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11 février 2025
JE SUIS TRES SATISFAIT DE CE QUE J'AI VU..
Partenariat entre le club de Cagliari et Sénégal Sport Détection...Marco Marchi responsable du projet Cagliari xplay :a séjourné au Sénégal pour s’enquérir du travail de leurs nouveaux partenaires.
Le club italien Cagliari évoluant en série A, a signé un partenariat avec la structure Sénégal Sport Détection à travers un projet dénommé Cagliari Xplay pour la détection de jeunes talents. C’est dans ce cadre que M. Marco Marchi a séjourné au Sénégal pour s’enquérir du travail de leurs nouveaux partenaires.
Le Témoin: Quel est l’objet de votre visite au Sénégal ?
Marco Marchi.: Je suis au Sénégal depuis une semaine en ma qualité de responsable du projet Cagliari Xplay mis en place par le club de Cagliari évoluant en série A du championnat d’Italie. C’est moi qui ai en charge son pilotage au plan international. Ma mission consiste à effectuer des tournées à traversle monde pour la détection de jeunes talents qui pourraient nous intéresser. Il s’agit en un mot de les aider à réussir leur carrière à travers une très bonne formation. C’est un projet de type nouveau en son genre au plan international. Notre objectif c’est de faire en sorte qu’il puisse connaître un très grand succès. Et pour cela il est important de nous ouvrir aux autres.
Avec qui travaillez-vous au Sénégal ?
Nous avons signé un partenariat avec la structure Sénégal Sport Détection facilitée par un Sénégalais qui vit en Italie du nom de Demba N’diaye qui en est le responsable. Puisque nous sommes tombés d’accord pour une collaboration il fallait que je me déplace pour regarder de visu le fonctionnement de sa structure et puis profiter de mon séjour pour voir comment participer à l’intégration de ces jeunes dans le football italien.
Êtes-vous satisfait de ce que vous avez vu ?
Ah oui. J’avoue que c’est bien organisé. Le travail que mènent ses collaborateurs est vraiment rassurant. J’ai constaté une bonne structuration, des formateurs qui ont de l’expertise. J’ai été également impressionné par la discipline, l’engagement des jeunes joueurs et surtout leurs talents. C’est déjà une très bonne chose. Maintenant je ne peux pas dire que tout est parfait mais je les encourage à poursuivre le travail. A notre niveau on fera le reste en tenant compte des termes du partenariat.
Est-ce que la différence de niveau entre l’Europe et l’Afrique ne va pas poser problème ?
Le niveau du football ne peut pas être partout le même. Cette différence entre les deux continents s’explique généralement par le manque de moyens dans certains pays. Mais cela n’empêche qu’en Afrique le niveau est en train d’évoluer à grands pas et particulièrement au Sénégal. On constate de plus en plus une présence de joueurs africains à travers le monde. Malgré les difficultés auxquelles le continent est confronté, ils font partie des meilleurs de la planète.
Pourquoi le choix du Sénégal ?
C’est un pays qui a fait beaucoup de progrès ces dernières années. Vous pouvez me croire puisque je suis de très près les joueurs sénégalais évoluant à l’étranger. C’est ça qui a motivé notre choix par le canal de M. Demba N’diaye.
Quels sont vos autres partenaires en Afrique ?
En ce qui me concerne ce n’est pas la première fois que je travaille dans ce type de projet. C’est une activité que je mène depuis plus de trente ans. Je suis passé par la Juventus, Bologne et Parme avant d’atterrir à Cagliari qui évolue en série A du championnat italien. Mon déplacement au Sénégal s’inscrit dans ce cadre. Il y a d’autres pays en Afrique avec lesquels nous travaillons comme le Maroc, l’Ouganda et le Kenya.
Quel regard portez-vous sur le football africain de façon générale ?
Il est vraiment sur la bonne voie. J’ai suivi tout le déroulement de la dernière Coupe d’Afrique des Nations. Je dois avouer être séduit par la qualité de jeu et celle des infrastructures. Pour le Sénégal, il a produit la meilleure prestation à l’issue des matchs de poule. Mais par la suite à cause de l’arbitrage en partie il a été éliminé. C’est vraiment regrettable pour une équipe favorite venue défendre son titre. Mais ce n’est pas une nouveauté. L’Italie championne du monde en 2006 a raté les deux Mondial suivants. Le football africain s’ouvre de plus en plus au reste du monde. Et c’est la preuve qu’il fait des avancées énormes qui vont se vérifier lors des prochaines Coupes d’Afrique des Nations où le niveau sera encore beaucoup plus relevé.
Propos recueillis par Youssoupha Ba
Par Mamadou NDAO
VOUS AVEZ DIT DIALOGUE ?
A vrai dire, le rituel, quelque soit son format a perdu de sa superbe a force d’être répétitif, depuis que le chef de l’Etat a fait ses adieux au peuple dans son dernier message du 31 décembre 2023.
Le Président Macky Sall a pris la parole ce jeudi 22 Février pour s’adresser aux sénégalais et cette fois (fait rare pour être signalé) à travers la presse nationale. C’est bien, même si les plus sceptiques pensent qu’il ne s’adressait pas en vérité à nos compatriotes.
A vrai dire, le rituel, quelque soit son format a perdu de sa superbe a force d’être répétitif, depuis que le chef de l’Etat a fait ses adieux au peuple dans son dernier message du 31 décembre 2023.
Le Prétexte aussi me semble mal choisi , car l’opportunité lui avait été donnée de se prononcer sur la suite qu’il comptait donner à la décision du Conseil Constitutionnel. Celle-ci l’invitait à organiser le scrutin présidentiel « dans les meilleurs délais », donc à proposer une nouvelle date avant le terme de son mandat s’entend, après avoir mis le processus électoral sens dessus -dessous, avec le report de fait, de la date du scrutin.
Que lui restait -il à faire, sinon de concert avec les protagonistes du processus électoral, au sens du Conseil Constitutionnel, à savoir les candidats et les structures en charge des élections, de fixer la date du scrutin avant la fin de son mandat.
En lieu et place, M. Macky Sall propose un dialogue national, et en fait l’annonce lors de son entretien avec la presse. En vérité Macky Sall ne s’adressait pas aux sénégalais. Il cherchait vaille que vaille à desserrer l’étau.
L’analyse de son discours qui surfait sur des non-dits, des annonces et des esquives en est la parfaite illustration. La réaction quasi automatique de l’ambassade des Etats Unis pour saluer sa décision de quitter le pouvoir le 02 avril en est la preuve éclatante, alors qu’elle était d’une évidente banalité. Pouvait-il faire autrement ?
