secrétaire général du gouvernement Seydou Gueye informe que deux commissions vont être mises en place.
Une commission pour le choix de la date de la prochaine présidentielle présidée par le ministre de l’Intérieur Sidiki Kaba et le Directeur général des Élections (DGE), Tanor Thiendella Fall.
L’autre commission va discuter de la situation du pays après le 02 avril, date marquant la fin du mandat du président sortant. Il s’agira de discuter de la pertinence ou non à la tête du pays du président Macky Sall au-delà de la fin de son mandat en attendant son successeur. La commission va être présidée par le ministre des Affaires étrangères Ismaïla Madior Fall à cause d’un déplacement hors du pays du ministre de la Justice Aïssata Tall Sall.
A noter qu’un projet de loi sur l’amnistie des faits de 2021 à 2024 va être proposé par le gouvernement lors du Conseil des ministres de ce mercredi 28 février. Le Président Macky Sall l’a annoncé lors de l’ouverture du dialogue national.