Bref, ce dialogue souffre d’une anomalie congénitale. Outre le fait que le concept est aujourd’hui tellement galvaudé qu’il ne fait plus sens, le dialogue fait face à un problème de timing, pour régler une question terrible : Comment faire pour écarter la responsabilité de Macky Sall dans ce qui est arrivé ?
Aussi, instituer un dialogue après la décision du Conseil Constitutionnel pour remettre en cause celle-ci, notamment la liste des candidats déjà publiée, est manifestement inenvisageable. Le président lui-même le sait et il l’a dit. Ce serait renier sa parole, et plus grave de la part du Président de la république, une violation de son serment, passible de poursuite pour haute trahison. C’est ce qu’il envisage de faire en ouvrant le dialogue, dont il réduit déjà les contours à une mosaïque d’acteurs qui n’y ont pas leur place au sens de l’invite du Conseil Constitutionnel. Il ya fort à parier que le consensus qu’il en attend ne sera pas au rendez-vous.
Ensuite, organiser un dialogue dans ces conditions en indiquant que s’il n’y a pas de consensus, on renvoie le dossier au même Conseil Constitutionnel, est une contradiction flagrante, qui masque une volonté de prolonger, de fait, son mandat.
Il faut le rappeler, c’est le Conseil Constitutionnel avec la même composition, dont le président de la République , s’est servi comme prétexte en raison, selon lui d’un soupçons de corruption qui pèse sur deux de ses membres des pour justifier son décret du 03 février qui abroge le décret de convocation du corps électoral et de l’initiative de la commission d’enquête parlementaire,
Si on suit la logique de Macky Sall, une institution soupçonnée de corruption peu encore, à ses yeux, arbitrer en toute légitimité, entre les acteurs du dialogue qui la contestent dans le but de le faire revenir sur sa propre décision, elle-même insusceptible de recours. On croit rêver face à une telle incohérence.
Un tel Conseil s’exposerait à son propre désaveu, il commettrait un déni qui serait une première dans l’histoire de la justice, pis il renforcerait les soupçons qui pèsent à tort ou à raison sur lui.
Quel juge accepterait d’aller dans le sens des désidérata de Macky Sall, président sortant qui risquent de plonger le pays dans une totale impasse ?
Mamadou Ndao
Juriste
Consultant expert en communication
Diplômé des Universités de Paris 1 Panthéon Sorbonne et Montpellier 1
Liberté 6 Dakar
Par Abdou Khadre Gaye
TEST DE PATRIOTISME
Lorsque le dialogue supplée la discorde, les grincements de dents et les injures, vous faites quoi ? Vous applaudissez ou bien vous pleurez ?
Lorsque le dialogue supplée la discorde, les grincements de dents et les injures, vous faites quoi ? Vous applaudissez ou bien vous pleurez ?
En vérité, chers compatriotes, vous êtes en train de lire un test de patriotisme à question unique. Un vrai. Votre réponse permettra de savoir si vous êtes un bon patriote, un mauvais ou un antirépublicain. Le texte qui suit est la réponse que j’ai apportée à ma propre question, et un peu trop longue, il est vrai. En effet, lorsque j’ai testé mon test, quelqu’un a répondu par un petit cœur tout rouge. Un autre par deux mots : « Je danse ». Un autre encore : « Je fais une prière de deux prosternations » ou « Je ramasse un caillou » ou « Je garde le silence pour ne pas exploser de colère », etc. J’ai aussi noté des réponses qu’il est préférable de taire, dont certaines, véritables chapelets d’insultes, sont aussi longues que la mienne : vous connaissez mieux que moi nos concitoyens et cette atmosphère délétère dans laquelle ils baignent et qui les met en colère contre tout et tout le monde, les incitant à la vulgarité. Mais, et je le pense sincèrement, tout cela est superficiel : ils ne sont pas mauvais, quant au fond. Lisez quand même, avant de donner votre réponse : le texte est inspirant.
« Le Sénégal est le pays du dialogue », disait le président-poète, chantre de la négritude. « Le Sénégal est le pays du dialogue », dit le président-ingénieur, inventeur du TER1 et du BRT2 , suivant les conseils de Diouf et Wade, respectivement grand commis de l’État et apôtre du Sopi 3 . Dialogue ! réclament les « recalés » et les « spoliés » du parrainage. Dialogue ! exigent les dénonciateurs des travers du processus électoral, jamais constaté dans l’histoire politique du Sénégal indépendant…
Dialogue ! Dialogue ! Dialogue ! Mais, je vous en supplie, mes chers compatriotes, que le penco4 ne soit pas un paaco5 , comme le craignent les enfants de Ngor, terre de la dignité. Qu’il ne soit pas un tapale, simple « tape à l’œil » pour tromper le monde. Qu’il soit sincère. Qu’il soit inclusif. Qu’il soit total. Qu’il soit aussi rayonnant que le flambeau d’un guide, que l’étoile du berger, que le soleil à l’assaut du zénith… Qu’il soit comme le rêve d’un cœur en quête du bien-être au profit d’un peuple en détresse. Qu’il soit l’annonciateur du jour.
Dialogue ! Dialogue ! Dialogue ! Mais, je vous en supplie, mes chers compatriotes, que le penco4 ne soit pas un paaco5 , comme le craignent les enfants de Ngor, terre de la dignité. Qu’il ne soit pas un tapale, simple « tape à l’œil » pour tromper le monde. Qu’il soit sincère. Qu’il soit inclusif. Qu’il soit total. Qu’il soit aussi rayonnant que le flambeau d’un guide, que l’étoile du berger, que le soleil à l’assaut du zénith… Qu’il soit comme le rêve d’un cœur en quête du bien-être au profit d’un peuple en détresse. Qu’il soit l’annonciateur du jour.
Je sais que nous sommes le peuple de la teranga6 . Mais trop de cette belle vertu identitaire l’enlaidit, trop peu la tue. Alors, bas les extrémismes. Bas les « dialogueurs » jouant les vers de terre, et qui rampent, et qui se laissent écraser. Bas les pourfendeurs du dialogue, égoïstes et exclusivistes. Certains parmi eux, comble de paradoxe ! qui hier seulement appelaient à la désobéissance civile, appellent aujourd’hui au respect du Conseil constitutionnel...
Mais sommes-nous toujours le pays du dialogue, sommes-nous toujours le peuple de la teranga ? Je ferme les yeux et je réponds : « Oui ». Car, si je les laissais ouverts, j’aurais répondu plutôt : « Nous sommes devenus le pays du gatsa-gatsa7 ».
Que n’a-t-on pas vu chez nous, ces dernières années ? Que n’a-t-on pas entendu ? « Mourez, et vos mères engendreront à nouveau ! », « Attaquez les domiciles des pontes du pouvoir, vous y trouverez l’argent volé au peuple ! » Et des jeunes de se lancer dans la vendetta, s’attaquant à des institutions et à des biens privés et publics. « Qui fréquente le pouvoir ou dit du bien de lui est mauvais et devient mon ennemi ! », « Tout ce qui fait mal à mon ennemie me fait du bien ! » Et le mensonge, la délation et la calomnie d’envahir l’espace public. Et les insultes, les coups de poing de faire la loi dans l’hémicycle…
On a dénoncé des nervis, des groupes armés et des fabriques de cocktails Molotov. Le feu de quitter la rue et ses pneus pour les pavillons universitaires et les domiciles de dignitaires. On a appelé à la prise d’assaut du palais, au combat de la fin qui sonnera la chute du régime et la déchéance du président. Les attaques, alors, de sortir de l’ordinaire d’une simple bataille de rue. Les images font le tour du monde. On compte les morts. On chiffre les dégâts. Des centaines de jeunes manifestants sont arrêtés ainsi que des leaders… Aujourd’hui, le calme est revenu, mais la tension est là, toujours perceptible. Et le masque de la haine de transformer les sourires en grimace. Et nos enfants, et nos petits enfants de se draper de notre rancœur, de notre laideur, hélas !
Quant au processus électoral, c’est la cacophonie totale : on parle de sabotage du travail des sages, d’élimination abusive de candidats. On accuse le Conseil constitutionnel de corruption. Le Parlement met en place une commission d’enquête. Les juges incriminés portent plainte… Le contentieux est ouvert avant même le démarrage de la campagne. Des éclairs fendillent le ciel électoral sénégalais lourd de menaces. Dans un pareil contexte, si le président appelle au dialogue en vue de l’entente et de la réconciliation des acteurs, j’applaudis et je prie...
1/ TER : Train Express Régional assurant la liaison Dakar- aéroport AIBD
2/ BRT : Bus Rapid Transit circulant sur des voies réservées et reliant la préfecture de Guédiawaye à la gare routière de Petersen à Dakar Plateau
3/ Sopi : Cri de ralliement du PDS (parti démocratique sénégalais), qu’on traduit par « changement »
4/ penco : se concerter en vue d’un accord
5/ paaco : partage égoïste d’un avantage
6/ teranga : honneur lié à l’accueil chaleureux fait à un invité, un visiteur
7/ gatsa-gatsa : littéralement : « si tu me dis ta gueule, je te réponds ta gueule », pour dire finie la tolérance, je ne te pardonne plus rien
Par Pape NDIAYE
DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL AU DIALOGUE…CONSTITUTIONNEL
Certes l’enjeu pour le président Macky Sall, c’était de réunir, d’essayer de dessiner une porte de sortie de crise politique et institutionnelle
Le président de la République, Macky Sall, avait pris acte de la décision du Conseil constitutionnel annulant le report du scrutin du 25 février 2024. Dans leur décision, les sept « sages » lui demandaient d’organiser l’élection présidentielle « dans les meilleurs délais ». Sans donc refuser de s’exécuter, Macky Sall a choisi de prendre son temps avant de fixer une date pour le scrutin. En effet, il a fait savoir qu’il entendait d’abord organiser un dialogue au cours duquel il allait consulter l’ensemble des acteurs concernés avant d’arrêter une date à soumettre au Conseil constitutionnel. C’est dans cette dynamique qu’il a présidé, avant hier, l’ouverture de son Dialogue national qui s’inscrit dans le cadre des mécanismes juridictionnels normaux de la démocratie et de l’Etat de droit tels que consacrés par la Constitution. Sénégalaise.
Plusieurs candidats spoliés ou recalés à la présidentielle, des membres de la société civile, des représentants milieux professionnels, des leaders de partis politiques, des religieux, des représentants de syndicats, des chefs de village etc. ont pris part à l’ouverture de ce dialogue. Le Président a ainsi réussi à rassembler un ensemble diversifié, bien qu’incomplet, de voix représentatives de toutes les couches de notre société leur offrant une occasion sans précédent d’engager entre elles un débat politique ouvert, constructif et inclusif. Malheureusement, ce dialogue dit national a frustré de nombreux citoyens. Car l’absence de plusieurs acteurs politiques majeurs de l’opposition et de 17 (sur 19) candidats officiellement retenus par le Conseil constitutionnel pour participer à la présidentielle a remis en question la représentativité du dialogue et, par extension, sa capacité à consolider les acquis démocratiques et constitutionnels. Car, pour de nombreux observateurs, le président Macky Sall essaye à travers son dialogue qualifié de national de resserrer ses partisans et alliés autour de sa personne pour se donner un semblant de légitimité pour rester au pouvoir jusqu’au 15 décembre prochain. Ce même si les « dialogueurs » ont proposé la date du 2 juin 2024 comme meilleur délai pour la tenue du scrutin.
Certes l’enjeu pour le président Macky Sall, c’était de réunir, d’essayer de dessiner une porte de sortie de crise politique et institutionnelle. Et surtout reprendre partiellement le processus électoral pour permettre à tous les candidats « spoliés », en particulier Karim Wade du Pds « injustement » écarté pour une prétendue binationalité d’être dans les starting-blocks pour la présidentielle. Ce qui ne sera pas forcément chose facile compte tenu de l’opposition de la société civile et de 16 des 19 candidats validés par le Conseil constitutionnel à toute reprise du processus électoral. Or, seule une telle reprise du processus pourrait permettre de réintégrer dans la compétition Karim Wade et Ousmane Sonko.
Tant pis !
Et tant pis si les « validés » du Conseil constitutionnel et autres « va-t-en-mars » c’est-à-dire partisans de l’organisation du scrutin en mars n’arrivent pas à comprendre l’importance d’une commission voire d’assises « Dialogue Vérité et Réconciliation » dans un pays en profonde crise politique. Or, la fixation d’une date pour un scrutin présidentiel doit être flexible, adaptable et sensible aux priorités politiques et économiques ainsi qu’aux évènements religieux comme les Magal, Gamou, Ziarra, Tabaski, Korité, Pâques, Popenguine etc. Des événementiels intervenant à des dates à prendre en compte dans les discussions, ateliers et consultations afin de s’entendre sur une période libre de toute célébration religieuse. Justement, c’est là où se trouve la pertinence d’un Dialogue contrairement à la Justice dont les réalités socio-économiques ne peuvent nullement perturber le calendrier. La preuve, les procureurs profitent généralement de fêtes comme la Tabaski, pour ordonner des arrestations de fugitifs recherchés par les forces de sécurité. Car, généralement, ces gens ne rateraient pour rien au monde l’occasion de passer ces fêtes, surtout, la Tabaski, en famille ! Pour dire que le temps du juridique n’est pas celui du politique. C’est pour cela qu’il y a des moments dans l’existence d’une nation en crise, les mécanismes de Dialogue-Vérité Réconciliation se substituent à la Justice classique, non pas pour amnistier des crimes « graves » mais pour sauver les pays du chaos. Parce qu’un Dialogue- Vérité-Réconciliation réussi contribue à prévenir la résurgence des conflits politiques. Au Sénégal la crise n’a certes pas atteint une gravité telle qu’il faille mettre en place une justice transitionnelle ou un mécanisme de Dialogue-Vérité-Réconciliation. Il est juste question de tenir un dialogue pour baliser la voie d’un Sénégal plus résilient, pacifique, prospère vers une élection présidentielle sans lendemain de violences. Donc, tout un chacun est invité à percevoir ce Dialogue-Réconciliation comme une alternative à la justice pénale ou électorale dont les décisions font toujours l’objet de mille et une contestations.
LA DATE DU 2 JUIN FAIT POLÉMIQUE
Pour l'opposition, cette option signifierait prolonger illégitimement le mandat de Macky Sall. Mais le camp présidentiel balaie ces accusations d'un revers de main, assurant respecter le droit et la décision du Conseil constitutionnel
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 28/02/2024
La proposition faite mardi 27 février par le dialogue national voulu par le président Macky Sall de reporter l'élection présidentielle au 2 juin suscite des débats. En effet, une partie de l'opposition critique vivement cette "proposition illégale et non négociable" car elle créerait un vide juridique : le mandat du président Sall arrivant à échéance le 2 avril, il resterait en fonction malgré tout jusqu'à la nouvelle date de scrutin.
"Cette proposition est totalement illégale et non négociable", a affirmé Amadou Ba, responsable de la Coalition "Diomaye président" qui soutient le candidat Bassirou Diomaye Faye, emprisonné, cité par RFI. Selon lui, "reporter l'élection à quatre mois supplémentaires avec en supplément la proposition que le président Macky Sall reste au pouvoir durant cette période est une fraude aux décisions du Conseil constitutionnel". Ce dernier avait en effet décidé que le scrutin ne pouvait se dérouler au-delà du mandat présidentiel se terminant le 2 avril.
Du côté du Parti démocratique sénégalais (PDS), qui a participé au dialogue, on se félicite car son candidat Karim Wade, recalé par le Conseil constitutionnel, pourrait voir sa candidature réintégrée. Cependant, pour Babacar Gueye, constitutionnaliste et membre du collectif "Aar Sunu Élections", qui a boycotté le dialogue, fixer la date au 2 juin serait remise en cause la décision du Conseil constitutionnel.
Face à ces critiques, Maguette Sy, secrétaire nationale chargé des élections au parti au pouvoir interrogée par RFI, estime qu'elles relèvent de la "mauvaise foi". Selon elle, "les choses vont suivre leur cours" et c'est au président Sall qu'il reviendra in fine, par décret, de fixer la date du scrutin.
Par Mamadou Oumar Ndiaye & Abdoulaye Bamba Diallo
MONSIEUR LE PRESIDENT ET MAITRE DU JEU, SORTEZ-NOUS DONC DE L’IMPASSE ACTUELLE
Les élections doivent se tenir à date échue mais dans un climat serein et apaisé. Pour y parvenir, le président Macky Sall est le seul à détenir la clé.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, monsieur le président, permettez-nous de préciser que Dieu a fait que nous sommes les deux seuls membres encore vivants de ce qu’on a appelé « les quatre mousquetaires » qui ont posé l’acte fondateur de la presse privée nationale. D’un secteur dédaigné, marginalisé et méprisé, nous avons contribué à le rendre attractif au point d’en faire ce qu’elle est aujourd’hui à savoir un pan important de notre économie qui a vu naître de grands groupes employant des milliers de travailleurs. Avec nos aînés feus Sidy Lamine Niasse et Babacar Touré, devant la mémoire desquels nous nous inclinons, nous avons mené bien des combats et obtenu des acquis qu’il n’est point besoin de mentionner ici car ce n’est pas l’objet de ce texte. Au crépuscule de note vie professionnelle, et sans doute biologique, nous n’avons plus de challenge à relever et n’aspirons plus à rien — pas en tout cas en termes d’avantages matériels et financiers ou de fonctions. La seule chose qui nous préoccupe, c’est ce pays que nous aimerions léguer à nos enfants dans l’état dans lequel nous mêmes l’avons trouvé du point de vue de la stabilité et de la paix. Au moment où les canons tonnent en Ukraine et où les répercussions de ce conflit qui éclate au sein même de l’Europe se font ressentir jusque chez nous sous forme de crises alimentaire et énergétique, il nous a donc paru important de prendre notre plume pour vous interpeller, monsieur le président de la République, afin de vous demander solennellement de poser le geste qui évitera à ce pays des convulsions qui ont fait tant de mal ailleurs. Au moment où votre homologue français Emmanuel Macron vient de demander à ses compatriotes de lui donner une majorité forte à l’Assemblée nationale « pour éviter d’ajouter un désordre intérieur français à un désordre international », nous ne saurions trop vous supplier, monsieur le président, de créer les conditions d’élections législatives inclusives. Qu’elles se tiennent le 31 juillet ou plus tard, l’essentiel étant qu’aucune force représentative ne soit laissée en rade.
Connaissant votre patriotisme et votre amour ardent de ce pays que vous avez transformé de manière si spectaculaire en dix ans seulement, les derniers des Mohicans que nous prétendons être sommes sûrs que vous ne pouvez pas faire moins que le roi Henry IV qui, en 1593, pour mette fin à l’effusion de sang français dans d’interminables guerres de religion, avait abjuré le protestantisme pour se convertir au catholicisme. En le faisant, il avait prononcé une phrase que l’Histoire a retenue : « Paris vaut bien une messe ». Eh bien, monsieur le président, le Sénégal quant à lui vaut bien le repêchage d’une liste !
Le Sénégal est-il en passe de devenir un Far West où la loi du plus fort est toujours la meilleure ?
Si ce n’est pas encore le cas, le champ politique national est devenu une arène de gladiateurs où la loi est piétinée en permanence. Ni la majorité présidentielle, ni l’opposition multipolaire, ni la société civile n’accordent la primauté au Droit et à l’État légal en accordant l’allégeance qui sied aux institutions, à leurs représentants et à l’autorité républicaine.
Si le pays n’est pas en danger, la société, elle, se sent menacée par la violence verbale des hommes politiques et les positions de défiance fortement teintées de provocation qu’aiment à livrer les plus intolérants de ceux-ci. Si la République n’est pas en péril, les institutions sont, elles, martyrisées par la défiance permanente que de nombreux acteurs sociaux affichent à leur endroit en ayant, en constance, recours à la vitupération, à la contestation si ce n’est à des accusations permanentes d’infamie et de trahison à l’endroit de leurs adversaires.
Le pays va mal !
Le pays va mal comme l’entonne en refrain le chanteur ivoirien Tiken Jah Fakoly. Il va mal à cause de ses élites dirigeantes. De la majorité comme de l’opposition. À cause du monde intellectuel et de la société savante qui se sont emmurés dans le silence depuis la première alternance de l’an 2000.
Le pays vit son époque et subit d’une manière violente et frontale les convictions qui caractérisent cette actuelle période de l’Histoire de l’Humanité. Une ère de mutation et de changements radicaux avec une pandémie déferlant sur la planète depuis la fin 2019 qui a entraîné une première crise économique devenue récession depuis le début de cette année 2022 avec la campagne d’Ukraine.
Pire qu’un bouleversement, le nouveau monde multipolaire qui sort des limbes interpelle les nations qui pensent avoir une place à conserver, un rôle à jouer, une influence à propager s’ils ne veulent pas devenir des pays vassaux ou des États suzerains d’un des nouveaux impériums naissants. Car le monde de l’après Seconde Guerre mondiale, divisé en deux blocs entre l’Est et l’Ouest, que la chute du Mur de Berlin et l’implosion de l’ancienne Union Soviétique ont remplacé entre 1989 et 1991, s’est, lui aussi, terminé avec la débandade américaine en Afghanistan l’année dernière.
Le monde se redéfinit et chacun cherche ses marques et se bat pour son existence alors qu’au Sénégal toute l’élite ne semble être préoccupée que par des positions de pouvoir et des postures de rentiers. Tous les maux de la société, tous les problèmes du pays sont occultés ou passent au second plan devant les permanentes, incessantes revendications et réclamations d’une faible minorité d’acteurs politiques ne parlant en tout lieu et en tout temps que de places à prendre, de positions à consolider mais jamais de l’avancée du désert et de la déforestation, les deux périls les plus prégnants. Sans oublier l’érosion côtière et le pillage de nos ressources halieutiques menaçant l’existence de millions de personnes vivant sur la bordure maritime du Sénégal et contraintes à l’exil professionnel auprès de nos pays limitrophes.
L’école sénégalaise en déperdition, la jeunesse déboussolée et désabusée, l’effondrement du faible tissu industriel hérité de l’époque coloniale complètement asphyxié par les importations massives de produits de piètre qualité en provenance de la Chine, de la Turquie, de Dubaï ne semblent point être des sujets d’intérêt pour nos acteurs politiques. Pour eux, il n’y a que le code électoral et le fichier électoral, les arrêts de la Cour suprême, les décisions du Conseil constitutionnel qui méritent engagement, bataille, confrontation, invectives, rodomontades et bras de fer.
À tel point, d’ailleurs, que la dernière actualité politique vient à nouveau d’installer le pays dans l’impasse avec ce combat frontal entre le ministère en charge des élections, le Conseil constitutionnel et l’opposition politique la plus radicale et la plus extrémiste qui veut remettre au goût du jour les combats de rue des années Sopi ou, pire encore, déboucher sur une insurrection.
N’étant ni juristes, ni constitutionnalistes, s’engager sur ce débat visqueux entre professionnels du Droit n’est pas notre exercice. Néanmoins, quelque chose nous turlupine dans ces dernières décisions entre l’administration en charge d’assurer la mise en conformité par les acteurs politiques des étapes du processus électoral, et les dernières décisions du juge politique, le Conseil constitutionnel.
Dans notre entendement, l’application du parrainage est un filtre pertinent et justifié car avec une jungle politique où plus de quatre cents partis foisonnent, il est normal de trouver un correctif démocratique pour éviter un chaos électoral avec des listes à n’en plus finir. Sur ce chapitre, nous pensons que le parrainage n’est pas un frein à l’expression citoyenne ou démocratique. Bien au contraire, cela est une attestation de la signifiance ou non de l’existence de véritables courants de pensée et de forces politiques et non l’encouragement à des expressions politiques sans contenu et n’exprimant que des calculs opportunistes.
L’introduction de la parité par le président Wade a été une réelle avancée citoyenne et démocratique. Elle a l’avantage d’avoir apporté deux correctifs majeurs en faveur de la composante féminine de notre nation. Tout en rétablissant l’égalité citoyenne entre les hommes et les femmes dans le champ politique, la parité a, aussi, dans son ADN l’équité en favorisant l’implication de la gent féminine dans l’arène politique. On peut bien comprendre et accepter la compréhension d’un juriste comme Me Wade qui, tout en reconnaissant les mêmes droits à l’homme et à la femme (tels Adam et Eve) a tenu, en plus, à inscrire dans le marbre la parité différente de la mixité ou de la discrimination positive avec la règle des quotas. La loi sénégalaise sur la parité indique que, sur toute liste élective, il faut aligner alternativement et impérativement un homme et une femme ou vice versa.
Ainsi donc, si notre système démocratique retient comme mode d’expression que le suffrage doit opposer des sensibilités politiques non uniformes donc s’étalonne sur la pluralité, cela veut bien dire que le principe c’est bien la participation et non l’élimination.
Alors, on ne peut comprendre que l’administration en charge de veiller à la régularité et à la conformité des dossiers de candidature avec les tables de la loi refuse à une liste de porter des correctifs sur celle-ci après y avoir décelé erreurs, anomalies ou inexactitudes.
Heureusement que dans un premier temps, la sagesse du Conseil constitutionnel a permis de rectifier une erreur sur la liste départementale de Yewwi à Dakar. Voilà pourquoi, nous trouvons incompréhensible la seconde décision de ce même Conseil consistant à invalider la liste majoritaire de Yewwi Askan Wi pour doublon et celle des suppléants de Benno Book Yakaar pour non-respect de la parité en faisant suivre deux femmes sur leur liste et non une femme et un homme sur la liste des suppléants. Ces deux faits notés par le Conseil constitutionnel paraissent plus relever d’une erreur ou d’une méprise plutôt que d’une faute ou d’une tentative de fraude ou d’irrégularité.
Le Président Abdou Diouf et l’invention de la Table ronde
Le pays a besoin d’apaisement, le pays a besoin de sérénité et de quiétude. Le déni de réalité et le refus du bon sens sont aussi toxiques que la surenchère et l’insoumission aux règles communes et à l’autorité.
Les élections locales de janvier dernier sont là pour nous rappeler que chaque fois que le bon sens fonde l’interprétation des lois, il n’y a de péril nulle part dans la cité. Alors peut-on imaginer une élection nationale comme celle des législatives à dix-huit mois de la prochaine présidentielle sans la participation de l’opposition la plus combative du moment et qui, certes, fait peur à de larges couches de la population mais représente tout de même une sensibilité politique réelle avec des positions souvent extrémistes ? Ce qui serait lourd de danger et périlleux pour les temps à venir serait que la politique déserte les seules enceintes (les assemblées territoriales et nationales) où elle est habilitée à s’exprimer pour être confinée dans la rue.
Dans la Rome antique, les combats des gladiateurs se déroulaient dans les arènes du Colisée tandis que les Sénateurs, eux, s’affrontaient sur le plan politique au Sénat. Deux combats, certes, mais au format et à l’expression différents. Au Colisée, la loi de la force prévalait tandis qu’au Sénat la force de la loi prédominait même si les joutes orales pouvaient faire penser à un combat de gladiateurs.
Le président Abdou Diouf, à la suite de la présidentielle tumultueuse de février 88, a su inventer la Table ronde nationale suivie d’un gouvernement de majorité présidentielle élargie ayant accouché du code électoral consensuel de 1992 pour vaincre les périls et les menaces qui pesaient sur le pays à l’époque.
Le président Wade a eu le génie en 2000, en s’installant sur le fauteuil présidentiel, d’éviter la chasse aux sorcières et les règlements de comptes. Il a substitué la Cena à l’Onel et a rapporté la demande d’autorisation de marche pour les manifs afin d’éviter l’application de la loi du plus fort et de la justice des vainqueurs.
Le président Macky Sall, nouveau maître du jeu, est le seul à pouvoir nous sortir de cette impasse actuelle. Un véritable imbroglio où la raideur des postures et la vanité des egos ne contribuent qu’à faire monter la tension et la surenchère et polluer les rapports au sein de la classe politique. La violence verbale a dépassé les limites de la décence avec des accusations bêtes et méchantes comme celles du député Cheikh Abdou Bara Dolly. Le combat politique avec sa passion et ses excès ne devrait jamais dépasser les règles de bonnes manières et de civilités qui s’imposent à tout acteur de la société quel que soit son statut, son titre ou son rang.
La loi est faite pour être appliquée. Elle doit l’être dans toute sa rigueur à ceux qui d’une manière lucide et préméditée cherchent à faire mal à autrui ou à enfreindre la loi.
Le maître du jeu n’a lui qu’une obligation : celle d’être à la hauteur de la situation en jaugeant avec pertinence les situations que traverse la société. Les excès et les bravades de l’opposition radicale et extrémiste et la rigidité dans l’interprétation par l’administration et le Conseil constitutionnel des lois et règlements mettent en selle le président de la République, seul maître du jeu.
Les élections doivent se tenir à date échue mais dans un climat serein et apaisé. Pour y parvenir, le président Macky Sall est le seul à détenir la clé.
Post scriptum : Qu’on nous permettre d’ajouter que le péril djihadiste qui secoue le Sahel et les menaces terroristes qu’il fait peser sur notre sous-région ont été contenus jusqu’à présent. Le président Macky Sall qui, depuis quelques années, a mis à la disposition des forces de défense et de sécurité du pays des équipements et des armements de dernière génération fait sienne la vérité de Cheikh Anta Diop. À savoir que la sécurité précède le développement. Le préalable sécuritaire rempli et adapté au contexte sous régional a fait que la montée en gamme des différents corps d’armée de nos Diambars — à preuve par l’annonce, cette semaine même, de l’acquisition de trois patrouilleurs ultraperformants pour notre Marine — s’exprime avec efficacité dans tous les théâtres d’opération à l’intérieur comme à l’extérieur du pays (Mali, Gambie, Casamance). Les récents succès de l’armée Nationale dans la partie Sud du Sénégal contre les derniers félons rescapés du MFDC et leurs complices infiltrés dans toutes les strates de la société sont là pour nous le rappeler. Ainsi, la perspicacité et le pragmatisme du président Sall lui ont permis de faire suivre le développement après avoir assuré le préalable sécuritaire. PUDC, Puma, Promovilles, TER, grands chantiers et infrastructures surgissent dans tous les endroits du territoire national. Ainsi, dans la partie méridionale du pays des routes comme celle de la boucle du Boudié, des ponts comme ceux de Marsassoum et Emile Badiane ont été construits ou réhabilités. Une élection pouvant nous entraîner dans le déchirement et le chaos ne vaut, donc, pas que des efforts comme tous ces investissements et réalisations opérés depuis quelques années en fassent les frais à cause de potentiels contentieux pré ou post électoraux. L’actualité de ce qui se déroule en Ukraine devrait nous servir de leçon.
LES CONCLUSIONS DU DIALOGUE NATIONAL SUR LE PROCESSUS ÉLECTORAL A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE MERCREDI
Les quotidiens parus ce mercredi 28 février commentent les conclusions du Dialogue national convoqué par le chef de l’Etat pour sortir le Sénégal de la crise politique née du report de l’élection présidentielle
Dakar, 28 fev (APS) – Les conclusions du Dialogue national convoqué par le chef de l’Etat pour sortir le Sénégal de la crise politique née du report de l’élection présidentielle sont largement commentées par les quotidiens reçus mercredi à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
‘’Le Dialogue national propose le 2 juin prochain’’ pour la tenue de l’élection présidentielle, affiche à la Une Le Soleil qui résume les conclusions à l’issue de deux jours de concertations : ‘’Gestion du pouvoir après le 2 avril, plusieurs membres de la commission en charge de la question sont pour l’application de l’article 36 alinéa 2 qui permet au Président de la République de poursuivre son mandat jusqu’à l’installation de son successeur. Le maintien de la liste des 19 candidats retenus par le Conseil constitutionnel et l’ouverture partielle du processus électoral’’.
Les Echos parlent de ‘’trois mois cadeaux offerts à Macky Sall’’ et de ‘’forcing pour Karim Wade’’.
Selon WalfQuotidien, ‘’Macky fait réintégrer Karim’’ dans le jeu électoral. ‘’Une bataille gagnée par Karim Wade. En effet, c’est sans surprise que les participants au Dialogue national, boycotté par 17 candidats sur les 19 admis à la présidentielle et la société civile, ont proposé sa réintégration dans la course à la présidentielle’’, souligne Walf.
‘’L’élection présidentielle aura lieu le 2 juin prochain. Si et seulement si le président Macky Sall approuve cette proposition faite par la Commission politique, hier, au deuxième jour du Dialogue national qui se tient à Diamniadio. Mais il y a surtout l’aval du Conseil constitutionnel qui peut être saisi. Cette commission présidée par Ismaila Madior Fall a également plaidé pour que le chef de l’Etat reste en fonction jusqu’à l’installation de son successeur’’, écrit le quotidien Bës Bi.
La publication ajoute : ‘’Sur cette question, le chef de l’Etat avait indiqué qu’il va saisir le Conseil constitutionnel pour avis. Une interprétation de l’article 36 de la Constitution dont dépendra cette vacance du pouvoir ou non. Car les 7 Sages vont décider si Macky Sall doit poursuivre et organiser l’élection, ου si le président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop, sera sur le fauteuil pendant 90 jours. La limite’’.
Sud Quotidien aussi signale que ces conclusions seront soumises au Conseil constitutionnel, lequel, rappelle le journal, dans le considérant 14 de sa décision annulant le report de l’élection présidentielle, avait souligné que ‘’la date de l’élection ne peut être reportée au-delà de la durée du mandat’’.
Le Quotidien aussi relève que ‘’si le président Macky Sall doit mener la transition, il va sans dire qu’il va proroger son mandat’’. Et le journal de s’interroger : ‘’Que dira le Conseil constitutionnel ? C’est la question que tout le monde se pose’’.
Kritik rappelle que les 7 Sages du Constitutionnel, ‘’ultimes arbitres’’ du jeu électoral, sont ‘’encore sur pied’’. ‘’Incontournables durant tout le processus électoral et seuls habilités à rendre des décisions Irrévocables, les Sages du Conseil constitutionnel lorgnent de loin les enjeux autour du Dialogue initié par le chef de l’Etat. En charge, in fine, de valider ou de décider, le Conseil Constitutionnel, même saboté, tient encore debout du fait de ses attributions et du rôle attendu pour une distribution légale de la justice’’, écrit le journal.
Dans le quotidien L’Observateur, Pr Ameth Ndiaye, Maître de conférences titulaire en droit public à l’UCAD déclare que ‘’si on touche à la liste des candidats validés par le Conseil constitutionnel, on touche à son pouvoir régalien et on remet en cause par la même occasion son autorité’’.
Par Mamadou Oumar NDIAYE
DEGLU WAXU MAG
Le président Macky Sall apprend avec deux ans de retard et un énorme gâchis que c’est par là, c’est-à-dire le dialogue qu’il mène aujourd’hui avec Ousmane Sonko, qu’il aurait dû commence
En juin 2022, au lendemain de la scandaleuse annulation par le Conseil constitutionnel — décidément récidiviste en la matière ! — de la liste nationale des titulaires de la coalition Yewwi Askan Wi aux élections législatives de juillet de la même année, Laye Bamba Diallo et moi avions rédigé en commun un éditorial. L’objectif était de demander au président de la République, en sa qualité de maître du jeu, non seulement d’apporter des correctifs à cette injustice qui venait d’être faite à la composante la plus radicale de l’opposition mais aussi, plus généralement, de prendre des mesures de nature à apaiser la situation. De se hisser à la hauteur de la situation, ou au-dessus de la mêlée, pour jouer son rôle d’arbitre. Nous lui avions donné l’exemple du roi français Henri IV qui, pour mettre fin à l’effusion de sang français provoquée par les guerres de religions, s’était converti au catholicisme en s’écriant « Paris vaut bien une messe ! »
Entre les lignes, nous suggérions au Président de tendre la main à l’opposition afin de régler tous les contentieux par le biais d’un dialogue. Nous lui avions rappelé à cette fin la table ronde organisée en son temps par le président Abdou Diouf en 1992 afin de définir de nouvelles règles consensuelles du jeu électoral. Des règles qui, pour l’essentiel, tiennent toujours. Je reproduis d’ailleurs dans ce journal cet éditorial commun qui nous avait valus les foudres du président de la République. Il ne nous les avait pas exprimées directement mais les retours que j’ai eus personnellement de ce texte c’est que Macky Sall était entré dans une colère noire contre ma modeste personne en particulier et s’était écrié : « Ne me parlez plus de celui-là ! »
De fait, depuis la parution de ce fameux éditorial, je n’ai jamais eu le moindre contact, ni direct, ni indirect, avec lui. Personnellement, j’avais aggravé mon cas, si l’on peut dire, puisque j’avais rédigé par la suite plusieurs papiers pour lui demander de négocier directement avec Ousmane Sonko !
Les sécurocrates prennent les commandes !
Bref, à l’époque, le président de la République ne voulait pas parler de négociations, de dialogue, de concertations ni même de rencontre avec Pastef et Sonko. Il entendait se donner les moyens d’écraser ce parti et ses militants, son leader en tête, comme des mouches. Sur les conseils de ses sécurocrates, il est allé acheter — à coups de dizaines de milliards — des armes sophistiquées, des équipements de maintien de l’ordre et de cybersurveillance dernier cri, a recruté à tour de bras des policiers et des gendarmes, maintenu les militaires qui devaient être libérés, rappelé sous les drapeaux des soldats retraités, octroyé toutes sortes de primes pour maintenir ou augmenter le moral de la troupe.
Gonflé à bloc par des courtisans qui lui disaient que c’est un « thieddo », c’est-à-dire le descendant d’une lignée qui préfère la guerre à toute autre chose, Macky Sall a endossé les habits de Samba Guélaguédji, ce fabuleux héros qui s’enhardissait à mesure que les balles tonnaient. Il s’est vu comme un chevalier Bayard sans peur et sans reproche et a multiplié — ou tenté — les expéditions guerrières tout au long de son magistère. Au nom de cette conception guerrière de l’Histoire, il a envoyé notre armée guerroyer en Gambie pour y rétablir… la démocratie. Il a aussi voulu l’enrôler dans la coalition internationale formée par le prince Mohamed Ben Salman d’Arabie Saoudite pour combattre les rebelles houthis au Yémen. Plus récemment, il avait déjà mobilisé un contingent pour aller déloger les putschistes nigériens !
Pour en revenir au sujet de ce papier, après que le président Macky Sall s’est surarmé, une véritable chasse à l’opposant s’est alors ouverte, une traque contre les jeunes gens qui commettaient le « crime » de militer à Pastef ou d’exprimer une quelconque sympathie pour son leader. Encore une fois, plutôt que de trouver une solution politique à une crise éminemment politique, le président a voulu la régler par la répression et sur les plans sécuritaire et judiciaire. Bien évidemment, des entrepreneurs de la tension et des rentiers de la peur ont profité de cette situation pour s’enrichir à milliards…
Plus de 50 morts, environ 1800 prisonniers politiques, des milliards de francs de dégâts matériels et une économie à l’agonie plus tard, le président se rend compte à la fin de son magistère de l’impasse dans laquelle il s’était engagée. Avec, je l’ai dit, les encouragements de ses sécurocrates et de ses faucons qui, au fond, sont les seuls gagnants dans cette répression tous a azimuts qui a déferlé sur notre pays deux ans durant.
Dire pourtant que le président de la République aurait pu faire l’économie de la crise que nous vivons depuis 2021 et de tous les dégâts humains et matériels de son bras de fer avec Pastef ! De ce bilan immatériel, aussi, qui assombrit son magistère. Deux ans de gâchis pour se rendre compte de la vanité — voire de la prétention — de réduire l’opposition à sa plus simple expression.
Mieux vaut tard que jamais et le président Macky Sall apprend avec deux ans de retard et un énorme gâchis que c’est par là, c’est-à-dire le dialogue qu’il mène aujourd’hui avec Ousmane Sonko, qu’il aurait dû commencer. Ah, s’il avait écouté les « grands » que nous sommes et s’était abstenu de traiter leur éditorial de juin 2022 par le mépris !
PS : Je n’ai pas discuté de ce papier avec Laye Bamba Diallo et l’assume donc entièrement tout seul. Lui travaillant pour le service public, il ne faudrait surtout pas que mes écrits puissent lui porter préjudice !
LA PISTE TURQUE S’OUVRE A SADIO MANE
En difficulté en Arabie Saoudite, Sadio Mané pourrait envisager un retour en Europe pour répondre à l’intérêt exprimé par Galatasaray. D’après les informations rapportées par le média Turk Scout, le club turc souhaite renforcer son équipe.
En difficulté en Arabie Saoudite, Sadio Mané pourrait envisager un retour en Europe pour répondre à l’intérêt exprimé par Galatasaray. D’après les informations rapportées par le média Turk Scout, le club turc souhaite renforcer son équipe. Cette éventualité est aujourd’hui créditée par les tensions récentes entre l’attaquant des Lions et son entraîneur Luis Castro. Mais aussi des critiques notées de plus en plus sur ses prestations depuis le retour de la CAN avec son club Al-Nassr. Reste à savoir si l’international sénégalais est prêt pour sauter le pas en renonçant à son considérable salaire en Arabie-Saoudite et retrouver les terrains européens.
Sadio Mané pourrait envisager un retour en Europe et répondre à l’intérêt exprimé par Galatasaray qui voit en l’attaquant des Lions du Sénégal une solution pour renforcer son équipe. Selon les informations de ScouTurk, le club de Turquie envisage sérieusement d’incorporer l’international sénégalais lors du prochain mercato estival. Transféré en début de saison à Al-Nassr en Arabie saoudite en provenance du Bayern Munich, Sadio Mané n’a pas eu trop de mal à prendre ses marques aussi bien en championnat avec des débuts convaincants dans la Ligue saoudienne. Il confirmait cette forme lors de la dernière Coupe d’Afrique des Nations où il a délivré trois passes décisives et marqué un but en quatre matchs.
Force est cependant de constater que depuis son retour en Côte d’Ivoire, l’international sénégalais Sadio Mané est sous les feux des critiques. Il a même été écarté par son entraîneur Luis Castro lors de la Ligue des Champions asiatique. Cette décision avait suscité la controverse et largement commentée par la presse locale. Muet lors des trois derniers matchs de son équipe en championnat, Sadio Mané a même commencé à inquiéter certains observateurs qui ne manquent d’ailleurs pas d’évoquer des signes de fléchissement mental et de lassitude physique. Mieux, la presse turque, avance que de premiers échanges entre les représentants du joueur et les responsables du club d’Istanbul auraient déjà été initiés. La même source indique toutefois que les tensions récentes entre Sadio Mané et son entraîneur Luis Castro pourraient changer la donne et influencer la décision du Sénégalais d’envisager un départ dans les mois à venir. La grande équation est de savoir si Sadio Mané sera prêt à renoncer à son salaire considérable au Royaume saoudien pour retrouver les terrains européens.
LE CLOUD, UNE TECHNOLOGIE SUGGEREE AUX ENTREPRISES
Sécurisation et accessibilité des données, l’utilisation du Cloud offre de nombreux avantages pour les entreprises
Le Cloud est une technologie qui permet, à travers des data center, d’accéder à ses données à travers un navigateur et à travers plusieurs supports comme le téléphone smartphone et l’ordinateur. Aujourd’hui, l’utilisation du Cloud offre de nombreux avantages pour les entreprises. En effet, le Cloud permet une haute disponibilité des applications de manière plus sécurisée, avec un coût moins élevés.
L’utilisation du Cloud constitue un réel atout pour les particuliers, les entreprises et les administrations dans un contexte où les centres de données se multiplient dans notre pays. Aussi bien du côté de l’Etat que des opérateurs privés de téléphonie, l’intérêt de mettre en place ces infrastructures de dernière génération ne cessent de croître. «Aujourd’hui, grâce au Cloud, on peut dire que l’entreprise est spécialisée dans son métier. Toutes les parties, infrastructure, sécurité et haute disponibilité des données, sont transférées au niveau de l’hébergement. Du coup, l’utilisateur final a juste besoin de navigateur internet pour accéder à ses données. Et ce qui est intéressant avec le Cloud, c’est que l’utilisateur peut y accéder en déplacement. Donc, que je sois chez moi, au bureau ou en voyage, cela reste fluide et j’ai la possibilité de me connecter sur mon système et de pouvoir travailler comme si j’étais au bureau», explique Alhassane Sow, directeur général de Hpc, une société spécialisée dans la mise en place de solutions de gestion.
Aujourd’hui les entreprises devraient aller vers le Cloud, pour des raisons d’accessibilité et de sécurité. «A tout moment, on peut accéder aux données qui sont stockées et à n’importe quel endroit. Cette accessibilité des données à temps réel est une des raisons pour aller vers le Cloud. Aujourd’hui la sécurité est aussi un élément important pour toute entreprise. En termes de perte de données, le Cloud est moins contraignant», indique Samba Sow, responsable du service technique de Hcp. Selon lui, avec le Cloud, le coût est également moins élevé.